Ozalee était du genre à être incapable de rester inactive. En général, avec les emplois qu'elle cumulait, ses études et ses visites journalières à Hiroshi, elle n'avait pas vraiment le temps de s'accorder une quelconque pause mais aujourd'hui, le petit garçon subissait une nouvelle opération & en plus d'être mortellement inquiète pour lui, Ozalee savait qu'elle ne pourrait pas le voir aujourd'hui. Alors, elle avait décidé de s'occuper, préparant un repas digne de ce nom alors qu'elle n'avait aucune idée si quelqu'un d'autre qu'elle aurait envie d'en manger. La néo-zélandaise avait emménagé peu de temps auparavant de Pelham Bay, dans le Bronx, à cet appartement sur Staten Island ; au début, elle avait eu le coeur brisé de devoir se séparer de l'appartement qu'elle partageait avec quelques colocataires depuis des années, mais les soucis financiers étaient devenus bien trop importants pour qu'elle continue d'y vivre alors que deux de leurs colocataires étaient partis. Elle avait donc trouvé, comme par miracle, une annonce qu'elle avait trouvé tellement alléchante qu'elle en avait d'abord douté, avant de se décider à appeler les concernées ; quelques semaines plus tard, & voila que ses affaires étaient installées dans l'une des chambre du grand appartement, Elle n'avait d'ailleurs même pas encore eu l'occasion de vraiment faire connaissance avec Norah, Aloysia & Belle, mais elle savait que ça ne saurait tarder & en attendant, elle faisait son possible pour être la plus respectueuse possible en ce qui concernait les parties communes.

Aujourd'hui, la jeune femme était supposément seule, c'est pourquoi elle se décida à jouer un peu de musique après avoir mis son poulet au four, se trouvant complètement incapable de n'avoir rien à faire de ses doigts. Elle alla donc rapidement chercher sa guitare dans sa chambre et s'installa sur le plan de travail de la cuisine en grattant quelques cordes, juste pour tenter de se détendre. Avec les animaux, la musique était sûrement l'une de ses plus grandes passions & elle savait que si elle ne s'y était pas raccroché lorsque la maladie de Hiroshi avait été diagnostiquée, elle serait sûrement partie dans la même dépression que leur mère.

Soudainement, elle entendit la porte d'entrée claquer et elle arrêta de jouer pour relever le nez & savoir qui donc venait de rentrer ; elle ne connaissait vraiment aucune de ses trois colocataires, alors quoiqu'il arrive, elle n'aurait sûrement pas grand chose à leur dire. Mais justement ! C'était ce à quoi elle voulait remédier, elle s'était parfaitement bien entendue avec ses précédents colocataires & il n'y avait pas de raison que ça ne soit pas également le cas cette fois-ci. Lorsqu'elle vit la silhouette d'Aloysia apparaître au bout du couloir, le visage d'Ozalee s'éclaira d'un large sourire et elle sauta sur ses pieds pour laisser sa guitare dans un coin. « Salut ! » s'exclama-t-elle avant de jeter un coup d'oeil à son poulet. « J'espère que ça ne te dérange pas, j'ai commencé à préparer un plat... J'avais besoin de me changer les idées. Tout n'est pas encore prêt, mais si tu veux y goûter... » reprit-elle en désignant les différents bols dans lesquels elle avait préparé toutes sortes de salades & autres choses étranges venant de l'un de ses pays d'origines, tous un peu originaux.

Aloysia ne faisait que la matinée au stand de tir aujourd'hui puisqu'elle avait un sacré nombre d'heures à récupérer. Si ça n'avait tenu qu'aux heures à proprement parlé, elle pouvait se mettre en congé une semaine pour les récupère, sauf que le stand devait continué à tourner, rendant difficile de récupérer. Elle s'en moquait et préfèrait de toute façon être payée plus plutôt que de ré-équilibré son planning. Andy lui avait tout de même donné son après-midi qu'elle n'avait pas refusé. Elle ignorait si c'était le changement de saison ou l'accumulation du travail, mais en ce moment, elle se sentait fatiguée 24 heures sur 24 et avait juste envie de s'écrouler dans un fauteuil pour ne plus rien faire. Loys savait que même si elle le pouvait, elle ne tiendrait pas plus de deux heures sans se trouver une occupation, mais c'était son sentiment.

La jeune femme profitait du chemin du retour pour passer au Starbucks ou Belle bossait histoire de lui dire bonjour - même en vivant ensembles, elles se croisaient à peine - et surtout de profiter des réductions que sa coloc lui octroyait. Mine de rien, la marque avait beau être connue et reconnue, elle coûtait aussi très cher, vous aviez 3 café ailleurs pour le prix d'un là et même s'ils étaient excellents, la plupart du temps Aloysia évitait de s'y rendre. Un délice de temps en temps passait mais tous les jours, au final à la fin du mois c'était un sacré trou dans son budget, d'autant plus qu'elle mettait de l'argent de côté dans l'espoir de changer de voiture au plus vite, vu l'état de la sienne.

