don't stop the party ♪

Pendant quasiment 4 mois, voire un peu plus, Lexie s’était tenue écartée des soirées mondaines, des tapis rouges ou des festivals en tout genre. Un break s’était imposé. La raison de ce break se nommait William. Un tas de mauvaises décisions de sa part et les voilà entrainés dans des embrouilles dont elle se serait bien passée. Mais si c’était que ça, elle aurait pu y faire face. Elle l’avait toujours fait lorsqu’il s’agissait de son frère. Mais non, il avait préféré l’en éloigner contre sa volonté. Ni une, ni deux, et le couple si mignon s’en était séparé. Malgré ce qu’elle pouvait en dire, la jeune russe restait un cœur d’artichaut, alors c’est sans franchement réfléchir qu’elle avait fait ses valises pour rejoindre son frère en Irlande, où il avait provisoirement élu domicile. Seulement elle aurait dû se douter que rejoindre Soren dans son état n’allait rien apporter de bons. Elle avait toujours eu tendance à faire… n’importe quoi lorsqu’elle n’était pas au meilleur de son moral. Et ça n’avait pas loupé. En à peine deux semaines à Belfast, elle avait déjà repris contact avec ses anciennes connaissances, ou plutôt ils avaient repris contact avec elle, elle avait retrouvé le chemin des courses de voitures clandestines, des paris en tout genre, mais surtout des tables de poker… Elle avait oublié à quel point les mecs pouvaient être orgueilleux et n’aimaient pas perdre face à une fille… Encore moins au poker. Ça lui avait valu des problèmes dans le passé, ça lui en valait encore maintenant… Surtout lorsque son impulsif et adorable frangin décidait de régler ce genre d’histoire avec ses poings. C’est pourquoi son séjour en Irlande avait été quelque peu écourté. Raccourci mais néanmoins divertissant. Elle devait au moins ça à son frère et à ses manières quelques peu douteuses, loin d’être princières pour le coup.
Soren s’envola alors pour l’Australie rejoindre de meilleures connaissances tandis que notre jeune Duchesse partit en Afrique dans un énième voyage humanitaire. Elle le faisait une fois par an. C’était l’occasion ou jamais. Et puis, il valait mieux se faire discret après leur passage remarqué en Irlande. Elle les savait capable de les retrouver, elle et son frère. Alors l’Afrique semblait un choix judicieux où se terrer quelques temps.

L’Afrique et son programme humanitaire semblait désormais bien loin. Trois semaines qu’elle avait quitté le vieux continent pour Bornéo, une semaine qu’elle avait remis les pieds dans la Grosse Pomme pour en retrouver tout le stress qui allait avec. Elle n’avait pas revu William et ça lui allait plutôt bien. Elle savait que dès qu’elle reposerait les yeux sur lui, son cerveau allait de nouveau déconner. Alors son cœur, mieux valait ne pas y penser… Lexie avait voulu, de nouveau, se cloitrer dans son appartement et ignorer le reste du monde pour une durée indéterminée, mais c’était sans compter sur sa meilleure amie, Aladiah, qui en avait décidé autrement. Il était soit disant temps qu’elle se reprenne en main et qu’elle retrouve un semblant de vie sociale. Et pourquoi donc ? C’était la question que c’était posée la jeune russe. Mais c’est finalement sans trop bronchée qu’elle avait décidé de sortir. Une quelconque soirée, the place to be de la semaine… Ca faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds dans ce genre d’évènements. Elle savait pertinemment qu’il y aurait une bonne partie du showbiz, chanteurs, acteurs, mannequins et jeunes héritiers qui ne savaient plus franchement quoi faire de leur vie.

