Alaska était épuisée et en nage. Elle venait de danser et ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle joie en faisant des sauts de chat et autres jetés. Après sa traversée du désert l'année dernière, elle était bien décidée à revenir sur le devant de la scène sur de bonnes bases. Elle entra dans sa loge, ne pensant qu'à une seule chose : se doucher, se changer, se démaquiller et dormir. C'était bien mérité après tout après près de deux heures sur scène n'est-ce pas ? Malheureusement tout ne se passa pas comme prévu. Elle sentit dès son entrée une puissante odeur de rose rouge. Un gros bouquet de ces roses rouges prenait beaucoup de place au milieu de la place, tout près des miroirs ornés de lumières. Elle soupira et rouvrit directement la porte pour y passer la tête et interpeller l'assistante qui passait par là. « Annie ? Qui a déposé ce bouquet ? » L'intéressée fit la moue, signe qu'elle n'en savait rien « 'Sais pas. Il a déposé ça avec une carte. » avant de partir, appelée par les nombreuses responsabilités propres à son métier. Alaska soupira de nouveau, referma la porte et s'avança vers le bouquet. En effet, il détenait un message : « Vous étiez merveilleuse ce soir. Ces fleurs ne sont qu'une très fine partie de l'adoration que vous me causez. ». Alaska leva les yeux au ciel avant de s'exclamer : « C'est pas possible, mais c'est pas possible ! ». Elle en avait plus qu'assez de recevoir ce genre de bouquet, qui lui rappelait la façon dont son ex l'avait dragué. Et tout ce qui touchait à son ex l'horripilait. La jeune femme remarqua néanmoins que le nom de la boutique où cet admirateur secret l'avait acheté, une adresse à Manhattan Ville. Prise d'une volonté subite, elle décida d'aller rendre au fleuriste des fleurs qui ne lui serviraient jamais.
Alaska prit une douche mais ne prit pas la peine de se démaquiller pour être sûre d'arriver avant la fermeture de la boutique. Elle se rhabilla et sortit du Metropolitan Opera, pressée et bouquet à la main. Elle pensait prendre le métro avant de se souvenir de la présence des roses. Elle leva alors le bras pour héler un taxi, s'y engouffra dès qu'un apparu et se dirigea vers ManhattanVille. Arrivée, elle laissa un pourboire et entra dans la boutique de fleurs encore ouverte à cette heure-ci. La sonnette tintilla, signe qu'une cliente arrivait. La fleuriste, affable, s'avança le sourire aux lèvres. « Bonjour ! Vous avez vendu un bouquet de roses rouges cet après-midi sans doute et je suis venu vous le rendre, je n'en veux pas. » Alaska tendit le bouquet, attendant qu'elle le prenne.
Il était une fois un appartement, il n'était pas très grand et pas très bien rangé non plus. Des vêtements par terre, de la vaisselle sale dans l'évier, et de-ci de-là des objets en tout genre : cuillère, balais, livres... Un joli désordre. Mais bien organisé. Parce que la jeune femme qui y vivait, Sweva, savait toujours où trouver ses affaires. Enfin non peut être pas toujours mais elle aimait à croire que c'était le cas. Plusieurs fois, il lui vint à l'esprit de prendre l'aspirateur et de l'huile de coude pour tout ranger. Mais quand elle commençait à regarder un peu partout le bordel, sa motivation retombait vite à zéro. Et se fut à nouveau le cas cette matinée là. Elle devait en plus travailler l'après-midi, elle ne pouvait raisonnablement pas se fatiguer en rangeant. Elle jeta le tee-shirt qu'elle portait par terre et se dirigea vers la douche. Quelques heures plus tard, elle était à la boutique en train de faire des commandes. L'après-midi c'était plutôt bien passer et il restait encore une heure avant la fermeture. Quand une jeune femme cachée derrière un bouquet de roses arriva soudain. Elle tendit ledit bouquet à Sweva en clamant qu'elle venait le rendre. Sweva regarda le bouquet de fleurs avant de regarder avec de grands yeux la jeune femme et de prendre le bouquet qu'elle lui tendait.
« Euh, pas de problème. Vous voulez que je vous le rembourse ? »
La jeune femme était toute maquillée. Et Sweva se demandait d'où est ce qu'elle pouvait bien venir. Elle se rappelait avoir fait le bouquet un peu plus tôt dans la journée. De belles roses rouges, des fleurs magnifiques. Elle se rappelait les avoir vendu à un beau jeune homme. Peut-être le petit ami de la jeune femme. Ou l'ex. Si elle rendait les fleurs c'est qu'elles n'avaient pas du plaire. Sweva sourit à la jeune femme en posant le bouquet sur le comptoir
« Je dois avouer que c'est la première fois qu'on me ramène un bouquet... Vous n'aimez pas les fleurs ? »
C'était plutôt inhabituel. Quand les fleurs ne plaisaient pas, les gens se contentaient généralement de jeter les fleurs à la poubelle ou de les donner à quelqu'un d'autre, fin de l'histoire. Mais ça n'était en rien pour déplaire à la jeune femme, ça évitait de gâcher un magnifique bouquet. Les fleurs avaient l'air intactes, elle pourraient donc les utiliser pour d'autres bouquets avant qu'elle ne commence à fâner.
Alaska n'ignorait pas que sa décision de rendre les fleurs pouvait paraître un peu incongru et elle s'attendait à devoir argumenter sur celle-ci. « Euh, pas de problème. Vous voulez que je vous le rembourse ? » Alaska répondit prestement « Oh non, non ! Ce n'est pas moi qui vous l'ait acheté, vous ne devez pas me rembourser. Vos roses sont magnifiques, par ailleurs... » Ce à quoi elle ajouta un sourire pour rassurer la jeune fleuriste. Elle n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'elle faisait quand elle avait eu le besoin irrépressible de rendre ce bouquet là où cet admirateur secret l'avait acheté en début de journée. Pendant que la fleuriste prit les fleurs et les posa sur le comptoir, Alaska se demanda si elle avait bien fait de les rendre. Elles pouvaient toujours servir après tout et l'idée de jeter d'aussi jolies fleurs lui était impossible.
« Je dois avouer que c'est la première fois qu'on me ramène un bouquet... Vous n'aimez pas les fleurs ? » Alaska eut un petit sourire et essaya de s'imaginer en fleuriste, voyant arriver une femme visage badiné de maquillage lui tendant un bouquet sublime pour le rendre. Elle pouvait comprendre l'incertitude de la jeune fleuriste. « Ca ne m'étonne pas, ça ne doit pas arriver souvent mais... J'adore les fleurs mais quand je sais de qui elles viennent ! » Alaska eut un rire avant de se souvenir comment son ex l'avait draguée. Il l'avait vu danser dans le Lac des Cygnes en Espagne et lui avait fait livrer des roses rouges dans sa loge avant de la courtiser pendant quelques jours. Ca lui avait semblé tellement mignon... avant qu'elle ne déchante avec la suite de leur relation chaotique et passionnée. Plusieurs passages à l'hôpital, plusieurs soirées à pleurer, plusieurs après-midi à s'engueuler, plusieurs débats sans fin, plusieurs danses endiablées et... une fin survenue quelques jours après leur mariage fortuit à Vegas. Oui, je sais, un mariage n'est pas censé être fortuit mais à Vegas, tout peut arriver n'est-ce pas ?
