La journée touchait à sa fin & comme pendant presque tout son été, Enzo l'avait passée à l'extérieur, à jouer de la musique ici & là ou à retrouver un ou une amie pour un verre. Il venait d'ailleurs à peine de passer le pas de sa porte & de poser la guitare qu'il portait dans l'entrée que son portable sonna dans sa poche. Fermant la porte, il sortit le combiné de sa poche & vit le prénom d'Aloysia s'afficher sur le combiné & un sourire illumina son visage. Il n'avait pas entendu parler de la jeune femme de la semaine mais en même temps, il s'était tenu occupé pendant un bon moment, et il s'était imaginé qu'elle aussi... Sans hésiter, il répondit et porta le téléphone à son oreille. « Allô, Loys ? » demanda-t-il tout sourire en pénétrant dans son salon.

Après avoir fait les cents pas dans son appartement, Aloysia attrapait finalement son portable pour composé le numéro d'Enzo. La jeune femme lui avait laissé du temps depuis qu'il avait franchit sa porte, elle n'avait pas cherché à le voir ou même juste à le contacter, mais elle estimait à présent avoir suffisamment attendu de signes de sa part. Même si les répétitions s'étaient enchaînées pour elle, avec la saison qui s'apprêtait à reprendre, elle avait eut le temps d'y réfléchir. La danseuse commençait doucement à en venir à la conclusion qu'il ne pensait pas la même chose qu'elle, elle voulait aujourd'hui tirer les choses au clair avant de se bercer d'illusions. Ses battements coeurs s’accéléraient légèrement au son de voix, qui ne semblait en rien trouver cet appel ennuyant, à première vue, ou plutôt écoute. « Hey ! Je te dérange ou on peut parler? » Son ton n'était sans doute pas aussi enjoué que celui d'Enzo, puisqu'elle craignait, elle, l'issue de cette conversation.

Enzo était ravi d'avoir des nouvelles d'Aloysia, mais son sourire se tarit légèrement lorsqu'il entendit le ton de la jeune femme qui lui répondit. « Hey ! Je te dérange ou on peut parler? » Son sourire se fana légèrement & il fronça les sourcils en jetant ses clés sur la table collée au canapé du salon, faisant volte-face pour retirer ses chaussures. Aloysia ne semblait pas partager son enthousiasme, et son ton le montrait parfaitement. Est-ce qu'il avait fait quelque chose de mal ? Pourtant, il lui semblait que leur dernière rencontre s'était bien passée, et surtout bien achevée... « Non non, tu me déranges pas, je viens de rentrer chez moi là. » l'informa-t-il en glissant ses chaussures sur la table & en se dirigeant vers la cuisine pour se chercher quelque chose à boire. Ne pouvant s'empêcher de relever le ton d'Aloysia en anticipant, il enchaîna rapidement. « Ça va pas ? » demanda-t-il, soucieux & curieux.

Même si elle tenait absolument à lui parler maintenant, Loys ne voulait pas non plus le lancer sur cette piste glissante s'il était accompagné ou occupée. « Non non, tu me déranges pas, je viens de rentrer chez moi là. » Bien, elle l'aurait donc sa conversation. A croire qu'en plus de ne pas paraître enthousiaste, elle n'avait pu cacher qu'elle était un peu embêtée, pour ne pas dire fâchée, puisqu'il lui demandait rapidement ce qui n'allait pas. Loys souriait, en un sens contente qu'il la lance histoire qu'elle n'aie plus qu'à se jeter à l'eau. « Si, tout va bien. » Professionnel, maladie, famille, aucun nuage à l'horizon sauf lui. « Je pensais juste avoir de tes nouvelles plus rapidement, après... la dernière nuit... » Volontairement, elle laissait cette phrase en suspend, en espérant qu'il lui dirait ce qu'il en pensait sans qu'elle n'aie à se faire passer pour une conne en affirmant qu'elle les pensait plus ou moins ensembles. Elle se rendait bien compte qu'elle s'était sans doute un peu emballée, toujours est-il qu'elle ne l'avait pas perçu comme leur première relation et si, pour lui, il ne s'agissait que d'une nuit, c'était pas plus mal qu'elle en aie le coeur net.

