Kovu se tournait et se retournait dans son lit, il n'arrivait pas à trouver le sommeil, son esprit trop occupé par le procès qui s'approchait. Il était inquiet et stressé, pas tant sur son sort, pour dire la vérité, il pensait écopé de quelques années en prison... ce qui l'inquiétait, c'était de devoir laisser son clan derrière lui. Il avait tellement peur de manquer tant d'événements de leur vie. Puis l'argent... l'argent était toujours un problème dans leur famille, ils avaient toujours besoin de plus et il ne serait plus là pour subvenir à leur besoin... il se sentait tellement fautif, il aurait aimé pouvoir revenir à la nuit où il s'était finalement fait pincé... il aurait fait plus attention, il se serait arrangé pour que rien ne se passe... mais ça ne servait à rien tout ça... c'était inutile de se torturer l'esprit, il n'avait aucune chance de remonter le temps et de changer les événements.

Finalement, quand cinq heure du matin sonna, le jeune homme poussa un soupir et sortit de son lit, ça ne servait à rien de retenter de trouver le sommeil, il n'y avait aucun moyen qu'il y parvienne, pas quand le procès se déroulait le lendemain. Il alla donc dans la cuisine et commença à préparer le café. Une fois terminé, il s'assit autour de la table et but calmement sa boisson. Il le fit toutefois trop vite car il se brûla le bout de la langue. Vers 6h du matin, il entendit sa nièce faire du bruit et il se leva aussi tôt de sa chaise pour se diriger jusqu'au lit de la petite, il avait besoin d'occupations et le bébé était vraiment ce dont il avait besoin en ce moment : un petit être innocent plein d'espoir. Quand il arriva dans la chambre de Zolà, la petite était déjà debout dans son lit et elle tendit les bras vers lui. Il se faufila jusqu'à elle pour la soulever et la sortir du lit. Il cala son nez dans la nuque du bébé pour sentir son odeur. Il l'amena avec lui jusqu'à la cuisine tout en la balançant légèrement. Dans des gestes mécaniques et habituels, il s'occupa de chauffer son biberon et il finit par s'asseoir dans le fauteuil du salon et le bébé se cala afin de profiter de ce moment de calme. Finalement, il entendit du bruit et il tourna à peine la tête pour voir sa soeur Shanice. Il l'observa quelques secondes avant d'embrasser le haut du crâne de l'enfant. « Est-ce que je t'ai réveillée ? Je suis désolé... » murmura-t-il alors. « Je suis tellement désolé Shanice... » ajouta-t-il alors le regard perdu dans le vide.

Shanice dormait mal en ce moment. C’était sûrement le stress qui faisait là, elle était sur les nerfs ces derniers temps. Résultat : elle se couchait tard, était réveillée tôt et était ainsi encore plus sur les nerfs et de mauvaise humeur le lendemain. Ce matin n’avait pas fait grande exception. Elle avait l’impression d’avoir dormi à peine une heure quand elle se réveilla. Un coup d’œil à l’heure (il n’était pas beaucoup plus de six heures) lui apprit qu’elle avait dormit plus que ça quand même mais ce n’était pas pour autant qu’elle était moins fatiguée. Elle laissa échapper un grognement et enfouit sa tête dans son oreiller, espérant retrouver le sommeil mais c’était peine perdue. Elle finit donc par renoncer et sortit de son lit. Elle entendait du bruit depuis la cuisine en plus ce qui voulait dire que quelqu’un état levé. Enfin pas quelqu’un en fait, c’était sans aucun doute Malyck. Elle en eut la confirmation quand elle arriva dans le salon où il se trouvait avec Zola dans les bras, en train de lui donner le biberon. Il n’était pas étonnant de le trouver là parce que si Shanice avait du mal dormait mal en ce moment, c’était sans aucun doute pire que lui. Il s’était fait prendre. Il s’était fait prendre alors qu’il volait une voiture et la date de son jugement approchait tellement. Et il n’allait pas tourner en sa faveur, Shanice ne se faisait aucune illusion à ce sujet. Malyck leva la tête en l’entendant et l’observa pendant quelques minutes avant de prendre la parole. « Est-ce que je t'ai réveillée ? Je suis désolé... » La jeune femme secoua la tête. « Non c’est bon. Tu ne faisais pas de bruit. » Elle avait juste était réveillée comme ça, comme d’habitude. Il ne tarda pas à reprendre la parole. « Je suis tellement désolé Shanice... » La jeune femme ne répondit rien d’abord, choisissant d’ignorer sa remarque. Elle l’observa quelques minutes avant de finalement se diriger vers la cuisine pour se servir un café. Elle en but une gorgée avant de revenir au salon et s’assoir sur le divan. « Tu n’as pas à t’excuser Malyck. » dit-elle alors froidement. Ca l’énervait plus qu’autre chose en fait de l’entendre s’excuser. Parce qu’elle avait beau savoir qu’il était sûrement le premier à pâtir de tout ça, elle ne pouvait pas s’empêcher pour autant de lui en vouloir. Elle lui en voulait de s’être fait prendre et de les laisser seuls. « Ce n'est pas comme si ça servait à grand-chose de toute manière. »