Comme pour appuyer ses paroles, Alaska désigna le bouquet de roses. « Vous voyez, ces fleurs sont magnifiques mais elles le seraient encore plus si je savais de qui elles venaient... Regardez cette carte, c'est pas possible d'écrire ce genre de truc ! Ca bousille une fois de spectacle, croyez-moi ! » Certes, ce genre de cadeau aurait sans doute fait plaisir à nombre de jeunes filles en fleur mais Alaska était aguerrie à ce genre de pratique et en avait par dessus la tête. Elle voulait une vie tranquille, sans problèmes et sans admirateur anonyme.
« Oh non, non ! Ce n'est pas moi qui vous l'ait acheté, vous ne devez pas me rembourser. Vos roses sont magnifiques, par ailleurs... » Ça gênait un peu Sweva de reprendre des fleurs sans rembourser personne. Certes ça faisait gagner de l'argent mais ce n'était pas très honnête. Elle la remercia pour le compliment sur les fleurs, elle ne pouvait dire le contraire. Les fleurs étaient magnifiques à la base, il était donc facile de faire de jolie bouquet avec.
« D'accord, mais si vous voulez prendre d'autres fleurs ou quoique ce soit en échange, n'hésitez pas, proposa-t-elle tout de même. »
Mais si la jeune femme ne voulait rien, Sweva n'insisterait pas trop non plus. Quoiqu'elle préférerait que ce soit le cas. En plus la jeune femme, en réponse à sa question, venait de lui dire qu'elle aimait les fleurs. Comment ne pas les aimer à vrai dire ? « Vous voyez, ces fleurs sont magnifiques mais elles le seraient encore plus si je savais de qui elles venaient... Regardez cette carte, c'est pas possible d'écrire ce genre de truc ! Ça bousille une fois de spectacle, croyez-moi ! » ajouta son interlocutrice, et Sweva réagit au mot spectacle en haussant les sourcil. Sa curiosité l'emmena aussitôt à poser des questions.
Sweva ne s'y connaissait pas vraiment en théâtre, en danse ou en art en général. Son travail lui prenait pas mal de temps et quand elle ne travaillait pas, elle en profitait pour voir des amis, sortir en boîte ou faire du sport. Elle n'était pas vraiment du genre à rester assise sur un siège, sans parler, pour regarder des gens faire des pirouettes. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'était pas admirative du travail de tous ces gens. C'est juste que ce n'était pas son monde à elle. Et qu'elle n'avait pas vraiment le temps, ni particulièrement l'envie d'aller voir ce genre de choses. Sweva jeta un coup d'oeil à la carte et eut un sourire. Si la jeune femme était connue, elle devait souvent recevoir des fleurs, et en avoir par dessus la tête. Ce que Sweva comprenait au fond. Au début ça pouvait sûrement paraître romantique mais quand on en reçoit plusieurs fois par semaine, le mystère devait finir par être lassant. C'était un peu comme recevoir des appels anonymes sans arrêt mais ne pas pouvoir rappeler parce qu'on a aucun numéro. Et bien là, personne à remercier. Et même si Sweva n'avait jamais reçu de bouquets d'admirateurs secrets, elle comprenait quand même le sentiment de la jeune femme. Même si elle n'aurait sûrement pas ramené les fleurs. Sweva serait plutôt du genre à les ramener chez elle quitte à avoir l'appartement qui ressemble à un jardin...
« Désolée si je pose trop de questions, mais oui en effet ça doit être lassant de ne pas savoir de qui vient les fleurs si vous en recevez souvent. dit-elle en se rendant compte que ses questions étaient peut-être indiscrètes. »
La jeune femme était peut être fatiguée et Sweva l'ennuyait sûrement avec ses questions. Si en plus elle faisait du spectacle et venait de finir sa journée, elle devait être exténuée.
« Oh vous faites du spectacle ? Vous êtes comédienne ?» Alaska eut un petit rire tant l'idée de l'imaginer comédienne l'amusait. Elle n'arrivait déjà pas à mentir alors apprendre un texte et le réciter en faisant croire que c'est réel... On lui avait souvent dit qu'elle avait le caractère de feu semblable à la caricature qu'on se faisait des comédiennes et là s'arrêtait la comparaison. « Oh non. Je suis danseuse. Au New York City Ballet. On crée un nouveau spectacle en ce moment d'ailleurs, venez nous voir ! » Soudainement, le bouquet lui semblait loin. Elle repensait à tout ce qu'elle mettait en place pour qu'un spectacle digne de ce nom voie le jour. Ce spectacle était sa clé du succès. Si elle le ratait, sa carrière était quasiment foutue, son nom serait bafoué et presque à rayer à jamais de la liste des danseuses célèbres et appréciées. Sa rupture avec le chorégraphe Raphaël Cortez, sa descente aux enfers et sa relation avec le ministre de la défense n'avaient fait que l'affaiblir dans la popularité qu'elle avait dans ces débuts prometteurs. Elle n'avait pas commencé la danse jeune mais un don l'habitait, comme l'avait énoncé de grands danseurs à propos d'elle. La danse faisait partie d'elle et elle ne pouvait pas la laisser partir à jamais en ratant de la sorte. C'est pourquoi tout ce qui se passait ces jours-ci était important et qu'elle ne comptait pas faire les choses à moitié.
« Désolée si je pose trop de questions, mais oui en effet ça doit être lassant de ne pas savoir de qui vient les fleurs si vous en recevez souvent. » Alaska hocha la tête d'un air lassé. « Ah ça oui, vous ne vous pouvez vous imaginer à quel point ça arrive souvent. » dit-elle avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire. Elle rougit. « Ca doit vous paraître un peu prétentieux de dire ça... » Alaska n'était pas du genre à se vanter et c'est pourquoi elle était un peu troublée par la simple vérité qu'elle venait d'énoncer. Elle n'avait jamais pensé aux bouquets qu'elle recevait, pensant que c'était simplement un des "risques du métier". Elle n'avait jamais fait de lien entre sa possible beauté et les roses et ce n'est pas aujourd'hui qu'elle allait le faire... « Je suis désolée, je vous retarde avec mes problèmes. Vous devez être pressée de fermer à cette heure-ci... » ajouta-t-elle en regardant tout autour d'elle. Le magasin embaumait de senteurs entêtantes et était plutôt bien fait.
« Oh non. Je suis danseuse. Au New York City Ballet. On crée un nouveau spectacle en ce moment d'ailleurs, venez nous voir ! » Danseuse. Dans un ballet en plus. Sweva était plutôt du genre danse de boîte de nuit... Si elle avait pu travailler dans le monde du spectacle, elle aurait sûrement fait du mannequinat. Mais les mannequins étaient bien trop maigres et Sweva ne perdrait ses formes pour rien au monde. Puis elle n'aimait pas être prise en photo et marcher sur des talons hauts, elle ne voyait là rien d'excitant. Comédienne, avec son accent et sa capacité de mémorisation proche de celle d'un poisson rouge, ce n'était même pas la peine d'essayer. Puis danseuse. En bonne latino, elle connaissait quelques danses tel que la salsa ou le tango, mais ça s'arrêtait là. Faire des pointes c'était juste inimaginable. Elle ne comprenait même pas comment elles arrivaient à tenir sur leurs orteils sans se tordre la cheville et y perdre quelques orteils au passage. C'était un art, vraiment.