« Si, tout va bien. » lui répondit Aloysia lorsqu'il ne put s'empêcher de lui demander ce qui semblait la perturber, mais sans pour autant rassurer le jeune homme. Et il faisait bien : un instant plus tard, elle dévoilait le motif de son appel, et sûrement de ton peu enthousiaste d'un peu plus tôt. « Je pensais juste avoir de tes nouvelles plus rapidement, après... la dernière nuit... » glissa la jeune femme, arrêtant Enzo alors qu'il était en train de prendre une canette de Coca dans son frigo. « Oh... » dit-il d'abord, surpris. Même s'il n'avait pas vraiment compris pourquoi, elle semblait lui en vouloir de ne pas l'avoir rappelé après la nuit qu'ils avaient passé chez elle. « Désolé, j'ai bougé partout cette semaine. » expliqua-t-il, se disant qu'il valait toujours mieux qu'il s'excuse puisque, si ça l'avait vexé, ça n'avait pas du tout été dans les intentions du jeune homme. « Alors... Quoi de neuf ? » lança-t-il au hasard, se disant que c'était ça, prendre des nouvelles, & que c'était donc ce qu'elle attendait, tout en ouvrant sa canette pour en boire une gorgée.

la réaction d'Enzo ne se fit pas attendre et eut le don de l'énerver un petit peu. Un simple « Oh... », preuve qu'il n'avait jamais eut l'intention de la rappeler. Il y avait quelques gars qu'elle n'avait jamais pris la peine de rappeler, et lui surement une dizaine de filles, mais elle avait eut espoir d'avoir un tout petit plus d'importance. « Désolé, j'ai bougé partout cette semaine. » Excuse non-valable, elle préférait qu'il lui dise clairement qu'il n'avait jamais envisagé d'appeler. « Alors... Quoi de neuf ? » La jeune femme prenait tout de même sur elle pour ne pas paraître aussi chiante qu'elle ne l'était en réalité, bien qu'elle ne put retenir un petit rire nerveux. « J'ai enchaîné pas mal les répétitions et j'ai la soirée d'ouverture la semaine prochaine, avant la grande première. » Elle ne faisait, certes, pas partie des chanteurs qui étaient bien sur mis en avant mais ça n'en restait pas moins important pour elle. « J'appelais pour voir si tu voulais m'accompagner... » En pensant qu'ils étaient à peu près ensembles, ça lui semblait logique de l'avoir à ses côtés pour un jour aussi important. « Je cru que c'était différent... de la première fois, je veux dire... enfin laisse tomber, j'en parlerai à Aaron. » Son frère était au moins une valeur sure, qui ne risquait pas de la planter ou de trouver mieux à faire.

Enzo ne savait même pas pourquoi, mais il avait l'impression de marcher sur un terrain glissant avec la jeune femme, qui resta silencieuse à sa justification jusqu'à ce qu'il lui demande de ses nouvelles. « J'ai enchaîné pas mal les répétitions et j'ai la soirée d'ouverture la semaine prochaine, avant la grande première. » Enzo hocha la tête avant de se faire la réflexion qu'elle ne risquait pas de le voir. « J'appelais pour voir si tu voulais m'accompagner... » Il la sentait nerveuse, mais également un peu dégoûtée des réponses du jeune homme. Aussitôt, Enzo voulut d'ailleurs répondre par l'affirmative, mais Aloysia l'avait devancée et il l'entendait déjà reprendre. « Je cru que c'était différent... de la première fois, je veux dire... enfin laisse tomber, j'en parlerai à Aaron. » Et soudainement, il tilta - enfin. Aussitôt, dans Enzo, c'était comme si toute sa vision de leur relation prenait un autre aspect. Il ne fallait pas être un génie pour deviner qu'elle parlait de leur première aventure, en Europe, et de celle qu'ils avaient eu la semaine précédente dans l'appartement d'Aloysia. Et lui, que pensait-il ? A vrai dire, il n'aurait jamais pensé que Loys ai cette opinion d'eux, d'où le fait qu'il n'ai pas pensé un seul instant à envisager leur histoire d'un soir autrement que comme ça. « Non, non, attends ! Ca me ferait plaisir de t'accompagner. » dit-il brusquement pour se rattraper. Un léger rire nerveux s'empara de lui & il se pinça l'arête du nez en s'accablant. « Désolé d'être un tel boulet... » lâcha-t-il avant de reprendre. « Tu... fais quelque chose, ce soir ? »

