La jeune femme était à la fois paniquée et totalement excitée. Même si elle n'était pas du genre à écouter ou lire les journaux, elle n'avait pu rater l'annonce concernant la libération d'animaux plus ou moins sauvages. C'était devenu le sujet préféré de tout habitant New Yorkais mais surtout, les autorités se trouvaient à chaque coin de rue pour tenter de les remettre en cage. Au fond, elle ne désirait pas voir quelqu'un de blessé, surtout qu'en dehors des personnes responsables, personne n'avait demandé cela, mais d'un autre côté, savoir un agent blessé en tentant de replacer l'animal en cage ne la ferait que sourire. Aloysia détestait les savoir dans des cages, des bêtes de foire pour les touristes qui avaient pourtant bien d'autres choses à voir à New York pourtant. A côté de cela, elle savait que malheureusement c'était ainsi dans le monde entier et cela ne changerait pas.

Soit, elle n'avait pas pris plus de précaution qu'à l'habitude lorsqu'elle s'était décidée à traverser les parcs de New York, sans son ipod pour une fois. Le sport n'était pas sa priorité aujourd'hui, elle mourrait d'envie de croiser l'une de ses bêtes. Juste quelque secondes, avoir la chance de se sentir à nouveau comme à la maison, sans aucune barrière. Elle en connaissait les risques mais n'avait jamais été craintive, ce que tout le monde qualifiait tout simplement d’inconscience. Cette annonce avait en tout cas un effet miraculeux pour vider les parcs d'habitude envahis de coureurs ou autres sportifs, de vieille dames en ballade avec leurs chiens aussi. Aujourd'hui, si toutou tenait à rester en vie, il se priverait de sa ballade. Tout en courant, elle écoutait attentivement les bruits autour d'elle bien qu'elle savait que ses chances de rencontrer l'un d'eux dans cette ville était plus ou moins nulle.

En quelques secondes, elle se retrouvait plaquée contre quelqu'un, une main sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Elle n'avait rien vu venir, n'avait pas eut le temps de comprendre ce qui se passait et était à deux doigts d'hurler tant bien que mal. Ses yeux s'illuminaient en entendant qu'un tigre était à quelques mètres d'eux, malgré le fait qu'elle soit toujours privée de la parole. Relevant les yeux vers son non-agresseur, elle l'observait avec stupeur avant de poser sa main de sur la sienne pour se libérer le visage. « Enzo?! » Ce n'était en fait pas réellement une question, elle savait exactement qui il était et savait qu'il l'avait lui aussi reconnue vu la tête qu'il affichait. posant un doigt sur sa bouche pour lui demander le silence, elle se redressait sur ses genoux pour tenter d’apercevoir la bête. Celle-ci était pour le moment la priorité puisqu'elle risquait de s'enfuir beaucoup plus vite qu'Enzo. « Il ne nous fera rien. Redresse toi doucement... tu dois le voir, il est magnifique! » Loys parlait à voix basse sans prendre le temps de le regarder, ses yeux émerveillés toujours braqués sur le tigre brun. Lui ne les avait pas encore repérés.

Enzo avait à peine eu le temps de poser son regard sur la jeune femme à qui il venait probablement de sauver la vie que déjà, elle le reconnaissait. « Enzo?! » Pour lui aussi, se rappeler d'elle fut plutôt facile. La dernière fois qu'ils s'étaient croisés... remontait déjà à quelques années. Pourtant, ce n'était pas comme si le jeune homme n'avait pas eu de conquêtes ! Il ne les comptait même plus, les villes défilaient et la plupart du temps, les filles aussi - et il ne faisait rien de particulier pour, pourtant. « Loys ?! » s'exclama-t-il juste après elle, aussi surpris que la jeune femme. Ca, pour une coïncidence ! La dernière fois qu'il avait vu Aloysia... Ils avaient baisé comme des bêtes, et ils s'étaient dit au revoir sur un quai de gare, sans le moindre espoir de se revoir. Les deux s'étaient bien trouvés, dans une mauvaise période - Enzo venait de terminer sa tumultueuse relation avec Aladiah - et il aurait menti s'il avait dit ne pas avoir apprécié les quelques escapades parisiennes et londoniennes auxquelles les deux amants de quelques nuits s'étaient adonnés. Soit, là n'était pas la question, il y avait un tigre à quelques mètres d'eux et Enzo était persuadé que celui-ci ne ferait que quelques bouchées d'eux dès qu'il en aurait l'occasion ou tout simplement l'envie.

Aloysia, elle, ne semblait pas avoir la même opinion que lui sur le sujet, et elle fut rapidement plus intéressée par l'animal que par l'idée de fuir, comme Enzo l'avait précédemment projeté. « Il ne nous fera rien. Redresse toi doucement... tu dois le voir, il est magnifique! » Elle se foutait de sa gueule, elle se foutait clairement de sa gueule, c'était un tigre, c'était magnifique mais c'était surtout dangereux. « Ouais, non, je l'ai vu d'assez près déjà je crois, t'es folle, t'approche pas ! » chuchota-t-il précipitamment en la retenant de nouveau par le bras pour l'empêcher de se faire remarquer de la bête. Paniqué, il tenta de se raisonner. « On devrait appeler la police et décamper, voila ce qu'on devrait faire. On va se faire bouffer ! » s'exclama-t-il encore dans un murmure en pressant la jeune femme qui ne semblait avoir d'yeux que pour le tigre à quelques mètres d'eux.

On avait dit court hein ? BAM, court

Les relations d'un soir n'était pas vraiment le genre de relation qu'Aloysia préconisait. Elle n'était pourtant pas super romantique, avait bien du mal à croire au grand amour, mais par principe, elle ne se jetait que rarement dans les bras d'un homme, inconnu qui plus est. Elle pouvait donc parfaitement les énumérer mais aussi les nommer un à un. Elle n'avait pas oublié Enzo, d'autant plus que leur « histoire » ne s'était pas arrêtée à une nuit ni même à un lit. Même s'ils étaient tous les deux en post-dépression, ils s'étaient donné du bon temps mutuellement en passant du lit à la visite de Paris. Ce qu'elle ressentait était assez indescriptible, mais dans l'ensemble elle était heureuse de le retrouver, même si ça ne se voyait pas forcément. L'excitation pour le tigre en face d'elle était bien plus grande.