« Non c’est bon. Tu ne faisais pas de bruit. » Kovu pressa sa tête dans le cou de Zolà. Il avait besoin de l'odeur de la petite. Shanice lui en voulait, elle ne le disait pas clairement, mais il le savait, il la connaissait, elle n'avait pas besoin de crier sa rancœur, il l'entendait. Il entendait chacun de ses reproches dans sa façon de le regarder. Il sentait sa colère dans la façon qu'elle avait de se passer la main dans les cheveux, il savait à quel point elle était irrité juste à sa façon de pincer les lèvres, il connaissait tellement Shanice, plus encore que si elle avait été sa jumelle. Qu'ils le veuillent ou non, ils avaient été plus qu'un simple frère et sa sœur. Ils avaient eu une famille à charge très tôt, ils avaient eu des soucis d'adulte bien plus tôt que la plupart. Il ferma les yeux. C'était lui le premier qui en avait voulu de façon silencieuse à Shanice, quand elle était tombée enceinte, il n'avait rien dit, mais il avait fait sentir sa colère à sa petite sœur, parce qu'ils avaient déjà des soucis et rajouter un enfant à toute leur merde l'avait révolté... mais maintenant que Zolà était dans ses bras... il ne regrettait rien. Par contre lui... il était coupable de son crime et il allait le payer. Mais pas que lui. Ses cadets aussi... et ça le foutait tellement en rogne contre lui-même. « Tu n’as pas à t’excuser Malyck. » Malyck releva le regard et une lueur triste passa dans son regard. « Bien sûr que si » souffla-t-il de façon brisée. Parce que c'était ce qu'il était, il allait tout perdre, personne ne se faisait d'illusion et il ne savait même pas dire quand il pourrait sortir... « Ce n'est pas comme si ça servait à grand-chose de toute manière. » Kovu eut le sentiment de se prendre un coup dans le ventre. « Tu voulais que je fasse quoi Shanice ? » demanda-t-il alors en se prenant la tête en main. « C'est la seule chose que je sais faire... c'est la seule chose qui ramène de l'argent pour nous tous... j'ai tout perdu... les enfants, toi, ma liberté... tout va m'être enlevé... que veux-tu que je dise ou fasse de plus maintenant ? » la voix de Kovu était désormais enroué, il se sentait si mal. Et tant de choses pesaient sur son coeur : le poids de la culpabilité, de la douleur, de la colère... il serra Zolà un peu plus dans ses bras. Mais la petite ne sembla pas trop apprécier son emprise et se mit à gesticuler dans ses bras pour récupérer un peu de sa liberté.

