« Je suis désolé Violaine, mais tant que je ne serais sûr que tu puisses compter sur ton poignet, tu resteras sur le banc et Laurie prendra ta place. » La mâchoire de la jeune française se crispa, toutefois elle se garda bien de dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Sans même avoir à se retourner elle pouvait deviner le large sourire qui était actuellement en train d’étirer les lèvres de Laurie qu’elle aurait bien gifler pour la forcer à arrêter, mais c’était risquer de blesser une nouvelle fois sa main. Ainsi, ce fut sans rien dire qu’elle quitta la salle d’entraînement pour gagner les vestiaires. Violaine n’avait pas la moindre envie de regarder l’équipe s’entraîner ou plus exactement elle ne voulait pas voir Laurie jubiler à l’idée de lui prendre sa place de capitaine, ce qui avait tendance à mettre l’étudiante hors d’elle. À la place du gymnase, ce fut en direction de la bibliothèque qu’elle se rendit. Tant qu’à faire passer le temps jusqu’à son rendez-vous au Lenox Hill, autant le faire pour quelque chose d’utile. La demoiselle passa donc trois bonnes heures le nez dans ses cours, mais également dans quelques livres qu’elle avait su trouver dans divers rayons et lorsque son regard se posa sur l’heure affichée sur sa montre, la française s’empressa de tout ranger dans son sac, d’aller rapidement emprunter les livres dont elle avait encore besoin et tout ceci fait, elle quitta l’université à toute vitesse pour attraper le premier bus qui la mènerait à l’hôpital pour sa séance de rééducation. Il n’y avaient que ces séances qui lui donnaient l’espoir de pouvoir reprendre sa place, chose dont elle avait besoin si elle souhaitait garder ses bourses et donc terminer ses études. Une fois au Lenox Hill – connaissant le chemin par cœur – elle se rendit dans la salle d’attente jusqu’à ce que son tour arrive, pénétrant dans la salle de consultation tandis qu’un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand sa kinésithérapeute entra à son tour. « Bonjour docteur … vous allez encore me torturer le poignet aujourd’hui ? » Demanda-t-elle avec une légère grimace. Ce n’était pas sa première blessure et donc pas sa première rééducation si bien que Violaine savait d’avance qu'en quittant cette pièce dans une bonne heure, elle aurait bien plus mal au poignet que lorsqu’elle était entrée.

Tiziana venait tout juste de sortir d’une pause café avec ses deux cousines qui travaillaient toutes les deux au Lenox Hill et elles en avaient même profité pour faire un détour au magasin de Jackie pour y prendre quelques pâtisseries. Toscane, Azure & Tiziana s’étaient donc assises à une table et avaient discuté de choses et d’autres. Finalement, le temps s’était écoulé et elles s’étaient quittées quelques minutes plus tard pour regagner leurs lieux de travail. Les portes de la plateforme de kinésithérapie du Lenox Hill coulissèrent pour laisser entrer Hanoï et Tiziana, un cappucino à la main. La secrétaire médicale informa l’eurasienne que sa patiente était arrivée et après l’avoir remercié de l’information, la kinésithérapeute enfila de nouveau sa tenue de travail pendant qu’Hanoï se vautrait dans son panier. Elle se rendit ensuite en salle d’attente et afficha un grand sourire en croisant le regard de Violaine. Le plateau de rééducation était ouvert à tous, même aux sportifs de haut niveau. « Miss Donovan-Dupré, bonjour ! » lança-t-elle d’un air jovial, comme toujours. « Bonjour docteur … vous allez encore me torturer le poignet aujourd’hui ? » répondit Violaine en lui souriant. Tiziana était toujours amusée par le comportement de ses patients, mais elle comprenait parfaitement leur ressenti pour l’avoir elle-même connu quelques années plus tôt. « Vous n’avez pas idée, c’est pour ça que j’aime mon travail : on peut faire souffrir en toute légalité. » dit-elle en se donnant un faux air sadique. « Si la séance d’avant vous a fait mal, nous allons revoir les exercices, ne vous en faites pas. » dit-elle en ouvrant la marche jusqu’à la salle de rééducation. « Comment allez-vous depuis la dernière fois ? Pas d’autres blessures ? » s’enquit-elle.

