→ Lexie A. Wildmore & William V. Borthwick« enfin... » Skinny.lOve

William se gara dans un parking tout près et se diriga vers l’entrée principale. Une fois entré, il balaya du regard la salle. Il regardait autour de lui, voyant sans voir les visages et les objets qui l’entourait. Il avait entendu parler de cette mise aux enchères par un client qui lui avait promis de le rejoindre une fois qu’il avait fini de mettre au point certains termes d’un contrat. Ou quelque chose dans le genre. A vrai dire, William n’avait pas très bien écouté tout ce qu’il lui avait dit et n’avait fait que hocher de la tête. Ainsi, il n’avait pas vu le regard surpris et désespéré de ce ladit client qui trouvait qu’il était un peu perdu dans ses pensées ces derniers temps. Aileas lui avait fait remarquer d’ailleurs et il lui avait fait un sourire pour la rassurer et ensuite se mettre en quatre pour préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. Aujourd’hui, il s’était donc mis en route en ce samedi vers Staten Island pour trouver un peu d’amusement. Il aimait beaucoup les enchères et trouvait toujours de sacrées belles trouvailles. D’ailleurs, à chaque fois, il rentrait le coffre plein de trucs plus ou moins utiles et sa sœur soupirait et lui faisait remarquer qu’il aurait peut-être dû se calmer sur la dépense. Pas qu’ils soient particulièrement pauvres, Will gagnait très bien sa vie et ses petits extras poker lui permettaient d’être confiant face à l’avenir. Mais Will et les enchères c’était une grande histoire d’amour. Pourtant, aujourd’hui, il n’avait pas l’enthousiasme habituel. Ses pensées vagabondaient loin, très loin de cette immense pièce emplie de paroles. Il repensait à une certaine soirée, il y a une semaine ou disons plutôt à celle qui avait passé cette soirée avec lui. Ca faisait une semaine et il s’était retenu plusieurs fois de l’appeler, regardant le bout de papier qu’elle lui avait tendu avec son numéro inscrit dessus avant de s’en aller, laissant dans son sillage son odeur reconnaissable entre mille. Cette soirée lui paraissait tellement étrange qu’il avait l’impression de ne pas l’avoir réellement vécue. Et puis, un jour, il avait décidé de l’appeler pour qu’ils prennent un déjeuner ensemble. Mais c’est alors qu’il n’avait plus retrouvé son numéro. Il avait pourtant vérifié partout, retourné toutes ses vestes et tous ses pantalons. Aileas avait dû le prendre pour un fou d’ailleurs… Mais rien à faire, il ne le trouvait plus et, comme elle n’avait pas le sien, ils n’avaient ni l’un ni l’autre aucun moyen de se contacter. A cette vérité, il se sentit vraiment déçu alors qu’il n’avait connu Lexie que pendant quelques heures, mais quelles heures ! Il lui avait dévoilé en si peu de temps bien plus qu’à tous ceux qu’il connaissait depuis des années. Et il y avait eu ce qui avait failli se passer qui ne faisait que trotter dans sa tête. William ne se reconnaissait pas. Avait-il vraiment agit de la sorte ? Il finissait alors par se convaincre qu’elle n’était pas si jolie que cela, pas si intrigante, pas si attirante. C’est toujours plus facile quand la personne n’est pas là n’est-ce pas ?

