Ce matin-là, c’est à l’aube que Coleen fut réveillée. Enfin, c’est du moins ce qui lui sembla même si elle doutait du fait de trouver beaucoup personnes d’accord avec sa conception de l’aube. Quoiqu’il en soit, il était dans les environs de onze heures lorsque son téléphone sonna. Foutu téléphone, pourquoi, elle ne l’avait pas éteint aussi. Elle maugréa et plaça son oreiller sur sa tête, faisant de son mieux pour l’ignora. Elle abandonna néanmoins vite la partie et fini par se décider à attraper son téléphone d’un geste brusque qui n’eut pour effet que de l’envoyer par terre un peu plus loin sur le seul. Génial, elle avait vraiment tout gagné. Sachant pertinemment que le temps que la personne qui voulait la joindre avait déjà raccroché, Coleen se leva péniblement et alla ramassa son téléphone. Elle voulait au moins savoir contre qui elle devait être en colère pour l’avoir réveillée et mise de mauvaise humeur par la même occasion.

Plusieurs heures plus tard, la jeune femme était lâchement assise sur son canapé devant la télé, de nettement meilleure humeur. Il s’était avérait, finalement, qu’elle ne pouvait pas en vouloir à la personne qui l’avait réveillée. Même en se forçant bien et elle avait essayé. Mais le fait était qu’elle n’avait jamais la bouder bien longtemps et cela n’avait pas miraculeusement changé aujourd’hui. Elle, Tamsin, sa meilleure amie. Coleen avait essayé de se souvenir la dernière fois qu’elle avait eu un échange, même bref, au téléphone mais en vain. Cela remontait à bien trop longtemps. Quant à la dernière fois qu’elle l’avait vue, ce n’était plus la peine de chercher, c’était il y a une éternité. Il s’était passé tellement de choses dans sa vie depuis. Elle l’avait rappelée, évidemment et elles avaient parlé, un peu. Coleen avait tellement de choses à lui dire et de questions à lui poser qu’une conversation téléphonique était loin de suffire. Elle lui avait donc invité chez elle maintenant. Bien sûr, cela l’avait obligé à aller faire les courses, à nettoyer sa pile de vaisselle et à ranger un peu. Elle qui pensait avoir définitivement oublié la route du supermarché. Mais bon, Tamsin était une des ares personnes pour qui elle voulait bien faire quelques efforts. Et encore, c’était juste parce qu’elle ne l’avait pas vu depuis longtemps.

L’émission qui passait dans sa télé était vraiment trop stupide. C’était dans ces cas-là qu’elle comprenait pourquoi elle ne l’allumait jamais. En l’occurrence, là, elle se demandait également pourquoi elle s’était donné la peine d’en racheter une après que les cambrioleurs aient embarqué la sienne. Dans le genre achat inutile, on pouvait difficilement faire mieux. Finalement, quand on sonna à la porte, la jeune femme éteignit sa télé sans aucun regret et se dirigea vers la porte aussi vite qu’elle le pouvait. Lorsqu’elle ouvrir la porte et se trouva face à la blonde, un sourire apparut son visage. « Ah enfin ! Je t’attendais. »

C'est grave nase ~ Mais on va dire que c'est parce que c'est le premier hein '-' ->

Deux semaines ou peut-être un peu plus qu'elle était rentrée (elle ne comptait plus vraiment en fait, au bout d'un moment cela devenait inutile, et le temps passait si vite qu'elle ne s'en rendait pas spécialement compte) et Tamsin n'avait toujours pas revu Coleen. Coleen était sa plus proche amie, sa meilleure amie. Les deux jeunes femmes trois ans de différence mais à leur âge, cela ne comptait plus. Elles se confiaient tout et étaient là l'une pour l'autre quand l'une des deux avait un problème. Bref, elles faisaient chacune ce que se devait de faire une bonne meilleure amie.

Durant son voyage de cinq mois en Afrique, la blonde n'avait pu avoir aucun contact avec la brune. Elle avait été tellement occupée qu'elle n'avait pu que penser à ses proches sans avoir le temps d'essayer de les contacter. Du coup, les deux jeunes femmes ne s'étaient pas vu depuis le mois de septembre. Naturellement, elles devaient avoir beaucoup de choses à se dire. C'est qu'il avait pu s'en passer des choses en un si grand laps de temps. Puis de toute façon même s'il ne s'était rien passé d'important, elles se seraient toujours trouvé des choses à dire. Les femmes étaient fortes à ce jeu là. Tamsin par exemple n'avait pas pu s'éterniser en explications quant à sa rupture avec William. Coleen savait seulement qu'ils étaient séparés. La sud-africaine se souvenait que son amie était très proche d'un certain Peter. Et vu comme elle lui parlait du jeune homme avant son départ, elle se doutait qu'il y aurait du nouveau par rapport à lui. C'est pourquoi elle était toute pressée de la retrouver : elle avait tellement hâte de passer une bonne après-midi avec la jolie brune devant une bonne tasse de café, des films avec des beaux gosses à parler de tout et de rien.

Tamsin avait attendu une heure décente pour appeler l’intéressée, à savoir onze heures du matin. Elle espérait que Coleen soit levée, même si elle savait que celle-ci aimait beaucoup dormir. Qu'importe, après avoir hésité quelques secondes, elle appuya sur la touche d'appel de son téléphone portable. La brune ne pourrait pas lui en avoir, la dernière fois qu'elles s'étaient parlées remontait à plusieurs mois. Elle n'avait tout simplement pas le droit ! Comme elle s'y était préparée, elle tomba sur le répondeur. «J'arrive pas à croire que tu dormes encore à cette heure là. T'es pas croyable ! On ne s'est pas vues depuis des mois et toi tu me balances ton répondeur ? Je passe vers quatorze, que tu sois prête ou pas, debout ou pas, tant pis pour toi, je te réveillerai avec de l'eau et des casseroles. A tout à l'heure. OH et tu m'as beaucoup manqué. » Après son message, Coleen la rappela. Elles discutèrent un peu, et décidèrent ensemble d'une heure de rendez-vous pour l'après-midi.

La porte ne mit pas longtemps à s'ouvrir, laissant apparaitre une belle brune radieuse. Tamsin la prit dans ses bras pour la saluer, puis entra dans l'appartement. Elle lui rendit ensuite son sourire, et avança jusqu'au salon. « Ça fait beaucoup trop longtemps. » dit-elle tout en regardant autour d'elle. «J'ai TELLEMENT de chose à te dire et à te demander que j'en ai presque mal à la tête. » dit-elle tout en se laissant tomber sur le canapé. «Mais avant toute chose, comment vas tu ? »

Cela faisait tellement qu’elle n’avait pas vue son amie que Coleen fut surprise, et également rassurée, que la blonde n’est pas changé. Elle s’était presque attendu à ne pas la reconnaître ce qui était totalement stupide, elle le reconnaissait volontiers. La jeune femme la serra dans ses bars avant d’entrer dans l’appartement et se diriger vers le salon. « Ça fait beaucoup trop longtemps. » Coleen hocha la tête pour confirmer et un sourire se dessina à nouveau sur son visage. « A qui la faute hein ? » Ce n’était sûrement pas la sienne, elle était resté au même endroit ces derniers mois, dans le même appartement qui n’avait presque pas changé. Il arborait juste une nouvelle télévision ainsi qu’une nouvelle chaîne hifi, rachetées suite au cambriolage. «J'ai TELLEMENT de chose à te dire et à te demander que j'en ai presque mal à la tête. » Coleen pensa à tout ce qu'elle aurait voulu lui dire ces derniers mois et qu'elle n'avait pas pu lui raconter parce que la blonde était absente. Elles étaient toutes les deux le même cas au final, il était donc fort probable que leur conversation se prolonge pendant très très longtemps. Coleen prit place sur le canapé près de son amie, prête à écouter ce qu’elle avait à dire. «Mais avant toute chose, comment vas tu ? » La jeune femme fit mine de réfléchir quelques minutes avant de répondre. « Ca va plutôt bien. Enfin, je suis un peu fatiguée, on m’a réveillée ce matin figures toi. Un coup de téléphone, à l’aube… C’était terrible. » Elle faisait bien sûr référence à l’appel de Tamsin. «Et toi comment tu vas ? »

La jeune femme ne resta pas assise longtemps et se leva bien vite pour prendre la direction de la cuisine. Si elle ne le faisait pas maintenant, il y avait de fortes chances pour qu'elle ne le fasse jamais. Ça aurait été dommage vu le mal qu'elle s'était donné pour accueillir son amie au mieux. Avant de se rendre dans la pièce voisine, elle lança un regard très sérieux à Tamsin. « Tu es une invitée de marque tu sais, j’ai pris la peine de ranger un peu juste pour toi. Si je ne l’avais pas fait, c’est pas dit que t’aurais pu t’asseoir en fait. J’ai même été acheté de quoi manger un peu et à boire. Tout le monde n’a pas ta chance vraiment. » Après ces quelques mots, elle entra dans la cuisine et attrapa les premiers trucs qui lui venaient sous la main : quelques gâteaux, une brique de jus d’orange et le café qu’elle avait préparé un peu plus tôt. Elle put alors retourner au salon et se rassit sur le canapé après avoir tout déposé sur la table basse. « Alors, raconte moi, je veux TOUT savoir. Ca fait tellement longtemps qu’on s’est pas parlé que tu dois avoir des milliers de choses à me dire. D’ailleurs, ça t’aurais pas tué de donner des nouvelles un peu plus souvent hein. » Le reproche à la fin, c’était juste histoire de. Coleen savait parfaitement que Tamsin avait sûrement été très occupée mais elle n’avait pas pu s’empêcher de faire remarquer ça quand même.

