Des tournants, Sephora en avait connu mais peu dans sa vie amoureuse. Elle n’avait connu que celui avec Conrad, elle avait été une première fois chamboulée lorsqu’ils s’étaient mis en couple puis elle avait été bouleversée lorsqu’il l’avait laissé mais elle s’en était remise et elle avait su passer à autre chose en se rattrapant dans ses cours. Et oui mais l’amour n’avait pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs. Se retrouver séparée de Gabriel, jusque-là son meilleur ami, à la suite d’une dispute bidon où il avait pris la défense d’une fille que la brunette ne pouvait pas voir, Sephora s’était rendue à l’évidence. Il lui manquait c’était sûr et plus qu’un meilleur ami. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés, cette petite chose qui relevait de plus que de l’amitié c’était confirmée. Ils avaient rapidement dérapé et avaient fini sous la couette. Aussi rapide que l’éclair leur relation, et oui mais c’était ainsi. A la suite de cela ils s’étaient revus plusieurs fois confirmant leur petit couple mais prenant tout de même leur temps restant chacun dans leur appartement. Doucement mais surement c’était le mot d’ordre de la jeune avocate qui ne voulait pas subir une nouvelle peine de cœur, la première l’ayant bien trop fait pleuré. Tout se passait donc bien jusqu’à un petit incident, petit, petit plutôt important tout de même. La brunette habituée à avoir un corps très régulier avait attribué son retard biologique à tout sauf à une grossesse. Sauf qu’au bout de quelques jours sans rien voir arriver elle avait pris peur et avait fini par faire un test de grossesse qui s’était révélé positif. Sephora avait annulé ses rendez-vous pour les deux jours à venir lorsqu’elle avait appris cela. Elle avait pris rendez-vous avec son médecin pour qu’il l’ausculte et lui prescrive une prise de sang, prise de sang qui s’était révélée positive. Elle était donc bel et bien enceinte. Sephora s’était demandée clairement pourquoi cela tombait sur elle, elle faisait partie des rares femmes qui tombaient enceintes alors qu’elles prenaient la pilule. La jolie brune était aussi complètement paniquée à l’idée d’être mère alors qu’elle débutait dans son métier, qu’elle venait tout juste d’ouvrir son cabinet, bref, ce n’était pas le moment et en plus de cela son histoire avec Gabriel était tout récente. Pendant deux jours elle avait donc fait le vide autour d’elle et elle n’avait donné de nouvelle à personne, fermant même sa porte à double tour et ne l’ouvrant à personne même pas à son petit amoureux. Après ces deux jours elle lui avait écrit pour ne pas qu’il s’inquiète mais elle avait toujours refusé de le voir. Son petit manège avait duré pendant près d’une semaine avant que la jeune avocate ne se résonne et se décide enfin à lui annoncer ce qu’il se passait pourquoi elle réagissait ainsi, une réaction qu’il devait très mal prendre puisqu’elle l’avait clairement repoussé pendant toute une semaine alors qu’il commençait tout juste à vraiment s’ouvrir à elle, elle n’inspirait pas confiance par son comportement mais elle espérait bien qu’elle pourrait rattraper cela un minimum. Aujourd’hui, elle avait donc pris la grande décision d’aller retrouver celui pour qui elle avait d’énormes sentiments. Elle ne l’avait pas prévenu de sa visite pour qu’il ne parte pas exprès pour ne pas tomber sur elle et pour qu’il lui ouvre. Elle savait qu’à ce moment précis il était chez lui et c’était bien pour cela qu’elle s’y était rendue. Elle avait pris son temps pour rejoindre l’upper east side mais elle était finalement arrivée devant son chez lui et elle était montée dans les étages après qu’il lui ait ouvert sans qu’elle ne dise mot. Sur le palier de la porte elle avait pris une grande inspiration et avait prié pour ne pas être prise de nausée, car depuis qu’elle avait découvert sa grossesse elle en avait régulièrement et s’était décidée à frapper jusqu’à ce qu’il lui ouvre. Une fois chose faite, elle était entrée déposant un doux baiser sur ses lèvres puis restant piquée en plein milieu de la pièce avant de déclarer : « Gab il faut qu’on parle ! » Le ton était sérieux car ce qu’elle avait à lui dire était très sérieux… Encore fallait il qu’il veuille entendre ce qu’elle avait à lui dire !