Aloysia hésitait un instant à couper la communication sans attendre la moindre réponse de sa part, réalisant à quel point elle devait paraître ridicule & pitoyable. C'est exactement comme ça qu'elle se sentait en tout cas. Quitte à passer pour une conne jusqu'au bout, autant ne pas ajouter le mot gamine à son palmarès, elle attendait donc qu'il lui réponde avant de couper son portable. « Non, non, attends ! Ca me ferait plaisir de t'accompagner. » Elle haussait les sourcils, à la fois surprise et mal à l'aise. « Désolé d'être un tel boulet... » Le monde à l'envers, il n'avait pas à s'excuser puisqu'il ne lui avait jamais rien promis, elle le savait parfaitement. Elle s'apprêtait d'ailleurs à lui faire savoir mais n'en eut pas le temps puisqu'il reprenait déjà. « Tu... fais quelque chose, ce soir ? » Elle avait une soirée avec Tallulah de prévue, mais qu'elle pouvait annuler, son amie le comprendrait parfaitement. La jeune femme préfèrait ne pas s'emballer malgré tout et adoptait plutôt un ton détaché, pour être certaine qu'il en aie envie avant de lui donner sa réponse. « Ne te sens pas forcé, Enzo. J'veux dire, tu ne m'as rien promis, on avait bu, c'était logique que ça n'aie aucune importance pour toi... enfin je ne sais pas ce qui m'a fait pensé que ça pouvait être différent cette fois, parce que t'as rien fait pour que... » Sa nervosité avait eut raison d'elle, elle s'était légèrement emportée et après une bonne inspiration, Loys tentait une dernière fois de rattraper le coup, même si maintenant, ça semblait encore plus compromis qu'il n'y a 2 minutes. « Soit, je vais me taire et arrêté de me ridiculiser, c'est mieux. » La jeune femme attendait à présent qu'il mette lui-même un terme à cet appel & accessoirement à son supplice.

Il ne savait pas vraiment pourquoi il n'avait pas pensé à donner ce sens à leur relation plus tôt. Il était vrai que la première fois, avec leurs situations respectives, il n'avait jamais été question qu'ils se mettent "ensemble", mais là... Il se rendait compte que les choses étaient différentes, ils étaient tous les deux à New York, et il y avait eu ce jeu, cette séduction qui n'avait pas eu le même goût la première fois. Mais pourquoi pas, hein ? Il ne pouvait pas nier qu'il était attiré par Aloysia, & ce depuis leur première rencontre. « Ne te sens pas forcé, Enzo. J'veux dire, tu ne m'as rien promis, on avait bu, c'était logique que ça n'aie aucune importance pour toi... enfin je ne sais pas ce qui m'a fait pensé que ça pouvait être différent cette fois, parce que t'as rien fait pour que... Soit, je vais me taire et arrêté de me ridiculiser, c'est mieux. » Le jeune homme se gratta la tête : c'était vrai, il avait agi comme il aurait agi avec un autre coup d'un soir, mais... « T'as pas vraiment envoyé de signaux non plus, Loys... Tu te ridiculises pas, je suis juste... surpris. Mais pas désagréablement surpris ! » déclara-t-il avant de reprendre. « Tu me forces à rien. Je suis content que t'ai appelé, et... je tiens à ce que tu passes à la maison ce soir, si toi t'en as envie. » souffla-t-il, plus doucement sur la fin, de peur que son temps de réaction n'ai fait changer Loys d'avis.

S'il n'avait pas envisagé de prendre ses jambes à son cou, ça devait être chose faite à présent. Le pire était sans doute qu'en le réalisant, Loys avait surtout envie de rire face à sa naïveté, qui ré-apparaissait toujours quoi qu'elle fasse. « T'as pas vraiment envoyé de signaux non plus, Loys... Tu te ridiculises pas, je suis juste... surpris. Mais pas désagréablement surpris ! » Pas de signaux, qui dans sa version donnait du temps, de l'air qu'elle avait choisi de lui laisser. Elle avait surtout espérer qu'il soit le premier à faire un pas vers elle, puisqu'elle l'avait fait la soirée précédente. Aloysia aimait se montrer entreprenante, mais il ne fallait pas qu'elle ne devienne collante, du coup elle avait attendu inutilement. « Tu me forces à rien. Je suis content que t'ai appelé, et... je tiens à ce que tu passes à la maison ce soir, si toi t'en as envie. » Au point où elle en était, elle ne pouvait de toute façon pas s’enfoncer plus. « C'était tellement clair dans mon esprit que je n'ai pas cru bon de te faire le moindre signe. Je pensais que tu l'avais compris aussi, mais vu nos antécédents, ça ne m'étonne pas plus que ça que t'aies pensé que c'était juste "comme ça"... » Bien que ça n'avait duré qu'une semaine, ils n'étaient pas resté plus de deux heures sans nouvelles de l'autre à l'époque, ce qui faisait de cette nuit quelque chose d'encore moins important et non plus, comme elle l'avait voulu & cru. « Je peux passer oui... tu veux que j'apporte quelque chose pour souper ou autre? » Elle avait l'estomac noué et aucune envie de manger, mais la faim viendrait surement avec le temps, autant se montrer prévoyante.

