Kovu dansait. C'était toujours ainsi, dès qu'il avait le choix, une simple possibilité d'être avec ses amis, il était de sortie pour danser. Quand il le faisait, il se sentait libre, il se sentait lui, il pouvait sourire de façon franche. Et Dieu savait comme il en avait besoin. Entre sa maladie suivie de son accident, il était resté beaucoup trop longtemps chez lui à ses yeux, il avait besoin de se dépenser, il avait besoin de faire des choses et cette soirée tombait à point nommé.

Le jeune jamaïcain avait suivi le mouvement, un de ses potes hispanique sortait avec une grecque, c'était ainsi qu'il s'était retrouvé dans le quartier grec d'Astoria, c'était pas vraiment son genre de coin. Du moins, jusqu'à ce qu'il se mette à danser avec une jolie grecque. Une chose était sûre, elle était plus sensuelle qu'elle en avait l'air. Kovu s'était amusé une bonne partie de la soirée avec elle, ils avaient bu (quand même un peu) et ils avaient parlé avant de partir sur la piste. Ce n'était pas vraiment son genre, sur le peu de temps qu'ils avaient parlé, il avait découvert qu'elle avait une petite soeur et qu'elle la détestait. Il avait aussi découvert qu'elle adorait les sacs de marque. En bref, c'était certainement pas son genre de filles... mais pour une nuit tout au pire... puis elle était jolie donc bon ça pouvait toujours compenser pour le reste.

Il repartit vers le bar commander une nouvelle tournée, ses amis lui sautèrent dessus et lui tapotèrent les épaules, il était clair que tout le monde avait vu dans le jeu du jeune homme. En même temps, ça faisait un moment qu'il n'était pas sorti avec une fille pour s'amuser et se détendre. Et il n'était pas un saint, il ne l'avait jamais été. Après quelques commentaires grivois sur la brune qu'il draguait, il retourna auprès de celle-ci. Deux danses plus tard, ils s'embrassaient sans aucune retenue, la fin de la soirée pour l'un comme pour l'autre était assez claire. Enfin, du moins, jusqu'à ce que le téléphone de Kovu ne se mette à sonner. Il cligna des yeux quelques secondes avant de reconnaître la sonnerie du Roi Lion. Il fronça les sourcils avant de faire un sourire un peu gêné à la brune et il répondit aussi tôt sans même avoir besoin de regarder le nom de sa meilleure amie s'afficher sur son portable. Après tout, elle était la seule qui avait cette sonnerie. « Minnie ? » demanda-t-il en se bouchant l'autre oreille afin de mieux l'entendre. « Mon petit chocolat blanc, comment tu vas mon coeur ? Qu'est-ce que le Grand Kovu peut faire pour toi ? » sourit-il sous l'effet de l'alcool. Il avait quand même quelques verres dans le nez et son humour était encore plus douteux dans ce genre de moment.

Minnie tourna sur elle-même, bras écartés, yeux rivés au ciel. La nuit était belle, tout semblait plus beau ce soir. Au départ c'était une simple sortie entre clowns. Ils s'étaient retrouvés dans un bar, puis d'un seul coup, des boissons aux couleurs rigolotes étaient apparus et Minnie avait absolument du les goûter. Toutes. Un véritable arc-en-ciel avait défilé sous ses yeux et elle avait désormais un peu de mal à y voir clair. La moindre chose la faisait rire. Comme ce monsieur avec une moustache. Quelle idée d'avoir une moustache en forme de brosse. Espérait-il brosser les gens avec sa moustache ? Voulait-il inventer un nouveau métier : bonjour je suis un moustachier brosseur, voulez-vous que je vous démêle les cheveux avec ma délicate moustache en brosse ? Minnie avait éclaté de rire en en faisant part à ses amis qui avaient ri aussi. Ensuite les choses avaient un peu dégénéré. Minnie s'était mise sur la piste et avait fait un poirier. Sauf qu'elle était en robe et que celle-ci était descendue, montrant sa petite culotte à tout le monde. Heureusement pas pour longtemps parce qu'elle tomba presque aussitôt. Elle s'assit par terre et se gratta la tête, perplexe. D'habitude son équilibre était absolument parfait, elle pouvait rester des heures la tête à l'envers, rien ne pouvait la déstabiliser. Mais là on aurait dit que le sol avait commencé à bouger, comme si elle se trouvait sur des vagues. Sauf qu'elle n'était pas à l'océan. Peut-être avait-elle transplané sans s'en rendre compte. Elle demanda à ses amis où ils se trouvaient. Astoria. Le quartier grec. Pourquoi n'y avait-il pas de dieu et de gens en toge ? Ils venaient de quitter le bar et Minnie commença à chercher dans la foule des gens habillés en grec. Pourquoi étaient-ils tous en jean ? Ça n'avait aucun sens. « Hercule es-tu là ? Se mit-elle à dire à peu près toutes les 30 secondes. Depuis tout ce temps il était à New York et elle ne le savait même pas, sacrilège !
Mais très vite elle passa à autre chose. Elle se dit que, puisqu'elle se trouvait en Grèce, on pouvait sûrement voler. Allez savoir la logique qu'il y avait là dedans, comme d'habitude, il ne fallait pas chercher à comprendre. Elle se mit alors à tourner sur elle-même pour faire comme les hélices d'un hélicoptère. Si elle tournait assez vite, elle y arriverait peut-être. Mais très vite sa tête commença à tourner et elle dut s'arrêter, à moitié titubante, à moitié morte de rire. Puis elle arrêta de rire. Elle savait pourquoi elle ne pouvait pas voler. Sans Kovu, il était évident qu'elle n'y arriverait pas. Il lui manqua soudain terriblement et après avoir fouillé pendant un bon moment elle sortit son portable. Comment ça marchait déjà ce truc ? Elle appuya sur plusieurs boutons, ne comprenant rien, puis par elle ne savait quel miracle, elle parvint à appeler son ami qui décrocha presque aussitôt. « Minnie ? Mon petit chocolat blanc, comment tu vas mon coeur ? Qu'est-ce que le Grand Kovu peut faire pour toi ? » Elle rit. Il avait l'air content aussi. « Kovu d'amouuuuur, je tournais là et puis je me suis dit qu'il fallait que tu devais tourner avec moi aussi, parce que c'est pas pareil sans toi et que je peux pas m'envoler. Tu peux venir s'il te plaît ? Elle avait prit une voix suppliante mais elle était presque sûre de ne pas en avoir besoin pour le faire venir. Je suis chez les grecs là, à Astoria, y a une fontaine pas très loin. Je sais que tu sais que... tu sais où c'est. Dépêche toi, tu me manques beaucoup beaucoup. »

Entendre Minnie mettait toujours Kovu de bonne humeur. Là, il se sentait déjà bien, du coup, il avait juste le sentiment de rayonner au simple son de sa voix. « Kovu d'amouuuuur, je tournais là et puis je me suis dit qu'il fallait que tu devais tourner avec moi aussi, parce que c'est pas pareil sans toi et que je peux pas m'envoler. Tu peux venir s'il te plaît ? » Kovu avait pouffé de rire au Kovu d'amouuuuur. C'était pas si mal comme surnom, juste un peu long mais il pouvait s'y faire. Kovu hocha la tête, sauf que Minnie ne devait pas l'avoir vu. Au pire, elle l'avait senti, c'était impossible qu'elle ne devine pas, parfois Minnie avait un 7ème oeil au moins. « Je suis chez les grecs là, à Astoria, y a une fontaine pas très loin. Je sais que tu sais que... tu sais où c'est. Dépêche toi, tu me manques beaucoup beaucoup. » Kovu éclata alors de rire avant de répondre. « Oh ! Moi aussi je suis à Ato... Astro... Anastasia. » souffla-t-il, ne sachant pas s'il avait dit le bon truc. En même temps, c'était compliqué pour lui de retenir. « J'arrive tout de suite, toi aussi tu me manques trop méga beaucoup ! » dit-il avec sincérité. A l'instant où il avait entendu sa voix c'était devenu vrai, il avait directement ressenti le besoin de la rejoindre pour partager ses délires et ses folies. Il coupa la conversation et reprit pied avec cette réalité et la brune à qui il devait expliquer un brusque départ. Il se passa la main dans les cheveux un peu ennuyé et il eut un pauvre sourire. « Désolé ? » tenta-t-il avant de se prendre un verre dans le visage. « Vas retrouver ton "chocolat blanc de ton coeur !" » lança-t-elle avant de le bousculer pour se réfugier dans la foule. Le jamaïcain grimaça avant de se secouer. Un sourire se dessina sur ses lèvres, il se faisait penser à un chien mouillé pour la peine.