« On devrait appeler la police et décamper, voila ce qu'on devrait faire. On va se faire bouffer ! » Elle le dévisageait un instant, sans comprendre ou il voulait en venir. Il faisait partie des brutes pour qui un animal devait forcément se trouver dans une cage? Avant de réagir, elle pris quand même le temps d'observer l'animal mais surtout de réfléchir. Sans son expérience avec ceux-ci, elle penserait sans doute la même chose ou serait du moins aussi paniquée. « Si tu décampes, tu risques de te faire bouffer, oui. C'est certain, même. » Hors de question de courir ou de montrer sa panique. Doucement, Loys ouvrait son sac pour en sortir un appareil photo, qu'elle amenait à son oeil directement. « Je sais qu'on va devoir appeler les autorités... un gosse pourrait se faire dévorer, je n'veux pas avoir ça sur la conscience. Mais laisses-moi en profiter deux minutes. Please? » Elle lui adressait un petit regard suppliant avant de plonger celui ci à nouveau dans l'objectif. Au fond, ses supplices étaient inutiles, elle ne pouvait pas l'empêcher de téléphoner mais il leur faudrait du temps pour arriver et lui ne la forcerait certainement pas à bouger. Baissant l'appareil, elle poussait un léger soupire avant de se redresser prudemment : Ils étaient sincèrement mal placés, ces photos craignaient. « J'ai pas pris mon zoom avec, elles sont horribles. J'vais m'approcher. » Dit-elle finalement, en prenant soin de libérer le bras qu'il tenait toujours. Ce tigre était la raison pour laquelle elle était sortie ce matin, elle avait prié pour en croiser un, ce n'était certainement pas pour rester cachée derrière un buisson. Il y avait des risques, elle le savait parfaitement, car malgré les apparences, ce n'était pas juste un gros chat à qui elle allait aller gratter la tête, mais elle savait aussi qu'elle pouvait s'approcher encore un peu sans trop de risques.

Enzo ne savait pas du tout comment faire pour faire comprendre à Aloysia que la situation était critique : si ils restaient, Enzo était persuadé que quelque chose de terrible allait arriver. Après tout, depuis combien de temps est-ce qu'elle n'avait pas mangé, cette bête ? Lorsqu'Enzo avait pénétré dans son enclos, elle y était déjà depuis un moment, et le jour avait maintenant fait place à la nuit : c'était l'heure du petit-déjeuner, pour ce tigre. « Si tu décampes, tu risques de te faire bouffer, oui. C'est certain, même. » Sous tension, Enzo se contenta de soupirer. Voir Aloysia sortir de son sac un appareil photo n'aida pas, est-ce qu'elle ne pensait vraiment qu'à immortaliser le moment alors qu'ils étaient clairement en probable danger de mort ? « Je sais qu'on va devoir appeler les autorités... un gosse pourrait se faire dévorer, je n'veux pas avoir ça sur la conscience. Mais laisses-moi en profiter deux minutes. Please? » C'était complètement inconsidéré. Enzo était aventurier, casse-cou et inconscient mais après avoir cherché son tigre pendant une bonne partie de la nuit et avant ça, s'être presque fait agresser par lui, il voyait les choses plutôt différemment. « J'ai pas pris mon zoom avec, elles sont horribles. J'vais m'approcher. » Seulement, il devait aussi appeler les secours, et dans son regard suppliant il discerna qu'elle était déjà décidée quant à ce qu'elle s'apprêtait à faire. Levant les yeux au ciel au bout d'un instant, Enzo desserra totalement sa prise sur Aloysia et se saisit rapidement de son téléphone dans sa poche, lançant un regard suspicieux à la direction que prenait la jeune femme. « Fais attention. » chuchota-t-il tout de même avant qu'elle ne soit hors de portée de voix.

L'hispano-américain étira la manche de sa veste pour l'enrouler autour du combiné et composa rapidement le numéro des urgences, pressant nerveusement son portable contre son oreille sans que ces yeux ne cessent de faire l'aller-retour entre le dos d'Aloysia et la silhouette du tigre, dans les buissons. Dès que quelqu'un lui répondit, il signala sa position et la présence du titre, demandant combien de temps mettraient les secours à arriver : quelques minutes à peine. Le jeune homme raccrocha et remit son téléphone dans sa poche, hésitant derrière son arbre avant de pester et de rejoindre Aloysia à pas de loups.
« Les secours vont pas tarder. » l'informa-t-il alors qu'il se positionnait près d'elle, tendu. Il l'observa prendre quelques clichés, vraiment pas rassuré, et il reprit finalement la parole. « Ok, je vais te faire une confidence. Je peux pas être dans le coin quand les secours arriveront, alors quand on dit deux minutes, c'est deux minutes, d'accord ? » demanda-t-il, très sérieux, le stress pointant même dans sa voix.

Aloysia fut rassurée de ne pas voir Enzo resserrer son étreinte autour de son bras et répondit d'un simple sourire à son « Fais attention. ». Bien sur qu'elle allait être prudente, pour rien au monde elle n'allait gâcher cette opportunité, et certainement pas pour se mettre à courir avec l'un des rois de la jungle à ses trousses. Maintenant qu'elle avait la possibilité d'avoir de baux clichés, elle ne s'arrêtait plus et se félicitait d'avoir choisi un appareil photo qui contenait un mode silencieux, qui lui épargnait même le "clic" lorsqu'elle appuyait sur le bouton.

