La tête penchée au-dessus du lavabo après s’être rafraîchie le visage, Lula observait son reflet avec une inquiétude parfaitement lisible sur ses traits tirés par l’épuisement. Ces derniers temps, sa situation financière l’inquiétait tellement que la jeune femme n’avait pas pris le temps d’écouter son corps ; il en avait pourtant des belles à lui apprendre ! Malheureusement, pour l’heure, elle n’eut pas l’occasion de s’y intéresser davantage : on donna deux petits coups contre la porte de la salle d’eau dans laquelle elle s’était précipitée quelques minutes plus tôt pour rendre son petit déjeuner. « Maman ? On va être en retard pour l’école. Tu viens ? » lui demanda sa fille. Lula devinait au son de sa voix que Toyiah était inquiète. Sans doute que Mason devait l’être, lui aussi et c’était bien la dernière chose qu’elle souhaitait. « Oui, j’arrive tout de suite. » lança-t-elle derrière la porte. Elle était résolue à faire bonne figure, mais pendant le trajet jusqu’à l’école de ses enfants, Lula n’eut qu’une seule chose en tête. Il lui fallait en avoir le cœur net, c’est pourquoi la philippine poussa la porte d’une pharmacie pour acheter un test de grossesse.

 
Debout et face à son reflet, Lula jetait des regards anxieux à l’objet posé au bord du lavabo comme s’il s’apprêtait à lui exploser en pleine figure. Le résultat était sans doute affiché depuis bien longtemps, mais la philippine était paralysée par la crainte de ce qu’elle allait découvrir. Quelque chose dont elle était déjà intimement convaincue, de toute façon.
 
L’accident de parcours – si on peut le nommer ainsi – avait eu lieu lors de son séjour à Hawaii pour le mariage de Kina. Mariage auquel toute la fratrie Vryzakis avait été conviée. La présence d’Elijah avait suffit pour que Matthew se décide à y venir aussi, uniquement pour s’assurer qu’il n’attenterait pas à la sécurité de son ex-femme. Et il avait suffit de ça… Ca et sûrement les quelques flûtes de champagne qu’elle avait bu pour se donner le courage de parler à Elijah et de lui tirer les vers du nez. Le soir venu, lorsqu’il l’avait raccompagné dans sa chambre après qu’elle se soit blessée, Lula avait été incapable de le mettre à la porte. Peut-être à cause de toute cette frustration qu’ils avaient cumulée pendant toutes ces années de tension et, plus récemment, après qu’ils aient presque failli se remettre ensemble. Toujours est-il que les deux ex-époux étaient passés à l’acte cette nuit là et la philippine en gardait un merveilleux souvenir. Un merveilleux souvenir lourd de conséquence…
 
Elle soupira pour se donner du courage et se décida enfin à lire le résultat affiché. Et le verdict fut sans appel ; Lula était enceinte pour la troisième fois. La surprise lui fit manquer un battement de cœur et bientôt sa tête tangua au point qu’elle fut obligée de se tenir au lavabo pour ne pas tomber.  
 
En d’autres circonstances, Lula s’en serait réjouie parce que ses enfants étaient sa plus grande fierté, mais sa situation actuelle était tellement catastrophique que la jeune femme doutait de réussir à élever un troisième enfant. Elle était mère célibataire, venait de perdre son travail, sa carte verte, trimait chaque jour pour un maigre salaire afin qu’ils aient un toit au-dessus de la tête et de quoi manger dans leurs assiettes. Pour ce qui était de Matthew, la philippine ne savait pas non plus où elle en était.
 