Dernièrement, son père avait plaisanté sur le fait qu’elle devrait sincèrement penser à prendre un abonnement au service de rééducation de l’hôpital tant elle avait pu s’y rendre ces dernières années. Si Maxime avait trouvé sa plaisanterie plutôt drôle ce n’était absolument pas le cas de sa fille qui avait levé les yeux au ciel tout en étant consciente que son père – de l’autre côté de l’océan Atlantique – ne pouvait pas la voir faire. Violaine détestait les hôpitaux, pourtant elle avait côtoyé celui de Pellegrin, en France, à maintes reprises lorsqu’elle était plus jeune, mais le simple fait d’y avoir été pour une blessure par balle et avoir perdu Ethanaël suite à cette dernière lui avait suffi à ne pas du tout aimer l’endroit. Pourtant, la jeune française n’avait pas le choix si elle voulait reprendre sa place et garder sa bourse si bien qu’elle se forçait toujours à venir bien que sa kinésithérapeute était loin d’être désagréable. Cette dernière ne tarda pas à la rejoindre, les deux jeunes femmes échangeant de bref formules de politesse avant que Violaine n’entre dans le vif du sujet : sa rééducation du poignet. « Vous n’avez pas idée, c’est pour ça que j’aime mon travail : on peut faire souffrir en toute légalité. » Un sourire amusé étira les lèvres de Violaine qui laissa échapper un rire face à l’expression faussement sadique du Docteur Paolucci. « Si la séance d’avant vous a fait mal, nous allons revoir les exercices, ne vous en faites pas. » Opinant du chef, la française posa un regard sur son poignet et ne put s’empêcher de pousser un long soupire. Si elle s’écoutait, elle répondrait qu’il n’y avait aucune raison de changer les exercices qu’elle devait effectuée, poussée par l’envie d’en finir au plus vite, mais Violaine resta silencieuse en prenant conscience que si elle voulait s’assurer de plus avoir un poignet aussi fragile elle se devait de faire les choses bien. Elle suivit donc Tiziana sans rien ajouter jusqu’à la salle de rééducation qu’elle connaissait malheureusement par cœur. « Comment allez-vous depuis la dernière fois ? Pas d’autres blessures ? » Une légère moue prit place sur son visage et elle secoua la tête de droite à gauche. « Ça peut aller et non, il n'y a que mon poignet, de toute manière vu que je peux assister aux entraînement que sur un banc, hormis prendre racine je peux pas faire grand-chose d’autre. » Une grimace déforma son visage. Elle détestait l’inactivité, mais par-dessus tout elle détestait les airs supérieurs que prenait Laurie depuis qu’elle avait prit sa place de capitaine et ce même si ce n’était qu’en remplacement.

Depuis qu’elle était kinésithérapeute, Tiziana avait dû apprendre à faire face aux humeurs changeantes de ses patients et à faire en sorte de les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes lorsque le moral était au plus bas. Cela s’avérait parfois un travail de longue haleine. Elle concevait parfaitement que certaines personnes n’aimaient pas toujours venir ici puisqu’elle était passée par là quelques années plus tôt. Malgré toutes les pénibles séances de rééducation qu’elle avait dû subir, Tiziana avait finalement choisi de passer de l’autre côté de la barrière en devenant kinésithérapeute à son tour et ne regrettait nullement son choix. « Ça peut aller et non, il n'y a que mon poignet, de toute manière vu que je peux assister aux entraînement que sur un banc, hormis prendre racine je peux pas faire grand-chose d’autre. ». Tiziana pencha légèrement la tête sur le côté en affichant un petit sourire. « Je vous rassure, de tous mes patients vous êtes sans conteste la mieux lotie. Il faut toujours se dire qu’il y a, malheureusement, pire que soi. Pour avoir passé plusieurs années clouées dans un fauteuil roulant, je peux vous l’assurer. » dit-elle, espérant que son point de vue inciterait Violaine à revoir le sien. « Voyez le bon côté des choses : si la rééducation se déroule correctement et si vous ne forcez pas sur votre poignet avant la fin de la rééducation, il sera plus solide et on ne se verra plus. Le but n’est pas d’éviter les chocs, mais bien de les amortir. » continua-t-elle en lui tendant le Reha Pro, un appareil servant à la rééducation du poignet ainsi que de l’avant-bras.

