Assit dans sa voiture Daryl regardait l’endroit où il voulait aller, mais qu’il ne se voyait pas traverser. Il était en face de la demeure de Selina. C’était Noël et depuis qu’il avait apprit que Nolan était son fils, il voulait pouvoir faire partit de sa vie. Evidemment, il savait ce qu’il avait fait subir à Selina et elle pouvait le repousser, ce qu’il comprendrait parfaitement. Il n’irait pas contre sa volonté. D’ailleurs, il avait cherché à la contacter. Au téléphone, il lui avait demandé s’il pouvait passer pour offrir un cadeau de Noël à Nolan. Il avait sentit l’hésitation de la jeune femme et il avait explique qu’il voulait juste passer, rien de plus. Elle avait finit par accepter et il était là, avec un cadeau pour la mère et le fils. Oui, il était tout de même bien élevé et ne se voyait pas arriver les mains vides. Inspirant et expirant, il mit la main sur la poignée de sa portière, mais il secoua la tête. Pas maintenant. Fermant les yeux, il revit ce qui lui faisait le plus peur. Ce qu’il avait vécu à l’armée. Il ne pouvait pas revivre ça maintenant. Il avait quitté Selina à cause de ce qu’il avait vécu là-bas. Ouvrant les yeux, il soupira et attrapa les cadeaux. Sortant de sa voiture, il traversa la route et arriva devant la porte. Frappant, il attendit un peu, avant de voir Selina face à lui.

Joyeux Noël.

Il esquissa un sourire, très mal à l’aise. Mais, il devait le faire, il voulait le faire. Entrant quand elle l’y invita, il regarda autour de lui. Il se mit alors à sourire en voyant comment elle avait décoré sa maison. Ca lui rappela les Noëls qu’ils avaient eus ensemble. Il n’aimait pas particulièrement cette période. Ca lui rappelait trop le fait que sa sœur n’était plus de ce monde. Elle était décédée en plein pendant les périodes de fêtes de fin d’année, mais peu de personne le savait et Selina faisait partit de ces personnes. Mais quand ils étaient encore ensemble, elle le poussait à célébrer tout cela, même si ça faisait mal. Grâce à elle, il était parvenu à apprécier un peu les fêtes de fin d’année. Se retournant vers la jeune femme, il lui tendit les cadeaux.

Celui de droite pour toi et l’autre pour Nolan.

Ca n’était pas grand-chose il le savait, mais il voulait quand même marquer le coup. Seulement avant de pouvoir prendre la parole à nouveau, il fut secouer par quelqu’un venant de percuter ses jambes. Tournant la tête, il se mit à sourire en voyant Nolan collé à lui.

Salut toi.

Se retournant complètement vers le petit, il s’accroupit, se mettant à sa hauteur.

Le Père Noël est passé chez moi pour déposer deux cadeaux. Un pour ta maman et un pour toi.

Souriant toujours, le petit garçon sembla examiner les cadeaux que sa mère tenait et il hocha la tête avant de regarder à nouveau Daryl.

Sous sapin !

Le petit alla chercher les cadeaux des mains de sa mère, pour les donner à Daryl et qu’il aille les mettre de lui-même. Se redressant, il suivit le petit garçon qui lui ouvrait le chemin vers le fameux sapin. Les déposants là où Nolan le lui indiquait, il regarda le petit garçon qui semblait content et il fixa également Selina.

J’espère que le Père Noël ne se sera pas trompés dans les cadeaux.

Evidemment, il parlait de lui et ses choix. Pour le petit garçon un coffret spécial de Playmobil vétérinaire et zoo. Pour la jeune femme trois choses. Une tortue en peluche et le dernier livre en date sur les cupcakes. Le troisième est un livre sur le syndrôme post-traumatique. Ca n’était pas particulièrement glamour, mais il fallait qu’il sache. Il devait en parler avec elle, surtout maintenant qu’il voulait faire partie de la vie du petit garçon et que la jeune femme ne le découvre pas par quelqu’un d’autre que lui.

