Je ne savais pas pourquoi je l’avais appelée de nouveau. Après tout, pourquoi appeler une femme de joie si on n'avait aucune intention d’abuser de sa faiblesse – en effet, pour moi, une personne couchant avec une prostituée ne faisait qu’abuser de son besoin d’argent. Mais je m’ennuyais et avais envie de parler. Oui, de ma part, l’envie de parler était très étrange, en plus d’être rare. Mais pas ce soir en tout cas. Je n’avais pas envie d’appeler Mylo, mon meilleur ami, tout simplement parce qu’il ne comprendrait pas pourquoi je réagissais ainsi à la nouvelle. J’aurais pu appeler C’ian, une jeune femme qui avait sauvé la vie d’un chaton – et ne pouvait donc qu’être une bonne personne – surtout que je lui en avais déjà parlé brièvement, mais je sentais que j’allais beaucoup fumer ce soir, et depuis sa grosse quinte de toux, je n’osais plus fumer devant elle. Donc à qui en parler ? Mes parents ? Ils étaient déjà au courant et la seule solution de mon père avait été de pratiquer un test génétique. Mes animaux ? Après tout, mes chiens étaient dans la chambre d’hôtel en ce moment-même. Mais malheureusement, même si je savais qu’ils m’écouteraient, ils ne pourraient pas me conseiller. Je m’étais donc souvenu d’Azkadeliah, que j’avais alors croisé dans ce même hôtel, plusieurs semaines auparavant. Et sa présence m’avait été sympathique lors du dîner que je lui avais proposé. J’avais donc décidé de réitérer. Mes pensées furent coupées par un tapotement émanant de la porte. Je l’ouvrais, pour accueillir la jeune femme dans ma chambre. « Moi de même. Installez-vous, je vous en prie. » répondais-je en lui montrant la table où nous dinerions ce soir.

Peut-être que je devrais voir un psychologue, au final ? Après tout, ce que je comptais faire avec la jeune femme serait la même chose que ce que je ferais avec un psychologue. Sauf que ça me couterait trois fois moins cher, mais bon, ce n’était pas comme si ce dernier point comptait réellement à mes yeux. En même temps, aller voir un psychologue serait comme avouer que j’avais un problème, chose dont je n’étais pas prêt. Je savais bien que quelque chose n’allait pas avec moi, et que je n’étais pas dans la norme, comme tout le monde. Mais bon, de là à avouer que j’avais un problème, il y avait tout un monde ! Et puis, de toute façon, je n’avais pas appelé Azkadeliah pour parler de mes problèmes, mais simplement pour parler de Madison, mon fils … Parce que oui, il était bien mon fils, mon père ayant fait un test génétique pour en être sûr – à croire que la paranoïa était de famille. Et j’avais besoin d’en parler, tout simplement. « Oh vous savez, c’est un peu comme la dernière fois. Je ne savais pas vraiment qui appeler d’autre … » avouais-je, un peu honteusement. Après tout, elle pourrait penser que je n’avais pas de vie sociale, ce qui était faux. Okay, ma vie sociale n’était pas la plus remplie qui soit, mais elle n’était pas vide non plus. « C’est juste que j’aurais besoin de mettre un peu mes idées au clair. J’ai reçu une nouvelle importante, et je ne sais pas vraiment comment réagir … »

En regardant la jeune femme, je me demandais si j’avais bien fait de l’appeler. Non pas parce que j’avais peur de quelconques conséquences pour une fois – après tout, je pourrais sans problème porter plainte si elle me faisait du chantage ou autres, et je n’avais pas peur de perdre un procès – mais plutôt parce que me confier à une inconnue sur mes nouveaux problèmes familiaux me faisait bizarre. Je n’avais pas pour habitude de me confier – c’était le moins que l’on puisse dire – mais il fallait que ça sorte. Je ne savais juste pas si elle était la bonne personne à en parler. Mais bon, un avis extérieur sur la question ne pouvait pas me faire du mal, non ? « J’ai vu, merci beaucoup. » répondais-je en la remerciant de sa venue. Je lui donnais un menu que l’hôtel proposait, pour qu’elle puisse faire son choix. Mon repas – que je tentais végétalien pour une fois – était commandé depuis mon arrivée, ce que je voulais n’étant de toute façon pas sur la carte, puisque j’imagine pas assez commandé pour y paraître. Mais bon, c’était le point positif d’être une personnalité et d’avoir un portefeuille rempli : on ne me disait que très rarement non. « Je viens d’apprendre que j’ai un fils de cinq ans. Mon ex me l’a caché et a préféré rompre avec moi en apprenant sa grossesse, ne voulant pas me l’imposer. Et je ne sais pas si je dois lui en vouloir de me l’avoir caché pendant si longtemps, ou si je dois la remercier de me l’avoir dit. Et je ne sais pas vraiment quoi faire et encore moins si je serais un bon père. »