C’est seule qu’elle se rendit à cette fameuse soirée, Aladiah prétextant une migraine de dernière minute. Mon œil. Une migraine… N’avait-elle pas trouvé mieux ? Mais ce n’est pas ça qui allait démonter Lexie, maintenant qu’elle avait trouvé la motivation, elle se devait d’y aller. Et puis, elle savait qu’elle ne serait pas seule bien longtemps. Pendant un moment, elle était sûre de trouver l’héritier Greenwalt à chacune de ces soirées, avec qui elle avait apprécié rentrer à plusieurs reprises, mais elle savait que ça ne serait pas le cas ce soir. Et puis, elle n’était définitivement pas dans l’humeur à se trouver qui que ce soit pour la nuit. Le lieu était déjà bondé, un peu trop à son goût pour un premier retour dans la fosse aux lions. Elle vit des têtes se tourner à son arrivée. Se pouvait-il qu’elle se soit éclipsée trop longtemps ? Alors que certains semblaient plus que surpris de la voir ici, d’autres lui souriaient pour la saluer. C’est en tentant de se frayer un chemin entre deux groupes de personnes qui semblaient converser plutôt bruyamment qu’elle tomba face à Jazz. Cette même Jazz qu’elle n’avait pas vu depuis un moment, mais surtout à qui elle n’avait pas adressé un mot depuis tout aussi longtemps. Ne pas la voir était une chose, il y avait toujours l’excuse de calendriers trop chargés, ce qui n’aurait pas été faux, mais l’absence totale de nouvelles étaient autre chose. Elle ne pouvait visiblement pas l’éviter, il fallait qu’elle dise quelque chose. Quoi ? « Hey Jazz ! » finit-elle par dire avec un sourire plutôt naturel pour quelqu’un qui était presque gênée. « Je… Comment tu vas ?! » demanda-t-elle comme si de rien n’était. Lexie n’avait jamais été des plus douées avec les faux semblants.

Malgré le côté m’as-tu vu de la soirée dont elle connaissait parfaitement le genre de clientèle, Lexie avait été à dix mille lieux d’imaginer croiser la belle Dallaway à cette soirée. Et pourtant, ça semblait évident. Tout le gratin était là. Sur invitation ou seulement pour se faire voir. Elle aurait dû se douter que Jazz serait invitée. Elle était devenue une figure incontournable. A y réfléchir peut-être que son retour dans la vie mondaine était un peu prématuré. Entre son histoire au calme –ou du moins c’est ce qu’ils avaient essayé- et son trip au bout du monde, Lexie avait quelque peu lâché tout ça. Alors peut-être était-il trop tôt pour se remettre dans ce genre d’histoire. « Oh I'm fabulous ! » Lexie tourna naturellement la tête lorsque Jazz lui montra l’endroit où elle s’était posée pour la soirée. « Je suis installée là, tu devrais me rejoindre ! Ça fait une éternité qu'on a pas parlé. » Rapidement, elle retourna la tête vers son amie ne sachant trop quoi dire. Il serait sérieusement mal venu de refuser son invitation mais la rejoindre pour discuter, sans savoir pourquoi elle ne le sentait pas tellement. « Effectivement… » dit-elle en fronçant les sourcils en se rappelant parfaitement pourquoi les deux jeunes femmes ne s’étaient pas parlés. Ça aurait pu être de par leurs agenda respectifs, mais c’était plutôt à cause d’une querelle au milieu de laquelle Lexie s’était retrouvée un peu malgré elle, se devant finalement de devoir choisir un camp. Ben était un ami d’enfance, et l’ex de Jazz, mais il était avant le frère jumeau de Kat’. D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, elle les avait toujours vu et tout faire ensemble. Ils partageaient tout. Alors quand forcément, Ben quitte sa sœur pour s’installer chez la jeune chanteuse… Ça passe mal. Lexie se souvenait des coups de fil de Kat’ mais surtout de son état et de son humeur. Bien que la jeune Russe n’ait jamais réellement aimé se mêler des affaires des autres, la belle O’Maley-Stanford –toute fraichement mariée- restait l’une de ses plus vieille et sincère amies. Alors au fil du temps, elle avait fini par se ranger de son côté. « Je te suis ! » ajouta finalement Lexie avec un sourire. Après tout, peut-être que ça ne serait pas si mal. Peut-être qu’elle était parano et qu’il n’y avait absolument aucun sous-entendu de la part de Jazz. Peut-être même qu’elle n’avait pas remarqué grand-chose puisque grandement occupée avec sa carrière. Ou plutôt sa double carrière. Parce que même si Lexie avait plus ou moins fait le silence radio, elle n’en suivait pas moins son actualité, certes de loin, mais tout de même. Et visiblement le cinéma semblait sourire aussi à la jeune prodige.