Vingt cinq décembre. Regardant ma montre, je vis qu'il était onze heure vingt. Inspirant une grande bouffée d'air, je finissais d'arroser le poulet que j'avais acheté plus tôt avant de le remettre au four. Dans une vingtaine de minutes, Daryl allait arriver pour le repas de Noël. Hier, je l'avais fêté avec Maxime et Avery, ma colocataire et son fils. Aujourd'hui, c'était au tour de Daryl de venir à notre table et, même si j'avais quelque peu hésité à l'inviter, j'avais fini par me faire à l'idée que ce premier noël serait le premier en famille. C'était le deuxième Noël de Nolan et, même s'il ne s'en souviendrait jamais, je voulais faire cet effort – surhumain – pour lui. Je voyais déjà l'ambiance qui allait régner dans le salon mais il fallait que je me détente, que je respire un bon coup et surtout, que je sois ouverte d'esprit. Le petit allait sûrement jouer avec l'anglais, vouloir lui montrer sa chambre et tout ce qui allait avec et je ne devrais pas piquer une crise. Nolan ne savait pas ce qu'il faisait et il n'allait pas préférer son père à moi ; il fallait que je me le rendre dans le pois-chiche qui me servait de cerveau. Laissant la bête cuire au four, je me tourna rapidement vers mon fils qui jouait dans sa chaise haute. Ôtant mon tablier, je l'attrapa rapidement et lui expliqua que j'allais le changer parce que le monsieur du zoo allait venir manger avec nous. Le petit garçon me regarda avec un large sourire et lança « totues maman ? » Posant un léger baiser sur son front, je lui répondis doucement « Non, il ne vient pas avec une tortue Nolan mais c'est le monsieur qui a donné à manger aux tortues. Tu as une bonne mémoire mon cœur ! » Depuis que le petit avait connu son père, il avait totalement changé. Il ne faisait plus de crises juste pour m'enquiquiner, il ne jouait plus au roi du silence et surtout, il gambadait partout ! En un rien de temps il avait appris à marcher à la perfection, chose plutôt étrange quand on voyait son parcours jusqu'ici. Mon fils était un vrai petit feignant ! Enlevant son body sale, j'enfilais un nouveau propre puis une chemise, un petit pantalon et une petite veste. J'avais acheté un petit costume pour l'occasion, pour qu'il montre à Daryl comme il était beau ! Entendant la sonnerie retentir, je posa Nolan sur le sol, épousseta ma robe et me dirigea vers l'entrée. Poignée de porte en mains, j'inspirai un grande bouffée d'air avant d'ouvrir, large sourire sur les lèvres ! « Joyeux noël à toi aussi Daryl ! » Je n'étais pas trois fois sûre que ce que je venais de dire était vraiment sincère. J'étais crispée comme pas possible, mal à l'aise et tout ce qui allait avec. Seulement, je tentais de me concentrer aussi bien que possible sur mon calme et mon sourire. Il n'était pas si forcé que cela en y pensant bien... Prenant les cadeaux qu'il me tendit, je parus étonnée. Je n'avais rien prévu pour lui, sauf un 'dessin' de Nolan et la petite activité que nous avions fait il n'y a pas très longtemps, ses formes de mains et de pieds en peinture. Rien de très original mais c'était tout ce que j'avais trouvé en quelques jours. « Oh, merci. Il ne fallait pas.. » Je savais que Daryl n'était pas un fan des fêtes de fin d'année et qu'il n'allait pas mal prendre le fait que ses cadeaux étaient 'simples'. Voyant Nolan arriver, je savais qu'il ferait distraction quelques minutes pour réussir à me reprendre. J'étais totalement décontenancée face à ces gestes. C'était trop pour moi. Il aurait du venir avec une baguette de pain et puis c'est tout... Tendant son cadeau à mon fils et le 'mien' à Daryl, je les regardais poser les paquets sous le sapin vide. Il ne restait plus qu'un cadeau ou deux pour Nolan puisqu'il avait tout eu (ou presque) la veille au soir. « J’espère que le Père Noël ne se sera pas trompés dans les cadeaux » Reprenant mes esprits, je lui fis un sourire avant de lui répondre simplement « Le père Noël ne se trompe jamais avec les cadeaux » Absolument jamais puisque, l'an dernier, Santa Claus m'avait apporté le plus beau bébé du monde avec un petit mois et demi d'avance. Souriant légèrement, je regarda Nolan avant de dire à ce dernier « Tu vas montrer les cadeaux que tu as eu hier soir par maman et tata Maxime ? » Le petit garçon me regarda en fronçant les sourcils. « Va avec Daryl dans ta chambre et montre lui ! » Il fallait tout lui dire à celui la. Souriant, je vis Nolan tendre sa main vers son père et se diriger en direction de sa chambre. J'allais profiter de ce moment pour vérifier le poulet et sortir les quelques toasts que j'avais fais pour l'occasion. Autant j'étais une très bonne pâtissière autant tout ce qui était salé n'était pas mon fort. Enfin, je ne faisais rien d'immangeable non plus ; il y a avait mieux, c'est tout.

Le moment était important. Daryl devait se reprendre et c’est ce qu’il fit. Une fois chez Selina, il offrit les cadeaux. Nolan voulut les mettre au pied du sapin et il accompagna le petit pour le faire. Jusque là, Selina semblait souriante et pour sa présence dans la maison. Espérant que les cadeaux plairaient, il esquissa un sourire aux propos de la jeune femme à ce sujet. Il savait que pour le petit ça devrait aller et pour la jeune femme aussi, mais le dernier livre risquait d’amener beaucoup de questions et même s’il n’y était pas préparé, il en avait parlé avec son psy qui lui avait dit qu’il devait en parler avec quelqu’un et Selina était la meilleure personne qui pouvait écouter et surtout comprendre. Seulement, il ne s’attendait pas non plus à un miracle. Il en parlerait et expliquerait pourquoi il n’avait pas voulu d’un enfant. Elle pouvait comprendre, mais pas forcément l’accepter. Mais au moins, elle saurait la véritable raison de sa décision il y a quelques années de cela. Entendant Selina parler à son fils, l’anglais sourit, amusé par le fait que la jeune femme doive dire clairement les choses. Attrapant la main du petit garçon, il la suivit jusque dans sa chambre. Une fois là-bas, il ouvrit sa veste et la déposa sur le lit du petit garçon, s’asseyant directement au sol. Ecoutant alors les explications, parfois approximatives du petit, il hochait la tête, très attentif. Amusé en le voyant très concentré sur sa tâche, Daryl attrapa un des jouets et le regarda, avant de proposer au petit garçon de jouer avec. Ce dernier accepta rapidement et ils s’amusèrent. Daryl se mit à faire les bruits qui allaient avec et ça sembla amuser Nolan qui se mit à rire et ils continuèrent tranquillement à jouer. L’anglais n’avait pas vu le temps passer et il fut surprit par Nolan qui prenait la parole.

