Pedro avait eu une longue journée, enfin, disons plutôt que les voyages en avion le claquait grandement, qu’il était vraiment fatigué de tout ça, mais il ne pouvait pas réellement se reposer, il ne voulait rien rater de sa vie à New York pour la simple et bonne raison qu’il était fatigué, se reposer, il pouvait le faire en Argentine, ses amis, les gens qu’il aimait avait le droit de l’avoir en pleine forme. Alors il mettait ce qu’il ressentait de côté, et il vivait comme si rien ne le fatiguait, il se levait la nuit pour bercer ses enfants et il se réveillait tôt le matin pour jouer avec eux et pour gâter Ambre, sa petite sœur, sa sœur de cœur.

Mais ce soir, il devait être réactif et surtout quelque peu responsable, depuis son départ en Argentine, il avait dû gérer son bar à distance, s’occuper de l’administratif uniquement, mais il fallait qu’il se rende sur le lieu, pour voir que rien ne s’effondrait de ses propres yeux. Il avait monté ce projet avec sa collocatrice Ambre, et il ne voulait pas que tout tombe en ruine par sa faute, il se sentirait vraiment trop coupable, il mit des habits assez simple, pris sa belle voiture et alla à son bar où il gara sa voiture à la place des VIP, quand il passa le vigile, il lui serra la main et lui fit l’accolade.

Son employé semblait heureux de le revoir et il lui tapota le dos de manière énergique. Quand il rentra alors dans sa boîte, la musique était plutôt dansante, Akshan était vraiment doué et Pedro était heureux de l’avoir engagé comme DJ. Il se dirigea vers le bar où il salua ses barmaids qui lui servirent aussi tôt un verre pour les retrouvailles. Les serveuses vinrent alors lui faire la bise les unes à la suite des autres et certaines danseuses aussi, enfin, celle qui étaient venues puisque les chanteurs et les musiciens n’étaient pas sensés se trouver ici aujourd’hui.

Pedro passa un moment dans son bureau, à faire du travail purement administratif, vérifier qu’il avait bien toutes les autorisations, que tout le monde était bien payé, que tout était bien réglé, et une fois qu’il fut rassurer, il ressortit de son bureau. La soirée était un peu plus avancée, les gens étaient un peu plus saouls aussi et ils se mouvaient avec d’autant plus d’énergie sur la musique qu’Akshan diffusait.

Un moment, Pedro vit une jeune femme lui foncer dessus et le regarder d’un sourire charmeur, il avait déjà vu ce genre de filles, et ça ne l’intéressait vraiment pas ce soir, elle paraissait en plus fort jeune et son état d’ébriété l’inquiéta, pourquoi avaient-ils servis une mineure ? Il regarda vers son bar mais ceux-ci étaient trop occupé à servir les verres que les serveuses distribuaient en échange de billets verts.

La jeune femme lui parla d’une voix aguicheuse et l’Argentin eut un sourire forcé pour la forme, et le plus poliment, avec son petit accent qui lui allait si bien, il commença à parler.


Pedro : Je suis vraiment désolé mademoiselle, mais vous êtes trop jeune et vous êtes saoule, et théoriquement, je devrais vous virer de ma boîte pour ne pas avoir de problèmes… mais je n’en ferais rien, mais oubliez l’alcool pour le reste de la soirée. En plus, je suis fiancé.

Pedro eut une sorte de sourire désolé pour la jeune femme mais il était très fier d’exposer une de ses bagues de fiançailles, il aimait ça, dire qu’il était fiancé, ça lui évitait pas mal de problèmes et c’était un moyen comme un autre d’éviter les filles un peu trop collante, au moins, grâce à ça, elles ne s’acharnaient plus sur lui.

En voyant l’état dans lequel c’était mis cette fille, Pedro se demandait toujours pourquoi la jeunesse exagérait toujours autant avec l’alcool, pourquoi la jeunesse devait toujours se mettre dans des états d’ébriété pour se sentir en vie. Enfin, lui savait pourquoi il avait viré alcoolique durant 4 ans, la mort de sa femme l’avait transformé, logique en un sens… mais cette nouvelle jeunesse ne faisait pas ça pour les mêmes raisons, et Pedro qui était un argentin pur souche et bien élevé dans le fond avait du mal à saisir cela chez les cultures d’Amérique du nord…

Et pourtant, en regardant bien la jeune femme, il retrouvait en elle des traits étrangers, voir latino, il se demanda même si elle n’était pas aussi originaire d’Argentine, mais il devait sans doute rêver… surtout qu’il ne lui semblait pas avoir entendu d’accent, enfin, il avait peut-être été inattentif un instant…

Pedro se sentait légèrement mal à l’aise dans cette conversation étrange… c’était sans doute l’alcool qui la rendait ainsi, mais cette fille lui faisait clairement du rentre dedans, ce n’était pas désagréable… mais cette fille devait avoir l’âge d’Ambre… en somme, ça pouvait être sa petite sœur et Pedro ne couchait pas avec des filles de moins de 21 ans… il allait avoir 27 ans, il préférait les femmes mûres, il avait passer l’âge du flirt en boîte et ce n’était plus ce qu’il recherchait en ce moment.

Il en avait marre de papillonner, il voulait se poser, avoir un peu plus de stabilité à ce niveau-là. Il était célibataire et père de 3 enfants, bientôt 4 même, il n’avait pas besoin de flirter plus, jouer au jeu de la séduction, c’était bien un temps, mais il voulait devenir responsable, et les changements devaient s’opérer. Et il avait une fille en tête, et il ne voulait certainement pas tout gâcher pour une histoire qui ne mènerait nulle part de toute façon.

« Fiancé mais pas marié »… il la regarda choqué un instant… le mariage était primordiale pour Pedro, c’était vraiment un truc géniale et son grand-père lui avait appris les valeurs sur lesquelles reposaient les institutions du mariage et Pedro les respectaient ces valeurs ! Pour lui, fiancé ne signifiait pas qu’il pouvait encore douter, hésiter et se rétracter. Fiancé signifiait qu’il s’engageait envers une personne jusqu’au mariage. Qu’il lui était déjà fidèle, pas qu’il se promettait de l’être un jour ! Oui, Pedro était vieux jeu, il l’avait toujours été et il le serait toujours. Et il espérait que ses fils aussi le seraient. Peut-être pas autant que lui, mais qu’il respecteraient au moins les valeurs du mariage une fois engagé. Quand elle parla de l’enterrement de vie de jeune homme… Pedro eut un flash qui le fit rougir… Nelly et sa danse… il secoua la tête pour chasser cette image et il eut un rire nerveux et il se gratta le cou de l’index.