Violaine rêvait du jour où son poignet serait enfin plus en forme qu’il ne pouvait l’être actuellement. Elle rêvait de ce moment où elle allait revenir au meilleur de sa forme et remettre Laurie à sa place, faire disparaître ce petit sourire narquois de sur ses lèvres et reprendre la place qui était sienne. L’étudiante avait travaillé dur pour parvenir à cette place. Elle s’était donnée corps et âme pour en arriver là sans pour autant délaisser ses études. Elle avait prit goût au cheerleading et considérait chacun de ses équipiers comme une famille et les laisser sous le « commandement » de Laurie lui donnait la sale sensation de les abandonner. « Je vous rassure, de tous mes patients vous êtes sans conteste la mieux lotie. Il faut toujours se dire qu’il y a, malheureusement, pire que soi. Pour avoir passé plusieurs années clouées dans un fauteuil roulant, je peux vous l’assurer. » Une moue boudeuse prit place sur le visage de la française. Elle se doutait qu’il y avait malheureusement pire que son cas, mais jamais elle n’avait imaginé que sa kinésithérapeute ait pu elle-même se trouver de l’autre côté de la barrière avec une blessure bien plus grave si bien que Violaine se sentait ridicule. « Voyez le bon côté des choses : si la rééducation se déroule correctement et si vous ne forcez pas sur votre poignet avant la fin de la rééducation, il sera plus solide et on ne se verra plus. Le but n’est pas d’éviter les chocs, mais bien de les amortir. » Un soupire lui échappa en premier lieu puis, la jeune femme adressa un franc sourire à son médecin avant de prendre le Reha Pro dans lequel elle glissa son avant-bras, craignant déjà la douleur qu’elle allait ressentir une fois ses exercices terminés. Néanmoins, elle se reprit et posa les yeux sur Tiziana, le regard visiblement curieux. « Je peux vous demander ce qui vous est arrivée ? Je veux dire pour finir dans un fauteuil ... » Violaine se doutait que ça ne le regardait pas le moins du monde, mais elle était curieuse et plus que tout elle avait bien envie de continuer de discuter avec l’eurasienne dans l’espoir de faire passer le temps en y mêlant le plaisir de mieux la connaître.

« Je peux vous demander ce qui vous est arrivée ? Je veux dire pour finir dans un fauteuil ... ». Tiziana lui sourit. Elle comprenait que c’était la curiosité de Violaine qui l’avait poussé à poser la question et peut-être aussi l’envie de penser à autre chose pendant que la kinésithérapeute faisait son travail et celle-ci ne voyait aucun inconvénient à lui répondre. Bien au contraire. Elle était fière de son parcours. C’était ce qui la rapprochait des autres personnes clouées dans un fauteuil roulant et qui avaient la possibilité d’en sortir au point de transformer son histoire en un vrai outil de motivation. « Mon père et moi avons eu un accident de voiture lorsque j’avais 17 ans. Il s’en est tiré, mais pour ma part je suis restée dans le coma plusieurs semaines. A mon réveil, j’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête : j’avais perdu l’usage de mes jambes, ma cousine avait succombé à son diabète et mon petit-copain de l’époque m’a larguée sous prétexte qu’un fauteuil roulant n’avait pas sa place dans un bal de promo. ». Elle haussa les épaules. Même si le souvenir était encore douloureux, Tiziana s’en était sortie avec brio. « J’avais deux manières d’aborder la chose : déprime et lâcher prise ou accepter et me battre. Un an plus tard, je devenais médaillée d’or de tir à l’arc aux Jeux Paralympiques et deux après, je remarchais. Eh oui, vous n’êtes pas la seule à être sportive. ». D’ailleurs, Luca l’était aussi sauf qu’il avait été suspendu pour des accusations infondées. « C’est pour ça que j’ai choisi la kinésithérapie. C’est une grande partie de ma vie et ça me rapproche des patients, il n’y a riend e plus gratifiant. Je me souviendrais toujours du premier gamin à qui j’ai appris à remarcher : vous auriez vu l’étincelle dans ses yeux. Priceless. Pour moi, c’était encore plus poignant que d’assister aux premiers pas d’un enfant. ». Elle se rendait compte que sa passion la faisait un peu trop parler et s’en excusa aussi. « Désolée, je me suis laissée submerger on dirait. » sourit-elle.