« Danseuse de ballet ? Vraiment ? Répéta-t-elle impressionnée. Waow. Je ne m'y connais pas du tout en ballet, mais j'irais voir oui si j'y pense et si j'ai le temps. »
Elle essaierait de penser à aller voir un de ces jours... Et la jeune femme devait être assez reconnue parce qu'elle disait recevoir souvent des fleurs. « Ça doit vous paraître un peu prétentieux de dire ça... » La jeune fleuriste rigola. Il n'y avait rien de prétentieux dans ses paroles. C'était en plus une jolie jeune femme, il n'était donc pas étonnant qu'elle reçoive de nombreux bouquets. Les fleurs devaient être aux danseurs ce qu'étaient les lettres de fans pour les acteurs ou les écrivains. Elle avait cet image en tête des spectateurs qui jettent des fleurs sur la scène à la fin des spectacles. Peut-être était-ce seulement dans les films ? Quoiqu'il en soit, Sweva imaginait bien que ça devait être un peu énervant... « Je suis désolée, je vous retarde avec mes problèmes. Vous devez être pressée de fermer à cette heure-ci... » Elle hocha la tête en signe de dénégation tout en répondant.
« Non ça va, au contraire ça fait du bien un peu de compagnie, il n'y a pas eu grand monde cet après-midi. »
Elle avait passé la quasi-totalité de l'après-midi à préparer des bouquets pour des commandes. Il y avait eu très peu de client mais Sweva ne s'était pas ennuyée pour autant. En revanche, à la place de la danseuse, elle serait déjà en train de dormir sur un canapé si elle avait dansé toute la journée.
« Si jamais vous voulez encore me ramener des fleurs, même si elle ne vienne pas d'ici, il n'y pas de problème, je trouverais toujours quoi en faire. ajouta-t-elle en souriant. »
Il n'y avait jamais trop de fleurs. L’appartement de Sweva était peut-être mal rangé mais elle avait toujours des fleurs qui traînaient. Un bouquet par-ci, un bouquet par-là, des pétales par terre, une fleur qui traîne... Si elle avait eu un jardin – ce qui évidemment à New York était quasi-impossible – il aurait sûrement ressemblé à la boutique. Des fleurs partout, mais pas trop non plus, juste ce qu'il fallait pour rendre l'espace plus gai. Quand elle serait vieille et à la retraite, elle déménagera et se trouvera une petite maison avec un jardin. D'ici là, elle se contente de semer des fleurs un peu partout sur son passage.
« Danseuse de ballet ? Vraiment ? Je ne m'y connais pas du tout en ballet, mais j'irais voir oui si j'y pense et si j'ai le temps. » Alaska ne put réprimer un rire. Ca paraissait donc si incroyable que ça d'être danseuse professionnelle ? Pour elle, c'était un métier comme un autre, comme être caissière ou enseignant, la seule différence était son lieu de travail qui évoluait tout le temps. Mais comme tout métier, elle n'avait pas tous les jours envie d'aller travailler alors que des fois, elle bouillonnait tellement qu'elle ne pouvait pas attendre l'ouverture de la salle. C'est pourquoi elle avait toujours dans son sac la clé de la salle, au cas où un éclair de génie la transpercerait de toutes parts pour occuper toutes ses pensées, pour l'obliger à danser quelque soit le lieu où elle se trouvait, à l'hôpital, chez elle, dans un magasin. Peu importe, la danse n'attend pas, si elle veut maintenant, ça sera maintenant. Heureusement pour Alaska, il y avait plus de moment où elle ressentait ce besoin incessant de danser que le contraire. Rien que la rage qui l'habitait pour prouver au monde entier qu'elle tenait encore sur ses pieds et savait quoi en faire, l'obligeait à se lever chaque matin pour aller houspiller ses danseurs. Dire qu'elle était BalletMistress du NYCB. Alaska ne se serait jamais vu à la tête d'une compagnie. Danser oui, mais sans contrainte, sans personne à corriger dans ses pas. Or ce boulot lui donnait beaucoup de responsabilité. Elle n'était pas seulement maîtresse de son destin mais aussi de ceux de ses danseurs et danseuses. Imaginez sur leur CV : "a dansé avec Alaska McDaniels dans le catastrophique spectacle de...". Mauvais genre.Toutefois, elle mettait tout son esprit et tout son courage dans cette nouvelle création et ne pouvait s'empêcher de faire déjà de la pub alors que rien n'était complètement fini. « Notre compagnie monte actuellement un spectacle, je vous préviendrais quand il sera près. Vaut mieux que vous ne le voyez pas maintenant, ce n'est pas finalisé, mais vraiment pas finalisé ! » répondit-elle en riant.
Alaska fut rassurée quand la jeune fleuriste lui dit que sa présence ne la dérangeait pas. « Non ça va, au contraire ça fait du bien un peu de compagnie, il n'y a pas eu grand monde cet après-midi. » Elle esquissa un sourire. Devait-elle plaindre le manque de clients lié au froid ? Peut-être qu'ils achetaient moins quand il faisait en dessous de 5 degrés après tout ! Heureusement, la fleuriste changea rapidement de sujet, en en choisissant un beaucoup plus agréable. « Si jamais vous voulez encore me ramener des fleurs, même si elle ne vienne pas d'ici, il n'y pas de problème, je trouverais toujours quoi en faire. » Alaska rit de bon coeur, ravie qu'elle prenne ainsi son initiative un peu cavalière. « Je m'en souviendrais ! Je vous ramènerai des fleurs de vos concurrents ! » ajouta-elle en riant toujours.
Soudain, elle remarqua qu'elle ne s'était pas présentée. C'est pourquoi elle s'approcha de la fleuriste en tendant la main, sourire aux lèvres. « Au fait, je ne me suis présentée. Alaska McDaniels. »
« Notre compagnie monte actuellement un spectacle, je vous préviendrais quand il sera près. Vaut mieux que vous ne le voyez pas maintenant, ce n'est pas finalisé, mais vraiment pas finalisé ! » Comme si danser ne devait pas être assez difficile et fatigant, elle créait des spectacles... Maintenant qu'elle avait rencontré une danseuse de ballet, elle était intriguée. N'ayant jamais vu de spectacle en vrai, pas même à la télé, elle avait bien envie d'aller voir. Enfin, elle avait vu Black Swan, mais ça ne comptait pas vraiment n'est ce pas ? Et puis si dans ce film tout le monde dansait très bien, l'actrice principale perdait sérieusement les pédales. Sweva haussa les sourcils à nouveau impressionée.
