matthew &&. ella

Ces derniers temps, notre famille était secouée de bien des nouvelles. Arizona attendait des jumeaux, la jumelle de Toscane, supposé décédée à la naissance avait en fait été échangée à la naissance et pour couronner le tout, le procès de l'accident de bateau qui avait coûté la vie à mon père était entrain de se dérouler ici même, à New York. Je n'avais pas tout suivi ce qui se passait. Tout cela était trop abstrait pour moi mais une chose était sûre, ma jumelle était déboussolée et ça, je ne pouvais pas l'accepter. Elle traversait tellement de choses depuis son accident de voiture il y a quelques mois de cela que je ne pouvais pas accepter qu'elle en supporte plus. Elle était humaine, elle ne pouvait pas tout supporter sans broncher, sans rien ressentir et c'était pour cela que je lui avais pris un massage d'une bonne heure au spa en bas de la rue. Vivre dans l'Upper East Side avait bien des avantages et je comptais en faire profiter ma jumelle. Elle était tout pour moi et la voir souffrir me faisait souffrir, ce qui ne me plaisait guère. Depuis son réveil, je veillais sur elle comme une mère aurait du le faire. Notre mère n'était plus là pour le faire alors j'endossais – avec le sourire – ce rôle qu'elle avait bien du mal à accepter. Avoir sa sœur sur le dos n'était pas tous les jours agréables mais elle traversait tellement de choses et ne parlait tellement peu que je n'y allais pas de mains mortes. Quittant ma chambre, je descendis les quelques marches qui séparaient les chambres du salon, et me dirigea directement vers l'entrée. J'étais prête pour sortir et même si ce que j'allais faire ne m'enchantait guère, je devais avoir des réponses et plus vite que cela. La patience n'était pas vraiment quelque chose qui me caractérisait et c'était très bien comme cela. Doucement mais sûrement, je monta dans ma voiture et me dirigea en direction de l'appartement de mon cousin Matthews. Si Arizona était déboussolée c'était en parti de sa faute et je n'allais pas me gêner pour lui dire. Il avait des explications à me donner, il devait m'expliquer pourquoi son salaud de père avait voulu la peau du mien. Nous avions tous tellement souffert à cause de son décès et si j'étais comme cela aujourd'hui, c'était en parti sa faute. Je soutenais que j'avais fais mes propres choix toute ma vie mais sans le décès de mon père, je ne serais sûrement pas à New York à l'heure qu'il était. Pour sûre, je n'aurais jamais avorté, ma meilleure amie ne serait pas morte d'une overdose, rien. Soufflant en voyant les bouchons, je tapa contre mon volant, actionnant le klaxon et récoltant donc quelques insultes. Il n'y a qu'une seule et unique chose qui pouvait me détendre en ce moment même : de la musique mais il semblait que la radio décide de parler d'un accident qui paralysait la moitié de la ville. J'étais donc partie pour croupir une à deux heures dans les bouchons et c'était là que je me détestais de ne pas être une fan des transports en commun. Le temps passait si lentement que j'avais l'impression d'attendre pendant des siècles. L'envie d'en savoir plus me motivait à ne pas faire demi tour alors que c'était tout ce dont j'avais envie, faire demi tour et rentrer pour finir la nuit au lit à manger de la glace au caramel au beurre salé. Ce soir, une chose était sûre, je devais voir Joshua et je me fichais pas mal qu'il n'appréciait guère me voir à son club de strip tease mais je devais lui parler, je devais tout laisser évoquer avant d'exploser. Mon meilleur ami était mon deuxième pilier – après ma sœur – et il savait que m'ignorer ou me mettre de côté ne lui serait pas mais alors pas du tout bénéfique.