Si cela ne me semblait pas louche ? Apparemment, elle ne me connaissait pas. Tout me semblait louche, tout le temps. J’avais tendance – plus que tendance même – à ne voir que les points négatifs des choses et surtout à penser que les gens autour de moi me voulaient du mal ou comme moindre mal, n’étaient avec moi que pour des raisons intéressées. Mais bon, j’avais un fils, et c’était pour moi l’essentiel de la révélation. « Ah mais totalement. Elle n’est venue me le dire que parce qu’elle a besoin d’argent pour s’occuper de lui. Il est malade et a besoin de médicaments en attendant une greffe. Mais elle n’a pas d’assurance, ni d’argent, donc c’est la raison pour laquelle elle me l’a dit. Donc je sais bien que ce n’est pas gratuit. Comme tout le monde, elle est venue me voir parce qu’elle avait besoin de quelque chose … » répondais-je dans un petit rire ironique. C’était un peu l’histoire de ma vie en fait. Rares étaient les personnes qui s’intéressaient réellement à moi et ne voulaient pas quelque chose en retour. C’était d’ailleurs le but même de la visite de la femme de joie quand on y pensait. Je l’avais appelé pour parler, elle venait non pour moi, mais parce que je la payais ensuite. Mais au moins, il n’y avait pas de déçus ici, puisque nous sachions exactement à quoi nous en tenir. « Non, je n’y ai jamais vraiment pensé. En fait, je n’ai jamais pensé que je trouverais une personne qui voudrait bien de moi, mais vraiment de moi en entier, pas simplement mon statut ou mon argent. Donc je n’y ai jamais réellement pensé. Mais si ça m’effraie, c’est plus parce que je ne sais pas quoi faire et que j’ai peur d’être mauvais à ce rôle que peur d’avoir des enfants en général. »

J’eus un petit rire en entendant sa remarque. « Oui, c’est vrai qu’il y a pire comme croix à porter. » répondais-je en me passant la main sur les cheveux, gêné, avant de réfléchir à sa question. Est-ce que je voulais faire partie intégrante de sa vie ? Ce n’était pas que j’aimais particulièrement ma vie comme elle l’était, mais je n’aimais pas vraiment les changements en fait. J’aimais mon petit train train quotidien, m’occuper des animaux du refuge et des miens aussi. Je pensais même sauver des poules de l’abattoir pour avoir mes propres œufs, savoir d’où provenaient ceux-ci, et surtout, que les poules soient enfin bien traitées et qu’elles n’aillent pas à l’abattoir après avoir passé leur courte vie dans des conditions lamentables. Et autant je savais comment aider les animaux, autant les êtres humaines, surtout malades, je n’en avais aucune idée. Bien sûr, l’argent n’était pas un problème, et il aurait tous les soins médicaux dont il aurait besoin. Ce n’était même pas une question, c’était une certitude. Mais avoir une place dans sa vie ? « Je ne sais pas si je veux avoir une place dans sa vie en fait. Si je veux vraiment être son père. Parce que je ne sais pas si je serais bon à ce rôle. Vous dîtes que le simple fait que je me pose cette question veut dire que j’en serais forcément un bon, mais j’ai un caractère particulier et j’ai peur de le décevoir. Et puis je ne sais même pas si sa mère le veut ou si elle ne veut que mon argent pour le soigner. J’en sais rien du tout. » répondais-je avant de reprendre. « Et si je vous ai appelé, c’est justement pour avoir votre avis, donc je ne comprends pas pourquoi vous soulignez le fait d’avoir une faculté de raisonnement. »

