Enzo avait, chaque soir, au moins trois propositions de soirées. Ce soir-là ne dérogeait évidemment pas à la règle et comme à son habitude, le jeune homme avait brièvement analysé les invitations en jaugeant de l'ambiance qu'il pourrait y avoir avant de se décider pour une soirée sur Staten Island, dans la maison d'un danseur de Broadway qu'Enzo connaissait depuis déjà un bon moment.

Après être resté un premier temps en retrait, observant les gens venir et repartir dans cette grande maison design que le danseur venait de s'acheter et inaugurait, mais il fut bientôt entraîné par des gens qu'il ne connaissait même pas à boire et à apprécier la soirée d'une autre manière. L'un des convives avait ramené une guitare et, en dix minutes avec l'instrument contre lui, Enzo s'était retrouvé avec toute une bande de jeunes filles en chaleur dans les pattes, si bien qu'il avait abandonné l'idée de jouer de la musique pour la soirée et s'était éclipsé dans une autre salle en prenant un nouveau verre un peu moins dosé que les précédents, histoire de faire une petite pause : il aimait faire la fête, et il pouvait parfois aller très loin, mais il était généralement plutôt raisonnable.

La soirée avançait néanmoins rapidement et Enzo avait rencontré une bonne dizaine de personnes en partant visiter la vaste maison nouvellement acquise, toujours un verre à la main et le sourire encore plus facile que d'habitude. Et alors que le jeune homme redescendait dans le salon, une silhouette attira son regard et il y resta accroché : Aloysia. Le hasard aimait décidément se répéter ! Il avait déjà croisé la jeune femme après qu'ils se soient retrouvés dans ce parc d'Uptown, accompagnés d'un tigre qu'elle avait trouvé adorable alors qu'il l'aurait plutôt qualifié de menaçant - il l'avait ensuite invitée à boire un verre, et ils avaient passé une soirée à rire et à se redécouvrir. Un nouveau hasard les avaient mis sous le même toit ce soir et Enzo ne comptait pas l'ignorer. Tout sourire, le jeune homme dévala les dernières marches le menant au rez-de-chaussée et fendit la foule pour surprendre l'africaine. « Loys ! Décidément... »

Aloysia avait longuement hésité avant de se rendre à la fête que donnait Dixon, pour finalement se lancer, n'ayant d'autres plans pour occuper sa soirée. Durant une brève période, il avait voulu tenté la danse de rue plutôt que l'académie et s'était retrouvé dans son groupe de danse, avant d'en être viré tout comme elle. Lucas n'avait jamais accepté que ses danseurs aient d'autres priorités dans la vie que le groupe, hors celui-ci ne suffisait pas à vous faire vivre, il fallait donc se tourner vers d'autres choses, qui impliquaient d'autres obligations. Etant viré plus ou moins au même moment, Loys' était la seule du groupe à avoir garder contact avec lui, il n'était d'ailleurs pas rare qu'elle lui demande un conseil ou l'autre puisqu'il était bien plus doué qu'elle ne l'était.

C'est donc dans une robe jaune, pour aller avec l'été qui se profilait, qu'elle se rendit chez lui, en taxi. Il habitait sur l'île mais il était hors de question qu'elle se tue les pieds perchée sur ses talons avant même d'arriver sur place. Quand à sa voiture... La jeune femme connaissait les soirées de Dixon et préférait jouer la prudence de ne pas reprendre le volant lorsqu'elle en en revenait. Arrivée sur les lieux, elle restait un instant à observer la bâtisse de l'extérieur : on pouvait dire qu'il avait réussit sa vie, cette maison était une merveille, et encore, elle n'avait pas vu l'intérieur. Tout était beau, frais, habillé de blanc et de bleu du style ultra moderne - un peu comme son appartement, mais avec une superficie vingt fois plus importante. Un instant, elle se demandait combien pouvait coûter une telle splendeur, mais elle finissait par abandonné : peu pour lui et beaucoup trop pour elle. La jeune femme se sentit à plusieurs reprises comme intruse parmi tous ces gosses riches, qui pour la plupart partageaient malgré tout sa passion.

Dés qu'elle captait Dixon libre cinq minutes, elle s'empressait d'aller lui parler pour le remercier et le féliciter pour la décoration et sa réussite. Rapidement, ils faisaient le tour de leurs vies respectives - la sienne étant bien plus passionnante que le simple contrat qui rendait Loys dingue depuis deux jours - avant de se quitter, puisqu'elle n'était pas la seule à vouloir lui toucher deux mots. Prenant une énième coupe de champagne, elle continuait à déambuler en observant chaque pièce avant de s'arrêter net en entendant son prénom. « Loys ! Décidément... » Le pire était sans doute qu'elle devait le regarder depuis plus de trente secondes mais dans le vague, sans réaliser qu'il était là. Affichant un sourire radieux, elle tentait de paraître les pieds sur terre même si la tête lui tournait légèrement et lançait d'un air chantonnant. « Il faut croire que le destin cherche à nous réunir. » Nouveau sourire, beaucoup trop enjoué, elle déposait sa coupe sur le plateau qui passait à ses côtés, croisant les mains devant elle. « Cette maison est impressionnante... » Ell n'avait rien trouvé de mieux à dire, non. Le pire était qu'elle ne devait pas l'être pour lui, du luxe il en avait vu tout au long de sa vie, sans aucun doute.

Aloysia et Enzo avaient vécu dans la même ville pendant des mois sans se croiser, et maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, ils se voyaient partout : il y avait de quoi se questionner ! « Il faut croire que le destin cherche à nous réunir. » répondit Aloysia devant sa surprise, arrachant un sourire à Enzo qui parut pensif un instant. Le destin, hein ? Il n'y croyait pas vraiment, mais pour le coup, il voulait bien y accorder un peu de crédit. Il remarqua bien évidemment le large sourire de la brune, et haussa un instant un sourcil à la manière d'un enquêteur à la recherche d'un indice jaugeant du degré d'alcool qu'avait Aloysia dans le sang, mais pour le coup Enzo ne devait pas être si loin que ça derrière elle. « C'est sûrement ça, oui... » répondit-il évasivement en s'humectant les lèvres, replongeant son regard dans celui, brillant, de la brune. « Ou alors tu me suis. » reprit-il sans une seule once de sérieux en levant légèrement son verre pour la pointer brièvement du doigt.