Shanice n’était pas levée depuis dix minutes que son frère avait déjà commencé le festival des excuses. D’abord, il s’était excusé pour l’avoir réveillée alors qu’il ne l’avait absolument pas réveillé en fait. Ensuite, il avait enchaîné en déclarant être désolé. Il n’avait pas précisé pourquoi cette fois mais ce n’était pas nécessaire. La jamaïcaine avait très bien compris pourquoi mais ça n’aidait pas. Quelque peu agacée, la jeune femme alla se servir un café, ignorant ce qu’il avait dit, avant de quand même revenir. Cette fois-ci, quand même, elle lui fit savoir qu’il n’avait pas à s’excuser. « Bien sûr que si » La jeune femme pinça les lèvres mais n’ajouta rien. Pas tout de suite du moins. La vérité c’était qu’il avait peut-être à s’excuser mais qu’elle ne voulait pas l’entendre parce que ça ne servait à rien. Ce n’était pas ça qui allait régler le problème. Rien ne pouvait le régler en fait alors bon… La jeune femme le lui fit d’ailleurs savoir après. Elle avait conscience qu’elle se montrait dure avec lui. Mais elle n’arrivait juste pas à faire autrement. C’était sûrement mal venu de sa part, il s’était fait prendre en volant une voiture pour leur apporter de l’argent, comme il le faisait toujours. Elle savait qu’elle ne pouvait pas vraiment le blâmer pour ça. Mais elle ne pouvait juste pas voir les choses comme ça. Elle était aveuglée par le fait qu’il allait les abandonner et que tout deviendrait encore plus pénible à gérer et puis c’était tout. Et puis, quand elle s’en voulait un peu de la manière dont elle le traitait, elle se souvenait comment Malyck avait été lorsqu’elle était tombée enceinte et ça lui suffisait à se sentir un peu moins horrible. « Tu voulais que je fasse quoi Shanice ? » La jeune femme plissa les yeux. « Je ne sais pas, que tu fasses plus attention pour commencer. Ca aurait sûrement été une bonne idée. » Elle venait de formuler là le principal reproche qu’elle avait à lui opposer et qu’elle taisait depuis le début. Mais pourquoi il avait été lui demander ça aussi ? « C'est la seule chose que je sais faire... c'est la seule chose qui ramène de l'argent pour nous tous... j'ai tout perdu... les enfants, toi, ma liberté... tout va m'être enlevé... que veux-tu que je dise ou fasse de plus maintenant ? » La jeune femme soupira et baissa les yeux. Ca y est, il revenait : le sentiment de culpabilité qu’elle avait parfois en voyant dans quel état il était. « Ecoute je suis désolée mais… rien. Il n’y rien que je veux que tu dises. » Elle passa une main dans ses cheveux et porta son attention sur sa fille qui gesticulait dans les bras de Malyck. « Et tu n’es pas obligé de te venger sur elle tu sais. »

Kovu s'en voulait, il se sentait coupable, il l'était, il allait être jugé coupable et il allait écopé d'une période en prison, il ne savait pas encore combien d'années il allait prendre, mais il ne se faisait pas d'illusion. Il s'en voulait. Mais il n'était pas le seul, Shanice n'avait pas besoin de crier sa colère contre lui pour qu'il sente la rancoeur de sa soeur. Elle était fâchée et c'était son droit, une fois parti, c'était sur elle qu'allait reposer la garde des enfants, et ils étaient de plus en plus vieux, ils mangeaient plus, leurs écoles coutaient plus chers, ils demandaient plus, ils demandaient aussi du temps... mais comment trouver du temps quand on devait avant tout gagner de l'argent ? C'était un cercle vicieux sans fin... c'était ça le vrai soucis de leur vie. Quand ils se débarrassaient d'une merde, une autre leur tombait sur le dos, sans oublier la présence de leur oncle Riley qui restait le tuteur légale des petits... dire qu'il avait voulu les adopter... avec sa condamnation, c'était fini pour lui, jamais il ne serait leur tuteur légale... il s'en voulait tellement. Et c'est sans doute pour ça qu'il ne cessait de s'excuser auprès du monde. Mais Shanice était trop fâchée, que voulait-elle qu'il dise ? Rien n'allait changer, il ne pouvait pas remonter en arrière ! Il ne pouvait pas modifier des événements passés. « Je ne sais pas, que tu fasses plus attention pour commencer. Ca aurait sûrement été une bonne idée. » Kovu plissa le regard et serra les poings. Il sentit sa machoire se contracter mais il préféra baisser le regard. « J'ai fait attention, pendant plus de 6 ans j'ai fait attention ! Je n'ai pas fait exprès ! Il m'attendait au tournant, quelqu'un m'a vendu ! » cracha-t-il fâché, parce que ça avait été une embuscade, c'était impossible autrement. Il était persuadé que c'était un de ses revendeurs, il avait sans doute dû balancé ceux qui lui rapportaient les marchandises volés et voilà, il avait plongé pour la connerie d'une autre. Pas la sienne, il avait toujours fait incroyablement attention. Puis il fallait bien que ça arrive un jour non ? Il ne pouvait pas être uniquement chanceux. Il avait volé parce qu'il n'avait pas eu le choix, et parce qu'il ne savait faire que ça. Et Shanice le savait. Que pouvait-il dire pour apaiser la colère de sa petite soeur ? « Ecoute je suis désolée mais… rien. Il n’y rien que je veux que tu dises. » il baissa la tête et il serra Zolà dans ses bras. « Et tu n’es pas obligé de te venger sur elle tu sais. » il cligna des yeux surpris avant de voir la petite gesticuler avec ennui. Il sourit et l'embrassa sur le front. « Pardon Zozo, je t'aime... » murmura-t-il avant de l'embrasser sur la joue. Il la déposa au sol et elle s'enfuit dans les jambes de sa mère en le pointant du doigt tout en râlant. Il sourit à la vision. ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas sourit. « Je vais m'arranger pour que tous ceux qui me doivent de l'argent me rembourse avant que je ne parte... » il ne pouvait pas dire prison... il se racla la gorge. « là. Je...  » il se passa la main dans les cheveux. « J'ai un service à te demander Shanice... » finit-il par dire très sérieux en accrochant le regard de sa cadette.

