Chris avait eu tellement peur de ne plus pouvoir vivre ce genre de moments auprès de Kat qu’il se croyait dans un rêve. Elle était là, dans ses bras, et ils étaient tous les deux loin de New-York et de leurs soucis quotidiens. Et le fait de s’éloigner de la sorte leur faisait d’ailleurs le plus grand bien. Les récentes erreurs de Chris n’étaient plus là pour les hanter, les dégâts causés par l’ouragan dans son appartement non plus… perchés à plusieurs mètres au-dessus du vide, il n’y avait qu’eux. La jeune femme avait fini par trouver la force de pardonner le canadien, et ils pouvaient aujourd’hui officiellement dire qu’ils formaient de nouveau un couple, n’en déplaise à certains. La sœur de Chris était d’ailleurs parmi les premières à regarder cette réconciliation d’un mauvis œil, mais elle avait su respecter le choix de son frère. Le changement que le retour de Kat avait provoqué était flagrant, et c’est certainement cela qui avait fini de convaincre Anna. L’étalagiste était rapidement redevenu cet homme épanoui et amoureux, que plus rien ne pouvait ébranler du moment que Kat était à ses côtés. Chris était tout simplement heureux, et rien ne comptait vraiment plus que cette histoire qu’il vivait avec elle.

C’est donc pour sceller le renouveau de leur relation que les deux tourtereaux avaient décidé de prendre le large. Un peu à l’image de leur premier voyage en Egypte, ils avaient cette fois choisi le Nevada pour se retrouver et jusqu’à aujourd’hui, c’était mission réussie. Plus amoureux que jamais, Chris semblait être liée à la jeune femme et ainsi incapable de s’en détacher plus de cinq minutes. En silence, ils étaient enlacés, tous les deux absorbés par la contemplation de ce paysage à couper le souffle. Le canadien pouvait clairement sentir son cœur tambouriner dans sa poitrine, sans savoir si cet enthousiasme était plutôt du à ce qu’il voyait, ou à la simple présence de Kat contre lui. C’est au moment où le soleil commença à s’éclipser derrière les montagnes que la jeune femme brisa finalement le doux silence qui s’était installé : « Tu veux qu'on rentre ? » murmura-t-elle devant un Chris tellement perdu dans ses pensées qu’il lui fallut quelques instants avant de redescendre sur terre. Un sourire éclaira alors son visage, et il hocha la tête en répondant : « Pourquoi pas… je languis de voir à quoi ressemble notre chambre… » Son ton était volontairement rempli de sous-entendus, et faisait clairement référence à leur chambre de Louxor, dans laquelle ils avaient eu leur première fois.

La perspective de rallier Las Vegas enthousiasmait réellement le canadien, mais c’est surtout grâce à la présence de Kat qu’il n’avait de cesse de sourire. La jeune femme était au volant de la décapotable qu’ils avaient louée, les cheveux au vent, et Chris ne pouvait détourner son regard d’elle même pour profiter du paysage qui défilait. Il était comme envouté, quasiment en admiration devant celle qu’il aimait et qu’il venait tout juste de retrouver. Au risque de la déconcentrer, il s’approcha d’ailleurs d’elle pendant qu’elle conduisait et déposa un doux baiser sur sa joue sans cesser de sourire.

Hm... je te laisse faire l'arrivée...

Chris était tellement heureux et soulagé de retrouver celle qu’il aimait qui semblait tout simplement incapable de détacher son regard d’elle. Et à chaque instant, la tentation de la toucher, de l’embrasser était bien présente. Le canadien devait d’ailleurs lutter pour ne pas paraître trop collant et ainsi la laisser respirer un peu. Autant dire que si on lui avait proposé de passer le reste de ses jours dans les bras de Kat, il aurait signé immédiatement et sans la moindre hésitation.

Le paysage défilait autour de leur voiture décapotable, et même si la nuit tombait déjà, l’environnement n’était pas plus sombre pour autant. En effet, en s’approchant de l’énorme ville de Las Vegas, les lumières artificielles prenaient la place des lueurs orangées du coucher de soleil sur le désert. Tout ce qu’il voyait émerveillait Chris au plus haut point. Il n’avait jamais mis les pieds dans cette région des Etats-Unis, et devait bien avouer que toutes ces découvertes étaient autant d’agréables surprises. Las Vegas, qu’il considérait jusque là comme une ville à l’atmosphère étouffante et à laquelle le faste donnait des airs de faux film futuriste s’offrait à lui d’une toute autre manière. Auprès de Kat, il voyait les choses autrement, et cet endroit qui a priori ne l’attirait pas du tout avait vite fait de se transformer en véritable paradis sur Terre. Finalement, l’étalagiste sentait une touche magie autour de lui, et toutes les illuminations de la ville ne faisaient que renforcer cette impression. Et au moment où Kat gara leur voiture aux abords d’un immense hôtel, Chris ne put s’empêcher de retrouver ce regard de gamin, assez caractéristiques des moments dans lesquels il était subjugué. Même en fréquentant Kat et sa villa aussi fastueuse que ce que son rang le sous-entendait, le canadien ne s’était toujours pas habitué à tant de luxe. Et à peine eut-il mis un pied dans ledit hôtel que son regard n’eut de cesse de poser partout où il le pouvait, détaillant les moindres recoins de cet endroit qui semblait tout droit sorti d’un conte de fée. Et le clou du spectacle fut bien évidemment la chambre qui leur avait été réservée. Il était inutile de dire que c’était la première fois que Chris voyait une chose pareille, et sa bouche s’entrouvrit sous le coup de la surprise. Alors que Kat vagabondait ça et là pour découvrir les moindres détails de la chambre, Chris restait planté en face du lit en faisant courir son regard brillant tout autour de lui. Ce n’est que lorsque la jeune femme s’approcha de lui pour déposer un baiser sur ses lèvres qu’il se réveilla. Un large sourire aux lèvres, le canadien enlaça sa belle et lia une nouvelle fois leurs lèvres dans un doux baiser.