« C'était tellement clair dans mon esprit que je n'ai pas cru bon de te faire le moindre signe. Je pensais que tu l'avais compris aussi, mais vu nos antécédents, ça ne m'étonne pas plus que ça que t'aies pensé que c'était juste "comme ça".... » A vrai dire, Enzo ne savait plus où se mettre, et il fallait avouer qu'il se sentait désormais un peu con d'avoir agi avec aussi peu de bon sens. Pourtant, il était loin d'être un salaud avec les filles, c'était juste... Il n'avait pas eu de relation, de vraie, avec une fille depuis Aladiah. Et la façon dont ça s'était terminé la première fois avec Loys... Il avait pensé qu'elle voyait ça comme un moment de dérive, de rappel, sans pour autant que ce soit désagréable. « J'ai pas voulu te blesser en pensant ça, Loys, vraiment... Enfin, je pensais pas que tu... » Voila que c'était à son tour de s'enfoncer ! « ... mais ça veut pas dire que j'en ai pas envie. » termina-t-il presque pour la rassurer. « Je peux passer oui... tu veux que j'apporte quelque chose pour souper ou autre? » Le sourire du jeune homme s'élargit et il jeta un regard à sa cuisine. « Hm... Je saurais nous préparer quelque chose, t'en fais pas pour ça. » l'assura-t-il, ravi.

« J'ai pas voulu te blesser en pensant ça, Loys, vraiment... Enfin, je pensais pas que tu... » Elle savait que ça n'avait pas été son intention et ce n'était pas le cas. Il ne l'avait pas blessée, juste un peu déçue, et encore, c'est à elle qu'elle en voulait surtout, pas à lui. « ... mais ça veut pas dire que j'en ai pas envie. » Un nouveau sourire se dessinait, alors qu'elle se dirigeait déjà vers son dressing pour trouver quelque chose de décontracté mais joli à la fois, qui la mettait suffisamment en valeur sans trop en faire. « Tu ne m'as pas blessée, rassures-toi... je suis un peu plus solide que ça! » Concrètement, si elle avait survécut à sa rupture avec Lucas, elle pouvait survivre aux pires déceptions possibles. Sortant un t-shirt avec un col en V qu'elle appréciait particulièrement, elle le posait sur son lit avant de chercher un pantalon assortit. « Hm... Je saurais nous préparer quelque chose, t'en fais pas pour ça. » Loys sortait enfin le gagnant avec un sourire ravi, tant pour le pantalon que pour la visite qui se profilait. « Ok, parfait. Je me prépare vite fait et j'arrive dans ce cas... A tout de suite. » Lançant son portable sur son lit, elle ne put s'empêcher d'avoir un petit geste de victoire avant de commencer à se changer. Elle ne voulait pas perdre trop de temps avant de le rejoindre et un passage à la salle de bain pour dompter ses cheveux allait être obligatoire. Une fois prêt, elle quittait les lieux immédiatement pour prendre la voiture - puisqu'elle n'avait nullement l'intention de boire de ce soir.