« Ah mais en plus vous n'êtes pas que danseuse, vous créez des spectacles. Vous arrivez à dormir ? demanda-t-elle en rigolant. »
Non elle n'avait pas l'impression d'être nulle. Le métier de fleuriste était un métier tout à fait respectable. Puis quand on avait pas fait d'étude, appris à lire tardivement, et aucun talent notable, on se contentait de faire ce qu'on pouvait. Et en plus Sweva adorait son métier, alors elle n'avait pas à se plaindre. Elle aurait pu finir éboueur, caissière, ou un truc dans ce goût là. Au lieu de ça, elle avait découvert sa passion pour les fleurs et mise à profit dans son métier. « Je m'en souviendrais ! Je vous ramènerai des fleurs de vos concurrents ! » Oh c'était une bonne idée ça. Sauf qu'il était déjà arrivé à Sweva d'aller voir dans d'autres boutiques ce qu'il se faisait... Non ce n'était pas une espionne. Elle était juste très curieuse. C'est ce qu'elle aimait se dire, ça donnait bonne conscience... Puis elle était persuadée que ses concurrents faisaient la même chose. Ce qui était parfaitement naturel. La jeune femme se présenta et Sweva s'empressa de répondre en lui serrant la main.
« Sweva Scorza, enchantée. »
Alaska Mcdaniels. Mcdaniels. Elle connaissait ce nom. Mais ce n'était pas possible. Ça devait être un nom courant... C'était une grande ville, il devait y avoir des centaines de Mcdaniels. La probabilité qu'ils soient de la même famille étaient infimes. Ou peut-être pas. A vrai dire elle ne savait pas si c'était un nom de famille courant. Mais dans tous les cas elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle le connaissait peut-être. Et ce n'est que par pure curiosité qu'elle posa la question suivante.
« Aucun lien avec Phoenix Mcdaniels par hasard ? »
Si c'était le cas, le monde était vraiment plus petit qu'elle ne le pensait...
Dernière édition par Sweva Scorza le Jeu 29 Déc - 1:32, édité 1 fois
« Ah mais en plus vous n'êtes pas que danseuse, vous créez des spectacles. Vous arrivez à dormir ? » Alaska ne put retenir un rire. Elle ne croyait pas si bien dire ! Entre la pression de créer un spectacle qui plairait à tous, et surtout à ceux de la danse et à la presse, et gérer sa vie qui partait dans tous les sens, elle n'avait pas vraiment le temps de souffler... C'est pourquoi elle répondit en riant : « Pas vraiment ! Vous savez, ce spectacle est peut être la consécration de ma vie tout comme la pire des descentes aux enfers. » Son ton se fana vers la fin de sa phrase, car elle commençait à retomber dans les mauvaises pensées de cette journée, ou pour être plus précis, de chaque journée depuis son arrivée à New-York et son envie de remonter la pente avec panache. Elle fit un signe de la main pour que la fleuriste laisse tomber ce qu'elle venait de dire. « Ohm, je... Je suis désolée, je vous ennuie certainement et, en plus, ça me fait repenser à... » Elle ne finit pas sa phrase et frissonna tout en hochant la tête pour éloigner d'elle les pensées qui l'assaillaient.
Et puis, Alaska se présenta et la jeune fleuriste lui serra la main tout en se présentant à son tour. « Sweva Scorza, enchantée. » Alaska fit un sourire. Joli prénom. Elle était d'ailleurs sur le point de la signifier à son interlocutrice quand celle-ci reprit la parole pour lui poser une question qui la surpris au plus haut point. « Aucun lien avec Phoenix Mcdaniels par hasard ? » Alaska avait toujours la main en l'air qu'elle laissa retomber dans un bruit. Elle prit quelques instants pour répondre, surprise. « Euh, si. C'est mon frère, si nous parlons bien de la même personne... Euhm, comment va-t-il ? » Pour nombre de personnes, cette question aurait paru bien étrange. Si c'était son frère, elle devait savoir mieux que quiconque s'il allait bien, non ? Alaska avait tellement peu vu ses frères et soeurs qu'elle ne pouvait s'empêcher de demander sur leur état de santé et qu'elle ne savait vraiment ce qu'ils devenaient. Certes, ils s'étaient vus pour l'arrivée d'Alaska en ville, histoire de fêter ça, mais ils n'avaient pas vraiment discuté de leur vies respectives, de ce qu'ils faisaient, d'où ils en étaient, ni même s'ils avaient quelqu'un dans leur vie. C'est dire l'écart qui continuait de s'accroître entre eux. Ils étaient 7 et pourtant Alaska n'avait pas l'impression de les connaître, de faire partie de leur famille. Malgré tout, elle voulait tout faire pour mieux les cerner, apprendre à les connaître et elle allait s'y mettre dès le lendemain... « Vous le connaissez comment ? »
« Pas vraiment ! Vous savez, ce spectacle est peut être la consécration de ma vie tout comme la pire des descentes aux enfers. » Oui elle voyait ce qu'elle voulait dire. Enfin, non pas du tout. Mais ça devait être un peu comme lors de l'ouverture d'un magasin... On faisait la décoration, installait les rayons, les étals, et il suffisait d'oublier une simple petite chose, de mal disposer de l'espace, ou d'avoir une hygiène désirable, et pouf ! Avant même d'avoir le temps de souhaiter la bienvenue, les clients étaient déjà dehors et avaient oublié jusqu'à votre existence. Et bonjour la faillite. Sauf que pour un spectacle c'était forcément plus de monde, et peut-être un petit peu plus de pression... « Ohm, je... Je suis désolée, je vous ennuie certainement et, en plus, ça me fait repenser à... » Sweva haussa les sourcils mais ne releva pas. Ça lui évoquait apparemment un souvenir sensible...
« Il ne faut pas trop vous faire de soucis, si vous recevez aussi souvent des fleurs, c'est que vous devez être douée. Ce spectacle sera sûrement très réussi. »
Elle sourit pour essayer de rassurer Alaska. Elle ne voulait pas s'imaginer la pression qu'elle devait avoir sur les épaules. Mais après tout, il suffisait de bien danser, faire quelques pirouettes, et le tour était joué, non ? Enfin, elle pensait bien que ça ne devait pas être aussi facile, mais quand on faisait de la danse son métier, et qu'en plus on pouvait se permettre de créer un spectacle, c'est qu'au fond on était assez doué pour le faire ? Avec leur discussion sur la danse, Sweva en aurait presque oublié la question qu'elle lui avait posé et à laquelle Alaska venait de répondre. « Euh, si. C'est mon frère, si nous parlons bien de la même personne... Euhm, comment va-t-il ? » C'était son frère. C'était quoi exactement la probabilité pour que sa sœur vienne dans son magasin ? Sûrement infime. « Vous le connaissez comment ? » Sweva hésita une seconde avant de répondre puis se passa une main dans les cheveux avant de bafouiller en répondant :
« Oh euh je ne sais pas. Je... Je ne le connais pas vraiment. On s'est croisé une fois dans une soirée. Et hum. C'est tout. »
Elle ne pouvait pas dire à sa sœur qu'elle détestait son frère. Enfin si elle aurait très bien pu, mais ça ne faisait pas vraiment bon genre de dire à une personne qu'on venait de rencontrer, qu'on détestait son frère et que dès qu'elle le croisait elle ne pouvait s'empêcher de se moquer de lui ou de lui brailler dessus. Mais comme Alaska venait de lui demander comment il se portait c'est qu'elle ne devait pas être très proche de lui. Et Sweva n'allait pas s'en plaindre. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire de toute manière que ce soit sa sœur ?
