Apollinaria avait reçu une invitation pour aller rencontrer une grande star du théâtre anglais qui jouait dans une pièce de Broadway. Bien que, dans un premier temps, elle se demande pour qui ils la prenait de "l'inviter" alors que c'était elle la princesse, elle avait fini par trouver quelques raisons d'accepter. La pièce que cet acteur jouait était un grand succès et la jeune femme avait pour espoir de les décider à faire une petite escale au Luxembourg dans leur tournée européenne. Les grandes pièces de théâtre passaient rarement par son pays et c'était quelque chose qu'elle voulait entériner pour de bon. Elle était l'ambassadrice de ce petit pays et se faisait un point d'honneur à y faire venir le spectacle. Elle avait donc fini par envoyer sa réponse comme quoi elle viendrait dans la journée. Elle s'était préparée avec application, mettant une jolie robe, histoire de faire honneur à son pays. Elle y était très attachée et ne gâcherai pour rien au monde ses efforts. Une fois prête, les dernières retouches faites et le parfum accroché aux fibres de ses vêtements, elle avait appelé son chauffeur et avait vérifié son aspect extérieur. Elle savait qu'elle réussirait à le convaincre, qui pouvait lui résister ? Elle n'avait connu personne dans ce cas-là. Il y avait juste le problème "Aaron Williams" mais elle n'y pensait pas actuellement. Elle avait presque oublié le rendez-vous qu'ils s'étaient fixés dans un café et où elle n'avait pas pu aller. C'était un évènement sans conséquence et ne pensait pas que ça puisse encore trotter dans la tête du jeune homme. Il n'était absolument pas dans ses pensées, elle avait bien d'autres choses à l'intérieur. Elle tentait de faire venir dans son pays une des plus grandes troupes anglaises et c'était sa priorité première. Ses sentiments venaient toujours derrière les intérêts de son pays depuis toujours et ça ne changerai pas de sitôt.

Elle monta dans sa limousine qui la déposa au pied du théâtre. Apollinaria regarda sa montre qui confirma qu'elle était en avance. Il lui restait une bonne demi-heure avant son rendez-vous et elle ne savait pas trop quoi faire. Alors qu'elle tergiversait, elle sentit un regard sur elle. Elle regarda par la vitre et vit Aaron qui semblait hors de lui. Un instant surprise, de le voir, et de voir ce regard si noir sur elle, elle resta interdite. Il s'en allait et, sans qu'elle sache pourquoi, elle ouvrit la porte de sa limousine. Elle ne commandait plus vraiment ses mouvements, pourquoi s'attacher à savoir pourquoi il l'avait regardé ainsi ? Sans doute pour tuer le temps. « Aaron ? » l'appela-t-elle. Alors qu'il se retournait, elle remarqua encore une fois ce fameux regard noir « Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, indécise. Puis, finalement, comme une évidence, elle trouva la solution. Ce rendez-vous qu'elle avait loupé, ça devait être ça, ça ne pouvait être que ça. « Ne me dis pas que c'est à cause du rendez-vous de l'autre fois ? » demanda-t-elle en levant les yeux au ciel.

La princesse me rattrape et me lance « Aaron ? » Je ne sais pas vraiment si je dois me retourner et lui faire face. J'ai été une nouvelle fois déçu de cette histoire, le fait d'avoir poiroté comme un abruti dans un café à l'attendre me rend fou. On ne fait pas attendre monsieur Williams. J'ai d'abord pensé qu'elle avait eu un rendez-vous par rapport à son haut titre, mais ça me semble dingue. Puis après il y a l'option du fait qu'elle n'avait pas envie de me voir, de m'adresser la parole: dans ce cas-là autant qu'elle me le dise ce sera plus simple que de me mentir. Sans rien dire je me décide à me retourner pour lui faire face, mais je ne délaisse pas ce regard noir. « qu'est-ce qui se passe ? » mais quelle question! La Luxembourgeoise se moque de moi. Je ne sais pas comment je fais pour être autant attaché à elle alors que finalement, plus rien ne nous lis: j'essaye juste de m'en persuader... J'ai ma copine désormais, je ne ressens plus aucun sentiment amoureux pour la princesse mais je ne sais pas pourquoi, il y a toujours ce petit truc qui fait que j'ai besoin de la voir, d'avoir des nouvelles d'elle. Il y a une part de curiosité car je veux savoir ce que la jeune femme devient, mais il y a autre chose... Je ne saurai dire ce que c'est. En levant les yeux au ciel, la princesse me dit « ne me dis pas que c'est à cause du rendez-vous de l'autre fois ? » Tiens c'est dingue, Apollinaria a tout de suite trouvé de quoi je parle. Ce rendez-vous signifiait quelque chose d'importe à mes yeux, ça signifiait peut-être un nouveau départ dans une belle amitié, mais non. Je me suis trompé, j'ai essayer de croire en des choses qui quelque part étaient folles, idiotes.