Elle avait l'impression qu'Enzo lui avait accordé trente secondes, tout au plus, face à face avec la bête avant de la rejoindre. « Les secours vont pas tarder. » Et bien sur, il n'avait pu attendre, juste un peu. La jeune femme serrait les dents tout en levant les yeux au ciel, légèrement agacée qu'il n'aie pas attendu juste une ou deux minutes supplémentaire. « Ok, je vais te faire une confidence. Je peux pas être dans le coin quand les secours arriveront, alors quand on dit deux minutes, c'est deux minutes, d'accord ? » Elle levait les yeux vers lui de manière assez interrogatives. Qu'il veuille éviter l'animal semblait plus ou moins compréhensibles, que ce soit les secours qu'il évite l'était beaucoup moins. Reportant son attention quelques instants sur l'animal, Aloysia mourrait d'envie de s'en approcher. Le nombre de fois ou elle avait été jusqu'à les caresser... bien sur ils étaient dressés mais celui-là l'était sans doute aussi. Par dessus tout, ceux qu'elle avait touché avaient été habitués à sa présence pendant plusieurs semaines, voir plusieurs mois, avant qu'elle ne puise en arriver à ce stade. « Il sait qu'on est là. » Dit-elle simplement en voyant l'animal figé son regard sur eux. Elle en faisait autant, incapable de détourner la tête, le moindre geste pouvait leur être fatal. Il les fixait pourtant d'un air qui semblait presque paisible, l'animal ne prévoyait pas de bouger s'il ne se sentait pas menacé. « Fais moi confiance et suis moi, doucement. » Prenant la main d'Enzo elle se redressait, se mettant ainsi totalement à découvert, avant de tourner les talons pour marcher lentement dans la direction opposé avec un léger pincement au coeur. Après quelques pas, elle tournait doucement la tête pour constater qu'il avait bougé, de quelques centimètres seulement, il ne le suivait pas. La bête s'agitait quelques secondes plus tard avant de tomber au sol, foutu secours et leur seringues d'anesthésiant. Ils n'avaient pas de dresseurs spécialisés qui pouvait empêché ça? Soit, elle pressait à présent le pas, lâchant la main d'Enzo au passage. « Maintenant que le pauvre ne risque plus de nous faire quoi que ce soit, tu m'expliques pourquoi tu dois te cacher des secours? T'as tué qui? » Dit-elle avec une légère pointe d'humour. Mine de rien, elle se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour vouloir échappé aux autorités New-Yorkaise.

Devant le regard interrogatif que lui lança Aloysia, Enzo préféra rester silencieux et ne pas commenter plus avant sa réplique, préférant la laisser profiter à sa guise de son tigre, puisqu'elle y tenait tant. Pour sa part, il peinait à cacher son stress de se savoir aussi près de l'animal dont il avait déjà testé la puissance. « Il sait qu'on est là. » dit finalement Aloysia au bout d'un moment qui sembla une éternité pour le jeune homme qui ne savait absolument pas où avait disparu son courage. En plus de ça, il avait comme adversaire l'animal autant que les éventuelles forces de l'ordre qui viendraient le ramener au zoo. « Fais moi confiance et suis moi, doucement. » Suivant Aloysia qui avait l'air de s'y connaître beaucoup mieux que lui, il ne discuta pas ses ordres et se laissa guider comme un pantin. Lorsqu'il se retourna en entendant un bruit sourd derrière lui, il soupira de soulagement en voyant la bête à terre mais sa détente ne dura qu'un instant.

Lâchant sa main, Aloysia ralentit le pas mais Enzo l'incita à continuer. « Maintenant que le pauvre ne risque plus de nous faire quoi que ce soit, tu m'expliques pourquoi tu dois te cacher des secours? T'as tué qui? » Le jeune homme secoua la tête avec un sourire mi-amusé, mi-inquiet. « Personne ! Enfin j'espère... Pas ici, avançons. » déclara-t-il en la faisant avancer en posant sa main dans son dos, lançant quelques brefs regards suspects en arrière pour s'assurer que personne ne l'avait remarqué ou reconnu. Il hésita d'ailleurs à mettre sa capuche sur sa tête mais se disant que ça paraîtrait encore plus suspect par une matinée qui s'annonçait ensoleillée, se rétracta. Après avoir suivi quelques chemins, passé quelques petits ponts et s'être assez éloigné de l'endroit où ils avaient fait face au tigre, Enzo ralentit la cadence et s'autorisa enfin à reprendre la parole. « Voila, on est bons là, je pense. » fit-il en lançant un dernier regard derrière lui pour s'assurer qu'ils n'étaient pas suivis : ses années passées à fuir les paparazzis lui avaient finalement servis à quelque chose ! Semer la police ! « Le tigre... Il est possible qu'éventuellement j'ai participé à l'action ayant causé sa libération... » baragouina-t-il doucement en se baissant légèrement pour que seule Aloysia puisse entendre ce qu'il avait à dire. « Je devais prendre des photos pour un journal et ça a dégénéré, ça s'est passé en deux secondes et à peine je clignais les yeux que le tigre était déjà hors de sa cage. » Il passa une main dans ses cheveux avant de se gratter l'arrière de la tête et de se masser brièvement la nuque, gêné mais le visage plus grave qu'auparavant. « Je sais que c'est plutôt lâche, mais je préfèrerais ne pas me faire choper pour ça, je pourrais risquer gros pour avoir mis autant de gens en danger, et crois-moi j'en ai vraiment conscience, je... voudrais juste pas à avoir à passer par la case prison. » Après un instant, il soupira et reposa son regard sur Aloysia, un léger sourire sur les lèvres. « Tu gardes ça pour toi, d'accord ? » demanda-t-il, espérant qu'il n'avait pas accordé sa confiance trop rapidement à la jeune femme dont il ne gardait que des bons souvenirs et qu'il ne pouvait pas imaginer le dénoncer, d'autant plus qu'elle semblait avoir pris son pied à se retrouver en face de la bête qu'il avait libérée.