« Ca va plutôt bien. Enfin, je suis un peu fatiguée, on m’a réveillée ce matin figures toi. Un coup de téléphone, à l’aube… C’était terrible. » Tamsin haussa les épaules, retenant un sourire. Elle avait beau être coupable de ce crime terrible, pour reprendre les mots de son amie, la jeune femme ne se sentait pas le moins du monde coupable. « Tu te coucherais plus tôt aussi… Ou tu travaillerais moins, je ne sais pas ce que tu fais de tes soirées pour dormir autant, mais bref mon point est que tu n’aurais pas tous ces problèmes, j’ai attendu une heure convenable pour t’appeler ! Et encore t’as de la chance je suis debout depuis huit heures ! » Travailler moins. C’était Tamsin qui donnait ce conseil ? Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Cette fois elle ne put s’empêcher de rire en pensant à la vie que Coleen aurait menée si elle l’avait appelé à huit heures. Pour le coup c’était tôt, très tôt pour un samedi, et pas sûr qu’elle aurait été si bien reçue que ça. Coleen n’aurait sans doute pas pris la peine de lui répondre, et l’aurait même rayé de sa liste d’amis. Cette pensée ne fit pas long feu dans son esprit puisque la brune lui posa une question qui amenait à réflexion. Ou pas en fait, mais il fallait quand même qu’elle réponde.

La blonde observa son amie se lever et se diriger dans la cuisine, sans doute pour ramener à manger et à boire. « Tu es une invitée de marque tu sais, j’ai pris la peine de ranger un peu juste pour toi. Si je ne l’avais pas fait, c’est pas dit que t’aurais pu t’asseoir en fait. J’ai même été acheté de quoi manger un peu et à boire. Tout le monde n’a pas ta chance vraiment. » « J’aurais été vexée que ce ne soit pas le cas. Enfin venant de toi, c’est un véritable exploit alors ça me touche encore plus. C’est comme ça que je vois que tu m’aimes bien, pour de vrai. Enfin j’espère que si ça n’avait pas été le cas tu me l’aurais dit, depuis le temps qu’on se connait… Enfin dans ce cas, tu aurais eu toute mon admiration parce que supporter une personne si qu’on n’aime pas si longtemps c’est du vrai courage. » Elle avait dit tout ça en essayant de rester la plus sérieuse possible, mais ce n’était pas franchement facile. Elle dut cependant faire un effort pour lui répondre. Il lui suffirait juste d’articuler et de parler plus fort et plus clairement. « Comment je vais ? Et bien je suis tout d’abord très très contente d’être rentrée. Pas que ça ne m’a pas plus, c’était génial comme expérience, mais tout le monde me manquait, et j’étais épuisée, exténuée. Je ne te dis pas combien de temps j’ai dormi après avoir atterri. » Coleen finit par revenir avec des gâteaux, du café et du jus d’orange. Elle posa le butin sur la table basse et reprit place aux côtés de la blonde. « Sinon je pense que ça va… J’ai revu ma sœur, mon père, je te revois toi aujourd’hui, bon je dois t’avouer que je tourne un peu en rond la journée parce que je ne travaille plus mais ce n’est qu’un détail. » Réalisant qu’elle avait beaucoup parlé, Tamsin se tut. Elle ne voulait pas non monopoliser l’attention parce qu’elle était tout autant intéressée par la vie actuelle de sa meilleure amie. Seulement, celle-ci attaqua avec une nouvelle question. « Alors, raconte moi, je veux TOUT savoir. Ca fait tellement longtemps qu’on s’est pas parlé que tu dois avoir des milliers de choses à me dire. D’ailleurs, ça t’aurais pas tué de donner des nouvelles un peu plus souvent hein. »

La jeune femme pris un gâteau et mangea une ou deux bouchées, avant de répondre. « Alors...» Le fait était qu’elle ne savait pas du tout par où commencer. Enfin, elle allait y aller par petits bouts, elles avaient tout l’après-midi ainsi que toute la soirée devant elles. « Pff mais déjà je te signale que c’est pas faute d’avoir essayé. J’ai essayé la télépathie par exemple. Apparemment tu n’as rien reçu… » Elle fit une mine déçue puis haussa les épaules. « Moi qui pensais avoir un don.» Elle croqua un autre morceau de son gâteau, puis but une gorgée de café. Elle avait bien sur pris la peine de se servir seule, elle ne se gênait plus. « Sinon je ne sais pas trop par où commencer ! A part l’Afrique, je n’ai pas grand-chose à dire, je ne suis pas rentrée depuis très longtemps. Et comme je ne suis pas si exceptionnelle que ça bah il n’est rien arrivé de spécial dans ma vie. » Elle hésita un instant. « Enfin j’ai juste déménagé. Oh et j’ai revu Will aussi. Par hasard.» Coleen devait surement être au courant de leur rupture, en aout, juste avant le départ de la blonde. Si elles n’avaient pas discuté des heures sur le sujet, analysé le pourquoi du comment, Tamsin en avait forcément parlé à sa meilleure amie.

« Tu te coucherais plus tôt aussi… Ou tu travaillerais moins, je ne sais pas ce que tu fais de tes soirées pour dormir autant, mais bref mon point est que tu n’aurais pas tous ces problèmes, j’ai attendu une heure convenable pour t’appeler ! Et encore t’as de la chance je suis debout depuis huit heures ! » Coleen regarda son amie vaguement ahurie. Cette fille était vraiment folle, elle l’avait toujours été en fait mais c’était un choc pour Coleen de le redécouvrir. Quelle personne saine d’esprit irait se lever à huit heures du matin ? La réponse était bien simple, personne. « Je me couche très tôt et je travaille très peu ne t’inquiètes pas pour ça. Mais je suis toujours fatiguée. Je pense que ça doit être venir de la saison, c’est l’hiver et j’ai toujours pensé que je devais avoir un peu de sang de marmotte dans mes veines. » C’était assez plausible comme explication en fait, Coleen était plutôt contente de sa trouvaille. « Ok, et tu apprendras que onze heures, ce n’est vraiment pas une heure décente et que tu es juste tarée pour se lever aussi tôt. » Coleen pensait que si Tamsin était comme ça c’était parce que son travail lui ruinait les neurones, elle travaillait beaucoup trop. Contrairement à ce que les gens disaient parfois, c’était loin d’être la santé tout ça.

Après avoir ramené la nourriture à bon port, Coleen se jura de ne plus jamais refaire cet effort immense au moins jusqu’au lendemain. Elle ne savait dont pas comment elle se nourrirait ce soir, elle avait deux options : soit sa conversation avec Tamsin se prolongeait jusque tard dans la soirée et donc ce n’était pas un problème, soit son amie partait trop tôt (ce qui était très peu probable) et dans ce cas-là, Coleen devrait appeler Peter à la rescousse. Elle n’eut pas l’occasion de réfléchir à ce problème plus longtemps parce que la blonde parla, en réponse à ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt. « J’aurais été vexée que ce ne soit pas le cas. Enfin venant de toi, c’est un véritable exploit alors ça me touche encore plus. C’est comme ça que je vois que tu m’aimes bien, pour de vrai. Enfin j’espère que si ça n’avait pas été le cas tu me l’aurais dit, depuis le temps qu’on se connait… Enfin dans ce cas, tu aurais eu toute mon admiration parce que supporter une personne si qu’on n’aime pas si longtemps c’est du vrai courage. » Coleen fixa un moment Tamsin, un peu perdue. Elle avait cessé de comprendre ce qu’elle disait bien vite, elle avait vaguement saisie les mots exploits et courage à la fin mais elle n’avait pas vraiment compris comment elle avait pu en arrivé à ça. Dans tous les cas, ce n’était pas grave. « Je n’ai rien compris à ce que tu viens de dire mais oui, d’accord, si tu le dis. » Après ça, Coleen écouta son amie lui dire qu’elle allait bien, que son expérience avait été géniale et d’autres choses dans ce genre-là. La jeune femme hocha la tête en souriant, la blonde avait l’air d’aller bien en tout cas et d’être en forme. C’était la seule chose qui comptait. « Sinon je pense que ça va… J’ai revu ma sœur, mon père, je te revois toi aujourd’hui, bon je dois t’avouer que je tourne un peu en rond la journée parce que je ne travaille plus mais ce n’est qu’un détail. » C’était la deuxième fois qu’elle utilisait le mot travail depuis qu’elle était là et pourtant, elle n’était pas là depuis très longtemps. Cette fille était vraiment un alien. Coleen secoua la tête désespérée et soupira avant de lui répondre. « Tu me désespères Tams, vraiment. C’est très cool de ne pas travailler, je t’envie vraiment beaucoup. »

Coleen attrapa un gâteau puisque de toute façon, son amie avait déjà commencé à se servir sans attendre. Elle l’écouta très attentivement lui parler du fait qu’elle avait essayé de la contacter par la télépathie. « Désolé de te décevoir alors, tu n’as vraiment aucun don. Mais ne sois pas trop triste, tu peux toujours utiliser le téléphone comme tout le monde à la place. Dans mon immense générosité, je peux même te montrer comment ça fonctionne. Enfin que je suis-bête, tu sais comment ça marche, surtout quand c’est pour embêter le monde. » Elle avait utilisé un ton parfaitement moqueur qui collait très bien à la situation. Après ce petit intermède, Tamsin entra dans le vif du sujet sans vraiment y entrer. Elle évoqua rapidement son voyage en Afrique en disant qu’à part ça il n’y avait rien vraiment d’intéressant dans sa vie. C’est vrai qu’un voyage en Afrique ce n’était pas quelque chose d’intéressant à raconter déjà, ça arrivait à tout le monde et tous les jours. Et puis, comme si ça ne suffisait pas, elle enchaîna en parlant de son déménagement et de William. Autant de chose dont Coleen ignorait tout ou ne savait que très peu de choses. « Attends, attends, déjà, ton voyage en Afrique m’intéresse. Et puis… T’as déménagé ? Quand ? Où ? Comment ça se fait que je sois pas courant ? Et William, tu l’as vu quand ? Ca c’est passé comment ? Et pourquoi t’as rompu avec lui déjà au juste ? » Coleen n’était pas du tout en train de lui faire un interrogatoire là. « Tu as intérêt à me répondre vite et bien Tamsin Sullivan sinon tu ne sauras rien de ce que je pourrais avoir à te dire. » dit-elle finalement d’un ton qui se voulait menaçant.