Pedro : Je suis flâtté, sincèrement, mais je ne suis vraiment pas intéressé… je suis fiancé, amoureux et fidèle et je ne suis pas aussi jeune que ça vous savez… j’ai trois adorables enfants et je suis un homme responsable… vous devriez chercher auprès de véritable jeune homme, moi je ne suis pas de ceux-là…

Les autres tentatives de séductions de la brune le mirent encore plus mal à l’aise, il avait envie de partir, mais la pitié le fit rester… son côté « chevalier servant toujours là pour vous servir et vous aider », il ne voulait pas laisser la jeune fille entouré de garçons avec de moins bonnes intentions que lui, il ne savait pas pourquoi la jeune fille était ainsi, si ça se mettait, elle n’était pas comme d’habitude, elle avait peut-être essuyé une rupture difficile et elle essayait de se prouver qu’elle était charmante ou autre…


Pedro : Vous devriez rentrer chez vous vous savez… au lieu de chercher quelqu’un d’autres, si vous avez besoin de parler de vos problèmes…

Le brun eut une petite moue de pitié et il se passa à son tour la main dans les cheveux mais pas dans un geste de séduction pour sa part…

Je regardais avec une air d'enfant, un enfant qui avait bu certes, mais un enfant un peu vexé. Cet homme avait une famille et je ne trouvais pas ça très sympa pour moi. J'étais un peu égoïste mais aussi, pas dans mon état normale. Je pris le verre sur le bar et l'avala d'une traite, le jeune homme voulu m'y en empêcher mais j'avais été trop rapide. Tout son baratin me donnait mal au ventre. Oh non pas que je pensais qu'il mentait, mais il parlait trop. Au moment où il m'avait dit fiancé et amoureux, j'avais laissé tomber, il valait mieux, de plus c'était le patron de cette boîte et je ne voulais pas vraiment avoir de problème. Son visage se transforma et un nouveau petit discours me fit froncer les sourcils. Je l'avais certes mit mal à l'aise, mais je ne voulais absolument pas de sa pitié. Je bougeais le bras comme pour me dégager d'une emprise qu'il n'avait cependant pas sur moi. Une autre moue d'enfant vexé et je le regardais dans les yeux

- Je ne veux pas de votre pitié! Ça se voit dans votre regard, vous avez pitié de moi. Je n'en ai pas besoin.

J'avais eu ma dose de pitié pendant presque vingt ans de mon existence. Mon père n'avait jamais vraiment été là et pour moi, il envoyé de l'argent à ma mère plus par pitié que par responsabilité. Alors voir la pitié des gens à mon égard m'exaspérait. Je ne voulais pas être pathétique, je n'étais pas pitoyable. agaçante peut-être, mais pitoyable certainement pas.

- Je sais même plus où j'habite...

Bon, là j'avoue, c'était pitoyable, mais je ne voulais pas qu'on me regarde avec pitié. Je m'assis sur le tabouret en baissant la tête presque honteuse. Je pourrais même rester là à ne rien faire, ça ne le dérangerait même pas, je dessaoule dans son bar en le laissant tranquille, il n'aurait rien à redire. Je le regardais ensuite, honteuse avec un air de détresse tout de même. Rentrer chez moi, c'était une tâche bien difficile. Parler de mes problèmes? Pas vraiment la force et puis de quel problèmes parlait-il. J'avais eu une sale journée c'est tout.

Pedro sentit son coeur se serrer, cette jeune fille/femme, il ne savait pas lui donner d'âge approximatif, lui faisait pitié... ou non, pas tout à fait, elle touchait son coeur pour une raison qu'il ne comprenait pas. Mais elle lui semblait familière en même temps... il ne comprenait vraiment pas d'où venait ce sentiment en tout cas. Elle tenta de se dégager d'une emprise qu'il n'avait pas sur elle. Puis elle porta ses grands yeux bruns boudeurs sur Pedro... où avait-il déjà vu ses yeux ? Il lui semblait tellement familier... mais ce n'était peut-être que son imagination. Sur cette dernière pensée, il secoua la tête et eut une sorte de sourire désolé. Elle semblait abattue mais tout de même pleine d'un certain orgueil, il eut un sourire en coin, il n'avait pu s'empêcher de penser à Kostos à cette pensée.


Pedro : Je n'ai pas vraiment pitié de vous, je me demande juste pourquoi vous vous êtes mis dans un état d'ébriété aussi avancé... ce n'est pas dans l'alcool qu'on peut noyer ses problèmes vous savez...

Et Pedro savait parfaitement de quoi il parlait en disant ça. Il avait été alcoolique à la mort de sa femme... il avait eu beaucoup de mal à s'en remettre... et il n'avait plus jamais été le même homme après cet événement. Cela dit, c'était toutes les épreuves par lesquelles il était passé qui avait construit l'homme qu'il était aujourd'hui. Du coup, il ne pouvait pas complètement regretter... Après tout, à présent, il était heureux. Il avait des enfants adorables, et les "femmes de sa vie" étaient incroyables et Pedro adorait les gâter. Parce qu'elles l'avaient sorti de son petit monde bien égoïste.

Depuis, il ne buvait plus autant, il ne ressentait plus le besoin d'oublier en buvant. Il ne ressentait plus non plus le besoin d'être saoul pour se sentir vivant. L'alcool était rangé dans son placard et il n'en abusait plus. ça n'avait pas été facile à la base. Mais il ne voulait certainement pas être un père alcoolique, ses enfants méritaient mieux. Ils méritaient un père responsable. Pedro avait eu un père... un père absent, toujours au travail, rarement là pour lui... ça avait été pareil pour sa mère dans le fond. Le brun avait même été élevé par son grand-père jusqu'à ses 7 ans... du coup, il ne voulait pas du tout être ainsi, il en avait tellement souffert, il en avait tellement bavé qu'il ne voulait pas refaire vivre ça à ses enfants. ça avait été dur pour lui, car petit, il était persuadé que son père le détestait, alors que ce n'était pas tellement le cas... il se sentait juste trop jeune pour l'assumer... enfin, heureusement, à présent, ça allait mieux entre eux. C'était en étant adulte son père, sa mère et lui-même qu'ils avaient enfin pu avoir des liens familiaux normaux... ça faisait du bien à Pedro... mais ça avait cruellement manqué à son enfance.

L'argentin se concentra sur les paroles de la brune et parce qu'il était latino et donc très tactile, il déposa une main compatissante sur son épaule. Que pouvait-il faire ? Il ne pouvait pas ramener une jeune femme bourrée chez lui... ce n'était pas sérieux. Mais il ne pouvait pas non plus la laisser là complètement désespérée et seule...