Point final. Je venais de boucler mon article, le premier depuis des mois et je n’en étais pas peu fier, je devais bien le reconnaître. Deux nuits blanches ! Mes yeux me piquaient ainsi que la barbe de trois jours que je me payais mais cela en valait le coup. Ce point final était quelque chose de tellement bon et j’en avais besoin dans ma vie. « Il faut croire que c’est le moment des points finaux mon petit Gab » pensais-je à voix haute avec amertume. Sephora me manquait mais je devais commencer à me faire une raison. Elle m’avait pris pour un con comme Catherine. Pourtant, tout avait bien commencé, je me sentais de mieux en mieux avec elle, commençant doucement à me prendre au jeu de notre relation. J’avais même lu un bouquin sur la question pour éviter de faire le moindre impair qui pourrait blesser ma petite-amie seulement, cela n’avait rien changé à la donne. Tout avait commencé une semaine plus tôt à peu près. Nous avions passé une nuit agréable et câline comme à notre habitude puis, je l’avais laissé pour rejoindre mon appartement puisque ni l’un ni l’autre ne voulions précipiter les choses. Et puis, j’avoue qu’avoir mon indépendance me plaisait, je n’étais pas prêt pour la vie à deux. C’était largement trop tôt ! Puis, j’avais essayé de la joindre deux jours durant sans succès. Ni sur son portable, ni à son appartement. Je m’étais inquiétais allant même jusqu’à appeler à son cabinet pour m’entendre dire qu’elle avait pris deux jours de congés. Je n’avais pas compris. Pourquoi ce silence ? J’avais beau repasser en boucle nos derniers instants, je ne comprenais pas son comportement. Avait-elle des soucis ? Puis, il y avait eu ce mot pour ne pas que je m’inquiète mais qu’elle désirait être seule. Un simple mot. Un putain de mot ! La semaine s’était écoulée, une semaine où je m’étais plongé dans le boulot pour oublier qu’encore une fois, j’avais été floué par une femme. Sephora m’avait bien eu, je devais lui reconnaître au moins ce talent mais j’aurais aimé qu’elle agisse différement. Pourquoi ne pas me dire en face : écoute c’était bien nous deux mais finalement, voyons les choses en face, ça colle pas ! Cette pensée me fit mal et je me forçais à la digérer comme pour passer à autre chose mais son rire résonnait encore dans ma tête ainsi que la douceur de sa peau, le goût de ses lèvres. J’étais dingue de cette femme !
M’étirant, je me levais lentement de mon fauteuil faisant au passage craquer mes articulations. Mon dos était en compote d’avoir passé la nuit derrière cet écran d’ordinateur. Je décidais de prendre une douche, profitant de la chaleur du jet d’eau pour détendre mes muscles noués puis, je fermais l’eau me séchant rapidement avant d’enfiler un boxer et un jean. Je laissais tomber le rasage n’ayant pas la tête à ça et puis, ce n’est pas comme si j’attendais de la visite ou que je comptais sortir. Depuis cette histoire avec Savannah, j’avais de temps en temps un charognard aux fesses pour savoir comment je prenais ma rupture avec la chanteuse. Franchement, ils ont pas d’autres conneries à inventer ? L’un deux m’avait même donné le magasine qui relatait ma liaison passionnée avec elle. Baliverne ! D’ailleurs, je ne savais même pas ce que j’en avais fichu. Je crois qu’il était toujours sur la commode à l’entrée avec mon courrier qui n’attendait qu’une seule chose, que je l’ouvre. Je me dirigeais vers ma cuisine dans l’intention de me prendre une bière quand l’intercom sonna m’annonçant qu’une personne désirait entrer. Cela devait sûrement être Javier qui venait me voir ou c’était Sofia pour l’article. Aussi, sans regarder, j’ouvris la porte, attendant que cela toc. Quelques secondes plus tard, j’ouvrais et tombais sur une Sephora qui m’embrassa et pénétra dans mon appartement. Qu’est-ce qu’elle fichait là ? « Gab il faut qu’on parle ! » me lâcha-t-elle. « Sans blague ? Je n’ai pas le droit à un petit mot cette fois-ci ? Si tu veux, je ferme mon portable et tu me laisseras un message. Ce n’est pas ce que tu fais d’habitude ? » Marmonnais-je d’un ton froid et indifférent en allant chercher ma bière dans le frigo. Tant pis si ce n’était pas l’accueil qu’elle attendait mais je n’avais plus confiance ni envie de faire des efforts alors à moins qu’elle trouve une bonne excuse pour son comportement, elle ferait avec ! « Alors de quoi veux-tu parler ? » lui demandais-je tout en buvant une gorgée de ma bière, restant à bonne distance d’elle car mon cœur se mourrait de la serrer dans mes bras mais ma tête refusait de céder à cet élan bien que la détresse que je pouvais lire dans ses yeux me torturait.