Maman ! Joues avec nous ?

Tournant la tête vers la porte de la chambre, il vit Selina qui était là. Il ne l’avait pas entendu ou vu arriver. Du coup, il se décala, lui laissant une place. Mais peut-être que c’était l’heure de manger et que tout le repas était prêt. Il ne voulait rien imposer, il la laissa donc faire. Ils jouèrent un peu, s’amusant tout les trois. En tout cas Daryl le voyait ainsi. Quand la jeune femme expliqua qu’elle allait vérifier le repas, il la regarda partir et posa son attention sur le petit garçon.

On va l’aider ?

Le petit sembla pensif. Jouer ou aider ? Choix difficile et il opta pour jouer. Ca amusa forcément l’anglais. Ce dernier expliqua alors Nolan qu’il allait voir si sa maman n’avait pas besoin d’aide. Seulement le petit garçon ne le voulait pas. A peine debout, Daryl se retrouva avec Nolan collé à ses jambes, lui demandant de rester jouer. Du coup, il l’attrapa dans ses bras.

Je jouerai avec toi dès que j’aurai vu si ta maman a besoin d’aide.

Voyant la moue du petit garçon, il s’en amusa et le mit sur son épaule, la tête du petit dans son dos à lui. Marchant vers la cuisine, il entendait le petit rire et le sentait se débattre.

Tu as besoin d’un coup de main ?

Fixant la jeune femme, il ne sentit plus Nolan bouger, mais il lui demander sans arrêt de le poser par terre. Se tournant, il fronça les sourcils, avant de regarder à nouveau Selina.

J’avais cru entendre Nolan me parler.

C’est moi !

Amusé, il se mit à sourire, tentant de cacher son rire qui finalement arriva et il reprit le petit garçon dans ses bras.

Tu étais là ? Je ne t’avais pas vu.

Le petit le fusilla du regard, avant de lui demander de revenir au sol, sur ses deux pieds. Le faisant, le petit partit vers sa maman, pour se cacher dans ses jambes. Daryl, le regarda et le petit semblait cogiter pour savoir qu’elle vengeance serait la meilleure.

Adossée à la porte, je regardais Daryl et Nolan jouer ensemble sans faire un bruit. Je voulais profiter de ce moment, de ce que je voyais. Le petit avait l'air si heureux et Daryl était tout aussi heureux, jouant comme un vrai gamin. Je ne l'avais jamais vraiment vu comme cela. Pourquoi ? Je n'en savais trop rien... Il jouait souvent avec Sam à l'époque mais c'était un peu plus 'intellectuel' que des camions en plastiques mous et tout ce qui allait avec. À chaque tranche d'âge son jeu après tout. Je ne me souvenais même plus avec quoi je jouais à l'époque ; sûrement avec une seringue vide ou un préservatif usagé. Mon enfance me revenait en plein visage et je tentais de l'oublier en fermant les yeux et en pensant à autre chose. Il ne fallait pas que je m'effondre maintenant, non, pitié. « Maman ! Joues avec nous ? » Ouvrant les yeux, je m'efforça à sourire quelques secondes avant de mettre un pied dans la chambre et de me glisser à côté de Daryl qui venait de me laisser une place. Prenant Nolan dans les bras, je le posa sur mes genoux et commença à jouer avec les deux hommes. Tout cela était tellement étrange et agréable. Nous avions l'air d'une vraie jolie petite famille unie et cela me faisait un bien fou, personne ne pouvait comprendre, vraiment personne. Après un petit quart d'heure de jeu, j'entendis la sonnerie du four au loin et me leva rapidement. « J'y vais sinon on va manger carbonisé et ça sera dégueulasse » Je grimaça légèrement en entendant le mot que je venais de prononcer et partie tout aussi rapidement. Je ne voulais pas que mon repas soit infâme. Avec tout le temps que j'avais passé à tout préparer, je serais déçue et pas qu'un peu. Sortant la viande du four, je coupa légèrement pour voir la cuisson. On y était presque et rien n'était brûlé, du moins pas encore. Arrosant à nouveau la viande blanche, je chantonnais légèrement. Voyant Daryl arriver, je sursauta légèrement et fis les gros yeux lorsque je le vis porter Nolan en sac à patates. En temps normal, j'aurai sûrement hurlé mais là, je ne pouvais rien dire. Ma petite crevette semblait s'amuser et c'était l'important. Sans compter qu'aujourd'hui était un jour tout particulier ; c'était noël ! « Tu as besoin d’un coup de main ? » Souriant, je lui fis un petit 'non' de la tête avant de renfiler mes gants et de dire « Ne tue pas Nolan c'est tout ce que je demande » Un léger rire s'échappa de mes lèvres alors que je remettais la bête au four. Je savais très bien que Daryl n'allait pas le lâcher et que, si jamais il lui arrivait malheur, il saurait géré la crise bien plus que moi. « J’avais cru entendre Nolan me parler. » Je me mis légèrement à rire et entra rapidement dans son jeu. « Ah bon ? Je n'ai rien entendu pourtant, c'est étrange quand même » Je fis un clin d'oeil à mon ancien petit ami avant d'entendre la crevette se manifester. Le voyant dans les bras de Daryl puis sur le sol, je souris en le voyant se cacher derrière moi. Maman is always the best. Sourire sur les lèvres j'attrapais Nolan et lui déposa un sourire sur le front. Ouvrant le frigo, j'attrapais quelques petits plats et dis « Finalement j'aurai bien besoin d'un peu d'aide... tu peux prendre les deux plateaux là et la bouteille de crémant s'il te plait ? » Pas de fête sans alcool ahah. Posant le plat de saumon sur la table, je m'attela à mettre Nolan dans sa chaise haut et me plaça face à Daryl qui venait d'emmener le plat d'apéro et de foie gras. Laissant l'anglais ouvrir la bouteille, je me dépêcha de prendre le biberon de Nolan et de prendre de la crème de cassis pour colorer nos boissons. Verre plein, je le leva et dis « Ca me fait plaisir que tu sois là Daryl, vraiment. Joyeux Noël »Je lui fis un léger sourire avant de passer ma main dans la petite touffe blonde du petit Nolan. Il leva son biberon et dit « Tchin !! » Claquant légèrement mon verre contre celui du bambin, je le vis tendre son bibi vers Daryl. J'arborais un léger sourire, joyeux et heureux. Dieu que j'aimais cette image...