William s’assit alors sur une des nombreuses chaises qui constituaient la pièce et attendit LE lot, celui qui lui ferait passer une bonne après-midi. Et il arriva, bien qu’il s’était fait attendre. C’est une bouteille de grand cru, le genre qu’on ne rencontre que trop peu de fois dans sa vie. Sentant enfin son cœur battre un peu plus rapidement que d’habitude, il leva la main pour enchérir. Mais il n’était pas seul sur le coup et ça rendait l’enchère encore plus agréable. Un homme en rouge, installé quelques sièges plus loin, semblait vouloir autant que lui cette bouteille. Les sommes proposées montèrent très vite et quelques murmures se firent entendre. William restait concentré mais un mouvement dans le fond de la salle attrapa un instant son regard. Il lui semblait que… non, il devait encore se faire des idées, elle ne pouvait pas être là. Il se retourna et leva une fois de plus la main. Soudain, il sentit une présence à côté de lui et le mouvement lui fit parvenir aux narines une odeur qu’il connaissait maintenant. Il sentit son cœur se serrer et tourna lentement la tête. C’était elle, c’était Lexie. Il tourna de nouveau la tête et murmura tout en levant encore la main pour enchérir « Tu es envoyée par le gars en rouge pour me déstabiliser et que je n’enchère plus ? ». Sans s’en rendre compte, il venait une fois de plus de lui avouer l’effet qu’elle lui faisait. Il n’y croyait pas, c’était trop beau pour être vrai. Et tout ce qu’il avait essayé de se persuader sur sa moindre beauté parti en fumée. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs.

Heureusement pour lui, l'autre gars en rouge décida d'arrêter là et Will remporta la bouteille. Un sourire victorieux s'installa sur son visage et c'est seulement à ce moment-là qu'il se tourna de nouveau vers Lexie. Il resta quelques secondes sans rien dire, juste à la regarder, puis reprit la parole « Comment tu vas ? »

William tentait de contenir son coeur qui battait un peu trop vite mais, cette fois-ci, ce n'était pas à cause de la vente aux enchères mais à cause de la personne qui était à côté de lui. Alors qu'il la regardait avec intensité, tentant de réfréner les souvenirs qui lui venaient en mémoire de l'autre soir. Il ne se souvenait que trop bien de ce qui avait failli se passer entre eux deux. Il se souvenait parfaitement de la douceur de sa peau et n'avait qu'une envie, c'était vérifier qu'elle n'avait pas changé depuis la dernière et seule fois qu'ils s'étaient vus. Il se souvenait également de la passion de leurs baisers et rien que ce souvenir le fit un peu rougir. Lexie se tourna à son tour vers lui et ses yeux lui fit un peu chavirer le souffle. « Hum je sais pas trop. » répondit-elle à sa question. Le regard de William se fit curieux et un peu inquiet. Elle n'allait pas bien ? Elle avait eu des problèmes après leur partie de poker ? Mais finalement, ce n'était pas de ce genre là. Il ne s'attendait d'ailleurs pas à la réponse qu'elle lui fournit. « T’as pas rappelé… » Il releva les yeux et croisa son regard. Gêné, il passa une main sur sa nuque. Il se mordit la lèvre. « Mais j’imagine que c’est… le destin qui nous a réuni » Il souleva un sourcil. Le destin ? Si c'était vrai, il faisait bien les choses parce qu'il ne pensait pas la revoir de sitôt puisqu'il avait perdu son numéro. William esquissa finalement un sourire et répondit doucement en se penchant vers elle. « Heureusement qu'il est là alors parce que je ne pensais pas te revoir... Il faudrait que tu me redonnes ton numéro d'ailleurs. Il s'est caché dans mon appart... » Et puis, il se rendit compte de ce qu'il venait de dire et eut un petit rire gêné. « Enfin, si tu veux... »