Les deux jeunes femmes se rendirent jusqu’au lieu désigné par Jazz où elles prirent place. Lexie se releva directement après, se rendant compte qu’il lui manquait quelque chose d’indispensable. D’un signe de main elle appela un serveur qui vint rapidement jusqu’à elle. « Deux vodkas limonades s’il te plait. » Une fois parti, la jeune Princesse se rassit à côté de la chanteuse. Elle devait l’avouer, Lexie était quelque peu mal à l’aise. Elle appréciait vraiment Jazz et n’aimait pas franchement cette situation où elle avait dû choisir un camp. Mais les choses étaient faites. « Alors, comment était Cannes ? » demanda-t-elle finalement, autant pour combler le blanc que par réel intérêt. Lexie y avait déjà été. Il y a quelques années maintenant, mais elle savait par expérience que chaque année était différente. Et puis, elle n’avait pu y assister cette année… Trop occupée avec ses conneries irlandaises et son voyage humanitaire en Afrique.

Et voilà les deux amies qui se rendaient dans le carré VIP sous l’œil curieux des autres clients du club. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ces deux-là ensemble. Et ça ferait parler c’était sûr. « C'était super, beaucoup de fêtes, beaucoup de personnalités. J'en suis revenue épuisée, mais avec un bon carnet. » Elle ne pouvait que la croire. De un, pour les fêtes et personnalités rencontrées. Les magazines en faisaient un assez bon résumé de manière générale, quoiqu’un peu répétitif. Pour ce qui était de son carnet, Lexie ne doutait pas des talents de Jazz pour obtenir ce qu’elle désirait. « J’imagine que le principal c’est d’en avoir obtenu un bon carnet. » commenta-t-elle avec un sourire sincère.  « Et toi, qu'est-ce que t'as fait ces derniers mois ? » Lexie ne put que remarquer le sous-entendu de son amie. Par gêne elle passa sa main sur son front. Autant par gêne vis-à-vis de toute cette histoire Kat/Ben/Jazz que par gêne de sa propre vie. Sa vie était un bordel son nom. Du moins la partie personnelle. Sa rupture avec William, sa fuite en Irlande où elle avait fait conneries sur conneries avant de refuir, pour se faire discrète, en Afrique avec comme excuse son habituel voyage humanitaire. Sans parler de cette grande dernière nouvelle qu’elle avait tût. Jusqu’à quand ? Ca restait la grande question. Parfois ça lui arrivait même d’oublier. Comme ce soir, en commandant ces verres, et puis parfois, des crises d’angoisses survenaient en se rendant compte qu’elle était des plus paumées. Elle n’avait encore dit à personne qu’elle était enceinte… Ni Soren, ni Nikolaï, ni Aladiah… et encore moins William. Elle pouvait largement cacher ses débuts de forme sous des vêtements légèrement amples… Mais ça ne durerait pas bien longtemps. Elle n’avait pu se résoudre à avorter, mais elle arrivait encore à moins à se décider comment l’annoncer. Elle secoua la tête, sortant de ses pensées pour reporter son attention sur Jazz. « Rupture avec William… » lacha-t-elle avec un sourire forcé avant d’attraper son verre et de le lever comme si elle trinquait à un quelconque évènement avant d’en boire une gorgée. Oh non, ce n’était définitivement pas le comportement à adopter, mais à l’heure actuelle, elle était tellement loin de réaliser et d’accepter pleinement son statut de femme enceinte. « Puis j’ai passé quelques temps en Irlande avec l’un de mes frères. J’aurais peut-être d’ailleurs dû m’abstenir » ajouta-t-elle en fronçant les sourcils. « Et direction l’Afrique pour plusieurs semaines… Mon habituel voyage humanitaire. Et j’ai fini à Bornéo, me ressourcer avant de revenir dans cette jungle » finit-elle en haussant les épaules. Portant de nouveau son verre à ses lèvres, elle le reposa ensuite, quelque peu nerveuse. Il était temps d’arrêter de tourner autour du pot, elle n’allait pas continuer comme ça toute la soirée. Elle s’intéressait réellement à la vie de Jazz, mais là tout de suite, ça servait plus de combleur de blanc que de réel intérêt. « Ecoute Jazz… Je crois que je te dois des excuses… et surtout des explications. Pour… enfin l’absence de nouvelles. Ma fuite au bout du monde est loin d’être la seule raison, et je crois qu’en fait ça serait la plus valable. » commença-t-elle en jouant distraitement avec son verre. « Je suis désolée d’avoir pris partie… peu importe que ça soit pour Kat. J’ai pris partie alors que j’étais loin de connaitre tous les détails. C’est pas plus le cas maintenant mais… bref. Je suis désolée. » C’était pas les meilleures excuses qu’on puisse trouvé, mais si Jazz connaissait assez Lexie, elle saurait que c’était sincère. Elle était loin de dire des choses qu’elle ne pensait pas.