« C’est magnifique… » murmura-t-il au creux de son oreille. « Je serai bien allé visiter la ville mais… ça pourra attendre demain, non ? » continua-t-il en lançant un regard rempli de sous-entendus vers Kat, et en se mordillant la lèvre inférieure. D’ordinaire, Chris était plutôt réservé, surtout concernant ce genre de choses. Mais l’euphorie et le bonheur d’être à nouveau ensemble le poussait à être de plus en plus entreprenant. D’un geste vif, il poussa la jeune femme sur le lit qui se trouvait derrière elle, puis se laissa tomber à ses côtés en souriant. Se mettant sur le côté pour la regarder dans les yeux, il remonta une de ses mains le long de son corps pour venir caresser sa joue. « T’es belle » lâcha-t-il sans cesser de sourire, en posant sur Kat un regard plus amoureux que jamais.

Ce voyage était pour Chris l’occasion rêvée de retrouver ses vieux réflexes avec Kat, même si ceux-ci n’avaient pas mis bien longtemps à refaire surface. Ces caresses, ces regards qu’ils échangeaient et qui voulaient tout dire, tout ce qui lui avait tant manqué pendant leurs longs mois de séparation… Comme s’il s’agissait d’une drogue, Chris avait bien du mal à se passer de toutes ces petites attentions. Et la seule fois où il avait du s’en passer, le canadien avait rapidement sombré dans l’alcool et la dépression, sans que personne ne puisse le tirer d’affaire jusqu’à ce que Kat ne vienne le secouer un peu chez lui. Force était de constater de Chris était totalement dépendant de la jeune femme et, aussi solitaire soit-il d’ordinaire, il trouvait cette dépendance des plus délicieuses. En effet, l’étalagiste assumait totalement le fait d’être accro à sa petite amie, et ne comptait pas changer de si tôt. Rassuré lorsqu’elle lui confirma qu’ils avaient tout le temps qu’ils voulaient pour aller visiter la ville, Chris n’hésita pas à pousser Kat sur le lit avant de se laisser tomber à ses côtés.

Alors qu’il la caressait avec toute la tendresse dont il était capable quand elle était dans les parages, Chris conservait un sourire béat figé sur les lèvres. Sa petite amie avait déjà fermé les yeux, comme pour mieux profiter de ses caresses, et le jeune homme ne pouvait que l’admirer et constater à quel point il était heureux de la retrouver. « Je t'aime. » finit-elle par murmurer en rouvrant les yeux, en profitant également pour voler un baiser au canadien qui se redressa quelque peu pour en demander plus, déçu que sa belle s’éloigne déjà. Mais il fut ravi de constater qu’elle ne se recule que pour mieux revenir, puisqu’en une fraction de secondes, la jeune femme s’installa à califourchon sur lui et lui offrit un nouveau baiser des plus fougueux. Les mains du jeune homme remontèrent instantanément vers la chevelure de Kat pour venir s’y perdre alors qu’il n’avait de cesse d’approfondir leur baiser encore et encore. La température augmentait considérablement, au rythme des caresses de l’un et l’autre. Les mains de Chris se faisaient peu à peu plus baladeuses, ses gestes plus osés et d’un geste aussi vif que celui qui avait poussé Kat sur le lit, il la fit basculer sur le côté. En profitant pour se retrouver au-dessus d’elle, il s’empara à nouveau de ses lèvres mais recula malgré lui, à bout de souffle. Un sourire s’insinua sur son visage alors que son regard se plantait dans celui de Kat. Lentement, il rapprocha leurs deux visages jusqu’à ce que son nez vienne caresser celui de la jeune femme, et ferma à son tour les paupières. Il attendit d’être un peu moins essoufflé, puis rouvrit quasi-brusquement les yeux. « Kat… Epouse-moi. » lâcha-t-il alors sans prévenir. Son cœur battait la chamade depuis un bon moment déjà, et la simple odeur de Kat avait suffi à l’envoûter. Alors il n’avait pas réfléchi, et avait laissé son cœur et sa passion parler pour lui. Cependant, une once de doute et de crainte s’immisça rapidement en lui, et c’est donc un regard mi-inquiet qu’il posa sur Kat sans pour autant la libérer de l’emprise qu’il avait toujours sur elle.