Il salua rapidement ses amis qui le regardèrent tous un peu perplexe. Il leur souffla un "Minnie" et tous comprirent qui il allait rejoindre. Ce n'était pas la première fois que Kovu partait au milieu d'une bonne soirée pour rejoindre sa meilleure amie. Une fois à l'extérieur, il tourna sur lui-même pour tenter de trouver une fontaine. ça ne s'annonçait pas facile cette mission. Loin de là. Pour se donner du courage, il releva ses manches et il partit à la recherche de la fontaine magique. Il demanda son chemin, se perdit quelques fois, tourna en rond, fit des allers et retour dans des ruelles et des culs de sac avant de finalement tomber sur une fontaine... qui s'avéra être la mauvaise. Déçu, il n'abandonna pas, il ne pouvait pas le faire, il devait à tout prix trouver Minnie. Il accéléra le pas et partit à la recherche de la seconde fontaine. Lorsqu'il la trouva, il repéra immédiatement Minnie. Il se mit à courir et une fois qu'elle fut à porté de bras, il la souleva aussi tôt pour la faire tourner tout en éclatant de rire. « Attrapée ! » annonça-t-il joyeusement en la serrant contre lui. Il finit par la reposer au sol pour la regarder convenablement. Il voulait être sûr d'avoir enlacé la bonne personne après tout. Il caressa la joue de sa meilleure amie, il pouvait reconnaitre cette joue même les yeux fermés, il en connaissait la texture presque par coeur. « Ma Minnie » souffla-t-il avant de l'embrasser sur le haut du front dans un geste protecteur. « T'as vu ça, Super Kovu est arrivé juste pour toi ! » dit-il tout fier en bombant le torse.

Minnie avait par miracle réussi à utiliser son téléphone pour appeler son meilleur ami de tous le temps afin qu'il la rejoigne. « Oh ! Moi aussi je suis à Ato... Astro... Anastasia. » Elle fronça les sourcils. Comment pouvait-il être au même endroit alors que ça n'avait pas le même nom. Anastasia signifiait sûrement le quartier russe. Le quartier russe existait-il seulement ? Neigeait-il là bas ? Peut-être qu'il y ferait moins chaud qu'ici. Sa robe était toute légère mais elle avait quand même l'impression qu'il faisait un million de degrés ici. Plus ou moins. Elle loucha un moment sur la fontaine. Non ça ne serait pas une bonne idée. Kovu détourna heureusement son attention. « J'arrive tout de suite, toi aussi tu me manques trop méga beaucoup ! » Elle sourit de toutes ses dents, parce que Kovu aussi avait une vision bionique. « Je t'attends, je ne bougerais pas, plus immobile qu'une statue ! » Voilà un challenge qu'elle aurait sûrement du mal à réaliser. Elle fourra son portable quelque part puis se tint droite comme un piquet, l'air déterminée. Elle se rappela soudain qu'elle était venue avec d'autres amis et qu'elle ne les voyait plus. Elle bougea donc et se retourna pour les chercher. Disparu. Mais ce n'était pas grave, Kovu allait forcément arrivé. C'était une évidence. Elle se remit alors en position, toute droite, en plein milieu de la place, juste à côté de la fontaine. Rien ne pourrait la déconcentrer. Pas même ce vendeur de glaces au loin, ni ces pigeons farceurs et sans peurs. Elle était un arbre et avait pris racine ici-même. Puis quelqu'un la bouscula. Elle n'était peut-être pas si bien enracinée, mais ce n'était pas grave. Elle avait des racines magiques, elle n'allait pas mourir si on la bougeait. Elle n'avait même pas besoin qu'on l'arrose même si une nouvelle fois elle se dit qu'un peu d'eau pour la rafraîchir ne lui ferait pas de mal...
« Attrapée ! » Minnie poussa un petit cri, surprise, avant de rire aux éclats. Elle avait eu l'impression d'attendre seulement quelques secondes. Elle répondit aussitôt à son « Ma Minnie » par un « Mon Kovu ». Il lui avait ensuite déposé un bisou sur le front et même s'ils venaient juste de le faire, elle s'approcha à nouveau pour le serrer dans ses bras, mettant ses bras autour de sa taille pour le serrer très très fort. « Mon Kovu adoré, répéta-t-elle une deuxième fois. » « T'as vu ça, Super Kovu est arrivé juste pour toi ! » Elle s'éloigna pour le regarder et montrer tout l'ébahissement qui l'animait. « T'es magique ! T'es le plus fort et t'es le plus beau ! Oh oui... T'es vraiment beau à la lumière des lampadaires, on te l'avait jamais dit ? » Elle se mit à rire à nouveau. Il était beau tout le temps à vrai dire mais elle était tellement contente de le voir qu'elle avait l'impression qu'il était encore plus magnifique que d'habitude. « Plus rapide que l'éclair, j'ai à peine eu le temps de cligner des yeux ! Tu n'aurais pas quelque chose à m'annoncer d'ailleurs ? Elle le regarda en plissant les yeux avec suspicion. Comme le fait que tu ais des ailes ? Ou la super-vitesse comme... Spiderman... Hulk... Superman... Non... BIP-BIP ! » Y avait-il un coyote ? Peut-être était-ce pour ça qu'il avait été aussi rapide. Tant qu'il n'essayait pas de la manger, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Elle lui attrapa alors les mains, ne pouvant pas s'arrêter de parler une fois qu'elle était lancée : « Allez tourne avec moi, je veux m'envoler moi aussi ! » Déjà qu'elle était excitée avant, maintenant que Kovu était là, elle l'était encore plus. Un peu plus encore et elle allait bientôt se mettre à sautiller partout...

« Je t'attends, je ne bougerais pas, plus immobile qu'une statue ! » en l'entendant dire, Kovu éclata de rire. C'était trop drôle. Du coup, il se demanda si au moment de la toucher, elle allait se casser, comme une statue de sel. Parce qu'il ne voulait pas vraiment casser Minnie, il voulait la garder à ses côtés pour toujours !

C'est pour ça qu'il fit tout pour la retrouver le plus rapidement possible. Il n'avait pas le choix, elle avait beau dire qu'elle ne bougerait pas, il connaissait Minnie par coeur, il savait que tôt ou tard, elle allait se laisser distraire et elle allait finir par suivre le mouvement et l'oublier. Donc il devait se dépêcher et faire aussi vite qu'il pouvait. Une fois qu'il l'attrapa, il était tellement heureux qu'il ne pouvait plus s'empêcher de sourire. Minnie était vraiment la personne la plus précieuse de son petit univers et dès qu'il la retrouvait auprès de lui il en prenait pleinement conscience, il ne savait vraiment pas ce qu'il ferait sans elle. « Mon Kovu » il fut ravi de l’appellation, il aimait encore assez bien quand Minnie faisait preuve de possessivité avec lui. C'était une façon de voir qu'elle tenait à lui plus qu'à un autre. Mais c'était mieux, c'était lui le meilleur ami de Minnie et personne d'autres ! « Mon Kovu adoré » finit-elle par redire avant de le serrer une nouvelle fois dans ses bras, il se laissa faire avec plaisir, comme s'il allait dire non à un câlin de Minnie. Surtout que dès qu'il avait un peu bu, Kovu voulait tout le temps des câlins et des bisous, il se transformait en réel Bisounours.