« Cette maison est impressionnante... » reprit-elle après avoir laissé partir son verre sur un plateau qui passait par là. Enzo leva les yeux et observa un rapide tour du propriétaire avant de hocher la tête, un léger sourire sur les lèvres. « Ouais, elle est cool. Mais je te garantis pas son état après cette soirée. » répondit-il lorsque son regard se posa sur un groupe de jeunes qui semblaient en pleine partie d'un jeu de boisson dont il était incapable de comprendre les règles. Il se souvenait encore des soirées qu'il avait faites à Girona, dans la maison où il avait passé la plus grande partie de son enfance et de son adolescence, lorsque ses parents étaient absents du pays à cause de leur travail et qu'ils avaient décidé de ne pas le prendre pour les accompagner : à tous les coups, ça finissait en carnage, et Enzo avait très souvent appelé sa femme de ménage en urgence, lui payant double et l'aidant pour qu'ils puissent effacer les folies de la veille.

Le jeune homme jeta un regard au fond de son gobelet et but ce qu'il restait à l'intérieur avan de poser celui-ci sur la table basse la plus proche de lui. « Tu veux un autre verre ? » proposa-t-il à la jeune femme en mettant ses mains dans ses poches. Pour sa part, il avait vu ce qu'il y avait à voir de la soirée et il ne niait même pas être content d'avoir croisé la frimousse adorable et souriante de la jeune femme.

Tout nul, tout court ;-;

Loys ne croyait plus au destin depuis de nombreuses années, depuis le jour ou elle avait posé un pieds sur le sol New Yorkais alors qu'elle se savait destinée à sa belle Afrique. Ou peut-être qu'elle l'était à se retrouvé sur les planches de Broadway, rêve laissé bien trop longtemps au placard et qui arrivait finalement au rendez-vous. « C'est sûrement ça, oui... » Elle haussait les mains en même temps que les épaules, qui sait? A la manière dont il l'avait observé un court instant, elle savait qu'il essayait de voir si elle était assez consciente pour savoir exactement ce qu'elle allait bien pouvoir lui balancer ou si l'alcool parlait pour elle. Aloysia continuait son effort pour paraître sobre au maximum, sachant parfaitement ce qu'elle disait. « Ou alors tu me suis. » La jeune femme haussait un sourcil en se mordillant la lèvre inférieure. « Peut-être... tu ne le sauras jamais... » Le style psychopathe était très peu pour elle - quoi que - mais ça ne l'ennuyait pas forcément qu'il pense qu'elle était là précisément pour le voir, même si elle avait ignoré sa présence quelques minutes plus tôt.

Aloysia n'avait su de quoi parlé et s'était confiée sur son admiration pour la maison que possédait son ami. Qui sait, si elle devenait une grande danseuse, elle en aurait peut-être une du genre dans quelques années... ou pas. Au fond ce n'était que des meubles et elle n'en avait pas besoin pour être heureuse. « Ouais, elle est cool. Mais je te garantis pas son état après cette soirée. » Lançant un regard circulaire, elle observait les nombreux groupes, presque tous la dans le même but : boire. Sauf qu'ils y étaient habitués et géraient sans doute beaucoup mieux qu'elle le champagne, la bière et compagnie. La seule soirée ou elle avait choisi de boire, elle avait faillit y laisser sa vie, ça se répétait donc très rarement et la jeune femme 'assurait toujours de ne pas avoir à reprendre le volant. Elle grimaçait d'ailleurs à cette pensée, se disant qu'ils étaient nombreux à risquer leur vie ce soir sans s'en rendre compte, tout ça pour "déconner". « Ses chères gouvernantes se feront un plaisir de tout retaper! » et le connaissant, elles avaient intérêt à faire du bon boulot histoire que sa nouvelle demeure soit dans le même état demain soir que ce matin.

Loys prenait soin de chasser l'accident de son esprit pour se concentrer à nouveau sur Enzo, ce qui n'avait rien de compliqué. « Tu veux un autre verre ? » Il n'avait pas de mal a capté son attention, encore moins avec ces mots magiques. « Hum... le dernier! » Promesse qu'elle se faisait à elle-même, bien qu'au fond elle s'en moquait. Une fois Enzo de retour avec deux verres, Loys pris le sien et s'installait dans l'un des canapé libre, l'alcool et les talons ne faisant pas bon ménage. Elle tapotait celui-ci en observant Enzo pour qu'il la rejoigne, histoire de ne pas hurler pour qu'il puisse l'entendre. « Tu m'as caché tes talents de danseur ou ce n'est absolument pas comme ça que tu as connu Dixon? » Curieuse jusqu'au bout, la jeune femme s'humectait les lèvres en attendant l'histoire de leur rencontre comme s'il s'agissait du potin à ne pas rater.

« Peut-être... tu ne le sauras jamais... » répondit Aloysia en référence au fait qu'Enzo l'avait soupçonnée, en riant, de le suivre. Aha, intéressant ! Il ne cacha pas son amusement - il avait déjà été suivi au sens propre du terme, par des filles un peu folles qui s'imaginaient que coucher avec lui les rendraient riches, célèbres et heureuses, jusqu'à en devenir envahissantes et carrément flippantes, mais Enzo savait qu'Aloysia ne faisait pas vraiment partie de cette catégorie très étrange et à part de personnes. Du coup, il n'était évidemment pas vexé ou effrayé à ses paroles.