Ne t'excuse pas, elle était bien ta réponse, en revanche je peux pas en dire autant de la mienne
« Il ne faut pas trop vous faire de soucis, si vous recevez aussi souvent des fleurs, c'est que vous devez être douée. Ce spectacle sera sûrement très réussi. » Un rire prit Alaska sans prévenir. « Si seulement j'étais sûre qu'ils avaient vu le spectacle... » Elle réfléchit quelques instants avant de rajouter, pensive : « Sinon, ils n'achèteraient pas de fleurs AVANT de le voir ! ». Et le rire se fit entendre de nouveau, léger. Elle appréciait de parler avec cette jeune fleuriste en cette fin de journée et se détendait de plus en plus. Elle ne pensait plus à la pression qu'elle avait enduré ces derniers jours et cela lui faisait un bien fou... Elle avait bien fait de ramener ces fleurs.
Et puis, quand elles parlèrent de Phoenix, Alaska était un peu surprise, elle s'attendait au son de la voix à ce qu'elle le connaisse beaucoup plus que cela. « Oh euh je ne sais pas. Je... Je ne le connais pas vraiment. On s'est croisé une fois dans une soirée. Et hum. C'est tout. » Alaska parut déçue, comme si elle aurait aimé parler de son frère avec quelqu'un, même si c'était une inconnue, envie dérisoire d'en apprendre plus sur lui par le biais d'une tierce personne. « Oh, je pensais que vous vous connaissiez plus que ça... Et je n'ai pas l'impression que c'est tout... » répondit-elle, sourire aux lèvres. Elle réfléchit avant de répondre, de peur de paraître trop curieuse. « Mais si vous ne voulez pas répondre, je comprendrais. Je ne voudrais pas apprendre par vous que mon frère... enfin vous voyez... Je sais qu'il est grand, mais il restera toujours mon petit frère ! » Gênée, Alaska baissa la tête avant de faire volte-face. Elle n'avait que peu connu Phoenix mais elle le voyait toujours comme un petit garçon, le même qu'elle avait laissé quand elle était partie pour Paris. Imaginer cette fleuriste avec son frère paraissait... bizarre. Bien qu'elle devait l'avouer, cette Sweva lui plaisait et il aurait fait un bon choix...
Alaska fit le tour de toutes les fleurs, les admirant pour se donner une contenance. Elle n'en connaissait pas la moitié et les plantes, les fleurs, étaient tellement éloignées de son champ de connaissance ! « Vous avez de belles fleurs... » la complimenta-elle.
« Si seulement j'étais sûre qu'ils avaient vu le spectacle... Sinon, ils n'achèteraient pas de fleurs AVANT de le voir ! » Ah oui en effet. Elle avait oublié ce petit détail... Sweva se mordilla la lèvre avant de dire :
« Peut-être oui... Mais ils ne les donneraient peut-être pas s'ils n'avaient pas aimé le spectacle... »
Après il est vrai que les hommes ne s'arrêtaient pas à ce genre de détails. Ils voient une jolie fille et qu'importe s'ils doivent mentir comme un arracheur de dents pour les séduire, ils tenteront n'importe quoi... Alaska semblait avoir remarqué que Sweva ne disait pas tout sur son frère et lui fit d'ailleurs remarqué. Sweva évita son regard et fit comme si elle examinait très sérieusement les papiers qui étaient sur le comptoir. « Mais si vous ne voulez pas répondre, je comprendrais. Je ne voudrais pas apprendre par vous que mon frère... enfin vous voyez... Je sais qu'il est grand, mais il restera toujours mon petit frère ! » A vrai dire elle ne voyait pas très bien de quoi elle voulait parler et préférait ne pas s'imaginer.
« Non mais... Je l'ai juste croisé dans quelques soirées... Il va bien si c'est ce pour quoi vous vous inquiétez. Enfin il a l'air d'aller bien.
Il devait aller bien vu le plaisir avec lequel il se moquait ou embêtait Sweva à la première occasion. Bon selon Sweva ce mec devait avoir un problème au cerveau mais ce n'est pas le genre de chose qu'on dit aux sœurs inquiètes. Elle était un petit peu embêtée mais elle ne pouvait pas en dire plus. Elle n'aurait pas du lui poser cette question puis qu'est ce que ça pouvait lui faire que ça soit sœur ou non. Heureusement Alaska détourna le sujet en complimentant les fleurs de Sweva.
« Merci c'est gentil. Je n'ai pas beaucoup à les travailler pour faire de beaux bouquets, les fleurs font tout le travail à ma place. »
Tout en parlant Sweva avait jeté un regard sur ses fleurs bien aimées. Si certaines personnes finissaient seules avec soixante-dix chats, Sweva elle finirait sûrement seule mais avec des fleurs. Des centaines et des centaines de fleurs. Dire que si elle ne s'était pas enfuie du Pérou, elle n'aurait jamais connu ce métier, cette ville, et aurait passé toute sa vie à ramasser les crottes des lamas. Elle en avait des frissons dans le dos rien que d'y penser. Et même si la vie n'avait pas été facile quand elle était arrivée aux États-Unis, elle avait fait des choses dont elle n'était pas fière du tout, mais au final elle ne regrettait pas d'être venue. Car sinon elle se serait sûrement jeter du haut de la montagne tant la vue des lamas la rebutait...
« Peut-être oui... Mais ils ne les donneraient peut-être pas s'ils n'avaient pas aimé le spectacle... » Alaska ne put s'empêcher de sourire tant le mal que ce donnait la fleuriste pour trouver des excuses à ces admirateurs l'amusait. Alaska imaginait sans doute que, dès le moment où ladit bouquet avait été acheté, il allait forcement atterrir sur scène ou en coulisses. En plus, le choix était restreint, sans doute à cause du stéréotype de la fleur balançée sur scène, elle était toujours de couleur rouge et de la catégorie des roses. Peu d'imagination et ça n'avait pas changé depuis le temps où Raphaël lui avait fait la cour, à proprement parler. À cette époque-là. la jeune danseuse n'acceptait pas du tout de la même façon ces présents. Ils étaient inconnus et elle en était gênée, ne comprenant pas pourquoi on lui offrait des fleurs, à elle précisément. Elle avait toujours cru que c'était une sorte de chimère inventée par les romantiques écrivains. Maintenant, elle était tout aussi surprise mais ne le prenait pas de la même façon. Certaines fois elle se contentait de soupirer, et d'autres, comme aujourd'hui, ne les supportaient absolument plus et il fallait qu'elles sortent de son champ de vision. Elle se permit de répondre, maintenant à l'aise avec son interlocutrice « La prochaine fois que vous verrez un homme acheter des roses rouges, conseillez-lui plutôt de les offrir à sa femme ! » Elle rit avant d'ajouter « Ou alors, au pire, d'innover un peu et d'offrir d'autres fleurs ! Les gens s'imaginent toujours qu'il faut des roses rouges... »
« Non mais... Je l'ai juste croisé dans quelques soirées... Il va bien si c'est ce pour quoi vous vous inquiétez. Enfin il a l'air d'aller bien. » Alaska, presque déçue, laissa échapper un petit « Oh ». Elle se fustigea mentalement de ne pas être suffisamment proche de son frère pour savoir ce genre de choses avant ceux qu'ils pourraient croiser en soirée, et qui ne devait pas tellement l'apprécier que cela... Finalement, Alaska admit qu'elle avait du se tromper à tous points sur la relation qui unissait Sweva et Phoenix. Ils n'étaient pas ensemble, ils ne s'appréciaient guère apparemment. C'est pourquoi la jeune américaine en profita pour s'excuser de ce qu'elle avait pu insinuer. « Oh je suis désolée, je croyais que... Enfin, laissez tomber, je ne vais pas vous forcer à dire du bien sur mon frère si vous ne le portez pas dans votre cœur ! » Elle reprit de plus belle avant que la fleuriste ne s'insurge « Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est rien. Mon frère et moi on n'est... pas vraiment proches... » acheva-t-elle dans une grimace.