« T'es magique ! T'es le plus fort et t'es le plus beau ! Oh oui... T'es vraiment beau à la lumière des lampadaires, on te l'avait jamais dit ? » Kovu haussa un sourcil un peu perturbée sous le compliment. Il sourit alors et fit un tour sur lui-même avant de limite perdre l'équilibre. « Merci Minnie, toi aussi t'es belle dans toutes les situations » finit-il par répondre avant d'une nouvelle fois se rapprocher d'elle pour écarter une mèche de cheveux qui cachait une partie de son visage. Il le pensait tellement. « Plus rapide que l'éclair, j'ai à peine eu le temps de cligner des yeux ! Tu n'aurais pas quelque chose à m'annoncer d'ailleurs ? Comme le fait que tu ais des ailes ? Ou la super-vitesse comme... Spiderman... Hulk... Superman... Non... BIP-BIP ! » Kovu prit un air un peu paniquer et il se rapprocha alors de Minnie avant d'écarter sa mèche de cheveux pour pouvoir lui parler librement dans l'oreille. « Faut pas le dire mais je suis Bip-Bip. Mais c'est un secret, Coyote pourrait venir s'il t'entendait ! » finit par annoncer Kovu hyper sérieux pour la cause.

Finalement, Minnie lui attrapa les mains toute joyeuse, Kovu les serra légèrement ravi de ce contact. Gosh, il avait rarement eu autant envie de la toucher, la caresser ou l'embrasser. L'alcool le rendait vraiment beaucoup trop tactile. « Allez tourne avec moi, je veux m'envoler moi aussi ! » Kovu ferma alors les yeux avant de lâcher les mains de Minnie pour se mettre à tourner sur lui-même. Il allait à chaque fois plus vite, il avait le sentiment d'être libre. Et aussi que s'il continuait comme ça, il allait tout vomir donc bon, il dut s'arrêter avant d'éclater de rire. Il se laissa tomber sur le sol et regarda le ciel. Il n'y avait pas d'étoiles à New York et parfois il le regrettait. Il ferma un oeil, sortit la langue et créa des étoiles imaginaire à l'aide de son index. « Viens voir Minnie, je crée un ciel plein d'étoiles ! » finit-il par dire en faisant un mouvement de main pour inviter sa meilleure amie à le rejoindre.

Elle ne s'était pas ennuyée avant, mais elle avait l'impression que la soirée allait être mille fois mieux maintenant que Kovu était arrivé. Elle l'était déjà d'ailleurs. « Merci Minnie, toi aussi t'es belle dans toutes les situations » Elle fronça le nez avant de se mettre à rire. Elle n'arrêtait pas de rire. En temps normal déjà son sourire s'élargissait à la moindre occasion et il fallait croire qu'après quelques verres arc-en-ciel, elle ne parvienne plus à s'arrêter. Elle allait sûrement avoir mal aux sourires plus tard mais c'était bien le cadet de ses soucis pour le moment. Des soucis elle n'en avait aucun, elle ne pouvait pas en avoir quand son meilleur ami était là. « Faut pas le dire mais je suis Bip-Bip. Mais c'est un secret, Coyote pourrait venir s'il t'entendait ! lui glissa-t-il à l'oreille. » Elle jeta aussitôt des regards à droite à gauche. Le Coyote était connu pour toujours laisser des pièges à Bip-Bip. Peut-être en avait-il fait de même, elle s'attendait à voir un piano tomber du ciel ou trouver un gros trou destiné à les faire tomber. Une chose cependant la perturbait. « Si tu es Bip-Bip, pourquoi n'es-tu pas bleu ? » Elle pouvait aussi lui demander pourquoi il n'avait pas de bec, d'ailes ou n'était tout simplement pas un oiseau mais la question de la couleur était la seule qui semblait la préoccuper. « Et il ne sait même pas voler. » Simple constat. Même si la super vitesse était déjà super cool, rien n'était mieux que de s'envoler.
S'envoler. Une idée qui ne sortait jamais totalement de la tête de la jeune fille. Elle s'était persuadée ce soir que tourner en rond serait peut-être la solution, et elle invita Kovu à essayer avec elle. Il se mit à tourner et elle l'accompagna, essayant de ne pas perdre l'équilibre, ou de rentrer dans quelqu'un. Elle n'allait pas très vite pour éviter que sa tête tourne à nouveau puis elle s'arrêta quand Kovu s'était arrêté. Les yeux rivés en haut elle ne s'était pas tout de suite rendue compte qu'il s'était couché par terre. Pendant une brève seconde elle paniqua à l'idée de l'avoir perdu, peut-être le Coyote l'avait-il attrapé, mais très vite elle retrouva celui qui la rendait si heureuse. « Viens voir Minnie, je crée un ciel plein d'étoiles ! » Elle ne se fit pas prier et s'allongea aussitôt à ses côtés. Elle se mit à rire, puis contempla ce ciel tout noir, tentant d'imaginer tout plein d'étoiles. « On peut leur donner la forme qu'on veut. Elle tendit son bras en l'air. Là je dessine un K pour Kovu, dit-elle en tournant un instant la tête vers lui, lui souriant avec affection, puis la retourna, face au ciel. « Elles peuvent avoir la couleur qu'on veut ! Tu t'imagines si elles étaient vraiment de toutes les couleurs ? On pourrait croire qu'il y a un feu d'artifice géant et en permanence... Ce serait beau...» C'était une idée à transmettre aux gens qui travaillaient dans l'espace. Elle leur enverrait un courrier pour leur dire de teindre les étoiles de toutes les couleurs. Elle ne savait pas vraiment s'il existait de la teinture pour étoiles, peut-être que celles pour les cheveux ou les vêtements fonctionnaient dessus. Peut-être devrait-elle en faire l'expérience sur un caillou – évidemment qu'un caillou c'était la même chose qu'une étoile, c'était connu. Ou bien ils n'auraient qu'à acheter des litres et des litres de peinture et asperger les étoiles. Il faudrait sûrement beaucoup de temps pour toutes les peindre mais c'était sûrement possible. Dans l'imagination de Minnie bien sûr. Peut-être était-ce aussi la seule solution, l'imaginer. Ainsi elle était sûre que c'était possible et elle n'aurait pas à attendre que ce soit fini. Une chose qu'elle n'avait pas à imaginer en revanche, c'était toute l'affection qu'elle avait pour Kovu. Collée contre lui, elle inclina la tête pour qu'elle touche son épaule. A ses côtés, tout semblait possible.