Après une réflexion au sujet de l'immense maison de leur hôte, Enzo prit le temps de la regarder et sourit en lui répondant. « Ses chères gouvernantes se feront un plaisir de tout retaper! » Ah ça, il connaissait ! Même si il avait tout de même un minimum de savoir-vivre en ce qui concernait le rangement et la propreté, il avait passé la plus grande partie de sa vie avec une gouvernante qui repassait toujours derrière lui pour ranger ce qu'il laissait traîner ou passer la serpillère dans sa chambre, conception qui dépassait son entendement à la fréquence où on attendait de lui qu'il le fasse. Et lorsqu'il y avait autant de rangement qu'il devrait y en avoir le lendemain chez Dixon, Enzo se débrouillait pour aider dans la mesure du possible... Il hocha donc pensivement la tête et changea de conversation en remarquant qu'elle n'avait plus rien dans les mains, lui proposant un verre bien qu'elle semble déjà avoir bien entamé la chose avant de le croiser. « Hum... le dernier! » lui répondit-elle. « Je reviens tout de suite, alors. » Après un sourire, il fendit la foule en direction du bar improvisé pour créer deux verres de sa composition, alcoolisés mais également fruités, ce qui atténuait le goût fort de l'alcool - il était sûr qu'il pourrait devenir barman ou concepteur de boissons si il voulait, il arrivait toujours à faire des trucs super bons sans pour autant savoir exactement les quantités qu'il mettait, il le faisait au feeling. Il goûta son verre et, satisfait, retourna auprès d'Aloysia qui prit son verre et l'invita finalement à s'asseoir auprès d'elle, sur le canapé.

« Tu m'as caché tes talents de danseur ou ce n'est absolument pas comme ça que tu as connu Dixon? » reprit la jeune femme une fois qu'ils furent confortablement installés. Buvant une longue gorgée de son breuvage - définitivement délicieux - le jeune hispano-américain sourit encore et ne put s'empêcher de s'accrocher un instant aux lèvres qu'Aloysia était en train de s'humecter avant de détourner le regard. « J'ai beaucoup de talents, mais la danse c'est pas encore ça... » avoua-t-il avant de rire : bon, il se débrouillait, et il savait enflammer une piste en boîte, mais ça s'arrêtait là. « Non, je l'ai rencontré en soirée, et de fil en aiguille on a fini par aller aux soirées ensemble. Ca va faire quelques années que je le connais maintenant. Et toi ? » lui répondit-il avant de lui retourner la question.

Désolée j'ai pas fait avancer grand chose

Aloysia n'avait jamais vraiment été dans le même délire, il faut dire que sa famille se situait dans la moyenne, avait belle et bien une femme de ménage, mais celle-ci n'était pas là 24 heures sur 24 et surtout pas là pour rattraper les erreurs des jeunes. La seule fois ou elle avait voulu organisé une fête dans leur dos en compagnie de Tamsin et Aaron, ça c'était plutôt mal fini et elle n'était pas prête à retenter l'expérience. Surtout qu'à présent, c'était ses propres affaires qu'elle mettait en péril et non celles de ses parents. A peine eut-elle le temps de confirmé qu'elle prenait un dernier verre qu'Enzo disparaissait pour se charger d'aller les prendre. « Je reviens tout de suite, alors. » Beaucoup trop vite pour son degré d’alcoolémie, elle ne le situait même plus dans la maison, qui - pour sa défense - était quand même bondée. En soit, c'était une chance pour elle qu'il revienne, aller chercher à boire aurait été une excellente excuse pour la planter là, elle avait d'ailleurs déjà utilisé ce moyen. Enzo avait lui décidé de la rejoindre, même s'il risquait de le regretter.

Une fois de retour à ses côtés, elle s'intéressait à la manière dont il était arrivé ici. Enzo n'avait pas vraiment à lui donner une explication, mais de nature curieuse, elle avait tout de même envie de l'entendre. Et puis qui sait? Il dansait peut-être lui aussi, sans qu'elle ne l'aie remarqué, même s'il y avait peu de chances pour que ce soit le cas. « J'ai beaucoup de talents, mais la danse c'est pas encore ça... » Elle pouvait s'en douter à la manière dont il se tenait debout en fait, non pas qu'il n'était pas droit mais pour avoir traîner avec de nombreux danseurs, Loys savait qu'ils avaient une manière bien particulière de se tenir. « Non, je l'ai rencontré en soirée, et de fil en aiguille on a fini par aller aux soirées ensemble. Ca va faire quelques années que je le connais maintenant. Et toi ? » Et elle... elle en perdait presque le sourire. Presque, car il lui en fallait un peu plus. Même si cette période avait été bien difficile à traverser, après trois ans, elle arrivait tout de même à en parler sans avoir cette boule qui se formait dans son estomac. « On dansait dans le même groupe il y a quelques années. On dirait pas comme ça, avec sa maison et tous ses potes habillés en pingouin, mais Dixon dansait en rue, enfin je crois qu'il le fait toujours d'ailleurs... J'ai été virée du groupe et c'est un des seuls qui a continué à me parler. » Un des seuls qui n'avait pas suivi Lucas en la rangeant dans la case "morte". En soit il n'avait pas non plus pris sa défense et personne ne savait qu'ils se voyaient encore, mais c'était déjà mieux que les autres. Poussant un long soupire, Lors bu une nouvelle "gorgée" de sa coupe qui se trouvait déjà être à moitié vide. « Il fait étouffant... Tu n'as pas envie de sortir prendre l'air deux minutes? Voir de partir d'ici... » Les belles soirées pleine à craquer de gosses de riches, ça l'amusait une heure, peut-être deux, mais Aloysia s'en lassait vite. Et sincèrement, elle avait besoin de prendre l'air, sans compter qu'elle ne disait pas non à un petit tête à tête, même si ce n'était que pour quelques minutes.