Tamsin se retenait de rire par moments. Elle savait que Coleen n’était pas la personne la plus travailleuse qu’elle connaissait. Elle était même réfractaire à tout effort inutile, et ne faisait donc les choses que quand elle y était vraiment obligée. En fait, les deux jeunes femmes étaient vraiment différentes, mais ce simple fait ne les empêchait pas de s’entendre à merveille. Ces différences ne créaient jamais de conflits entre elles, et elles étaient toujours capable de s’écouter et d’être là l’une pour l’autre C’était le plus important en fin de compte.

Au ton moqueur que Coleen prit à un certain moment de la conversation, Tamsin répondit par un petit coup de l’épaule, sans force, pour ne pas qu’il fasse mal. C’était juste histoire de montrer son ‘mécontentement. Enfin de le mimer plutôt. Parce qu’elle n’en avait rien à faire que son amie se moque d’elle. C’était courant entre des amies ; et elle non plus ne se gênait pas pour le faire de toute façon.

Tamsin se mit ensuite à vraiment répondre à la question de la brune ; à savoir comment s’était passé son voyage en Afrique et comment sa vie se passait en général. Elle était cependant restée vague, n’entrant pas dans les détails. Elle avait la désagréable impression de radoter tant elle avait conté ses aventures sur le continent qui avait bercé son enfance. Du coup, elle n’osait plus trop en parler, de peur de devenir un disque rayé. Elle aurait eu meilleur compte à s’enregistrer la première fois. Elle n’aurait eu qu’à appuyer sur le bouton lecture pour que tout le monde soit au courant de ce qu’elle avait fait. Cependant, et elle aurait dû s’en douter avant de fermer la bouche, le fait qu’elle reste vague ne contenta pas Coleen. En fait, si Tamsin aurait été à sa place et qu’elle lui aurait fait la même chose, la blonde n’aurait pas apprécié non plus. Surtout elle qui était si curieuse… Pour sa défense, elle aussi voulait savoir tout ce qui était arrivé à sa meilleure amie durant son absence, or celle-ci n’avait encore rien dit, elle n’avait pas daigné répondre à sa question, préférant en remettre une couche sur le dos de la sud-africaine. Celle-ci soupira d’ailleurs à cause de la tornade de questions qui venait de passer. Elle se laissa ensuite tomber complètement en arrière, et vint cogner sur le dos du canapé, pourquoi montrer à quel point ‘l’attaque’ qu’elle venait de subir avait été ‘violente’.

« HOLA, TOUT DOUX ! » dit-elle tout en faisant un geste de ‘stop’ avec ses mains. La jeune femme se redressa ensuite, puis but la dernière gorgée de sa tasse de café, comme pour se donner du courage. « Mon voyage en Afrique… Eh bien c’était… Enrichissant, merveilleux, épuisant, enivrant, effrayant parfois… J’ai eu envie de rentrer tellement de fois que j’ai perdu le compte au bout d’un moment. Mais à chaque fois ce pourquoi j’étais ici me revenait à l’esprit et me donnait l’envie de continuer. Puis parmi les médecins avec qui je faisais équipe, il y en avait des vraiment mignons… Plus que mignons. C’est suffisant ou tu veux en savoir plus ? Tu veux que je te dessine les paysages, que je te montre une photo des autres médecins ? » Elle soupira. L’Afrique lui avait manqué plus qu’elle ne l’aurait pensé, mais elle était vraiment contente d’être rentrée à New York. Elle avait toujours senti que c’était plus chez elle que Johannesburg, allez comprendre.

Il était ensuite question de son déménagement. Elle passerait rapidement sur la question, ce n’était pas super important. Bien sûr, si Coleen voulait venir la voir, un jour peut-être, qui sait, elle devait connaitre l’adresse ainsi que quelques détails. « Bah j’en avais marre de vivre à Lenox. J’avais pris cet appart’ juste parce qu’il était à côté de l’hôpital, parce que je l’aimais bien, mais comme je n’y travaille plus pour le moment, j’ai eu envie de changer. J’ai vu une superbe offre sur un super appart’ en plein Park Avenue du coup je n’ai pas hésité une seule seconde à louer. » Ca par contre ce n’était pas habituel de la part de la jeune femme. Elle n’était pas le genre à prendre des décisions soudaines. Enfin avant de tout plaquer et partir faire le tour de l’Afrique. Au contraire, elle se torturait l’esprit des jours avant d’enfin se décider pour quelque chose. « Bon par contre… Je me suis légèrement fait arnaquer. Enfin nous sommes six à nous être fait arnaquer plus précisément. » Elle grimaça à cette idée. Elle détestait le fait de s’être fait prendre pour un pigeon. « Du coup on partage l’appart’ à six. Ca fait assez colonie de vacances, bordel et tout, dit comme ça, mais en fait c’est cool, mes colocs sont vraiment… cools. » Elle dit ça en haussant les épaules. En fait, elle ne les connaissait pas encore tous très bien, mais il n’y avait eu aucun problème particulier pour le moment.

Enfin, ce fut au tour du sujet plus sensible d’être traité : William. Tamsin savait que c’était un passage obligatoire, même si elle n’avait pas forcément envie de se replonger dans tout ça. Seulement, c’était elle qui avait évoqué le sujet, et elle aurait dû savoir que l’excellente meilleure amie qu’était Coleen et qui prenait son travail très au sérieux – au moins celui là – ne laisserait pas passer. Elle voudrait forcément en savoir plus. Cette fois, Tamsin hésita un peu plus, mais répondit tout de même, en se mordant la lèvre. « Je l’ai revu il y a quelques jours, dans un café, totalement par hasard… Ça s’est plutôt bien passé au début. Il avait l’air vraiment content de me voir, enfin autant qu’il pouvait l’être après ce que je lui ai fait subir… Mais bon ça n’a pas duré et on à un peu reparlé de ce qu’il s’était passé, de pourquoi j’avais fait ça. Et tu sais qu’il m’a posé la même question que toi, enfin, il l’avait un peu caché mais je devais lui dire… » La jeune femme s’arrêta un instant pour laisser le temps à son amie d’enregistrer tout ce qu’elle disait. Elle avait l’impression de vomir un torrent de paroles. « En fait même aujourd’hui je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans ma tête quand j’ai décidé de le quitter. Quatre ans, merde ! On devait se marier… J’suis vraiment trop conne. » Là, elle mit sa main devant sa bouche, comme si la réalité venait de la frapper en pleine figure. Comme si elle venait à peine de prendre conscience de ce qu’elle avait fait. C’était assez étrange à voir. « J’ai paniqué. J’ai cru qu’avec mon boulot, on finirait par ne plus être que deux inconnus l’un pour l’autre. Je ne voulais pas de ça, j’ai vu ce que ça a donné avec mes parents. » Puis, elle se redressa brusquement, et changea de ton. Elle prit un nouveau de gâteau avant de se remettre à parler. « Bon à ton tour maintenant ! Parle-moi de TOUT. Je veux absolument tout savoir, du détail le plus anodin à la plus grande des nouvelles. »

Coleen devait bien avouer qu’elle y avait été un peu fort en posant autant de question d’un coup. Mais, elle n’était pas responsable, c’était Tamsin qui avait parlé d’autant de choses en même temps et il n’en fallait pas plus pour attiser la curiosité de la brune. Parce que Coleen était presqu’autant curieuse que flemmarde donc bon. « HOLA, TOUT DOUX ! » Coleen secoua la tête. Si Tamsin croyait qu’elle allait échapper à ses questions comme ça, elle se trompait lourdement. Néanmoins, Coleen décida quand même de lui laisser un peu de répit. Quelque chose comme trente secondes quoi. La blonde but une gorgée de café et Coleen commença à taper du pied sur le sol, histoire de bien montrer qu’elle s’impatientait. AU bout de ce qui lui semblait une éternité –mais qui ne devait en fait même pas faire deux minutes, Tamsin se mit enfin à lui parler de l’Afrique et Coleen devina très bien au ton de la jeune femme que son séjour là-bas lui avait beaucoup plus. C’était le principal. « Pas la peine de me dessiner les paysages, je sais même pas si tu les mettrais bien en valeur en plus. Par contre ! T’as vraiment une photo des autres médecins mignons ? Parce que si c’est le cas soit cool et partage, je veux voir ça ! Et si c’est pas le cas c’est juste que t’es trop égoïste ! » Voilà, c’était tout à fait ça.