Pedro : Si vous voulez, je peux vous payer une chambre d'hôtel... je n'aime pas du tout vous savoir ici, il y a pleins de gars avec des pensées douteuses... et vous êtes jeunes et vous avez l'air d'être une fille adorable... ne vous rabaissez pas à ce genre de chose...

Et là, le brun cala... il ne savait même pas son prénom. Il ouvrit la bouche, la referma un instant et eut une sorte de sourire gêné.


Pedro : Je m'appelle Pedro. Pedro De la Vega... et vous, vous êtes ?

Le brun eut une sorte de sourire compatissant et bienveillant, il préférait agir comme une sorte de chevalier plutôt que comme un trouduc avec cette jeune femme.

Pourquoi était-il si gentil avec moi ? Je le regardais et il me parlait. Il n’avait pas pitié de moi mais il se posait des questions. J’étais tombé sur un homme respectable. Bah tiens, c’est bien ma veine, quand j’en cherche un, je ne le trouve pas et quand je ne demande pas à en trouver, il me tombe dessus ! Mais quelques parts, j’étais soulagée d’être tombée sur lui. Qui sait si j’avais bu un verre de plus ce qu’il aurait pu m’arriver. Lorsque je posa mon regard sur lui, il parut dans les nuages et secoua légèrement la tête pour m’adresser un sourire désolé. Pourquoi était-il désolé ? Il n’avait rien fait, un Homme à le droit de penser à ce que je sache, la nature lui a pourvu d’un cerveau, c’est bien qu’il s’en serve, on ne va pas lui en vouloir parce que qu’il pense, justement, pour une fois qu’un homme pense… Et il me parla à nouveau de problèmes. Mais s’il était tellement accroché aux problèmes, qu’il ait voir un psy non de Dieu ! J’en ai pas de problème, pourquoi est-ce qu’il m’en cherche ? Je le regardais en fronçant les sourcils

- Pourquoi vouloir à tout prix m’associer à un problème. J’ai eu une journée de ce qu’on peut appeler de MERDE. Essayer vous de trouvez un cochon d’Inde identique que celui du film Mission G. Bah quand vos enfants viendront vous le demander…Surtout ne pensez pas à moi, parce que j’en ai marre de briser des enfants en leur disant que le cochon d’Inde de Mission G il existe que dans Mission G !

Ça pour une journée de merde, j’en avais eu une. Quand est-ce que les gens comprendront enfin que le monde dans lequel nous vivons n’est pas tout rose et en barbe à papa. Le pire ce sont les parents des gosses qui vous font un sourire désolé et qui vous glissent discrètement un petit « Il n’y a vraiment pas un cochon d’Inde qui pourrait lui ressembler ». Savent-ils au moins combien de fois j’entends ça en une journée. Et encore, je sens que je vais avoir beaucoup de travaille avec l’arrivé du film Comme Chien et Chat 2 ! Encore, je n’ai pas eu le coup du Chihuahua de Beverly Hills, là je crois que je péterais les plombs. C’est alors qu’après mon aveu, il posa une main sur mon épaule. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, je ne savais pas où j’habitais, je ne pouvais pas rentrer chez lui, il avait des enfants et une fiancée ! Que voulez –vous qu’il fasse. Je levais les mains pour lui montrer qu’il n’y avait pas de solutions, juste me laisser cuver ici, je trouverais bien un endroit où on ne me piétinera pas.

Mais enfin pourquoi était-il adorable. Il voulait me payer une chambre d’hôtel. Il m’a dit que j’étais adorable, mais moi je veux juste dormir. Bon, s’il y tient temps. Qu’il me paye la chambre d’hôtel mais je n’aime pas du tout ça

- J’aime pas user de l’argent des gens. Mais c’est bien gentil à toi..euh a vous.

Je le regardais en faisait un demi sourire et il se présenta. Pedro. Pedro De la Vega. J’eus un rire incontrôlé. Il s’appelait comme moi ! De La Vega ! Youhouuu. Oula, attendez. Il s’appelait De La Vega. Serait-ce possible alors qu’il connaisse mon père qui n’avait jamais été présent, mais que je voulais tout de même voir, une seule et unique fois. Je m’arrêtais de bouger, de parler, même mon rythme cardiaque c’était d’un coup arrêter pour reprendre sur les chapeaux de roues. Je le regardais d’un air un peu terrorisée. Il fallait que je parte maintenant. Je venais de prendre peur. S’il s’appelait bien De La Vega et si part hasard il connaissait mon père, alors je devais partir, même ne plus jamais le revoir parce que j’avais honte, honte de me montrer dans un pareil état.

- Je..Il faut que je m’en aille…

Je cherchais rapidement de l’argent dans mon porte-feuille. J’avais assez de fric pour me payer un motel miteux, il n’avait pas besoin de me louer une chambre ce soir, jamais même.

- Je..je ferais mieux d’appeler un taxi. Mais merci, merci beaucoup de votre soutien mais non, j’en ai pas besoin, je vais me débrouiller.

Pedro dû se retenir de rire. La colère de la jeune femme était visible, et il était clair qu'elle ne voulait pas être associée à un problème... cela dit, il y avait une chose de sûre. Les paroles qu'elle employait avait donné envie de sourire à Pedro. Mission G... il la plaignait sincèrement. L'argentin adorait les enfants et les animaux; mais il n'avait jamais été confronté aux problèmes du : "Papa, je veux le même animal que dans ce dessin-animé!" Bon, le fait que Diego soit sage comme une image, que Sofia et Sirius ne sachent pas encore parler et que James ne soit pas né encore devait aussi jouer...

Son coeur se gonfla à la pensé de ses enfants comme à chaque fois. Il n'avait qu'une hâte, les voir grandir, les voir évoluer, les voir devenir des enfants, puis des adolescents et enfin des adultes. Il avait envie de les accompagner dans chaque stade de leur existence. C'était un papa poule en somme, et il était parfaitement conscient qu'il allait les pourrir et les gâter à fond... à vrai dire, il savait qu'il allait être le genre de père à réaliser chacun de leur caprice sans même se poser de questions... tout le contraire de son père dans le fond... son père qui n'avait jamais vraiment sû s'occuper de lui, qui avait préféré relégué ce rôle à son paternel (le grand-père de Pedro). C'est pour cela que la complicité entre Don Diego De la Vega, patriarche de la famille et son petit-fils avaient toujours été plus forte qu'entre Pedro et Alejandro, son père.