I am THAT awesome hon' because I did. And the thing is... it was so much better here, in France than in Australia -just for that. Their vodka/lemonade was SO awful.

« Mh... C'est vrai, tu as vraiment pris parti sans savoir... » déclara finalement Jazz. Lexie n’était pas particulièrement à l’aise, mais lui avoir présenté des excuses, ou tout au moins avoir mis fin à ce silence radio la faisait se sentir un peu mieux. C’était au moins un début. « She's really starting to get on my nerves though... » La jeune fronça les sourcils. Elle tenta de se mettre à la place de Jazz quelques instants. Il était vrai que ce n’était pas aisé pour la jeune femme de se mettre dans sa peau ne connaissant pas les détails de l’histoire. Mais s’il s’avérait qu’effectivement, Jazz n’ait rien à se reprocher, elle pouvait aisément comprendre que le comportement de l’héritière puisse l’agacer. Lexie savait pertinemment que la chanteuse avait d’autres choses à gérer… A commencer par sa carrière. « Je comprends que ce soit ton amie depuis longtemps, mais... I really didn't do anything wrong, except offering a couch to a homeless friend... » [/color]commença son amie. « Écoute, j'ai pas envie qu'on soit plus en froid que ça, j'ai juste été... déçue de pas entendre parler de toi pendant si longtemps. » finit-elle par dire avec un léger sourire. « Tu sais… Elle est vraiment pas méchante… Kat’, je veux dire. Quand on la connait… Elle est juste… Protective avec Ben. Et hm un peu possessive. » commença-t-elle hésitante. Elle ne voulait pas donner l’impression de défendre l’héritière. « Enfin je dis ça parce que… Je suis un peu pareil avec Soren… » finit-elle en haussant les épaules avec un sourire désolé. « Je suis sure que vous pourriez vous entendre… » ajouta-t-elle, puis en voyant le regard de Jazz, elle sourit, presque amusée « un jour… lointain. » Pour être honnête, Lexie n’était pas sure de la relation qu’aurait été la leur même s’il n’y avait pas eu la petite affaire avec Kat’. Elle avait été tellement absorbée par ses problèmes, et surtout ceux de William, sa fuite en Irlande ainsi que celle en Afrique, qu’elle n’avait eu que peu de temps pour ses amis. C’est le genre de constat qu’elle faisait après coup, et elle le regrettait… Mais elle n’était pas franchement certaine que la chanteuse aurait eu beaucoup plus de nouvelles dans une situation moins… tendue. Enfin peut-être quelques sms, histoire de lui faire savoir qu’elle était toujours vivante. Quoique, peut-être lui aurait-elle dit qu’elle était enceinte… Au lieu d’être totalement paniquée et de le garder pour elle. « Encore une fois, je suis vraiment désolée Jazz. » dit-elle en posant son verre sur la table devant elle. Peut-être que Lexie s’était contenté des explications de Kat’ parce qu’elle partageait elle-même une relation fusionnelle avec l’un de ses frères : Soren. Elle savait pertinemment qu’elle réagissait de façon excessive et pas toujours justifiée lorsque ça en venait à lui. Et il le lui rendait bien. Il n’avait jamais vraiment approuvé sa relation avec William… D’abord pour une raison égoïste, à savoir que le tanzanien allait finir par l’éloigner de sa petite sœur, et ensuite parce qu’il avait toujours trouvé quelque chose de louche chez son ex copain. Peut-être à raison finalement. « En tout cas,  c’est vraiment gentil à toi d’avoir aidé Ben… » ajouta-t-elle sincèrement. « Et je suis désolée pour William & toi... » Le sourire de Lexie se dissipa quelque peu. « Ouais… Moi aussi. J’imagine que ceux sont des choses qui arrivent. » De toute façon elle avait vraiment le chic pour s’attirer les mecs qui ne pouvaient lui attirer que des problèmes. Pourtant, comme ça, il avait bien tout du gendre parfait ? Bon ok, peut-être pas selon les critères aristocratiques de sa mère… Mais beaucoup de mères… plus normales que la sienne auraient aimé l’avoir comme gendre. « J’me demande ce qui cloche chez moi des fois. Ou je sais pas… J’dois avoir un aimant pour mecs à problèmes ! » lacha-t-elle avant de soupirer.