Finalement, après de longues minutes à pleurer toutes les larmes de son corps, elle se décida enfin à sortir des toilettes du personnel, à enfiler sa tenue et à se mettre au travail mais le cœur n’y était pas vraiment. Elle aimait beaucoup travailler ici parce qu’il n’y avait personne lors de ses heures de ménage. Personne sauf Kellen qui ne manqua pas souligner son air abattu à l’instant même où il entra dans son bureau. « Lulani, que se passe-t-il ? » demanda-t-il. Lula nota que lui non plus n’avait pas l’air dans son assiette et secoua la tête pour dédramatiser la situation, mais à l’instant même où elle songea au petit être qui grandissait dans son ventre, les larmes coulèrent de plus belle. « Vos enfants vont bien ? ». Il n’avait pas idée à quel point ses enfants pouvaient justement être la corde sensible en ce moment. « Oui. Oui, ils vont bien. » assura-t-elle. Les nerfs à fleur de peau, elle se laissa finalement tomber sur l’une des chaises la plus proche et se mit à enfouir sa tête dans ses mains. « Je ne sais pas ce que je dois faire, je ne sais plus où j'en suis. » se lamenta-t-elle, manifestement toujours en état de choc.

Avoir mal au crâne, pour Kellen, ça n’était rien comparé à avoir la gueule de bois. Il n’en avait pas l’habitude. Ayant passé toute sa vie sur les routes, il n’avait pas participé à des soirées comme celles de la veille. Il n’avait pas encore prit l’habitude et donc ce matin, le réveil était dur. Cependant, il n’était pas le seul à aller mal aujourd’hui. Alors qu’il travaillait tranquillement, en mettant à manger aux animaux, il fut surprit de voir Lulani dans son bureau. Evidemment, elle travaillait là, mais elle ne semblait clairement pas aller bien. Du coup, il essaya de savoir ce qui se passait. Il ne voulait pas être indiscret. Il voulait juste pouvoir aider s’il pouvait le faire. Il pensa alors que ça avait un rapport avec ses enfants, mais elle lui expliqua que ça n’était pas le cas. Il pensa ensuite à son ex-mari qui avait peut-être fait des siennes. L’australien l’avait vu pour l’adoption d’un chiot. Mais, il doutait que ça soit ça le problème. L’achat d’un chiot pouvait mettre des gens dans l’embarras, surtout quand il s’agissait d’une surprise. Mais, vu la réaction de la jeune femme, ça ne devait pas être ça le souci. La regardant se déplacer, pour s’asseoir et prendre sa tête entre ses mains, il écouta ce qu’elle disait. Fronçant les sourcils, il ne voyait vraiment pas ce qui pouvait la mettre dans un état pareil.

L’immigration a avoir là-dedans ?

C’était peut-être ça le truc. Ils savaient que la jeune femme n’était pas là légalement et avaient décidés de mettre des mesures en place. Si c’était son cas, il serait aussi mal que la jeune femme. Mais, ça ne semblait pas être ça. S’asseyant à côté de la jeune femme, il la regarda, espérant pouvoir l’apaiser. Il ne savait pas comment, mais il fallait qu’il trouve.

Je peux faire quelque chose pour vous aider ?

Peut-être qu’elle avait besoin de quelqu’un sur qui se reposer. Si ça n’était pas son ex-mari, elle pouvait compter sur lui. Il ferait tout son possible pour l’aider, en tout cas, si c’était dans ses capacités.