Puis, une nouvelle enchère sembla beaucoup intéresser la jeune russe. Intrigué, il suivit l'échange entre tous ceux qui voulaient cet oeuf. Il reporta encore son regard sur Lexie et admira son profil qui semblait vouloir à tout prix cette enchère. Et puis, subitement, elle se tourna à son tour vers lui et lui demanda quelque chose qui le mit très très mal à l'aise. « Je t’ai manqué ? » Surpris par la sincérité de la question, il ouvrit brusquement la bouche avant de la refermer sans rien dire. Venait-elle vraiment de demander si elle lui avait manqué ? Que pouvait-il dire ? Que pouvait-il répondre ? Il ne se voyait pas lui mentir, il ne pouvait le faire à personne. Alors, il baissa les yeux et les remonta doucement dans les yeux de Lexie. Il rougit tout en pensant à ce qu'il était sur le point de répondre. « Oui. » répondit-il laconiquement. Il se mit à fixer devant lui brusquement et suivit des yeux la joute des mains entre ceux qui voulaient l'oeuf. Tout en continuant de regarder devant lui, il lui demanda, d'un ton un peu sans émotion « Tu ne le veux plus cet oeuf ? ». Dans sa tête, tout plein de souvenirs et d'émotions se mélangeaient. Il essayait de réfréner les battements de son coeur. Avait-il vraiment dit qu'elle lui avait manqué ? Il n'aurait sans doute pas dû le dire, il n'aurait pas dû. Il venait d'avouer qu'elle lui manquait alors qu'ils ne s'étaient vus qu'une seule fois. Il n'était d'ailleurs pas sûr qu'elle ressente la même chose et n'était pas sûr de vouloir le savoir. Pourtant, il se rendit compte qu'elle ne lui répondait pas tout de suite et tourna de nouveau son visage vers elle. Ses yeux se perdirent dans les siens.

Dire que William était gêné serait juste une paraphrase tant ça se voyait sur son visage. D’abord parce qu’il n’avait pas l’habitude d’être aussi proche d’une aussi jolie jeune femme et ensuite parce que trop de souvenirs lui venaient en mémoire alors qu’il n’y avait entre eux. Entendez par « rien », rien d’officiel car dans le cerveau du tanzanien, ça tournait sec. Il ne faisait que penser à celle qui était à côté de lui et ça le mettait dans une posture un peu maladroite. Que devait-on faire en pareille situation ? Devait-on faire comme si rien ne s’était passé ou, au contraire, demander où ils en étaient ? Mais quelle réponse pouvait-il dire ? Il ne savait pas où ils en étaient, ce qu’ils étaient l’un pour l’autre et en un sens, ça paraissait un peu précipité tout ça, il ne se connaissait pas vraiment très bien après tout. Pas très bien mais ils avaient failli finir la nuit ensemble… Etrange dualité. Alors qu’il lui avouait qu’il avait perdu son numéro et lui demandait si elle pouvait lui redonner, elle lui répondit avec malice « J’te le donnerai. Si tu te fais pardonner pour l’avoir perdu. » Son regard se fit surpris et son esprit vagabonda un instant. Comment pouvait-il se faire pardonner ? Il avait pas mal d’idées qui le firent rougir un peu. Il était plus dans le genre de leur action-vérité améliorée de l’autre soir. Il songeait à toutes les opportunités qui s’offraient à lui quand ses yeux furent attirés par la lèvre de la jeune femme qu’elle mordait. Ce simple geste éveilla encore plus en lui l’envie de l’embrasser de nouveau pour voir si tous ses souvenirs étaient bien réels. Sans vraiment contrôler ce qu’il était en train de faire, il se pencha vers elle tout en remontant doucement ses yeux le long de sa joue, de son nez et lui murmura, comme inhibé tout d’un coup « Tu me diras comment je peux me faire pardonner… » Puis, un léger sourire aux lèvres, il se remit à sa place et suivit l’enchère suivante.

Alors que Lexie semblait avoir oublié l’objet mis en enchère qu’elle voulait absolument il y a quelques instants, Will lui demanda si elle le voulait encore. « Oh si. Plus que tout. » William hocha la tête. Il avait remarqué la sorte de fascination que cet œuf semblait exercer sur la jeune femme et ne pouvait qu’acquiescer. Il connaissait cette sensation où l'envie de remporter la chose mise en jeu était si grande qu'on ne se souciait plus vraiment de combien on pouvait mettre au départ. C'était ce qui lui plaisait dans le genre de réunion. De plus, il avait reconnu l'oeuf de Fabergé et se doutait que celui-ci avait une résonance particulière de la jeune femme. Il avait presque oublié ses origines royales. Mais elle reprit la parole et ce ne fut pas vraiment des paroles qu'on aurait pu attendre chez une princesse... « Ou presque… » N'étant pas sûr de comprendre, il tourna le regard vers elle qui lui offrait un nouveau sourire malicieux. Il ne put que lui répondre en souriant à son tour. Venait-elle d'insinuer que... ? Impossible. Quoique, il aimerait bien le croire. Oui, croire qu'elle le voulait, lui, était diablement intéressant. Certes, elle ne le voulait certainement pas plus que tout au monde mais, au moins, ça le rassurait un peu quant à la sorte de déclaration qu'il venait de lui faire quelques instants auparavant quand il lui avait dit qu'elle lui avait manqué. Alors que l'enchère battait des records d'intensité, elle reprit la parole. « Ca me plait assez… » William souleva un sourcil. Mais de quoi parlait-elle ? Qu'est-ce qui lui plaisait ? Qu'elle lui ait manqué ? Sentant que c'était à ça qu'elle faisait référence, il passa une main sur sa nuque mais ne dit rien, préférant ne pas faire de faux pas.