Subjugué par la beauté de sa petite amie, grisé par le plaisir de la retrouver et de pouvoir la toucher comme avant, Chris s’était laissé emporter. Comme s’il ne répondait plus vraiment de ce qu’il faisait, il fit basculer la jeune femme pour se retrouver au-dessus d’elle, et en stoppant ses baisers de plus en plus langoureux, le canadien lâcha une phrase, une courte phrase qui sembla avoir l’effet d’une bombe. A peine l’avait-il prononcée que le jeune homme s’inquiéta déjà de la réaction qu’elle pourrait provoquer chez Kat. Mais il était sincère, et même si cela n’avait pas été le cas, il lui était désormais trop tard pour faire marche arrière. Alors, c’est un regard rempli d’espoir et d’appréhension qu’il braqua littéralement sur celui de sa petite amie. Mais contre toute attente, cette dernière sembla prise d’un fou-rire quasi incontrôlable, qui fit reculer Chris immédiatement. Intérieurement, l’étalagiste se maudissait. Elle pensait qu’il plaisantait, c’était certain. Il n’avait peut-être pas choisi le bon moment, elle ne devait pas être prête à entendre ça, elle voulait peut-être une autre vie pour eux… Et si elle faisait partie de ces gens qui pensaient que le mariage n’avait aucune signification ? Si elle voyait ça comme un piège, un risque de perdre sa liberté ? Tout un tas de questions se bousculèrent dans l’esprit du jeune homme qui se sentit profondément blessé par la réaction de Kat.

Presque gêné d’avoir osé poser cette question, le canadien suivit les mouvements de la jeune femme et se redressa sur le lit pour s’y asseoir. Curieusement, il se trouva incapable de regarder Kat dans les yeux, et baissa par conséquent la tête d’un air résigné. « Tu le penses vraiment ? » demanda alors Kat, réveillant une once d’espoir chez Chris qui releva la tête. Mais bien vite, une nouvelle déception vint l’envahir lorsque d’un air faussement dédaigneux, elle s’autorisa à ajouter : « Tu prendrais mon nom ? Evidemment. » Une fois de plus, le canadien eut bien du mal à cacher sa déception, et détourna les yeux pour se concentrer sur les draps de soie de leur lit. A cet instant précis, il avait l’intime conviction d’avoir tout gâché, et d’avoir ruiné la nuit de rêve qu’ils s’apprêtaient à passer ensemble. D’ordinaire, Chris était plutôt du genre à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler voire même à ne rien dire. Et pour une fois qu’il se laissait aller à ses sentiments, il était visiblement si peu crédible qu’il n’avait réussi qu’à faire rire sa petite amie. Sous le coup de la déception, Chris laissa alors échapper un long soupir empreint d’amertume, et sans même relever les yeux vers Kat, il déclara à demi-mot : « J’étais sérieux Kat… mais… ça fait rien, oublie ça… J’aurai peut-être pas du… »

Chris ne savait plus s’il devait être déçu de la réaction de Kat, ou déçu de lui-même. Pourquoi diable était-il allé lui posé cette question à ce moment précis ? Qu’avait-il bien pu lui passer par la tête pour être bête à ce point ?! Lui-même n’aurait su le dire, et c’est ce qui le rendait encore plus honteux. Les yeux baissé et le cœur battant, il n’osait même plus renouer le contact, qu’il soit physique ou visuel, avec sa petite amie. L’impression d’avoir gâché un de leurs moments à eux prenait le dessus sur tout le reste, et le canadien ne pouvait pas s’empêcher de se haïr intérieurement. Il l’avait forcée à se confronter à une situation qu’elle n’avait a priori pas prévue et à laquelle elle avait réagi en conséquence. Et Chris craignait à présent une réelle remise en question. Elle avait ri : est-ce que ça signifiait qu’elle trouvait son initiative ridicule. Est-ce qu’elle ne se projetait pas dans une relation à long terme comme lui le faisait ? Sans le vouloir, l’étalagiste avait éveillé en lui un tas de questionnements tous plus effrayants les uns que les autres. Et comme pour ne rien arranger, Kat s’embrouilla dans ses explications lorsqu’elle voulut lui répondre : « Non, enfin je veux dire, si ! »

Ce ne fut finalement que la main que la jeune femme posa sur sa joue qui le rassura un peu, et lui fit tourner la tête vers elle pour mieux capter son regard. « Je veux surtout pas oublier ça... » murmura-t-elle d’un air inquiet qui paradoxalement, fit reprendre légèrement confiance au jeune homme. Cette fois, son regard resta accroché à celui de Kat dans l’attente d’un mot de plus. Un seul petit mot qui lui confirmerait que le fou-rire qu’elle avait eu un peu plus tôt n’était qu’une réaction impulsive qui ne voulait pas dire grand-chose. Au moment où il l’avait demandée en mariage, Chris n’avait pas vraiment pensé aux conséquences que cela pourrait avoir. Il n’avait pas non plus imaginé leur vie après ça, trop grisé qu’il était par la situation et par sa propre proposition. Quelque part, le jeune homme était persuadé qu’un mariage avec Kat n pourrait être qu’une réussite. Ils avaient déjà tellement traversés de choses ensemble et pourtant, ils étaient encore là ! Alors l’idée s’était presque imposée à lui comme une évidence, ce qui expliquait aussi pourquoi il était tombé de si haut quand la jeune femme s’était mise à rire. Mais l’éclat qu’il capta soudain dans les yeux de sa petite amie lui laissa aussitôt penser qu’il avait eu raison. « Epouse-moi, Chris. » lâcha-t-elle alors dans un sourire, faisant manquer un battement au cœur déjà bien éprouvé de l’étalagiste. Par simple mesure de précaution, le jeune homme murmura tout de même « Tu ne dis pas ça pour me… » Mais Kat ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase et ajouta : « Et si tu te poses la question, non, je rigole pas non plus. »