« Je ne sais pas. C’est vrai qu’il faudrait peut-être que j’ai une conversation avec elle. Elle n’en a pas parlé lorsqu’elle me l’a annoncé. Elle m’a juste dit que j’avais un fils et qu’il était malade. Mais je me dis que si elle voulait que je sois dans sa vie pour autre chose que l’argent, elle n’aurait pas attendu cinq ans avant de me l’annoncer, non ? C’est même sa grossesse qui l’a fait rompre avec moi. Elle ne voulait pas que ça puisse nuire à ma famille apparemment. Mais bon, je pense que c’est plus une excuse, parce que comment aurait-elle pu le savoir sans m’en parler ? Surtout que si mon père a exigé un test génétique, ma mère a pleuré de joie à l’idée d’être grand-mère, donc je ne vois pas comment ils auraient pu mieux le prendre. » monologuais-je, avant de rougir à sa question. Je la surnommais en effet fille de joie. Je n’aimais pas le terme de prostituée, donc ne l’utilisais pas, mais je ne pensais pas à elle avec son prénom. Je passais ma main dans les cheveux, avant de me morde la lèvre inférieure de gêne. « C’est également parce que je ne vous connais pas assez pour penser à vous en tant qu’Azkadeliah. Mais après, je ne considère pas le terme fille de joie comme un mauvais terme, au contraire. Prostitué, en effet, je n’aime pas ce terme et je ne vous considère pas comme telle. Mais fille de joie, je ne sais pas … C’est un peu comme si je pensais à une psychologue en disant psychologue quoi … » répondais-je, en rougissant de plus belle tout en m’emmêlant dans mes explications.

« Surtout que vraiment, je ne vois pas ce qui aurait pu lui faire penser que je n’accepterais pas sa grossesse. Je me suis toujours vu avec une famille plus tard, donc j’aurais été un peu jeune, mais bon, je ne vois pas pourquoi elle aurait pu penser que cela aurait gêné ma famille ou que cela aurait pu nuire à mon futur. C’est également ça qui me gêne dans cette histoire. Avoir l’impression qu’elle se soit un peu joué de moi et que maintenant qu’elle a besoin d’argent, elle revient vers moi. Et pour Madison, ce que je me dis c’est qu’il n’a que cinq ans, donc il ne comprend pas forcément ce qui se passe je pense. Et donc il n’en souffre pas. Du moins je l’espère. » répondais-je le regard dans le vague, avant de lui demander si elle avait choisi ce qu’elle souhaitait diner pour pouvoir appeler le majordome de l’hôtel. « C’est surtout que dans mon esprit, ce n’est pas une insulte. Et si je ne vous respectais pas, j’aurais probablement couché avec vous la dernière fois que je vous ai appelé, puisqu’il me semble qu’à ce moment-là, cela débouchait par des relations sexuelles non ? Donc voilà, si je ne vous respectais pas, je l’aurais probablement fait. Et puis surtout, je ne vous aurais pas appelé aujourd’hui pour avoir un avis extérieur à ma situation. Cela veut donc dire que je respecte vos idées et votre façon de voir les choses aussi. » tentais-je difficilement de m’expliquer.

Je devais bien avouer que je ne voyais pas la différence. Si ses clients y mettaient le prix, cela se terminait par un acte sexuel. C’était bien la définition d’une fille de joie non ? De luxe peut-être, mais fille de joie quand même. Mais bon, si elle voulait s’appeler escorte qui faisait quelques petits extras des fois de temps en temps, ce n’était pas mon problème et elle pouvait bien se surnommer comme elle le souhaitait. « J’imagine que vous connaissez cela mieux que moi de toute façon. Je n’ai jamais eu de rapports sexuels avec une prostituée et cela ne m’intéresse absolument pas. Appelez-moi vieux jeu, mais le sexe pour le sexe, ce n’est pas vraiment mon truc … » répondais-je en me frottant les cheveux. Et puis c’était surtout que je trouvais le fait de vendre son corps contre de l’argent plutôt dégradant, et que je n’avais pas spécialement envie d’y contribuer. Bon, après le féminisme c’était que les femmes puissent faire ce qu’elles voulaient de leur corps non ? Donc après tout, si elles voulaient le vendre, ce serait peut-être un peu macho de le leur interdire. De toute façon, je n’étais pas pour l’interdiction non plus … « Je n’aime pas spécialement les non-dits et puis je ne vois pas pourquoi ce ne serait que moi qui parlerais de mes états d’âme. Ce n’est pas parce que je vous paye qu’ils sont plus importants que les vôtres. » répondais-je doucement, avant de reprendre sur mon fils. « Oui, c’est vrai qu’il faudrait que je vois avec sa mère déjà. Mais en même temps, ça me fait un peu peur. Que sa réponse soit oui ou non, je ne suis pas sûr de comment je le prendrais. »