Pour certaines personnes, la curiosité avait quelque chose de malsain. Pour Violaine tout dépendait du type de curiosité et celle qui venait de l’envahir n’avait rien de mauvais, au contraire, elle portait sincèrement de l’intérêt à sa kinésithérapeute qui était toujours si agréable avec elle. Alors oui, elle avait osé poser la question sans vraiment savoir si c’était déplacé, mais la pointe de fierté qu’elle décela dans le regard de Tiziana la conforta dans l’idée qu’elle ne le prenait pas mal du tout. « Mon père et moi avons eu un accident de voiture lorsque j’avais 17 ans. Il s’en est tiré, mais pour ma part je suis restée dans le coma plusieurs semaines. A mon réveil, j’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête : j’avais perdu l’usage de mes jambes, ma cousine avait succombé à son diabète et mon petit copain de l’époque m’a larguée sous prétexte qu’un fauteuil roulant n’avait pas sa place dans un bal de promo. » Tandis que la jeune française écoutait le récit de son médecin – dont elle buvait presque les mots – elle continua de faire les exercices habituels de rééducation, ne pouvant dissimuler par moment une grimace de douleur lorsqu’elle pouvait sentir ses tendons tirer. « J’avais deux manières d’aborder la chose : déprime et lâcher prise ou accepter et me battre. Un an plus tard, je devenais médaillée d’or de tir à l’arc aux Jeux Paralympiques et deux après, je remarchais. Eh oui, vous n’êtes pas la seule à être sportive. » Un petit sourire étira les lèvres de Violaine qui continuait toujours ses mouvement par automatisme sans même regarder ce qu’elle faisait, le regard porté sur Tiziana. « C’est pour ça que j’ai choisi la kinésithérapie. C’est une grande partie de ma vie et ça me rapproche des patients, il n’y a rien de plus gratifiant. Je me souviendrais toujours du premier gamin à qui j’ai appris à remarcher : vous auriez vu l’étincelle dans ses yeux. Priceless. Pour moi, c’était encore plus poignant que d’assister aux premiers pas d’un enfant. Désolée, je me suis laissée submerger on dirait. » Son sourire toujours aux lèvre, l’étudiante l’avait écouté sans omettre un seul détail, captivée par son histoire et cette passion qu’elle éprouvait pour son métier. « Ne vous excusez pas, j’ai demandé et vous avez de quoi être fière. » Commença-t-elle. « Votre petit ami de l’époque était un crétin et je suis sincèrement désolée pour votre cousine. » Même si ça appartenait au passé et que ses condoléances n’allaient pas changer grand-chose, elle tenait sincèrement à le lui dire. Elle-même aurait pu perdre sa petite sœur si elle n’avait pas eu une greffe de cœur, elle comprenait un tant soit peu la douleur qui avait pu la toucher. « Du tir à l’arc, hein ? Impressionnant. » Déclara-t-elle après avoir ressenti le besoin de passer à quelque chose de plus joyeux que la perte d’un proche.

Emportée par son récit, Tiziana sembla se rendre compte qu’elle parlait trop et s’en excusa aussitôt, mais Violaine ne semblait pas lui en tenir rigueur. Bien au contraire, elle avait un sourire aux lèvres et semblait très intéressée par ce que sa kinésithérapeute lui racontait. L’italienne avait raconté cette histoire un million de fois, mais la passion qui l’animait lorsqu’elle parlait de son métier ne tarissait jamais. « Ne vous excusez pas, j’ai demandé et vous avez de quoi être fière. ». Tiziana lui sourit et, comme à chaque fois qu’elle était gênée par quelque chose, une fossette se creusa aux creux de ses joues. « Votre petit ami de l’époque était un crétin et je suis sincèrement désolée pour votre cousine. ». Si l’eurasienne ne put s’empêcher de pouffer de rire à la première phrase, elle devint bien plus sérieuse lorsqu’il fut question de sa cousine. « Merci. » dit-elle, le plus sincèrement du monde. « Oui, un vrai crétin. C’est marrant parce que je lui avais promis de venir lui botter les fesses, il est peut-être temps que je fasse un saut en Italie pour mettre ma menace à exécution. » s’amusa-t-elle. « Enfin, après ça j'ai développé une grande méfiance envers la gente masculine, je ne suis pas sûre d'arriver à me venger d'une quelconque manière et puis, ce n'est pas mon genre. ». Elle haussa les épaules et s'intéressa de nouveau à sa patiente. « Et vous ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir cheerleader ? C’est drôle, mais je ne vous ai jamais demandé quelle matière vous étudiez. » la questionna-t-elle.