« Tu ne m'as pas blessée, rassures-toi... je suis un peu plus solide que ça! » entendit-il Aloysia lui dire, plus décontractée qu'un peu plus tôt. Estimant pouvoir déclarer la tempête passée & évitée, Enzo esquissa un sourire satisfait avant de la rassurer sur un éventuel repas. « Ok, parfait. Je me prépare vite fait et j'arrive dans ce cas... A tout de suite. » Enzo n'eut même pas le temps de lui répondre que déjà, elle raccrochait. Et immédiatement, il se retrouva devant le fait accompli : qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire à manger ? Lâchant à son tour son portable, il se mit à farfouiller dans sa cuisine : il était pratiquement sûr d'avoir acheté de quoi faire du carpaccio et une salade plus tôt dans la semaine, et c'est donc bien plus détendu, et même euphorique, qu'il prépara un en-cas qu'il laissa dans la cuisine avant de filer dans la salle de bain pour une douche express. Il enfila ensuite un tee-shirt et un jean, secoua ses cheveux devant la glace en abandonnant l'idée de les savoir secs avant l'arrivée de la jeune femme, et retourna dans le salon. Et il attendit ; littéralement. Il ne tarda d'ailleurs pas à faire les cent pas devant sa porte, se frottant les mains en se demandant s'il pourrait lui dire ce sur quoi il sentait ne pas avoir assez insisté avant qu'Aloysia ne raccroche.

Finalement, elle optait pour un pantalon slim noir, des ballerines et son t-shirt blanc, histoire de faire dans la simplicité. Aloysia choisissait de laisser ses cheveux au naturel : longs et bouclés, aspergeant juste un peu de produit dessus pour qu'ils soient bien brillants. Elle réfléchissait à n'avoir rien oublié et finissait par prendre la descendre jusqu'au sous-sol où se trouvait le parking de son immeuble. Elle avait beau se dire qu'il ne s'agissait que d'Enzo, au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, elle sentait le rythme de ses pulsations augmentés. Le fait qu'elle ignorait ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire en arrivant, elle ne savait même pas comment elle était censée lui dire bonjour. C'est con, mais ça suffisait à la paniquer complètement. La jeune femme ne mit pas longtemps à arriver devant sa porte, devant laquelle elle restait silencieuse en replaçant rapidement son t-shirt ainsi que ses cheveux. Prenant une inspiration, elle finissait par écraser son doigt sur la sonnette, n'ayant pas fait toute cette route pour faire demi-tour. C'est ce qu'elle voulait depuis une semaine, elle avait attendu de le voir ou au moins de l'entendre, ça aurait été complètement débile d'être celle qui s'enfuyait à présent. Lorsqu'il ouvrit la porte, elle se contentait de sourire, les joues brûlantes, et complètement immobile, paralysée. Loys attendait qu'il fasse un geste en sa direction - si ce n'était l'embrasser, au moins l'inviter à entrer - puisqu'il était un peu celui sur qui tout reposait, elle avait été assez claire sur ce qu'elle voulait.

Enzo était complètement stressé et pourtant, c'était loin d'être dans ses habitudes de l'être avec les filles. Seulement, là, en un instant, son statut avait pris un tout nouveau tournant, et il se demandait bien comment il pourrait agir face à Aloysia une fois qu'elle serait chez lui. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir bien longtemps puisqu'alors qu'il faisait les cent pas dans la pièce, la sonnette retentit, le faisant sauter sur ressorts jusqu'à la porte. Devant, il s'arrêta un instant & poussa une grande inspiration avant de poser sa main sur la poignée & d'ouvrir la porte. Lorsqu'il fit face à Aloysia, sa cage thoracique lui parut soudain bien étroite pour soutenir son coeur & ses poumons. « Entre, je t'en prie. » glissa-t-il, un petit sourire naissant sur ses lèvres. Il s'effaça de l'encadrement de la porte pour la laisser passer, mais l'arrêta finalement dès qu'elle eut passé le pas de la porte. Son regard se fit malicieux et, après avoir admiré le regard de la jeune femme un instant, il se posa pour déposer ses lèvres sur celles d'Aloysia. Lorsqu'il se redressa, un petit sourire prit place sur ses lèvres & il s'écarta vraiment pour lui permettre de rentrer chez lui. « Je pourrais vite m'habituer à ça... » déclara-t-il en se mordant la lèvre inférieure.