Finalement, elle remporta l'oeuf et c'est fière d'elle qu'elle se retourna vers lui et s'exclama « Quand je veux quelque chose… Je l’ai. Peu importe ce que ça me coute… » Il hocha la tête tout en sentant le regard de Lexie qui était un peu insistant, comme s'il fallait qu'il comprenne quelque chose. Mais, ne voulant absolument pas se faire de films et, surtout, n'ayant pas assez de confiance en lui dans ce domaine pour pouvoir répondre sur ce sujet glissant, il balaya du regard la salle. Tout le monde les observait. Sans doute devaient-ils se demander qui était cette jeune femme qui avait assez d'argent pour acquérir ce genre de bien. Will esquissa un sourire et se tourna de nouveau vers elle en lui disant « Tout le monde te regarde mais je crois que je vais stopper leur plaisir maintenant car je t'enlève. » Il montra de la main le buffet dans l'autre salle. « Je t'offre un verre ? » Sans attendre de réponse, il se leva et attendit qu'elle fasse de même. Il passa son bras dans le dos de la jeune femme pour la guider vers un serveur. Il attrapa deux coupes de champagne et en tendit une à Lexie. Il leva son verre avant de s'exclamer, une lueur malicieuse dans les yeux « Ce n'est pas de la vodka, mais c'est pas mal aussi... », faisant ainsi référence à leur précédente soirée. Tandis qu'il buvait une gorgée, il tenta le tout pour le tout et demanda à son tour « Et moi, alors, je t'ai manqué ? »

Tandis que William buvait une gorgée, il demanda, avec le reste d'audace qui lui restait, si il lui avait manqué, à elle aussi. Il ne s'attendait certainement pas à une réponse de cette sorte mais en même temps, cette Lexie était particulièrement joueuse et insaisissable, et c'était précisément ce qui lui plaisait. Elle s'approcha de lui et alors que l'espace qui les séparaient se réduisait de façon dangereuse, William retint son souffle. Son cerveau était complètement anesthésié et, même s'il se doutait un peu de ce qui allait arriver, il n'avait aucun contrôle sur son corps. Il avait à la fois l'envie de la laisser faire et également celle de partir en courant tant son coeur battait vite. Se rendait-elle compte de l'effet qu'elle lui procurait ? Elle mordit sa lèvre et Will la regarda, intensément. « Je sais pas… A ton avis ? » Sans lui laisser le temps de répondre, elle s'approcha encore plus et scella leurs lèvres. Il répondit à son baiser avec retenue, pas vraiment surpris mais un peu gêné qu'elle l'embrasse ainsi alors que tout le monde devait les regarder. Malheureusement, elle se détacha un peu de lui et demanda « C’était assez clair ? » Il fit semblant de réfléchir en fixant un point au dessus de Lexie puis laissa retomber son regard dans celui de la jeune russe. Il esquissa un petit sourire coquin. « Hum... Je ne suis pas sûr... Laisse-moi essayer. » Puis, doucement, il releva son menton avec deux doigts et plongea son regard dans celui de Lexie. Il se pencha et l'embrassa, passant une main à sa taille et l'autre enlevant des mèches de cheveux. Et puis, il se détacha à son tour d'elle, et eut un nouveau sourire.