Shanice avait finit par dire à Malyck qu'elle aurait vraiment aimé qu'il fasse plus attention. Ca aurait été tellement mieux tout le monde. Son frère ne sembla pas apprécier ce qu'elle venait de dire mais c'est lui qui avait demandé. Elle n'avait fait que lui répondre et si sa réponse n'était pas au goût du jeune homme, ça n'était en rien de sa faute. « J'ai fait attention, pendant plus de 6 ans j'ai fait attention ! Je n'ai pas fait exprès ! Il m'attendait au tournant, quelqu'un m'a vendu ! »  La jeune femme fit la moue et croisa les bras. Peu importe que ce soit une embuscade ou non, le résultat était le même et Malyck restait le seul responsable à ses yeux. Que ça lui plaise ou non. « Ca m'est égal. » répondit-elle sèchement. Son frère paru un peu misérable ensuite et Shanice s'en voulut au moins un peu d'être aussi dure avec lui. Pas assez néanmoins pour changer de comportement. Lorsqu'il voulut savoir ce qu'elle voulait qu'il dise de plus, Shanice lui répondit qu'il n'y avait rien qu'elle veuille entendre de plus. Elle porta ensuite son attention sur sa fille que se débattait un peu dans les bras de Malyck et lui précisa que ce n'était pas non plus la peine qu'il se venge sur Zola. « Pardon Zozo, je t'aime... »  Il embrassa la petite sur la joue avant d'enfin la lâcher. Il n'en fallut pas plus celle-ci pour qu'elle ne vienne se réfugier vers Shanice. La jeune femme la prit sur ses genoux et passa distraitement la main dans ses cheveux alors que son regard était toujours posé sur don frère. « Je vais m'arranger pour que tous ceux qui me doivent de l'argent me rembourse avant que je ne parte...  là. Je...  » « Ca ne suffira pas. » Elle ne voulait pas anéantir les efforts qu'il faisait, elle était juste réaliste. « Enfin, si ça te donne bonne conscience hein, j'imagine que c'est bien. » ajouta-t-elle alors. Là-dessus, elle reconnaissait qu'elle exagérait un peu. Mais tant pis, il était tôt et elle n'avait pas beaucoup dormi, elle avait donc une excuse pour ne pas être très agréable. « J'ai un service à te demander Shanice... »  Uh. Shanice soupira en l'entendant dire ça. Elle n'était pas vraiment certaine d'avoir très envie de lui rendre un service à l'heure qu'il était. Mais bon, elle supposait qu'elle ne perdait rien à au moins écouter ce qu'il voulait lui demander. « Hmm, essaie toujours. » répondit-elle en haussant les épaules. Mais elle ne promettait vraiment rien.

Malyck avait toujours été prudent, on ne pouvait pas vraiment lui reprocher d'avoir pris des tonnes de risques au niveau de son boulot, il avait vraiment fait de son mieux pour rester discret, pour ne pas faire de conneries, pour être très très très prudent... mais il ne l'avait pas été assez visiblement... et Shanice lui reprochait d'avoir été pris... en même temps, un boulot pareil, elle devient bien se douter que ça allait arriver tôt ou tard. Elle ne pouvait pas sincèrement espérer qu'il fasse ça toute sa vie sans se faire pincer ! C'était juste impossible ! Pour dire la vérité, il était presque sûr d'avoir été vendu ! « Ca m'est égal. » il se tut brusquement et laissa un long silence se faire sentir dans la pièce... Ce n'était pas juste, il avait vraiment fait de son mieux pourtant. Mais Shanice n'allait certainement pas lui pardonner son erreur et elle lui faisait clairement sentir... il tenta de parler d'argents, des gens lui devaient du fric, il comptait leur demander le remboursement, c'était déjà ça... « Ca ne suffira pas. » ses épaules s’affalèrent. « Je sais, je fais au mieux... »  parce qu'il devenait malade à l'idée qu'il n'allait plus subvenir aux besoins de sa famille... « Enfin, si ça te donne bonne conscience hein, j'imagine que c'est bien. » il secoua vivement la tête de droite à gauche. « Non, ce n'est pas assez, mais c'est tout ce que je peux faire désormais... » il se sentit déglutir. Mais malgré les réticences de sa soeur à lui parler, il avait un service à lui demander. « Hmm, essaie toujours. » elle n'était franchement pas emballer, il se passa nerveusement la main dans les cheveux. « Ne laisse pas les enfants venir me voir là... ils sont trop petits. » décréta-t-il, c'était faux, mais il ne pouvait supporter l'idée que les plus jeunes du clan le voit au plus mal. Non, pas eux.