Jouer avec ce petit garçon qui était son fils n’avait pas de prix. Mais, il était aussi content que Selina accepte d’être en sa présence. Il savait qu’il avait eut des paroles horribles envers elle et il les regrettait. Seulement, il ne savait pas comment faire, pour se faire pardonner. Il était amoureux de la jeune femme, malheureusement il se disait qu’elle avait dû tirer un trait sur lui. Après tout ce qui s’était passé, il pouvait le comprendre. Seulement, il avait envie de savoir s’il avait encore une chance avec elle ou s’il avait tout fichu en l’air. C’était aussi pour cela qu’il avait acheté ce livre qu’elle découvrirait dans les cadeaux de Noël. Mais il espérait surtout que ça ne lui ferait pas peur. Il appréhendait vraiment, alors quand la jeune femme alla s’occuper de la cuisine, il en profita avec Nolan. Avant de finalement, l’amener sur son épaule, jusque dans la cuisine, proposant son aide à la maîtresse de maison. Proposant soin aide, il sourit à ses propos. Il ne ferait pas de mal au petit garçon. D’ailleurs, ce dernier se faisait entendre, voulant descendre de l’épaule de l’anglais. Mais, il fut content que la jeune femme prenne son partit, pour embêter le petit garçon. Amusé, il finit par le poser au sol et le voir courir directement vers sa mère. Il l’avait bien eut et le petit semblait chercher une vengeance. Les laissant profiter, il l’écouta parler et il hocha la tête. Attrapant les deux plats, il les sortit du frigo, ainsi que la bouteille. Débouchant cette dernière, Daryl faisait attention, avant d’aller à table. Nolan semblait très à l’aise et avait tout ce qu’il lui fallait. Alors, une fois à table, il prit place et regarda la jeune femme. Il allait lui répondre, quand Nolan en décida autrement. Amusé, il leva son verre et le fit cogner contre celui du petit garçon.

Tchin.

Souriant, il regarda la jeune femme et fit de même avec leurs verres. Buvant une gorgée, il posa le verre sur la table et regarda le petit garçon qui semblait heureux comme tout, puis, il fixa la jeune blonde.

Les photos faites au zoo étaient bien ?

Il l’espérait parce que la jeune femme semblait contente de prendre des photos là-bas. Commençant à manger, ils discutèrent de choses plutôt banales. Leurs emplois, leurs familles et Daryl fut content que Selina demande des nouvelles de Sam. Ce dernier se portait bien et depuis quelques temps, il avait un boulot, comme assistant. Il le voyait souvent fatigué, mais il savait qu’il tenait le bon bout et qu’il s’en sortait haut la main, sinon il n’aurait plus ce travail depuis longtemps. Le repas se passait bien et Daryl était content de pouvoir être là. Nolan participait aussi à la conversation, parlant des cadeaux qu’il avait eu avec le Père Noël que l’anglais avait pû voir dans sa chambre et de ce que sa mère avait eut aussi avec le Père Noël. Daryl explique à son tour ce qu’il avait eut et le temps passa plus vite qu’il ne l’aurait voulu. En effet, le repas prenait fin et Nolan était au pied du sapin, demandant aux deux adultes de venir avec lui, laissant ainsi la vaisselle de côté pour l’instant. Mais l’anglais savait aussi que le petit devrait aller faire une sieste, du coup, il se tourna vers Selina.

On ouvre les cadeaux maintenant, ou il vaut mieux qu’on attende qu’il aille faire la sieste ?

Il ne voulait pas dérégler le petit garçon et s’imposer. Du coup, il suivit simplement les instructions de la jeune femme, espérant que les cadeaux plairaient.