« Merci c'est gentil. Je n'ai pas beaucoup à les travailler pour faire de beaux bouquets, les fleurs font tout le travail à ma place. » Rieuse, Alaska attrapa une étiquette où figurait le prix d'un bouquet et se retourna vers Sweva avant d'ajouter « Et les fleurs s'agraffent elles-mêmes leur prix ? Intelligentes. »
Dernière édition par Alaska S. McDaniels le Ven 13 Jan - 18:18, édité 1 fois
« La prochaine fois que vous verrez un homme acheter des roses rouges, conseillez-lui plutôt de les offrir à sa femme ! … Ou alors, au pire, d'innover un peu et d'offrir d'autres fleurs ! Les gens s'imaginent toujours qu'il faut des roses rouges... » Elle n'avait pas tort. En ce qui concernait les fleurs, les hommes manquaient souvent d'imagination. Presque toujours. Comme si les roses - rouges bien sûr, étaient les seules fleurs susceptibles de faire craquer une femme. Il était déjà arrivé à la jeune fleuriste d'essayer de conseiller certaines hommes dans leurs achats, et si certains acceptaient l'aide avec plaisir, la plupart demandait une douzaine de roses rouge sur ton toujours catégorique. Et comme le client était roi, elle n'allait sûrement pas les contredire.
« Je n'y manquerais pas, promis. dit-elle avant de rire et d'ajouter : Je leur dirais aussi de ne pas écrire de cartes anonymes... »
Sweva était une plutôt bonne menteuse, du moins, elle pensait l'être. C'est qu'elle avait eu toute une expérience du mensonge lorsqu'elle travaillait dans les rues. Mentir sur son âge, son prénom, sur sa vie, tout. Mais ce n'était pas vraiment la même situation, pour ne pas dire pas du tout. « Oh je suis désolée, je croyais que... Enfin, laissez tomber, je ne vais pas vous forcer à dire du bien sur mon frère si vous ne le portez pas dans votre cœur ! » Elle se mordilla la lèvre avant de s'empresser de dire :
« C'est juste qu'on se connaît pas très bien. Je... ne le déteste pas. C'est une vague connaissance. »
Elle accompagna sa réponse d'un sourire pour bien les appuyer et paraître convaincante. S'ils se détestaient mutuellement, elle ressentait aussi une étrange attirance pour lui qui la déstabilisait énormément. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Elle ferait mieux de changer de sujet avant de s'enfoncer encore plus. « Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est rien. Mon frère et moi on n'est... pas vraiment proches... » Sweva se demandait ce que ça pouvait faire d'avoir des frères et sœurs, elle qui a toujours été fille unique ainsi qu'une solitaire. Qu'est ce que ça ferait d'avoir quelqu'un sur qui compter ? Ce serait sûrement très bizarre, elle était tellement habituée à se débrouiller toute seule...
« C'est à cause de votre travail ? C'est que ça doit être très prenant. »
Elle se rendit compte après coup que la question était peut-être indiscrète. La danseuse n'avait probablement pas envie de parler de ses problèmes familiaux. Surtout avec une inconnue. Mais les fleurs détournèrent à nouveau la conversation. « Et les fleurs s’agrafent elles-mêmes leur prix ? Intelligentes. » Elle rigola.
« Oh avec la technologie de nos jours, ils arrivent à faire n'importe quoi. Bientôt elles se vendront toutes seules et je serais au chômage. »
Mais si un jour la technologie avançait autant c'est qu'il n'y aurait sûrement plus de fleurs sur terre, ou seulement dans des musées pour se rappeler de cet époque lointaine où il y avait des arbres, des fleurs et des jardins.
« Je n'y manquerais pas, promis. dit-elle avant de rire et d'ajouter : Je leur dirais aussi de ne pas écrire de cartes anonymes... » La mine sérieuse, Alaska hocha de la tête pour acquiescer. « Bonne idée. » Elle était un peu fatiguée de recevoir des messages d'hommes qui voulaient connaître la fantastique danseuse qui a fait la une des journaux, pas la connaître elle, Alaska McDaniels. Dans les journaux, on la comparait souvent à Marilyn Monroe par sa volonté à être connue, à sortir avec des hommes influents et célèbres et sa bêtise. On la voyait alors prise en photo dans la rue, se cachant des paparazzi qui essayaient d'en savoir plus sur cette intrigante qui a eu une relation controversée avec le ministre de la défense. Quelques pas plus loin, dans l'ombre, se tenaient alors Matthew, qui avait été engagé par le ministre pour la défendre et la surveiller à la fois et, bien qu'Alaska lui ait demandé plusieurs fois de ne pas suivre ces ordres, il avait continué jusqu'à ce que cette relation ultra médiatisée fut totalement finie. Malgré cette rupture qui datait de quelques semaines maintenant, les journaux people semblaient toujours aussi avides d'en savoir plus sur elle et de dénicher tout ce qui pourrait la faire tomber un peu plus. Alors qu'au début, tout cela lui faisait beaucoup de mal, à présent, la jeune américaine ne lisait plus ces journaux et quittait la page internet dès qu'elle voyait qu'on y parlait d'elle.
Alors que la conversation tendait vers Phoenix, la fleuriste tenta de se faire convaincante « C'est juste qu'on se connaît pas très bien. Je... ne le déteste pas. C'est une vague connaissance. » Alaska ne répondit rien, ne voulant pas l'obliger à dire ce dont elle n'avait pas envie. La jeune américaine ne croyait pas trop qu'ils ne se connaissaient pas vraiment toutefois... Puis Alaska déclara qu'elle n'était pas proche de son frère. « C'est à cause de votre travail ? C'est que ça doit être très prenant. » Elle fit la moue et leva les bras. « Oh, on peut se trouver toutes sortes de raisons mais la première ouais, mon travail. On a quelques années de différence et on n'était pas vraiment proches quand je suis partie de la maison alors... » Alaska pencha sa tête sur le côté, mine un peu sombre. Il fallait vraiment qu'elle reprenne contact avec ses frères et soeurs, maintenant qu'ils habitaient dans la même ville...
Alaska détourna la conversation vers une plus plaisante et sans arrière pensée, les fleurs. « Oh avec la technologie de nos jours, ils arrivent à faire n'importe quoi. Bientôt elles se vendront toutes seules et je serais au chômage. » Alaska eut un petit rire. Si la technologie commençait à atteindre les fleurs, où allait le monde ? « Mais je suis sûre qu'elles seront beaucoup moins belles sans votre aide... »
Désolée, j'avais pas vu et double désolée pour le niveau de ma réponse, mon frère regardait pokémon à côté alors
Sweva songeait aux ménages qu'elle devait faire quand la boutique serait fermée quand Alaska répondit à sa question. « Oh, on peut se trouver toutes sortes de raisons mais la première ouais, mon travail. On a quelques années de différence et on n'était pas vraiment proches quand je suis partie de la maison alors... » La curiosité l'assaillit aussitôt, et elle ne put s'empêcher de continuer à poser des questions.