Kovu avait déjà remarqué que quand il était avec sa meilleure amie, il ne prenait pas toujours le temps de réfléchir en profondeur, il disait toujours ce qui lui passait par la tête, sans doute parce qu'il savait que Minnie ne porterait pas de jugement sur lui pour autant. Puis ça faisait du bien d'être insouciant, il enviait cela chez Minnie parfois : son éternelle insouciance. Enfin, non, ça aurait été mentir, Minnie s'inquiétait pour les autres, pour lui, pour toutes les personnes qu'elle aimait, mais même ça elle le faisait d'une façon différente, elle le faisait avec son coeur... même si ça pouvait conduire à d'autres soucis. Il se toucha alors la main, en souvenir de la brûlure qu'il avait eu dans sa cuisine par la faute de son amie. Il ne lui en voulait pas pour autant. « Si tu es Bip-Bip, pourquoi n'es-tu pas bleu ? » Kovu fit mine de réfléchir, il se gratta la tempe tout en cherchant une réponse approprié. « Je suis sous couverture en fait » finit-il par décréter tout simplement. C'était la réponse la plus logique qui lui venait à l'esprit. « Et il ne sait même pas voler. » c'était un très bon point cela. C'était d'ailleurs bien dommage, enfin, il était rapide au moins... mais ça ne restait pas le pouvoir du vol... comme Peter Pan. Kovu haussa les épaules de façon fataliste. « Pas de poudre de fée... » souffla-t-il, il savait que Minnie allait comprendre. Parce que tout le monde savait que sans poudre, il était impossible de voler. C'était la base.

Cela dit, cela ne les empêcha pas de s'amuser à faire n'importe quoi, Kovu proposa à son amie de dessiner un ciel plein d'étoiles, ça manquait à New York, vraiment, il eut une pensée pour son pays d'origine, où on avait le sentiment de pouvoir toucher les étoiles du bout des doigts. Parfois il était nostalgique, mais pas tout le temps, seulement quand il avait l'esprit embué ainsi d'alcool, il s'autorisait à se plaindre et à regretter des choses quand il avait bu, choses qui n'arrivaient jamais lorsqu'il était sobre. « On peut leur donner la forme qu'on veut. Là je dessine un K pour Kovu » le jamaïcain sourit avant d'attraper la main de Minnie pour lier leurs doigts. Doucement, tout en continuant de tenir la main de sa meilleure amie dans la sienne, il forma un coeur, une fois son "oeuvre" terminée, il sourit et ramena le dos de la main de Minnie à ses lèvres pour l'embrasser légèrement. « Elles peuvent avoir la couleur qu'on veut ! Tu t'imagines si elles étaient vraiment de toutes les couleurs ? On pourrait croire qu'il y a un feu d'artifice géant et en permanence... Ce serait beau...» il regarda le visage de Minnie s'illuminer à cette simple évocation, jamais elle ne lui avait paru aussi belle qu'en cet instant. « Magnifique... » souffla-t-il faiblement avant de se rendre compte qu'il avait gardé son regard encré sur le visage de son amie, il rougit, il n'avait pas parlé du tout des étoiles, il se racla la gorge. « Enfin, oui... tout ça, ce serait magnifique » appuya-t-il pour revenir au ciel, c'était toujours... moins dangereux ? Il ne savait pas trop, il ne se sentait pas... enfin, c'était un peu confus. Il avait toujours trouvé Minnie belle, mais là, il y avait quelque chose de différents, il se sentait... comme un satellite attiré par un astre, c'était juste magnétique et il ne pouvait rien faire pour arrêter ça et... étrangement, il n'en avait pas tout à fait envie. Cependant, il préféra ne pas trop y penser et il laissa les choses se passer, c'était juste l'alcool, ça le rendait toujours plus affectueux et gentil, et déjà qu'il l'était beaucoup avec Minnie là, il avait juste encore plus besoin de l'avoir à ses côtés. Il sentit la tête de Minnie se poser sur lui et il laissa glisser sa main sur l'épaule de sa meilleure amie. Il tourna légèrement le visage pour embrasser son amie sur le front de façon tendre. Puis au loin, il commença à entendre le bruit d'une musique, son visage se fendit d'un sourire rayonnant. « Minnie, tu veux danser avec moi ? » proposa-t-il aussi tôt les yeux brillant d'envie. Il avait vraiment envie de danser avec la brune, c'était toujours amusant. Puis il valait mieux s'occuper, il avait le sentiment que rester trop proche de Minnie en cet instant allait conduire à quelque chose... d'étrange.

« Je suis sous couverture en fait » La bouche de Minnie forma un O avant qu'elle ne la referme et glisse un doigt devant en murmurant un « Chut » de connivence. Elle avait toujours trouvé cette expression très bizarre. Pourquoi dire qu'on était sous une couverture si on en avait pas. A moins d'être dans son lit, il était difficile de l'être... Minnie s’embarrassait souvent de questions sur des choses sans réel intérêt – inutile d'être un génie pour le remarquer. Mais c'est ce qui faisait l'originalité de la jeune fille, une imagination sans aucune limite. Imagination que partageait Kovu. Elle savait qu'il n'était pas toujours comme ça, aussi insouciant, et il ne pouvait pas vraiment se le permettre. Elle savait aussi, de ce fait, qu'il avait besoin de se vider la tête, se laisser aller, oublier un peu tous les problèmes de la vie. Elle le trouvait incroyablement courageux et se répétait souvent qu'elle avait de la chance de le connaître. Elle ne saurait pas ce qu'elle ferait sans lui à ses côtés, et là ce soir, l'alcool aidant, elle avait juste envie de le prendre encore plus souvent dans ses bras. De le serrer fort,et de ne plus jamais le relâcher, pour être pour toujours à ses côtés. « Pas de poudre de fée... » Tout s'éclairait. Pourquoi n'existait-il pas de magasin qui vendait de la poudre de fées ? On vendait bien des chaussures pour courir, alors pourquoi pas de la poudre pour s'envoler ? Elle ne ferait aucun commentaire sur ses fausses ailes qu'ils vendaient parfois avec des déguisements. Bien qu'elles pouvaient parfois faire l'illusion, ça n'était pas suffisant. De même que d'avoir des pensées agréables. Tous les efforts étaient vains si on avait pas un peu de cette poudre magique qui faisait décoller... « On a plus qu'à en trouver alors. dit-elle en haussant les épaules. » Comme si c'était si facile.

Après avoir tourné en rond telles des toupies, ils s'étaient étalés par terre pour créer des étoiles dans le ciel new-yorkais qui en était dépourvu. Kovu venait de créer un cœur et Minnie se sentit aussitôt rougir avant de tourner la tête vers son ami. Il lui avait agrippé la main et déposa un petit baiser dessus, un frisson parcourut la jeune fille qui sourit de toutes ses dents. Elle avait évoqué ensuite la possibilité de colorer les étoiles. Une nouvelle idée de génie. Absorbée dans ses rêveries elle n'entendit pas le premier mot qu'avait prononcé Kovu mais elle tourna à nouveau la tête vers lui au moment où il reprit la parole. « Enfin, oui... tout ça, ce serait magnifique » Le seul problème c'est qu'on risquait de ne pas les voir à New York. Ou alors il faudrait éteindre toutes ses lumières parasites qui empêchaient le ciel de montrer ses merveilles. Elle y songeait rêveusement, tête contre l'épaule de Kovu quand celui-ci la « réveilla » à nouveau. « Minnie, tu veux danser avec moi ? » Le sourire qu'afficha son ami se transmit aussitôt à la jeune fille. Qu'est ce qu'il était beau quand il souriait, songea-t-elle pendant une seconde avant de répondre avec enthousiasme :« Avec plaisir ! Tant que tu te plains pas si jamais je te marche sur les pieds... » Elle avait beau être une acrobate, sa maladresse légendaire ne lui laissait généralement aucun répit. Elle se releva prestement, la tête lui tournant légèrement, puis elle se tourna vers son ami. Elle fit une petite courbette avant de tendre la main à Kovu. « Ô grand maître de la danse, guidez-moi à travers la musique. » Elle échappa un petit rire puis lui adressa un petit sourire timide.