Sephora savait qu’elle avait joué avec le feu sans donner de nouvelles à Gabriel pendant plusieurs jours mais elle n’avait pas pu faire autrement, elle n’avait pas su faire autrement c’était aussi simple que cela. La demoiselle n’avait pas su comment répondre autrement à cette nouvelle inattendue que par le silence, c’était sa manière à elle de réagir, se renfermer sur elle-même en silence. Il ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir fait cela, mais d’un autre côté elle le comprenait même si elle lui en voulait de le voir réagir comme cela alors qu’il n’essayait même pas de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer pour qu’elle ne lui réponde plus pendant un long moment. La jeune femme ne s’attendait pas à un accueil aussi froid malgré tout et elle devait bien dire que cela la rendait encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était pas déjà en venant ici et elle avait l’estomac encore plus noué que d’habitude, toutes ses sensations étaient horribles. La brunette respira de nombreuses fois pour ne pas tomber en larmes comme elle aurait bien pu le faire à cause des hormones qui la rendaient encore plus sensibles et elle se dirigea vers le canapé pour s’assoir elle ne se sentait pas bien et ne voulait pas s’écrouler, cela inquiéterait le jeune homme et ça pourrait être dangereux pour le bébé car même si elle avait du mal à l’accepter elle le faisait tout de même sans réellement s’en rendre compte. Une fois qu’elle se sentit un peu mieux elle releva la tête, les yeux quelques peu embués de larmes pour planter son regard noisette dans celui de celui qui était censé être son petit ami même si il était loin d’elle. « Je suis désolée pour mon comportement je ne sais quoi te dire d’autre, je ne vais pas m’inventer des excuses, j’avais juste besoin de réfléchir, d’énormément réfléchir. » Elle n’était pas prête à vivre une nouvelle histoire d’amour lorsque ses sentiments pour Gabriel lui étaient tombés dessus et elle n’était pas prête pour être maman lorsqu’elle avait découvert sa grossesse, elle avait bien le droit à un peu de solitude pour se retrouver au milieu de tout cela, ces choses qu’elles ne voulaient pas à l’origine mais qui pourtant faisaient son bonheur maintenant. Sephora était déboussolée par le silence de Gabriel face à ses paroles et elle retint de justement une remontée qui n’avait rien de très sexy sauf qu’elle n’y était pour rien, reprenant ses esprits à nouveau elle reprit la parole restant bien assise et assez loin du jeune homme pour être loin de lui, elle ne savait pas comment il allait réagir. « Gabriel je suis enceinte… Je… On va avoir un bébé… C’est ce qui a valu mon silence de ces derniers jours, je ne savais pas comment réagir face à cela… Je ne savais pas comment te le dire… » Elle avait lâché cela comme un pavé dans la marre et il n’avait plus qu’à le prendre comme il le voulait maintenant, les cartes étaient entre ses mains.
Je savais que je passais pour un crétin de me montrer aussi froid alors que tout mon être ne désirait qu’une chose, c’était de la prendre, de la bercer dans mes bras et de la protéger du monde mais je ne pouvais ignorer cette petite voix qui me disait de me préserver. Catherine m’avait bousillé de l’intérieur il y a huit ans et encore aujourd’hui, je ne pouvais m’empêcher de jouer les sauvages avec celle qui était ma meilleure amie, ma petite-amie. L’idée même qu’elle soit venue m’annoncer qu’elle me quittait me donner envie de me cogner la tête contre le mur et de m’arracher le cœur. Toutefois, si elle avait réellement désiré me quitter, elle ne m’aurait pas embrassé n’est-ce pas ?! Perdu, mon masque de froideur s’effritait peu à peu en la voyant si perdue, si fragile comme si quelque chose lui était arrivé. « Je suis désolée pour mon comportement je ne sais quoi te dire d’autre, je ne vais pas m’inventer des excuses, j’avais juste besoin de réfléchir, d’énormément réfléchir. ». Qu’est-ce qui te met dans tous tes états princesse, qu’est-ce qui t’a retenu loin de moi ? Voilà mes pensées à cet instant précis tandis que mon regard se faisait plus doux, plus inquiet bien que je restais comme un piquet devant elle. Mon cœur me disait d’aller vers elle mais ma tête refusait de céder une once de terrain à ce dernier. Instinct de survie peut-être bien. « Je me suis inquiété durant deux jours durant, j’ai appelé à ton travail, je suis passé à ton appartement, j’ai cru que quelque chose de grave t’était arrivé et puis tu m’as envoyé un mot. Un simple mot. » Laissais-je entendre toute mon amertume dans ces derniers mots. J’aurais compris si elle m’avait parlé au lieu de faire silence total. Sephora ne comprenait-elle pas qu’elle était tout ce que j’avais ? Je ne parlais pas uniquement de notre nouvelle relation mais son amitié m’était aussi précieuse que son amour ? Drôle d’idée. Je ne savais pas si elle m’aimait ou si elle regrettait nos moments intimes. Est-ce que je l’aimais ? Etais-je capable d’aimer à nouveau ? Encore une fois plus d’interrogations que de réponses. Quoi qu’il en soit, en la voyant au bord des larmes aussi perdue mon instinct protecteur ressurgissait avec force. Je crois que si j’avais si mal pris le fait qu’elle m’éloigne de sa vie c’était tout simplement parce que j’avais besoin de la protéger. Une réaction de macho peut-être bien mais j’avais ce besoin irrépressible de la protéger, d’être là pour elle alors qu’elle m’écarte de sa vie alors qu’elle semblait aller mal me blesser plus assurément qu’autre chose. « Gabriel je suis enceinte… Je… On va avoir un bébé… C’est ce qui a valu mon silence de ces derniers jours, je ne savais pas comment réagir face à cela… Je ne savais pas comment te le dire… »