Elle ne tardait pas, échangeant à peine quelques mots avec Belle, vu que comme toujours il y avait une longue file. Elle reparti vers l'appartement, réfléchissant à ce qu'elle allait bien pouvoir faire de sa journée. Une idée lui venait bien en tête et de suite, elle passait chercher des potirons sur le chemin du retour, rentrant ainsi les bras chargés et massacrés vu le poids. « Salut! » Prononçait-elle en voyant Ozalee. La jeune femme déposait rapidement ses achats, poussant un soupire de soulagement une fois débarrassée. Elle agitait les bras pour permettre à sa circulation de reprendre normalement tout en écoutant sa nouvelle colocataire. « Cette cuisine est autant la tienne que la mienne, fais toi plaisir. » Concrètement la plupart du matériel lui appartenait puisqu'elle était la première à avoir emménagé, mais peu importe. « Je veux bien, si tu promets de ne pas me détester... Je suis assez difficile, j'aime pas grand chose. » Et la plupart du temps, elle évitait de goûter toute chose dont elle ignorait la consistance. Aloysia avait toujorus été une vraie calamité pour manger et ça n'allait pas changer. Déposant sa veste sur une des chaises, elle se dirigeait vers les plats en question en les observant d'un oeil attentif, tentant de deviner leur consistance. Prenant une cuillère, elle s'arrêtait juste au dessus du bol pour se tourner vers Ozalee. « C'est épicé? » Demanait-elle, puisqu'elle n'aimait pas manger ce qui piquait. Ça & tout ce qui contenait des légumes verts, les légumes crus, le poivre, elle ne raffolait pas des masses du porc non plus, ni des pommes de terre. Bref, une chieuse née, mais elle était prête à faire l'effort de tester.

Ozalee n'était pas une jeune fille particulièrement timide : elle était respectueuse, et savait se montrer discrète, mais elle n'avait aucun problème de sociabilité & avec les différents emplois qu'elle occupait, c'était d'ailleurs préférable vu qu'elle passait ses journées à échanger avec d'autres personnes. Cependant, en emménageant à Staten Island, la jeune femme n'avait pas vraiment eu l'occasion de parler avec ses colocataires, elle qui s'était pourtant si bien entendue avec les précédents ; en général, elle était souvent celle qui leur faisait la cuisine et en échange, eux s'occupaient de tout ce qui était rangement, nettoyage, etc... Ici, les filles & elle n'avaient pas vraiment parlé d'une quelconque organisation, alors elle faisait son affaire en ne laissant rien derrière elle & c'était tout, pourtant la sociabilité qu'elle avait dans sa précédente colocation lui manquait terriblement. Du coup, lorsqu'elle vit Aloysia franchir le pas de la porte & se diriger vers la cuisine les bras chargés de potirons, Ozalee ne cacha pas son plaisir. « Salut! » s'exclama sa nouvelle colocataire en déposant les potirons sur le plan de travail de la cuisine. Surprise, Ozalee lança un regard aux légumes avant de relever les yeux vers Aloysia, qui avait repris la parole. « Cette cuisine est autant la tienne que la mienne, fais toi plaisir. » Un sourire éclaira le regard de la néo-zélandaise qui qui hocha la tête pour la remercier silencieusement : même si elle ne la connaissait pas encore, elle trouvait la jeune femme vraiment gentille, et c'était un grand plus quand on savait sur quoi certains colocataires pouvaient tomber sans même s'en douter au préalable.

Continuant sur cette lancée, Ozalee proposa à la jeune femme de lui faire goûter les plats qu'elle était en train de préparer. « Je veux bien, si tu promets de ne pas me détester... Je suis assez difficile, j'aime pas grand chose. » A ses paroles, Ozalee ne put s'empêcher un petit rire de passer la barrière de ses lèvres entrouvertes, secouant doucement la tête. « Oh, t'en fais pas pour ça ! Quand j'étais plus jeune, mes parents m'ont fait vraiment manger de tout, c'est pour ça que maintenant je peux tout manger, mais il y a certains aliments que je ne peux vraiment pas avoir en bouche. Goûte, tu verras si tu aimes ! » déclara la jeune femme en désignant la casserole près d'elle, dont Aloysia ne tarda pas à s'approcher. « C'est épicé? »[/b] lui demanda-t-elle, apparemment légèrement suspicieuse, en s'arrêtant alors qu'elle était sur le point de manger. Aussitôt, Ozalee la rassura. « Non ! Je suis pas trop épices, enfin, ça dépend des plats, mais celui-là perdrait tout son goût si il était épicé. » dit-elle en l'invitant à continuer la progression de la cuillère jusqu'à sa bouche. Jetant finalement un nouveau regard aux légumes qu'Aloysia avait ramené, elle se tourna vers la jeune femme tout en sortant un oignon pour le découper en fine lamelles. « Et les potirons, c'est pour quoi ? » demanda-t-elle, amusée.