Enzo devait avouer qu'après toute une soirée passé debout, ça faisait du bien de reposer un peu ses jambes sur le canapé. Le fait d'avoir trouvé Aloysia avait clairement fait passer la fête de passable à valant carrément la peine, et il n'hésita pas avant de réponse à sa question concernant Dixon et la façon dont ils s'étaient rencontrés. En soirée, on ne se posait pas vraiment de questions - un de ses amis avait bousculé Dixon, et Enzo avait tout de suite pris le contrôle des opérations en offrant une bouteille à la table du jeune homme, calmant les choses. Ils s'étaient retrouvés dans une autre boîte, puis une autre, et Enzo avait promis au jeune homme d'aller le voir danser, un jour, c'était ça qui les avait fait échanger leurs numéros, et c'était il y a au moins une bonne année. Depuis, Enzo se faisait inviter aux fêtes du danseur et n'hésitait pas à lui envoyer un message lorsqu'il ne savait pas quoi faire de sa soirée - ce qui était tout de même relativement rare, avec tout ce qui lui tombait en dernière minute ou ses envies subites d'aller pousser la chansonnette en centre-ville. « On dansait dans le même groupe il y a quelques années. On dirait pas comme ça, avec sa maison et tous ses potes habillés en pingouin, mais Dixon dansait en rue, enfin je crois qu'il le fait toujours d'ailleurs... J'ai été virée du groupe et c'est un des seuls qui a continué à me parler. » Ouch, apparemment sans même s'en rendre compte, Enzo avait touché un point sensible. Pas sûr de l'attitude à adopter, le jeune homme hocha la tête en buvant une longue gorgée du verre qu'il s'était pris. Il ignorait toute cette histoire de groupe mais il fallait avouer que le monde était petit, et que sa curiosité avait été piquée au vif.

« Il fait étouffant... Tu n'as pas envie de sortir prendre l'air deux minutes? Voir de partir d'ici... » reprit rapidement Aloysia, coupant Enzo dans toute éventuelle question qu'il aurait pu lui poser suite à ça. « Si, bien sûr. » dit-il rapidement en se redressant pour finalement se lever et poser son verre sur l'un des guéridons, tendant la main pour aider Aloysia à se remettre sur ses talons et l'autre pour attraper son verre et le poser à côté du sien. Il eut le réflexe de tâter ses poches pour vérifier que son portable, ses clés et son portefeuille étaient toujours là et adressa un sourire à Aloysia. « On peut y aller. » affirma-t-il, prenant d'office la tête de leur petit cortège jusqu'à la porte d'entrée de la grande maison de Dixon. Il fut interrompu en cours de route par une de ses connaissances, qui lui tapota l'épaule pour lui dire au revoir, mais il réussit tout de même à atteindre relativement rapidement le perron de la maison. Après quelques pas, il se tourna vers Aloysia et lui adressa un léger sourire. « T'es venue comment ? » lui demanda-t-il avant d'expliquer. « Je peux te raccompagner, je comptais prendre un taxi, mais si t'as une voiture vaudrait mieux pas que tu conduises - no offense - et si t'es à pied, à cette heure-ci je te laisserais pas te balader toute seule dans cette tenue - no offense - à Staten Island. » déclara-t-il, réellement inquiet pour sa sécurité.

Loys parlait rarement de cette période, non seulement parce qu'elle s'était trouvée virée d'un groupe qu'elle aimait par dessus tout, larguée par son petit ami, mais surtout à cause de l'accident de voiture qui en avait suivit. Ce passage, elle se rappelait l'avoir confié à Enzo lors de leur rencontre à Londres, mais elle doutait fortement qu'il s'en souvienne encore. Des filles, il avait du en voir défilé, sans compter qu'ils avaient bu ce jour là, assez pour qu'il ne soit pas concentré sur chacune de ses paroles. Aloysia n'avait de toute façon pas l'intention d'en reparler aujourd'hui, énoncer le fait qu'elle aie été viré était déjà bien suffisant. Et puis quelle importance? Elle allait signer un contrat à Broadway alors que le groupe ne ferait jamais rien de grand, c'était une belle consolation. Elle remerciait intérieurement Enzo de ne pas réagir sur cet épisode, vidant la coupe qu'elle avait à la main : autant ne pas partir en la gaspillant, c'était du gâchis.

Maintenant qu'elle avait pu profiter de la soirée, de la musique ainsi que de rencontrer quelques personnes, elle n'avait plus vraiment envie d'y rester plus longtemps. L'alcool lui donnait chaud, l'air frais l'appelait autant qu'un moment en tête à tête avec Enzo. « Si, bien sûr. » Affichant un large sourire satisfait, Loys attrapait la main qu'il lui tendait pour se redresser, avant de passer machinalement les mains sur sa robe pour lisser les plis formés en s'installant dans le fauteuil. « On peut y aller. » Elle hochait positivement la tête, sure d'avoir tout sur d'elle vu qu'elle n'avait pris que son sac et rien de plus. « T'es venue comment ? » Loys n'eut même pas le temps de répondre qu'il enchaînait de suite. « Je peux te raccompagner, je comptais prendre un taxi, mais si t'as une voiture vaudrait mieux pas que tu conduises - no offense - et si t'es à pied, à cette heure-ci je te laisserais pas te balader toute seule dans cette tenue - no offense - à Staten Island. » Elle levait au ciel surtout au commentaire sur sa tenue : elle était très bien cette tenue, les New Yorkais étaient simplement obsédés. N'empêche qu'elle ne traînait jamais le soir comme ça et se contentait de sortir du taxi au plus vite pour retrouver son appartement. « Je ne prends jamais le volant après avoir bu, je suis venue en taxi. Mais si tu ne veux pas me laisser dans cette tenue - bien que j'ai survécu sans ton aide depuis des années mais c'est bien sympa de ta part - on peut reprendre le même. » Ils n'habitaient pas le même coin mais elle n'était pas conte l'idée qu'il monte boire un dernier verre chez elle. Aaron désertait tous les jours, il lui fallait un sacré coup de malchance pour qu'il soit soudainement là aujourd'hui.

Elle hélait un taxi sans attendre la réponse d'Enzo, s’infiltrant dedans en attendant qu'il en fasse de même, ou lui dise au revoir pour en prendre un autre. Finalement, il la rejoignait sur la banquette arrière alors qu'elle donnait déjà son adresse au chauffeur. Une fois démarré, sa tête ne mit pas longtemps à trouver l'épaule d'Enzo, elle avait bien du mal à se tenir droite et appréciait le fait de pouvoir en profiter. Sans crainte de se faire rejeter - car si c'était le cas, elle pourrait toujours lui sortir la carte de l'alcool dés demain - elle en profitait pour glisser sa main dans la sienne avant de fermer les yeux, ce qui l'aidait à ne pas penser aux secousses et à son estomac.