« Ouais, clairement pas demain... »  Lexie ne put s’empêcher de rigoler à la remarque de son amie même si au fond, elle était persuadée, qu’en d’autres circonstances évidemment, les deux jeunes auraient réellement pu s’entendre.  « Et puis, je l'ai pas bouffé, son frère... C'est pas comme si je l'avais emmené en Enfer non plus... » Lexie se retint de faire une remarque… Comme quoi elle aurait plutôt envoyé au septième ciel plutôt que six pieds sous terre. « Oh puis je pense qu’il est loin de s’en plaindre… » lança-t-elle innocemment avant de rigoler légèrement.  Ca lui faisait d’ailleurs penser que ça faisait un moment qu’elle n’avait pas vu Ben. Ils avaient beaucoup de choses à rattraper. La présence du blondinet lui manquait… Son ami d’enfance, et l’une des meilleures oreilles attentives qu’elle connaissait.  Elle avait toujours eu cette habitude de se confier à lui étant petite, d’abord parce qu’il appartenait à a gente masculine et que c’était avec eux qu’elle s’entendait le mieux mais ensuite parce qu’il appartenait au même monde qu’elle, sachant ainsi ce qu’elle pouvait endurer.  « It's ok... mais le refais plus. Je te demande pas d'être dans mon camp, juste d'en avoir aucun... » La Princesse hôcha la tête en signe d’affirmation. Elle avait cette connerie une fois, on ne l’y prendrait plus, Jazz pouvait en être certaine.  « C'était normal... Il a répondu présent dès que je l'ai appelé, quand Gibs a été relâché, alors je lui renvoie l'ascenseur. Et puis, c'est temporaire. » répondit Jazz au fait d’avoir naturellement aidé Ben. Oh Lexie savait ce qu’était ces soi disant situations temporaires. Ca commençait comme ça avant d’être temporaire sur des années…  Elle en avait tout un tas d’exemples, mais si Ben se sentait bien chez la chanteuse, alors c’était le principal. « Lexie, c'est pas toi le problème. It's his loss ~ plus, being attracted to bad guys, c'est comme un truc prédéfini dans notre ADN. Tu trouveras un mec bien, j'en suis sûre. » La jeune femme ne put s’empêcher de rigoler. Il était en effet bien possible qu’être attiré par des bad guys était une chose ancrée dans l’ADN de la gente féminine. Il n’y avait en tout cas aucun doute sur la présence de ce gène chez la jeune femme.  D’abord Jax, son ex mari… Un officier de l’US Air Force aux origines irlandaises qu’elle avait rencontré à Belfast. Un mariage précipité… Aussi éclair que leur relation et leur divorce. Son côté bad boy en uniforme l’avait séduit… Sans parler de ses tendances casse-cou. Enfin ça c’était avant de prendre conscience de son impulsivité sur-prononcée. Puis il y avait ensuite eu quelques gars peu recommandables, avant d’arriver à Mister Borthwick qui, à voir, ne semblait pourtant pas rentrer dans cette catégorie. Comme quoi… il ne falait pas se fier aux apparences. « Ouais je sais bien… Enfin j’arrive pas à… Passer au dessus. » finit-elle par avouer. « C’est pas les mecs qui manquent mais ils me paraissent… fades. Gosh, je veux tellement pas ressembler à ses filles qui se morfondent pendant des mois à cause d’un mec… » ajouta-t-elle avec un demi sourire.  « Je peux te demander... ce qu'il s'est passé ? » Lexie grimaça à la question de son amie. Non pas qu’elle ne voulait pas lui répondre, mais même pour elle, les raisons en étaient encore obscures. Enfin tout n’était pas très… clair. « Un tas de mauvaises décisions et d’embrouilles dans la vie de monsieur… » commença-t-elle en fronçant les sourcils. « Il y a quelques mois, il a fini à l’hopital… Un gars contre qui il a joué, il y a quelques temps… Mauvais perdant apparemment. Enfin visiblement le genre de mecs qu’il ne vaut mieux pas fréquenter. Je sais que Will a toujours tout fait pour rester en dehors de son radar… Enfin bref, il l’a retrouvé, Will a fini à l’hôpital et… avec quelques soucis de mémoire. Alors entre le ‘vaut mieux qu’on se sépare pour ta sécurité’ et ‘j’me souviens pas de grands choses, j’ai que des flashs’ je dois t’avouer que je savais pas trop quoi faire ou quoi dire… » Cette histoire était des plus compliquées… Comme si sa vie n’était pas assez bordélique comme ça. Enfin elle ne pouvait pas vraiment le blâmer pour ses fréquentations puisqu’elle était comme lui. « Jazz… Le pire dans tout ça, c’est que je suis enceinte. » finit-elle par lacher avant de laisser échapper un long soupir. Voilà, c’était dit, et il était vrai qu’elle sentit comme un poids se libérer de sa poitrine. Elle ajouta cependant rapidement. « Ecoute, personne ne le sait… Ni ma famille, ni William… Je… J’y arrive pas. T’es la première à savoir. »

« Mh mh, ça lui fait du bien d'être un peu éloigné de tout ça... » Lexie ne put s’empêcher d’afficher un énorme sourire, signifiant « : oui oui, c’est ça, l’éloignement lui fait du bien, mais pas que. Maintenant que la tension était passée avec Jazz, la jeune russe ne se gênait pas pour taquiner son ami. Sans forcément trop insister, sachant tout de même que Ben était un sujet sensible. « Hm hm. Sans doute oui. » finit-elle par répondre avec une mine faussement innocente, sachant pertinemment que son amie ne devait pas se plaindre non plus de son invité surprise. Elle savait Ben particulièrement à l’aise avec son corps, tout comme elle savait qu’il avait pour habitude de se promener torse nu. Pour être honnête, ça n’avait jamais déplu à notre Princesse, même si ses sentiments vis-à-vis de l’héritier Smirnoff étaient totalement différents de ceux de son ami.