Bug. Retour sur enregistrement. Enceinte. Totalement tétanisé, je la regardais sans la voir me repassant en boucle ses mots. Enceinte. On allait avoir un bébé. Non. Ce n’était pas possible. Impensable. On s’était toujours protégés… Sauf une fois, la douche. Je regardais ma bière avant de secouer la tête. « Me faut quelque chose de plus fort. » marmonnais-je tout en me dirigeant vers le bar pour prendre un verre de scotch mais très vite, je bus quelques gorgées à la bouteille. Ouaw. « Tu.. enfin.. tu en es certaine ? » Demandais-je en me massant la nuque tic de nervosité chez moi. Un regard me confirma et je m’approchais doucement d’elle jusqu’à poser ma main sur son ventre. « Un bébé ? » re-demandais-je hagard. « Oh bordel ! » m’exclamais-je avant de la prendre dans mes bras puis, je l’écartais doucement, prenant son visage en coupe dans mes mains. « Est-ce que.. tu veux le garder ? » Dis-je en posant la question qui me brûlait les lèvres. C’était trop tôt, notre couple était à ses balbutiements, je n’étais pas prêt à être père. Je ne voulais pas être comme lui néanmoins, je ne voulais pas perdre ce petit bonheur. Une mini princesse au regard chocolat.
Sujet: Re: Mon dieu ! | Gabriel Sam 13 Oct - 18:51
Si Sephora avait cru qu’elle tomberait enceinte si vite… Non ce n’était pas du tout dans ses plans surtout qu’elle venait tout juste d’ouvrir son propre cabinet et qu’elle venait de retrouver une associée en la personne de choix qu’était Athena alors non ce n’était pas le moment. De plus, la grossesse, elle en avait un très mauvais souvenir, en mai dernier sa sœur jumelle était décédée après de multiple complications en mettant son fils au monde, le bébé y était passé lui aussi. Elle avait donc peur et ce n’était pas la stabilité de son couple qui pouvait la rassurer. Même si elle connaissait bien Gabriel, elle connaissait sa nature assez coureur de jupon et elle savait que lui et l’amour cela ne faisait pas qu’un tout comme Sephora et l’amour. Bref, ils étaient au début de leur relation et ils avaient bien le temps pour avoir un bébé ensemble mais à première vue la vie en avait décidé autrement, ils n’avaient pas d’autres choix que d’assumer ce bébé maintenant qu’il était là car après s’être tournée la question des centaines de fois dans la tête, il était hors de question pour Sephora de se séparer de cet enfant. Elle ne pouvait juste pas penser mettre fin aux jours de son bébé, c’était juste impossible même si il n’était pas encore formé et tout le tralala que le médecin lui ferait surement pour l’aider à la convaincre que si elle le voulait vraiment elle pouvait sans séparer sans culpabilité. Non, ce bébé elle le voulait mais elle devait maintenant assumer cette grossesse et aller le dire à la personne qui était la principale concernée avec elle : Gabriel. Elle avait peur de sa réaction d’autant plus que son comportement avec lui avait été loin d’être irréprochable depuis qu’elle avait appris sa grossesse alors il aurait toutes les raisons de lui en vouloir et de la laisser derrière la porte en lui disant à son tour qu’il ne voulait plus la voir. Il avait tout à fait le droit de le faire mais heureusement son nounours n’était pas comme ça et il la laissa rentrer. Sauf qu’il était des plus froids. Sephora aurait dû s’y attendre mais cela lui glaçait le dos de le voir si froid avec elle, tellement qu’elle ne chercha pas à parlementer très longtemps avec lui avant de lancer le pavé dans la marre, la chose qui allait faire l’effet d’une bombe dans sa vie : elle était enceinte. A cette annonce, Gabriel se dirigea pour boire un verre d’un alcool fort ce qui donna un petit sourire à Sephora, il ne lui criait pas dessus mais il était aussi choqué qu’elle lorsqu’elle l’avait appris cela lui faisait plaisir si elle pouvait appeler cela comme ça. Une fois qu’il fut retombé sur terre avec l’alcool fort qui l’avait surement aidé à redescendre, le jeune homme s’approcha de la brunette pour déposer sa main sur son ventre qui était encore vraiment plat car elle n’était qu’au tout début de sa grossesse. Un bébé, et oui ils allaient avoir un bébé aussi fou que cela puisse paraitre. « Oui on va avoir un bébé et oui je suis sûre d’être enceinte, j’ai été tellement paniquée à cette annonce que j’ai fait tous les examens et ils sont tous positifs… Je ne voulais pas venir t’annoncer ça avant d’en être sûr et avant d’être sûre de mon choix. Je veux le garder ce bébé que tu veuilles toujours de moi près de toi ou pas… » Il pouvait très bien avoir réfléchi et ne plus vouloir faire sa vie à ses côtés mais elle elle voulait garder ce bébé qui était aussi le sien et ça il n’avait pas le droit de lui interdire, elle avait fait son choix, il devait maintenant faire le sien.