Mais Pedro avait toujours eu cet instinct paternel, depuis tout jeune. Juste sa relation avec Nelly le prouvait, il la voyait comme sa petite soeur. Celle qu'il n'avait jamais pu avoir. Celle qu'il devait protéger des problèmes et des autres garçons. Il l'avait choyée, consolée, rassurée, parce qu'il avait estimé que c'était son rôle de "grand frère de coeur" et comme il le prenait au sérieux... il faisait attention. Quand il proposa à la femme de lui payer une chambre d'hôtel, c'était sans aucune mauvais intention.

De toute façon, l'argent, il en avait des tonnes. Être le seul héritier De la Vega aidait à remplir son compte en banque. Plus les recettes de l'Awesome qui rajoutait quelques 0 au compte déjà bien garni de l'héritier argentin.


Pedro : Ne vous en faites pas pour l'argent. Je suis un dépensier de tout façon... et ça ne risque pas de mettre mon compte à sec... J'ai de quoi tenir.

Il fit un signe de main vers le bar, pour signifier qu'il lui appartenait, elle n'avait pas besoin de savoir qu'il était un héritier. Le comportement des gens changeaient toujours à cette annonce, même si cette jeune femme-là ne semblait pas du tout vénal.

Cela dit, sa réaction quand il se présenta le laissa pantois. Il ne comprenait vraiment pas... avait-il dit ou fait quelques choses de mal? Il écarquilla les yeux en la voyant fuir devant ses yeux bleus. Pourquoi? Et la nature curieuse de l'homme repris le pas sur l'incompréhension du moment et il partit à sa suite. Il la retrouva dehors, elle était toute tremblante... mais pas de froid... de peur.... elle connaissait son nom de famille. Cette évidence le frappa... mais pourquoi? Où? Pourquoi cette peur? Pourquoi cette fuite?

Il l'attrapa par le bras et il l'observa de haut en bas. Son instinct lui disait de fuir, son instinct lui disait de ne pas rester, que dans le fond il ne voulait pas savoir... mais Pedro avait toujours défié ses intuitions... et il ne comptait pas arrêter.


Pedro : Vous me connaissez? Qui êtes-vous?

Et il n'allait pas la laisser partir sans savoir. Il trouvait injuste qu'elle en sache plus sur lui qu'elle ne le laissait paraître alors que lui ignorait tout d'elle.

Un seul nom avait tout changé. Le mien, mais, aussi, le sien. Oui. Le nom de De la Vega m’avait fait prendre mes jambes à mon coup, comme si une force inexplicable me poussait à m’en aller. J’avais cette peur en moi, cette peur de rejet. Et s’il connaissait mon père, s’il faisait partie de la grande famille De la Vega. J’en avais si peur, car après tout, je ne portais que le nom de cet homme, je n’étais peut-être pas comme eux.

Ma panique ne se fit pas discrète puisque Pedro, tel était son nom, pris de curiosité, se mit alors à ma poursuite, m’attrapant par le bras avant de me poser deux petites questions, pourtant simples, mais auxquelles j’avais peur de répondre.

La première. Si je le connaissais. Non. Son visage était loin de m’être familier pourtant, j’avais eu cette confiance de m’approcher de lui pour le séduire. Je ne connaissais que son nom de famille. J’en avais peur, j’en étais réticente. Mais après tout, combien y a-t-il de De La Vega dans le monde. C’était peut-être, tout simplement, une coïncidence. Mais si, par chance, ou malchance, il s’avérait qu’il soit bien de ma famille, alors je préférais fuir, abandonnant alors ma bonne résolution de trouver mon père. Une chose était certaine, il ne pouvait pas être mon père, il était beaucoup trop jeune.

La deuxième question était mon identité. Qui j’étais. J’étais Milena Aleani De La Vega, je venais d’argentine. Mon père n’avait été là que par virement bancaire, ma mère m’avait levée seule. Et j’étais venue à New-York pour des recherches et pour avoir une vie meilleure. Voilà qui j’étais. Mais, une fois encore, j’avais si peur de le dire. Qu’allait être sa réaction.

- Milena…. Bafouillais-je difficilement….Milena, De la Vega.

Il allait surement me prendre pour une folle. Je regrettais déjà très amèrement mes paroles. Cet homme allait surement croire que je me payais de sa tête alors que je ne faisais que dire la vérité. Tremblant comme une feuille. J’étais Milena De La Vega, et je ressemblais à l’une de ses petites voleuses de métro. Si ça se trouvais, il allait me prendre pour l’une d’elle tellement j’étais pathétique à cet instant.

Il y a des surprises auxquelles on ne s'attend jamais. Et Pedro en prenait conscience à l'instant. Cette jeune fille avait son nom de famille ! C'était juste vraiment drôle comme le destin semblait jouer de sa personne. Cela dit, il se rappela la réaction bizarre de la jeune femme lorsqu'elle avait pris conscience de son nom. Elle avait pris la fuite... c'était vraiment étrange quand il y repensait. Il se montra sur la défensive, se rappelant qu'après tout elle lui avait semblé familière un moment...

Ce serait assez fou qu'elle soit de sa famille ? Non ? Pedro sentit son ventre se tordre à cette pensée... et si ? Il chercha dans sa mémoire, il n'avait pas d'oncles et de tantes du côté de son père. Les seuls autres personnes à porter son nom de famille en Argentine était surtout des frères de son grand-père ainsi que leurs enfants. Mais Pedro avait grandi avec, il les connaissait tous... puis, un noeud se forme, il se rappela un jour une sale histoire pour sa famille. Un de ses oncles avait mis son amante enceinte... et son grand-père comme patriarche de la famille avait décidé de cacher l'enfant chez des membres éloigné... est-ce que c'était possible que cette fille soit... ça... une enfant... Pedro ne trouva pas de mot, il baissa alors les yeux, un seul mot convenait à cette situation... les "bâtards"... Pedro grimaça et secoua la tête, jamais il n'emploierait ce mot, c'était juste... affreux ! Enfin, c'était vraiment peu... digne, classe, peu lui.

Puis le brun secoua la tête, il se faisait des films, il n'était pas possible autrement. Enfin, voyons, combien de chance sur 1000 avait-il de tomber réellement sur un membre de sa famille éloignée ? Il y avait d'autres De la Vega, de part le monde, ce n'était pas un nom si peu répandu que ça après tout ! Il sourit et pouffa devant sa bêtise, il regardait trop de film ! C'était ça, c'était tout !