Cela faisait une heure et quart que j'étais partie de la maison lorsque j'arrivais enfin à destination chez Matthew. Garée, je restais dans ma voiture, faisant claquer la paume de mes mains contre le tableau de bord. Je devais me calmer. Inspirer, expirer. Les cours de pillates devaient me servir à quelque chose. Sortant de la voiture, je me dirigea vers le logis de mon cousin d'un pas plus que déterminé. J'appuyais légèrement sur la sonnette avant de m'acharner comme une folle furieuse sur cette dernière. Il dormait ? Ça m'était complètement égal. J'étais en colère, j'étais folle de rage et avais juste une envie, lui faire autant de mal qu'il m'en faisait. Il ne me touchait pas directement mais faire remonter tout cela à Arizona à un moment crucial de sa grossesse, ce n'était guère mieux. Lorsqu'il ouvrit la porte, je me rendis compte que je ne savais même pas le rôle qu'il avait dans cette histoire. Ma jumelle était rentrée en pleur du tribunal, me parlant que notre oncle Vryzakis était coupable de la mort de notre père et mon sang n'avait fait qu'un tour. Je ne croyais pas en la vengeance personnelle mais je devais lui dire ses quatre vérités. Je pouvais être blessante lorsque je m'y mettais et j'avais l'impression qu'il n'allait pas échapper à mes frais. « Je vais te tuer, t'étriper, te faire bouffer les fleurs par la racines Matth. C'est quoi ce bordel avec ton père ? Ton ordure de paternel a tué mon père, c'est bien ça ? T'es qu'une ordure, tu es le fils d'une abomination Matthew ! » Moi qui m'entendait plutôt bien avec mon cousin, il semblait que c'était vraiment mal parti pour garder nos bons vieux rapports. Ma voix prenait un accent légèrement du sud lorsque je m'énervais. Une larme commença à couler le long de ma joue et je ne réussis pas à les arrêter. M'énervant encore un peu plus, je me rapprocha de mon cousin et lui donna de légers coups digne d'un moucheron « S'il arrive quelque chose aux jumeaux, je peux te jurer que je suivrais ton père pour homicide involontaire ! Je serais presque capable d'entrer dans une organisation secrète de chasse à l'homme pour qu'il pourrisse au fond d'un trou ou mieux, dans la mer, bouffé par un requin » Mes mots étaient de plus en plus fort. Oh dieu que j'avais envie de le tuer mais au lieu de ça, je tentais tant bien que mal de lui faire du ma physiquement, ce qui était tout bonnement impossible lorsque l'on voyait sa taille et la mienne. Je sentais mes jambes flancher mais je faisais tout pour rester forte. Si mon père était encore là, il me calmerait, me dirait de ne pas m'énerver mais vu les circonstances, je ne pouvais pas me calmer, c'était impossible.

J'étais mal, en colère, rageuse et cela ne me ressemblait guère. Moi qui était toujours calme et posée, voilà que je pétais littéralement les plombs et ma colère n'était pas prête de disparaître. J'avais envie de tuer quelqu'un, de faire du mal à quelqu'un comme le famille Vryzakis nous faisait du mal depuis tant d'années. Apprendre que mon oncle était à l'origine de la mort de mon père me mettait hors de moi. Comment pouvait-on vouloir faire du mal à l'un de ses frères de cette façon ? Était-ce pas jalousie ? Je n'en savais rien et j'avais vraiment du mal à comprendre ce qui se passait. Rester chez moi à ne rien faire ne me ressemblait et lorsque je voulais des explications j'en avais toujours. Lorsque le lion qui sommeillait en moi se réveillait, il valait mieux être couvert pour être sûre de ne pas se faire attaquer et Matthew allait bientôt le comprendre. Je m'entendais plutôt bien avec mon cousin mais pour le moment, j'en envie de lui faire du mal parce que ce n'était pas avec mon oncle que j'allais pouvoir discuter ou tenter de lui faire du mal. Il était en prison mais je trouvais que la peine était trop simple pour ce qu'il avait fait. La chaise électrique serait un bien meilleur moyen de le punir pour le sang qu'il avait fait couler. Quand je pense que deux de mes frères et sœurs auraient pu mourir dans ce bateau... En route pour chez Matthew, je me demandais comment j'aurais pu continuer ma vie si Ariznoa et Phoenix avaient péri dans cet accident ? Il fallait que je chasse ces images de ma tête ou sinon c'est moi qui allait avoir un accident. Tout cela était douloureux, j'avais mal mais je n'imaginais même pas ce que devait ressentir ma