Son état de choc avait laissé place à la réalité et la philippine commençait enfin à capter la gravité de la situation dans laquelle elle se trouvait à présent. Lula avait l’impression de revenir presque douze années en arrière à l’annonce de sa grossesse précoce, à quelques détails près… La jeune femme était tellement dépassée par la situation et obnubilée par son problème qu’elle en oubliait presque la présence de Kellen. « L’immigration a avoir là-dedans ? » demanda-t-il aussitôt. Effectivement, le dresseur de chiens était actuellement la seule personne qui connaissait son secret et qui l’avait aidé en la mettant en relation avec un avocat du barreau. Dépitée, la jeune femme se pinça l’arrête du nez dans l’espoir de faire taire la douleur qui commençait à lui laminer le crâne et secoua la tête de gauche à droite en guise de réponse. « Non. Enfin si… » balbutia-t-elle, encore incapable d’évoquer ouvertement ce qui la mettait dans un tel état. « Je peux faire quelque chose pour vous aider ? » s’enquit-il de nouveau, visiblement inquiet de la voir aussi abattue. Son intérêt envers Lula suffit d’ailleurs à la faire sourire et l’incita aussitôt à se calmer ; Lula sentait qu’il cherchait à l’aider et même si la jeune femme était connue pour être débrouillarde elle reconnaissait volontiers avoir besoin d’une oreille attentive de temps en temps. « Vous n’auriez pas un médecin du planning familial dans votre manche, par hasard ? » minauda-t-elle de sa petite voix encore percée par toutes ces émotions qui embrumait son esprit et l’empêchait de réfléchir convenablement ou de prendre une décision. Elle espérait que son insinuation allait mettre Kellen sur la bonne voie, mais ce dernier ne semblait pas aussi réactif que les autres jours…  « Je viens d’apprendre que je suis enceinte. » lâcha-t-elle en réprimant un sanglot tant bien que mal. « Ce devrait être une bonne nouvelle, mais ma situation ne me permet pas vraiment de m’en réjouir. » maugréa-t-elle. Lula baissa la tête, honteuse et renifla bruyamment. « Je me sens mal. Terriblement mal… Vous connaissez ma situation actuelle alors avoir un troisième enfant c’est juste impossible. ». Effectivement, garder l’enfant n’était pas une sage décision au vue de son contexte socio-économique actuel, mais aussi de sa vie sentimentale. Le père de l’enfant n’était autre que son ex-mari et on ne pouvait pas dire que le lendemain de sa conception se soit passé formidablement bien. Tous deux étaient extrêmement gênés : ils avaient passé la journée entière à s’éviter, mais être témoin et demoiselle d’honneur de Kina ne les avaient pas vraiment aidé dans ce sens. C’était comme s’ils avaient convenu silencieusement de ne pas en discuter. Et puis, Matthew était partie. Elle le savait actuellement en mission. Où ? Lula l’ignorait totalement puisque celle-ci était classée secret défense ce qui ne présageait rien de bon. « Mais je ne peux pas me résoudre à avorter. Je n’ai pas su le faire à 16 ans, je ne ferais pas à 27...  murmura-t-elle.

La journée n’était bonne pour aucun des deux. Kellen avec sa gueule de bois, mais visiblement, pour Lulani s’était bien pire. Il pensa d’abord qu’il y avait un problème avec ses enfants. Ca n’était pas le cas, selon les paroles de la jeune femme. Finalement, il fit une proposition, celle qui lui semblait la plus logique, le fait que l’immigration soit au courant de son statut actuel. Sa réponse, le surprit, mais il lui laissa le temps de se reprendre, proposant son aide. Quand elle reprit la parole, il fut surprit, mais se mit à réfléchir, sans prendre conscience de ce que ça voulait vraiment dire. Il était pompier volontaire, donc niveau médecins, il avait des contacts. Il pourrait la mettre en relation avec quelques uns si elle voulait. Seulement, la vérité fut dite à haute voix. Elle était enceinte. Information qui frappa le jeune homme de plein fouet. Une bonne nouvelle en temps normal oui, mais là, pas du tout. Il comprenait pourquoi. Ca n’était pas du tout le bon moment pour elle. Malheureusement, il ne pouvait pas faire grand chose pour ça. En l’entendant dire qu’elle ne parviendrait pas à avorter, il fronça les sourcils. Bon, que pouvait-il faire lui ?

Etant pompier volontaire, je peux parler à des infirmières et voir si elles auraient des personnes à me conseiller.

Il trouverait un médecin pour l’aider et qui ne viendrait pas l’ennuyer avec le fait qu’elle ne puisse pas payer les frais médicaux. Il ferait en sorte de trouver une personne comme ça.

Vous allez devoir faire attention avec les produits que vous utilisez pour le ménage.

En tournant la tête vers le chariot de travail de la jeune femme, il soupira doucement. Les produits qu’elle utilisait, même si elle mettait des gants étaient très mauvais pour un bébé.

Vous aurez assez de place chez vous après la naissance ? Parce que si ça n’est pas le cas, je vous le redis, vous pouvez venir chez moi, il y aura de la place pour tout le monde.