A peine patiente & complètement paniquée, Aloysia priait pour qu'il réagisse vite dés l'instant où il lui apparut dans l'arcade de la porte. « Entre, je t'en prie. » Elle lui fit un petit signe de tête avant d'obtempérer. Elle s'attendait à mieux comme accueil mais vu qu'il ne pensait même pas à elle une heure plus tôt, elle ne pouvait pas s'attendre à beaucoup plus. Il finissait pourtant par l'embrasser, avant même qu'elle n'aie eut le temps de franchir le pas de la porte. Loys avait décidé de le laisser prendre des initiatives ce soir, mais lui rendait quand même ce baiser, se mordillant la lèvre inférieure lorsqu'il l'observa ensuite. « Je pourrais vite m'habituer à ça... » Elle le laissait fermer la porte derrière lui, avant de passer ses bras autour de son cou, déposant à son tour un baiser sur ses lèvres. Elle levait finalement les yeux vers lui, un sourire timide mais malicieux aux lèvres. « Tu peux... je m'en lasse rarement... » finissait-elle par avouer, avant de finalement s'écarter de lui pour retirer sa veste, qui n'avait rien de confortable, surtout lorsqu'elle tenait à garder ses bras autour de son cou. Elle déposait celle-ci sur le porte manteau dans l'entrée, avant de tourner sur la pointe des pieds pour lui faire face à nouveau, se tordant les doigts.

Enzo fut agréablement surpris de voir Aloysia répondre à son baiser - il aurait pas été con, tiens, si elle l'avait repoussé. Bien au contraire, la jeune femme entoura son cou de ses bras et le gratifia d'un nouveau baiser. « Tu peux... je m'en lasse rarement... » lui répondit-elle même en se mordant la lèvre inférieure, geste auquel le regard d'Enzo ne manqua pas de rester accroché, sentant sa température corporelle monter soudainement d'un cran. Il la laissa retirer son manteau pour le poser dans l'entrée & son visage s'illumina d'un nouveau sourire lorsqu'il la vit s'approcher de nouveau de lui. L'une de ses mains se posa sur sa hanche pendant que l'autre vint se poser sur sa joue, l'attirant contre lui pour lier de nouveau leurs lèvres dans un baiser plus profond. Finalement, lorsqu'il s'écarta, ses paupières restèrent closes un instant et son sourire reprit sa place sur ses lèvres. « Faim ? » demanda-t-il subitement en jetant un regard à la cuisine où ses plats les attendaient.

BON, voila x) dunno if u still trust him now

A peine tournée, Aloysia sentait la main d'Enzo l’amener à lui à nouveau pour déposer un baiser sur ses lèvres. Elle aussi pouvait s'y habituer rapidement, surtout qu'il était sa première relation depuis Stanislas, autant dire une éternité. « Faim ? » Haussant les épaules, la jeune femme le suivait de quelques pas dans l'appartement. « Si tu as préparé quelque chose, pourquoi pas. » Elle ne voulait surtout pas qu'il aie fait un effort pour rien, mais elle n'était pas affamée. L'appétit venait en mangeant après tout. Même si les choses semblaient assez simple, il fallait qu'elle les complique, du moins qu'elle s'assure qu'elle n'était pas sur une pente glissante. Loys ne supportait pas l'échec et estimait en avoir essuyé bien assez cette dernière année. S'appuyant contre le meuble de cuisine, elle l'observait, n'osant pas trop l'aider puisque cela aurait revenu à toucher à ses armoires, une chose à la fois, c'était beaucoup trop tôt. « T'es sur que c'est ce que tu veux? » Elle lui posait la question sur un ton amical, signe qu'elle ne le prendrait pas mal si ce n'était pas le cas. « Pas que je cherche à te faire changer d'avis, loin de là, mais je suis pas du genre à partager... alors... hum... autant que tu en aies envie, toi aussi. » Cette réflexion n'était là que pour lui préciser qu'elle voulait quelque chose d'un tant soit peu sérieux, pour s'assurer qu'ils étaient cette fois ci sur la même longueur d'ondes.

« Si tu as préparé quelque chose, pourquoi pas. » Très satisfait d'avoir préparé quelque chose pour accueillir Aloysia en si peu de temps, Enzo ne tarda pas à l'entraîner vers le grand coin cuisine où il s'affaira à retirer le célophane de la salade & du carpaccio qu'il avait préparé. « T'es sur que c'est ce que tu veux? » Alors qu'il montait grosso modo une table sur le plan de travail de la cuisine où ils pourraient manger sur les tabourets, il releva la tête pour froncer les sourcils en regardant son amie. Des doutes, déjà ? Enzo, lui, n'en avait pas. Certes, pour le coup, c'était soudain & inattendu, mais à bien y réfléchir, oui, il était sûr de ce qu'il voulait. « Pas que je cherche à te faire changer d'avis, loin de là, mais je suis pas du genre à partager... alors... hum... autant que tu en aies envie, toi aussi. » Un sourire naquit sur les lèvres d'Enzo qui s'amusa des paroles de la jeune femme, & il déposa les plats sur le plan de travail avant de contourner ce dernier pour revenir près d'Aloysia. « Si j'en avais pas eu envie, je te l'aurais dit. » déclara-t-il d'abord avec douceur & simplicité : il était honnête, et ça avait toujours été le cas. « Loys... J'ai envie d'être avec toi. Je peux pas te dire où ça va nous mener, combien de temps ça va durer, mais j'en ai envie, et j'en avais envie avant que tu m'appelles, même si j'ai sûrement pas été le plus malin en te rappelant pas. Alors oui, je suis sûr. » continua-t-il tout en posant de nouveau ses mains sur les hanches d'Aloysia, ponctuant son petit discours d'un nouveau & franc baiser.