Voir Daryl et Nolan jouer ensemble me faisait beaucoup de bien. Je ne savais pas comment le petit garçon d'un an arrivait à être aussi calme et sociable. Il n'avait pourtant pas l'habitude d'être entouré de personnes et encore moins d'adultes. Pour tout dire, je ne sortais pas beaucoup, je ne faisais pas grand chose à part travailler et élever le petit qui passait beaucoup de temps à la maison avec Maxime ou chez son parrain Anjel. À part eux deux, il ne voyait pas grand monde, ce qui était quelque chose de plutôt mauvais je le savais bien. Je ne voulais pas élever un petit sauvage et la façon dont il agissait avec Daryl me montrait qu'il était loin d'être un animal. À moins qu'il comprenne que l'anglais était son père... Il ne pouvait pas comprendre cela aussi rapidement et je doutais franchement qu'il se souvienne de nos conversations avec Sam au sujet de l'anglais. C'était tout bonnement impossible et je tentais de me le rentrer dans le crâne. Nolan était juste un amour, voilà tout. « Les photos faites au zoo étaient bien ? » Le regardant, je souris légèrement. Oui elles étaient bien, j'avais juste l'air d'une prostituée dans une combinaison en latex mais à part ça, tout allait bien. Je lui avais déjà fait la remarque au moment même de la photo alors autant éviter d'en rajouter un couche. « Oui elles sont très bien. Je ne les ai pas encore développé mais elles sont très jolies » Nolan acquiesça rapidement peu de temps après avoir fini ma phrase. Depuis qu'il avait été au zoo, le petit garçon ne faisait que de me réclamer une tortue comme animal de compagnie, chose qui commençait légèrement à me courir sur le système. C'est bien mignon une tortue mais ça sert à rien en fait... Enfin, un chien était une trop grosse responsabilité et je ne pouvais pas imposer cela à ma colocataire ni à son fils, bien que le petit serait sûrement ravi d'avoir un animal de compagnie. Le dîner passa plus rapidement, ce qui me fit chaud au cœur. J'avais enfin l'impression de participer à tout cela, de m'intégrer à cette situation plutôt étrange. Passer noël avec son ex petit ami n'était vraiment pas donné à tout le monde mais j'appréciais le geste, vraiment. J'étais souriante et heureuse en la compagnie de l'anglais, j'avais l'impression de faire un retour plusieurs années en avance et cela était plus qu'agréable pour moi. Sortant Nolan de sa chaise haute, je le regarda se diriger vers le sapin et siffla légèrement en le voyant s'approcher dangereusement du sapin. Il se tourna, me regarda et se laissa tomber sur sa couche qui devait être plus ou moins bien remplie. Sentant le regard de mon ex petit ami sur moi, je tourna la tête et haussa les épaules « Il risque de manger les épines du sapin. Il avale tout ce qu'il a sous la main, c'est un vrai glouton ! » Et pas qu'un peu. Nous avions passé quelques longues heures à l'hôpital l'autre soir à cause de cette fichue manie d'avaler tout ce qu'il avait sous la main. Alors que j'empilais les assiettes, j'entendais Nolan nous demander de venir près de lui. Il s'était remis debout et se dirigeait dangereusement des cadeaux de noël. Ce gosse était un pourri gâté et je me demandais bien ce que Daryl lui avait acheté. J'étais curieuse, une vraie nana ! « On ouvre les cadeaux maintenant, ou il vaut mieux qu’on attende qu’il aille faire la sieste ? » Levant les yeux vers l'horloge, je grimaça légèrement. Il avait déjà passé l'heure de la sieste de vingt minutes mais ce n'était pas grave. « On va ouvrir ça et il va aller dormir sinon ce soir il sera insupportable » Nolan sans sa sieste égal à un Nolan insupportable. Attrapant le paquet dans le buffet, je me posa sur le canapé, à quelques petits mètres du sapin. Nolan était bien capable d'ouvrir ses cadeaux tout seul avec ses petits mains. Il ne lui fallut pas plus de trente seconde pour envoyer valser des dizaines de petits bouts de papier à travers la pièce et d'être émerveillé devan son cadeau. Attrapant la boite, je fis « Wouuuaw ! Tu vas pouvoir faire le même travail que Daryl sans te faire croquer par un crocodile ! Trop la classe » Trop la classe et bien moins dangereux. Alors que Nolan venait déposer un bisous sur la joue de son père, il attrapa la boite de mes mains et la secoua frénétiquement. « Doucement, tu vas tout casser bébé » Et ça, c'était peu dire. Posant la boite au sol, Nolan ronchonna et se jeta sur moi, pleurnichant à moitié. Je leva les yeux au ciel et le laissa ronchonner. « Je ne savais pas du tout quoi te prendre alors on a fait un petit truc rien que pour toi avec Nolan » Je lui tendis son paquet avant de soulever Nolan et de lui mettre mon paquet sur les genoux qu'il l'ouvre et se taise cinq minutes. Une peluche tortue – que m'avait déjà piqué Nolan – et deux livres : un sur les cupcakes et un sur les traumatismes. J'arquais un sourcil et dis « Merci beaucoup, c'est très gentil » Je souris à l'anglais qui faisait face à son super 'dessin'. Bon maintenant, Nolan au lit qu'on discute de ce dernier livre que me laissait vraiment sceptique... Je n'étais pas folle, pas atteinte de traumatisme ; quoi que... Avec tout ce que j'avais vécu au Mexique, on était sûre de rien...

Si les photos étaient réussies, il était content. Il n’était pas toujours doué avec les nouvelles technologies, du coup il n’était jamais sûr de réussir. Même si faire une photo n’était plus aussi difficile qu’avant, il ne connaissait pas toutes les options que contenait un appareil photo. Le repas passa rapidement et il fut l’heure d’aller ouvrir les cadeaux. Nolan lui filait comme une flèche vers le sapin, chose qui fut coupé par Selina. Surprit, il regarda la jeune femme et hocha la tête à ses propos.

Il doit tenir ça de toi. Je sais manger en quantité raisonnable.