Mais le sentiment de malaise ne disparaissait pas pour autant. Il décida de se racler la gorge, la jeune femme était toujours aussi mal à l'aise et il l'avait tout de même poursuivi, il devait s'excuser de son comportement... déplacé, mais il avait été tellement surpris pour le coup qu'il était parti à sa poursuite avant de l'avoir enregistré dans son cerveau.


Pedro : C'est un joli prénom, sourit gentiment Pedro, il ne voulait pas passer pour un pervers non plus. C'est une sacré coïncidence en tout cas ! Et d'où venez-vous exactement ?

Sa question était très polie, il essayait d'être galant, son grand-père l'aurait tellement sermonné pour avoir osé tenir une femme de la sorte. Il était tellement confus et honteux à présent qu'il pouvait clairement réfléchir à sa précédente action.

J'étais surprise de la manière à laquelle Pedro était calme à l'annonce de cette nouvelle. Je pense qu'il était beaucoup plus posé que moi et ne se prenait pas vraiment la tête. Il était d'un calme que je trouvais presque fascinant alors que je tremblais toujours comme une feuille après lui avoir seulement donné mon nom.

Il y avait peu de chance pour que Pedro soit un membre de ma famille, mais j'avais toujours autant peur. C'était toujours très angoissant des situations pareilles. Mais je devais avouer que si cela venait à être réel, s'il s'avérait que Pedro soit véritablement un membre de ma famille, j'étais légèrement rassuré car il faisait preuve d'une extrême bonté envers moi alors qu'il me connaissait à peine.

Il était très poli. Lorsqu'il me demanda d'où je venais, je souris en prenant un peu confiance en moi. J'étais encore un peu ivre mais je savais que je pouvais lui dire, ce n'était pas comme s'il allait fouiller dans ma vie après cette révélation, je sentais que je pouvais parler avec lui calmement.

- Buenos Aires. Je suis née en Argentine.

Mais je ne voyais pas pourquoi, j'étais la seule à répondre aux questions. Moi aussi j'avais envie de parler, mais j'en étais incapable, comme si la vérité me faisait peur, et bien évidement, la vérité me faisait peur, c'était une affirmation que je pouvais bien entendu pas contredire. Je levais le regard vers lui et remarquais à quel point il était grand, ou était-ce moi qui était trop petite pour mon age.

- et vous?.

D'un seul coup, je me sentais presque trop curieuse. J'avais cette impression de parler trop alors que je ne parlais pas du tout. Une simple parole et j'avais l'impression de l'avoir écroulé sous les questions.

Pedro ne s'attendait pas à ça. A tout sauf à ça. Buenos Aires ? Il cligna des yeux. Son coeur se mit à battre plus vite, il hyperventila. C'était impossible, inconcevable ! Sa famille, ils étaient les seuls De la Vega de la capitale, tous les autres vivants dans des lieux un peu éloigné ou reculé ce qui faisait que...

Son père ? Il baissa le regard. Etait-ce possible ? Se pouvait-il que ses parents n'étaient pas aussi fidèle que prévu... le brun avait le regard perdu, il était plongé dans ses souvenirs d'enfance. Il revoyait son père et sa mère, les visualisait et... ils étaient ensemble, beaux, élégants, ils dégageaient du respect, de la richesse... mais pas cette harmonie qu'ils avaient aujourd'hui... il y avait cette distance entre eux, indescriptible. Pourquoi ? Pedro ne s'était jamais interrogé là-dessus, il n'avait jamais remis en question la relation de ses parents. Avant de se souvenir... le jour de son mariage, les confessions de son père. L'Argentin avait effacé les paroles de son paternel pour son bien... son père l'aimait mais il vivait avec sa mère par obligation... c'était ce qui était ressorti de leur conversation à tous les deux.

Pedro regarda avidement cette brune, il essayait de retrouver en elle les traits de son père, peut-être qu'elle mentait, peut-être qu'elle était là pour... pour le déstabiliser ou... ou... il ne savait pas. Mais en tout cas, la manœuvre était plus que réussie. Et là il le vit, dans sa façon timide de sourire. C'était lui. Le sourire de son père... d'où le sentiment de familiarité qui l'avait habité quand il l'avait rencontré... oui, il l'avait tout de suite reconnue... inconsciemment, il ne l'avait juste pas immédiatement accepté. Il baissa le regard, serra les poings, il voulait rentrer chez lui, sonner à son père et lui parler. L'engueuler, lui... pourquoi ? Était-elle... sa soeur ?

Son coeur se serra encore plus profondément à cette pensée et un air blessé se marqua sur son visage... une soeur... une famille. Il avait toujours voulu une petite soeur ou un petit frère, pour être moins seul, pour avoir quelqu'un sur qui veiller... il avait toujours eu ce besoin qu'il avait d'abord su exprimer avec Nelly... et puis actuellement avec Ambre. Sentir qu'il faisait part d'une famille, qu'on comptait sur lui, qu'il pouvait veiller sur quelqu'un, surveiller les arrières de quelqu'un, il en avait toujours rêvé, n'ayant jamais pu être proche de ses parents, il avait voulu un frère ou une soeur pour avoir une intimité, quelque chose à partager. Être lié par le sang avec quelqu'un et là... se tenait sans doute sa soeur... quel âge avait-elle encore ? Puis il se rendit compte qu'il devait parler aussi.


Pedro : Je suis aussi Argentin. Buenos Aires. Fils d'Alejandro De la Vega. Mais tu dois déjà connaitre, non ?

Le ton était un peu ironique, cassant, mordant. Il se fustigea, ce n'était pas de sa faute à elle, elle était innocente dans cette histoire de fou. Il inspira profondément.


Pedro : Je... pardon. Je n'aurais pas dû parler aussi sechement. Est-ce qu'on peut parler... seul à seul ? Ailleurs que dans la rue ? J'aimerais comprendre...

Et c'était vrai, plus que tout, Pedro voulait comprendre, mais il voulait aussi faire connaissance de celle qui s'avérait, contre toute attente, être sa soeur. Sa petite soeur.

Les informations venaient lentement au coeur de Pedro. Une soeur. Il allait définitivement devoir parler avec son père. Mais d'abord avec elle. Qui était-elle exactement ? Puis il fronça les sourcils. Que faisait-elle bourrée dans une boîte de nuit d'abord ? Il désapprouva d'autant plus son comportement. Elle ne pouvait pas, trop jeune, elle n'était pas encore responsable !