Il captura du coin de l'oeil tous les regards qui convergeaient vers eux et tourna la tête vers eux. Il eut un petit rire et leva une main pour les saluer même s'il n'en connaissait aucun. Puis il se retourna de nouveau vers la jeune femme et eut un sourire rien qu'en la regardant encore. Il murmura « Je crois qu'on devrait y aller... Le temps de récupérer ton oeuf et mon vin. ». Il lui prit la main et l'entraîna vers l'endroit où ils payaient. Ils se présentèrent au guichet et Will donna sa carte bancaire pour payer son grand cru. Il ne se rappelait même plus du prix qu'il avait annoncé mais il s'en fichait totalement. Pas qu'il ait tellement d'argent qu'il pouvait en dépenser à tire larigot mais parce qu'il avait à ses côtés Lexie et qu'il pensait beaucoup plus à elle qu'à son compte en banque. Après avoir payé, il se mit un peu en retrait pour laisser un peu d'intimité à la jeune femme. Une fois qu'elle l'eut fait et qu'ils aient signalé qu'ils voulaient se faire livrer chez eux pour ne pas avoir à se trimballer des objets valant des millions.

Il lui reprit la main et, dans un énième sourire, l'entraîna dehors. Ils n'étaient pas loin de la mer alors il proposa « Une balade sur le front de mer ? » Après quelques secondes de réflexion, il ajouta, en passant une main sur sa nuque, soudainement incertain « Ca fait un peu romantique mais bon... C'est joli... nan ? »

William avait le besoin irrésistible de vouloir Lexie près de lui et il n'allait pas la lâcher de sitôt. C'était la première fois depuis longtemps qu'il ressentait cela et ça lui mettait ses tripes sans dessus dessous. Depuis sa rupture avec sa fiancée, il avait eu beaucoup de mal à refaire confiance aux femmes et aujourd'hui, malgré qu'il ne sache absolument pas dans quoi il foutait les pieds, il voulait que ça continue. Quoique ce soit, il voulait que ça continue le plus longtemps possible. C'est pour cela qu'il proposa une balade sur le front de mer, qu'elle accepta, à son plus grand plaisir. « Un peu de romantisme ne nous tuera pas… Et puis, t’as raison, c’est joli. » Un sourire vint s'échouer sur ses lèvres, en grande partie dû à ce qu'il voyait actuellement, c'est-à-dire, le visage souriant et tellement attirant de Lexie. Il n'aurait pensé qu'il aurait pu s'attacher autant à une personne en si peu de temps et ça le faisait un peu flipper. Après tout, ils ne s'étaient vus qu'une seule fois et, à part connaître un peu le corps de Lexie (plus tout ce qu'il pouvait imaginer) et ses origines, il ne connaissait pas tout d'elle et mourait d'envie d'en savoir plus.

Finalement, il lâcha sa main pour mieux l'attraper par les épaules, l'enlaçant. C'était le moyen le plus sûr pour se rapprocher d'elle et de sentir encore plus son odeur. De temps en temps, à cause du vent, il recevait une ou deux mèches de la jeune russe sur le visage mais ça ne faisait rien. Même le vent était avec eux (). « Je suis contente… D’être tombée sur toi. Un peu par hasard, mais pour une fois, ça a bien fais les choses. » Il continua de regarder devant lui mais un immense sourire prit place sur son visage. Ainsi, elle aussi était contente de le voir et rien que ça le rendait heureux. Il lui en fallait peu. « Moi aussi... » répondit-il dans un murmure. « Ca m’aurait fait chier que la dernière fois soit… la dernière fois. » Surpris, il se tourna vers Lexie sans mot dire. Après quelques instants de silence, il se racla la gorge avant de prendre une décision qui allait sans doute changer un peu la situation mais il ne pouvait décidément pas se poser des questions sur leur relation indéfiniment. Il ne voulait pas souffrir de nouveau. « Je... Je ne sais pas trop où on en est tous les deux, si même il y a un "on" mais... Depuis que ma fiancée m'a quitté, je ne veux pas me faire de faux espoirs et euhm... Voilà, au risque de casser tout, je veux savoir ce qui va se passer après cette balade. Je ne suis pas du genre... de ce genre-là. A embrasser une aussi jolie jeune femme dès le premier soir et à... m'attacher aussi vite... » Gêné, il détourna le regard mais décida d'aller jusqu'au bout de sa tirade. Il ne pouvait pas rester dans le doute et il préférait que tout s'arrête maintenant si c'était pour souffrir dans quelques jours ou dans quelques mois. Après tout il ne savait pas, peut-être qu'il ne comptait pas vraiment pour la jeune femme et qu'elle n'avait pas pensé à lui durant cette semaine ? « Alors, voilà. Je voudrais savoir ce qu'on fait, ce que tu veux faire. »