Chris observa la jeune femme en silence pendant un long moment, avant de laisser un petit sourire gagner ses lèvres. Il se retint encore quelques secondes mais, n’y tenant plus, fondit littéralement sur Kat pour retrouver la position qu’ils avaient quittée juste après sa proposition, et repartir à l’assaut de ses lèvres dans un baiser presque brutal mais tellement sincère. Puis il se recula légèrement, et caressa plus tendrement le visage de sa belle en murmurant : « Je t’aime Kat… si tu savais comme je t’aime… » Il la contempla quelques instants encore, avant de sourire de nouveau comme un enfant, les yeux brillant de tendresse et articula, comme pour mieux savourer la nouvelle : « On va se marier…! »

Kat et Chris n’avaient pas mis bien longtemps à trouver la chapelle dans laquelle ils se marieraient. A vrai dire, à peine étaient-ils passés devant qu’ils avaient su que c’était ce qu’il leur fallait. L’endroit était simple et terriblement beau à la fois, bien loin de ces lieux extravagants qui caractérisent si bien Las Vegas aux yeux des touristes du monde entier. Une multitude de fleurs blanches décoraient la salle dans laquelle, bien évidemment, aucun invité n’était présent. Ce n’était pas tout à fait l’image que Chris s’était faite d’un mariage, mais il s’agissait du sien. Et à bien y réfléchir, il n’aurait pas pu être plus parfait. Finalement, la seule et unique chose qui comptait à ses yeux, c’était Kat. La femme qu’il aimait, celle qu’il avait contre toute attente osé demander en mariage alors que quelques mois auparavant, il était à peine capable de lui parler en soutenant son regard tant il était timide. Kat l’avait littéralement transformé, dans le bon sens du terme. Et pourtant, il n’avait pas toujours été parfait avec elle, loin de là. Sa dernière erreur en date leur avait d’ailleurs valu plusieurs mois de séparation, au cours desquels le canadien avait sombré dans l’alcool. C’était définitif, Chris ne pouvait pas vivre sans elle, et c’est d’ailleurs l’euphorie de la retrouver qui l’avait poussé à lui demander de l’épouser.

Le canadien était donc planté devant l’autel, affublé d’un costume dans lequel il n’était pas spécialement à l’aise (certainement à cause du manque d’habitude) mais qui s’était imposé aux vues de la situation. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, si bien qu’il pouvait même entendre ses battements résonner dans sa tête. Ses doigts remuaient nerveusement alors que le jeune homme s’appuyait constamment sur un pied, puis sur l’autre, marquant ainsi son impatience et son appréhension. Mais soudain, une musique se mit à retentir dans la chapelle et instinctivement, Chris se retourna. Bouche bée, il se figea en posant son regard sur Kat qui avançait vers lui dans une sublime robe blanche. A aucun moment il ne put détacher ses yeux de la jeune femme, et c’est avec un grand sourire qu’il l’accueillit quand elle arriva à sa hauteur. Même si le protocole ne le prévoyait pas forcément, le canadien ne put s’empêcher d’attraper tendrement sa main, autant pour la rassurer que pour se rassurer lui-même. Il ne doutait pas une seule seconde d’avoir fait le bon choix mais ne pouvait néanmoins nier que cette cérémonie avait quelque chose de stressant. Stressant mais tellement beau…

Le prêtre commença alors son discours, auquel Chris ne prêta que très peu d’attention, tout absorbé qu’il était par la contemplation de sa fiancée. Sa beauté était à couper le souffle, et le seul moment où il trouva la force de rompre ce contact visuel fut lorsque le prêtre prononça LA phrase tant attendue. « Monsieur Chris Scott Stanford, consentez-vous à prendre pour épouse Mademoiselle Rosemary Katerina Kenya O’Maley-Tchaïkovsky ici présente ? » Un sourire se dessina alors sur le visage du canadien qui se mordilla la lèvre inférieure pour tenter de reprendre une expression plus sérieuse. Son regard glissa de nouveau vers Kat et c’est d’un ton plein de tendresse qu’il répondit : « Oui… »

Cette fois, ils y étaient. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, Kat et Chris étaient en train de se marier. Et, un peu à l’image de leur couple, la cérémonie n’avait absolument rien de conventionnel. Leur décision datait d’à peine quelques heures, tout comme l’achat de la robe de Kat, du smoking de Chris et de leurs alliances. Tout avait été fait sous le coup de l’impulsion, et après les hésitations des premières minutes qui avaient suivi sa proposition, il n’avait désormais plus aucun doute. Le canadien savait précisément ce qu’il voulait, et il s’agissait de Kat. Alors même si tout cela était un peu précipité, c’était un moyen pour lui de lui faire comprendre qu’il voulait passer le reste de sa vie à ses côtés. Par le passé, il ne le lui avait pas toujours prouvé mais désormais, il comptait bien se rattraper. Kat allait devenir Madame O’Maley-Stanford dans quelques minutes, et leurs destins seraient alors liés à jamais.