« Oui on va avoir un bébé et oui je suis sûre d’être enceinte, j’ai été tellement paniquée à cette annonce que j’ai fait tous les examens et ils sont tous positifs… Je ne voulais pas venir t’annoncer ça avant d’en être sûr et avant d’être sûre de mon choix. Je veux le garder ce bébé que tu veuilles toujours de moi près de toi ou pas… ». Un bébé. Elle allait avoir un bébé. Non, nous allions avoir un bébé. Malgré moi, je sentis un frisson d’effroi me parcourir l’épine dorsale. Je n’étais pas prêt à avoir un bébé. Je n’étais même pas prêt à avoir une relation stable avec une femme alors une progéniture ?! En plus, nous n’étions même pas mariés ! Oui, aussi fou que cela pouvait paraître, j’étais un homme bourré de principe et vieux jeu sur certains points. Mettez cela sur le compte de mon éducation par un homme de foi. Tout allait trop vite entre nous, nous n’étions pas du tout prêts à fonder une famille. « Princesse » murmurais-je comme un homme perdu en haute mer. J’avais l’impression de me noyer dans ma propre panique. Quel genre de père pouvais-je être ? Qu’allais-je raconter à mon enfant ? Oh tu sais, je couchais avec ma sœur, c’était même la femme de ma vie. Du moins, c’est ce que je pensais avant de rencontrer Sephora. Je commençais alors à faire les cent pas dans mon appartement, essayant de réfléchir sereinement.
Je savais déjà que je ne pourrais pas me détourner de mes devoirs de père. Seulement, comment pourrais-je être un soutien pour Sephora ? Moi l’épave sur patte ? Je cessais de marcher et observais ma princesse. Elle était toujours aussi belle, si ce n’est plus. Je sentais qu’elle était fragile et que de ma réponse dépendrait bien des choses. Elle était là, dans mon salon et j’avais l’impression qu’elle me mettait au défi. Le défi de toute une vie. Pouvais-je croire à ce bonheur inattendu ? Avais-je une énième de chance de la rendre heureuse, elle et ce bébé ? « Epouse-moi » lui demandais-je d’une voix rauque. Je me rapprochais d’elle, posant mes mains sur ses épaules, glissant le long de ses bras pour venir se poser sur ses hanches, la rapprochant de moi. « Epouse-moi Sephora. Je ne veux pas que mon enfant naisse hors mariage. Je veux qu’il naisse dans une famille unie, une famille que je n’ai pas eu la chance d’avoir. Laisse moi être présent pour vous deux. Je te promets de te rendre heureuse, de tout faire pour » continuais-je maladroitement. Je ne pouvais pas élever un enfant hors mariage. C’était tout bêtement impensable pour moi. Je savais que ma demande était abrupte. A mon image. Toutefois, c’était à prendre ou à laisser même si je savais que je ne pourrais pas abandonner mon enfant. J’avais bien des défauts mais je n’étais pas un lâche. Malheureusement, Sephora pouvait bien aussi me dire non. Qu’est-ce que je ferais dans ces cas-là ? J’étais un homme entier qui ne faisait que rarement des concessions et je n’y connaissais rien à l’amour. Je ne pouvais pas lui promettre la lune mais je pouvais lui assurer que je serais à ses côtés quoiqu’il arrive.