Enzo était galant, c'était un fait. Si il proposait à Aloysia de la raccompagner, ce n'était pas pour l'attraper devant sa porte & pénétrer chez elle (et en elle, accessoirement) en profitant du fait qu'elle avait bu. Il ne cherchait même rien en particulier, à part de savoir la jeune femme en sécurité. Il avait beau être un modèle - sans se vanter ! -, il savait que ce n'était pas le cas de tous les hommes à cette heure avancée de la nuit. « Je ne prends jamais le volant après avoir bu, je suis venue en taxi. Mais si tu ne veux pas me laisser dans cette tenue - bien que j'ai survécu sans ton aide depuis des années mais c'est bien sympa de ta part - on peut reprendre le même. » Aha ! Les conducteurs de taxi pouvaient aussi se révéler être de gros pervers ! Enzo ne doutait pas un seul instant qu'un regard à Aloysia les convaincrait de s'arrêter près d'un terrain vague. L'hispano-américain hocha donc vigoureusement la tête et Aloysia ne tarda pas à héler un taxi.

Enzo ne s'inquiétait pas vraiment de comment lui allait rentrer : il avait bu, mais il n'était pas complètement bourré, et la fatigue ne se faisait pas trop sentir. Une fois qu'Aloysia serait bien au chaud & en sécurité chez elle, il pourrait bien reprendre le taxi jusqu'à Brooklyn, où il retrouverait sûrement Lanaya qui prenait son appartement pour une auberge & y passait presque la moitié des nuits de sa semaine pour être plus près de sa fac. Il suivit donc la brune dans le taxi & la laissa dire son adresse au chauffeur, le scrutant avec suspicion.

Bien vite après que le véhicule ai démarré, il sentit la tête de l'africaine se poser contre son épaule et leurs doigts se lier, sans qu'un mot ne soit prononcé. Oh, Enzo n'allait pas s'en plaindre ! Ce n'était pas vraiment désagréable, et bien qu'il ne sache pas vraiment si c'était pour lui ou simplement pour sa qualité de coussin qu'elle faisait ça, il n'avait nullement l'intention de la repousser. Imprimant un doux mouvement du pouce sur la main d'Aloysia, il calqua sa respiration sur la sienne et apprécia le silence. Néanmoins, il ne se serait pas permis de s'endormir, de peur de ce que pourrait bien leur réserver le chauffeur. Au bout d'un moment, il passa son bras autour de l'épaule de la jeune femme, dans un simple souci de confort, et le reste du trajet se passa en silence, si bien que lorsqu'ils arrivèrent, Enzo ne sut pas si Aloysia était éveillée ou pas. Passant une main dans la poche de son jean pour en sortir son portefeuille, il paya rapidement la course en tendant simplement le bras avant de se préoccuper de la jeune femme. « Hey ? On est arrivés... » dit-il doucement en passant une main sur sa joue, ne voulant pas la brusquer.

La jeune femme n'avait pas vraiment envisagé la soirée se terminer de cette façon, à vrai dire lorsqu’elle l'avait croisé, elle s’apprêtait même à dire au revoir au quelques personnes qu'elle connaissait et rentrer chez elle. Aloysia aimait beaucoup s'amuser, voir des amis et sortir chaque jours, mais elle aimait aussi retrouver le calme de son appartement, surtout après une soirée comme celle-ci. Elle n'allait pourtant pas se plaindre qu'il veuille la raccompagner et profitait même de ce moment, en mémoire de leur petit passage à Londres. Même si elle allait au plus mal à l'époque, Enzo lui avait permis de se sentir bien et d'oublier le reste du monde quelques jours. Ça n'avait rien de la belle et grande histoire d'amour, mais ça l'avait bien aidée à se remettre sur pieds en continuant de vivre, sans Lucas. Aujourd'hui elle n'avait pas de peine à panser, mais cela ne l’empêchait pas de savourer ces moments avec lui.

En sentant le pouce d'Enzo glisser sur sa main, elle se rassurait même si elle n'avait pas vraiment craint sa réaction. Elle ne dormait pas vraiment mais somnolait quand même, ce qui ne l'empêchait pas de sentir le bras d'Enzo passer autour de ses épaules, alors qu'elle calait sa tête en fonction de sa position à lui. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais au final ses yeux s'étaient fait un peu plus lourd et elle s'était plongée dans un demi sommeil, ne sentant même pas la voiturer ralentir et s'arrêter. Même si le geste d'Enzo était on ne peut plus doux, Aloysia ne put s'empêcher de sursauter légèrement. « Hey ? On est arrivés... » Elle lui adressait un sourire, ouvrant grands les yeux pour masquer le fait qu'elle avait complètement sombrer durant ce trajet, même s'il avait du le remarquer.

Elle sortait finalement de la voiture, vérifiant qu'elle n'aie rien oublié dedans avant de regarder le taxi s'éloigner. Et maintenant? Elle pouvait se contenter de l'embrasser pour ensuite le laisser filer, mais la jeune femme n'avait aucune envie de le voir partir aussi rapidement, et un baiser ne suffirait pet-être pas à le garder plus longtemps. « Tu montes boire un dernier verre? » près tout, il était lui aussi en taxi, elle ne le mettait pas en danger en lui proposant à boire. Loys lui adressait un regard doux avant de se diriger vers la porte du building, il ne pouvait pas la lâcher maintenant. Malgré son envie de goûter à nouveau à ses lèvres, elle restait sagement dans son coin durant le trajet en ascenseur et en sortait assez fière d'elle, tout en sachant qu'elle allait surement regretter de ne pas en avoir profiter. Une fois la porte ouverte, elle retirait ses talons en poussant un soupire de soulagement quand la fraîcheur du sol se fit sentir sous ses pieds. « Mon humble appartement. » Qui devait surement être beaucoup plus petit que le sien, mais soit, elle l'aimait cet appartement. « Que je partage normalement avec mon frère, qui déserte depuis un bon moment... » Détail qu'elle s'était sentie obligée d'ajouter ce détail en sachant que quelques affaires d'hommes traînaient par ci par là. « Qu'est ce que tu je te sers? » lui demandait-elle finalement en posant son sac sur l'une des chaises. Elle lui ferait la visite plus tard, pour l'instant elle avait besoin de quelque chose de frais et sans alcool qu'elle allait pouvoir boire d'une traite.