La suite de la cérémonie se déroula un peu à la manière de ces séries télévisées qui n’intéressaient que les adolescentes, et Chris eut d’ailleurs bien du mal à rester concentré sur ce que disait le prêtre. Son esprit était totalement ailleurs, et son regard plongé dans celui de Kat. En somme, le canadien était là sans être là. Bien sûr, il aurait aimé que ses frère et sœurs soient là pour assister à la cérémonie, pour partager son bonheur. Mais qui disait famille disait aussi O’Maley et sincèrement, Chris se passait volontiers de leurs présence. L’étalagiste n’était pas dupe, et il savait bien que leur décision un rien impulsive n’allait pas enchanter Ben et le reste de la famille. Personne à part Kat ne l’aimait vraiment dans cette famille mais à l’heure actuelle, il s’en fichait pas mal. C’était bel et bien elle qu’il épousait, peu importe ce que les autres puissent en penser. « Oui…» Le sourire que la jeune femme afficha en prononçant ces trois petites lettres était sans équivoque, et Chris ne put que lui rendre en serrant ses doigts un peu plus fort dans sa main. « Par les pouvoirs qui me sont conférés par l'Etat du Nevada, je vous déclare désormais mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. » Dans la logique des choses, Chris aurait du initier ce geste mais ce fut finalement Kat qui s’approcha la première et posa délicatement une de ses mains sur la joue du canadien, avant de l’embrasser tendrement. Chris s’évertua alors à prolonger ce moment le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il soit obligé de s’écarter pour reprendre son souffle. Ses bras étaient venus entourer la taille de sa femme, et ce n’est que lorsque le prête se racla la gorge qu’il daigna tourner la tête vers lui en desserrant son étreinte. Le sourire qui étirait les lèvres ne semblait plus pouvoir s’en détacher, et son regard s’éclaira lorsque le curé lui désigna les alliances disposées sur un petit coussin blanc. Suivant les instructions du prêtre, Chris balbutia alors quelques phrases toutes faites puis fit glisser la bague le long du doigt fin de la jeune femme. Une nouvelle fois leurs regards se croisèrent, et un simple coup d’œil sembla suffire au canadien pour exprimer tout la tendresse et l’amour qu’il éprouvait pour Kat.

T'étais pas là
Pardon pour ça

Chris vivait un véritable conte de fée depuis qu’il avait rencontré Kat, et il en prenait pleinement conscience aujourd’hui. Bien sûr, leur histoire n’avait pas toujours été rose, bien au contraire. Mais un peu à la manière d’un chat, les deux tourtereaux finissaient toujours par retomber sur leurs pattes, plus amoureux que jamais. Aujourd’hui, leur mariage symbolisait en quelque sorte l’apothéose de leur relation, l’élément qui officialisait le fait qu’ils soient faits l’un pour l’autre, et qu’ils ne se quitteraient plus jamais. Kat et Chris avaient déjà traversé tellement d’épreuves ensemble qu’ils pouvaient aujourd’hui se targuer de former un couple indestructible. Alors quoi de plus normal qu’un mariage pour eux ? La veille, cette idée était apparu au canadien comme une évidence, et c’est cette raison qui l’avait poussé à la partager avec Kat. Cette audace lui avait d’ailleurs valu une belle frayeur et l’espace de quelques instants, il avait bien cru avoir mis les pieds dans le plat. Mais très vite, sa petite amie avait su le rassurer, et le résultat était là. Sous les yeux du prêtre plus ou moins aguerri qui les avait unis, ils avaient franchi le pas. Ils étaient devenus mari et femme, pour le meilleur et pour le pire.

Un peu trop emporté par la beauté de l’instant et surtout par le baiser qu’il échangeait avec Kat, Chris eut un peu de mal à revenir sur terre pour la suite de la cérémonie. Mais c’est avec une joie à peine dissimulée que l’étalagiste se plia à l’échange d’alliances rituel. Kat en fit de même, et comme un enfant, le jeune homme ne put s’empêcher d’admirer sa main ainsi ornée quelques instant. Mais ce fut finalement sa femme qui l’extirpa de ses pensées en lui volant un nouveau baiser, sous le regard pressant du prêtre qui languissait certainement de passer à la cérémonie suivante. Les jeunes mariés se décidèrent alors à quitter la petite chapelle, bras dessus bras dessous. En remontant l’allée ornée de fleurs blanches au bras de Kat, Chris ne put s’empêcher d’afficher un sourire éclatant, comme si celui-ci ne pourrait plus jamais quitter ces lèvres. Cette expression était autant due au fait qu’ils viennent de se marier, qu’à la petite surprise que le jeune homme avait préparée à sa belle. En effet, il avait trouvé le temps de s’entretenir avec le personnel de l’hôtel où ils logeaient pour organiser ce qui serait leur nuit de noces. Et comme pour continuer sur leur lancée, le jeune homme avait prévu une soirée peu conventionnelle.