Aussi incroyable que cela pouvait l’être elle était enceinte, elle n’avait pas mis longtemps à attendre un bébé et surtout elle n’était pas du tout préparée à cela tout comme lui. Ils étaient tous les deux sonnés par cette annonce mais ils devaient faire face car bientôt ils seraient une famille et ils devraient donner une bonne éducation à leur enfant. Ils s’aimaient, s’était un fait, s’était sur même si ayant été longtemps seuls, l’un et l’autre, ils avaient parfois du mal à communiquer, parfois du mal à réagir autrement qu’en se renfermant dans leur coin respectif enfin pour Sephora s’était le cas. Elle préférait se renfermer pour avaler la pilule plutôt que parler, plutôt que partager sa peur, sa peine… Cela venait après coup chez elle. Le jeune homme était assez froid avec elle depuis qu’elle s’était introduite dans l’appartement mais avec cette annonce et après le choc il était finalement revenu vers elle et était beaucoup plus doux. Il redevenait petit à petit l’homme qu’il était tous les jours auprès d’elle, un homme protecteur qui voulait uniquement le meilleur pour elle et maintenant pour leur enfant. Pour lui, le meilleur actuellement passait par le mariage. Oui il venait bien de lui dire qu’il voulait qu’ils se marient. Comme si la jolie brune n’avait pas eu assez d’émotion comme ça… Elle venait déjà d’apprendre qu’elle était enceinte et en plus de cela, il la demandait en mariage alors qu’ils étaient ensemble que depuis très peu de temps. Elle était vraiment perdue, enfin non elle savait très bien qu’elle voulait l’épouser un jour, oui mais là maintenant tout de suite, elle n’était juste pas prête, il fallait faire une chose à la fois et ce n’était pas parce qu’elle ne voulait pas se marier de suite qu’ils ne formeraient pas une vraie famille à l’arrivée du bébé. La jeune femme leva donc ses yeux noisettes jusqu’au visage de son homme et planta son regard dans le sien. Elle déposa sa main sur sa joue et sourit légèrement, elle l’aimait oui il n’y avait pas de doute car elle ne s’était jamais comporté comme cela auparavant, enfin plus depuis longtemps et ce n’était pas là que les hormones qui lui jouaient des tours. « Gab… Je t’aime… Je suis sûre de ça, je t’aime vraiment… Mais c’est beaucoup pour moi déjà une grossesse, je ne suis pas prête à franchir toutes les étapes en même temps… Il me faut du temps… » Oh la la la, qu’est ce qu’elle était en train de lui dire ? N’aurait elle pas mieux fait de lui dire oui maintenant puis de revenir sur cette discussion plus tard ? Peut être que si mais ce n’était pas son caractère, elle était face à lui et elle ne pouvait pas lui mentir, elle était obligée de lui dire la vérité maintenant, de lui parler maintenant de ce qu’elle ressentait. « Je t’aime Gabriel, je veux t’épouser, je veux que tu sois là pour notre bébé, pour moi, mais vraiment, je ne suis pas prête pour qu’on se marie maintenant ! Ce n’est pas ta faute, non ce n’est pas ça du tout, c’est juste moi et moi seule… Ne m’en veut pas s’il te plait… Je te dis simplement oui mais pas tout de suite… » Elle espérait juste qu’il tenterait de la comprendre aussi bien qu’elle comprenait pourquoi il voulait l’épouser. Elle le comprenait oui, plus qu’il ne pouvait surement le penser et elle le comprenait si bien qu’elle était vraiment tiraillée entre lui dire oui pour ne pas lui faire peur, ne pas le laisser de côté au cas où il serait un mauvais père ce qui ne serait jamais le cas et lui dire non, car elle elle n’était pas prête. Elle avait d’autant plus mal qu’elle se rendait compte que malgré leur amour ils avaient vécu tellement de choses différentes qu’ils n’avaient pas besoin d’avancer à la même allure ce qui serait quelque chose à surmonter durant toute leur vie ensemble. « Tu seras un très bon père, je ne te mets pas à l’épreuve, je ne t’épouse pas que si tu es un bon père car je sais que tu en seras un, je te demande juste du temps j’espère que tu comprends… »
Elle m’aime. Ma princesse m’aimait. La panique me submergea à l’idée de ne pas partager ses sentiments. J’étais incapable d’aimer quelqu’un. Pourtant, je devais reconnaitre que la sensation de chaleur qui venait de me surprendre me fit comme l’effet d’un baume sur mes blessures. Elle m’aimait. Sephora m’aimait moi. Malgré mon passé. Malgré mes doutes. Malgré mes failles. Je savais que je ne serais jamais l’homme qu’elle attendait. C’était impossible. Pourtant, je voulais y croire. Je voulais qu’elle m’épouse, qu’elle fasse de moi un mari. Un homme appartenant à une famille et non ce solitaire qui ère dans la vie comme un bateau fantôme se laisse porter par la vague. Malheureusement, elle ne voulait pas m’épouser. Du moins pas maintenant. Je fis de mon mieux pour ne pas montrer ma déception. J’avais l’impression qu’elle me rejetait même si ce n’était pas le cas. Le froid venait de reprendre possession de mon être d’une manière aussi abrupte que sournoise. Qu’est-ce que croyais London ? Qu’il te suffisait de le demander un mariage pour qu’elle accepte de s’unir avec un suppôt de Satan comme toi ? La voix de mon père résonnait dans ma tête et je soupirais. « Du temps ? Sephora, je refuse que cet enfant naisse hors mariage. Je comprends tes raisons mais comprends les miennes. C’est en moi, c’est contraire à mes principes, à mon éducation. » Lui expliquais-je tout en m’écartant d’elle. Il me fallait de la distance pour pouvoir réfléchir sereinement. Je savais que je voulais être auprès d’elle et du bébé à venir. Je le voulais au plus profond de moi que ça me bouleversa. Jamais au grand jamais, je n’avais ressenti ce besoin d’être à ce moment précis, là. C’était comme si on me donnait enfin une raison de poser les bagages, de me stabiliser.