Lexie s’était mise à parler de son histoire avec William. Ou ex histoire. Elle devait avouer être un peu perdue. Pour être honnête, ça lui faisait du bien. Elle avait beau avoir voulu garder tout ça pour elle, taire cette rupture, et plus encore sa grosse, en parler avec Jazz a soulageait quelque peu. C’était comme un poids dont elle se débarrassait. Seulement, s’il y avait bien un truc qu’elle n’aimait pas, c’était se morfondre à cause d’un mec. Elle avait toujours eu dû mal avec ses filles croyant rencontrer le prince charmant à chaque nouvelle rencontre, mettant tous leurs espoirs dans leurs relations avant de croire que la fin du monde était arrivée une fois cette relation arrivée à sa fin. Et pourtant, elle devait bien avouer qu’aujourd’hui, comme beaucoup de ces derniers jours, elle en avait bien besoin. Peut-être que se plaindre de William, le dénigrer, et dire à qui voulait bien l’entendre ô combien leur relation était merveilleuse, pouvait améliorer son état. Ou peut-être pas. Enfin, elle n’en était pas à ce stade là non plus. « T'as le droit de te morfondre comme tu veux, ça fait pas de toi un stéréotype si ça te touche vraiment... Mais je suis sûre que ça va aller pour toi... T'es forte. » Lexie sourit sincèrement à son amie, touchée de sa soutien et de la foi qu’elle avait en elle face aux épreuves qu’elle pouvait rencontrer. En y réfléchissant, c’est vrai qu’elle en avait connu quelques-unes. Dont elle se serait volontiers bien passée. La mort de son père, suivi de sa fuite en Irlande pour se reprendre en main et échapper au contrôle de sa matriarche, son mariage, mais surtout son divorce avec Jackson, cet officier de l’US Air Force, sans parler de toutes les merdes dans lesquelles elle s’était fourrée avec ou sans l’aide de son frangin. La jolie russe lui répondit alors d’un sourire sincère, comme pour la remercier d’être là. C’est ce moment que choisit Lexie pour lâcher sa bombe. De toute façon, ça n’avait été qu’une question de temps. Cacher sa grossesse, ou plutôt l’ignorer et faire comme si elle n’existait pas pendant quatre mois commençaient à être lourd sur ses frêles épaules. « Tu es, oh... Depuis quand ? » « Depuis février, environ 5 mois. » souffla Lexie avant de préciser qu’elle apprécierait une certaine discrétion vis-à-vis de cet aveu. « Évidemment, tu peux compter sur ma discrétion... » Lexie gratifia son amie d’un sourire reconnaissant. Elle ne savait pas tellement, encore, comment l’annoncer à sa famille. A vrai dire, même si elle ne parlait que peu avec sa mère –de son propre chef, elle ne souhaitait que plus l’investir dans toutes leurs affaires- elle appréhendait fortement sa réaction. Pour la matriarche de la famille, tout devait se faire dans les règles de l’art, selon les traditions quoi. L’époque des tsars avait beau être révolue, elle croyait toujours avoir son mot à dire en ce qui concernait le choix amoureux de ses enfants. Et de manière plus insistante que n’importe quel autre parent. Il lui fallait un gendre des plus respectables, intelligent, mais pas trop non plus car il se devait de savoir où était sa place, agréable à regarder mais pas trop, il ne devait pas éclipser sa fille, mais surtout, il devait avoir un pédigrée. Et ça, Xenia savait qu’il était très peu probable de trouver mieux. Alors oui William était mignon, oui il était intelligent, mais non il ne descendait pas d’une famille noble, et ses quelques problèmes déplairaient sans doute à sa mère. Mais ce qui la chagrinerait encore plus serait leur rupture. Parce qu’il ne s’agirait pas de n’importe quel bambin, mais d’un héritier russe. Héritier de la noble famille qu’était es Romanov à l’époque des tsars, et héritier de la fortune que ses arrières arrières grands parents avaient fait fleurir pendant l’industrialisation. « Si tu as besoin de quoique ce soit... » « Merci… Vraiment. » lacha Lexie soulagée. Elle savait pertinemment que Jazz ne faisait pas référence à un aspect financier, mais plutôt d’une aide émotionnelle, d’un soutien amical, d’une épaule sur laquelle se reposer… Et elle lui était sincèrement reconnaissante pour ça.  « … Tu sais ce que tu vas faire ? » Un rire nerveux s’échappa de la bouche de la jolie russe. « Pas la moindre idée. Enfin, je le garde, c’est sûr. Mais au-delà de ça, j’en ai pas la moindre idée. Je sais qu’avec mon boulot, je pourrais bosser de chez moi sans problème. Je n’aurais qu’à sélectionner des contrats qui ne me demandent que peu de déplacement… » commencça-t-elle avant de réfléchir. A vrai dire, c’était la première fois qu’elle pensait sérieusement à l’impact que pourrait avoir sa grossesse sur son job. « Enfin ce n’est pas ça qui manque à New York. Mais je ne sais même pas comment l’annoncer à William. Pire encore à ma mère. » Le moment où Lexie était mal à l’aise face à son amie lui semblait désormais bien loin. Parler de ses problèmes qu’elle avait pris soin de garder sous silence lui pesaient bien plus que ce qu’elle n’avait voulu admettre.