En sortant de la chapelle, les jeunes mariés se retrouvèrent face à une voiture avec chauffeur, tout spécialement affrétée pour eux. En accord avec ledit chauffeur, Chris avait préalablement donné toutes les instructions nécessaires. Le coffre devait être garni d’une tente, de sacs de couchage et de tout un tas de victuailles pour organiser un camping amélioré. Le canadien avait voulu reconstituer la soirée de leur premier baiser, cette soirée où ils avaient recueilli Tiger et où leur histoire avait véritablement commencé, mais en mieux. Alors il avait repéré un endroit tranquille, ni trop proche ni trop éloigné de Las Vegas, où ils pourraient planter leur tente et passer la nuit en amoureux. Sans hésiter, il entraina alors Kat sur la banquette arrière de la voiture avant de coller un tendre baiser sur sa joue. Puis il fit signe au chauffeur qui démarra le véhicule et se mit en route sans un mot. Tout en reportant son attention sur sa femme, Chris afficha un sourire des plus séducteurs en murmurant : « Est-ce que Madame O’Maley-Stanford est bien installée ? »

Chris était bien conscient que son idée de nuit de noce était loin d’être conventionnelle mais lui, il la trouvait parfaite. Et il était quasiment prêt à parier que Kat l’apprécierait au moins autant que lui. Alors il n’avait pas hésité bien longtemps avant de tout organiser et de tout négocier avec le personnel de l’hôtel dans lequel ils logeaient pour leur séjour. Chris avait profité d’un moment où Kat se préparait pour s’éclipser et régler les moindres détails de cette petite escapade surprise. Et autant dire que l’effet escompté était au rendez-vous. Dès l’instant où la jeune femme aperçut la voiture, le canadien put lire la curiosité et l’impatience dans son regard. Kat ne semblait plus pouvoir effacer le sourire qui ornait ses lèvres, pour le plus grand bonheur de son mari qui ne tarda pas à l’entrainer à l’arrière de la voiture.

Chris savait que le trajet ne serait pas particulièrement long, et il se prit d’ailleurs à regretter de ne pas avoir choisi un endroit plus éloigné, juste pour pouvoir profiter un peu plus de la balade. En effet, l’enthousiasme de Kat s’était traduit par une salve de baisers, tous plus profonds les uns que les autres, auxquels Chris ne put se retenir de répondre toujours plus intensément. En oubliant presque la présence du chauffeur qui les conduisait, les deux tourtereaux s’étaient littéralement laissés emportés par l’euphorie et par tout l’amour qu’ils se portaient mutuellement. Et ce n’est que lorsque le véhicule s’immobilisa qu’ils daignèrent se détacher l’un de l’autre pour sortir de la voiture et enfin découvrir l’endroit où ils allaient passer la nuit. Et à peine le chauffeur eut-il ouvert le coffre que Kat sauta au cou de son mari pour l’embrasser, laissant alors le soin à l’homme qui les accompagnait de tout décharger seul. « C'est parfait... » souffla-t-elle finalement, faisant s’illuminer le visage de Chris d’un large sourire. La réaction qu’il pouvait lire sur son visage était précisément celle qu’il attendait, et le jeune homme eut donc la confirmation qu’il avait bien fait de mettre cette soirée en scène.

Le chauffeur, qui n’avait certainement pas l’habitude de répondre à ce genre de demandes étranges, semblait un peu perdu, et Chris dut une nouvelle fois lâcher sa femme pour aller le retrouver. Les deux hommes échangèrent quelques mots, avant que la voiture ne reprenne la route dans l’autre sens, laissant ainsi les jeunes mariés seuls avec leur matériel de camping. Presque immédiatement, Chris se mit en tête de monter la tente qui les abriterait toute la nuit, chose qui s’avéra plutôt sportive étant donné qu’il portait toujours son smoking. Mais au bout de quelques dizaines de minutes, et après avoir retiré veste, cravate, et retroussé ses manches, Chris ouvrit fièrement la « porte d’entrée » de la tente. Pour ne pas qu’elle salisse ou abime sa sublime robe, le canadien avait refusé que Kat l’aide. Après tout, c’était son idée et il devait donc se débrouiller pour la mettre en œuvre tout seul. En acceptant cette fois l’aide de sa bien-aimée, Chris alluma ensuite un feu semblable à celui qui avait été témoin de leur premier baiser. Ce n’est qu’après avoir préparé tout cela que le jeune homme s’accorda un peu de répit, et s’approcha de Kat pour l’enlacer tendrement en plongeant ses yeux dans les flammes qui dansaient déjà devant eux. « C’est peut-être pas très… normal comme nuit de noces mais… je me suis dit que ça pourrait nous rappeler de bons souvenirs… »