Puis ses pensées lui firent réaliser qu'il réfléchissait déjà en grand frère. Il eut une sorte de sourire timide sur les lèvres. Quand elle parla de leur père, elle bugua sur le prénom de l'homme. Pedro était curieux, jusqu'où le connaissait-elle ? Où avait-elle grandi ? Avec qui ? Avait-elle d'autres frères et soeurs ? Et surtout, que faisait-elle à New York ? Le brun rigola à la pensée qu'il aurait pu rencontrer sa petite soeur à Buenos Aires pour la première fois mais le destin en avait voulu autrement. Quand ils retournèrent à l'Awesome dans un local plus administratif et imperméable aux sons, il y eu d'abord un silence mal à l'aise coupé par Milena. Sa question était si vaste. Idéalement, il aurait voulu tout savoir. Mais c'était peut-être beaucoup. Puis rien n'obligeait la jeune femme à tout lui raconter ou à s'ouvrir aussi facilement à lui.

Oui, ils étaient reliés... certes... mais ils ne le savaient pas avant aujourd'hui. Leur lien fraternel n'était même pas encore tissé... Pedro inspira un grand coup avant de se lancer. Mais Milena parla l'interrompant. Il garda le silence et eut une sorte de sourire.


Pedro : Nous sommes les seuls De la Vega de la capitale. Mes grand-oncles habitent plus à l'écart, dans d'autres régions. Et comme tu ne peux pas être la fille de mon grand-père... il ne reste que mon... notre père. Alejandro De la Vega.

Pour le brun, même si c'était difficile à avaler, c'était la seule solution possible. Et dans le fond, Milena devait en être consciente... c'était juste que ce qu'il se passait était tout simplement énorme ! Personne ne pouvait s'y attendre. Elle était touchante à sa façon, elle parlait beaucoup, mais elle semblait tellement enthousiaste.


Pedro : Non ça va, ça ne me dérange pas. On va dire que c'est pour compenser toutes les années précédentes.

L'argentin lui fit une sorte de sourire. Sa petite soeur, il avait tellement de chose à partager avec elle. A lui dire. Il voulait apprendre à la connaître... et aussi tiser un lien fort avec elle. Parce que c'était sa la famille non? Et Milena était aussi sa famille. Son coeur se gonfla. Une petite soeur. Il avait enfin un de ses gosses d'enfant réalisé. Pas de la manière prévue. Mais au final, seul le résultait importait vraiment.

Mais il avait tout de mêmes des questions à lui poser. Il était curieux, il voulait savoir au moins une chose. Le reste pouvait encore attendre.


Pedro : Est-ce que tu as... déjà vu notre père ? Qu'est-ce qu'on t'a dit sur lui ?

Plus le temps passait et plus mes doutes se confirmèrent. Moi qui parlait trop, j'apprenais donc que la famille de Pedro était les seuls De La Vega de la capitale de Buenos Aires. J'avais l'impression de ne pas être à ma place, comme si une petite voix me disait soudainement que j'aurais du prendre le nom de ma mère. Mais je n'avais pas vraiment le choix, d'ailleurs, j'avais toujours douté de la réelle volonté de mon père à ce que je porte son nom de famille. De plus, j'avais entendu brièvement entendu une discussion entre ma mère et mon beau père. Selon les dire de ma mère, ce serait mon grand-père qui aurait poussé Alejandro à me déclarer comme une De La Vega, le poussant alors à assumer ses actes. J'avais tellement l'impression d'y faire honte à ce nom. De plus, à présent que j'avais Pedro devant moi, je ne pouvais que me sentir petite, si inférieure. Il avait l'air d'un homme responsable, très respectueux et si connaisseur des traditions familiales auxquelles j'avais été privées.

Je souris timidement lorsqu'il me dit que mon flux de paroles ne le dérangeais pas et qu'au contraire, c'était comme une compensation des années précédentes que nous avions perdues. Je savais que je n'allais pas échapper à la curiosité de Pedro. Devais-je dire mon frère à présent? Ne serais-ce pas trop rapide? Sa question ne m'étonna pas le moins du monde. Je le regardais et réalisais soudain que j'avais oublié mon sac sur le comptoir lors de ma fuite. Je m'excusais en lui avouant mon oubli. Pedro me regarda et je souris d'un air rassurant qui se voulait aussi taquin

- Je vais juste chercher mon sac, je ne compte ni fuir, ni demander un autre verre.

Risquer de pousser les limites d'un frère qu'on connaissait à peine, qui plus est, qui était le patron de cette boite, c'était payer chère de ma peau et je n'avais aucune envie de tenter. Je descendais donc dans la boite et partais directement vers le bar avant de demander s'il n'avait pas trouver un sac. Une fois mon bien récupérer, je remontais directement dans la salle où se trouvait Pedro. Je m'assis avant de fouiller dans le fichu sac à main que je possèdais. J'en sortis enfin mon portefeuille ou je dépliais ensuite une vieille photo très abimée de ma mère avec un homme qui, une fois de plus, selon ses dires, était mon père. Je la tendis non sans craintes à Pedro.

- C'est une assez vieille photo. La seule que j'ai pu trouver dans les affaires de ma mère. Il doit avoir beaucoup changé.

Je laissais échapper un rire. Il était certain qu'Alejandro de La Vega avait du prendre de l'age, car cette photo avait été prise bien avant ma naissance, avant même ma fichue conception catastrophique.

- Je sais juste qu'il s'appelle Alejandro De La Vega, que c'est mon père, qu'il a verser de l'argent à ma mère chaque mois jusqu'à maintenant et qu'il avait une famille et que c'était pour ça, qu'il n'a jamais été présent pour moi.

Pedro était à la fois tendu et il appréhendait chacune de ses réponses. Qu'allait-elle pouvoir révéler sur son père qu'il ignorait ? En même temps, avec la découverte de Milena, il n'avait plus trop l'impression de connaître son père du tout. Il venait de déterrer un gros morceau dans le jardin protégé d'Alejandro De la Vega après tout... elle partit son sac et Pedro fit les cents pas dans son bureau attendant son retour. Allait-elle vraiment revenir ? Elle avait dit que oui... mais... il ne savait pas trop. Elle était sa sœur qu'il ne connaissait pas. Pouvait-il lui faire entièrement confiance juste pour ce fait?

Il secoua la tête, elle revint finalement et elle lui tendit une vieille photo d'Alejandro De la Vega et une femme qui ressemblait à Milena. Son père souriait sur la photo, il semblait heureux. Il n'avait pas ce sourire protocolaire qu'il avait sur toutes les autres photo de son album familiale. Non, il semblait... réellement heureux, d'une telle simplicité que cela fit serrer le cœur de l'homme. Est-ce que son père était heureux à présent ? Avec sa mère ? Il doutait de leur mariage... il ne savait plus trop... mais il se reconcentra sur sa petite sœur. Elle ne l'avait jamais vu... il n'avait fait que payer. Quand elle lui avoua que c'était son grand-père qui avait obligé son fils à reconnaître son enfant illégitime cela n'étonna pas du tout Pedro et le respect qu'il avait toujours eu pour son abuelo redoubla d'autant plus.