Shanice n'était pas vraiment décidée à écouter ce que son frère pouvait bien lui dire. Que ce soit ses excuses ou sa théorie comme quoi il avait été dénoncé, rien ne parvenait à ce que la jeune femme se montre moins dure avec Malyck. Finalement, ce dernier en vint à évoquer l'argent mais là encore, il fonçait droit dans le mur. Il comptait se faire rembourser par les gens qui lui devaient du fric avant de partir en prison. C'était bien certes. Mais c'était très loin d'être suffisant et la brune ne se gêna pas pour lui dire. « Je sais, je fais au mieux... »  La jeune femme pinça les lèvres. Il disait sûrement vrai mais elle était certaine qu'il voulait aussi de se donner bonne conscience. Il devait avoir l'impression qu'il ferait quelque chose pour sa famille comme ça. C'était cool pour lui. Vraiment. Ca aussi, Shanice le lui dit et le jeune homme secoua d'abord la tête en guise de réponse. « Non, ce n'est pas assez, mais c'est tout ce que je peux faire désormais... »  Shanice retint un soupir. « Oui, je sais. » Alors, elle devrait bien apprendre à s'en contenter.

Après ça, Malyck arriva quand même à lui dire qu'il avait un service à lui demander. Shanice n'était pas sûre qu'il choisisse bien son moment. Elle avait rarement été aussi peu encline à lui rendre un service qu'en ce moment même. Enfin, il aurait bien pu attendre un peu que ça n'aurait sûrement pas changé grand-chose en fin de compte. La jamaïcaine accepta donc au moins de l'écouter. Ca ne l'engageait à rien et elle pouvait toujours décidé de ne pas accéder à sa requête si elle le désirait. Son frère eut l'air nerveux mais finit quand même par reprendre la parole. « Ne laisse pas les enfants venir me voir là... ils sont trop petits. »  La jeune femme pinça les lèvres. « Ils ne sont plus si petits tu sais. » répondit-elle alors. Enfin, elle n'avait pas plus envie que lui qu'ils se rendent en prison non plus, ne serait-ce que pour une visite. Mais ils étaient assez grands pour savoir ce qu'ils voulaient maintenant et ils voudraient voir Malyck, c'était obligé. Si elle les en empêchaient, il y avait fort à parier qu'il lui en voudraient. « Je le ferais. » déclara-t-elle finalement en soupirant. « Tu peux compter sur moi. » Ce serait toujours vrai et ce peu importe à quel point elle pouvait être fâchée contre lui.

Kovu faisait réellement au mieux, ce n'était sans doute pas grand chose désormais, mais il allait devoir apprendre à se contenter de ça. Ce n'est pas comme s'il avait d'autres solutions, il n'allait pas toucher d'argent en allant en prison. Il sentit ses épaules s'afféler en ayant cette pensée. ça lui tombait dur... réellement, ce n'était pas facile, il allait tout perdre, on allait lui enlever ses enfants, il n'allait pas les voir grandir pendant il ne savait pas combien de temps... il allait manqué l'évolution de Zolà, il n'allait pas pouvoir soutenir Shanice... il ferma les yeux et une image de Minnie se forma dans son esprit, il réouvrit aussi tôt les yeux, le coeur lourd. Il avait tout perdu... et Shanice le lui faisait sentir. Il poussa un soupir, il était pieds et poings liés, il ne pouvait rien apporter d'autres qu'un minimum d'argent qu'il avait passé à droite et à gauche. « Oui, je sais. » il observa ses chaussures, coupable.