Le petit rire qui échappa à son médecin et la petite fossette qui creusa sa joue fit sourire Violaine qui continuait bien sagement ses exercices quand bien même était-ce douloureux - mais au moins c'était là la preuve que son poignet travaillait correctement. Elle aurait aimé avoir une histoire aussi passionnante que celle de Tiziana à raconter elle aussi, quelque chose dont elle aurait pu être fière, mais hormis réussir brillamment ses études elle ne faisait rien d'exceptionnel. « Merci. » Un sourire d'autant plus désolé prit place sur les lèvres de la française. Elle connaissait que trop bien le sentiment de crainte de perdre un proche, cette impression que quelque chose d'invisible tentait d'arracher une partie de soi-même était bien plus que désagréable, c'était selon elle une torture. « Oui, un vrai crétin. C’est marrant parce que je lui avais promis de venir lui botter les fesses, il est peut-être temps que je fasse un saut en Italie pour mettre ma menace à exécution. » Un léger rire échappa à l'étudiante qui cessa enfin les mouvements de son poignet ayant désormais la sensation qu'il était en compote. « L'Italie ? Je rêve d'y aller, je suis une vraie fan de leur cuisine. » Déclara-t-elle sans cacher son enthousiasme, d'autant plus qu'elle était une grande gourmande. « Enfin, après ça j'ai développé une grande méfiance envers la gente masculine, je ne suis pas sûre d'arriver à me venger d'une quelconque manière et puis, ce n'est pas mon genre. » Cette fois, un soupire lui échappa. Ce n'était pas elle qui allait lui dire quoi que ce soit concernant les hommes. Depuis le départ d'Ethanaël, Violaine était tout bonnement incapable de faire confiance à un homme, mais la différence étant que pour elle c'était uniquement parce qu'elle ne parvenait pas à passer à autre chose. « Et vous ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir cheerleader ? C’est drôle, mais je ne vous ai jamais demandé quelle matière vous étudiez. » La jeune femme ôta une bonne fois pour toute le Reha Pro de son avant-bras et le tendit à Tiziana alors qu'elle posait son regard sur elle. « Ma bourse. Du moins ça m'a pas mal aidé, mais j'ai toujours aimé le sport de haut niveau. » Un petit sourire resta peint sur ses lèvres. Oui, Violaine adorait le sport et parfois même le danger en tête brûlée qu'elle était, le cheerleading mélangeait les deux. « Et je suis étudiante en anthropologie, je vise le doctorat pour m'assurer d'avoir une bonne place. » Et Violaine était prête à tout pour parvenir à ses fins quitte à ne plus dormir pendant plusieurs jours et à carburer à la caféine.

En général, Tiziana évitait soigneusement de parler de ses déboires sentimentaux, mais le fait est qu’elle commençait à s’extérioriser et à faire confiance en la gente masculine l’encourageait davantage à se libérer de cette méfiance qui l’empêchait d’avancer. Il était grand temps pour Tiziana de tourner la page. Elle ne pouvait pas éternellement rester profondément ancrée dans son célibat sous prétexte qu’un homme l’avait blessé ! L’eurasienne n’était pas la première victime mais n’en était pas non plus la première, sauf que d’autres femmes ne s’étaient pas laissées abattre. « L’Italie ? Je rêve d’y aller, je suis une vraie fan de leur cuisine. ». Une fois de plus, la kinésithérapeute éclata d’un rire franc. « C’est étrange, mais lorsque je dis être italienne, la nourriture et le football sont les premières sujets que l’on aborde. Enfin, je vous comprends, je suis moi-même une gourmande de nature. » précisa-t-elle, tout sourire avant de s’intéresser au parcours de la cheerleader. « Ma bourse. Du moins ça m’a pas mal aidé, mais j’ai toujours aimé le sport de haut niveau. Et je suis étudiante en anthropologie, je vise le doctorat pour avoir une bonne place. ». Tiziana afficha alors une moue admirative et lui fit signe d’arrêter son exercice pour prendre une pause bien méritée avant de passer au suivant. « Ambitieuse et déterminée, vous avez les qualités requises pour réussir dans vos projets, en tout cas, je vous le souhaite. » sourit-elle avant de repousser l’engin de torture. « On en a fini avec cet exercice, on va faire une petite pause pour ne pas trop malmené votre poignet : vous voulez quelque chose à boire en attendant ? » proposa-t-elle en massant le poignet de la jeune femme pour le détendre.