Le simple fait de la passer auprès de Kat aurait suffit à faire de leur nuit de noces une nuit parfaite aux yeux de Chris. Cependant, pour celle qui était désormais sa femme, il avait voulu faire les choses en grand… si on pouvait appeler ça comme ça. En réalité, il avait plutôt organisé une soirée à leur image, comme un hommage au jour qui avait marqué le début de leur histoire tumultueuse certes, mais tellement belle et indispensable pour lui. Leur tenue n’était pas particulièrement adaptée pour une nuit de camping, mais puisque rien ne pourrait venir gâcher ce moment en amoureux, Chris s’en accommoda sans rechigner. Il aurait pu prévoir des affaires de rechange, mais avait au contraire bien prit soin de ne garder QUE leurs habits de cérémonie. Ils ne les porteraient qu’une seule fois dans leur vie, et c’est d’ailleurs ce qui ferait tout le charme de cette nuit de noces un peu à part. Et lorsqu’il confia ses quelques doutes à Kat, le jeune homme fut satisfait de la voir sourire, et comprit immédiatement qu’ils étaient bel et bien sur la même longueur d’onde. « C'est mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer... » commença-t-elle par murmurer, avant de hausser un sourcil qui éveilla la curiosité et même quelques craintes dans l’esprit du canadien. « Je t'interdis de me repousser, par contre. Evidemment. » Cette fois, il laissa échapper un éclat de rire avant d’accueillir avec tendresse le baiser qu’elle lui offrit. En guise de démonstration, il le prolongea même quelques instants avant d’adresser un sourire entendu à Kat. Elle reprit alors sa place initiale entre ses bras, et évoqua des gens que la nouvelle de leur mariage allaient visiblement emballer. Bie conscient que cette union n’allait pas plaire à grand monde, Chris attendit à la suite d’un air surpris. Mais lorsque la jeune femme prononça les noms de Tiger et Narmer, un nouveau sourire vint éclairer son visage. Ces deux là seraient certainement les seuls à se réjouir de leur mariage, effectivement. Et en y songeant, le canadien ne put retenir un soupir, auquel il coupa court en reprenant la parole : « T’as raison… je languis déjà le moment où on va leur annoncer ! » En vérité, Chris regrettait un peu que personne n’ait pu assister à la cérémonie mais pour se consoler, il se disait que c’était bien mieux comme ça, et que l‘absence de leurs proches leur évitait bien des ennuis.

L’atmosphère se faisant un peu trop nostalgique à son goût, Chris prit les devants et entraina Kat vers la tente. Il s’installa alors sur une couverture disposée à bonne distance du feu, et aida sa femme (et son imposante robe) à en faire de même tout en souriant. Puis il ouvrit l’une des deux glacières que le chauffeur leur avait laissées, pour en sortir deux coupes. Il en tendit une à Kat et se saisit ensuite de la bouteille de champagne qui allait avec, en faisant s’envoler le bouchon dans les airs. Après les voir servis tous les deux, il reposa la bouteille et plongea son regard dans celui de Kat tout en trinquant. Il s’approcha d’elle au maximum afin de pouvoir l’entourer de son bras, et murmura un timide « A nous… » tout en souriant, avant de lier de nouveau leurs lèvres dans un baiser rapide, mais extrêmement tendre.

Plus il y pensait, plus il se perdait dans le regard de Kat, et plus le canadien était fier de l’initiative qu’il avait prise en faisant préparer cette soirée pour eux. Même s’il n’avait pas pu veiller personnellement à l’organisation de la chose, il en avait eu l’idée, et avait décidé de faire confiance au personnel de leur hôtel pour ce qui était des détails. Et pour le moment, Chris ne regrettait pas on choix. Même s’il ne l’avait pas spécialement fait pour lui mais plutôt pour Kat, l’étalagiste profitait aussi de cette soirée des plus romantiques. Peu à peu, des images du camping que Kat avait organisé pour lui plus d’un an plutôt revenaient à son esprit, et le seul fait d’y repenser suffisait à le faire sourire. Kat et lui étaient tellement différents, leurs mondes n’avaient tellement rien à voir qu’absolument personne et pas même Chris) n’aurait parié sur leur histoire. Et pourtant, le temps avait fait taire toutes les mauvaises langues, et démontrant qu’aucune épreuve, aussi difficile soit-elle n’avait pu les séparer. Bien sûr, le couple avait toujours ses détracteurs, la famille O’Maley en tête. Mais ce soir, Kat et Chris étaient seuls au monde, bien loin de tous ces tracas qui allaient être les leurs dès leur retour à New-York.