Sa soeur lui en voulait à mort, il ne pouvait pas le lui reprocher. Mais il avait un service à lui demander avant d'être définitivement mis au trou... un dernier service avant longtemps. Il refusait que les enfants viennent le voir là-bas. Il les avait vu grandir, il les avait considéré comme ses propres enfants, il avait appris aux plus petit à lire, à écrire... Kenisha avait un an quand leurs parents étaient morts... ils méritaient mieux que de le voir en prison, il avait toujours été leur modèle... il ne pouvait pas les laisser le voir ainsi, toucher le fond, il le refusait. « Ils ne sont plus si petits tu sais. » il secoua la tête. « Ils n'ont rien à faire dans un tel lieu » répondit tout de même Kovu. Ce n'était pas leur place. « Je le ferais. » finit par déclarer Shanice, Kovu poussa un soupire de soulagement. « Merci » murmura-t-il légèrement ému. « Tu peux compter sur moi. » Kovu regarda sa soeur le regard brillant. « Je sais Shanice... » Kovu finit par se lever de sa place et il se dirigea vers sa petite soeur, il hésita une fraction de secondes avant de la serrer gauchement dans ses bras. « Tu dois être forte petite soeur, ça a toujours été toi la plus forte... » souffla-t-il la voix rauque. Il finit par la relâcher et s'éloigna de quelques pas sans plus la regarder. « Je t'aime... » murmura-t-il de façon à peine audible.

Shanice avait beau être furieuse contre Malyck. Elle accepta quand même de l'écouter quand il voulut lui demander un service. C'était déjà un formidable effort de sa part et elle ne promettait vraiment pas de faire plus. Son frère ne tarda pas à lui apprendre ce qu'il attendait d'elle. Il voulait qu'elle empêche les petits de venir le voir quand il serait en prison. Ils les trouvait trop petits pour ça. Même si elle n'avait pas plus envie que ça de les voir aller dans un endroit comme la prison, la jamaïcaine crut bon de lui faire remarquer qu'ils n'étaient plus si petits que ça quand même. « Ils n'ont rien à faire dans un tel lieu »  Shanice hocha la tête. « Je sais. Je le pense aussi hmm. » C'était d'ailleurs la seule et unique raison pour laquelle elle accepta de lui rendre ce service. Parce que, ça n'avait peut-être pas l'air si difficile comme ça à faire mais Shanice savait qu'il en serait autrement. Les petits adoraient Kovu, ils demanderaient forcément à le voir et c'est après elle qu'ils seraient en colère quand elle le leur refuserait. « Merci »  La jeune femme hocha simplement la tête. Elle ne voulait peut-être pas l'admettre maintenant parce qu'elle était fâchée mais si elle avait accepté, c'était peut-être aussi un peu pour son frère. Elle comprenait tout à fait qu'il puisse refuser que les petits le voit quand il serait en prison et elle pouvait au moins lui accorder ça. Parce qu'il pouvait compter sur elle. Toujours. « Je sais Shanice... »  Le jeune homme se leva ensuite et se dirigea vers elle. Shanice lui lança alors un regard interrogateur avant qu'il ne la serre dans ses bras. « Tu dois être forte petite soeur, ça a toujours été toi la plus forte... »  La jeune femme secoua la tête. « Non. Je ne crois vraiment pas. » Elle n'était pas si forte que ça, enfin elle n'avait juste pas eu le choix mais à ces yeux, ça avait toujours été juste Malyck le plus fort. « Je n'aurais jamais pu être si forte sans toi tu sais. » ajouta-t-elle alors. Son frère s'éloigner ensuite d'elle après l'avoir relâché. « Je t'aime... »  Il avait eu beau dire ça très bas, Shanice l'avait très bien entendu et compris. Elle garda le silence pendant plusieurs minutes avant de prendre la parole à son tour. « Oui, moi aussi. »

Ils avaient beau être en froid, Shanice et Kovu avaient su se mettre d'accord sur une chose : les petits n'avaient pas l'autorisation de venir le voir en prison. C'était juste trop pour Kovu tout ça, il ne pouvait pas imaginer ses enfants dans ce genre de lieu... et visiblement, sa petite soeur était d'accord avec lui sur ce coup. Tant mieux, ça enlevait un poids du coeur de Kovu. Il était content de ne pas devoir batailler avec elle sur ce point, il se sentait si las et fatigué... « Je sais. Je le pense aussi hmm. » il se sentit légèrement rassuré pour le coup, tant mieux si elle pensait comme lui, au moins, ils n'allaient pas se disputer. Il regarda quelques secondes sa soeur, les petits allaient lui manquer... et il allait sans doute leur manquer... il espérait juste qu'ils ne seraient pas trop dur avec Shanice. Ils faisaient ça pour leur bien. Dans le fond, Shanice & Kovu avaient toujours tout sacrifier pour le bien de leurs cadets.