« Vous êtes partie tôt de chez vous ? C'était pour aller dans une école ? »
Si on ne voulait pas discuter et qu'on était pressé il ne valait mieux pas parler à Sweva. C'était une vraie pipelette. Elle était en plus extrêmement curieuse et quand elle avait une question à posée, elle ne la retenait jamais. Puis la jeune fleuriste savait ce que c'était que d'abandonner sa famille, même si elle avait fui parce qu'elle ne pouvait plus la supporter. Elle pensait à eux de temps en temps, enfin à son père surtout. Elle n'avait plus envie de penser à sa mère, c'était trop douloureux, même après toutes ces années... Quoiqu'il en soit, elle ne regrettait pas d'être partie, même si elle avait cru à un moment ne jamais remonter la pente, elle avait fini par y arriver et trouver un métier qui lui donnait envie de se lever chaque matin. « Mais je suis sûre qu'elles seront beaucoup moins belles sans votre aide... » Elle eut un petit rire avant de jeter un regard sur toutes les fleurs.
« Vous êtes gentille... dit-elle en souriant avant d'ajouter en rigolant : [/b]je n'ai plus qu'à espérer que jamais la technologie ne touchera aux fleurs. [/b]»
Elle fit un pas sur le côté et ne prêta pas attention au comptoir. Elle se prit le coin en plein sur la hanche, là où ça faisait bien mal. Elle lâcha alors un petit cri avant de jurer en espagnol.
« Mais c'est pas vrai qui c'est qui m'a foutu des coins pareils ! Faites les plus pointus encore aoidjziefjpefzeùôefjef. »
Le blabla final était un baragouinage mêlant quelques mots en espagnol qu'il ne valait mieux pas traduire. Ayant oublié pendant quelques instants qu'elle n'était pas seule, elle se rappela de la présence d'Alaska, et leva les yeux vers elle.
« Euh... Pardon. C'est... Le... les coins... Ça fait mal.»
Ses joues durent rosir un peu et elle fit un petit sourire innocent.
« Vous êtes partie tôt de chez vous ? C'était pour aller dans une école ? » Alaska fit la moue et hocha la tête. Une école était un bien petit mot comparé à l'opéra qu'elle avait fréquenté. Y être acceptée à la limite de l'âge autorisé était un rêve qui se réalisait et une joie immense. Elle en avait sauté de joie en rentrant de son audition mais s'était stoppée net en voyant Salem, les larmes aux yeux, qui ne bougeait pas d'un pouce, ne comprenant pas pourquoi elle l'abandonnait pour aller en France, qu'est-ce que c'était que ce foutu pays qui l'arrachait à sa soeur d'ailleurs ? « A onze ans, c'était ma dernière et seule chance d'être acceptée, je commençais à être un peu vieille pour pouvoir être façonnée dans tous les sens ! » s'exclama-t-elle en riant. « Je suis allée à l'Opéra de Paris. » ajouta-elle pour justifier ce sacrifice. L'Opéra signifiait tout pour elle et c'était un signe de réussite, de grande capacité de danseuse, de souplesse et d'intelligence. Alaska en était fière, fière d'avoir foulé les planches qui avaient fait pleurer et rire de grands danseurs.
Alors qu'Alaska admirait encore les fleurs, commençant à les apprécier, la jeune fleuriste attira son attention en jurant violemment. « Mais c'est pas vrai qui c'est qui m'a foutu des coins pareils ! Faites les plus pointus encore aoidjziefjpefzeùôefjef. » La jeune américaine se retourna brusquement et vit la femme se tenir la hanche, elle devait sans doute s'être cognée contre le coin. Sacrés coins, toujours là au mauvais moment ! Alaska s'approcha instinctivement pour s'assurer qu'elle ne s'était pas fait mal. Inquiète, elle demanda « Ca va ? »
Sweva sembla s'excuser de s'être laissée emporter. « Euh... Pardon. C'est... Le... les coins... Ça fait mal.» Alaska ne retint un rire naturel avant de faire signe avec sa main que ce n'était pas grave. Elle compatit « Hum, oui. Je les évite le plus possible ! Vous ne vous doutez pas à quel point un coin peut être grave pour une danseuse qui doit être au top, tout le temps. » Elle leva les yeux au ciel avant de compléter « Une fois, une des danseuses que je dirige s'était cogné le gros orteil. Anodin à première vue, mais finalement, il s'est avéré qu'un caillot de sang s'était formé dans son pied et elle dut rester alitée pendant une semaine et demi ! Une semaine et demi ! Vous vous rendez compte ? » Se rendant compte de son ton un peu emporté, elle se racla la gorge avant d'ajouter dans un léger sourire « Hum, pour une danseuse du moins. »
« A onze ans, c'était ma dernière et seule chance d'être acceptée, je commençais à être un peu vieille pour pouvoir être façonnée dans tous les sens ! » Onze ans ? Sweva avait cinq ans de plus quand elle avait fugué mais c'était dans de toutes autres circonstances. Si elle avait eu une vraie famille, peut-être n'aurait-elle jamais eu le courage de partir dans un autre pays, surtout pour faire des études. Même si Sweva n'était jamais allée à l'école, on ne pouvait pas dire que ça lui avait manqué. Elle ne sentait pas inculte de par son manque d'étude étant donné qu'on lui avait appris les choses essentielles et plus encore. Mais elle n'était pas du genre à réviser et à écouter quelqu'un lui parler de choses qui, pour elle, n'avait aucun intérêt. Du coup elle n'allait pas se plaindre de son parcours atypique, du moment qu'elle avait un travail et qu'il lui plaisait... Alaska ajouta qu'elle était allée à l'Opéra de Paris et Sweva haussa les sourcils, impressionnée. Elle ne s'y connaissait peut-être pas en danse classique mais le mot opéra suivit de Paris devait sûrement vouloir dire grande école. Elle en était même sûre.
« Vous êtes partie à onze ans de chez vous ? Ça n'a pas du être facile... Surtout pour partir dans un pays étranger. Vous parliez français ? »
Sweva se rappelait de son arrivée aux États-Unis, elle qui ne parlait pas un mot d'anglais, elle avait du se débrouiller toute seule pour apprendre. Aujourd'hui, même si elle aimait à croire que non, elle avait encore un accent. Elle essayait de le corriger mais n'y arrivait pas tout le temps, pour ne pas dire jamais. Puis temps qu'elle arrivait à parler anglais et qu'on la comprenait, elle s'en fichait d'avoir l'air un peu ridicule avec son accent. La jeune fleuriste se cogna ensuite contre le comptoir, avant de se plaindre contre les coins. Elle s'était un petit peu emportée mais la journée avait été longue et elle commençait à être fatiguée. Elle s'excusa auprès de la danseuse pour son emportement, et celle-ci lui demanda si ça allait.