Aloysia n'avait pas encore beaucoup cherché à faire connaissances avec ses nouvelles colocataires, à part peut-être Norah qu'elle avait aidé pour son déménagement. Si toute fois ou pouvait l'appeler ainsi vu le peu d'affaires apportées. la jeune femme avait néanmoins eut l'occasion de passer l'après-midi avec elle, de décorer sa chambre et on pouvait dire qu'elle l'appréciait vraiment aux premiers abords, il suffisait d’espérer que cela dure. Quant à Belle et Ozalee, elle leur avait bien adressé quelques mots mais à en voir leurs horaires, même en vivant ici à 4, cet appartement allait souvent se retrouvé complètement vide, c'était limite frustrant de ne pas les croiser. Aaron avait exercer la même profession qu'elle au stand et puis elle ne bossait pas encore au Hard Rock à l'époque, ça changeait énormément de choses. Toujours est-il qu'elle se devait de tourner la page sur son ex colocataire pour se faire apprécié des nouvelles et inversement, c'était toujours mieux qu'entrer en guerre.

Arrivée à l'appartement, Loys avait donc été assez agréablement surprise d'y trouver Ozalee occupée à mijoter un petit plat, c'était peut-être une chance de faire connaissance avec elle. L'égyptienne allait bien évidement gouter au plat pour ne pas la vexer, et priait simplement pour ne pas tout recracher vu comment elle était difficile. « Oh, t'en fais pas pour ça ! Quand j'étais plus jeune, mes parents m'ont fait vraiment manger de tout, c'est pour ça que maintenant je peux tout manger, mais il y a certains aliments que je ne peux vraiment pas avoir en bouche. Goûte, tu verras si tu aimes ! » Une chance pour elle sans doute. Les parents d'Aloysia avait pour leur part laisser la nounou gérer leurs enfants et celle-ci n'avait rien fait pour les contrarier, en somme Dean, Devon et elle se chargeait de faire le menu chaque jour et Linda s'exécutait. « Non ! Je suis pas trop épices, enfin, ça dépend des plats, mais celui-là perdrait tout son goût si il était épicé. » nouveau point commun. Déjà légèrement plus rassurée, Aloysia plongeait enfin la cuillère qu'elle tenait à la main dans la casserole, soufflant doucement sur celle-ci avant de la porter à sa bouche. Claquant sa langue contre son palais pour mieux en ressentir le gout, elle adressait finalement un grand sourire tout en tapant une ou deux fois dans ses mains pour la féliciter. « Je ne sais pas pour qui tu as préparé ça mais il est chanceux! Et crois-moi, si moi j'aime, tout le monde le fera! » Dans son esprit, il était clair qu'elle avait un rendez-vous ou quelque chose d'important, Aloysia ne cuisinait qu'aux rares occasions, du moins quelque chose d'aussi raffiné. « Et les potirons, c'est pour quoi ? » Tournant la tête, elle observait les légumes sur le meuble avant de porter à nouveau son attention sur Ozalee. « Je ne sais pas trop... je me suis dit que ce serait pas mal de décorer un peu l'appartement pour Halloween mais je ne suis pas sure d'arriver à dessiner dans ces citrouilles sans me coupe un bras. » Miss catastrophe ambulante, elle qui n'avait jamais tenter de dessiner quoi que ce soit dans un légume ne s'attendait pas vraiment à réussir du premier coup, d'où le fait d'en avoir pris autant. « Ça te tente d'essayer? » demandait-elle finalement, après tout c'était une activité comme une autre pour apprendre à se connaître. C'était un peu niveau maternel mais n'ayant pas eut une enfance fabuleuse, Loys se rattrapait comme elle le pouvait.

Ozalee aimait cuisiner, c'était une façon pour elle de se détendre & elle en profitait souvent pour se perdre dans ses pensées et c'était souvent dans ces moments-là qu'elle finissait par résoudre les plus grands dilemmes de son quotidien. Elle avait appris à cuisiner avec ses parents & depuis qu'elle vivait seule, chaque repas était une occasion de faire de nouveaux tests, durant lesquels elle apprenait de ses erreurs jusqu'à arriver à faire le plat parfait. Oui, si il n'y avait pas eu sa passion pour les animaux, ou celle pour la musique, elle aurait sûrement voulu se lancer dans la cuisine.

« Je ne sais pas pour qui tu as préparé ça mais il est chanceux! Et crois-moi, si moi j'aime, tout le monde le fera ! » Surprise par l'allusion d'Aloysia, Ozalee s'arrêta immédiatement dans ce qu'elle faisait, prise au vif, et se sentit rougir. Elle, cuisiner pour quelqu'un ? Un homme, selon ce qu'Aloysia semblait penser. La néo-zélandaise secoua vigoureusement la tête pour nier les paroles de sa colocataire et lui adressa un sourire légèrement gêné. « Oh, non non, je cuisine pour personne ! Je ne pense pas que tu puisses me voir ramener un rendez-vous ici, je... suis pas de ce genre là. » déclara-t-elle avant de se reconcentrer sur sa cuisine pour ne pas avoir à donner plus d'explications. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais Ozaleeavait rarement eu des petits copains, peut-être un ou deux à l'époque du lycée, et ce garçon pour qui elle avait eu un coup de cœur lorsqu'elle vivait à Tucson, mais ça s'arrêtait là. En plus de ça, elle savait qu'avec les années, les hommes recherchaient « plus » et étant toujours vierge, elle n'était pas en mesure de le leur donner, alors elle préférait tout simplement ne pas se donner la peine de passer à travers des rendez-vous si en fin de compte, elle allait décevoir l'homme en question. « Mais je suis contente que ça te plaise ! Si tu as la flemme de cuisiner un jour, n'hésite pas à me demander, j'adore faire la cuisine. » proposa-t-elle donc à sa colocataire.