Pris par l'émotion, le jeune homme finit par se diriger vers Shanice pour la câliner, ce n'était pas un geste qu'il faisait souvent. Autant avec les plus jeunes il était câlin, autant avec Shanice c'était différent, ils étaient plus grands... mais aujourd'hui, juste pour ce moment, il ressentait le besoin de la serrer dans ses bras. Il le fit gauchement, mais il le fit tout de même tout en lui disant qu'elle était la plus forte. Elle l'avait toujours été. « Non. Je ne crois vraiment pas. » Kovu la serra plus fort à ce moment-là. « Moi je le sais Shanice. T'as été la plus forte... » la preuve, même si son métier n'était pas toujours le mieux considéré... elle était dans la légalité au moins. Elle ne risquait pas la prison à chaque instant. « Je n'aurais jamais pu être si forte sans toi tu sais. » Kovu sentit son coeur se serrer. Elle allait devoir l'être désormais. En se détachant d'elle, il lui dit l'aimer. Parce que c'était vrai & sincère et qu'il n'avait pas eu l'occasion de partager ce sentiment avec elle depuis très longtemps. Elle était sa soeur, sa personne de confiance, la petite fille dont il n'avait jamais lâché la main, la petite fille qui tout comme lui avait dû grandir trop vite... « Oui, moi aussi. » il se sentit sourire. « Je sais » finit-il par répondre tel Han Solo.

Shanice avait finit par accepter de rendre à Malyck le service qu'il voulait. Parce qu'elle était d'accord avec lui au moins là-dessus : la place des petits n'étaient pas en prison. Même si c'était pour de simples visites, savoir l'un de ses petits frères ou sœurs là-bas l'horrifiait. Eux ne verraient peut-être pas les choses de cette manière mais bon, elle en ferait son affaire. Elle savait qu'ils l'écouteraient en plus, même si ça ne leur convenait pas et qu'ils râleraient sûrement. Son frère vint finalement la prendre dans ses bras. Plutôt maladroitement en fait. La jamaïcaine le laissa faire, ne le repoussant pas. Ca ne lui était même pas venu à l'idée en fait. Elle avait beau être fâchée, il n'en restait pas moins qu'elle avait terriblement besoin de lui. C'est pour ça que ça la faisait bien rire quand il disait qu'elle était la plus forte. Parce que c'était tout sauf le cas en vrai. Elle le savait elle. « Moi je le sais Shanice. T'as été la plus forte... » La jeune femme secoua la tête. « Je ne vois même pas ce qui te fais dire ça. » Enfin même en admettant qu'elle l'avait été jusque là, ça ne voulait pas dire qu'elle saurait l'être encore maintenant. Elle était fatiguée et las. Et puis surtout, si elle avait toujours su faire de son mieux pour rester forte, c'était grâce à son frère et bientôt il ne serait même plus là alors.... Elle supposait qu'elle devrait bien y arriver quand même. Pour les petits et pour sa fille mais bon. Il s'éloigna finalement d'elle et déclara qu'il l'aimait. Ce n'était pas le genre de choses qu'ils se disaient souvent ça même si Shanice savait parfaitement que c'était le cas. Comme Malyck devait savoir qu'elle l'aimait aussi. Elle lui répondit quand même qu'elle l'aimait aussi. « Je sais » La jeune femme eut un petit sourire. « C'est bien. » fit-elle alors. « Parce que tu ne dois jamais douter de ça, peu importe comment je suis avec toi. »

Aux yeux de Kovu, Shanice état la plus forte, elle était... la battante, celle qui avait toujours énormément sacrifiée, celle qui avait toujours su se relever, celle qui n'avait jamais abandonnée, il était étrange pour le jeune homme qu'elle ne le voit pas. « Je ne vois même pas ce qui te fais dire ça. » il secoua la tête avant de se mettre à rire. « Tu avais 12 ans quand papa et maman sont morts. Je n'avais qu'un an de plus, je sais, mais... tu avais encore tellement de questions à poser à maman Shanice, elle avait encore tant de choses à t'apprendre pour que tu deviennes une femme... la première fois que tu as eu tes règles... » Kovu secoua la tête, une vrai panique, ils ne savaient pas quoi faire à l'époque, deux gamins perdus avec des tonnes de questions à poser mais personne pour y répondre... « J'ai toujours eu un pied dans les embrouilles, toujours, je sais qu'on n'a pas fait les trucs les plus classes... je sais qu'on a tous les deux chaparder, mais tu vois, t'es sortie de ça et moi j'ai jamais su décrocher, t'as su avant moi que ce n'était pas une vie tout ça... » il ferma les yeux profondément las. « Et Zolà, tu n'as jamais baissée les bras, je n'ai pas vraiment montré mon soutien pour toi... mais cela ne t'a pas empêchée d'être forte pour deux, tu élèves ta fille seule, tu fais de ton mieux, pour elle, pour les petits, Shanice, tu es forte, j'aimerais tellement que t'arrive à te voir comme moi je te vois... » ajouta-t-il le plus sincèrement du monde.