Son tête à tête écourté ne l'enchantait pas plus que cela, mais elle devait bien admettre que c'était ce qu'il y avait de plus prudent à faire, tant pour eux que pour toute personne qui se déciderait à sortir aujourd'hui. « Personne ! Enfin j'espère... Pas ici, avançons. » Aloysia fronçait les sourcils, ans pour autant poser plus de questions, pas ici, comme il le lui demandait. Il était rare qu'elle obtempère si facilement mais elle ne voulait pas forcément qu'il aie des ennuis du à sa curiosité. Après un moment à marcher dans un silence le plus complet, qui l’inquiétait un peu plus à chaque minute, il s'arrêtait enfin.« Le tigre... Il est possible qu'éventuellement j'ai participé à l'action ayant causé sa libération... » Inconscient. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit actuellement. Elle était elle même contre le fait de les voir enfermé dans une cage, dans un climat qui ne leur était pas du tout approprié et les savoir en liberté l'avait bien fait sourire. Mais il y avait aussi la sécurité des New-Yorkais qui n'avaient rien demandé en jeu. « Je devais prendre des photos pour un journal et ça a dégénéré, ça s'est passé en deux secondes et à peine je clignais les yeux que le tigre était déjà hors de sa cage. » Bien fait?! Bien qu'en fait, c'était le rédacteur en chef qui méritait surtout de se trouver dans cette cage, avec un joli coup de griffe en cadeau. Il n'empêche qu'Enzo avait été totalement inconscient en acceptant de prendre ses photos, même si elle en avait fait autant il y a quelques secondes. « Je sais que c'est plutôt lâche, mais je préfèrerais ne pas me faire choper pour ça, je pourrais risquer gros pour avoir mis autant de gens en danger, et crois-moi j'en ai vraiment conscience, je... voudrais juste pas à avoir à passer par la case prison. » Pourtant il y passerait sans doute si quelqu'un venait à le dénoncer. « Tu gardes ça pour toi, d'accord ? » Aloysia passait une main dans ses cheveux en levant les yeux au ciel, il ne se rendait pas compte de la situation dans laquelle il l'embarquait en lui demandant de garder le silence. « Tu as mis beaucoup de personnes en danger, oui... On était peut-être pas les premiers à le croiser ! Lui et les autres, parce que je ne sais pas si tu as suivi l'actualité, mais il n'est pas le seul à s'offrir une ballade dans New York! Imagine qu'il aie tué quelqu'un? » Il y avait aussi une chance qu'il se soit contenté de découvrir la ville, puisque la plupart des New Yorkais étaient enfermés chez eux aujourd'hui, jusqu'à ce qu'on leur annonce que la voie était à nouveau libre. « Je ne dirai rien. » Lançait-elle finalement, sans être certaine de pouvoir tenir cette promesse. « Mais si PAR MALHEUR il y a des blessés graves, ou pire... je pense que tu devrais te dénoncer. De toute façon, si tu ne le fais pas, ta conscience finira par te le faire regretter. » Et la sienne l'obligerait à dénoncer ce qu'elle savait, sans aucun doute.

Tout en replaçant son appareil photo dans son sac, Aloysia changeait de sujet pour ne pas laisser le doute qu'elle le dénonce prendre de l'importance. « En dehors du fait que tu m'as claquée au sol, je contente de te voir! T'es ici pour combien de temps? » Aloysia se rappelait parfaitement qu'il n'était pas du genre à se poser, vu le nombre de voyage qu'il avait pu faire, elle présuait donc qu'il n'était ici que pour quelques semaines tout au plus.

Aloysia faisait la morale à Enzo : celui-ci aurait dû s'y attendre, et il le méritait amplement. « Tu as mis beaucoup de personnes en danger, oui... On était peut-être pas les premiers à le croiser ! Lui et les autres, parce que je ne sais pas si tu as suivi l'actualité, mais il n'est pas le seul à s'offrir une ballade dans New York! Imagine qu'il aie tué quelqu'un? » Oui, il avait mis des gens en danger, il en était parfaitement conscient. A vrai dire, dès qu'il s'était remis du choc de s'être fait bousculer par l'animal qui s'était enfui, il n'avait pensé qu'à ça, et c'était la seule raison qui l'avait poussé à tenter de suivre la bête jusqu'au petit matin. Cependant, le jeune homme ne put s'empêcher d'être surpris par le fait qu'elle lui ai dit qu'il y avait eu plusieurs évasions du zoo. « Je n'ai fait sortir que le tigre, je te jure ! » s'exclama-t-il en se défendant comme il l'aurait fait devant un juge. « Je ne dirai rien. » Rassuré, Enzo hocha la tête en lançant un regard reconnaissant à la jeune femme. Seulement, avant même qu'il n'ouvre la bouche pour la remercier, elle avait repris la parole en omettant une objection. « Mais si PAR MALHEUR il y a des blessés graves, ou pire... je pense que tu devrais te dénoncer. De toute façon, si tu ne le fais pas, ta conscience finira par te le faire regretter. » Enzo hocha une nouvelle fois la tête : elle avait raison, si quelqu'un avait été blessé à cause de lui, il ne se le pardonnerait tout simplement pas. « Merci. » dit-il finalement sans commenter plus, bien que son attitude ne laisse aucun doute sur le fait qu'il avait accepté ses conseils.

« En dehors du fait que tu m'as claquée au sol, je contente de te voir! T'es ici pour combien de temps? » avait repris Aloysia en rangeant son appareil photo. Ce brusque changement de sujet fit sourire Enzo qui reprit doucement sa marche en invitant la jeune femme à le suivre. « Désolé pour la brusquerie, mais j'estimais la situation plutôt urgente, et sur le moment je ne pensais qu'au tigre. J'aurais été plus tendre, sinon, tu me connais. » lui répondit-il en lui adressant un clin d'oeil complice. Plus il s'éloignait du tigre en se disant que celui-ci serait pris en charge - il l'espérait sans violence -, plus il retrouvait sa bonne humeur habituelle. « En fait, j'habite à Brooklyn depuis un petit moment. Je sais pas vraiment si ça va durer, mais pour le moment cette ville me plaît, et ça m'empêche pas de partir quand je veux alors... Et toi ? » lui demanda-t-il en souriant.

Bien qu'elle aie apprécié ce moment plus que tout, elle ne pouvait pas s'empêcher de lui faire la morale en réalisant le danger que cela était de libérer des animaux de cette ampleur en pleine ville. Loys était bien consciente qu'elle devait être l'une des rares excitée comme une puce une fois face à face avec l'un d'eux. « Je n'ai fait sortir que le tigre, je te jure ! » Ça, par contre, elle n'en doutait pas : une fois la bête libérée, il avait sans doute n'eut qu'un choix, courir. « Je m'en doute... mais ils sont une dizaine je crois. Les autorités demandent aux habitants d'être ultra prudents tant qu'ils ne les ont pas tous retrouvés. » Aloysia prenait quand même le temps de l'informer vu qu’apparemment, il était l'unique habitant de New York à ne pas avoir suivit la situation. S'il cherchait après le tigre en question, c'était plutôt compréhensible. Elle préférait ne pas s'en mêler tant qu'il n'y avait pas de drames annoncés et se contentait donc de sourire à son « Merci. ». De rien, pour l'instant. La jeune femme détestait se la jouer traître et ne le ferait d'ailleurs pas, mais il était clair que s'il ne se dénonçait pas, elle se ferait un plaisir de lui rappeler chaque jour sa connerie. Quoi que, au fond si elle se mettait à sa place, elle comprenait parfaitement qu'il refuse de finir sa vie derrière les barreaux pour une simple erreur, même si celle-ci s'était avérée criminelle.