Lorsque Tamsin évoqua son nouvel appartement, l’attention de Coleen baissa légèrement. Elle se moquait bien de l’endroit où son amie pouvait vivre en fait, du moment qu’elle pouvait venir squatter chez la blonde autant qu’elle le voulait, tout allait pour le mieux. Elle ne releva même pas le fait qu’elle n’avait pas hésité avant de louer. En revanche, quand elle évoqua ses colocataires, Coleen se redressa en fronçant les sourcils. « Tu ne t’es pas qu’un peu fait arnaquer là Tamsin. Tu vois, pour une fois t’aurais du réfléchir un peu. Toi qui pense toujours trop pour rien. » En tout cas, ce n’était sûrement pas ça qui allait l’empêcher d’aller squatter chez la blonde quand même. Surtout si son appart était sur Park Avenue quoi ! Elle espérait juste que ses colocs étaient vraiment cools comme elle le disait. « Tu les connais depuis combien de temps ? » Sûrement pas assez longtemps pour que Coleen puissent vraiment se fier à ce qu’elle venait de dire.

Elles en arrivèrent alors à parler de William. Coleen se doutait que ça ne devait pas être le sujet que son amie avait le plus envie d’évoquer mais elle devait savoir ce qui s’était exactement passer entre eux. Après, elle n’en reparlerait plus jamais si Tamsin le voulait mais là c’était un passage obligée. Et puis, ce n’était pas comme si c’était elle qui l’avait évoqué la première, elle n’avait fait que rebondir sur la perche que lui avait tendu Tamsin. Elle l’écouta attentivement sans pour autant réussir réellement à comprendre ce qui avait pu passer par la tête de son amie. En même temps, elle-même n’avait pas l’air d’être plus au courant alors bon. « Tu n’es pas conne, ne dis pas ça. Tu as fais ce que tu pensais le mieux à ce moment-là. Et je pense que tu as eu raison, enfin si tu l’as fait ça doit être parce qu’il le fallait. » Elle haussa les épaules. Pour elle, Tamsin prenait toujours les bonnes décisions. Et elle ne pensait pas ça juste parce qu’elle était son amie, non. Au contraire, ça l’aurait arrangé de penser le contraire parfois.

« Bon à ton tour maintenant ! Parle-moi de TOUT. Je veux absolument tout savoir, du détail le plus anodin à la plus grande des nouvelles. » Coleen eut un sourire et but une gorgée de café. Elle savait bien que son tour allait arriver un jour. Son regard se posa sur la télé en face d’elle et elle décida de commencer par ça. Tamsin voulait même savoir les détails les plus anodins après tout. « T’as vu, j’ai une nouvelle télé. » Elle montra la télé en question d’un geste. « C’est parce que je me suis fait cambriolée en fait, peu après que tu sois partie alors j’ai même pas pu t’appeler à la rescousse. » Elle secoua la télé et attrapa un gâteau sur la table. «J’ai quand même réussi à faire sans toi mais bon. C’était dur ! J’ai appelé Peter» Elle se remémora rapidement ce qui c’était passé ce jour-là, elle arrivait presque à voir ça comme une bonne chose maintenant. Soit, elle supposait qu’elle en était arrivée à la « grande nouvelle ». « D’ailleurs en parlant de lui… on n’est plus vraiment ami maintenant, on est… plus que ça. Mais ça a été plutôt compliqué. » Et voilà, elle l’avait dit. Elle haussa les épaules, se gardant bien de préciser que compliqué, ça l’était toujours un peu quand même.

Tamsin secoua la tête en riant. « Non, en fait, je suis très égoïste ! » Elle ne lui montrerait aucune photo. Déjà parce qu’elle en avait aucune sur elle, ensuite parce qu’ils étaient vraiment mignons et elle ne voulait pas risquer de se faire concurrencer par son amie. Il fallait le dire, Coleen était une belle femme, et la blonde ne faisait pas vraiment le poids à côté, de son point de vue. Elle haussa les épaules d’un air faussement désolé, et ne fit aucune remarque quant à la pique de la brune. Oui elle ne savait absolument pas dessiner, et alors ? L’art moderne se résumait à faire des dessins niveau maternelle. Tamsin pouvait facilement devenir une grande artiste si elle voulait et si elle s’en donnait les moyens. Elle n’en avait simplement pas envie.

La discussion se poursuivit sur le nouvel appartement de la jeune femme, et l’énorme arnaque dont elle avait été victime. Heureusement, si on peut dire elle n’avait pas été la seule à se faire avoir – bon en même temps c’était le principe d’une arnaque, de tromper plusieurs personnes en même temps. Mais bon, pour le peu qu’elle les connaissait, ils étaient vraiment gentils. Aucun n’avait posé de problème en tout cas, puis c’était sympa de vivre à plusieurs. Ca la changeait, elle qui vivait seule depuis que s’était fini avec William. « C’est pas grave. » Nouveau haussement d’épaules. « C’est sympa de vivre à plusieurs, même si l’appart’ est un peu petit pour six personnes. Et j’ai emménage il y a deux semaines donc… Deux semaines. » Il y a une personne par contre, qu’elle connaissait d’avant. Elle le connaissait très, très bien, ils étaient amis depuis un moment. Elle avait été surprise, agréablement surprise. Elle n’aurait jamais pensé qu’il se décide à lâcher son vieux van et prendre un appartement. Surtout un appartement sur Park Avenue. En y réfléchissant bien, le prix dudit appartement était étonnamment peu élevé. Cela aurait dû mettre la puce à l’oreille de la jeune femme. Il n’en fut rien. Barf, ce n’était pas grave, elle ne regrettait pas. Elle avait eu l’occasion de rencontrer des gens totalement différents, qui venaient des quatre coins du monde. C’était très intéressant de pouvoir partager avec eux et elle avait hâte d’apprendre à tous mieux les connaitre. « Il faut que tu passes un de ces quatre, je te les présenterai.»

Tamsin parla ensuite de William. Elle essaya d’expliquer à son amie pour elle l’avait quitté au bout de quatre ans sans nuages, alors qu’un mariage était en préparation. Essaya parce que tout n’était pas encore clair dans sa tête, et elle ne savait pas si Coleen avait bien tout compris elle aussi. Qu’importe. La brune la rassura en lui disant que si elle avait pris cette décision et qu’elle avait fait ce qu’elle avait fait, c’était parce que c’était la bonne chose à faire tout simplement. « Peut-être. J’en sais rien. Merci d’être là en tout cas. » La blonde n’en était pas forcément convaincue, mais elle essaya de ranger tout ça dans un coin de son esprit tandis que son amie se préparait à être cuisinée à son tour.

Coleen commença effectivement par un détail anodin, comme la jeune femme venait de le lui demander. Elle tourna la tête dans la même direction, vers la télé, en même temps que son amie. « Cambriolée ? Mais ! » Un léger vent de panique s’empara d’elle. Se faire cambrioler, ce n’était quand même pas rien. Bon Coleen était toujours en vie donc il n’y avait plus aucune raison de paniquer ; mais la blonde s’en voulait de ne pas avoir été là pour l’aider. « Tu n’as rien eu ? Enfin… Mon dieu, j’en reviens pas. » Elle fut rassurée quand elle l’entendit dire que Peter l’avait aidée. Peter ? C’était qui Peter ? Enfin elle se souvenait d’un gars que Coleen avait évoqué, un ami qu’elle aimait bien… Mais elle ne se souvenait pas que son nom était Peter. Soudainement très curieuse, Tamsin s’approcha un peu plus de son amie, et un large sourire s’empara de ses lèvres. « Peter ? Plus vraiment un ami ? COMPLIQUE ? Mais qu’est-ce que tu attendais pour me parler de tout ça ! Pourquoi tu m’as laissé déblatérer sur moi ? C’est bien plus important CA ! Allez parle, dis m’en plus ! Tu ne t’en sortiras pas comme ça. » Et là elle croisa les bras pour lui montrer qu’elle était bien décidée à entendre la suite, et qu’elle ne lâcherait pas l’affaire si vite. Elle était prête à attendre tout le temps qu’il fallait.

« Non, en fait, je suis très égoïste ! » Coleen secoua la tête, ça n’avait vraiment rien de nouveau. Mais bon, elle pensait que pour elle, Tamsin aurait bien pu faire un tout petit mini effort. Elle voulait voir la tête des médecins mignons et sexys aussi ! Les médecins mignons… Rien que pour ça elle aurait sûrement du faire des études de médecine plutôt que de psycho en fait, ça en aurait plus valu la peine. « Tu pourrais faire un effort quand même ! Ca fait tellement longtemps qu’on s’est pas vu ! Cesse d’être égoïste un peu au moins une fois dans ta vie ! » Elle plaisantait bien sûr, elle savait parfaitement que Tamsin n’était pas égoïste. Elle aurait sûrement aimé être un peu plus comme elle d’ailleurs parfois même si l’égoïsme n’était pas son pire défaut non plus.