Il ne mentait pas sur le sujet, il y avait une chambre pour chaque personne de la famille de la jeune femme.

Je sais que ça ne me regarde pas, mais qui est le père de cet enfant ? Enfin, je veux dire, s’il est de votre ex-mari, il pourrait vous aider.

Ca n’était pas du tout ses affaires, mais si c’était l’enfant de son ex mari, ce dernier pourrait l’aider, ne serait-ce que financièrement, ce qui serait une bonne chose, au vu de l’état actuel des choses.

Tous les problèmes et les interrogations de Lula se bousculaient dans son esprit, à un tel point que la jeune femme ne s’entendait plus penser. Pour l’heure, la philippine était tout bonnement incapable de prendre une quelconque décision concernant l’avenir de l’enfant qu’elle attendait ; une partie d’elle prônait haut et fort que l’avortement n’était pas envisageable, mais une autre se disait qu’il était probablement la meilleure solution. Elle était déjà mère de famille et bien que ses enfants la comblent de bonheur, Lula admettait volontiers qu’il n’avait pas toujours été aussi simple de les élever, surtout après avoir elle-même été privée de ses parents et d’une partie de son enfance. L’arrivée d’un nourrisson n’était pas un évènement anodin. En plus de lui demander du temps et de l’énergie, cela lui coûterait beaucoup d’argent, que ce soit en vêtements ou en matériels de puériculture. Et puis, il y avait Toyiah et Mason. Comment réagiraient-ils à l’arrivée d’un frère ou d’une sœur ? Que penseraient-ils de leur mère ? Continueraient-ils d’espérer le retour à la normale de leur petite vie de famille ? Incapable de prendre une décision, Lula se contentait d’attendre. Cependant, il ne lui restait plus que quelques semaines avant de se décider, après quoi, il lui serait impossible d’utiliser l’ultime recours. « Etant pompier volontaire, je peux parler à des infirmières et voir si elles auraient des personnes à me conseiller. ». Dans la panique générale, la philippine avait complètement omis que son interlocuteur était le mieux placé pour l’orienter vers une personne adaptée et accueillit donc sa proposition avec soulagement. « Ce serait gentil. Je ne me suis pas totalement familiarisée avec le système de soin américain. Je ne sais pas si je peux accéder aux soins sans ma carte verte. Dans mon pays, j’étais suivi par un planning familial mais je ne sais pas s’il y en a ici... » expliqua-t-elle. « Vous aurez assez de place chez vous après la naissance ? Parce que si ça n’est pas le cas, je vous le redis, vous pouvez venir chez moi, il y aura de la place pour tout le monde. ». Lula esquissa un petit sourire gêné. Certes, la proposition de Kellen était adorable et parfaitement désintéressé à l’instar de la personne qu’il était, mais la jeune femme avait déjà abusée de l’hospitalité de son ex-mari pendant un temps et n’avait pas enfin d’abuser de celle de Kellen. Certes, elle le considérait comme un ami, mais ils n’étaient pas encore assez intime pour qu’elle accepte de partager son nid douillet et ce même si la majeure partie de leurs discussions tournaient autour de ses problèmes financiers ou de ses confrontations avec le service de l’immigration qui venait parfois lui casser les pieds sur son lieu de travail. « Oui, ça ira. J’ai une pièce que je pourrais aménager en chambre… » dit-elle, peu sûre d’en arriver là. L’avortement. Lula se refusait d’y penser et pourtant, l’idée ne cessait de lui effleurer l’esprit. « Je sais que ça ne me regarde pas, mais qui est le père de cet enfant ? Enfin, je veux dire, s’il est de votre ex-mari, il pourrait vous aider. ». Prise au dépourvu, Lula eut un temps de réaction avant de lui répondre. Elle se souvenait avoir parlé de Matthew à Kellen et savait aussi qu’il avait pu mettre un nom sur son visage lorsqu’il était venu adopter Snowball en compagnie des enfants. « Il est bien de lui. » avoua-t-elle à demi-mot, encore gênée de dévoiler ainsi sa vie privée avec un homme qu’elle ne côtoyait depuis peu. Il était malheureusement son seul soutien pour l’instant : Mia avait d’autres préoccupations en tête, Kina se trouvait Dieu ne sait où et Jenny avait disparu sans laisser de trace. Bien sûr, elle avait pensé à en discuter avec le principal concerné, mais n’avait pas réussi à le joindre jusqu’à présent. « Le souci c’est que nous nous ne sommes pas reparlés depuis. J’ai essayé de le contacter, mais j’angoisse à la simple idée de le lui dire. » expliqua-t-elle, prouvant ainsi à quel point elle était complètement perdue. « J’ai sûrement besoin d’une bonne séance chez un psychologue. » dit-elle, à moitié sérieuse. « Enfin, je ne devrais pas vous embêter avec ça. ». Elle afficha un petit sourire qui se voulait rassurant et glissa son regard sur Kellen qu’elle avait à peine regarder, complètement obnubilée par ses problèmes. La mine défaite de ce dernier ne manqua pas de lui sauter aux yeux. « Vous êtes sûrs que ça va, Kellen ? Vous avez une drôle de tête ? » s'enquit-elle, concernée et inquiète.