NEXT. Loys ne voulait plus y penser, si les gens avaient été intelligents, ils avaient suivi les conseils des autorités et tout le monde allaient bien. « Désolé pour la brusquerie, mais j'estimais la situation plutôt urgente, et sur le moment je ne pensais qu'au tigre. J'aurais été plus tendre, sinon, tu me connais. » Elle ne pouvait que sourire en réponse à ce clin d'oeil complice. Mine de rien leur « histoire » avait été de très courte durée mais ils avaient pu en profiter tous les deux, aussi futile soit-elle, cela l'avait bien aidée après le passage désastreux de Lucas dans sa vie. « En fait, j'habite à Brooklyn depuis un petit moment. Je sais pas vraiment si ça va durer, mais pour le moment cette ville me plaît, et ça m'empêche pas de partir quand je veux alors... Et toi ? » Aloysia souriait de plus belle, ravie d'entendre qu'il se posait un petit peu, sans pour autant en oublié ses voyages. Au fond, elle ne connaissait pas grand chose d'Enzo mais elle en savait assez pour dire que c'était une personne qu'elle appréciait beaucoup, elle serait ravie de la voir dans sa vie à plus grande échelle puisqu'il n'y avait fait qu'un passage éclair pour l'instant. « J'ai quitté la maison des parents, enfin. Je vis avec mon frère sur Staten Island et tout va bien ! Rien de bien exceptionnel... en dehors du fait que tu m'as offert une mini virée en Afrique aujourd'hui ! » Plein de choses exceptionnelles en fait, mais elle n'allait pas lui déballer sa vie en trente secondes chrono alors qu'elle le retrouvait à peine. « Tu dois te dire que j'étais totalement folle devant ce tigre, mais on a vécut en Afrique longtemps et là bas, je passais énormément de temps à la réserve ou les lions ne sont pas vraiment en cage. New York c'était un enfer pour moi au début! J'avoue que les savoir hors de leur cage, c'était tentant, et drôle... enfin pour moi. » Elle se justifiait un tant soit peu pour être pressée de la folle hystérique devant un tigre à celle qui lui reprochait de l'avoir libéré.

« Je m'en doute... mais ils sont une dizaine je crois. Les autorités demandent aux habitants d'être ultra prudents tant qu'ils ne les ont pas tous retrouvés. » Enzo n'avait aucune idée de l'importance qu'avait l'évènement : il se sentait déjà assez idiot d'avoir libéré un tigre, il se demandait bien comment la chose avait pu se généraliser au point que dix animaux potentiellement dangereux soient lâchés dans la nature. En tout cas, ça voulait aussi dire que si il se faisait attraper pour le tigre, il risquait de payer pour la totalité des animaux libérés, et ça, ce n'était pas une bonne nouvelle - en plus du fait que tout ça était particulièrement dangereux, bien sûr. L'idée que quelqu'un ait été blessé par "son" tigre l'avait hanté pendant tout le temps où il l'avait cherché dans les rues de Manhattan. « Au moins, là, ça en fait un de moins. » constata-t-il en tentant de positiver. Si il avait fait une erreur, il avait au moins eu la décence de la réparer.

La conversation dériva sur un sujet beaucoup moins houleux et sérieux et ce n'était pas pour déplaire au jeune homme. « J'ai quitté la maison des parents, enfin. Je vis avec mon frère sur Staten Island et tout va bien ! Rien de bien exceptionnel... en dehors du fait que tu m'as offert une mini virée en Afrique aujourd'hui ! » L'hispano-américain hocha la tête avant de lâcher un léger rire en entendant la fin de sa phrase. Lui il s'était offert une virée dans les méandres de son imagination, se croyant successivement griffé par un tigre, mangé par un tigre, arrêté par la police et jeté à Rykers Island. M'enfin, on avait tous notre vision bien à nous des choses ! « Crois moi, c'était pas volontaire ! Mais ça n'aura pas été que négatif, finalement. » philosopha-t-il, un léger sourire collé sur les lèvres. « Tu dois te dire que j'étais totalement folle devant ce tigre, mais on a vécut en Afrique longtemps et là bas, je passais énormément de temps à la réserve ou les lions ne sont pas vraiment en cage. New York c'était un enfer pour moi au début! J'avoue que les savoir hors de leur cage, c'était tentant, et drôle... enfin pour moi. » Le jeune homme secoua doucement la tête, amusé mais surtout surpris de ce qu'elle lui disait, bien que ça lui dise brièvement quelque chose. « Il me semble que tu m'avais parlé de l'Afrique, oui... » déclara-t-il, pensif. Le moment où ils s'étaient rencontrés semblait si loin ! Il avait surtout beaucoup changé depuis. Ou plutôt, il était redevenu celui qu'il avait toujours été. Avant Aloysia, il avait eu une courte période où il avait été un véritable salaud avec les filles, volontairement, juste pour être sûr qu'aucune d'eux ne s'attache, et aucune n'avait manqué de le lui faire remarquer. Avec Aloysia, même si la nature de leur relation avait été claire depuis le début, c'avait été la première fois qu'il n'avait pas seulement baisé et jeté depuis Aladiah. Finalement, le jeune homme haussa les épaules et son sourire s'élargit. « A ton service ! Enfin, je ferais pas ressortir un félin demain, hein. » reprit-il, amusé.