N’empêche, cette histoire ‘appart, elle trouvait ça incroyable. Elle n’aurait jamais pu imaginé que Tamsin puisse prendre un appartement comme ça sur un coup de tête et encore plus qu’elle puisse trouver ça bien de cohabiter avec cinq autres personnes. « C’est sympa de vivre à plusieurs, même si l’appart’ est un peu petit pour six personnes. Et j’ai emménage il y a deux semaines donc… Deux semaines. » Ouais, c’était sympa pour l’instant, mais la jeune femme finirait peut-être par en avoir marre un jour… Enfin, c’était à voir, ça n’avait pas grande importance là maintenant parce que ce qui avait retenu l’attention de la brune dans la phrase de Tamsin ce n’était sûrement pas ça. « Deux semaines ! Tu es là depuis au moins deux semaines et tu viens me voir qu’aujourd’hui ! Je suis terriblement blessée saches-le. » Elle croisa les bras, bien décidée à bouder un peu, histoire de marquer le coup. Cela dura jusqu’à ce que Tamsin reprenne la parole, c'est-à-dire à peu près une minute. « Il faut que tu passes un de ces quatre, je te les présenterai.» Ce n’était pas qu’elle ne voulait plus faire la tête, c’était juste qu’elle était quand même curieuse et qu’elle avait toujours quelques questions à poser à ce propos. « D’accord ! D’ailleurs ils sont comment ? Enfin tu dois pas le connaître beaucoup mais ils sont pas trop bizarre au moins ? T’as fais des recherches sur eux ? Parce que tu devrais, si ça trouve y’en a au moins un qu’est un psychopathe, je serais toi je me méfierais vraiment hein. » Il y avait sûrement peu de chance que ce soit vraiment le cas mais on était jamais trop prudent de nos jours.

En ce qui concernait William, Coleen avait dit exactement à ce qu’elle devait dire. Elle n’était pas certaine que ça aide vraiment Tamsin mais elle devait au moins lui montrer qu’elle était de son côté. « Peut-être. J’en sais rien. Merci d’être là en tout cas. » La jeune femme hocha la tête, c’était normal après tout. Si les rôles avaient été inversés, elle savait que Tamsin en aurait sûrement fait autant. Elle répondit néanmoins un petit sourire, sur le ton de la plaisanterie. « Souviens-toi de ça la prochaine fois que je te demanderais quelque chose ! »

Et puis ce fut au tour de Coleen de parler d’elle. Elle avait commencé par la télé, c’était tellement anodin et inintéressant mais bon, ça lui avait permis d’enchaîner par le reste. Parce que même si le fait qu’elle ait été cambriolée était loin d’être quelque chose de très important non plus, elle était presque certaine que Tamsin lui en aurait voulu de ne pas l’avoir tenu au courant de ça. «Cambriolée ? Mais ! » Elle avait l’air de paniqué un peu. Coleen haussa simplement les épaules, ça faisait longtemps. Enfin pas tant que ça mais assez pour qu’elle se permette de prendre ça à la légère et de trouver la manière dont Tamsin prenait ça assez comique. « Tu n’as rien eu ? Enfin… Mon dieu, j’en reviens pas. » Non, elle n’avait rien eu enfin elle avait juste eu très peur pendant un temps mais c’était passé. « Mais non, mais non, je n’ai rien eu ne t’inquiètes pas. Ce n’est pas bien dramatique. » Elle s’étonnait quand même d’arriver à en parler comme ça, même si elle supposait que ce n’était pas forcément un mal. De toute façon, ça n’avait pas grande importance parce que maintenant, Tamsin ne semblait plus intéressée parce qu’elle avait dit à propos de Peter. C’était sûrement pour ça qu’elle l’avait mentionné en dernier, pour que le reste ne parte pas aux oubliettes sitôt qu’elle l’avait dit. « Bah non ! Ce que tu as à dire sur toit est plus intéressant de mon point de vue ! Et y’a pas grand-chose à raconter. Enfin on est plus ou moins ensemble quoi. J’étais tellement persuadée que c’était mon ami rien de plus. Ca m’a fait très bizarre quand je me suis rendue compte que ce n’était pas le cas. C’était affreusement gênant aussi. » Elle se remémora ce qui s’était passé ce jour-là à la séance photo. « On devait prendre des photos ensemble, pour le boulot, en sous-vêtements. Et je ne pouvais pas le faire, vraiment pas. Alors j’ai fini par lui dire et puis c’est tout. Il est parti en me plantant dans la rue après m’avoir embrassé et je l’ai évité pendant longtemps après ça.» Ce n’était pas exactement comme ça que ça c’était passé mais elle lui faisait la version abrégée quoi, juste histoire d’avoir la paix après. « Finalement, on a fini par se recroiser et puis les choses se sont un peu arrangées. Et c’était très bien, jusqu’à il y a peu. Voilà c’est tout. Tu vois, rien de bien intéressant ! »

A sa connaissance, aucun de ses colocataires n’était un psychopathe. On ne pouvait jamais savoir qui étaient nos amis, nos proches, nos connaissances, certes, mais elle n’avait vu aucun portrait-robot leur ressemblant à la télévision ou dans les journaux, ce qui était déjà un bon signe. Coleen avait une imagination débordante, ce qui fit rire Tamsin. Comment ne pas rire face à de telles accusations qui semblaient totalement déplacées étant donné que ses colocataires n’étaient qu’un Prince Charmant, une brune qui avait plus l’air d’une petite fille innocente que d’une tueuse de sang-froid, un top-model à l’air angélique, un petit bouclé pas très costaud et un Denver. Denver était certes violent quand il était sous l’influence de certaines substances, mais elle savait qu’elle ne craignait rien avec lui. « Crois-moi, ils sont clean. Une fois que tu les connaitras, tous tes doutes seront partis. » Tamsin se focalisa ensuite sur les paroles de son amies. C’était une partie de la conversation qui l’intéressait bien plus puisqu’elle ne la concernait pas elle, mais Coleen. Coleen et son histoire d’amour. Fleur bleue et romantique dans l’âme, la blonde aimait les histoires du genre. Sa vie à elle, la sud-africaine la connaissait par cœur. Elle voulait un peu se sortir de ça, de ses mauvaises pensées – il y en avait quelques-unes, elle voulait se changer les idées quoi. « Tu plaisantes j’espère ? Depuis quand une histoire d’amour naissante ce n’est pas intéressant ? Depuis quand ton bonheur ne serait pas quelque chose que j’aurais envie de savoir ?» Elle leva les yeux au ciel, puis écouta attentivement l’histoire de son amie. Il y avait une histoire de séance photos, de baiser – la partie qui retint le plus son attention – d’abandon dans la rue, et de plusieurs semaines à s’éviter… Digne d’un film, qui lui aurait plu pour sûr. « Ouah, franchement je comprends pas en quoi c’est moins intéressant que ce que je t’ai raconté sur mes médecins mignons !» Cependant, Tamsin avait l’impression d’être légèrement restée sur sa faim. Trop curieuse, elle aurait voulu en savoir plus. Connaitre un peu plus de détails sur leurs retrouvailles, sur leurs rendez-vous etc. Mais bon Coleen ne semblait pas décidée à lui en dire plus, et Tamsin n’était pas sûre de pouvoir lui arracher plus de choses encore de la bouche. « C’est merveilleux, vraiment, je suis contente pour toi. Mais dis-m’en plus ! S’il te plait ! » Elle ne craignait rien à essayer non ? La dernière phrase de la brune retint son attention. Jusqu’à il y a peu ? Quoi ? « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous n’êtes plus « plus ou moins » ensemble ? »

Evidemment, Tamsin n’avait pas l’air de prendre très au sérieux ses soupçons au sujet de ses colocataires. La seule réaction qu’elle eut lorsque Coleen émit l’hypothèse que l’un d’eux pouvait être un psychopathe dut d’éclater de rire. La brune roula des yeux, elle n’aurait pas du prendre les choses avec autant de désinvolture, elle ne savait pas après tout. Certaines personnes qui avaient l’air tout à fait respectable comme ça, cachaient juste très bien leur jeu. Bon, il était aussi possible que Coleen ait un peu trop d’imagination. « Crois-moi, ils sont clean. Une fois que tu les connaitras, tous tes doutes seront partis. » Coleen fit une moue dubitative, elle restait sceptique quand même mais elle n’allait pas se battre à ce propos. Si Tamsin se faisait tuer un jour par un de ses colocs tarés, la brune pourrait toujours dire à ce moment là qu’elle avait raison.

« Tu plaisantes j’espère ? Depuis quand une histoire d’amour naissante ce n’est pas intéressant ? Depuis quand ton bonheur ne serait pas quelque chose que j’aurais envie de savoir ? » Coleen secoua la tête. D’abord, elle n’avait pas dit que ce n’était pas intéressant, juste que ça l’était moins que le voyage de Tamsin et elle en était toujours persuadée d’ailleurs. Même s’il était vrai qu’à écouter les dire de la blonde, il était difficile d’imaginer qu’elle venait de faire un voyage en Afrique. Enfin, Coleen avait donc entrepris de lui raconter, très brièvement. Déjà parce qu’entrer dans les détails auraient été trop long mais aussi pour se venger un peu. Puisque Tamsin ne lui avait pas dit grand-chose, elle faisait pareil de son côté, c’était bien fait ! « Ouah, franchement je comprends pas en quoi c’est moins intéressant que ce que je t’ai raconté sur mes médecins mignons !» Coleen retint un soupir, là, tout de suite, Tamsin la désespérait vraiment. Elle devait vraiment le lui dire mais elle ne savait pas comment lui faire comprendre gentiment. « Tu me désespères tu sais. » Comme ça, c’était très bien. « En tout cas, c’est plus intéressant c’est sûr puisque la seule chose que tu m’as dites sur les médecins mignons est qu’ils étaient mignon justement. Et puis c’est tout ! Tu parles d’une histoire ! » Et elle n’avait même pas pu voir une photo, elle n’allait pas revenir là-dessus mais elle retenait quand même, dans un coin de sa tête. Elle lui ressortirait ça, un jour, quand elle ne voudrait pas lui montrer quelque chose. Enfin, si elle n’avait pas oublié d’ici là quoi. « C’est merveilleux, vraiment, je suis contente pour toi. Mais dis-m’en plus ! S’il te plait ! » Coleen attrapa un cookie dans le paquet de gâteau devant elle et commença à le manger. Elle n’avait pas l’intention d’en dire plus pour le moment. Plus tard peut-être, si Tamsin le méritait mais en attendant non. « On va faire un jeu, je te pose une question, t’y réponds et après on fait l’inverse ! » Comme ça, ça lui paraissait un peu plus équitable déjà. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous n’êtes plus « plus ou moins » ensemble ? » Coleen haussa les épaules. S’il y avait bien un truc sur lequel elle n’avait pas envie de s’appesantir, c’était bien ce sujet-là. « Bah je sais pas, on se prend pas mal la tête ces derniers temps. Enfin voilà quoi. » Elle se tut et attrapa un nouveau gâteau. « T’as vu des animaux de la savane en Afrique ? Enfin là où t’étais ? Je sais même pas où t’étais en fait tu sais. Enfin je l’ai su mais je m’en souviens plus, je crois. » La réponse de Tamsin ne l'intéressait pas vraiment mais c'était juste histoire de lancer la conversation sur un autre sujet, qui serait forcément mieux dans tout les cas.