« Oh oui oui, c'est déjà passé, ne vous inquiétez pas. Quand je suis fatiguée j'ai tendance à m'emporter un peu vite. »
Elle sourit et fit un geste de la main pour faire comprendre que ça allait et qu'elle avait fait du bruit pour pas grand chose. Alaska lui parla alors de ce que de simple maladresse pouvait coûter à une danseuse et Sweva eut un petit rire quand elle eut terminée. Non pas parce que c'était drôle de se blesser mais parce qu'elle comprenait ce qu'elle voulait dire. Suite à l'attentat de septembre, elle s'était fracturée la jambe et n'avait pas pu bouger et sortir de chez elle pendant plusieurs semaines. Heureusement, elle avait quand même pu se déplacer un peu pour aller à la boutique mais si jamais elle avait été danseuse comme Alaska, elle n'aurait strictement rien pu faire.
« Waow. Bon je crois pas que m'être cognée la hanche puisse m'empêcher de travailler, je pense que je vais survivre aujourd'hui. dit-elle avant d'avoir un petit rire. »
Alors que les souvenirs affluaient dans la tête d'Alaska, Sweva s'exclama « Vous êtes partie à onze ans de chez vous ? Ça n'a pas du être facile... Surtout pour partir dans un pays étranger. Vous parliez français ? » La jeune américaine éclata de rire tant cette idée lui paraissait saugrenue. Quand elle était arrivée en France, elle ne connaissait absolument aucun mot de français et ce n'était pas dans ce patelin où elle avait été élevée aux USA qu'elle aurait pu en apprendre... « Bien sûr que non ! » Et puis, finalement, elle se perdit dans ses souvenirs et évoqua, presque triste, ses sentiments. « La première chose qui m'a marqué quand je suis descendue de l'avion fut la beauté de la ville. Ce n'était pas la même qu'au États-Unis et c'était la première fois que je me trouvais dans une grande ville. Paris était magique et toutes les fenêtres se paraient de volets roulants quand la nuit tombait. J'étais chez les aliens ! » dit-elle en riant avant de continuer comme pour se justifier « La langue française était tellement compliquée pour une fille débarquant du Colorado et ne sachant dire que "voulez-vous couchez avec moi ce soir ?" sans savoir ce que cela signifiait réellement. » Son rire s'éleva encore une fois avant de hocher la tête. C'était une autre époque, celle où elle était une enfant et qu'elle ne connaissait rien du grand monde qu'elle allait ensuite parcourir de long en large...
Puis la jeune fleuriste se cogna plutôt violemment à ce qu'il paraissait et Alaska s'enquit de sa santé. Sweva la rassura alors rapidement « Oh oui oui, c'est déjà passé, ne vous inquiétez pas. Quand je suis fatiguée j'ai tendance à m'emporter un peu vite. » La danseuse esquissa un sourire, rassurée. Elle avait l'air de pouvoir marcher et de ne pas être sur le point de tomber raide par terre d'un seul coup. Alaska raconta alors une petite histoire sur une des danseuses qu'elle connaissait qui avait eu quelques problèmes suite à une blessure bénigne d'apparence. Sweva rit tout en répondant « Waow. Bon je crois pas que m'être cognée la hanche puisse m'empêcher de travailler, je pense que je vais survivre aujourd'hui. » Alaska eut de nouveau un sourire avant de répondre « Vous me dites si vous sentez que vous allez mourir, hein ! » en riant à moitié.
Alaska regarda machinalement sa montre avant de faire les gros yeux. Elle fit la moue et déclara, fatiguée « Déjà... Je commence à 5 heures demain alors je vais vous laisser fermer votre boutique... » Elle esquissa un sourire avant d'ajouter « Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance et je pense que je reviendrais si j'ai besoin de fleurs ! »
La jeune danseuse était en train de lui parler de Paris, de sa première impression quand elle était arrivée là bas alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, et Sweva écoutait avec attention. Ça se voyait qu'elle aimait Paris, et en parlait avec émerveillement. A part quand elle avait quitté le Pérou pour venir jusqu'aux États-Unis, Sweva n'avait jamais voyagé. Pour cela il fallait de l'argent, et si le métier de fleuriste n'était pas trop mal payé, quand on voulait vivre à New York il fallait quand même passer la plupart de ses économies dans le loyer. Sans compter les factures, la nourriture et compagnie. Mais elle se disait qu'un jour, elle finirait par partir quelque part, elle devrait économiser sûrement pendant longtemps, mais elle irait voir ailleurs comment le monde tourne sur un autre continent. Pourquoi pas en France d'ailleurs... Sweva rigola, notamment quand Alaska mentionna qu'elle ne savait dire que le célèbre « voulez-vous coucher avec moi ce soir » quand elle était arrivée.
« J'aurais été morte de trouille à votre place mais c'est vrai que si c'était pour réaliser un rêve, le sacrifice au fond ne devait pas être trop dur... »
Elle l'avait été d'ailleurs - morte de trouille- quand elle était arrivée aux États-Unis. Et sa peur n'était redescendue que bien plus tard, quand elle rencontra cet homme qui la sortit de la rue, et surtout de la prostitution. Ce n'était que son arrivée à New York, la découverte du métier de fleuriste, qui avait fait disparaître cette peur qu'elle avait eu de mourir un jour dans la rue, ou sous les coups d'un homme trop violent. Et elle évitait d'y penser le plus possible et le coup qu'elle se prit contre le comptoir lui chassa toutes ses vieilles pensées. Mais comme elle venait de l'assurer, elle ne sentait pas qu'elle allait y passer. Enfin peut-être fallait-il qu'elle aille aux urgences et qu'on lui fasse des radios pour être sûr... Ce qui serait affreusement ridicule. Elle était sûre que des gens devaient des fois se présenter avec des symptômes tout à fait bénins aux urgences, comme les hypocondriaques. Et Sweva n'était pas de ce genre là. Elle était plutôt de ceux qui pensait n'être jamais malade et attendait d'être presque à moitié morte avant d'aller voir un médecin Mais elle n'aurait sûrement qu'un joli bleu et Sweva ne se rappelait pas qu'on pouvait mourir à cause d'un simple bleu, ni rester alitée pendant des mois... « Vous me dites si vous sentez que vous allez mourir, hein ! »
« Vous serez la première prévenue. assura-t-elle en rigolant. »
Alaska regarda soudain sa montre avant de faire les gros yeux. « Déjà... Je commence à 5 heures demain alors je vais vous laisser fermer votre boutique... » Sweva regarda l'heure elle aussi et fut surprise de voir qu'il était si tard. Elle n'avait pas eu l'impression de parler autant. « Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance et je pense que je reviendrais si j'ai besoin de fleurs ! » La jeune fleuriste sourit aussitôt.
« Ravie également, et n'hésitez surtout pas oui, même si c'est juste pour en amener et non acheter. »
Sweva était contente vraiment d'avoir rencontré la danseuse qui venait juste de partir, elle avait passé un bon moment et ça lui avait fait passé la fin de sa journée de travail beaucoup plus vite. Et c'est ce qui était bien à New York, on pouvait rencontrer des gens tordus, d'autres qui étaient aussi aimables qu'une porte de prison puis il y avait les autres qui valaient la peine d'être connus et qui pouvaient devenir par la suite de très bons amis...
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