Il était encore tôt et pourtant, Central Park se remplissait déjà de joggeurs et de propriétaires de chiens matinaux. Après avoir passé la grande fontaine du parc, Enzo mit ses mains dans ses poches et se tourna de demi vers Aloysia sans s'arrêter de marcher. « T'as quelque chose de prévu, là tout de suite ? » lui demanda-t-il avait de reprendre, sans lui laisser le temps de répondre. « Laisse-moi au moins t'offrir un jus d'orange. Y'a une boulangerie qui en presse des géniaux et les fout dans une bouteille, c'est revigorant. » argumenta-t-il avec un sourire resplendissant.

« Au moins, là, ça en fait un de moins. » Un seul, ce qui lui laissait encore quelques espoirs pour croiser l'un d'eux sur la route. S'ils sortaient du parc, c'était bien moins probable, sans compter que vu la taille de la ville, il fallait qu'ils soient extrêmement chanceux pour en voir deux mais Loys yy croyait. Tant que personne n'annonçait qu'ils étaient tous de retour à ce qui leur servait de maison, elle restait positive. D'un autre côté, passer le reste de la journée sans le stresse de finir en dessert, c'était pas mal non plus. « Ils ont parlé de panthères aussi... j'espère qu'on va en croiser une, même de loin ! » Elle pouvait la voir tous les jours en se rendant au zoo mais ça n'avait absolument pas le même effet.

« Crois moi, c'était pas volontaire ! Mais ça n'aura pas été que négatif, finalement. » Pas du tout même, en ce qui la concernait. Elle ne doutait pas que cette soudaine libération en aie effrayé plus d'un, à commencer par les propriétaires du zoo qui devaient déjà être occupés à renforcer leurs systèmes de sécurité. « Pas du tout même ! Je pense que j'ai réussi à avoir quelques beaux clichés. Ca fait classe avec les buildings en fond, ça n'arrive pas tous les jours... » Classe, exceptionnel, magique ou plutôt étrange. Elle aurait de loin préféré photographié l'animal dans le désert avec un arbre pour seul décor mais dans la vie, il fallait faire avec ce qu'on avait et pour l'instant, ce n'était que New York. « Il me semble que tu m'avais parlé de l'Afrique, oui... » Elle lui adressait un sourire, assez contente qu'il s'en souvienne même si ce n'était que vaguement. Aloysia elle-même n'avait pas forcément le souvenir d'une telle conversation mais il était assez rare que son Afrique natale n'arrive pas dans une ou l'autre de ses phrases. Elle la bénissait. « A ton service ! Enfin, je ferais pas ressortir un félin demain, hein. » Elle haussait les épaules : bientôt elle repartirait, ne fus-ce que quelques jours, cette journée lui confirmait que l’atmosphère qu'elle avait quitté il y a plusieurs années lui manquait toujours autant. « Pas grave, demain je m'en chargerai comme une grande! » répondit-elle naturellement, avec un léger rire pour bien lui faire comprendre qu'elle n'était pas sérieuse - au cas ou.

« T'as quelque chose de prévu, là tout de suite ? » Son programme de la journée avait été clôturé lorsqu'elle avait pris son dernier cliché. Loys avait bien du travail en attente, et pas qu'un peu - cette manie de se marier en mai! - mais elle s'en moquait un peu, envisageant de plus en plus de quitter son poste pour accepter une place à Broadway. « Laisse-moi au moins t'offrir un jus d'orange. Y'a une boulangerie qui en presse des géniaux et les fout dans une bouteille, c'est revigorant. » Pas même le temps de lui confirmer qu'elle était libre, mais elle le suivait sans hésiter. « Rien de prévu, j'ai envie de m'accorder une journée de congé : je te suis ! Mains dans les poches pour les protéger du froid - l'hiver éternel -, Aloysia le suivait sans un mot pendant quelques minutes avant de finalement combler ce blanc. S'il n'avait rien à dire, elle trouvait toujours quelque chose, aucun problème pour ça. « En dehors de tes voyages, qu'est ce que tu fais de beau? Je t'imagine mal en parfait petit employé - sans offense! » Elle l'avait connu peu de temps, mais suffisamment pour savoir qu'il n'était pas une homme qu'on installait sagement derrière un bureau.

Apparemment, Enzo n'était pas au bout de ses surprises avec cette histoire d'animaux libérés. « Ils ont parlé de panthères aussi... j'espère qu'on va en croiser une, même de loin ! » Mais quel con libérait des panthères, aussi ?! Pf, probablement un du même genre que celui qui avait libéré un tigre... Compte tenu de l'attitude qu'avait adopté Aloysia en face du félin, Enzo ne pouvait pas dire qu'il était particulièrement surpris par ce qu'elle venait de dire. Ca ne l'empêcha néanmoins pas de lever les yeux au ciel, un sourire amusé en coin sur les lèvres. « Si on croise une nouvelle bête, on fait demi-tour sans poser de questions, surtout. J'ai eu assez de sensations fortes pour la journée là, crois-moi. » répondit-il, pas sûr d'être sain d'esprit ou juste une mauviette. Dans d'autres circonstances, Enzo aurait probablement eu une toute autre opinion sur l'idée de félins relâchés - il n'aurait sûrement pas été aussi excité qu'Aloysia, certes - mais là, c'était en quelques sortes sa faute, et il avait testé de très près la menace du tigre. « Pas du tout même ! Je pense que j'ai réussi à avoir quelques beaux clichés. Ca fait classe avec les buildings en fond, ça n'arrive pas tous les jours... » Une nouvelle fois, Enzo secoua légèrement la tête, mais cette fois-ci plus parce qu'il était impressionné qu'autre chose : il y avait un tigre potentiellement mortellement dangereux devant elle, et elle se posait pour prendre des photos, se réjouissant de l'effet que New York leur donnerait. « Et heureusement, que ça n'arrive pas tous les jours ! » souligna-t-il de nouveau.

« Pas grave, demain je m'en chargerai comme une grande! » Cette fois-ci, ce fut un véritable rire que lâcha Enzo : elle ne pouvait tout simplement pas être sérieuse, mais si ça n'avait pas été aussi gros et que les conséquences n'étaient pas propices à ce genre de blagues, il la croyait certainement capable de faire quelque chose d'aussi insensé. « Je pourrais te filer quelques astuces, comme ça. » répliqua-t-il sur le même ton, amusé.