Visiblement, Coleen ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire des médecins mignons, collègues et accessoirement amis de Tamsin. Cette dernière soupira. « Ils étaient trois. Deux bruns, un blond. De magnifiques yeux pour les trois… L’un avait beaucoup d’humour, un autre était parfait avec les enfants, et le troisième a tout fait pour faire équipe avec moi. Il était très doué, en tant que médecin hein, puis très intelligent. Il avait toujours une info inutile à nous dire du genre « Le diamètre du Soleil diminue d'un mètre à chaque heure. » Ce genre de truc. C’était un peu chiant à la longue, mais assez marrant parfois. Tiens par exemple tu sais que le sperme pourrait avoir des propriétés d'antidépresseur chez la femme ? Etonnant hein ? » Puis elle haussa les épaules. Elle regarda son amie, espérant qu’elle soit satisfaite et reconnaissante que la blonde ait enrichi sa culture générale. Oui c’était sûr, cette dernière information allait changer la vie de la brune. « Le blond s’appelle Paul. Le brun marrant c’est Carl et l’autre là, c’est Daniel. Ça te suffit où tu veux aussi leur adresse et leur numéro de sécu ? » demanda-t-elle en riant. Coleen ne voulait peut-être pas en savoir autant, mais bon, Tamsin n’était pas du genre à faire les choses à moitié Avec elle, c’était tout ou rien. « Tu m’aimerais autant si je n’étais pas aussi désespérante ? » demanda-t-elle en levant légèrement le menton.

Coleen ne semblait pas vraiment disposée à lui en dire plus sur son histoire semble-t-il compliquée – et donc extrêmement intéressante, le compliqué c’était tout ce dont raffolait la sud-africaine – avec ce fameux Peter. Or Tamsin ne comptait pas en rester là et laisser sa meilleure amie s’en tirer de cette façon. Elle recourrait à tous les moyens qu’elle connaissait pour lui faire cracher le morceau. C’était une autre de ses qualités, elle était déterminée et n’abandonnait jamais facilement. Elle pourrait même aller jusqu’à la torturer, gentiment, hein, rien à voir avec la torture qui se pratiquait au Moyen-Âge. Ou alors oui, elles pouvaient faire ça. Elles pouvaient jouer à un jeu. C’était plus simple et cela demandait moins d’efforts. Elle hocha vivement la tête pour approuver. « Oh. Pourquoi vous vous prenez la tête comme ça ? Des banalités, ou il y a quelque chose en particulier ? Genre un autre gars ou une autre fille qui s’immiscerait entre vous ? » demanda-t-elle avant de répondre à la question que la brune venait de poser. Après tout, elle n’avait pas précisé dans quel ordre le jeu devait se dérouler, si elle devait absolument répondre avant de poser une nouvelle question. Coleen changea bien vite de sujet par contre. Peut-être un peu trop vite, c’était signe qu’elle ne voulait pas parler de sa relation avec Peter. Mais le truc c’était que Tamsin était particulièrement curieuse. Mais si elle voyait que ça devenait trop pénible pour son amie, elle lâcherait l’affaire. Seulement, elle allait essayer de creuser encore un peu. « Bah j’étais dans l’Est de l’Afrique, principalement. Et oui j’ai vu quelques animaux, principalement des gazelles, mais j’ai aperçu un lion, un zèbre et une girafe aussi. Mais tu sais je n’avais pas trop le temps de m’attarder là-dessus. Puis je vivais près d’une réserve quand j’étais petite donc ce n’était pas vraiment extraordinaire pour moi. » Elle haussa les épaules tout en croquant dans un gâteau. « Bref. A ton tour maintenant. »

Tamsin se mit enfin à donner un peu plus de détails sur son voyage. Et surtout, au sujet des médecins mignons. Coleen retint difficilement un cri de victoire, elle était vraiment très forte. Elle arrivait toujours à faire parler la blonde même quand celle-ci ne le voulait pas. Bon, l’inverse était aussi réciproque mais soit. Là, c’était elle qui avait gagné et elle fit un large sourire, tout en écoutant attentivement ce que lui disait son amie. C’était la moindre des choses quand même là. C’était intéressant en plus ce qu’elle racontait, enfin sauf le passage sur le fait que le sperme pouvait avoir des propriétés d’antidépresseur chez les femmes. C’était le genre de truc dont elle se moquait pas mal et qu’elle aurait oublié d’ici quelques heures à peine. « Hmm, cool. » fit-elle simplement puisque Tamsin avait l’air d’attendre une réaction de sa part à ce propose. Elle n’allait tout de même pas la remercier pour ça. « Le blond s’appelle Paul. Le brun marrant c’est Carl et l’autre là, c’est Daniel. Ça te suffit où tu veux aussi leur adresse et leur numéro de sécu ? » Tamsin demanda ça en riant et le rire de Coleen se joignit vite au sien. La brune reprit néanmoins la parole, le plus sérieusement du monde. «[color=indianred] Le dernier là je m’en fous, mais les deux autres, je veux bien leur adresse et leur numéro de sécu oui. » fit-elle avant de se remettre à rire. C’est vrai, ça pouvait toujours lui être utile, non ? « Tu m’aimerais autant si je n’étais pas aussi désespérante ?» Coleen fit mine de réfléchir. C’était une question difficile quand même ça. Après plusieurs minutes, elle finit quand même par répondre. « Je suppose que non. Tu ne serais pas toi, si t’étais pas si désespérante. Parce que, quand je pense à toi, le premier mot qui me vient à l’esprit c’est désespérante donc bon. »

Evidemment, Coleen ne misait pas beaucoup sur le fait que Tamsin allait lâcher l’affaire. Comme elle l’avait déjà fait remarquer plus tôt, celle-ci arrivait toujours à la faire parler même quand la brune ne voulait pas. Aujourd’hui ne changerait pas beaucoup, la blonde allait finir par savoir tout ce qu’elle voulait. « Oh. Pourquoi vous vous prenez la tête comme ça ? Des banalités, ou il y a quelque chose en particulier ? Genre un autre gars ou une autre fille qui s’immiscerait entre vous ? » Coleen soupira. C’était exactement pour ça qu’elle n’aurait jamais du mentionner Peter en fait. Mais Tamsin était sa meilleure amie et la brune se devait de lui dire les choses importantes qui se passaient dans sa vie. « Bah, des banalités. Il est très jaloux en fait et c’est uns source de prise de tête importante entre nous. C’est tout. » Rien de plus simple. Tamsin répondit ensuite à sa question à propos des animaux qu’elle avait vu en Afrique. La question dont elle s’était servit pour changer de sujets, espérant que ça marcherait. « Oh cool ! Enfin si ça n’a rien d’extraordinaire pour toi alors. » Coleen roula des yeux et attrapa un nouveau gâteau. Juste au moment où Tamsin déclara que c’était au tour de la brune. Celle-ci réfléchit avant de finalement poser une question qui l’intéressait vraiment. « En dehors de tes médecins, t’as rencontré quelqu’un d’autre là-bas ? »

Le sujet sur la mission humanitaire de Tamsin en Afrique et ses moindres détails, notamment les médecins mignons avec lesquels elle avait travaillé pendant plusieurs mois, semblait clos. Coleen avait eu du mal à lui faire cracher le morceau mais elle avait réussi. La blonde pouvait sembler têtue quand elle s’y mettait, mais il était en réalité très facile de la faire parler. Il suffisait de la harceler de questions encore et encore et elle finissait très vite par cracher le morceau, parce qu’elle en avait marre des questions justement. Puis en général elle faisait ça pour agacer son interlocuteur, pour le torturer un petit peu. Elle savait à quel point c’était frustrant de ne savoir qu’une petite partie de quelque chose. Tout le monde avait cette tendance naturelle à la curiosité et voulait toujours en savoir plus. Du coup, il fallait bien les faire patienter un peu pour qu’ils puissent savourer les informations. Tamsin ne résistait jamais bien longtemps à Coleen. Les rires finirent par s’estomper. « Je te promets que tu auras leurs numéros de téléphone et de sécu demain matin à la première heure. » La jeune femme marqua une pause pour réfléchir. « Ou demain après-midi à la première heure plutôt. Vu comme tu aimes dormir je m’en voudrais de te réveiller ‘tôt’ deux jours de suite. » dit-elle avec un sourire en coin. Le sérieux avec reprit le contrôle de la conversation. Presque. Tamsin reprit un gateau et n’attendit pas d’avoir tout avalé pour répliquer. « Toi aussi tu es désespérante très chère. Mais je t’aime quand même. » La jeune femme n’avança pas plus d’arguments