Le problème, c’est que j’analysais tout ça d’un point de vue pragmatique, sans le côté sentimental. L’idée même de partager mes sentiments m’était inconcevable. J’ignorais si j’aimais cette femme ou pas. Je ne voulais qu’elle. Je voulais la voir rire, je voulais pouvoir la tenir dans mes bras pour la protéger même dans son sommeil. Je voulais pouvoir l’embrasser, l’aimer… Je voulais pouvoir l’aimer. Cette constatation me figea sur place. Jamais au grand jamais, je n’avais eu cette pensée là pour une autre femme que Catherine. Je pensais que ma sœur avait eu raison de mon cœur alors pourquoi désirais-je si ardemment le confier aux mains de Sephora. Pouvais-je réellement aimer ce petit bout de femme énergique qui attendait notre enfant ? Je prenais conscience que je voulais lui imposer le mariage que mon père aurait exigé. Non pas par amour mais par souci de cette religion qui nous avait condamné ma sœur et moi. Finalement, je ne faisais que répéter les mêmes erreurs toujours et encore. « Tu auras tout le temps que tu le souhaites Sephora » murmurais-je avant de lui tendre la main pour qu’elle s’approche de moi. Une fois fait, je l’attirais pour l’embrasser avec toute la tendresse qu’elle m’inspirait. « Est-ce trop tôt pour te demander à ce qu’on essaie de vivre ensemble ? Sans mariage. Juste toi et moi. Je veux apprendre à t’aimer comme tu m’aimes Sephora et j’ai besoin de toi auprès de moi pour y arriver. Laisse-moi t’aimer comme je te laisse du temps et quand nous serons prêts tous les deux… Nous nous ne marierons pas par souci des convenances mais par amour. J’ai besoin que tu m’accordes ça » terminais-je en lui caressant la joue.
Sujet: Re: Mon dieu ! | Gabriel Mer 14 Nov - 21:14
Sephora avait eu peur, très peur que son petit ami ne prenne pas bien le fait qu’elle refuse de se marier. Et elle n’avait pas tort. Il avait des principes, des valeurs, il avait reçu une éducation et un enfant qui naissait hors mariage ce n’était juste pas possible pour lui, oui sauf que pour la brunette, se marier maintenant n’était pas possible. Elle ne pouvait pas se marier maintenant elle n’était pas prête et il ne pourrait pas aller contre cela. Leurs éducations, leurs vies les opposaient à ce moment même et Sephora ne savait plus quoi faire ni quoi dire. Elle ne voulait pas l’énerver, elle voulait juste calmer les choses et apparemment le silence fut la bonne solution puisque Gabriel revint à elle après s’être calmé en un court instant. La jeune femme planta son regard noisette dans celui du jeune homme lorsqu’il s’approcha à nouveau d’elle et lui dit. « Je suis désolée de ne pas pouvoir me marier là maintenant parce que je ne suis pas prête mais je ne le serais pas tout de suite comme ça… Je… » Non elle ne pourrait pas franchir le pas tant qu’il ne lui exprimerait pas ses sentiments alors qu’elle elle venait de le faire. Elle ne l’obligeait pas mais elle avait besoin d’être rassurée. Elle ne voulait pas brusquer les choses, elle ne voulait pas qu’ils se marient juste pour un enfant, qu’ils vivent ensemble, encore pour l’enfant et qu’ils gâchent leur vie pour l’enfant. Non elle ne voulait pas cela et elle comptait bien le lui dire. « Je… Oui je veux bien qu’on vive ensemble… Mais… Oui il y a un mais excuse moi… Je ne veux pas qu’on vive ensemble juste pour le bébé, qu’on se marie juste pour lui… Tu vois ce genre de chose, je ne veux pas que ce bébé t’oblige à m’aimer ou à essayer de m’aimer si tu ne m’aimes pas, si je ne suis finalement qu’une amie pour toi. » Si il confirmait ce qu’elle venait de dire à la fin, qu’elle n’était qu’une amie, elle allait surement le foutre dehors et s’effondrer dans un torrent de larmes mais elle accepterait, elle n’avait pas d’autre choix. N’attendant pas la réponse du jeune homme Sephora s’empara de ses lèvres pour lui donner un baiser passionné. Elle voulait qu’il la rassure et l’embrasser comme il l’avait fait la dernière fois serait un moyen de le faire. Mais la brunette se recula ne voulant pas le forcer et lui demanda. « Je tiens