Aloysia le suivait à la cuisine, appuyant ses coudes sur le meuble en l'observant déballer ce qu'il avait pris soin de préparer. En dehors de Lucas, ces dernières relations avaient été pour la plupart des enfoirés de première et aucun d'eux n'avaient jamais pris la peine de lui préparer quoi que ce soit, ce qui l'enchantait d'autant plus. « Si j'en avais pas eu envie, je te l'aurais dit. » Loys ou l'art de briser les moments parfaits mais elle préférait être rassurée maintenant plutôt que le perdre dans quelques semaines. Sa réponse était plutôt satisfaisante. « Loys... J'ai envie d'être avec toi. Je peux pas te dire où ça va nous mener, combien de temps ça va durer, mais j'en ai envie, et j'en avais envie avant que tu m'appelles, même si j'ai sûrement pas été le plus malin en te rappelant pas. Alors oui, je suis sûr. » Passant ses bras autour de son cou, elle le laissait l'embrasser avec plaisir même si elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il exagérait un peu. Il n'avait pas rappeler, c'était un signe non négligeable qui l'empêchait de le croire sur le fait qu'il en aie eut envie aussi avant, mais tant que c'était le cas maintenant, elle n'allait pas faire la difficile. « Rappelle moi de remercier Dixon pour l'invitation. » Loys lui adressait un sourire amusé avant de l'embrasser à nouveau avec un peu plus d'envie que le précédent qui n'était là que pour la rassurer. Ce serait peut-être arrivé sans cette fameuse soirée, ou peut-être pas. « Qu'est ce que tu nous as fait de bon? » Finissait-elle par demander en le lâchant pour observer les plats. La jeune femme avait un peu perdu l’appétit et avait surtout envie de rester dans ses bras, mais elle était assez patiente pour goûter à tout ça.

Enzo était un jeune homme sincère, mais également très occupé. Surtout, il se rappelait de ses précédentes histoires & des plus récentes, durant lesquelles il avait été évident que les femmes ne l'avaient voulu que pour une nuit de folie – c'était donc devenu une habitude, & il s'était conforté dans cette idée sans chercher à savoir si Aloysia voulait effectivement la même chose que ces filles ou si elle cherchait plus... et maintenant, pour son plus grand plaisir, il était fixé. « Rappelle moi de remercier Dixon pour l'invitation. » Un léger rire traversa la barrière de ses lèvres & il hocha doucement la tête, volant un dernier baiser à la jeune femme en se tournant de nouveau vers sa cuisine. « Je suis sûr que ci ça n'avait pas été chez Dixon, ça aurait été autre part. New York n'est pas une si grande ville que ça, pour qu'on se soit retrouvés aussi facilement, plusieurs fois. » affirma-t-il en se rappelant de l'originalité qui avait caractérisé leurs retrouvailles, alors qu'il était à la poursuite d'un tigre qu'il avait malencontreusement fait sortir du zoo de Central Park. « Qu'est ce que tu nous as fait de bon? » reprit la jeune femme. Enzo plaça les deux assiettes face à face sur le plan de travail & rapprocha bien vite deux tabourets. « J'avais pas grand chose, j'aurais voulu te faire un truc plus original, d'un des pays que j'ai visité, mais... Ce sera une bonne salade pour cette fois ! » se vendit-il en invitant la jeune femme à s'asseoir. « J'espère que ça ira quand même... » souffla le jeune homme en plissant le nez, sincèrement concerné.

