Une chanson, c'est tout ce dont il avait eu besoin. Et Drop de Timbaland déchaîna le groupe dans lequel Kovu dansait. Ils bougeaient depuis un moment sur diverses musique mais juste pour les souvenirs qui revenaient à leur mémoire, les amis s'amusèrent à effectuer la même chorégraphie que dans Street Dancer. Le tout était dans le déhancher et la souplesse après tout ! Le jeune noir s'y donnait à cœur joie et les amis bougeaient tous en rythme répétant une chorégraphie qu'ils avaient appris en étant plus jeune. Kovu se sentait léger, il n'avait pas l'occasion de danser autant qu'il l'aurait souhaiter. Faire des Battle ne rapportait pas toujours énormément et vivre que de la danse était difficile. Du coup, Kovu multipliait les petits boulots afin de couvrir ce qu'il était réellement : un voleur de voiture. Cela dit, aujourd'hui, il voulait mettre ses tracas de côté pour profiter de ses potes de toujours ainsi que de sa véritable passion : la danse de rue. Il n'était pas difficile pour lui de se lâcher, il était le premier à faire des acrobaties et à tourner sur la tête telle une toupie. Certes, il n'était pas le meneur du groupe mais il était un élément important.

Finalement, la musique prit fin et les autres recommencèrent à bouger sur la chanson suivante alors que Kovu s'arrêtait pour boire dans sa bouteille d'eau près de son sac. Il n'avait pas fait une pause de plus de 30 secondes quand il sentit une main se poser sur son épaule. Il sourit, persuadé qu'il s'agissait de la seule fille du groupe et se retrouva en face d'une blanche qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam qui lui souriait de façon timide. Il haussa un sourcil prudent et regarda ses potes qui n'avaient rien remarqué, trop occupés à se donner à fond sur une autre chanson. De plus, la foule qui avait commencé à s'amasser autour de la petite troupe faisait légèrement obstruction. Kovu allait gentiment demander ce que lui voulait cette parfaite inconnue avant qu'elle ne prenne la parole d'elle-même. « Salut, tu ne me connais pas mais on s’est déjà croisé, tu n’as pas du me remarquer, et je dois dire que t’es un excellent danseur mais… » il la regarda étrangement... c'était quoi ça ? Une psychopathe à la Edward Cullen ? Il fronça les sourcils et replia les bras autour de sa taille. Elle ne lui inspirait pas du tout confiance cette fille, il avait un mauvais pressentiment et il faisait relativement confiance à son instinct qui le trompait rarement. « A vrai dire tu es bien plus doué pour voler et ça tu vois, ça m’intéresse. Beaucoup. » il défaillit aussi tôt, il se retrouva les bras ballant. Elle venait de dire quoi ? Il clignait des yeux, ce n'était pas possible, personne n'avait jamais... il pâlit dangereusement. Est-ce qu'il venait de se faire coincer ? Est-ce que c'était une flic caché sous une apparence de fille gentille & timide ? Il ne se sentait pas bien. Putain, sa famille... ses sœurs, ses frères ? Il n'avait pas envie de sourire, pour la première fois de sa vie, il avait l'impression qu'il était fini, qu'il allait terminer sa vie derrière des barreaux... il devait se reprendre, il devait juste... s'enfuir, s'éloigner de cette femme et rentrer chez lui, prendre ses affaires, partir un temps de New York en attendant que les choses se tassent... c'était la meilleure chose à faire. Mais d'abord il fallait qu'il s'éloigne de cette brune, qu'il la laisse en plan et... qu'il parte tout simplement. « J'vois pas de quoi tu parles. Tu dois confondre. » finit-il par répondre rapidement le regard fuyant. Bon sang, il n'était pas un bon menteur quand il était pris de court de la sorte.

C'est très bien chérie et oui je t'aime

Kovu voulait se casser. Directement. Il trouvait cette femme sorti de nul part dérangeante ! Elle venait de gâcher sa journée en une phrase. Il ne savait pas ce qu'elle voulait, mais elle semblait tellement s'amuser de la situation qu'il était clair pour le jeune homme que c'était une sorte de psychopathe refoulée avec une tête de bébé. Ne jamais avoir confiance à une femme avec un visage poupon, c'était souvent les plus sadique. Et cette meuf était la preuve qu'il avait toujours eu raison de se méfier de ce genre de femmes.