Souriant, il se rendit compte que ce qu’il venait de dire était sans doute très mal venu et il se sentit mal à l’aise. Se tournant, il se racla la gorge, essayant de se remettre de ce qu’il venait de dire. Il se rendit compte de l’heure et du coup, il proposa d’attendre pour ouvrir les paquets. Peut-être qu’il valait mieux que Nolan aille d’abord faire sa sieste. Mais selon la jeune femme ils pouvaient commencer avec les cadeaux. Du coup, il les laissa prendre place et il en fit autant, espérant que ça allait leur plaire. Amusé par les propos tenus par la jeune femme sur le cadeau, il sourit. Le petit semblait avoir envie de jouer avec ou plutôt il secoua le tout et Selina lui demanda de faire attention. Ca n’était apparemment pas ce qu’il voulait entendre au vu des pleurs, mais il ne dit rien. Ecoutant alors plutôt la jeune femme. Attrapant le paquet, il l’ouvrit. Il regarda du coin de l’œil la jeune femme ouvrir le sien. Mais surtout, il sourit en voyant le dessin.

Merci beaucoup pour le dessin. Il est magnifique.

Gardant son sourire, il le posa sur ses genoux, avant de voir Selina se lever pour aller mettre le petit au lit. Du coup, il fit un bisou au petit garçon, laissant la jeune femme aller le coucher. Attrapant le livre sur les traumatismes, il soupira. Il sentait son cœur s’emballer et il fallait qu’il se calme. Inspirant et expirant doucement, il entendit un bruit et vit la jeune femme revenir. Posant le livre, il reprit le dessin et le posa sur la table du salon qui était à côté.

Le livre sur les cupcakes c’était un cadeau plutôt facile, mais j’espère que tu ne l’as pas.

Si c’était le cas, il irait acheter autre chose. Il se disait qu’elle devait un tas de livres à ce sujet, mais il devait avouer qu’il ne savait pas quoi lui prendre d’autre. Ca faisait un long moment qu’ils ne s’étaient pas vus, du coup ça n’était pas évident de connaître ses goûts.

Pour l’autre livre, ça me concerne.

Se passant une main sur la nuque, il chercha comment expliquer les choses, avant de fixer la jeune femme.

Quand tu m’as dis que tu étais enceinte, j’ai pris peur. Non pas sur le fait de devenir père, mais sur moi. Tu sais que j’ai été à l’armée. Je suis un soldat et je le serai toujours. Seulement, tu ne sais pas ce que j’ai vécu là-bas et ce qui fait que je ne voulais pas de notre fils.

C’était un peu confus, il le savait parfaitement. Du coup, il attrapa le livre et chercha une page, mettant en évidence des problèmes psychologiques dû à un fort traumatisme. Se levant, il s’installa sur le canapé à côté de Selina.

Voilà ce qui m’arrive depuis que je suis revenu d’Afghanistan.

Il était comme le décrivait le livre. Colérique, violent, renfermé, solitaire. Il savait qu’il était dangereux pour lui-même et pour les autres, du coup il se mettait à dos les gens à qui il tenait et essayait de vivre sa vie, seul, loin de tous. Il savait que la jeune femme pouvait le comprendre, mais que ça n’excusait pas son comportement passé.

« Il doit tenir ça de toi. Je sais manger en quantité raisonnable » Regardant Daryl, je fis une mine presque choquée. Qu'est-ce que ça voulait dire ça ? Que je mangeais tout et n'importe quoi ? Certes, j'aimais bien la nourriture mais il y avait des limites... Enfin, je ne prenais pas cela personnellement, il m'en faut plus pour me vexer. « Arrête avec cette tête ! Tu sais bien qu'il m'en faut plus pour me vexer » Daryl semblait mal à l'aise, vraiment très mal à l'aise et ce n'était pas du tout ce que je voulais. Il devait se sentir bien, comme 'chez lui' pour que cette situation ne devienne pas plus étrange qu'elle ne l'était déjà. Autant le dire, inviter le père de son fils chez soi pour fêter les fêtes de fin d'année n'avait pas été l'idée du siècle mais pourtant... Je me sentais presque bien avec Daryl et c'était l'important. Nolan, quant à lui, pétait le feu et c'était très agréable. Le petit ne se rendait pas compte de ce qu'il se passait ici, mais alors pas du tout. Du haut de ses treize mois, il ne comprenait pas la tension que l'on pouvait sentir dans la pièce, il ne comprenait pas pourquoi Daryl était mal à l'aise et c'était peut être mieux ainsi. À son âge, il était encore innocent et cette innocence me manquait tellement... Une fois au lit, je revins rapidement pour Daryl. J'étais contente que son 'cadeau' lui ait plu mais j'attendais surtout plus d'explication sur le mien. Après tout, le livre sur les cupcake était assez clair mais celui sur les traumatismes me laissait perplexe. Était-ce sa façon de me dire que j'étais complètement folle et que je devais me faire soigner pour ne pas blesser Nolan ? J'étais vraiment sceptique et j'attendais plus d'explications de la part de mon ex petit ami, explications qui ne mirent pas longtemps à arriver. « Le livre sur les cupcakes c’était un cadeau plutôt facile, mais j’espère que tu ne l’as pas. Pour l’autre livre, ça me concerne. Quand tu m’as dis que tu étais enceinte, j’ai pris peur. Non pas sur le fait de devenir père, mais sur moi. Tu sais que j’ai été à l’armée. Je suis un soldat et je le serai toujours. Seulement, tu ne sais pas ce que j’ai vécu là-bas et ce qui fait que je ne voulais pas de notre fils » Le regardant, je sentais qu'il était mal, mal à l'aise. J'arquai un sourcil en l'écoutant. Je ne voyais vraiment pas où il voulait en venir. Seulement, je ne me voyais pas l'interrompre alors qu'il était entrain d'ouvrir son cœur, de me laisser entrer dans son intimité, chose qu'il n'avait pas fait pendant nos années de vie en communauté. Le voyant chercher dans le livre, je croisa les jambes délicatement. Mais qu'est-ce qui était entrain de se passer ici ?! « Voilà ce qui m’arrive depuis que je suis revenu d’Afghanistan » Glissant les yeux sur le livre, je posa une main dessus et lu très rapidement la page. Certains mots ressortaient plus que d'autres, comme pour me montrer l'horreur qu'il traversait. Voilà que je comprenais mieux ce qu'il se passait. Il avait des sautes d'humeur, il se croyait toujours en Afghanistan la nuit et cela pouvait être dangereux pour autrui. Je déglutis difficilement avant de prendre sa main dans la mienne. Je m'en voulais presque de ne pas avoir cherché plus loin à l'époque. « Tu aurais pu m'en parler avant Daryl... Il ne m'ait jamais rien arrivé, il n'ait jamais rien arrivé à Sam alors pourquoi tu as pensé que tu ferais du mal à Nolan ? » C'était des reproches sans en être réellement. Il n'avait jamais fait de mal à personnes alors pourquoi maintenant ? « Je lirais tout ça plus tard, au calme, mais... Tu aurais du m'en parler... J'aurais compris... Tu ne crois pas que, moi aussi, j'ai quelques troubles post-traumatiques ? » La nuit, j'étais une vraie mauviette, je dormais toujours cachée sous mes draps pour que personne ne me trouve et j'allumais toutes les lumières dès que Nolan pleurait. Impossible de marcher dans le noir, dans l'inconnu, j'avais trop peur de ce qui pouvait arriver.