Voler, un rêve de gosse quelque part, la petite lumière d'espoir au loin, Kovu voulait réellement réussir à voler un jour, pour se détacher de la réalité de sa vie sans doute, pour oublier un instant tout ce qui le retenait sur terre, un rêve utopique, mais quelque chose qui le faisait sourire peu importe la circonstance, voler c'était ce qu'il voulait faire; Et tant pis si on lui répétait que c'était impossible, si Minnie y croyait, lui aussi il pouvait y croire. Être toujours terre à terre et rabat-joie n'apportait pas le sourire et la joie dans une vie, l'insouciance si, alors Kovu avait choisi cette voie tout simplement. Evidemment, ils parlèrent de poudre de fée et Minnie parla avec son éternelle confiance « On a plus qu'à en trouver alors. » plus facile à dire qu'à faire en somme. Kovu sourit mais ne répondit rien. Il n'avait jamais dit tout haut que les fées n'existaient pas, il restait toujours persuadé qu'en disant une parole aussi méchante, quelque part sur la Terre (ou ailleurs) mourrait une petite fée. Alors oui, il y croyait, il tentait juste de le cacher à ses amis, ils se moqueraient de lui et ils ne pouvaient pas comprendre.

Ensuite, alors que tout était plus ou moins calme autour d'eux, Kovu se concentra sur un bruit, de la musique, et l'envie de continuer à faire la fête avec Minnie était bien présente. Il avait envie de danser et continuer de boire. Enfin, sagement, Minnie était là quand même, enfin, il savait qu'elle ne se priverait de rien, mais il avait le devoir moral de la raccompagner au moins chez elle maintenant qu'il s'était retrouvé. C'était lui l'aîné des deux, c'était lui qui devait donc prendre soin d'elle, ça lui semblait tout simplement logique. Quoiqu'il en soit, il proposa à Minnie d'aller danser et comme à son habitude, elle se montra enthousiaste. « Avec plaisir ! Tant que tu te plains pas si jamais je te marche sur les pieds... » le jamaïcain eut une petite moue. « Je pense que je peux faire cet effort » finit-il par concéder. « Ô grand maître de la danse, guidez-moi à travers la musique. » s'amusa alors la brune en faisant une révérence, il éclata d'un rire joyeux avant d'attirer Minnie à lui pour l'embrasser sur le front. « T'es complètement folle, je t'aime » c'était tout à fait logique ce genre de raisonnement. Vraiment. Il marcha avec elle tout en lui tenant la main, il se sentait heureux de ce simple geste, puis ça n'avait rien d'anormal pour eux... cela dit, pour la première fois, il réalisait à quel point la main de sa meilleure amie semblait être juste à sa place dans la sienne. Au bout de cinq minutes de marche, ils atteignirent un bar où pas mal de gens traînaient dehors. Personne ne dansait dehors mais Kovu s'en fichait, il se tourna alors vers Minnie et il la fit aussi tôt tourner, la musique du bar était assez forte pour qu'ils l'entendent et au moins ici ils auraient tout l'espace nécessaire pour bouger. Kovu souriait tout en donnant une sorte de rythme à Minnie (évidemment, elle ne le suivait pas vraiment) et c'était tellement drôle. Lorsque la fin de la musique se fit entendre, Kovu applaudit avant que les premières notes de la suivante ne commencent, ses yeux se mirent à briller et il attrapa les mains de Minnie tout heureux, on aurait dit un gosse à qui on venait d'annoncer que Noël et son anniversaire étaient avancée à demain et après-demain. « Dirty Dancing ! Minnie, faut trop qu'on fasse le porté comme dans le film ! » s'exclama alors Kovu alors que the Time of my life passait dans le bar. Il avait peut-être bu, mais Kovu était sûr qu'il ne laisserait pas tomber Minnie, jamais, c'était tout simplement impossible.

Il avait beau avoir son âge, elle avait toujours eu l'habitude qu'il la protège. Un peu comme un grand frère. Il avait pourtant déjà bien assez de frères et sœurs sur qui veiller, et c'est pourquoi Minnie se tenait toujours prête à être là pour lui et à l'aider au moindre problème. Certes il y avait des cafouillages, comme la dernière fois quand il s'était brûlé par sa faute alors qu'elle voulait le soigner... Mais elle donnait toujours le plus possible et mettait tout son cœur à l'ouvrage. Pourtant quand il l'embrassa sur le front, dès qu'il la touchait ce soir, elle avait étrangement envie d'avoir plus. C'était comme si elle était attirée, un peu comme un aimant, et qu'elle ne trouverait sa place qu'auprès de Kovu. « T'es complètement folle, je t'aime » Elle se contenta de sourire avec innocence puis de se laisser entraîner vers la musique. On lui disait tellement souvent qu'elle était folle qu'à force ça en devenait complètement banal. C'était un peu comme si on lui disait bonjour. Tous les gens bien étaient fous de toute manière, c'était connu.
La nuit était belle. Elle avait l'impression que tout était possible, du moins plus que d'habitude. A mesure qu'ils approchaient, le son de la musique s'amplifiait jusqu'à ce qu'ils arrivent à la source même. Elle avait toujours eu une manière assez particulière de danser. Un peu à la Luna Lovegood. Comme le reste du temps, elle était dans son monde, un peu ailleurs et elle avait sa propre façon de se déplacer. Elle rigolait par moment puis jetait de temps en temps un regard admiratif sur le sens du rythme de son ami. Elle savait qu'il était doué et pourtant à chaque fois elle était impressionnée. « T'es vraiment trop fort Kovu lui dit-elle quand la musique se termina pour enchaîner sur une autre qui sembla enchanter le jeune homme. « Dirty Dancing ! Minnie, faut trop qu'on fasse le porté comme dans le film ! » Au début la jeune fille fronça les sourcils. Le porté... Quel porté ? Elle était une experte pour tout ce qui concernait les Disney, les Harry Potter, même le Seigneur de anneaux mais le reste était un peu plus brouillon dans son esprit. Puis elle écouta plus attentivement la musique et un sourire s'épanouit aussitôt sur son visage. Comment avait-elle pu oublier ! « Oh oui le porté volant ! Fais-moi voler Kovu, et ne me laisse pas tomber ! » A vrai dire, elle avait complètement confiance en lui, elle savait qu'il ne la laisserait pas tomber. Quoiqu'avec l'alcool, les gestes n'étaient plus très sûrs mais elle était trop excitée par tout ça pour y penser. Elle n'était déjà pas sérieuse en temps normal...
Minnie s'éloigna alors pour prendre son élan. Ils étaient les seuls à danser, les gens autour les regardaient avec amusement, se doutant sûrement qu'ils n'avaient pas bu que de l'eau... Elle se sentait toute euphorique, comme si elle allait faire quelque chose d'absolument géniale. Wendy avait-elle ressenti la même chose avant de prendre son envol avec Peter Pan ? Elle n'allait pas agiter les bras, juste s'élancer et espérer que Kovu arriverait à la porter. Dans le cas contraire ils risquaient fort de tomber par terre mais le risque semblait dérisoire. Elle regarda pendant un instant son ami de loin, chantant en même temps les paroles. « I've had the time of my liiiiife and I never felt this way before. » Elle porta la main sur son cœur puis la tendit vers Kovu avant de rire et de s'exclamer : « C'est parti ! » Elle s'élança alors vers son ami puis pouf sans qu'elle s'en rende vraiment compte elle était soudain en l'air, bras étendus vers l'avant. Elle ne put échapper un rire, les yeux brillants avant de s'exclamer toute joyeuse : « Je vole ! »