« Il n'y a pas deux personnes à New York avec des cheveux comme les tiens cher Kovu mais ne te mets pas dans tous tes états, je ne vais pas t'arrêter, déstress. » Malyck se tendit aussi tôt. C'était qui elle ? D'où est-ce qu'elle connaissait son prénom ? Et de quel droit elle lui parlait ainsi ? Il se sentait pris au piège, comme si tout ça venait d'être orchestré par ses soins... il ne comprenait simplement pas dans quel but. « Comment tu me connais ? » finit-il par dire, le regard plus dur, il grinçait des dents, il ne supportait pas n'avoir aucun contrôle sur ce qu'il se produisait, lui qui était tellement prudent, lui qui faisait toujours attention, lui qui réglait tout depuis des années dans une organisation quasiment parfaite se sentait juste sans aucun pouvoir de décision. Cette petite femme blanche avait le pouvoir et elle semblait s'en régaler ce qui le rendait bouillonnant intérieurement. Il serra les poings et la fusilla du regard. Si un regard pouvait tuer, elle serait morte sans l'ombre d'un doute en cet instant. « En fait j'aimerais que tu travailles pour moi. » la brune marqua alors une pause dramatique, le jeune jamaïcain roula des yeux. Les femmes et leur côté mélo-dramatique. Cela dit, si c'était juste un boulot... « Et si tu songes un instant à refuser et bien sache que je pourrais devenir très bavarde quand à tes... activités. » ok, il n'avait pas vraiment le choix donc... il se demandait ce qu'une femme comme elle pourrait vouloir de lui ? Est-ce qu'elle croyait qu'il allait tabasser des gens à son nom ? C'est pas comme s'il savait réellement faire des choses hormis voler & danser... il détourna le regard, il ne pouvait pas se laisser attraper. Sa famille avait besoin de lui... « C'est quoi le boulot ? » finit-il par demander. Quoique se soit, il ne pouvait plus faire machine arrière. Elle le savait, il le savait, donc autant passer aux termes du "contrat" si on pouvait appeler ça de cette façon. Il croisa ses bras, montrant que même s'il acceptait le "job", il n'était pas non plus ouvert à tout et que tout ça ne lui plaisait pas du tout. « Combien ? » ajouta-t-il en la regardant de haut, profitant de sa taille pour la surplomber. Dans sa vie, tout avait toujours été une question d'argent, et même s'il allait devoir se mouiller pour elle, il ne le ferait pas gratuitement !

C'était plutôt fascinant de voir le visage de quelqu'un se décomposer puis tenter de se recomposer dans les secondes qui suivent. Ce n'était guère crédible mais amusant à regarder. Était-ce mal de prendre plaisir à torturer les gens de cette manière ? Sûrement. Mais Madison prenait son pied à le faire et elle assumait totalement. Au moins elle ne s'ennuyait jamais. Même quand elle s'attirait quelques ennuis avec ses embrouilles, elle ne s'inquiétait pas outre mesure. Elle trouvait toujours un moyen de s'en sortir. Mais Kovu n'allait pas réussir à s'échapper lui. Quand Madison avait une proie, elle ne la lâchait plus. C'était une vraie lionne (comme Kovu le lion ( ). « Comment tu me connais ? » Elle prit un air mystérieux puis s'approcha comme si elle lui disait un secret. « Tu n'es pas aussi discret que tu le penses... Elle haussa les épaules en songeant que ça n'avait pas vraiment été difficile de se renseigner sur le jeune homme. Et les gens peuvent se montrer très bavard quand on sait comment leur parler. » Ou les payer. Il ne fallait faire confiance à personne. Même dans une aussi grande ville, où on pensait pouvoir passer inaperçu... Grossière erreur. La preuve se tenait devant elle. « C'est quoi le boulot ? » Madison sourit, là c'était le plus intéressant. « A ton avis qu'elle est la seule chose à laquelle tu es doué ? A part la danse... » Il avait l'air un peu simplet mais elle espérait qu'il était plus intelligent que ça quand il tentait de voler quelque chose. Bon peut-être pas tant que ça vu que Madison avait réussi à le prendre la main dans le sac. « Tu vas devoir voler quelque chose pour moi et tu devras être plus discret que d'habitude... Enfin tu ne l'étais pas vraiment, je me demande comment tu as réussi à éviter la prison aussi longtemps. » Elle ne pouvait pas en dire beaucoup pour le moment. Surtout en pleine rue alors qu'une oreille indiscrète pouvait facilement écouter leur conversation. « Combien ? » Il la regardait de haut. Peut-être pensait-il que sa taille allait l'impressionner... Mais Madison avait l'habitude d'être regardée de haut, après tout elle n'était pas grande du tout. Du haut de son 1m59, même avec des talons elle n'était guère impressionnante. Mais la taille n'avait rien à jouer là dedans. Sa prestance de reine de la manipulation suffisait. « Ta liberté ce n'est pas suffisant ? demanda-t-elle, sourcils levés, comme si elle était étonnée qu'il pose ce genre de questions. Enfin j'imagine que si tu travailles bien, je te donnerais un petit quelque chose. » Même si savoir qu'elle n'irait pas le rapporter à la police devrait amplement lui suffire. Certes il avait une famille à nourrir, Madison savait qu'il éprouvait quelques difficultés de ce côté là, sinon pourquoi s'embêterait-il à voler ? Mais très sincèrement elle n'en avait rien à faire. Des gens mourraient de faim tous les jours, c'était la vie.