Après avoir désigné le potiron qu'avait ramené Aloysia, Oz eut enfin la réponse qu'elle attendait. « Je ne sais pas trop... je me suis dit que ce serait pas mal de décorer un peu l'appartement pour Halloween mais je ne suis pas sure d'arriver à dessiner dans ces citrouilles sans me coupe un bras. » Un sourire amusé prit place sur les lèvres de la vétérinaire en herbe qui observa le légume avec plus d'attention en hochant la tête. « C'est une bonne idée ! Je dois avoir quelques trucs dans mes cartons, et mes parents ont sûrement aussi des décorations en trop, ils adorent ce genre de célébrations alors quand tu rentres dans la pharmacie de mon père à cette époque de l'année, tu te croirais dans une maison de l'horreur. » déclara-t-elle, désireuse de se rendre utile & de s'intégrer dans ce nouvel appartement. « Ça te tente d'essayer ? » Une nouvelle fois surprise de la gentillesse d'Aloysia, Ozalee n'hésita pas avant de hocher la tête en haussant les épaules, sentant son sourire s'élargir. « Oui, pourquoi pas ! Enfin, je suis pas sûre d'être beaucoup plus douée que toi mais on devrait arriver à quelque chose si on unit nos forces. » déclara-t-elle, sentant l'excitation la gagner alors qu'elle éteignait les plaques pour laisser ses plats refroidir. Elle sortit un marqueur de l'un des tiroirs et le tendit à Aloysia : c'était elle qui avait choisi & ramené le potiron, c'était logique que ce soit elle qui dessine le motif qu'elles allaient choisir. « D'ailleurs, est-ce que vous avez quelque chose de prévu pour Halloween ? Je veux dire, les filles & toi... » demanda-t-elle, faisant référence à leurs autres colocataires.

Avec l'habitude d'être servie chaque jour, Aloysia n'avait jamais eut l'envie d'apprendre à cuisiner, ce qui était à présent un tord. Des petits plats parfaitement cuisiner de ses nounous, elle était passée à la cantine de la marine et bien que difficile, si elle avait réussit à ne pas mourir de faim là-bas, elle pouvait survivre n'importe où. La jeune femme s'était habituée à manger mal et n'avait pas perdu cette habitude une fois qu'elle s'était retrouvée seule à New York. Si elle voulait de l'argent, il fallait bosser pour et en enchaînant deux petits boulots, il lui restait très peu de temps qu'elle préférait passé avec ses amis ou à faire les boutiques plutôt que dans une cuisine. De toute façon, elle devait être un désastre, c'était certain même. « Oh, non non, je cuisine pour personne ! Je ne pense pas que tu puisses me voir ramener un rendez-vous ici, je... suis pas de ce genre là. » Fronçant légèrement les sourcils, Aloysia lui adressait un sourire même si elle avait du mal à se dire qu'il n'y aurait jamais personne. Elle disait ça parce que c'était le début. « Pas ce genre là? » Pas le genre à ramener ses conquêtes à l'appartement ou carrément pas le genre à en avoir? Question qu'Oz' voulait peut-être éviter vu comment l'air qu'elle avait pris pour lui signaler, mais Aloysia était ultra curieuse. « Mais je suis contente que ça te plaise ! Si tu as la flemme de cuisiner un jour, n'hésite pas à me demander, j'adore faire la cuisine. » Un sourire s'étirait sur les lèvres de l'africaine, c'était la phrase à ne pas dire. « Tu peux faire le menu pour la semaine? » Levant les yeux au ciel, Loys portait à nouveau son attention sur Ozalee pour se justifier, elle n'allait pas lui demander ça! « Je plaisante. Mais tu ne me verras jamais cuisiner, je me contente généralement de plats emportés ou de trucs tout simples... » En gros, si elle comptait sur elle pour faire des petits plats de temps en temps, c'était raté, la jeune femme ne tenait pas à empoissonner ses colocataires.