Kovu vivait pour danser. Il l'avait penser plus d'une fois, c'était ça qu'il aimait plus que tout. Se sentir libre de faire ce qu'il voulait, s'exprimer avec son corps. Faire parler sa joie ou sa colère. Kovu avait toujours marché ainsi, avant de commencer à danser, il emmagasinait les choses dans son cœur au point que ça ne soit pas saint du tout. Puis il avait découvert la danse et la liberté qu'elle procurait. Puis un jour, il avait rencontré Minnie, il l'avait vu dansé et il avait comprit qu'elle aussi ressentait ce que la danse lui procurait. C'était comme ça (et bien qu'il était jeune à l'époque) qu'il avait compris qu'il la voulait comme amie. Et jamais jusqu'à ce jour il n'avait regretté ce choix. Minnie était une force, dès qu'il la voyait, c'était comme s'il se rechargeait en énergie positive, juste voir Minnie l'apaisait de façon profonde, c'était comme regarder sa nièce Zolà dormir, il se sentait en paix avec lui-même après. Et ce soir, plus que jamais il se sentait en paix, Minnie était là, il avait bu, il était l'homme le plus heureux de la terre et en plus il savait dessiner des étoiles de couleur et forme différente. Sincèrement, qui pouvait vouloir une vie plus passionnante et exaltante que la sienne ? Qui pouvait se vanter de pouvoir encore rêver et croire aux choses imaginaires ? Pas grand monde. Mais lui oui, grâce à Minnie.

Alors c'est pour ça qu'il s'en fichait de danser seul avec elle dans la rue sous l'oeil amusé et un peu goguenard de quelques incertains, il s'en fichait, il s'en fichait de l'avis du reste des gens, tant qu'un sourire étirait les lèvres de Minnie, c'est qu'elle était heureuse non ? C'était tout ce qui importait à son coeur. Lorsqu'il reconnut les premières notes d'une de ses chansons préférés, il se sentit complètement euphorique et il réclama le grand saut. Kovu voyait toujours les choses en grand alors qu'il s'était juste entrainé à le faire avec Zolà ce saut... mais la difficulté avec un bébé de presque deux ans était moindre tout de même. Cela dit, il était déterminé à réussir et à ne pas laisser tomber Minnie, jamais il ne laisserait arriver le moindre mal à sa meilleure amie. « Oh oui le porté volant ! Fais-moi voler Kovu, et ne me laisse pas tomber ! » « Je pense que je peux essayer » finit par dire Kovu avec une mine sérieuse et il s'humecta les lèvres pour être encore plus prêt et concentré « I've had the time of my liiiiife and I never felt this way before. » le jamaïcain sourit quelque peu avant de redevenir sérieux, il n'était pas l'heure de flancher devant le trop plein de "mignonnerie" de la brune. Son regard se fit alors encore plus déterminé. « C'est parti ! » il la vit s'élancer dans sa direction et une fois assez près de lui, il plia légèrement les genoux pour se donner plus d'impulsion avant de réussir à la soulever. Il la stabilisa rapidement et il la tenait à bout de bras. Il avait bu, certes, mais en cet instant il avait le sentiment que l'alcool n'avait plus le moindre effet sur lui. Il était heureux d'avoir réussi et son sourire ravi était là pour le démontrer. « Je vole ! » il rigola quelque peu et sentant sa force l'abandonner petit à petit, il décida de remettre son colis sur Terre, il avait peur de la lâcher. Il la fit descendre tout doucement sur le sol tout en observant son visage de façon attentive, il aimait la voir ainsi, souriante... son regard se plongea quelques secondes dans le bleu de celui de Minnie et il sentit son cœur se gonfler en se rendant compte de la proximité entre eux après leurs acrobaties. Il cligna des yeux un peu troublé. Il se sentit déglutir et le parfum léger de la brune l'envahi avec force. Il écarta doucement une des mèches de cheveux du visage de la jeune femme, sa peau était douce, est-ce qu'elle l'était toujours autant d'habitude ? Il sentit une douce chaleur l'envahir et son regard se troubla. Minnie était trop près, trop proche, elle était belle, elle était douce, elle souriait et il l'aimait. Il l'aimait vraiment car jamais il n'avait entendu de façon si distincte battre jusqu'à ses oreilles. Et là il n'hésita plus. Il savait, il devait lui montrer à quel point il l'aimait alors il se pencha vers elle et il déposa ses lèvres sur celle de Minnie avec douceur tout en comblant la distance entre eux.

Au bout d'un moment, il s'écarta lorsqu'il réalisa que Minnie n'avait pas réagit. Il s'éloigna en refusant d'ouvrir les yeux. Il refusait de voir la réalité dans laquelle il venait d'embrasser Minnie. Bon sang, son sang ne fit qu'un tour et il se mit à paniquer quelques secondes, il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche près à s'excuser avant de brusquement réalisé qu'il n'était pas désolé. Il referma alors la bouche et il paniqua littéralement, incapable de savoir quoi dire ou faire pour empêcher une discussion étrange, alors il fit la seule chose qui lui parut logique en cet instant. Il plongea une nouvelle fois sur les lèvres de Minnie pour l'empêcher de poser la moindre question... et pour s'empêcher de réfléchir hormis à cette vérité : jamais il n'avait autant aimé un baiser aussi chaste... et jamais il n'avait eu cette sensation que son cœur pouvait sortir de sa cage thoracique tant il battait fort.

C'était de courte durée mais elle avait pu voler pendant un bref instant et elle n'aurait pu être plus heureuse qu'à cet instant là. Elle fut cependant soulagée de retrouver la terre ferme, elle n'était pas très sûre qu'ils auraient tenu encore longtemps... Ils étaient proche l'un de l'autre, elle le regardait en souriant, les yeux scintillants encore de son bref envol. Elle songea pour la deuxième fois de la soirée qu'il était vraiment beau. C'était son Kovu au sourire contagieux. Elle ne pouvait imaginer un monde sans lui et sa présence lumineuse. Elle était vraiment trop heureuse à ses côtés, et il n'était sûrement pas possible de l'être plus. Il écarta une de ses mèches de cheveux et son cœur se mit curieusement à battre plus vite. Elle n'osait même pas parler, elle, qui trouvait toujours quelque chose à dire. Quelque chose dans l'air avait changé, un quelque chose qui agitait les papillons dans son ventre, un quelque chose de... magique. Tout semblait plus brillant, tout semblait plus beau. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle ressentait ça tout à coup et elle n'eut guère le temps de l'étudier, le visage de Kovu s'étant soudain approché avant qu'il ne l'embrasse. Trop surprise pour réagir, elle resta immobile pendant un moment, yeux grands ouverts. Puis un frisson la parcourut de la tête aux pieds, elle sentit l'ensemble de son visage rougir comme s'il était prêt à irradier – heureusement alors qu'il faisait nuit. Elle commençait à peine à réaliser que Kovu s'éloignait déjà et sa première pensée fut alors « trop tôt ». Alors que la seconde d'avant sa tête était vide, juste remplie par la douce sensation que lui avait procuré ce baiser; elle se remplit tout à coup de mille et une questions qui se cognèrent les unes aux autres en un grand n'importe quoi. Elle commença à ouvrir la bouche, comme pour dire quelque chose alors qu'elle n'avait strictement aucune idée de ce qu'elle pourrait bien sortir; mais à peine eut-elle le temps de la refermer que les lèvres de Kovu avaient à nouveau pris d'assaut les siennes. Elle ferma alors les yeux. Au diable les questions, la soirée était trop belle, l'ambiance trop magique et la sensation était trop bonne. Enivrée par le contact de ses lèvres contre les siennes, alors que la première fois elle n'avait pas réagit, elle se mit à l'embrasser elle aussi. Tout doucement, elle porta ses mains sur les épaules de Kovu, où elle les posa avec délicatesse. Elle embrassait Kovu et c'était juste magique.
La toute première fois qu'elle avait embrassé un garçon elle avait 6 ans, et elle avait échangé un bisou contre un paquet de bonbons qui étaient supposés être magique – elle s'était faite arnaquer. La fois suivante, à 10 ans, elle avait joué à Blanche-Neige, et il était donc naturel qu'elle reçoive le baiser d'un prince. De simples bisous. La première fois qu'elle avait vraiment embrassé un garçon c'était sûrement au lycée et par simple curiosité. Elle n'avait en tout cas jamais rien eu de comparable à ce qu'elle échangeait avec Kovu. Elle avait l'impression de voler à nouveau, ses pieds étant pourtant bien ancrés dans le sol cette fois-ci. Elle avait l'étrange sensation d'avoir des ailes et de flotter dans un lieu très agréable, qu'elle ne voulait surtout pas quitter. Mais l'air commença à manquer et elle s'éloigna alors, la respiration haletante, le cœur courrant sûrement plus vite que Bip-Bip dans sa poitrine. Elle ne souhaita pas s'éloigner trop cependant, encore toute chamboulée, elle ne leva pas les yeux directement vers lui. A la place, elle regardait ses lèvres. Elle leva soudain une de ses mains à hauteur de son visage et posa un doigt sur la bouche de Kovu, l'effleurant à peine. « Tes lèvres... murmura-t-elle. ...ont un goût de soleil. » Elle se mordilla la lèvre avant de sourire timidement. Elle ne se rendait pas vraiment compte de ce qu'il venait d'arriver et surtout, de ce que ça signifiait. « J'ai eu l'impression de voler... ajouta-t-elle quelques secondes après, ne réussissant qu'à parler de ce qu'elle avait ressenti. Elle ne réalisait pas vraiment de toute manière, tout était trop flou à part ce sentiment qui dominait tous les autres et qui lui disait qu'elle avait énormément apprécié et qu'elle en voulait encore; ce qu'elle ne tarda pas à demander. Tu crois qu'on peut essayer encore ? » Elle leva alors des yeux interrogateurs vers lui, scrutant ses prunelles plus sombres encore que la nuit. Elle demandait comme une enfant qui demandait la permission, incertaine de sa réaction, mais sûre de ce qu'elle voulait.