Complètement paumé mais décidé à aller jusqu'au bout de son questionnement, William demanda à Lexie où ils en étaient tous les deux et ce que ça allait donner. Malheureusement, elle parut un peu surprise et flippée. Elle les stoppa dans leur balade et posa ses mains sur son torse. « oooh ooh Will doucement. » Il fronça le front et attendit qu'elle reprenne la parole. Il n'allait pas abandonner et voulait une réponse, qu'elle fasse mal ou pas. Car, malgré tout, il s'était déjà beaucoup attaché à cette merveilleuse jeune femme et n'avait nullement envie de se faire de fausses illusions. « Je… Je sais pas ce qu’il va se passer… Et j’ai jamais été douée pour prévoir quoique ce soit. Je veux dire… Pas douée du tout. Enfin c’est pas pour rien que… je vis comme ça… au jour le jour. » William baissa alors les yeux. Si elle vivait au jour le jour, devait-il comprendre qu'il n'était qu'un de plus dans sa vie et qu'elle était habituée à embrasser ainsi les hommes qu'elle rencontrait dans de louches soirées de poker ? Etait-ce cela qu'il devait comprendre dans "je vis au jour le jour" ? Si telle était la signification cachée, il préférait ne pas savoir, ne pas souffrir en croyant bêtement qu'ils avaient vécu quelque chose d'unique, de bizarre mais de fort. Il se sentit brusquement idiot, tellement naïf et romantique.

« Et je comprends ton inquiétude, enfin avec ta fiancée… Qu’est-ce que je raconte ! Ton ex fiancée ! Et tu vois ça m’énerve déjà qu’on parle de tes ex ! Et ça c'est vraiment pas normal ! » Il releva brusquement la tête, sentant un léger espoir. Elle s'énervait en parlant de Tamsin ? Est-ce qu'elle serait un peu jalouse ? Comptait-il alors un peu pour elle ? Il sonda son regard à la recherche d'une réponse car, mine de rien, elle n'avait toujours pas répondu. « Alors, je m’attache pas… du moins pas souvent… Et là, j’comprends pas. Tu m’as retourné la tête en quoi… une soirée ?! Alors qu’on se connait pas… Et pourtant, on est là, avoir une conversation super existentielle sur notre relation-non-relation… » Un sourire s'échoua sur le visage du tanzanien qu'il ne put réprimer. Il posa son index sur ses lèvres pour la faire taire. Elle flippait, ça se voyait, elle était totalement paniquée et, malgré tout ce que ça signifiait, ça le rendait presque heureux. Ca montrait qu'elle était elle aussi complètement paumée et qu'il comptait, ne serait-ce qu'un peu pour elle. « Shh... » Il retira son doigt avant de reprendre la parole en riant « Ecoute, je ne te demande pas si tu veux qu'on se marie dans l'heure ni même de vivre avec moi... » Plus sérieusement, il s'exclama « Mais je veux savoir juste si il y a ou s'il pourrait y avoir un "on". Juste ça. Je ne veux pas non plus d'une conversation existentielle mais... je veux savoir si j'aurais le droit en me réveillant de voir ton visage ou si tu me retires ce plaisir... » demanda-t-il, sourire malicieux en coin. Finalement, il s'habituait de plus en plus à sa présence et sa maladroite gêne disparaissait petit à petit.