Pedro : Où as-tu grandit ? Est-ce que tu n'as jamais essayé de le voir ? De retrouver notre père ?

Après tout, ils avaient vécu dans la même ville, pourquoi n'avait-elle pas cherché après lui ? Pourquoi ne pas avoir débarqué dans leur demeure ? Elle avait tous les droits d'être en colère ou de détester les De la Vega, sa famille avait fait qu'elle n'avait jamais pu avoir un père & une mère comme les autres enfants... qu'elle n'avait jamais eu de père pour la consoler ou la cajoler. Soudain, le brun fut très désolé pour sa petite soeur. Et très énervé contre son père !

Puis, une autre question le frappa. Est-ce que sa mère savait ? Lui qui avait toujours été plus en accord avec son père se demandait si le comportement de sa mère n'était pas aussi froid avec lui à cause de la tromperie de son mari. Peut-être savait-elle qu'il ne l'aimait pas et qu'il l'avait épousé qu'à cause de Pedro. Peut-être qu'elle non plus n'était pas heureuse. Et alors, l'argentin eut énormément de peine pour ses parents.

Il se jura que s'il se remariait un jour, il le ferait par amour et non par obligation. De toute façon, il était ainsi Pedro, il croyait à l'amour et il était près à l'attendre. Même s'il ne voyait pas toujours très clairement ce qu'il avait juste sous le nez... ou que la force de ses sentiments l'effrayaient un peu.


Pedro : Milena qu'est-ce que tu fais de ta vie ? Enfin, tu fais des études ?

Pedro était curieux de la vie que pouvais mener sa petite sœur. Vivait-elle dans le luxe et l'opulence tout comme lui ?

Javais l'impression d'être comme un coup de massue pour Pedro. Je m'étais maudit d'être retourner dans son bureau à l'instant où j'avais franchi la porte. Mais je ne pouvais pas me défiler. Sa question me frappa de plein fouet et je levais les yeux vers lui étonnée. C'était vrai, pourquoi n'étais-je venue que maintenant? J'avais eu dix neuf ans pour le faire et je n'avais agis que maintenant. Je baissais les yeux, essayant de trouver une réponse. Puis, je haussais les épaules, reportant mon regard sur mon grand frère. Je souris timidement, honteuse.

- Je ne sais pas. Je penses que j'ai pris du temps à me rendre compte qu'il me manquait, d'avoir envie de le connaitre. Toute mon enfance j'ai été en colère. Je pense que je n'avais plus suffisamment de colère en moi pour ...avoir eu envie d'en savoir plus.

Je le regardais en souriant mais il avait l'air d'être ailleurs. Je venais littéralement de chambouler sa vie avec mon annonce. J'étais sa sœur. Son père était le mien et il avait eu une aventure avec ma mère alors qu'il était marié avec la mère de Pedro. C'était farfelu et j'avais honte, honte d'être la fille d'Alejandro De La Vega. J'avais honte d'être le fruit d'un amour extra-conjugale, comme si j'étais une erreur sur la belle histoire des De La Vega. Oui, à présent, je me sentais comme une tache d'encre sur un beau parchemin. Comme une tâche de vin sur une robe de mariée. Je me sentais comme celle qu'on ne désirait pas du tout, comme un être indésirable dans un si beau tableau.

Mon cœur se serrait et ma gorge me fit mal, tandis que ma lèvre inférieur tremblotais alors que j'essayais à tout prix d'étouffer un sanglots. Une larme coula sur ma joue et je l'essuyai discrètement avant que Pedro ne s'en rendre compte. Je ne voulais pas qu'il me voit faible. Il m'avait déjà rencontré dans un été pitoyable, je ne voulais pas qu'il me voit pleurer. Je relevais la tête à sa question et fus surprise. Il m'avait appelé par mon prénom, il ne l'avais jamais fais et c'était si soudain. Depuis les quelques minutes qui s'étaient écoulée depuis notre rencontre, c'était passé de mademoiselle, à vous, puis à tu et maintenant, il venait de m'appeler par mon prénom. Je clignais les yeux en réfléchissant. Il fallait que je réponde

- Je...J'ai tout plaqué pour venir ici. Je...Je suis vendeuse dans un petshop...Il me semble même t'avoir parler du cochon d'Inde de mission G...c'est du vécu, on me le demande tout les jours.

Je lui souris timidement, comme si j'essayais de détendre l'atmosphère, peut-être aussi changer de sujet, car plus le temps passait et plus j'avais l'impression d'être minuscule face à mon grand-frère. Le Grand Pedro De La Vega, patron de l'Awesome et surement bien plus riche que ce qu'il paraissait.

Pedro imaginait l'enfance de Milena avec un pincement au coeur, ça n'avait pas dû être rose tous les jours... les enfants étaient parfois cruels entre eux... et une petite fille sans papa... ça se voyait toujours. Elle avait dû détester la fête des pères... elle avait dû détester Alejandro De la Vega pour lui avoir donné un nom mais pas de père...

Il trouvait son destin cruel. Pauvre petite, condamnée à porter le nom de quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu, qui n'avait jamais essayé de la voir, de lui montrer un tant soit peu d'affection. Qu'elle soit en colère était la chose la plus légitime du monde. Elle souffrait des erreurs de ses parents. Elle n'était pas une erreur de parcours, elle était ce qui devait simplement arrivé. Quand un couple ne s'aimait pas & était ensemble plus par convention qu'autre chose... il était logique que le père de Pedro & Milena ait cherché de la consolation ailleurs. Et il en avait été heureux, Pedro avait encore en tête cette photo que Milena avait encore quelque part... malgré sa colère, elle gardait une part de ce père qui l'avait lâchement abandonné.

Pedro en voulait plus à son père et sa lâcheté qu'à Milena, elle n'avait rien fait elle, mais dans toute cette histoire, elle devait être une des personnes qui avaient le plus souffert. Et là, le brun voulait sonner à son père, l'engueuler, essayer de comprendre ! Il voulait savoir, ça le dévorait. Il voulait comprendre pourquoi on lui avait caché sa soeur ? Parce qu'elle n'était pas la fille de sa mère ? Et alors, elle restait sa petite soeur à ses yeux, elle portait son nom !