jumelle. Elle ne parlait pas de ce qui c'était passé là haut, au tribunal, et je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait vécu assez d’événements traumatisants pour les deux années qui arrivaient... Devant chez mon cousin, je ne pouvais toujours pas contenir ma colère, c'était plus fort que moi. Je pouvais faire tout ce que je voulais pour me calmer, c'était mission impossible. La sonnette était mon nouveau souffre douleur, juste avant de prendre Matthew pour cible. J'agissais comme une hystérique, comme la folle furieuse que j'avais du jouer pendant mes années à Julliard pour un projet. J'étais à bout de nerfs, faible mais je devais rester debout pour lui dire ce que j'avais à dire et, tel un serpent, il n'y avait que du venin qui sortait de ma bouche. Je m'en prenais à lui en tant que fils et bouc émissaire de tous nos problèmes, de ma souffrance, alors qu'il n'y était pour rien, strictement rien. « Je suis désolé, Ella... C'est fini, maintenant... Il a été déclaré coupable, il va rester enfermé un long moment. » Je sentais les bras du jeune homme autour de moi mais cela ne me permettait pas d'arrêter de trembler comme une feuille. J'étais mal, pleine de rage et savoir que mon oncle était en prison ne changerait rien. C'était bien connu les hommes qui s'échappent de prisons ou qui ont de l'aide en dehors, pour finir ce que ces criminels avaient commencé. Je tournais dans des films, ma culture cinématographique était plutôt importante et il ne pouvait pas me dire que ça, c'était juste dans les films. Ce genre de personnes avait toujours un bras droit et qui était le bras droit dans cette histoire ? Matthew ? Elijah ? Ou un individu totalement extérieur à la sphère familiale ? Les yeux pleins de larmes, je regardais mon cousin et dis « Tant qu'il ne sera pas mort, je ne serais pas rassurée. On devrait le torturer pour ce qu'il a fait. Le jeter au fond de la mer avec un boulet à la cheville. Comme ça il verrait ce que mon père a traversé » Je jettai mes derniers phrases pleines de venin et me laissais guider par le jeune homme. Il voulait m'expliquer ce qu'il s'était passé ? C'était tout à son honneur mais je n'étais pas sûre que trois mots m'aideraient à aller mieux. « J'ai rien à voir avec mon père, tu sais. Ca faisait des années que je lui avais pas parlé, et... Je lui en veux autant que toi. Il a enlevé Toyiah... Je suis pas contre toi, Ella. » J'écoutais les mots de Matthew et mes yeux faillirent me sortir de la tête lorsque je l'entendis dire que son père avait enlevé Toyiah, la petite de la famille. Il devait se moquer de moi, quel être humain pouvait kidnapper sa propre petite fille pour faire chanter son fils ? Il fallait être tordu. Attrapant un mouchoir dans mon sac à main, j'essuyais mes larmes d'une main plus que tremblante. Ce n'était pas possible, absolument pas, j'avais du rêver, faire un mauvais rêve. Hésitante, je dis « Tu.. Il a kidnappé sa propre petite fille ? Comment on peut le laisser en vie Matth ? Je ne suis pas pour la peine de mort et la violence mais là, il ne mérite pas mieux ! Comment va-t-elle ? Et Lulani ? » L'ex femme de Matthew devait être folle de rage et lui en vouloir, ce n'était pas possible autrement... Plantant mes ongles dans mes propres paumes pour ne pas exploser, je dis « Ne me mens pas Matthew mais... comment il fait pour s'en sortir avec une simple peine de prison ? On va le ressortir de là haut à la moitié de la peine pour bonne conduite ? Je suis sûre qu'il a un bras droit quelque part à New York, une putain de pourriture qui serait à prêt à tout pour l'aider... Je ne suis ni la plus intelligente de la famille, ni la plus cultivée mais j'ai vécu assez de choses pour savoir qu'un criminel ne reste jamais longtemps inactif. » Je voulais qu'il soit clair et net avec moi, pas la peine de prendre des gants, je ne supportais pas cela. Je n'avais plus quinze ans, j'étais une jeune femme mure et posée, je pouvais entendre la vérité, même si elle était crue. Soufflant doucement, je dis, léger sourire en coin sur les lèvres « Désolée pour les coups... Je ne suis pas une force de la nature mais quand je craque, ça devient plutôt chaotique » Surtout dans ma tête où il y avait des tas d'informations qui s'y mélangeaient et où je devenais n'importe quoi, une vraie folle furieuse et j'en avais légèrement honte...