Lucas avait été son premier et sans aucun doute son seul amour, puisqu'Aloysia était loin d'être reine lorsqu'il s'agissait de gérer une relation. A part lui, il n'y avait eut que Stan qui avait été un tant soit peu sérieux, à qui elle avait fait confiance et le résultat était lamentable : il s'était barré en Russie, non sans l'avoir trompé avant, bien évidemment. La jeune femme était donc à nouveau dans l'optique ou elle vivait au jour le jour - en tentant de ne pas s'attacher si possible - pour éviter d'être déçue par la suite, elle n'avait donc rien à perdre avec Enzo. « Je suis sûr que ci ça n'avait pas été chez Dixon, ça aurait été autre part. New York n'est pas une si grande ville que ça, pour qu'on se soit retrouvés aussi facilement, plusieurs fois. » Elle réfléchissait un instant avant de répondre en lui adressant un sourire sincère et amusé à la fois. « C'est le destin ça... » Elle ne croyait pas du tout en ce genre de choses mais cela ne lempêchait pas d'en rire. La jeune femme observait les plats qu'il dressait devant elle tout en prenant place sur la tabouret, en face à face. Un instant elle l'observait, tentant de réaliser qu'elle pouvait à présent l'appeler son petit ami alors que deux heures plus tôt, elle languissait dans son appartement, dégoûtée de n'avoir aucune nouvelle de sa part. Qu'il n'aie pas rappelé était aussi peut-être un signe du destin, mais celui là elle préférait l'ignorer. « J'avais pas grand chose, j'aurais voulu te faire un truc plus original, d'un des pays que j'ai visité, mais... Ce sera une bonne salade pour cette fois ! J'espère que ça ira quand même... » Aloysia haussait les épaules, il s’inquiétait beaucoup trop. « Je suis avant tout venue pour te voir, pas pour me remplir l'estomac. Et sache qu'en tant que danseuse, une salade c'est parfait, je dois éviter tout ce qui est gras même si le Mcdo est mon meilleur ami... » Elle fronçait le nez, toujours aussi déçue de devoir à présent faire attention à ce qu'elle mangeait. Du temps ou elle dansait pour le plaisir ou pour de petits ballets, personne ne prêtait attention à son hygiène de vie, maintenant qu'elle était dans une grosse production, c'était complètement différent. « Je ne sais plus si je t'en avais parlé d'ailleurs... J'ai été prise pour une nouvelle comédie musicale. Plus qu'à espérer que ça marche! » Elle lui avait peut-être mentionné lors de leur dernière soirée qui restait assez vague sur certains points, mais vu qu'il s'agissait quand même de quelque chose de très important pour elle, Loys tenait à ce qu'il sache car des heures de travail l'attendait & donc peu de temps à lui consacrer certains jours.

« C'est le destin ça... » Un léger sourire amusé prit place sur les lèvres d'Enzo, qui se souvint avoir dit à peu près la même chose la dernière fois qu'ils s'étaient croisés. Le destin... un bien drôle de concept auquel, à vrai dire, il ne croyait pas vraiment, mais peu importait - c'était pour le principe, parce qu'il était vrai qu'il était vraiment fou qu'ils se soient retrouvés aussi facilement.

Ils prirent place autour du bar de la cuisine où Enzo avait laissé la salade qu'il avait préparé. « Je suis avant tout venue pour te voir, pas pour me remplir l'estomac. Et sache qu'en tant que danseuse, une salade c'est parfait, je dois éviter tout ce qui est gras même si le Mcdo est mon meilleur ami... » Enzo leva brièvement les yeux au ciel mais c'est tout sourire qu'il servit une assiette à Aloysia en la faisant glisser devant elle ; il n'était pas particulièrement cuisinier, mais il avait appris quelques astuces durant ses nombreux voyages. « Effectivement, c'est plutôt paradoxal ! Enfin, il n'y a rien de trop gras là-dedans, tu peux y aller. » la rassura-t-il. « Je ne sais plus si je t'en avais parlé d'ailleurs... J'ai été prise pour une nouvelle comédie musicale. Plus qu'à espérer que ça marche! » reprit la jeune femme après un petit moment, « Hm, je pense que tu m'en as parlé, mais très très brièvement. Félicitations ! » déclara-t-il avec un large sourire. Il n'avait pas vraiment eu l'occasion de voir Aloysia sur scène, mais il avait hâte de remédier à ça. « Ca parlera de quoi, cette comédie musicale ? » demanda-t-il finalement, ravi de voir que le petit moment d'étrangeté entre eux semblait passé.