« Heu non, moi j’aime le sexe … Juste je n’aime pas payer pour en avoir quoi … Ni les coups d’un soir … » répondais-je gêné. Après tout, je n’avais pas l’habitude de parler de ce sujet-là, et même si j’imaginais qu’Azkadeliah ne devait pas être gênée d’en parler, ce n’était pas mon cas. Mais bon, en même temps c’était la stricte vérité. J’étais peut-être vieux jeu – en tout cas par rapport aux autres de ma génération – mais je ne couchais pas sans sentiment. Pour moi, le sexe était un partage entre deux personnes, et donc quelque chose de très intime. Voire même la chose la plus intime. Autant dire que jamais je ne le ferais avec une inconnue, et qu’au contraire, il fallait que j’aie une totale confiance en la personne avec laquelle j’avais des relations sexuelles. Mais cela ne m’empêchait pas du tout d’aimer vraiment ça. « Je n’ai pas de petite amie. Et oui, il est vrai que je pourrais en parler à mes amis. Mais je sais pas, je me dis que vous avez un regard extérieur sur cette situation, ce qui n’est pas le cas de mes amis. » Je leur en avais déjà parlé d’ailleurs. Et à Kris, et à Bekah. En même temps, c’était quelque chose d’un peu compliqué à cacher à des personnes vivant chez moi. Mais bon, leur avis n’était pas objectif, il fallait bien l’avouer. Eux se concentraient beaucoup plus sur Calypso que sur Madison. « Faire semblant que vous êtes Calypso ? Hum … Oui, on pourrait en effet essayer ça. Au moins je me serais préparé lorsque je lui en parlerais réellement …  »

Heureusement, Askadeliah clôtura la discussion. Je n’aimais vraiment pas parler de sexe avec des personnes que je ne connaissais pas, même si cette personne était une ancienne fille de joie. Je savais bien qu’il était très contradictoire d’être gêné de lui parler de sexe alors que je lui confiais des choses sur un sujet qui était, selon moi, bien plus intime : mon fils et mes sentiments par rapport à l’annonce de son existence. Elle me proposait même de jouer à un jeu de rôle, où elle incarnerait la mère de mon fils, pour que je puisse m’entraîner à lui parler et surtout à lui demander quelle place j’aurais dans la vie de Madison. « Ok. Madison est dans la chambre en train de dormir, et je bois un café avec Calypso …  » répétais-je, en tentant de visualiser la chose. J’allais lui répondre quand le maître d’hôtel frappa à la porte pour apporter notre dîner. Il fallait bien se douter qu’il finirait par arriver. Après qu’il nous ai servi, je lui glissais un billet de cinquante dollars pour le remercier. Une fois qu’il fût parti, je tentai de me remettre dans la situation. « Oui, j’arrive bien à visualiser. » Je prenais une bouchée de mon dîner, tout en réfléchissant à ce que je pourrais bien lui dire. Prenant ma respiration pour tenter de calmer les battements de mon cœur – un peu trop rapide à mon goût – avant de commencer. « Je voulais savoir quel rôle tu voulais que j’aie dans la vie de Madison. Je sais bien que la raison pour laquelle tu m’as annoncé son existence, c’est parce qu’il est malade et que tu n’as pas d’assurance maladie ni d’argent pour pouvoir lui offrir les soins dont il a besoin. Mais est-ce que mon rôle dans sa vie n’est que financier, ou est-ce qu’il est également paternel ? Est-ce que tu veux qu’il m’appelle papa, ou seulement Ashley ? »