Dire de telles choses, il l’avait fait par le passé, pour embêter la jeune femme. A l’époque, il pouvait le faire, mais plus aujourd’hui. Ils n’étaient plus un couple. Seulement, il aurait bien aimé que ça soit le cas. Il avait fait marche arrière trop souvent, trop longtemps. Il devait faire face à sa vie actuelle et à qui il est aujourd’hui. Du coup, il laissa la jeune femme s’occuper de leur fils. Il était temps qu’il aille au lit et de son côté, il chercha la meilleure façon d’expliquer à la jeune femme pourquoi il avait fait marche arrière la dernière fois qu’ils étaient vus. Avoir offert le livre permettrait à la blondinette de pouvoir mieux comprendre. Il préférait d’ailleurs qu’elle lise parce qu’il ne savait pas comment s’expliquer, sans s’emmêler les pinceaux. Quand la jeune femme revint, il essaya d’être le plus clair possible. Il lui montra même une page en particulier du livre et il la laissa assimiler les informations à son rythme. Sentant la main de la jeune femme venir dans la sienne, il fut surprit. Il avait pensé qu’elle ne voudrait lus le voir où qu’elle aurait peur de lui désormais. Surprit, il la regarda et fut très à l’écoute de ce qu’elle disait. Il fronça les sourcils à ce qu’elle disait.

Si, sans doute, mais c’est différent.

Comment lui expliquer ce qu’il avait déjà fait à autrui ?

Je n’ai jamais levé la main sur toi et si ça avait été le cas, je ne me le serais jamais pardonné. Mais j’ai déjà levé la main sur Sam.

Son neveu n’en avait jamais parlé à personne. Enfin, c’était ce qu’il lui avait dit en tout cas.

Je m’étais énervé et je l’ai frappé, il s’est défendu et on a finit dans un sale état.

Il se souvenait encore de ce moment douloureux. Mais le pire était que son énervement était venu d’une broutille et qu’il n’aurait jamais dû s’énerver.

Ca n’est arrivé qu’une seule fois, mais c’était une fois de trop. Je suis une thérapie depuis de nombreuses années maintenant. Mais, avoir un enfant m’a fait peur. J’ai préféré te blesser et t’éloigner.

Fronçant les sourcils, il soupira. Il savait que son comportement avait été égoïste, mais il avait vraiment eu peur de faire du mal à la jeune femme et à leur enfant.

J’aurai dû t’en parler, je le sais. Seulement, je pensais que ça t’aurait fait fuir. Qui voudrait d’un homme qui peut vous frapper et devenir violent à tout instant ?

Haussant les épaules, il voyait les choses ainsi. Malheureusement, ça voulait dire avoir perdu des années loin de la femme dont il est toujours amoureux.