Une fois les folies de la rencontre avec le tigre passées, la conversation avait dérivé sur des sujets plus généraux et, tout naturellement, Enzo avait invité Aloysia pour un petit déjeuner improvisé. Le jeune homme ne pouvait pas nier avoir peut-être une once d'idée derrière la tête, mais il était surtout de retrouver la jeune femme et trouvait dommage de repartir chacun de leur côté après ce qu'ils venaient d'expérimenter. Et puis, si il voulait se donner bonne conscience, il pouvait toujours se dire qu'il ne comptait pas laisser la jeune femme seule jusqu'à ce que les animaux soient arrêtés (surtout parce qu'il avait peur qu'elle se la rejoue reporter animalière périlleuse). « Rien de prévu, j'ai envie de m'accorder une journée de congé : je te suis ! Satisfait, Enzo répondit d'abord à la jeune femme par un large sourire. « Par là, alors ! » lui dit-il avant de marquer le chemin en prenant la tête de leur petit cortège.

Alors que le silence avait duré pendant quelques minutes pendant lesquelles ils marchaient, ils trouvèrent le moyen de reprendre la parole au même moment. « En dehors de tes voyages, qu'est ce que tu fais de beau? Je t'imagine mal en parfait petit employé - sans offense! » « Et quel métier te permet de - » Il s'interrompit pour la laisser finir, souriant devant la situation avant de secouer la tête et de décider de répondre à sa question avant de reprendre la sienne. « Oh, moi, pas grand chose. Je traîne par-ci, par là, je fais quelques concerts, je sors... En général j'ai pas de plan le matin pour le soir. » avoua-t-il en haussant les épaules. Oh, il n'avait pas honte de ne pas travailler, il était parfaitement conscient de la chance qu'il avait d'être le fils d'une famille de célébrités aussi riches que l'étaient les Donovan. « Tant que je peux jouer, tu sais, ici ou ailleurs... Mais New York me plaît bien, y'a un bon public ici. » reprit-il avec amusement avant d'enchaîner sur la question qu'il n'avait pas pu terminer. « Et toi alors, qu'est-ce que tu fais qui t'autorise à prendre des congés aussi facilement ? » demanda-t-il alors qu'ils arrivaient devant la boulangerie dont le jeune homme avait parlé plus tôt ; tout naturellement, celui-ci ouvrit la porte à la jeune femme, attendant en même temps sa réponse.

La panthère restait selon elle la plus majestueuse des félins, elle ne savait pas trop ce qui lui permettait de penser cela, l'animal était juste parfait. D'une beauté rare, d'un noir éclatant... Et puis sa mère avait tendance à l'appelé " Ma panthère " petite, en référence à sa chevelure foncée et son gout pour ces animaux en question. « Si on croise une nouvelle bête, on fait demi-tour sans poser de questions, surtout. J'ai eu assez de sensations fortes pour la journée là, crois-moi. » Ce n'est pas comme s'il lui laissait réellement le choix. « Et heureusement, que ça n'arrive pas tous les jours ! » Là dessus, elle ne pouvait pas le contredire ! Entre la panique dans la ville, ces pauvres bêtes qui se retrouvaient traquées et droguées pour rentrer en cage, il n'y avait rien de bien positif à cette escapade au final, en dehors de son petit plaisir personnel. « Ils feraient mieux de les rapatrier sur leurs Terres et de créer des robots pour que les enfants soient fiers de pouvoir voir un lion! Avec la technologie, ça doit bien être possible de faire passé un robot lion pour un vrai, non? » Aloysia en savait pas vraiment ou elle allait cherché ses théories, mais c'était la seule qu'elle aie trouver pour satisfaire les animaux ainsi que les curieux.

La jeune femme plaisantait ensuite sur le fait qu'elle s'en chargerait demain, ce à quoi Enzo lui répondait « Je pourrais te filer quelques astuces, comme ça. ». Ah ! Enfin il arrivait à le prendre avec autant d'humour qu'elle. Il n'était toujours pas aussi d'enthousiaste qu'elle ne l'était mais la panique passée, elle retrouvait le Enzo qu'elle avait connu, légèrement insouciant. « Vraiment? Tu n'étais pas genre utra-paniqué il y a 30 secondes de savoir les chats dehors? » Cela faisait partie de son caractère, elle adorait taquiné le monde, voir emmerder royalement les gens. Dans cette situation, il n'y avait pas vraiment de place au " Prouve le si t'es un homme ", le mieux était de rester à l'écart. Ce n'était pas que sa vie en dépendait mais c'était tout comme.

Elle le suivait finalement à travers le parc qui semblait interminable. C'était un des inconvénient de New Yrk : les gens voyaient les choses en grand, même les parcs demandaient une demi journée pour être traversé d'un bout à l'autre. Déjà lancée, elle ne se rendait compte qu'au la moitié de sa phrase qu'elle venait de lui couper la parole, mais au point ou elle en était, elle terminait malgré tout sa question. « Oh, moi, pas grand chose. Je traîne par-ci, par là, je fais quelques concerts, je sors... En général j'ai pas de plan le matin pour le soir. » Et bien, il y en a qui avait de la chance. « Tant que je peux jouer, tu sais, ici ou ailleurs... Mais New York me plaît bien, y'a un bon public ici. » Vivre de sa passion, ne pas se soucier d'avoir un patron, une tonne de boulot sur les bras. « Hum... intéressant. T'as une vie de roi, en fait ! Mieux que ça, un Roi doit surement avoir des tas d'obligations... » concluait-elle avec un large sourire. Loys ne portait pas de jugement sur sa manière de vivre mais balancait juste tout ce qui lui passait par la tête, comme d'habitude.[b]« Et toi alors, qu'est-ce que tu fais qui t'autorise à prendre des congés aussi facilement ? » Rien, si elle était un tant soit peu raisonnable, elle le quitterait sur le champs pour rejoindre son bureaux ou une tonne de boulot l'attendait. « En fait, j'ai une tonne de boulot, de mai à octobre c'est toujours la folie... je n'ai juste pas de patron pour me dicter mes horaires. Je suis organisatrice de mariage dans une grosse boite évènementiel. Tant que le boulot est fait, ils ne cherchant pas trop à savoir si j'étais au bureau ou en ballade. » Surtout que pour effectuer son boulot, elle devait se déplacer sans cesse.