Par contre s’il y avait bien un sujet qui n’était pas prêt d’être clos, c’était celui des amours entre Coleen et Peter. Tout avait l’air très compliqué et Tamsin aimait ça les histoires compliquées. Bon il y avait aussi le fait qu’elle se devait, en tant que meilleure amie, d’être au courant de tout ce qui se passait dans la vie de la brune afin de l’aider au mieux. Coleen ne semblait pas prête à en dire trop mais la sud-africaine allait également réussir à lui faire cracher le morceau comme elle en avait été victime un peu plus tôt. Tamsin attendit quelques secondes… Coleen finit par se livrer. La jalousie alors… Tamsin prit un air grave. Elle n’avait jamais été dans une relation où la jalousie prenait une place importante. Enfin, William ne lui avait pas pourri la vie avec ça, il lui faisait confiance, elle lui faisait confiance, ils n’étaient pas chacun sur le dos de l’autre sans arrêt. « Tu as essayé d’en parler avec lui ? » Le dialogue était encore la meilleure solution pour régler un problème même si elle se doutait que ce n’était pas évident. « Désolée d’avoir insisté sur ça, je me doute que ce n’est pas evident pour toi. » Coleen enchaina sur la question suivante, à savoir si elle avait rencontré quelqu’un en Afrique, à part des médecins. Hum. « Tu sais à part des médecins et des maladies je n’ai pas côtoyé beaucoup de monde… Mais je suis sortie pendant plusieurs mois avec un des médecins si tu veux tout savoir. » Elle n’en dit pas plus pour le moment, mais c’était ce qui se rapprochait le plus d’une bonne réponse à apporter à cette question.

« Je te promets que tu auras leurs numéros de téléphone et de sécu demain matin à la première heure. » Coleen hocha la tête pour montrer approbation. C’était bien ça, très bien même. Même si elle voyait mal ce qu’elle pourrait faire avec leurs numéros de téléphone et de sécu mais soit. Elle restait quand même méfiante sur une chose : la notion que pouvait avoir Tamsin de la première heure. Fort heureusement, après une pause, la blonde se corrigea. « Ou demain après-midi à la première heure plutôt. Vu comme tu aimes dormir je m’en voudrais de te réveiller ‘tôt’ deux jours de suite. » Coleen se mit à rire. C’était bien mieux comme ça, elle avait pardonné à Tamsin de l’avoir réveillé aujourd’hui parce qu’elle ne l’avait pas vu depuis longtemps et qu’elle était contente qu’elle soit là. Mais si elle refaisait la même chose deux jours de suite, la brune ne pourrait pas fermer les yeux là-dessus. Elle serait forcée de lui en vouloir au moins une heure, histoire de marquer le coup quoi. « Parfait, tu es vraiment merveilleuse parfois tu sais. » Elle disait bien parfois, parce que parfois son amie savait aussi se montrer très pénible. Et désespérante aussi, comme venait de le dire Coleen. « Toi aussi tu es désespérante très chère. Mais je t’aime quand même. » Pour toute réponse, Coleen tira la langue à son amie avant d’attraper un nouveau gâteau.

Elles en étaient venues à parler de Peter. Et malgré le désir de Coleen de ne pas trop s’étendre sur le sujet, Tamsin avait réussi à lui faire tout ce qu’il y avait à dire sur le sujet. Elle était aussi forte que l’australienne à ce jeu là. Il fallait croire que ce n’était pas pour rien qu’elles étaient amies. « Tu as essayé d’en parler avec lui ? » On voyait bien là qu’elle ne connaissait pas Peter, il était tellement impossible de dialoguer avec lui à ce sujet. Les quelques fois où elle avait essayé, il s’était refermé aussitôt, ne comprenant pas sont point de vue. C’était assez fatiguant. « Ca ne sert à rien. » fit-elle en soupirant. Parler à un mur aurait eu plus d’effets. Tamsin s’excusa ensuite d’avoir insisté sur le sujet et Coleen secoua la tête. « Non mais ça fait rien. C’est normal que tu sois au courant de tout. » Et puis, en fin de compte, elle était plutôt contente d’en parler à Tamsin. Elle avait besoin d’entendre son opinion là-dessus. A la question que posa Coleen ensuite, Tamsin répondit qu’elle était sortie avec un médecin pendent plusieurs mois. Coleen tapa du poing sur la table. « Je le savais ! » C’était obligé qu’il se soit passé au moins un truc pendant tout le temps où la blonde était partie. « Qu’est-ce que t’attendait pour m’en parler ? » demanda-t-elle alors en fronçant les sourcils.

« Parfait, tu es vraiment merveilleuse parfois tu sais. » Tamsin qui riait s’arrêta aussitôt en entendant Coleen prononcer ces mots. Elle prit un air faussement choqué et écarquilla les yeux, fixant son amie. « Parfois ? Alors là, je ne suis absolument pas d’accord ! Je suis TOUT LE TEMPS merveilleuse. » La blonde leva le menton et prit un air fier. Elle était vraiment merveilleuse. C’était sa principale qualité et tous ceux qui ne le voyaient pas ne l’étaient pas non plus. Elle attrapa un coussin et lança la première attaque : un petit coup sur le haut du crane de la brune. « Je connais plein de gens qui me trouvent merveilleuse et qui savent m’apprécier à ma juste valeur. » dit-elle tout en reposant le coussin sur ses genoux, l’air faussement vexé teinté d’une pointe d’orgueil. Tamsin plaisantait bien sûr. Elle savait ce qu’elle valait mais elle n’allait pas en vouloir aux autres s’ils ne la jugeaient pas de la même façon qu’elle se jugeait. Et elle allait encore moins blâmer Coleen.

La conversation continua sur Peter. Il était le centre de leur attention depuis de longues minutes, en même temps que le voyage humanitaire en Afrique de Tamsin. Enfin, la discussion portait surtout sur les garçons. C’était un sujet tout à fait banal et qu’il était normal de trouver dans une conversation féminine. « Ça ne sert à rien. » La blonde ne connaissait pas Peter mais elle ne l’aimait déjà pas beaucoup. Il semblait plus faire souffrir Coleen qu’autre chose, et ça, elle ne l’admettait pas. Tamsin observa son amie un court instant. Elle semblait lassée, fatiguée… Son soupir le confirma. « Tu sais, je ne sais pas si je vais beaucoup l’aimer ton Peter, si jamais tu me le présentes. » Elle pouvait paraitre un peu dure comme ça, mais elle savait que de simples impressions s’avéraient souvent exactes. « Désolée hein, c’est juste que vu ce que tu me dis, et vu comme je te vois là, tu n’es pas bien, et je n’aime pas ça. » Peut-être qu’il était temps à présent qu’elles changent de sujet de conversation. L’atmosphère était un peu plus tendue et il fallait qu’elles reviennent à un peu plu de légèreté.

Ce fut le cas, grâce à la question de Coleen. En effet, Tamsin avait eu une relation de quelques mois pendant qu’elle était en Afrique, qui s’était terminée lorsqu’elle était rentrée à New York. Coleen tapa du point sur la table, ce qui fit rire la sud-africaine. « Je le savais ! Qu’est-ce que t’attendait pour m’en parler ? » La jeune femme se mordit la lèvre, l’air coupable. « Je n’en sais trop rien… J’ai peut-être jugé que ce n’était pas une si grosse nouvelle que ça ? C’est fini de toute façon donc ça n’a plus vraiment d’importance, si ? » Conrad avait pourtant été important pour elle. Il lui avait permis d’arrêter de broyer du noir et de chasser une partie de son mal-être. Il lui avait été vraiment bénéfique. « Mais tu sais il était… magnifique. Vraiment. Et incroyablement doué, en tant que médecin, je veux dire. » continua-t-elle en se mordant la lèvre, l’image de Conrad en tête.

« Parfois ? Alors là, je ne suis absolument pas d’accord ! Je suis TOUT LE TEMPS merveilleuse. » Coleen éclata de rire en entendant son amie dire ça et roula des yeux de manière très exagérée. Elle voulait bien lui accorder à la rigueur qu’elle était souvent merveilleuse mais tout le temps, jamais elle ne le pourrait. Si elle avait été merveilleuse, elle n’aurait pas réveillé Coleen aussi tôt le matin. Mais elle pensait juste ça à titre d’exemple, pas du tout parce qu’elle était incroyablement rancunière envers les personnes qui l’empêchait de faire ses grasses matinées comme elle l’entendait. Tamsin attrapa alors un coussin et la frappa sur la tête avec. Coleen lui lança un regard noir. Ah, puisqu’elle le prenait ainsi ! Elle attrapa à son tour un coussin et la frappa à l’épaule. « Je connais plein de gens qui me trouvent merveilleuse et qui savent m’apprécier à ma juste valeur. » Coleen lui tira la langue avant de croiser les bras. « Tu devrais plutôt aller voir ces gens qui t’apprécie à ta juste valeur alors. » Voilà, au lieu de venir l’importuner quoi.