Les deux jeunes filles finissaient par reporter leur attention sur les potirons alors qu'Aloysia commençait déjà à se dire que c'était la pire idée qu'elle n'aie eut de la journée. Elle était vraiment motivée mais savait aussi que ce n'était pas une blague lorsqu'elle disait être capable de se couper un bras. « C'est une bonne idée ! Je dois avoir quelques trucs dans mes cartons, et mes parents ont sûrement aussi des décorations en trop, ils adorent ce genre de célébrations alors quand tu rentres dans la pharmacie de mon père à cette époque de l'année, tu te croirais dans une maison de l'horreur. » Loys frappait dans ses mains comme un enfant, essayant d'imaginer l'appartement dans cet état. Elle ne pensait qu'à y mettre quelques citrouilles mais puisqu'Ozlaee avait quelques décorations, c'était encore mieux. « Je n'ai rien, mais au pire on en vend partout. » Pas une seule déco qui traînait dans une boite, mais Loys était d'accord de faire quelques frais - sans exagérer, elle gardait l'argent "décoration" pour noël, sa fête préférée. « Oui, pourquoi pas ! Enfin, je suis pas sûre d'être beaucoup plus douée que toi mais on devrait arriver à quelque chose si on unit nos forces. » Aloysia haussait les épaules avant de prendre le marqueur qu'Ozalee lui tendait. Après tout, même si c'était horrible, c'était le but, non? « D'ailleurs, est-ce que vous avez quelque chose de prévu pour Halloween ? Je veux dire, les filles & toi... » Retenant sa respiration, Aloysia dessinait lentement en dentelles la bouche de la citrouille en tentant de ne pas se déconcentrer. Une fois la bouche dessinée, elle se redressait pour répondre avec un sourire satisfait, ce n'était pas si horrible que ça pour l'instant. « Rien de prévu... les filles ont peut-être des projets mais on peut leur proposer une soirée ici. J'ai bien envie de traumatisés les enfants qui viendront chercher des bonbons! » Pas trop mais quand même, se contenter de leur distribuer les bonbons avec le sourire n'avait rien de drôle.

« Pas ce genre là? » Pour le coup, Ozalee fut complètement surprise par la question d'Aloysia, et elle sentit immédiatement ses joues s'empourprer de gêne. Pour elle, c'était tout simplement évident, & pourtant elle ne pouvait pas dire qu'elle savait pourquoi c'était comme ça, c'était juste comme ça. Certains pouvaient dire que c'était parce qu'elle avait peu de temps pour elle, entre ses deux emplois & ses études qui commençaient vraiment à prendre un tournant particulièrement sérieux, mais Ozalee savait que c'était plus profond que ça ; elle était timide, certes, mais pas au point d'être incapable de parler à un homme non plus. A vrai dire, elle n'avait vraiment pas d'idée précise quant à la raison qui faisait qu'elle n'avait jamais vraiment eu de petit ami... C'était juste le cas. « Euh, oui, hm... » commença-t-elle, plus gênée que jamais. Elle avait pour habitude de ne pas prêter attention à ce qu'on pensait d'elle, mais lorsque ça touchait sa relation avec les hommes, elle avait toujours l'impression que sa virginité était un fardeau. « Disons que je... enfin, j'ai pas de petit-ami, j'en ai jamais eu en fait, et... je pense que ça restera comme ça encore un moment. » souffla-t-elle, sentant son visage prêt à exploser tellement ses joues étaient brûlantes. Souhaitant à tout prix changer de sujet, elle enchaîna donc rapidement sur le repas qu'elle était en train de cuisiner. « Tu peux faire le menu pour la semaine? » répliqua Aloysia – et alors qu'Ozalee pendait déjà à ce qu'elle allait bien pouvoir préparer à ses nouvelles colocataires, la brune répliqua. « Je plaisante. Mais tu ne me verras jamais cuisiner, je me contente généralement de plats emportés ou de trucs tout simples... » Soufflant légèrement – décidément, parler des hommes l'avait mise beaucoup plus mal à l'aise qu'elle l'aurait souhaité – elle se contenta de hocher la tête. « Bah quoiqu'il en soit, si un jour t'as envie d'un bon petit plat, tu sais où est ma chambre. » sourit-elle à Aloysia.

La conversation dériva ensuite sur Halloween et la soirée à venir, et Aloysia put sûrement sentir l'excitation dans la voix d'Ozalee, qui adorait cette partie de l'année. « Je n'ai rien, mais au pire on en vend partout. » Oz hocha la tête, pensant déjà à ce qu'elle pourrait emprunter à ses parents. « Rien de prévu... les filles ont peut-être des projets mais on peut leur proposer une soirée ici. J'ai bien envie de traumatisés les enfants qui viendront chercher des bonbons! » continua sa colocataire conernant les plans que chacune pouvait avoir pour sa soirée. Ozalee fit une moue réfléchie avant de se détourner de son plat qui mijotait pour se tourner vers Aloysia. « Sounds like a plan ! Dis, est-ce que tu crois que... mon petit frère pourrait venir ? » A vrai dire, elle avait déjà prévu de passer Halloween avec Hiroshi, elle ne savait juste pas encore où. « Il a sept ans, et il habite pratiquement à l'hôpital, alors comme il pourra sortir pour la nuit, je lui ai dit qu'il pourrait rester avec moi... Si ça vous pose pas de problèmes, bien sûr. » Elle pouvait comprendre que d'avoir un petit garçon dans les pattes toute la soirée ne devait pas être particulièrement excitant.