L'intérêt qu'Aloysia portait aux félins était évidente : d'abord, les photos, ensuite son attitude envers les traitements qui leur étaient prodigués pour les ramener au zoo, elle voulait voir les animaux libres et c'était particulièrement touchant. Enzo avait beaucoup voyagé, il avait appris grâce à sa mère qu'il y avait une multitude de combats à mener pour ceux qui n'étaient pas capables de se défendre seuls face à l'ignominie de certains hommes, et son propre caractère montrait qu'il était prêt à tout pour aider les autres. Il ne pouvait donc que comprendre Aloysia lorsque la jeune femme parla d'une solution qui permettrait aux animaux d'être relâchés, solution fantaisiste qui fit sourire Enzo. « Ils feraient mieux de les rapatrier sur leurs Terres et de créer des robots pour que les enfants soient fiers de pouvoir voir un lion! Avec la technologie, ça doit bien être possible de faire passé un robot lion pour un vrai, non? » C'était vrai que dans un sens, elle avait raison : c'était toute cette histoire de show qui rendait les conditions de traitement des animaux si secondaires dans les considérations des éleveurs et des responsables des animations des différents zoos. « Ce serait l'idéal, et c'est probablement possible oui, y'a bien des représentations taille réelle de dinosaures ! Si seulement c'était aussi facile ! » Parce que si les enfants voyaient un "robot-lion", ce n'était pas comme si ils voyaient un lion, et Enzo imaginait mal qu'on puisse cacher une si grosse supercherie aux yeux du public sur le long terme ! Le zoo pouvait autant travailler dans la préservation des espèces que dans leur maltraitance, c'était le grand paradoxe que le journal qui l'avait engagé la veille avait tenté de mettre à jour.

Lorsqu'ils évoquèrent la possibilité qu'Aloysia puisse faire sortir de nouveaux les félins de leur cage et qu'Enzo lui suggéra de lui demander conseil avant, la réponse de l'africaine ne tarda pas. « Vraiment? Tu n'étais pas genre utra-paniqué il y a 30 secondes de savoir les chats dehors? » Aussitôt, l'américano-espagnol prit une mine profondément choquée et répliqua à son tour, outré. « Eh, gimme some credit here, j'ai passé la nuit à chercher cette bête ! » répondit-il pour se défendre bien qu'il ai parfaitement conscience que la jeune femme ne faisait que le taquiner. C'était vrai, en plus : après une nuit passée à courir dans la ville à la recherche du tigre perdu, Enzo était épuisé et commençait tout juste à entrevoir de nouveau un futur à sa vie loin des griffures ou du risque de prison. Heureusement pour lui, il savait qu'il pourrait rentrer chez lui quand il le voudrait et s'écrouler dans son lit pendant des jours si bon lui semblait. « Hum... intéressant. T'as une vie de roi, en fait ! Mieux que ça, un Roi doit surement avoir des tas d'obligations... » Enzo sourit avant de laisser échapper, dans un bref soupir, un rire légèrement gêné. Certes, il vivait comme un roi, il en avait parfaitement conscience. Ses parents avaient toujours voulu lui offrir le meilleur, mais ils avaient également tenu à ce que le petit garde les pieds sur Terre. En tant qu'enfant adopté, il ne pouvait que mesurer la chance qu'il avait aussi, et il était parfaitement satisfait que la vie qu'il menait aujourd'hui : que ce soit ses parents, ses frères et soeurs adoptifs, son quotidien à New York, la musique, ses amis, même les petites aventures folles qu'il pouvait vivre comme ça venait d'être le cas avec le tigre, il n'échangerait ça pour rien au monde. « Pas tant de responsabilités que ça, en fait ! Enfin, il y a parfois des émissions radio, des galas de charité, des mobilisations pour des associations, mais je le fais par plaisir alors j'ai vraiment pas l'impression d'en avoir. » déclara-t-il en haussant modestement les épaules, mettant ses mains dans ses poches.

Tout en continuant d'avancer vers la boulangerie qu'il connaissait, il s'empressa de renvoyer la question à Aloysia. Depuis ces quelques années, les deux jeunes gens n'avaient eu aucun contact : leur aventure avait été brève et intense, une parenthèse de plaisir pur dans leur existence qui avait permis à Enzo de voir ses relations sous un nouvel angle après avoir été le pire des salaud avec les femmes qui avaient suivi Aladiah. Par conséquent, si il se souvenait de quelques choses sur elle - notamment son rapport à l'Afrique -, il en ignorait la majeure partie et c'était un problème qu'il était bien décidé à résoudre. « En fait, j'ai une tonne de boulot, de mai à octobre c'est toujours la folie... je n'ai juste pas de patron pour me dicter mes horaires. Je suis organisatrice de mariage dans une grosse boite évènementiel. Tant que le boulot est fait, ils ne cherchant pas trop à savoir si j'étais au bureau ou en ballade. » Et une surprise pour Enzo ! Organisatrice de mariage... C'était particulièrement original, Enzo n'aurait pas pensé à ça mais maintenant qu'il y pensait, il ne pouvait voir qu'une chose : elle aussi, son boulot c'était de délivrer du bonheur aux gens, à sa façon. Et ça, quoiqu'on puisse en dire, c'était toujours admirable. « Wow, effectivement tu dois être plutôt surchargée ! » s'exclama-t-il d'abord avant de reprendre plus doucement. « Mais ça doit être cool de pouvoir faire ton truc de ton côté. Avoir un patron toujours derrière toi à juger chaque parcelle de ton travail, ça doit être chiant, je sais que perso je pourrais pas. » En disant cela, il avait ouvert la porte à Aloysia pour l'inviter à entrer dans la brasserie et lui emboîta immédiatement le pas en se frottant les mains, prêt à déguster un bon petit-déjeuner. L'appel du ventre : ça, c'était quelque chose qu'il partageait bien avec le tigre qu'il avait libéré. « Hm... Jus d'orange, avec ? » lui demanda-t-il finalement en se plaçant dans la queue.