Kovu sentait tout son corps vibre, les pulsations de son coeur résonnaient dans ses oreilles, la musique qu'il y avait tout à l'heure autour d'eux étaient éteinte. Il ne restait plus que Minnie et ses lèvres et ce baiser qu'ils partageaient. Oh gosh, jamais avant ce soir embrasser Minnie ne lui serait venu à l'esprit, ça lui aurait même paru insensé et idiot. Mais maintenant, c'était logique, ça coulait de source, c'était les lèvres de Minnie plus que tout qu'il réclamait. C'était elle et personne d'autres. Être si proche d'elle était la chose à faire. Dire qu'il avait failli perdre son temps avec une grecque au début de la soirée. Cela dit, comme tout être humain rationnel et normal, ils durent se séparer pour récupérer leur souffle. Mais comme la première fois, il eut peur des questions, il eut aussi peur des réponses qu'il allait sans doute devoir fournir. Elle prenait quelle tournure leur amitié désormais ? Et cette question faisait peur. Vraiment. Il se sentit déglutir, il était incapable de formuler le moindre mot, il était paralysé, il avait le sentiment que quoiqu'il dise, il allait tout gâcher, il était persuadé qu'il allait percer la bulle protectrice dans laquelle ils se trouvaient actuellement.

Il observa alors Minnie, tentant de voir si elle semblait aussi chamboulée... ou dégoûtée... ou... n'importe quel sentiment en fait. Cela dit, elle semblait imperturbable et elle fixait ses lèvres. Son coeur s'arrêta de battre quand il sentit le doigt de Minnie sur sa bouche. Le désir qu'il avait réussi à calmer revint en force, ce simple geste l'avait mis aux aboies, il voulait ses lèvres encore, il en avait besoin, il avait besoin du corps de Minnie contre le sien, ses lèvres sur les siennes, il avait besoin de la tenir plus proche de lui !Mais en même temps, il était paralysé, il ne pouvait pas encore l'embrasser, il avait le sentiment de l'avoir déjà forcé deux fois à le faire et il ne voulait pas la mettre dans une situation qu'elle n'avait pas demandée. « Tes lèvres... ont un goût de soleil. » Malyck esquissa un sourire en entendant Minnie. Il portait sur elle un regard doux et affectueux, enfin, il y avait aussi un désir bien présent, mais l'amour qu'il éprouvait pour Minnie l'empêchait de se comporter en goujat une nouvelle fois. Il ne voulait pas la blesser alors il tentait de se maîtrise. « J'ai eu l'impression de voler... » lui aussi. Kovu eut un petit sourire tendre, il passa sa main dans les cheveux de Minnie. « Moi aussi » avoua-t-il simplement la voix plus grave qu'à l'accoutumé. Il se racla la gorge pour reprendre contenance. « Tu crois qu'on peut essayer encore ? » Kovu la regarda surpris mais heureux, il était impossible pour lui de cacher la joie qu'elle venait de prodiguer en lui. Cela dit, une alarme dans son esprit se mit à retentir. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Est-ce que ce n'était pas glissé sur une pente un peu trop dangereuse ? Kovu fit taire la voix et se pencha vers Minnie pour l'embrasser avec ferveur. Les deux premiers avaient été l'initiative de Kovu, il lui avait imposé son désir. Pas ici, pas cette fois-ci. Il resserra sa prise sur les hanches de sa meilleure amie et il passa une de ses mains dans la nuque de la jeune fille pour la rapprocher le plus près de lui. Ce dernier baiser ne donnait pas l'impression de vouloir s'arrêter et Kovu sentit une douce chaleur dans son bas ventre. En sentant son désir grandir, il s'éloigna aussi tôt. La peur dominait tous les autres sentiments et il l'affichait sans pouvoir le cacher. Il ne pouvait pas désirer sa meilleure amie, ce n'était pas saint. Ce n'était pas eux, ce n'était pas la relation qu'ils avaient toujours eu. « Minnie... » il aurait aimé être capable de dire autre chose que le prénom de sa meilleure amie. Il aurait aimé pouvoir lui dire quelque chose d'autres, mais il était confus. Il savait que ce n'était pas bien, mais il avait tout aimé. Il savait qu'il l'avait désiré mais cela lui faisait peur... il savait qu'il voulait plus mais il n'était pas sûr que ce soit bénéfique pour Minnie... au final, tout ce qui important c'était son bonheur à elle. « On devrait rentrer » souffla alors Kovu en tendant une main vers Minnie pour qu'elle l'attrape. C'était un automatisme, il avait toujours aimé avoir Minnie à ses côtés... sauf qu'il se rendit compte de l'intimité de ce geste pour la première fois de sa vie. Alors il baissa sa main et finit par la fourrer dans sa poche. « On doit rentrer Minnie » finit-il par dire sans oser la regarder. Il se mit alors à marcher un peu et il se retourna pour voir si elle le suivait. En la voyant, le jamaïcain se sentit désolé, mais quand il ouvrit la bouche pour lui souffler, il fut incapable de s'excuser de l'avoir embrassé et tout compliqué. Il serra les dents. Quel lâche il faisait. Il était en colère contre lui-même.