Aloysia tenta de masquer la fatigue qui s'était emparée d'elle durant le trajet, et Enzo ne put s'empêcher de sourire devant les grands yeux qu'elle lui fit & qui ne firent qu'accentuer leur brillance dans l'obscurité du taxi. Si la jeune femme était fatiguée, il n'était pas du genre collant ou insistant & aussi désirable pouvait-elle être, il doutait que l'alcool & la fatigue fassent bon ménage de toute façon. Pourtant, lorsqu'ils sortirent du taxi & que celui-ci s'éloigna, toujours sous le regard suspect d'Enzo dont la tête du chauffeur ne lui revenait définitivement pas & qu'il espérait ne jamais avoir à reprendre un jour, Aloysia ne semblait pas le moins du monde prêt à mettre un terme à la soirée. « Tu montes boire un dernier verre ? » lui demanda-t-elle, le déstabilisant. Avec sa politesse naturelle - ses parents l'avaient définitivement trop bien élevé - il entama d'abord « Euh, je voudrais pas m'imposer... » souffla-t-il avant que son regard ne capte la douceur de celui d'Aloysia, lui clouant le bec un instant. « D'accord. » reprit-il dans un souffle, coupant court à son propre discours.

Il s'introduit donc à sa suite dans le hall de son immeuble, sans un regard en arrière, puis dans l'ascenseur, qui se passa dans un calme & un silence hors norme durant lequel Enzo se fit violence pour ne pas céder à un quelconque signe mal interprété. Enfin, ils arrivèrent à l'étage de la jeune femme & elle ouvrit rapidement la porte pour qu'ils puisse pénétrer dans son appartement. « Mon humble appartement. » lui présenta-t-elle en retirant ses talons, apparemment avec soulagement. « Que je partage normalement avec mon frère, qui déserte depuis un bon moment... » Sa précision fit sourire Enzo, qui reprit la parole en laissant son regard parcourir l'entrée. « Chez moi, c'est le contraire : ce sont mes soeurs qui vivent pas là, mais qui croient que mon salon est leur résidence secondaire. » commenta-t-il avec humour. Bien sûr, il n'en voulait pas à Djal & Lana de passer du temps chez lui, après tout elles étaient ses soeurs & il avait toujours aimé les avoir à proximité de lui, comme à Girona. Faute d'avoir un véritable lien de sang qui leur aurait fait prendre leur relation pour acquise & aurait sûrement provoqué les problèmes d'une fratrie normale, les enfants Donovan agissaient comme un véritable petit clan. Chacun avait son histoire, son origine, et la même reconnaissance pour Bob & Monica. « Qu'est ce que je te sers ? » l'interrompit Aloysia dans ses pensées. Le jeune homme hésita un instant avant de hausser les épaules. « Je sais pas, qu'est-ce que tu proposes ? Quelque chose de frais ? » demanda-t-il, imaginant bien une bonne petite bière fraîche ou n'importe quelle boisson qui contiendrait des glaçons, histoire de calmer un peu les ardeurs qu'il avait laissé monter dans l'ascenseur en contenant ses désirs à son imagination.

loys n'avait pas vraiment hésité ou réfléchit à l'état dans lequel se trouvait l'appartement avant de lui proposer de monter. Elle n'avait certes pas fait le ménage ces deux derniers jours mais elle y vivait seule et y était rarement, dans ses souvenirs c'était plutôt rangé. « Euh, je voudrais pas m'imposer... » Aloysia roulait des yeux avant de les poser sur lui, lui faisant comprendre qu'il n'était pas question de s'imposer mais plutôt de lui faire plaisir.« D'accord. » La jeune femme avait souvent obtenu ce qu'elle voulait d'un doux regard, elle ignorait si c'était grâce à lui qu'Enzo acceptait de monter et ça lui importait peu, tant qu'il la suivait.

Ce qu'elle préférait dans son appartement était sans aucun doute les baies vitrées du salon qui lui donnait une magnifique vue sur Staten Island et la statue de la liberté en fond. La jeune femme choisissait de ne pas tout lui faire visiter d'emblée, puisqu'elle l'avait invité à voir un verre, lui proposer étaient la moindre des choses. Elle entrait donc, Enzo dans ses pas, et laissait tomber son sac, sa veste et ses talons rapidement. Elle rêvait de retirer cette robe bustier qu'elle adorait mais qui la serrait mine de rien, mais elle jouait pour l'instant l'hôte parfaite. « Chez moi, c'est le contraire : ce sont mes soeurs qui vivent pas là, mais qui croient que mon salon est leur résidence secondaire. » Des soeurs. Elle ne se souvenait pas avoir parler famille avec lui, mais il faut dire qu'ils n'avaient pas passer beaucoup de temps à parler lorsqu'ils s'étaient retrouvés tous les deux, mais plutôt à profiter du moment présent. Aloysia avait espéré fuir New York quelques temps, il était donc hors de question qu'elle mêle qui que ce soit à leurs conversations, si ce n'était eux deux. « On a bien fait de s'arrêter ici alors... » Sa tête continuait de lui tourner et elle ne réfléchissait pas vraiment, ne faisant plus trop le tri entre ce qu'elle pensait et ce qu'elle disait. Elle n'était pas en état de faire connaissance avec qui que ce soit, de toute façon, et tenait à garder cette fin de soirée privée. « Je sais pas, qu'est-ce que tu proposes ? Quelque chose de frais ? » Se mordillant la lèvre, elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait bien lui servir, puisqu'il était rare qu'elle boive un verre à l'appart', le bar ne débordait franchement pas d'alcool en tout genre. Elle lui décapsulait une bouteille de bière appartenant surement à Aaron avant de se servir un coca dont elle rêvait là tout de suite. De retour près de lui, elle lui tendait la bouteille tout en s’appuyait contre le dossier du canapé qui était d'une grande aide pour rester debout. « J'ai que ça... à moins que tu n'aies envie d'un coca ou de thé glacé, j'ai pas grand chose d'autre. » Terminant presque du traite son verre, ses yeux brillaient alors que sa gorge lui piquait, comme toujours quand elle buvait trop vite du coca frais et bien pétillant. Elle déposait son verre sur le meuble avant de revenir vers Enzo pour se placer juste devant lui mais de dos. « Tu peux m'aider? J'ai oublié d'allumer la clim' en partant... » Relevant doucement ses cheveux, elle lui désignait la fermeture éclair de sa robe avec laquelle elle se débrouillait parfaitement seule, mais puisqu'il était là... autant qu'il ne le soit pas pour rien. De toute évidence, elle n'avait pas grand chose à cacher, rien qu'il n'ai pas déjà vu en tout cas, et cette robe commençait sincèrement à lui donner chaud. Les excuses étaient faites pour s'en servir.

Depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, Aloysia & Enzo avaient tous les deux évolués & probablement aussi mûri. Leur première relation avait été courte, mais passionnée, un CDD dont ils avaient pleinement profité avant de continuer leurs vies là où ils les avaient arrêtées lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Désormais, la situation était différente, & ils se retrouvaient avec des amis communs, à se croiser à la même fête.

Et maintenant, il était chez elle, devant déjà cacher l'excitation qui le prenait. L'alcool y était sûrement un peu pour quelque chose, mais c'était définitivement Aloysia qui le rendait majoritairement comme ça. « On a bien fait de s'arrêter ici alors... » lui répondit-elle lorsqu'il lui parla de ses soeurs qui prenaient son appartement pour leur quartier général. Enzo lui répondit d'une grimace appuyant ses dires : il était clair qu'il n'aurait vraiment pas aimé être dérangé par une Djal bouleversée par un nouveau casting ou une Lanaya stressée pour sa future année d'études.

Après lui avoir proposé à boire, Aloysia ne tarda pas à revenir vers Enzo, qui s'était perdu dans la contemplation du postérieur de la jeune femme & qui faisait mine d'être profondément absorbé par la vue qu'elle avait de son appartement. « J'ai que ça... à moins que tu n'aies envie d'un coca ou de thé glacé, j'ai pas grand chose d'autre.» Se tournant innocemment vers la jeune femme, il accueillit la bière avec plaisir & leva la bouteille vers elle pour trinquer. « C'est parfait, exactement ce dont j'avais besoin. » déclara-t-il en buvant une longue gorgée de sa bière, appréciant sa fraîcheur. Aloysia semblait également avoir besoin de se rafraîchir puisqu'elle but d'une traite le verre de coca qu'elle s'était servi avant d'aller le poser sur un meuble & de revenir vers lui. « Tu peux m'aider? J'ai oublié d'allumer la clim' en partant... » Enzo leva d'abord un sourcil, mais son hésitation ne dura pas bien longtemps ; juste le temps pour son excitation de reprendre le dessus, & le jeune homme se mordit la lèvre inférieur en posant sa bouteille sur un meuble à côté de lui avant de répondre d'un « Bien sûr » ravi qui sonnait parfaitement comme un "avec grand plaisir, et si t'as besoin d'aide pour le reste, mes mains sont tes outils". En posant ses doigts sur la fermeture de la robe, il eut une nouvelle hésitation. N'avait-elle pas trop bu ? Après tout, c'était pour ça qu'il avait voulu la raccompagner aussi... Mais il ne pouvait pas nier non plus qu'il était content d'être avec elle, & content de la façon dont la fin de leur soirée se présentait. Et puis, c'était elle qui l'avait invité, elle qui lui demandait littéralement de la déshabiller dans son salon et... et puis franchement, elle ne tombait pas si mal avec lui, il savait n'être ni un mauvais coup, ni une mauvaise personne, & il savait qu'Aloysia, bien qu'elle ne le connaisse pas si bien que ça, le connaissait assez pour savoir l'un & l'autre.

Enzo s'employa enfin à descendre le zip de la fermeture de la robe d'Aloysia, en prenant néanmoins tout son temps pour apprécier le moment, en profitant même pour s'approcher à chaque centimètre un peu plus de la jeune femme. Lorsqu'enfin, le zip fut tout en bas, l'espagnol s'y agrippa un instant, laissant son souffle caresser l'épaule découverte d'Aloysia, contre le dos duquel il avait le corps presque collé. Ne laissant aucun doute sur ses intentions, le jeune homme remonta finalement sa main le long du dos de la brune en effleurant sa peau du bout des doigts, laissant la robe tomber aux pieds d'Aloysia. Laissant l'instant se suspendre, son autre main se glissa sur la taille de la jeune femme alors que celle qui avait remonté le long de son dos caressait son épaule avec douceur, toujours du bout des doigts.

Rien à faire, son conscience le rattrapait. Il mourrait d'envie d'embrasser la peau d'Aloysia, d'attraper ses lèvres pour ne plus les lâcher, comme quelques années plus tôt. L'alcool, la situation, son excitation, rien ne le retenait plus si ce n'était elle. Well, il ne pensait pas vraiment qu'elle soit contre, mais elle avait bien failli s'endormir dans le taxi, et il se sentirait tout simplement mieux en la sachant complètement consentante. « Je dois arrêter ? » chuchota-t-il contre son oreille, son ton montrant clairement qu'il n'en avait aucune envie.