La dernière chose qu'Aloysia désirait était de mettre sa colocataire mal à l'aise, mais sa curiosité l'amenait toujours à poser des questions gênantes sans qu'elle ne le réalise forcément. Après tout, elles se connaissaient à peine, il était difficile pour l'africaine de deviner que les relations n'étaient pas le fort d'Ozalee. « Euh, oui, hm... » Loys haussait les sourcils comme pour l'invité à continuer, elle ne comptait pas la juger quoi qu'elle puisse dire. « Disons que je... enfin, j'ai pas de petit-ami, j'en ai jamais eu en fait, et... je pense que ça restera comme ça encore un moment. » Légèrement étonnée, la jeune femme tentait de ne pas transmettre sa surprise et lui adressait simplement un sourire - des plus banals et non compatissant, après tout ce n'était pas une maladie d'être célibataire. Quand elle pensait à ses histoires passées, peut-être bien que ne pas connaître ses hommes lui auraient été bénéfiques, ça lui aurait évité bien des souffrances dans tous les cas. « D'accord... Désolée ça n'me regarde pas, je n'aurais pas du poser la question ! Mais crois moi on est parfois beaucoup mieux seule... » Malgré ça, elle ne s'imaginait pas à son âge s'en avoir jamais rien vécut avec un homme mais chacun avait ses convictions et elle respectait parfaitement le choix d'oz'. « Si jamais un jour tu veux en parler ou sortir, n'hésites pas. » Peut-être bien qu'un jour elle voudrait tout de même que la roue tourne et même si Loys était loin d'être un modèle en relation de couple, elle en connaissait forcément un peu plus qu'elle et n'hésiterait pas à l'aider. « Bah quoiqu'il en soit, si un jour t'as envie d'un bon petit plat, tu sais où est ma chambre. » La jeune femme semblait apprécié que Loys change de sujet, alors qu'elle se contentait de sourire en guise de remerciements.

L'Africaine n'était pas une grande fan d'Halloween spécialement, elle aimait les fêtes en général et décorer l'appartement lui semblait être une bonne idée histoire d'être dans le même état d'esprit que le reste du pays. « Sounds like a plan ! Dis, est-ce que tu crois que... mon petit frère pourrait venir ? » Loys se tournait vers Oz' pour le lui confirmer même si elle reprnait la parole avant qu'elle n'aie pu dire quoi que ce soit. « Il a sept ans, et il habite pratiquement à l'hôpital, alors comme il pourra sortir pour la nuit, je lui ai dit qu'il pourrait rester avec moi... Si ça vous pose pas de problèmes, bien sûr. » La jeune femme pensait à "sa" petite fille qui avait à peu près le même âge mais qu'elle n'avait jamais vu, malade elle aussi puisqu'on l'avait récemment contacté pour un don de moelle. « T'es chez toi, tu amènes qui tu veux... et puis ainsi on sera obligées de rester dans l'ambiance pour lui! Qu'est ce qu'il a, si c'est pas indiscret? » Elle l'était, again & again, mais puisqu'Ozalee lui avait précisait qu'il vivait pratiquement à l’hôpital, Loys se disait qu'en parler ne la gênait pas trop.

Lorsqu'elle parlait de tout et n'importe quoi, Ozalee n'était pas particulièrement timide ; sa période timide, au début de l'adolescence, elle en avait fini avec depuis longtemps ! Seulement, dès que ça touchait sa vie amoureuse, la jeune femme ne pouvait pas penser clairement. En général, comme avec ses parents, elle en rigolait, ils savaient qu'elle avait d'autres priorités & qu'un jour, quand elle serait prête, elle rencontrerait quelqu'un, et il n'y avait aucun problème à ça, mais lorsqu'il s'agissait d'en parler à ses amies ou, plus généralement, à des gens de son âge, c'était tout à fait différent. Depuis qu'elle avait quitté le domicile familial, la jeune néo-zélandaise se rendait compte que les autres jeunes adultes avaient pour la plupart une vie totalement différente de la sienne, elle qui jonglait entre ses emplois, ses études et son petit frère à l'hôpital. Surtout, même si elle savait que sa mère était longtemps restée vierge sans y accorder de l'importance, les temps semblaient avoir changé et pour ce qui était d'avouer sa virginité, Ozalee était bien trop timide pour ça & préférait éviter tout rendez-vous avec un homme – si tant est qu'on lui en propose un un jour – plutôt que de passer par toutes les étapes de l'aveu, de la déception et de la perte de temps. Oh, elle rencontrerait quelqu'un ! … un jour. « D'accord... Désolée ça n'me regarde pas, je n'aurais pas du poser la question ! Mais crois moi on est parfois beaucoup mieux seule... » Ozalee lui adressa un sourire mi-gêné, mi-reconnaissant. Bien sûr, parfois c'était pesant, parfois elle se demandait ce que c'était, que d'être en couple, d'avoir une autre personne dans sa vie autre que sa famille qui puisse compter autant pour elle, qu'elle veuille voir tout le temps, qui lui manque dès qu'il quitterait la salle. Surtout que ce n'était pas tant un choix que ça ! Elle avait bien été amoureuse, ou du moins elle l'avait cru, à l'adolescence, mais ça n'avait mené à rien et après ça, avec l'annonce de la maladie de Hiroshi et le début de ses études vétérinaire, elle n'avait même pas rencontré tant de monde que ça. « Si jamais un jour tu veux en parler ou sortir, n'hésites pas. » Au moins, elle pouvait se vanter d'être bien tombée au niveau de ses colocataires, faute de mieux. « Merci, ce sera avec plaisir. » sourit Ozalee. Oui, pourquoi pas, hein ? Elle pouvait bien sortir un peu, elle n'allait pas en mourir ! L'été, elle passait son temps dehors avec sa guitare à faire quelques concerts dans les bars de la ville pour gagner un peu plus d'argent, en quoi est-ce que ça pouvait être moins amusant si elle était avec Aloysia ?