Secoué par sa réaction, choqué, je m'adresse à la princesse « Tu te moques de moi? Je dis ça pour être poli. Tu crois que je vais te faire un grand sourire alors que tu m'as laissé comme un pauvre con en train d'attendre. Je ne vais pas te courir après. J'essaye d'arranger les choses comme je peux et tu trouves encore le moyen de faire tout foiré. » J'ai lancé ces mots d'un ton assez sévère, presque méchamment. Me rendant compte que je suis toute de même partis dans l'extrême, je rajoute « excuse-moi de m'être énervé... Mais comprends-moi juste une seconde quoi. Je veux, j'essaye de faire tout pour que nous deux ça aille mieux, et tu te pointes pas à nos rendez-vous... » Si je fais l'Aaron que je suis quand je cache ma vraie personnalité, j'aurais réagi autrement... Je ne me serais jamais excusé et j'aurais parler mal, très mal. J'ai fais un gros travail sur moi-même et qui me connaît bien arrive à le voir. Je regarde mes pieds, j'attends la réponse de la Luxembourgeoise. Je suis saoulé, c'est bon. En espérant que la princesse arrive à trouver les mots et qu'elle arrange les choses...

Spoiler:

Apollinaria commençait à en avoir marre. A chaque fois qu'elle croisait Aaron, c'était la même rengaine, cris et larmes dans le même scénario. A croire qu'ils étaient fans de tragédies grecques et qu'ils en étaient les meilleurs acteurs. Elle pensait en avoir fini avec tout ça, surtout depuis leur conversation à Lincoln Square. Elle pensait qu'ils étaient enfin passé dans la catégorie "majeurs" et qu'ils pouvaient avoir une conversation sans qu'elle tourne au drame mais apparemment, ce n'était pas le cas. Leur relation était compliquée et inexplicable et Apollinaria avait un peu de mal à y voir clair. Mais là, elle entrait juste de nouveau dans le tourbillon et se faisait prendre, sans se poser de questions. Elle voulait juste lui parler, comme un besoin irrépressible. « Tu te moques de moi? Je dis ça pour être poli. Tu crois que je vais te faire un grand sourire alors que tu m'as laissé comme un pauvre con en train d'attendre. Je ne vais pas te courir après. J'essaye d'arranger les choses comme je peux et tu trouves encore le moyen de faire tout foiré. » La jeune princesse leva les yeux au ciel avant de laisser traîner ses yeux tout autour d'elle, pour vérifier que personne ne se rendait compte que le futur patron de mercedes et la princesse du Luxembourg s'engueulaient en plein Broadway. Mais il y avait tellement de monde dans la rue que personne ne prenaient attention à eux. Une engueulade à New-York était tellement habituelle que les habitants continuaient juste leur chemin. « Tu veux bien baisser d'un ton ? Tu es toujours obligé d'être si théâtral à chaque fois que je te parle ? Tu ne sais donc pas te contrôler ? » demanda-t-elle, lassée.

Finalement, Aaron dût se rendre compte de la situation un peu exagérée car il répondit aussitôt « excuse-moi de m'être énervé... Mais comprends-moi juste une seconde quoi. Je veux, j'essaye de faire tout pour que nous deux ça aille mieux, et tu te pointes pas à nos rendez-vous... » « Et tu t'ai dit que, si je n'étais pas venue, c'était uniquement à cause de toi ? Tu penses vraiment que toute ma vie tourne autour de toi ? Tu ne t'ai pas demandé si jamais j'avais une obligation un peu plus... princière ? » Elle secoua la tête. Pourquoi devait-elle forcément toujours se justifier en l'attaquant plutôt qu'en lui disant clairement qu'elle avait dû se rendre à un hôpital de la ville afin de rencontrer des enfants malades ? Ca, c'était le gros problème qu'elle avait dès qu'elle était en présence du jeune allemand et apparemment ce n'était pas près de s'arranger...