Kat dévisageait littéralement le canadien qui, au lieu de baisser les yeux en rougissant comme il l’aurait fait auparavant, soutint son regard plus amoureusement que jamais. C’était indéniable, sa relation avec elle l’avait changé. Aujourd’hui, il était d’une part plus sûr de lui, mais aussi et surtout : il était heureux. Heureux comme il ne l’avait jamais été, et ce sans se soucier des qu’en dira-t-on. Et en lisant exactement les mêmes sentiments dans les yeux de sa femme, Chris n’en était que plus satisfait. Alors, lorsqu’elle demanda avec curiosité ce qui se trouvait dans la seconde glacière, le jeune homme ne put s’empêcher d’afficher un large sourire. En vérité, il ne le savait pas précisément, et allait le découvrir en même temps qu’elle. Chris avait laissé le soin aux cuisiniers de l’hôtel de leur élaborer un menu de mariage, tout en leur rappelant qu’il serait consommé… sous une tente. Autant dire que la réceptionniste avec laquelle il s’était entretenu l’avait regardé de travers ! Mais elle avait fini par sourire, et par accepter de faire ça pour lui, pour eux. Le canadien haussa donc les épaules avant de se retourner et d’ouvrir ladite glacière. Aussitôt, il fut impressionné par la quantité de choses qu’ils y avait là-dedans ; la réceptionniste avait bel et bien prit les choses au sérieux ! « Alors… je vois… des petits fours, des… sandwiches j’imagine, mais qui n’ont absolument rien à voir avec ceux que j’ai pu manger jusqu’à aujourd’hui ! Et… un gâteau ! » annonça-t-il fièrement en étalant le tout juste devant eux. « On dirait que les cuistots ne se sont pas moqués de nous ! » ajouta le jeune homme en lorgnant avec envie sur tout ce qu’il venait de sortir. Puis, il reporta son regard sur Kat afin de profiter de sa réaction. « Si tu avais vu la tête de la réceptionniste quand je suis allé lui demander de nous préparer tout ça ! » En revoyant le visage ébahi de la jeune femme, Chris éclata de rire, avant de se rapprocher un peu plus de Kat et de planter un nouveau baiser sur sa joue. « Ca te plait ? »

Chris découvrait avec un certain émerveillement que ses plans avaient parfaitement fonctionné. Non pas qu’il ne fasse pas confiance au personnel de l’hôtel dans lequel ils résidaient, mais il devait bien avouer que sa demande n’était pas vraiment conventionnelle. La réceptionniste aurait très bien pu ne pas le prendre au sérieux, et lui faire préparer un repas à la va-vite. Au lieu de ça, les deux jeunes mariés se retrouvaient face à un véritable banquet miniature organisé au milieu de nulle part, qui produisit d’ailleurs exactement l’effet que Chris avait voulu. Ce sourire et cet air envieux qui avaient prit place sur le visage de Kat ne pouvaient pas mentir : elle était aux anges, elle aussi. D’ailleurs, elle ne tarda à piocher dans les petits fours que le canadien venait de disposer devant eux, et il la rejoignit presque aussitôt pour gouter à toutes ces merveilles. Sans savoir si cette sensation été due aux conditions dans lesquelles il se trouvait, Chris trouva tout ce qu’il mangea absolument délicieux. Et ce n’est qu’une fois totalement repu, qu’il s’associa à Kat afin de ranger tout ce qu’ils avaient bien pu étaler ça et là sous leur tente.

Tant bien que mal étant donnée l’ampleur de sa robe, Kat s’extirpa de la tente pour prendre l’air et Chris, resté derrière elle, put la voir s’étirer un peu à la manière d’un chat. Le regard qu’il posait sur elle était tendre, amoureux, admiratif… Il ne se lassait pas de l’observer, remarquant à chaque fois à quel point il avait bien choisi celle qui portait désormais son nom, n’en déplaise à certains. Ils s’étaient trouvés l’un et l’autre, et savaient désormais qu’ils ne se quitteraient plus. De toute façon, il leur était impossible de vivre séparément, et ils venaient d’en faire la douloureuse expérience durant les mois passés. Cette fois, Chris était sûr de lui. Plus que jamais. Et il voulait croire que cette histoire durerait toujours, au-delà de toutes les épreuves qui pourraient être mises en travers de leur chemin. Alors qu’un air absent et distrait s’était emparé de son visage, le canadien sursauta presque en entendant sa femme s’écrier : « Chris, viens voir ! » Aussitôt, il quitta la tente et se retrouva dehors, un air frais et surprenant lui fouettant le visage. Mais bien vite, la chaleur du feu l’enveloppa, et alors qu’il regardait Kat d’un air interrogateur, il remarqua que ses yeux étaient rivés vers le ciel. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Curieux, il leva le nez et juste à ce moment-là, plus clairement voir une étoile filante traverser le ciel. « Oh ! » Chris comprit instantanément l’enthousiasme de la jeune femme, et se fendit d’un sourire avant de s’approcher d’elle pour la prendre de nouveau dans ses bras. Comme s’il ne pouvait pas passer plus de trois minutes sans être en contact avec elle, il se sentait attiré par sa peau un peu comme un aimant. Refermant ses bras sur elle, il respira pendant un long moment l’odeur de ses cheveux qu’il aimait tant, avant de reprendre en souriant : « Tu as fait un vœu ? » En réalité, lui-même s’était surpris à en faire un. Celui de faire accepter cette union à tous ceux et celles qui la verraient d’un mauvais œil… même s’il savait qu’il leur faudrait un véritable miracle pour y parvenir.