La conversation dériva tout naturellement vers le repas qu'elle préparait et ses « talents » en cuisine jusqu'à ce qu'Ozalee se souvienne qu'elle voulait absolument demander quelque chose à ses colocataires, et que la présence d'Aloysia tombait à pic. Comme chaque année, son petit frère avait le droit de passer une nuit en dehors de l'hôpital pour Halloween. Cette année, il avait demandé à Ozalee de lui changer les iédes, de ne pas l'emmener comme toujours chez leurs parents, qu'il voyait finalement tous les jours. Il fallait avouer qu'ils pouvaient être collants, surtout avec le petit garçon qu'ils surprotégeaient comme une fleur particulièrement fragile. « T'es chez toi, tu amènes qui tu veux... et puis ainsi on sera obligées de rester dans l'ambiance pour lui! Qu'est ce qu'il a, si c'est pas indiscret? » Si c'était indiscret ? Presque tous ceux qui connaissaient bien Ozalee avaient dû faire affaire au moins une fois à Hiroshi, que ce soit parce qu'Ozalee disparaissait régulièrement pour des urgences ou le fait qu'il appelle au moins trois fois par jour pour partager des informations plus ou moins importantes, d'une nouvelle chirurgie à la découverte d'une fissure dans le mur. « Non, non, t'en fais pas. Il a le syndrôme de Barth depuis qu'il est né, c'est une maladie dégénérative. » expliqua-t-elle rapidement ; inutile aussi de rentrer trop dans les détails, même si elle avait appris avec les années à paraître forte et confiante lorsqu'elle en parlait. « Enfin, il n'y a pas encore de traitement, mais la médecine expérimentatrice est là pour ça, hein ? » sourit-elle avant de reprendre rapidement. « En tout cas, il sera super content de passer un peu de temps avec des gens différents de moi & mes parents. Je suis sûre que vous allez vous adorer ! » s'exclama-t-elle, enthousiaste.

Aloysia n'avait pas l'impression d’avoir sauté des étapes dans sa vie, même si bien sur elle regrettait quelques uns de ses choix. A commencé par la fois ou elle avait perdu sa virginité d'ailleurs, dans les bras de Danjel qu'elle était persuadée d'aimer et qui était partit à l'instant ou il avait obtenu ce qu'il voulait. Naïve à l'époque, Loys était persuadée qu'il tenait à elle et ce malgré sa réputation, epic fail. Ça lui permettait à présent de se fier un peu plus aux autres et non à sa simple intuition qui n'était pas aussi douée qu'une boussole, même si généralement elle continuait d'agir instinctivement. L’égyptienne avait ensuite eut Eden, son véritable premier amour qu'elle continuait sans doute d'aimer à ce jour même si elle ne voulait pas se l'avouer. Elle avait apprit à ne plus souffrir de leur séparation, à ne plus espérer son retour mais il resterait toujours important à ses yeux. Eden l'avait pourtant quitté lorsqu'elle avait choisi d'être mère porteuse - pour payer ses études - mais aujourd'hui elle ne lui en voulait plus, ayant admis qu'il méritait d'avoir son mot à dire, ce qu'il n'avait pas eut. « Merci, ce sera avec plaisir. » Aloysia lui adressait un sourire ravit. Non pas qu'elle tienne absolument à caser sa colocataire au plus vite, quand bien même elle le voudrait elle n'avait pas une liste d'amis à n'en plus finir, mais sortir leur ferait du bien. Aloysia réalisait de plus en plus que sa vie se résumait à son boulot, surtout depuis le décès de son frère jumeau et il était temps qu'elle se reprenne un peu en main.