Coleen préférait vraiment quand elles parlaient des dix mille médecins qu’avait rencontrés Tamsin. C’était toujours un sujet plus plaisant et joyeux. « Tu sais, je ne sais pas si je vais beaucoup l’aimer ton Peter, si jamais tu me le présentes. » Et le pire dans tout ça, c’était que Coleen ne pouvait pas l’en blâmer. Elle se sentit quand même obligée de le défendre. « Il a ses bons côtés aussi. » C’était vrai, même si en ce moment elle avait de plus en plus de mal à les voir quoi. « Désolée hein, c’est juste que vu ce que tu me dis, et vu comme je te vois là, tu n’es pas bien, et je n’aime pas ça. » Coleen haussa les épaules. Elle ne pouvait pas blâmer Tamsin parce qu’elle s’inquiétait pour elle et parce qu’elle voulait qu’elle aille bien. Ca aurait été exagéré un peu. « C’est pas grave, je comprends. » Coleen lui fit un sourire et s’enfonça plus confortablement dans le canapé. Elles avaient fait le tour du sujet maintenant, il n’y avait plus rien à ajoute là-dessus.

Coleen avait posé la bonne question pour détourner la question, à savoir les rencontres de Tamsin. Il y avait donc eu un médecin. Lorsque la brune tapa du poing sur la table, cela fit rire Tamsin et Coleen secoua la tête. « Ne rigoles pas, je suis très en colère après toi. » Lui cacher ce genre de choses quoi. Mais Coleen n’était pas sérieuse et elle se mit à rire à son tour. « Je n’en sais trop rien… J’ai peut-être jugé que ce n’était pas une si grosse nouvelle que ça ? C’est fini de toute façon donc ça n’a plus vraiment d’importance, si ? » Coleen secoua la tête. Mais oui, bien sûr. Comme si ça, n’était pas important pour elle de savoir ça. « Bien sûr que si c’est important ! C’est important pour moi de savoir ce qui se passe dans ta vie. Même quand tu t’exiles à l’autre bout du monde. » déclara-t-elle très sérieusement. Tamsin évoqua ensuite Conrad et Coleen éclata de rire quand elle mentionna qu’il était très doué. Comme médecin bien sûr. « Evidemment. » dit-elle d’un ton moqueur. « Qu’est-ce que t’es snobe n’empêche. T’as fréquenté que des médecins là-bas. »

« Et arrêter de venir te voir ? Non, je te manquerais trop ! Puis roh, allez, ne boude pas, tu es très contente de me voir. Très, très contente. » Coleen leva les yeux au ciel. Son amie était bien trop sûre d’elle, à raison évidemment mais ça, elle n’avait pas l’intention de le lui montrer. Simple esprit de contradiction, il avait toujours été particulièrement développé chez Coleen. « Pas du tout, je vivais très bien sans te voir tu sauras. J’aurais très bien pu me passer de toi pendant encore des années. » En vérité, c’était faux. Elle avait eu l’impression de devenir folle quand Tamsin n’était pas là. Parce qu’à chaque fois qu’il lui arrivait un truc, mais pas important, elle avait envie d’appeler son amie pour le lui raconter et à chaque fois, elle avait du se rappeler à regret qu’elle ne le pouvait pas. Et comme elle s’était juré de lui raconter à son retour, elle avait noté sur un bout de papier ce qu’elle voulait lui dire quand ça arrivait, pour être sûre de ne pas oublier. Il devait y avoir une bonne dizaine de papiers qui se baladaient dans son appartement à présent, sans qu’elle soit capable de se souvenir où ils trainaient. « En tout cas… » Coleen lança un regard inquiet à Tamsin. Vu le ton sérieux que la blonde venait d’employer, elle s’attendait au pire. « Tu me manquerais vraiment trop. Je ne peux pas vivre sans toi, Coleen. Plus maintenant. » Coleen éclata de rire tandis que Tamsin tombait en arrière d’un air dramatique. Quand elle se redressa, l’australienne la serra dans ses bars avant de lui mettre un coup de coussin sur la tête. « Moi non plus je ne peux pas vivre sans toi patate. Même si t’es très nulle. » C’était dit avec tout l’amour du monde, évidemment.

Elles avaient enfin laissé le sujet Peter derrière elles. Coleen était vraiment soulagée de ne plus avoir à parler de ça. Surtout qu’en fait, les histoires de Tamsin étaient bien plus intéressantes que les siennes même si la blonde prétendait le contraire. Elle faisait sûrement ça juste pour minimiser le fait qu’elle ne lui en avait pas parlé, ce que Coleen jugeait très grave. « Promis la prochaine fois que je rencontre un mec, même avant d’avoir son numéro, je t’appelle ! Tu sauras en direct. » Coleen hocha la tête. Ca lui allait. Elle arriverait peut-être à la pardonner si elle faisait vraiment ça. « T’as plutôt intérêt oui ! Sinon je sais pas si je serais capable de te pardonner un jour. » dit-elle d’un ton dramatique. Bien sûr que si elle le pourrait, c’était Tamsin mais soit… Coleen lui fit ensuite une remarque sur à quel point elle était snobe et la blonde prit un air offusquée. Elle avait l’air un peu ridicule comme ça. « Ah ! Bah écoute, explique-moi comment on fait pour fréquenter autre chose que des médecins quand on est 24h/24 et 7 jours sur 7 avec des médecins, hein ? » C’est sûr que dis comme ça… Mais enfin, si elle l’avait vraiment voulu, elle n’aurait pas été forcée d’être 24h24, 7 jours sur 7 avec des médecins. « En essayant d’aller voir ailleurs. T’étais pas obligée de coucher avec eux tsais, je suis sûre que y’avait d’autres gens où t’étais ! »

Tamsin ne croyait pas Coleen quand celle-ci déclara qu’elle pouvait bien se passer d’elle pendant encore des mois. La brune le vit aussitôt à la manière dont elle toussota. Cette fille se croyait tellement indispensable, c’était agaçant. Mais en fait, le plus agaçant là-dedans, c’était sans aucun doute le fait qu’elle avait entièrement raison. L’australienne se contenta de soupirer, ça en disait bien long sur ce qu’elle pensait. Après ça, Tamsin fit à Coleen la plus belle déclaration d’amour que cette dernière n’ait jamais eu. Mais la jeune femme avait beaucoup de mal à la au sérieux. Ce n’était pas sa faute vu la manière exagéré dont la blonde avait dit ça. Elle aurait fait une excellente tragédienne en fait, vraiment. Tellement que Coleen faillit lui conseiller d’abandonner ses études de médecine immédiatement pour se reconvertir vers le théâtre. C’était tellement moins fatiguant et usant de faire ça. La seule chose qui l’empêcha de dire ça à Tamsin en fait c’était le fait que la blonde l’aurait encore pris de haut en lui reprochant son manque de courage et tout ce qui allait avec. « Hey ! Ne rigole pas quand je te fais une telle déclaration ! Et ne je ne suis pas nulle je suis merveilleuse rappelle-toi ! » Coleen la jaugea du regard. Ouais… merveilleuse, c’était une simple question de point de vue. La seule chose qui lui sautait aux yeux, c’était son manque de modestie là, enfin bon. « D’accord, je ne rirais plus promis. Par contre… laisse moi avoir quelques doutes sur le dernier point hein. » Elle lui demandait la permission quand même, elle était gentille.

Les jeunes femmes étaient encore en léger désaccord. C’était au moins la millième fois (sans rien exagérer) depuis que Tamsin était arrivée ici. Cette fois, la cause était le fait que Coleen ait jugé Tamsin snob parce qu’elle ne voyait que des médecins. La blonde ne voulait juste pas reconnaître qu’elle avait entièrement raison et Coleen avait juste envie de rouler des yeux à chaque fois que la blonde ouvrait la bouche du coup. « Non, les médecins étaient bien plus mignons. Voilà pourquoi je n’ai pas essayé d’aller voir ailleurs. J’ai toujours eu un faible pour les médecins de toute façon. » Encore une fois, un air victorieux se dessina sur le visage de Coleen. Elle avait toujours eu un faible pour les médecins… évidemment, parce qu’elle était snob et qu’elle devait penser que c’était les seuls pourvus d’intérêt. « Tu vois, j’avais raison. » dit-elle simplement. Ca arrivait souvent n’empêche, ça devenait un peu fatiguant à la longue. Tamsin enchaîna ensuite en lui posant une nouvelle question. « C’est à moi de te poser une question, là, non ? Est-ce que… Tu as d’autres petits gâteaux comme ça ? J’ai très faim tu sais. » La brune réfléchit, c’était sûrement la question la plus difficile que son amie lui ait posé depuis qu’elle était là. Juste parce qu’elle ignorait la réponse et que ça lui demandait l’effort énorme de se lever pour aller vérifier. « Je vais voir ça et je te dis ça dans genre… trois ans. » Bah oui, le temps qu’elle se lève et qu’elle accède à la cuisine, il fallait bien compter ça. Elle réussit quand même un exploit en arrivant à la cuisine en moins de cinq minutes. C’était décidément une grande journée pour Coleen ( ) Quand elle arriva à la cuisine, elle entendit Tamsin qui posait encore une question. « Bon plus sérieusement… Qu’est-ce que j’ai loupe d’autre dans ta vie ? Tu as une nouvelle révélation, quelque chose du genre ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle regardait dans son placard sans trouver ce qu’elle chercher. Elle revint alors vers son amie. « Alors un, ton tour de question est déjà passé je te signale mais comme je suis très gentille je vais te répondre quand même, je ne pense pas avoir d’autres révélations. » Elle avait dit l’essentiel en évoquant Peter. « Et deux, je n’ai plus de gâteau donc je te propose qu’on aille continuer cette conversation au resto. » C’était la meilleure idée du siècle. Coleen tira alors Tamsin par le bars pour qu’elle la suive.

FIN