Je tentais de me calmer, je tentais – tant bien que mal – de faire baisser mon rythme cardiaque mais je savais que ce n'était pas gagné d'avance. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne pouvais pas accepter tout ce qui se passait dans ma vie depuis quelques jours. Arizona était enceinte de jumeaux, mon oncle avait tué mon père. Quelle allait être la prochaine nouvelle ? J'allais me retrouver à l'hôpital entrain d'accoucher d'un bambin dont je ne voulais pas ? Soufflant, je faisais craquer mes doigts pour montrer ma colère. J'étais prête à perdre ma vie pour protéger les miens et lorsque j'entendais que Matthew avait failli perdre sa fillette à cause de son père, je me demandais sérieusement comment il pouvait garder son calme ; c'était inhumain. Matthew avait toujours su se contenir, de ce que je me souvenais de lui, il avait toujours était une personne formidable, un homme loyal qui savait se contrôler. Son calme olympien me subjuguait mais je faillais hurler en entendant ce qu'il avait à me dire par la suite. Toutes mes craintes étaient fondées ; mon oncle avait bien un bras droit à New York et ce n'était personne d'autres que mon cousin, le petit frère de Matthew. Non, ce n'était pas possible. Comment pouvait-il être au courant de cela et ne rien faire pour le faire arrêter ? Cette pourriture ne devait pas rester en liberté. Dieu seul savait ce qu'il pouvait faire aux gens autour de lui mais surtout à Arizona. Elle avait aidé les jurés à choisir un destin pour notre oncle et il devait en avoir contre elle. Mes yeux étaient ronds comme la terre et j'écoutais Matthew. « Et je te le dis pour t'avertir. S'il te plaît... Si un jour, il vient te voir, ou si tu le croises, n'ouvre pas la porte, passe ton chemin. » Moi qui avait toujours été très famille, je me rendais compte qu'en dehors du cercle Ioannis, je ferais mieux de ne faire confiance à personne, absolument personne. Je secoua légèrement la tête de haut en bas pour lui montrer que j'avais bien compris le message mais j'avais peur, plus pour ma jumelle que pour moi. « Est-ce qu'Arizona le sait ? Il oserait s'en prendre à elle ? Je m'en fous qu'il s'en prenne à moi mais tu me connais Matth, je ne pourrais pas rester impassible s'il s'en prend à quelqu'un de ma famille... tu sais ô combien la famille est importante pour moi... » Je l'avais assez bassiné avec mes valeurs familiales pendant de nombreuses années. Nous nous entendions plutôt bien en temps normal même si, en ce moment, j'avais une légère dent contre sa famille. J'avais souvent entendu que dans toutes les familles il y avait une branche pourrie et il semblerait que dans la notre, elle soit du côté des Vryzakis. Il n'y en avait qu'un pour sauver l'honneur et cela ne m'étonnait guère. M'excusant, mon visage se détendit quelque peu. Il fallait que j'arrête de froncer les sourcils de cette façon sinon j'allais finir par avoir des rides d'expression un peu trop tôt. Me redressant légèrement, je laissais un soupir s'échapper. Qu'est-ce que j'avais mérité pour me retrouver dans ce genre d'histoire un fois encore ? « Je vais paraître indiscrète mais tu as un second job Matth ? Je veux dire, tu es bien conférencier à la base non ? Je demande puisque tu dis essayer d'attraper ton père mais derrière un bureau, je doute que tu sois réellement efficace » C'est comme si je disais que moi, avec mon métier d'actrice, je bottais les culs de tous les criminels. Bien entendu, il m'arrivait de revêtir un habit d'officier pour un film mais c'était tout. D'apprendre que mon cousin et mon oncle avaient les mains pleines de sang me donnait envie de vomir mais, en même temps, de faire quelque chose pour les arrêter. Se faire justice soi même n'était pas quelque chose que je cautionnais mais si je pouvais aider, pourquoi pas... J'avais toujours voulu être policière jusqu'au jour où les forces de police m'avait annoncé, du haut de mes quinze ans, que je devais quitté la Grèce pour l'Australie puisque mon père était mort le jour même. La tristesse et la détresser des gens me tuaient, j'étais bien trop sensible pour un tel métier mais pouvoir mettre quelqu'un derrière les barreaux me plaisait amplement. « Si je suis trop curieuse, n'hésite pas à le dire mais j'aime bien tout savoir, avoir toutes les cartes en main pour pouvoir juger et ne pas me tromper... Je ne me suis pas trompée sur ta sincérité et le côté louche de ton frère mais après, je sais qu'il ne faut pas juger sur les apparences » Et heureusement. Les premières impressions étaient souvent les bonnes mais les gens changeaient avec le temps... Dans un souffle, je dis « Tu penses qu'un jour il y aura une réelle justice et qu'il ne se la coulera pas douce en prison en attendant sa sortie ? » J'avais toujours été en règle et toujours écouté ce que l'on me disait à la lettre mais là, c'était plus fort que moi. Le procès était terminé, Arizona n'en était pas sortie plus forte et cela avait juste fait renaître des tas de mauvais souvenirs dont elle aurait préféré oublier l'existence avec son amnésie partielle. J'imaginais mon oncle – que je n'avais plus vu depuis une décennie – être tranquillement en prison, les doigts de pieds en éventails. Il allait être intouchable dans ces quatre murs, personne n'oserait se mettre contre lui et chercherait ses faveurs, ce qui me dégoûtait. Je n'avais jamais souhaité la mort de personne mais là, un léger côté sombre faisait son apparition. Versant de ma personnalité qui était loin de mon côté pacifiste et fofolle dont j'avais toujours fait preuve, quoi qu'il arrive.