William ne s’attendait absolument pas à ce que Lexie lâcha, mine de rien, comme si c’était anecdotique. « Heureusement ! Le mariage j’ai donné, ça m’a suffi… » Il fronça les sourcils. Comment ça, elle avait déjà donné ? Devait-il comprendre qu’elle avait déjà été mariée ? Ca lui semblait complètement fou, surtout qu’il lui avait parlé de Tamsin et qu’elle n’avait pas mentionné qu’elle avait, elle, fait le pas et avait dit « oui ». Il avait énormément de mal à la voir se marier alors qu’elle semblait complètement flippée dès qu’on abordait le sujet d’une relation qui n’était pas importante, du moins pour l’instant. Il voulait avoir des explications mais ne savait pas trop comment le dire. S’il devait y avoir quelque chose entre eux de sérieux et –il l’espérait- de durable, il voulait savoir si un ex mari hargneux pouvait resurgir ou non. Question de principe. Et de jalousie sans doute. C’est idiot, ils ne se connaissaient pas pour ainsi dire et il sentait déjà de la jalousie poindre dans son cœur et n’avait aucune envie de rencontrer ces exs et ses ex(s) mari(s). « Tu as donné ? C’est-à-dire ? Tu as été mariée ? » Son ton se voulait détaché et sans amertume mais ce n’était pas vraiment ce qu’il ressentait dans son esprit et son corps. Il bouillonnait intérieurement de ne pas avoir été mis au courant de cette histoire et en même temps, aurait préféré ne rien savoir du tout, oublier qu’elle avait eu une vie avant, avec d’autres hommes. L’imaginer ne serait-ce qu’une seconde dans les bras de quelqu’un d’autre l’énervait au plus haut point et ça le mettait mal à l’aise en une certaine façon car il s’était énormément attaché en si peu de temps. Elle le tira de ses pensées en s’exclamant, d’un air détaché « J’imagine que me réveiller et voir ton visage le matin sera loin d’être désagréable… » Un léger sourire s’installa sur ses lèvres mais il ne répondit rien. Il sentait qu’elle était songeuse et sans doute qu’elle replongeait dans de vieux souvenirs. Il ne voulait pas la forcer et à la presser à répondre alors qu’il sentait que c’était une question sensible. L’engagement aurait peut-être dû être quelque chose de difficile pour le jeune homme après sa rupture avec sa fiancée mais finalement, il savait qu’il avait vécu de très belles choses avec Tamsin et que tout n’était pas remis en cause par cette rupture. D’ailleurs, quand elle l’avait quitté, leur amour était toujours aussi fort et c’est précisément pour cela qu’il avait eu du mal à s’y remettre. Mais précisément, il ne ressentait plus rien pour son ex et ne pensait qu’à Lexie. Il était suspendu à ses lèvres et attendait qu’elle lui fournisse une réponse plus assurée et complète.

Finalement, elle finit par sortir de sa rêverie en disant « Mais j’imagine que si t’es prêt à me supporter… quelque chose comme tous les jours –ou presque- je peux faire l’immense effort de voir ta gueule d’ange régulièrement… » Un sourire étira ses lèvres. Ca y est, il l’avait sa réponse et elle lui convenait parfaitement. Pourtant, il fit semblant d’être faussement choqué et forma un « o » avec sa bouche avant de s’exclamer « « ou presque » ? C’est tout ? Je comptais plutôt sur une présence quotidienne, moi… » Sans lui laisser le temps de répondre, il se pencha et captura ses lèvres dans un baiser complètement relâché et passionné, à l’image de ce qu’il ressentait actuellement. Quand, à bout de souffle, il se détacha d’elle, ses yeux, particulièrement intenses étaient plongés dans ceux de la jeune femme. Il la trouva magnifique et fut ravi de cette nouvelle relation qui commençait sous les meilleurs auspices. Il se pencha à nouveau et l’embrassa tendrement avant de finalement lui mordre la lèvre inférieure et de se détacher, sourire malicieux en coin.