Pour une femme être enceinte n’est pas toujours un plaisir. Parfois ça l’est, mais pour certaines, ça ne tombe pas au bon moment. Soit parce qu’elles veulent mettre en avant leur carrière. Soit parce qu’elles ne se sentent pas prêtent ou son seules et ne peuvent pas assumer leur future maternité. Ca pouvait se comprendre et visiblement, c’était le cas pour Lulani. Déjà que sa situation actuelle n’était pas facile, alors avoir un autre enfant devait lui faire se poser un tas de questions. De son côté, il fallait qu’il garde son calme. La jeune femme devait être prise en main et surtout, elle devait être entre de bonnes mains. Etant pompier volontaire, il avait des contacts à l’hôpital qui pourraient l’aider. A la réponse de la jeune femme, il sourit.

Je vais me renseigner et je vous tiendrez au courant.

Après tout, ça ne lui coutait rien de poser des questions. Evidemment ça pourrait éveiller des questions, mais il saurait comment les faire taire. Par la suite, il proposa à la jeune femme de venir s’installer chez lui, avec ses enfants. Elle avait apparemment assez de place chez elle, donc elle n’aurait pas besoin d’aller chez lui. Cependant, le dresseur partit sur un terrain glissant, l’ex mari de la jeune femme. Si le bébé était le sien, il pourrait sans doute aider, non ? La jeune femme lui indiqua que le bébé était bien de Matthew. Lulani était perturbée, parce qu’elle ne savait pas comment parler avec son ex. Chose qui se comprenait. Ils n’étaient plus ensemble, mais avaient couchés au moins une fois ensemble et elle était désormais enceinte. Une situation vraiment délicate. Surtout si son ex était un sale type qui se ficherait d’aider la jeune femme. A ses paroles sur le psy, il en fut surprit, mais si elle pensait que ça pouvait l’aider, il ne dirait pas le contraire.

Ne vous inquiétez pas. Ca ne me dérange pas et puis je n’allais pas passer à côté de vous, en vous laissant en pleurs.

C’est clair qu’il ne se voyait pas faire une telle chose. Même si ça ne le concernait pas, il ne se voyait clairement pas le faire. Seulement, il se passa une main sur le visage quand elle parla de son état.

Disons que mes collègues pompiers ont une meilleure descente que moi.

En effet, il avait déjà but beaucoup dans sa vie, mais hier soir, ça n’avait pas été une partie de plaisir.

Ca n’est pas grand-chose. Il m’aurait juste fallu un peu plus de sommeil.

Il esquissa un sourire. C’est vrai que s’il avait pû dormir plus, il l’aurait fait volontiers.

Vous voulez que je serve un verre d’eau peut-être ou un café ?

Il n’avait même pas proposé, mais peut-être qu’elle voulait faire une pause dans son travail et rester quelques minutes au calme.

Je peux vous servir quelque chose et vous laisser seule si vous voulez. Ca vous fera peut-être du bien ?