Kovu détestait la sensation de perdre le contrôle sur sa vie, cette femme qui qu'elle soit semblait être une dominatrice dictatrice. Bref, c'était le genre de femmes qu'il évitait, il se demandait en quoi il pouvait bien avoir attirer son attention. Il détestait ça, il aurait voulu l'avoir loin de lui, loin de sa vie ! « Tu n'es pas aussi discret que tu le penses... Et les gens peuvent se montrer très bavard quand on sait comment leur parler. » Kovu se crispa aussi tôt et son regard se durcit, celui qui l'avait vendu allait se faire tabasser, le jamaïcain se le promit ! Il pouvait être gentil, souriant et aimable, mais qu'on le vende ainsi, qu'on parle de lui, la simple idée lui donnait envie de se battre. Et il savait le faire, quand on menait sa vie, c'était la moindre des choses, c'était même une base !

Il ne put s'empêcher de poser des questions, il avait besoin d'en savoir plus. Il avait besoin d'évaluer ses probabilités pour échapper à cette corvée supplémentaire... il tentait de voir ce qu'elle savait en posant questionnant la brune. « A ton avis qu'elle est la seule chose à laquelle tu es doué ? A part la danse... » il grinça des dents, si ce n'était pas une fille, il l'aurait frappé sans la moindre hésitation. Il devait serrer les poings et les dents pour ne pas réagir à ses attaques successives. Son regard se fit assassin, il n'était pas commode mais vu la façon dont elle rentrait dans sa vie, il pouvait se le permettre. « Tu vas devoir voler quelque chose pour moi et tu devras être plus discret que d'habitude... Enfin tu ne l'étais pas vraiment, je me demande comment tu as réussi à éviter la prison aussi longtemps. » Kovu croisa aussi tôt les bras et leva le menton pour regarder la brune de haut, il la détestait. « Je suis plus doué que j'en ai l'air » annonça-t-il simplement d'une voix doucereuse. Il avait du mal à être ne serait-ce qu'un peu agréable avec cette... femme. Cela dit, elle connaissait son secret, donc il pouvait tenter d'être... un peu plus agréable... il lui demanda alors le prix, chaque chose avait un prix, la vie dans le Bronx lui avait appris. « Ta liberté ce n'est pas suffisant ? Enfin j'imagine que si tu travailles bien, je te donnerais un petit quelque chose. » Kovu la jugea du regard quelques secondes avant de se rapprocher légèrement pour la regarder dans les yeux. « Pas "un petit quelque chose", je veux 40%. Et si t'es pas contente, dénonce-moi, j'aurais quitté New York avant que tu n'atteignes un poste de police. Puis sincèrement, avoue-le, t'as besoin de moi pour ton action. Sinon tu n'aurais pas pris la peine de me demander si t'avais su le faire toute seule » lui fit remarquer le jeune homme. « Alors, dans quelle affaire mademoiselle n'ose pas se mouiller ? Quelle chose le vilain garçon que je suis dois-je faire ? » ironisa le noir avec un sourire amer sur les lèvres. ça ne lui plaisait pas. Mais il n'avait pas vraiment le choix. Pas cette fois-ci.