William essayait de paraître détaché. Après tout, ils n'en étaient qu'au début d'un semblant de relation, ce n'était pas vraiment le moment pour paraître jaloux. Il n'avait aucune prise sur la vie passé de la jeune femme et ça l'énervait beaucoup mais il ne s'attendait pas à ce genre de mariage « Hum en fait… Oui. Quand j’avais dix-huit ans. Pendant six mois. J’me suis mariée à Las Vegas… Cliché hein ? » Pour lui, le mariage était quelque chose de sacré, une longue réflexion entre deux personnes qui s'aiment, l'envie de rester pour toute sa vie à côté de la même personne, et ça ne semblait pas du tout ce qui était arrivé à Lexie et son ex. William resta un instant interdit, interloqué. Il se raidit un peu tandis qu'elle reprenait la parole « Six mois plus tard on a décidé de divorcer. » William fut presque rassuré que ça se termine ainsi. Bien sûr, il savait qu'ils avaient rompu mais il était rassuré qu'elle le signifie bien. Il avait eu peur un instant qu'ils ne soient pas officiellement divorcés ou quelque chose de ce genre là. Malgré tout, son imaginaire ne put s'empêcher de fonctionner à plein régime. Un mariage à Las Vegas qui se termine six mois plus tard était le genre de truc complètement fou qu'il ne pouvait pas faire. Il était bien trop réfléchi pour cela et c'est pour cela qu'il se demanda s'ils allaient bien s'entendre, Lexie et lui. Ils semblaient vraiment différents et leurs deux anciennes histoires le montraient parfaitement. Il était resté quatre ans avec Tamsin et il l'avait demandé en mariage car il pensait que c'était vraisemblablement la bonne personne, celle qu'il voulait voir tous les jours, sans se lasser. Lexie et son ex-mari -qu'il détestait déjà- avaient agi sous le coup d'une envie sans doute. Un mariage à Las Vegas ne représentait pas exactement la même chose qu'un mariage préparé à l'avance, avec des fiançailles auparavant...

Alors qu'il aurait tellement aimé changer de sujet, Lexie reprit la parole pour donner plus de précision à ce qu'il aurait aimé oublier au plus vite. « Il s’appelle Jackson… On est resté… environ neuf mois ensemble, et puis voilà, ça a dérapé. Il est officier dans l’US Air Force. Du moins j’imagine qu’il l’est toujours.» William se raidit une fois de plus avant de lâcher, sans se retenir, sourcil relevé « Officier, voyez-vous ça. » Son regard se perdit au loin alors qu'elle continua « Au final on ne s’est pas vu longtemps, ni très souvent. Il était toujours en mission… Des choses ont en entrainé d’autres et voilà le résultat. » Il fronça son front. Ils ne s'étaient pas beaucoup vus et s'était donc la raison de leur divorce ? Devait-il comprendre qu'il était possible qu'elle soit toujours attachée à ce Jackson ? Sentant brusquement son coeur se serrer, il laissa retomber son regard dans celui de Lexie. « Donc vous avez divorcé à cause de son travail ? » demanda-t-il, le ton un peu sec. Il ne voulait pas montrer ce qu'il ressentait mais il voulait être sûr de tout ce qu'il avait entendu.

Puis, une fois que les choses furent claires, il proposa qu'ils se voient tous les jours tandis qu'ils reprenaient leur route, enlacés. « Si tu veux supporter ma présence tous les jours… C’est à tes risques et périls tu sais… » William se tourna vers elle et un sourire s'échoua sur ses lèvres, dû à la fois par ce qu'elle venait de dire et également parce qu'elle était magnifique et qu'il était ravi de savoir qu'elle était là, à ses côtés. « A ce point-là ? Mais tu ne réussiras pas à me débouter, je persiste et signe : tous les jours je veux te voir... »