Très gauchement, Kovu alla prendre sa soeur dans ses bras et il la serra. Il l'aimait, il ne lui disait jamais assez, sans elle... sa vie aurait été réellement dur. Il n'avait pas eu facile, ça n'avait pas été une partie de plaisir, loin de là... mais si Shanice n'avait pas fait tous les sacrifices avec lui, il aurait eu encore plus dur, elle était son pilier, sa force, et elle n'en avait absolument pas conscience. Lorsqu'il la relacha de son étreinte, il lui souffla l'aimer. Elle fit de même et il sourit, il le savait, il l'avait toujours su, tout comme elle devait se douter qu'il l'aimait, ils se le disaient rarement, mais se le prouvaient par des gestes fraternels. « C'est bien. Parce que tu ne dois jamais douter de ça, peu importe comment je suis avec toi. » il l'observa quelques secondes dans les yeux avant qu'un son regard ne s'adoucisse. « Tu as le droit de me détester... je le comprendrai, je sais que je ne e mets pas dans une situation facile, je sais qu'il va falloir faire encore plus de sacrifices... si tu savais comme je me déteste pour te laisser de la sorte... j'aimerais tellement pouvoir me rendre utile pour vous... » mais il était pieds et poings liés.

Sans que Shanice sache vraiment pourquoi, Malyck avait décidé que c'était elle le plus forte. Ca l'arrangeait sûrement de croire ça en fait mais elle ne partageait pas son point de vue. « Tu avais 12 ans quand papa et maman sont morts. Je n'avais qu'un an de plus, je sais, mais... tu avais encore tellement de questions à poser à maman Shanice, elle avait encore tant de choses à t'apprendre pour que tu deviennes une femme... la première fois que tu as eu tes règles... J'ai toujours eu un pied dans les embrouilles, toujours, je sais qu'on n'a pas fait les trucs les plus classes... je sais qu'on a tous les deux chaparder, mais tu vois, t'es sortie de ça et moi j'ai jamais su décrocher, t'as su avant moi que ce n'était pas une vie tout ça... Et Zolà, tu n'as jamais baissée les bras, je n'ai pas vraiment montré mon soutien pour toi... mais cela ne t'a pas empêchée d'être forte pour deux, tu élèves ta fille seule, tu fais de ton mieux, pour elle, pour les petits, Shanice, tu es forte, j'aimerais tellement que t'arrive à te voir comme moi je te vois... » La jeune femme le fixa un moment ébahie après qu'il ait autant parler d'un coup. Elle devait bien avouer tout de même qu'il y avait au moins un petit de vrai dans ce qu'il disait mais elle n'était pas certaine qu'elle arriverait pour autant à se voir comme il la voyait. « Peut-être un jour. » répondit-elle après un moment après s'être demander un moment ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à ça.

Après ça, Malyck vint la serrer dans ses bras et déclara même qu'il l'aimait. Shanice le savait déjà ça mais ce n'était juste pas souvent qu'il le lui disait. Comme ce n'était pas souvent qu'ils avaient vraiment des gestes d'affection entre eux. Tout naturellement, la jamaïcaine lui répondait qu'elle l'aimait aussi. Parce que c'était la vérité. Certes en ce moment elle lui en voulait beaucoup et était en colère contre lui, mais ça ne changeait rien à ça. Et son frère le savait. Il l'avait dit lui-même. Ca tombait bien, il ne faudrait jamais qu'il en doute. « Tu as le droit de me détester... je le comprendrai, je sais que je ne te mets pas dans une situation facile, je sais qu'il va falloir faire encore plus de sacrifices... si tu savais comme je me déteste pour te laisser de la sorte... j'aimerais tellement pouvoir me rendre utile pour vous... » Shanice pinça les lèvres. « Ouais tu l'as déjà dis ça. » Elle parlait du fait qu'il aurait aimé se rendre utile pour eux et le jeune femme pensait avoir déjà établit que ça ne servait à rien qu'il dise une chose pareille. « Mais je ne peux pas te détester. Même si je le voulais, je suis certaine que je ne pourrais pas vraiment y arriver. » avoua-t-elle alors en haussant les épaules. Pas qu'elle en ait vraiment envie en fait. Ils avaient juste traversé trop de choses ensembles. « Et ça ira. » mentit-elle. « Enfin je suppose, il faudra bien. »