« C’est étrange, mais lorsque je dis être italienne, la nourriture et le football sont les premières sujets que l’on aborde. Enfin, je vous comprends, je suis moi-même une gourmande de nature. » Un petit rire s’échappa d’entre les lèvres de la jeune femme en même temps qu’elle baissait sa tête afin de cacher son sourire. Il était vrai que, le plus souvent, l’Italie était avant tout connue pour sa cuisine, le football mais aussi pour son histoire qui passionnait la jeune femme, ou tout du moins les civilisations qui avaient vécu dans le passé dans ce beau pays, après tout elle n’était pas étudiante en anthropologie pour rien. Violaine redressa la tête et posa à nouveau les yeux sur sa kinésithérapeute bien que son sourire ne quitta pas ses lèvres. « Je suppose que ça doit être un compliment pour les Italiens … enfin peut-être un peu moins concernant le football. » Une légère moue passa sur son visage. Étant sportive, elle avait tendance à lire toutes les informations sur les divers sports pratiqués juste afin de s’informer et comme bien des personnes elle avait eu un jugement concernant l’équipe de football italienne avant de finir par se dire que l’erreur était humaine. Aujourd’hui, que les footballeurs trichent ou non était bien le cadet de ses soucis, mais ce n’était pas forcément le cas pour tout le monde. « Ambitieuse et déterminée, vous avez les qualités requises pour réussir dans vos projets, en tout cas, je vous le souhaite. » Violaine opina du chef. Ses parents lui avaient toujours appris à ne jamais baisser les bras et à se battre pour obtenir ce qu’elle voulait – sans non plus blesser qui que ce soit – et la française s’accrochait malgré les moments difficiles. « On en a fini avec cet exercice, on va faire une petite pause pour ne pas trop malmené votre poignet : vous voulez quelque chose à boire en attendant ? » Le massage que lui fit Tiziana parvint à la détendre tout en étant légèrement douloureux, mais ce n’était qu’une question d’habitude. Son regard se posa sur les mains expertes de l’italienne avant qu’elle ne redresse la tête. « Je veux bien un café s’il vous plait, je n’ai pas eu ma dose quotidienne. » Avoua-t-elle dans une grimace. La caféine était sa faiblesse, sans ça Violaine était incapable de tenir toute une journée, voire tout simplement tenir la matinée.

« Je suppose que ça doit être un compliment pour les italiens… enfin peut-être un peu moins concernant le football. ». Tiziana était fière de ses origines mixtes. Physiquement, elle tenait plus du côté asiatique de sa mère que du côté italien de son père, mais son cœur appartenait à son pays natal pour y avoir passé la majeure partie de son enfance avec ses cousin(e)s. Alors non, elle n’était pas vexée du fait que l’on ne connaisse les Italiens que pour la nourriture. « Je le prends comme tel, en tout cas. Pour ce qui est du football, bien que j’aime le sport celui-ci ne m’attire pas spécialement, je trouve qu’il n’y a plus de respect entre les joueurs, de fairplay et c’est dommage... » dit-elle en grimaçant. Petit, elle avait regardé le football avec les hommes de la famille Paolucci parce que, bien souvent, Enzo, Alekseï et Charles regardaient aussi et elle ne supportait pas de rester loin d’eux, mais au fur et à mesure, son intérêt pour ce sport s’était évaporé. « Je veux bien un café s’il vous plait, je n’ai pas eu ma dose quotidienne. ». Tiziana esquissa d’un sourire et d’un signe de tête entendu, puis s’éloigna pour préparer un café pour Violaine et un cappucino pour elle. Elle revint quelques minutes plus tard, le plateau sur son bureau et prenant soin de reculer les dossiers au cas où. « Et vous ? D’après votre dossier vous êtes née à Bordeaux, c’est en France ça… Qu’est-ce qui vous amène à New York ? »