Si elle n'avait pas eut la gorge aussi serrée et sèche, Aloysia se serait même épargnée de lui proposer quoi que ce soit à boire, oubliant ainsi son éducation pour laisser son envie prendre le dessus. Elle avait finalement opter pour la sagesse, la raison, peut-être aussi pour ne pas se faire passer pour une allumeuse. Même si elle avait eut quelques histoires, il lui arrivait rarement - pour ne pas dire jamais - de rentrer de soirée accompagnée. Avec lui c'était assez différent, il n'avait rien d'un inconnu à ses yeux. « C'est parfait, exactement ce dont j'avais besoin. » Elle lui adressait un sourire en levant son verre vers lui pour lui répondre, avant de le terminer. Aloysia l'avait observé boire quelques gorgées pour lui laisser le temps à lui aussi de savourer une mini ré-hydratation, avant d'oublier son bon sens.

« Bien sûr » Aloysia se contentait de sourire, bien qu'il ne pouvait pas la voir, attendant qu'il s'applique. Elle le sentit hésiter à plusieurs reprises, ce qui la mettait légèrement mal à l'aise, car elle en ignorait les raisons. Résultat dons son esprit, elle se disait simplement qu'il n'en avait pas la moindre envie & qu'elle s'imaginait cette attraction entre eux depuis qu'elle avait croisé sa route ce soir. Le jeune homme finissait pourtant par s'appliquer, alors qu'elle arrivait à sentir la chaleur qu'il dégageait dans son dos tant il était proche. Elle se félicitait d'avoir penser à enfiler de beaux sous-vêtements pour se rendre à cette soirée, bien qu'elle espérait ne pas avoir à les garder trop longtemps. En sentant la main d'Enzo remonté lentement dans son dos, elle ne put s'empêcher de frissonner, heureuse d'obtenir ce qu'elle voulait. « Je dois arrêter ? » Soit il était gentleman, soit il n'en avait réellement pas envie et priait pour qu'elle le libère, mais Loys optait pour la première réponse, puisqu'elle ne voyait pas en quoi elle le forçait à quoi que ce soit. Il ne semblait pas avoir envie plus qu'elle d'arrêter ce moment & avait tout intérêt à continuer s'il ne voulait pas la décevoir pour le reste de la soirée.

Reculant de quelques millimètres à peine, elle prenais le temps de savourer la chaleur de sa peau enfin contre elle, son souffle court qui lui caressait la peau. Aloysia basculait légèrement la tête sur le côté pour lui laisser le loisir d'y poser ses lèvres, alors qu'elle frissonnait sous chacun de ses baisers. Son désir l'emportant petit à petit sur ce moment pourtant parfait, Loys pivotait légèrement sur elle même pour prendre possession de ses lèvres, comme elle avait pu le faire auparavant. Passant doucement ses mains sous son t-shirt, elle pris le temps de lever celui-ci comme il l'avait pour sa robe, n'abonnant ses lèvres que quelques secondes pour lui permettre d'enlever celui-ci. Aloysia n'avait pas réalisé à quel point les moments partagés ensembles à l'époque lui avaient été bénéfiques, mais aujourd'hui elle était pleinement consciente qu'elle ne voulait pas le voir éloigner ses lèvres des siennes de si tôt. A moins qu'il ne s'agisse que de l'effet pervers de l'alcool, ce qui était peu probable.

Enzo était un tombeur, & il ne s'en cachait absolument pas. Les filles... Ouais, ça l'intéressait, mais il n'en était pas pour autant obsédé, pas comme certains de ses amis qui l'invitaient clairement simplement en soirée pour ramener des filles, leur faire leur fête & les jeter sur le pas de la porte à la première occasion. Il n'était pas non plus un saint, à ne pas s'y tromper : lorsqu'il avait une ouverture, si les conditions étaient bonnes & surtout qu'il était lui aussi intéressé, il était très rare qu'il refuse une belle petite aventure.

Avec Aloysia, c'était un peu différent : ce n'était pas comme si c'était une fille qu'il avait rencontré le soir-même, une fille qu'il n'avait jamais touché. Aloysia & lui avaient été, brièvement mais intensément. Il aurait été tout aussi respectueux avec une autre fille mais, en l'occurrence, il savait qu'elle avait bu & il voulait s'assurer qu'elle était tout de même toujours "là" avant de devenir trop entreprenant. Excité comme il l'était déjà par le trajet en taxi, celui en ascenseur et l'épreuve par laquelle elle le faisait passer - rester stoïque en retirant sa robe était impossible -, il n'aurait pas été aisé de s'arrêter mais, si Loys le lui avait demandé, il l'aurait fait.

Ca n'avait pas été le cas : pour simple réponse, la jeune femme s'était légèrement rapprochée de lui et avait penché la tête sur le côté en lui ouvrant un chemin jusqu'à son cou. Après un dernier instant suspendu durant lequel Enzo se contenta d'admirer la jeune femme, il fondit sur elle et, en entourant un bras autour de sa taille pour l'attirer contre lui, il couvrit son cou de baisers papillon avant de dévier le long de sa clavicule. Avec l'accord de la jeune femme, il n'avait désormais plus aucunement l'intention de s'arrêter, ni même ne serais-ce que freiner.

Aloysia pivota finalement pour se retrouver face à lui et elle fit le pas suivant en liant leurs lèvres. Enzo, loin d'être en reste, répondit immédiatement au baiser, entraîné dans le feu de l'action. Se laissant faire, il frissonna en sentant les mains d'Aloysia sous son tee-shirt et leva les bras pour qu'elle le lui retire, reprenant possession de ses lèvres dès que la jeune femme le lui retira pour le jeter dans un coin de la pièce. Ses mains se glissèrent dans son cou pour approfondir le baiser et il l'attira un peu plus contre lui en laissant ses doigts glisser le long de la silhouette d'Aloysia jusqu'à ses hanches, qu'il agrippa. Le souffle déjà court, le jeune homme força Aloysia à reculer jusqu'à ce que son dos bute contre le mur de son salon. Là, il la porta pour qu'elle entoure sa taille de ses jambes, toujours sans cesser de l'embrasser, et la plaqua de nouveau contre le mur.

J'ai pas fait avancer des masses non plus