Je me demandais dans quoi j’avais bien pu entraîner Azkadeliah. Qu’est-ce qui m’avait pris de l’appeler pour lui demander de l’aide ? Elle devait probablement avoir ses propres problèmes en plus, et voilà que je l’enquiquinais avec les miens. Et le fait de la payer et de lui offrir le dîner en échange ne me faisait pas amoindrir ma gêne. Elle n’était pas psychologue ma parole ! Et voilà que je lui demandais d’en jouer le rôle. Mais je ne pouvais pas aller voir un psychologue. Cela me donnerait l’impression d’avoir un problème. Et puis je connaissais les psychologues. J’en avais vu une après mon enlèvement. Et je n’avais pas du tout aimé cela. Elle avait voulu que je lui parle de ce que j’avais ressenti pendant mon enlèvement. N’importe quoi … Et c’était donc pour ça que je ne voulais pas en voir un nouveau. Parce que je savais que si je le faisais, je devrais parler de mon enlèvement, encore et encore, parce que le psychologue penserait que c’était cela qui causait mes problèmes et que si j’en parlais, ils se régleraient plus facilement. Mais je savais que ce ne serait pas le cas et que jamais je n’arriverais à résoudre mes peurs. Et je n’en sortirais donc que plus déçu. Alors qu’avec Azkadeliah, je n’avais qu’à parler de ce qui n’allait pas en ce moment même, sans avoir à rentrer dans les détails non plus. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle réponde cela, et m’en trouvais tétanisé. J’avais espéré que dans le cadre de notre jeu de rôle, elle accepterait. Et le fait qu’elle dise non me glaça le sang. Que répondre à cela ? « Oui … Je comprends. C’est vrai qu’il est fragile et que ça risque de le perturber que de lui annoncer ça …  » commençais-je, avant de tenter quelque chose. « Mais est-ce qu’il ne se pose pas des questions sur qui est son père ? Il a cinq ans après tout … Et est-ce qu’il ne risque pas de t’en vouloir après, lorsqu’il découvrira que je suis son père ? Est-ce qu’il ne risque pas de nous en vouloir pour lui avoir menti ? Surtout que je pense qu’il le découvrira. Je ne l’ai pas vu beaucoup, mais de ce que j’en ai vu, il est très intelligent …  »

Pourquoi est-ce que je n’avais pas demandé à Rebekah de m’aider avec cette situation ? Elle était mon amie et une femme aussi. Elle était même probablement ma meilleure amie. Enfin pas exactement. Ce que je ressentais pour elle était différent de ce que je ressentais pour Kris par exemple … Mais en même temps, ce n’était pas de l’amour non plus. J’avais déjà été amoureux, et ce n’était pas ce que je ressentais pour Rebekah. Un sentiment fraternel peut-être ? J’étais fils unique, mais il était vrai que j’avais tendance à être hypra protecteur envers elle, un peu comme un grand frère pourrait l’être. Oui, peut-être que je la considérais comme ma sœur. Cela expliquerait pourquoi je m’inquiétais encore plus que d’habitude si elle ne répondait pas dans la minute à un sms ou à un coup de téléphone. Je m’inquiétais pour elle. Donc j’aurais pu lui demander cela. De faire un jeu de rôle, où elle jouerait Calypso. Et en plus, dans sa version, Calypso aurait probablement accepté directement, alors qu’avec Azkadeliah, je devais la convaincre d’accepter, et je peinais énormément. Cela aurait donc été bien plus facile avec Rebekah. Elle n’aurait pas voulu me peiner, et donc aurait accepté. Mais n’était-ce pas pour cela que j’avais fait appel à Azkadeliah justement ? Parce qu’elle avait une opinion extérieure à la situation ? Et puis, justement, elle me disait non – enfin, faisait dire non à Calypso – ce qui ferait que je serais paré à n’importe quelle situation finalement. Et donc j’aurais les arguments à lui sortir, puisque je me serais entraîné. « Qu’est-ce qui te fait dire que je me désintéresserais de lui ? Les deux seules fois où je l’ai vu, j’en suis tombé sous le charme donc je ne pense pas que je m’en désintéresserais, bien au contraire. Et puis je suis son père, et un homme d’honneur, donc je serais toujours là pour lui. Et je ne te demande pas d’en avoir la garde partagée. Je te demande simplement à avoir un rôle paternel avec lui. A le voir, et pas seulement à l’hôpital pour signer des chèques. Juste être avec lui. Je pourrais le garder quand tu travailles par exemple. Il pourrait venir avec moi au refuge et tu n’aurais pas besoin de payer une baby-sitter. Bref, je veux juste avoir la possibilité de passer du temps avec lui, et qu’il m’appelle papa. C’est tout. »