Parler du petit frère d'Ozalee la fit automatiquement penser à son grand frère Devon et ses deux petites soeurs, elle bénissait la personne qui leur avait donné une vie en si bonne santé, peu importe qui en était à l'origine. Elle n'était pas croyante, Dean n'avait d'ailleurs eut personne pour veiller sur lui, mais parfois, elle se disait qu'il devait bien y avoir quelqu'un, quelque chose. En dehors de ses frères et soeurs, elle pensait surtout à sa "fille", cette petite princesse qu'elle avait mis au monde et fait adopté après que la famille pour qui elle la portait l'aie abandonné... et qui devait avoir 6 ans et demi à ce jour, soit à peut près l'âge de son petit frère, mais surtout qui avait besoin d'elle, atteinte d'une leucémie. « Non, non, t'en fais pas. Il a le syndrôme de Barth depuis qu'il est né, c'est une maladie dégénérative. » Aloysia grimaçait même si elle ne comprenait pas vraiment ce que ça impliquait pour lui, elle se doutait bien que c'était assez grave si ça le bloquait à l'hôpital la plupart du temps. « Enfin, il n'y a pas encore de traitement, mais la médecine expérimentatrice est là pour ça, hein ? » Hochant positivement la tête, Aloysia lui adressait un sourire rassurant. Elle n'avait aucune connaissance en médecine mais faisait plutôt confiance aux chercheurs : avec toute la technologie actuelle, il devait y avoir moyen de trouver même si cela demandait du temps. « En tout cas, il sera super content de passer un peu de temps avec des gens différents de moi & mes parents. Je suis sûre que vous allez vous adorer ! » Loys ne pouvait que sourire face à l'enthousiasme d'Oz'. « Tu me diras s'il y a une matière à éviter ou quoi pour lui? Pour les poussières ou autre, je ne sais pas trop ce qui peut être dangereux... et ainsi on pourra lui faire un Halloween mémorable. » Elle ne connaissait malheureusement pas d'enfants de son âge pour qu'il puisse faire des rencontres, mais elle se jurait de se donner au maximum pour qu'il passe une bonne soirée.

Ozalee se souvenait parfaitement de l'état dans lequel elle avait été lorsqu'elle avait appris la maladie de son petit frère. Les premiers symptômes étaient apparus à peine quelques mois après sa naissance et en Chine, au Japon et à Los Angeles, ils avaient consulté les pédiatres les plus compétents avant d'obtenir enfin une réponse concernant la maladie d'Hiroshi : le syndrome de Barth. Ce n'était pas pour les rassurer, dans la mesure où aucune cure n'avait été élaborée contre cette maladie dégénérative. Devant son frère et surtout ses parents, Ozalee avait tout fait pour avoir l'air neutre sur le sujet, au point de les inquiéter, mais quand elle était seule... elle était tout simplement inconsolable, parce qu'elle aimait son petit frère plus que tout, qu'elle voyait aussi le désarroi de ses parents et qu'elle en voulait au monde entier pour être incapable de soigner Hiroshi. Peu de temps après, au lycée, Ozalee s'était lié avec la musique et c'était sur papier qu'elle avait finalement réussi à exprimer ce qu'elle ressentait, peaufinant une chanson pour son petit frère et, finalement, s'entraînant de plus en plus lorsqu'il lui avait avoué adorer l'entendre jouer. Maintenant, lorsqu'Oz amenait sa guitare à l'hôpital, elle pouvait être sûre de voir son frère sourire peu importe à quel point les traitements expérimentaux pouvaient l'épuiser. En parler n'avait donc pas toujours été particulièrement évident pour la jeune femme, qui ne cachait pas l'existence du petit garçon sans pour autant s'attarder sur les détails avec n'importe qui. En général, elle avertissait les gens qui pouvaient être affectés par la présence d'Hiroshi, comme son patron ou certains de ses professeurs qui souffraient parfois de ses retards dus au fait qu'elle passait au moins une fois tous les jours dans la chambre d'hôpital de son petit frère et qu'elle tenait à être avec lui lors des traitements les plus importants. Aloysia, en vivant avec Ozalee, serait forcément amenée à rencontrer Hiroshi un jour ou l'autre et, en l'occurrence, ça n'allait pas se faire plus tard qu'à Halloween, alors elle se disait qu'elle pouvait bien lui dire la vérité – et puis, avec la maturité qu'elle avait maintenant et les années qui passaient, il était plus facile pour la néo-zélandaise de se confier sur le sujet. « Tu me diras s'il y a une matière à éviter ou quoi pour lui? Pour les poussières ou autre, je ne sais pas trop ce qui peut être dangereux... et ainsi on pourra lui faire un Halloween mémorable. » Ozalee ne pouvait pas cacher à quel point elle était touchée qu'Aloysia réagisse de cette façon à la présence d'Hiroshi, même si elle avait l'impression que l'africaine disait vraiment ça sans prendre conscience du cadeau qu'elle faisait à sa colocataire. Enjouée, la brune ne tarda donc pas à répondre. « Oh, t'en fais pas pour ça, on est habitués, avec toutes les fois où il rentre chez nos parents, je m'occuperais du nettoyage et vraiment, ne fais pas attention en préparant, Hiro est vraiment devenu maître dans l'art de reconnaître ce qu'il ne doit pas manger. » assura-t-elle avant de poser une main sur son cœur, qu'elle sentit serré sous l'émotion. « Merci... vraiment. T'imagines même pas comme il va être content, et moi aussi ! » reprit-elle avant d'avoir un flash ; elle baissa la tête pour regarder sa montre et arrêta toute sa cuisine avec empressement. « D'ailleurs, il vient d'entrer en salle de réveil, je dois filer, je lui dirais dès qu'il se réveillera ! » s'exclama-t-elle en rangeant rapidement son bordel. « Je t'ai dit hein, sens toi libre de manger ce que tu veux, je reviens dans deux ou trois heures et je finirais de nettoyer ça ! » termina-t-elle en enfilant son manteau et en prenant son sac, s'empressant de quitter son appartement en direction de l'hôpital.