Si on m'avait dit que ce Noël se changerait en révélation sur le canapé, je n'y aurai jamais cru. Tout ce que Daryl était entrain de me dire me surprenait et pas qu'un peu. J'étais sur le cul, c'était le cas de le dire. J'étais perdue dans mes pensées. Jamais je ne l'avais vu comme quelqu'un de dangereux, comme quelqu'un qui allait, pouvait, me faire du mal. Si je m'étais sentie menacée, j'aurai sûrement pris la poudre d'escampette en deux temps trois mouvements. Seulement aujourd'hui, j'avais grandi, j'avais mûri plus que n'importe qui, devant affronter ma propre maladie qui reprenait le dessus, petit à petit. J'avais un fils qui bouffait toute mon énergie et de le savoir au lit me rassurait. Nous allions enfin pouvoir parler de tout ce qu'il avait vécu, seul. J'aurai du cherché à en savoir plus, cherché à apprendre plus sur lui, à m'intéresser à lui, tout simplement. Quelle idiotie avais-je fait en le laissant seul, pensant que tout ce qu'il avait vécu sur le terrain ne l'avait pas touché. J'étais une gamine à l'époque mais aujourd'hui, c'était différent. « Je m’étais énervé et je l’ai frappé, il s’est défendu et on a finit dans un sale état » Je le regarda sans changer de visage. Je n'avais pas peur, absolument pas. Je m'en voulais juste de ne jamais avoir rien vu. Je voyais Sam assez souvent et je n'avais jamais vu un seul bleu sur son visage sinon je me serais inquiétée et plutôt fortement. Depuis que je le connaissais, nous avons toujours été plutôt proches tous les deux. J'étais comme une grande sœur pour lui, tout en étant une figure maternelle. Le pauvre avait perdu ses parents et il avait été trimbalé à l'autre bout de l'océan avec son oncle. Autant moins j'aurai rêvé de voir ma mère mourir autant pour lui, c'était tout autre chose... aussi étrange que cela pouvait sembler, je le comprenais. Je comprenais son raisonnement, cette envie de m'éloigner pour être sûre de ne faire de mal à personne... Seulement, le mal avait été fait et nous ne pouvions plus rien y faire. J'étais une femme blessée, une femme distante depuis son départ. Je me méfiais de tout et de tout le monde, chose qui n'était pas agréable, je devais bien le concevoir. « J’aurai dû t’en parler, je le sais. Seulement, je pensais que ça t’aurait fait fuir. Qui voudrait d’un homme qui peut vous frapper et devenir violent à tout instant ? » Un léger frisson parcourut mon échine. Moi peut être ? Il y avait une chance sur dix qu'il recommence et il ne semblait l'avoir jamais fait en plus d'un an, ce n'était pas rien... « Tu n'as jamais rien fait à Sam, enfin tu n'a pas levé la main une seconde fois... Tu aurais juste du m'expliquer... C'est tout ce que je demandais à l'époque. Peut être que si tu m'avais expliqué la situation, j'aurai avorté pour ne rien risquer mais franchement Daryl... Se cacher et mentir ne changera rien ! Je t'ai tout avoué sur mon enfance au Mexique. J'étais plus que vulnérable quand tu m'as trouvé... J'aurai été la dernière personne à te juger » lançais-je, calmement comme jamais. Je n'aurai jamais pu lui en vouloir, le juger. Justement, cette peur aurait été une preuve d'amour indéfinie ; preuve qu'il n'avait pas peur de me faire confiance. Lâchant sa main, je me pencha légèrement vers lui et le serra dans mes bras. « Tu m'as sorti de la merde Daryl, j'aurai été là pour toi » On ne laisse pas quelqu'un qu'on aime, ça, c'est clair.

Dire la vérité, voilà un grand pas que faisait Daryl aujourd’hui. Son psy le lui disait depuis des années. Seulement, il n’en avait pas eu le courage. Mais en voyant Selina à nouveau et leur fils, ça lui donnait l’envie de reprendre une histoire avec elle et d’apprendre à connaître leur fils. Il devait être franc avec la jeune femme, mais il n’était pas certain de savoir comment s’y prendre. Il avait acheté ce livre pour être plus clair. Apparemment c’était le cas, parce qu’elle comprenait. Quand elle parla de Sam, il hocha la tête négativement. Non, il ne l’avait pas touché une seconde fois. La première fois avait déjà été de trop. Sam était adolescent et heureusement qu’il avait pû se défendre. Mais, ils avaient finit avec pas mal de bleus. Instantanément Daryl s’en était voulu. Il avait été horrifié de ce qu’il avait fait. Son pire cauchemar venait de prendre vie. Il avait fait du mal à une personne qu’il aimait. Sam lui avait dit qu’il allait bien et que ça n’était rien, mais l’anglais lui s’en était voulu et il s’en voulait encore. Alors, lever la main sur Selina et Nolan était quelque chose dont il avait véritablement peur. Se retrouvant finalement dans les bras de la jeune femme, il resta plus que surprit. Les bras le long du corps, il ne savait pas quoi faire. Fermant les yeux, il soupira doucement. Elle n’avait pas peur de lui et s’était bon de le sentir. Alors, il se laissa aller et il entoura la jeune femme, doucement, dans ses bras.

Je suis désolé.

Avec tout ce qu’elle venait de lui dire, il était désolé de ne pas lui en avoir parlé avant. Ouvrant les yeux, il soupira doucement.

Avec le recul, j’aurai dû t’en parler. Seulement, aujourd’hui on a un fils, alors je me dis que ça n’est pas plus mal de ne pas t’avoir parlé à l’époque.

Il savait que c’était sans doute égoïste. Se reculant de l’étreinte de la jeune femme, il la fixa avec attention. Il ne savait pas si elle accepterait un jour de lui laisser une nouvelle chance, mais il l’espérait vraiment. En tout cas, pour l’instant, autant y aller doucement. Il valait mieux prendre le temps de se retrouver. Il garderait son envie de retenter quelque chose avec elle pour plus tard. Il fallait qu’il apprenne à connaître son fils et réapprenne à connaître la jeune femme. Maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, il ne comptait plus la laisser partir. Souriant, il continua de regarder la jeune femme, avant de prendre le livre sur les cupcakes et de lui demander si elle ne voudrait pas un jour lui montrer comment elle les fabrique. Daryl n’était pas un estomac sur patte, mais il aime beaucoup manger. Alors, la conversation fut déjà beaucoup plus légère et se fut plus agréable pour le jeune homme.