beaucoup à mon petit appartement et puis je suis propriétaire ici alors tu emménages ici ou bien tu tiens vraiment à ce que j’aille chez toi. » Elle croisa dans son dos les doigts pour qu’il ne lui dise pas qu’il préférait qu’elle aille chez lui. Elle adorait son appartement et il y avait la place pour les accueillir tous les deux mais aussi le bébé alors elle voulait rester ici mais si il fallait faire des compromis elle en ferait à contre cœur. « Ah oui puis avant que j’oublie… J’ai une écho de programmer dans trois jours. Tu viendras avec moi ? » Sephora était presque comme une petite fille qui jouait avec des nouveaux jouets, elle était excitée et oubliait complètement ses peurs au côté de son homme. Elle scruta la moindre de ses réactions pour savoir si il lui répondrait positivement ou négativement mais elle ne remarqua rien, il ne disait rien. Etait ce trop lui demander d’un coup ? Elle ne savait pas mais si c’était le cas elle irait seule ou avec une amie et lui ramènerait simplement les photos de leur futur bébé.
Je comprenais les doutes de Sephora et encore plus son besoin d’être rassurée sur mes sentiments à son égard mais il était trop tôt pour moi. Je n’avais pas encore fait la paix avec mon passé, j’étais trop déglingué pour ne serait-ce accepter cet enfant qui allait naitre. J’étais encore loin de l’image du père idéal alors celle de mari… N’y pensons même pas. Non, il me fallait faire tomber les murs de mon passé, me retourner, espérer tourner la page. Je voyais déjà mon avenir perdre de son brouillard comme si le simple fait de tenir cette femme dans mes bras me permettait de trouver ma place dans ce monde. Serait-ce si simple le bonheur ? J’avais tellement peur depuis des années de me fier à une autre personne que moi-même que l’histoire avait abandonné tout espoir me concernant. J’avais toujours aimé ma liberté à ce titre. Personne à dépendre de moi, et je ne dépendais de personne. Toutefois, il m’était souvent arrivé d’espérer qu’une personne vienne casser les murs de mon esprit et de mon cœur pour me permettre de vivre à nouveau dans ce monde. Sephora, par son amour était en train de calmer mes colères, mes blessures mais que pouvais-je lui apporter en retour ? L’amour ? Je n’étais pas encore prêt mais je savais que je ne ressentais pas pour elle des sentiments qui pouvaient s’apparenter à de l’amitié. Non, c’était bel et bien plus fort mais pour l’heure, j’étais poings et pieds liés à cause de mon passé. A cause de Catherine. Il me fallait réellement abattre tous les murs me séparant de ma princesse pour pouvoir appréhender sereinement mon avenir. « Je tiens beaucoup à mon petit appartement et puis je suis propriétaire ici alors tu emménages ici ou bien tu tiens vraiment à ce que j’aille chez toi. ».Je réfléchissais à sa proposition. Mon appartement était fonctionnel mais il ne possédait pas la chaleur qu’elle avait réussi à instaurer dans le sien. Mon choix fut vite fait pris. « Restons ici. Tu auras suffisamment de place pour ma collection de dvd ? Tu sais que si tu me prends moi, tu dois te coltiner ma passion pour le cinéma » lui répondis-je en souriant alors que de ma main, je caressais sa joue. Peu importe où j’habitais tant qu’elle continuait à me sourire ainsi. Savait-elle à quel point en huit mois, elle m’était devenue si précieuse ? Ce n’était pas des murs qui faisaient un foyer mais bel et bien les personnes les occupants. Or, Sephora était ce que je pouvais appeler de plus commun que ma maison. Auprès d’elle, j’avais l’impression d’avoir cette attache, d’être enfin à la maison. Cette question était donc réglée mais aussitôt, elle céda sa place à une autre. L’échographie de leur bébé. « Je serais là. Pour toi et pour… notre enfant. » murmurais-je avant de l’embrasser avec tendresse. Oui, j’avais à peu près neuf mois pour me préparer et réussir à fonder une famille avec Sephora. Le plus grand défi de ma vie se présentait à moi et je n’étais pas homme à refuser pareil challenge.
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