Elle n'eut pas attendre longtemps avant qu'elle s'envole à nouveau avec Kovu. Minnie s'était laissée emportée dans une bulle de douce euphorie. Le monde toujours ouvert à ses mille et une questions s'était soudain fermé pour se concentrer sur une seule et une unique chose : Kovu. Aucune pensée parasite, juste cette envoûtante sensation de chaleur qui prenait d'assaut son corps, et le contact de ses lèvres contre les siennes. C'était un feu d'artifice émotionnel. Elle s'attendait à tout moment à voir des paillettes tomber du ciel. Ou un vrai feu d'artifice éclater. Peut-être était-ce l'alcool qui rendait le monde si beau, ou c'était simplement être aussi proche de Kovu. Elle n'avait jamais vraiment pensé à lui de cette manière. Ce n'était pas le genre de Minnie de se poser des questions sur les garçons et les relations qu'elle pourrait avoir avec eux. Elle avait d'autres préoccupations, et ce même s'il est vrai qu'il lui arrivait parfois de rêver au prince charmant. Mais c'était surtout à cause des Walt Disney. Difficile de ne pas rêver à un Aladdin, un Naveen, ou même un Eugène après avoir vu ces belles histoires. Mais elle s'était toujours dit qu'elle aurait du temps pour ça. Elle était jeune, elle pouvait rêver encore. Elle ne cherchait donc pas particulièrement, c'était Minnie, elle vivait la vie comme elle venait et à sa manière si particulière...
Elle connaissait bien Kovu, très bien même, et pourtant elle avait l'impression de découvrir un nouvel aspect de lui. Elle n'avait pas envie que ça s'arrête, c'était trop agréable. Puis brusque retour à la réalité. L'air effrayé Kovu s'était soudain reculé. Il prononça son prénom et elle leva les yeux vers lui, un peu perdue à moitié affolée par l'air qu'il affichait. « On devrait rentrer » Elle aurait pu passer la nuit dehors à l'embrasser, elle ne se serait sûrement pas plaint... Elle songea qu'elle avait du faire quelque chose de mal. Elle n'était pas vraiment douée à tout ça. Peut-être que ça ne lui plaisait pas finalement. Même s'il avait été celui qui avait commencé, il regrettait sûrement. Sa main qu'il avait tendu puis rangé dans sa poche en était peut-être une preuve. Ou bien il s'était cassé un ongle et ne voulait pas le montrer au monde entier, au risque de se trouver à la première page d'un magazine. Elle avait l'esprit encore tout embrouillé par ces baisers, elle ne réalisait pas encore le changement que cela allait apporter dans leur relation. « On doit rentrer Minnie » répéta-t-il une deuxième fois. Elle hocha la tête tout doucement avant de dire d'une petite voix, peu convaincue. « D'accord. » Elle se passa une main dans les cheveux, pensive. Elle essayait de réfléchir mais elle n'y parvenait pas vraiment, sa tête tournait encore. Kovu s'était retourné pour voir si elle suivait et elle avança alors. Elle jeta un regard timide vers lui, ne trouvant rien à dire alors elle fit ce qu'elle savait le mieux faire : dire n'importe quoi. « Ne fronce pas autant les sourcils ils risquent de rester coller. C'est une vraie maladie. » Après les gens se retrouvaient avec des mono-sourcils et le problème c'est que s'ils s'épilaient et recollaient à nouveaux leurs sourcils, à un moment ils risquaient de ne plus en avoir du tout. Ils ne manqueraient plus qu'ils perdent leur nez et ils deviendraient tous des Voldemort. Elle avait baissé la tête, regardant le chemin qui passait sous ses pieds, puis après un petit moment sans rien dire elle parla à nouveau. « Je suis désolée Kovu. » Elle ne savait pas exactement pourquoi mais si elle avait fait quelque chose de mal sans s'en rendre compte, autant s'excuser tout de suite.

Le jamaïcain ressentait le trouble de Minnie, elle semblait coupable et aussi perdue que lui-même. Il aurait voulu la rassurer, la prendre dans ses bras pour lui dire que tout allait bien se passer... que rien n'allait changer, mais comme il n'était sûr de rien il préféra... rester de son côté, en plus, l'avoir de nouveau trop proche de lui allait peut-être le tenter et il ne voulait pas rendre les choses encore plus confuse qu'elles ne l'étaient en cet instant. Gosh, il était vraiment idiot d'avoir fait ça, d'avoir... agit sur un coup de tête, de ne pas avoir su résister à la tentation. C'était un crétin tout simplement... un crétin qui mourait d'envie de recommencer et qui devait se contrôler pour ne pas trop s'approcher de sa meilleure amie, qui devait ne pas attirer Minnie à lui pour l'embrasser encore un peu. Car jamais embrasser quelqu'un ne lui avait semblé si vital que lorsqu'il l'avait fait avec Minnie. C'est pour ça qu'ils devaient rentrés chacun l'un chez l'autre, parce qu'ici dans cette rue, dans cet endroit, Kovu était sûr que tôt ou tard il allait finir par se pencher de nouveau vers les lèvres de Minnie. « D'accord. » il sentit son coeur se serrer, elle avait une voix si déconfite... il serra les poings au fond de ses poches, pour être sûr qu'il n'aille pas la prendre dans ses bras pour lui souffler dans le creux de l'oreille que ce n'était rien, que c'était une erreur. Gosh, il était si confus, si... tétanisé sur place. Ils se mirent silencieusement en marche, Kovu était tendu, il y avait de l'électricité dans l'air, une tension palpable qui n'avait jamais été présente entre les deux meilleurs amis. Kovu sentait sa gorge se serrer... et si tout allait désormais changé ? Gosh, il avait tant de questions et de regrets soudainement. « Ne fronce pas autant les sourcils ils risquent de rester coller. C'est une vraie maladie. » il regarda Minnie légèrement perplexe avant qu'un pauvre sourire ne s'étire sur ses lèvres. Au moins elle ne changeait pas, elle était la même Minnie qu'il connaissait, elle restait cette petite femme qui pouvait parler de tout ce qu'il lui passait par la tête sans se soucier que se soit logique ou non. Il lui lança un regard en coin et vit avec une certaine peine qu'elle avait baissé la tête... cette Minnie déconfite était tout de même bien loin de sa meilleure amie toujours énergique et joyeuse...

« Je suis désolée Kovu. » le jeune homme cligna plusieurs fois des yeux avant de secouer négativement la tête. Il s'approcha de Minnie rapidement et attrapa son menton pour relever son visage et la regarder dans les yeux. Il retint sa respiration quelques secondes en la voyant de nouveau si proche, il se concentra sur son regard. Il ne pouvait pas regarder une nouvelle fois ses lèvres... « Ne t'excuse pas d'accord, tu n'as rien fait de mal ! C'est pas toi Minnie, c'est moi... on... on ne peut pas... deux meilleurs amis ne peuvent pas s'embrasser. Ce n'est pas saint ! » dit-il en se frottant le visage, soudainement très fatigué. « ça va aller... » souffla-t-il simplement. « Tout ira bien » rajouta-t-il dans le simple espoir de croire lui-même ses paroles, tout devait bien aller... tout allait bien aller entre eux, il n'allait pas gâcher une amitié de presque 10 ans !

Finalement, ils arrivèrent près d'une route et Kovu eut la chance de trouver une voiture qu'il réussit à ouvrir facilement, il ouvrit alors la portière du côté passager pour laisser Minnie rentrer à son tour. Il tapotait nerveusement sur le volant de la voiture tout en conduisant et en regardant fixement la route... l'ambiance au sein même de la voiture était... tendue. Il roulait plus vite que d'ordinaire... et la destination fut rapidement atteinte. Il arrêta le moteur de la voiture et se tourna finalement vers Minnie... il ouvrit la bouche comme pour parler, mais il finit par la refermer. C'était un lâche... il se sentait mal. « Bonne nuit » finit-il par lâcher. « Je t'appellerai... » ajouta-t-il dans un murmure.