Il admirait la bravoure de son grand-père qui avait obligé son idiot de fils à adopter la petite. Don Diego De la Vega lui avait montré la voie à suivre par rapport à sa soeur. Lui l'avait accepté. Pedro en ferait de même. Elle était sa petite soeur ! Et les liens familiaux étaient primordiaux, il refusait de la mettre de côté à présent qu'il connaissait son existence.

Quand il la vit au bord des larmes, il hésita un instant sur le comportement à avoir. La serrer dans ses bras ? une tape dans le dos ? Faire comme si de rien était ? Il hésita avant de sortir un mouchoir de sa poche, s'il pouvait, il comptait l'aider. Elle était sa soeur, sa famille...


Pedro : Je suis riche Milena... vraiment riche. Et cet argent, tu le mérites aussi tu sais. Tu portes notre nom, tu es une De la Vega, et avec cet argent, tu pourrais faire ce que tu veux, aller à l'université de New York, faire ce que tu veux. Tu pourrais ouvrir ton propre magasin d'animaux si c'est vraiment ce que tu aimes, je pourrais t'aider. Laisse-moi t'aider. Laisse-moi être ce grand frère que tu n'as jamais eu...

Il eut un petit sourire timide. Il voulait pouvoir veiller sur elle, s'inquiéter, l'encourager, lui donner de l'argent, lui faire la morale. Il voulait avoir cette complicité naturelle qu'il enviait parfois à Ambre & Felicity. Et tout ça, il le voulait avec sa soeur.


Pedro : Si t'as le moindre soucis à présent, sache que je serais là... parce que c'est ce qu'on fait non ? Entre membres d'une même famille.

Le brun était confiant, il savait qu'il allait tisser un lien génial avec Milena, elle semblait être une jeune femme vraiment gentille et sympathique. Elle semblait comique aussi. Il voulait lui présenter ses enfants, elle était un peu tante après tout. Une jeune tante, certes, mais tante quand même !

Lorsque Pedro me tendit un mouchoir, je su directement que mes larmes n’avaient sans doutes pas passé inaperçues. Je le saisis poliment avant de tamponner mes yeux. J’avais l’air si séduisante maintenant, avec le mascara étalée sur mes joues. Je rattrapais un peu tout ça pour au moins être un peu plus présentable. Je restais sans voix face à son monologue. Commencer par je suis riche Milena, ça vous choque un peu sur le coup, mais lorsque j’entendis la suite, je fus comme un peu rassurée et émue. Pedro voulait m’aider, il voulait m’aider à faire ce que je voulais. Mais d’un côté, moi, je n’étais pas d’accord. Même s’il était mon frère, je ne voulais pas abuser de son argent, après tout, je le connaissais depuis une dizaine de minute et il m’annonçait qu’il était riche et qu’il voulait m’aider. Je haussais un sourcil

- C’est une sorte de piège pour savoir si j’en veux à ton argent ?

Je le regardais droit dans les yeux. Après tout, il pouvait toujours se montrer un peu méfiant, nous ne nous connaissions pas, et même si je possédais une photo de notre père, Pedro pouvait très bien croire que je l’avais trouvé quelques part. La ville de New-York était tellement folle et on y trouvait parfois des gens bien étrange, je pouvais donc comprendre s’il essayait de me tester.

- Je ne veux pas abuser de ton argent Pedro. Je veux dire, c’est soudain comme discours. Je suis touchée que tu m’acceptes, mais j’ai encore du mal avec les retrouvailles.

Je lui souris et sans qu’il ne puisse s’y attendre, je le pris doucement dans mes bras, faisant attention à ne pas le brusquer, après tout, et même si je me répète, nous ne nous connaissions pas vraiment.

- Merci beaucoup Pedro. Tu es un frère exemplaire, même si je ne te connais pas encore assez.

Pedro se rendit compte qu'il n'avait peut-être pas abordé le sujet de la bonne manière, il se gratta la joue avec son index et eut une sorte de sourire en coin. Franchement, il s'en fichait de l'argent. Parce qu'il en avait en suffisance, la seule fois où il avait eu des problèmes c'était quand sa mère l'avait déshérité... évidemment, il s'en était sortie grâce à l'argent de sa défunte femme... il n'en était pas vraiment fier mais il avait toujours eu l'habitude de vivre dans le luxe et l'opulence, cela dit, il ne se vantait rarement de tout ça, il n'allait pas crier dans le rue l'estimation de son compte en banque... son grand-père ne l'avait pas élevé ainsi.

Il tendait à aider son prochain, pas en donnant mais en bossant. Une fois par mois, il allait servir des sans-abris dans un foyer. Depuis que Diego était là, il y allait avec son fils également. C'était pour apprendre l'humilité. C'était une valeur importante selon lui qu'il fallait inculquer dès le plus jeune âge.


Pedro : Non pas du tout, ce sont les faits Milena, je m'en fiche de mon argent, sans rien faire je gagne grâce aux actions de ma famille. Je ne dis pas ça pour me vanter, mais je sais que c'est la vérité. Et l'Awesome n'est qu'un caprice avec une amie. Vois ça comme un investissement un coup de pouce. Ce n'est vraiment rien.

Et c'était vrai en plus. Il pouvait même verser l'entièreté de son compte en banque, il savait que dès le lendemain, grâce au rendement de l'Awesome ainsi que aux actions de sa famille, il se faisait facilement 10 000$ par semaine minimum. Et puis, il était ainsi, il faisait instinctivement confiance aux gens. Il se méfiait des personnes qui tentaient de se rapprocher de ses enfants, mais pour lui il était blasé.

Quand elle lui dit qu'ils ne se connaissaient pas. Dans le fond, il ne pouvait qu'approuver, ils ne s'étaient jamais parlé avant aujourd'hui, il n'avait même pas connaissance de son existence à vrai dire.


Pedro : Je comprends aussi. Mais on a le temps maintenant. Le temps pour apprendre à se connaître, j'ai mes enfants à te présenter, je t'en ai déjà parlé.

Oui, c'était un bon début, la faire rentrer dans sa vie petit à petit afin de ne pas lui faire trop peur, afin de ne pas la faire fuir. Il voulait qu'elle rentre dans sa vie sans pour autant se sentir forcée de le faire. Il voulais qu'ils s'entendent bien. Qu'ils arrivent à parler & à se confier sans qu'il y ait pour autant le moindre malaise.


Pedro : On apprendra à se connaitre. Je te le promets Milena.

Et Pedro tenait toujours ses promesses. Surtout celles qui concernaient sa famille, ses proches... et Milena faisait désormais partie de ce cercle dans son coeur.