Un petit attroupement s'était formé dans Central Park depuis quelques minutes déjà et pour cause, une troupe de danseurs de rue y donnait un show. Le temps s'y prêtait d'ailleurs puisqu'il faisait assez beau, ni trop chaud, ni trop froid, bref, un temps vraiment agréable. Ainsi, depuis un petit moment, les gens – essentiellement des passants interpellés par la musique – s'étaient attroupés autour des danseurs qui étaient désormais en pleine représentation. Comme il m'arrivait souvent de le faire, je m'étais, encore aujourd'hui, rendue à Central Park, non pas pour m'y balader mais bien afin d'assister à leur show de rue. J'appréciais énormément ces jeunes danseurs, très talentueux, et j'essayais d'aller les voir autant que possible, en fonction bien sûr, de mon emploi du temps. Heureusement, je parvenais à les voir régulièrement en m'organisant un peu. Et je commençais d'ailleurs à être connue d'eux, puisqu'à force de me voir si régulièrement, ils me reconnaissaient. Petit à petit, j'avais appris à les connaître, discutant parfois avec eux. Et j'appréciais cette complicité naissante entre eux. J'étais sans doute une des rares « fans » à les suivre autant, essayant d'assister à un maximum de spectacles. Le show touchait à sa fin, sous les applaudissements de la foule. Encore une fois, ils avaient visiblement eu pas mal de succès. Le public avait l'air conquis et ne tarissait pas d'éloges à l'égard de cette troupe. J'étais vraiment ravie pour eux, même si j'estimais qu'il méritaient d'être davantage connus, d'avoir encore plus de succès. Mais ce n'était sans doute qu'une question de temps. Du moins, je l'espérais pour eux. Mais il n'y avait pas de raisons pour qu'ils n'y parviennent pas. Ils étaient déjà bien partis. Tandis que la foule se dispersait, je restais sur place, finissant par me rapprocher des danseurs en rangeant mon appareil photo dans mon sac. Encore une fois, je n'avais pas résisté à l'envie de faire des photos. Et puis, le contexte s'y prêtait. Alors, évidemment, je repartais avec un bon nombre de clichés d'eux. Après quelques regards et sourires complices échangés avec certains danseurs, j’apercevais Juan Domingo, le leader de la troupe. J'hésitais cependant à y aller, craignant de le déranger. Alors qu'il se tournait vers moi, croisant par la même occasion mon regard, je finis par me décider à aller vers lui, légèrement hésitante, un grand sourire au bout des lèvres.

Il m'était toujours très agréable de constater le bonheur que prenait certains artistes à se donner à fond dans leur art. Et pour avoir vu plusieurs spectacles de danse, en salle ou dans la rue, il était clair que ce n'était pas tous les artistes qui prenaient autant de plaisir que la troupe de danseurs qui performaient devant nous. Et ce plaisir qu'ils prenaient à danser, ils le transmettaient à leur public. Et pour moi, cela fait partie des forces d'un artistes. Je ne me lassais donc jamais de les voir danser, me laissant à chaque fois surprendre et appréciant les nouveautés intégrées au show. Je me laissais emporter, ne voyant – encore une fois – pas passer le show. C'était bien trop court. Je fus ramenée à la réalité par les applaudissements des gens, auxquels je me joignis aussitôt. Puis, petit à petit, la foule disparût. Les danseurs quant à eux se félicitaient mutuellement. Comme une grande famille. Là encore transparaissait leur joie de faire découvrir leur passion au public et la complicité qui les liait. Alors que je devais être une des seules spectatrices encore présente, tandis que le show était terminé depuis quelques minutes désormais, je m'avançais doucement vers eux. Plus précisément en direction du leader de la troupe. « Hey mais qui voilà !» Le sourire que j'affichais déjà depuis quelques secondes s'élargit tandis que le jeune homme s'avançait vers moi. Il m'avait visiblement reconnu, ce qui me surprenait toujours, malgré le nombre de fois où c'était le cas à la suite d'un show. « Et oui, toujours fidèle au poste ! » répondis-je en souriant. « Comment vas-tu Lindsay ? Mais avant tout, dis-moi ce que tu as pensé du show ! » Avec le nombre de personnes qu'il devait voir tous les jours, à chaque show, j'étais surprise et touchée qu'il se souvienne aussi bien de moi. Après tout, je n'étais qu'une « fan » parmi tant d'autres, sans importance pour eux. « Ça va, merci, et.. toi ? » Je m'efforçais de le tutoyer. Lui, comme tous les autres danseurs. Après tout, ils étaient tous assez jeunes et je doute qu'ils soient très à cheval sur les personnes de politesse. Et puis, je commençais à avoir l'habitude de les voir, d'échanger quelques mots avec eux alors naturellement, le tutoiement paraissait plus adapté. « Le show était top, vous avez assuré, comme d'habitude ! J'ai bien aimé les nouveautés rajoutées depuis la semaine dernière ! » répondis-je en souriant. Je trouvais leur show toujours meilleur à chaque fois et n'y voyait aucune critique à faire. Ceci dit, je n'avais aucune expérience dans ce milieu là et était donc mal placée pour leur faire une quelconque critique. « Vous referez un show ici demain ? » demandais-je en réalisant que je n'avais pas cours le lendemain après midi et qu'il me serait donc possible de refaire le déplacement.

Je n'aimais pas spécialement le mot « fan », souvent à connotation péjorative. On sous-entends souvent, par « fan », les groupies, etc... Toutes ces personnes qui ne peuvent s'empêcher d'hurler, pleurer, sauter partout en apercevant leur artiste favori. Je concevais que l'on puisse apprécier un artiste, vouloir le rencontrer mais je trouvais parfois le comportement de certaines personnes excessif et déplacé. J'étais moi-même « fan » de certains artistes, mais je me considérais comme « fan » respectueuse. J'appréciais certains artistes, était contente de les rencontrer ou les voir sur scène mais cela s'arrêtait là. Ne serait-ce que par respect pour ces artistes là. Bref, sans en être totalement « fan », j'appréciais énormément cette troupe de danseurs que j'essayais de voir en show de rue le plus souvent possible. Et j'étais, il me semblait, tout à fait normale en leur présence. Peut-être un peu intimidée, certes, mais cela s'arrêtait là. Heureusement, ils étaient tous aussi sympas et humbles les uns que les autres. Ils n'avaient pas du tout la grosse tête et cela me permettait également d'être plus à l'aise avec eux.« Ça va la forme comme toujours après un show ! Au moins, aujourd’hui nous avons eu beau temps car même si cela peut-être sympa à regarder, je peux te jurer que c’est désagréable que de danser sous la flotte » N'étant pas du tout sportive, j'étais toujours très admirative de leur facilité à assurer les show, et ce peu importe les conditions. Et puis, il ne paraissaient même pas fatigués après le show, certains les combinaient même avec un « vrai » travail. Car si la danse pouvait être un vrai travail, ils n'avaient pas encore le succès nécessaire pour pouvoir en vivre. « Oui, j'imagine... Puis ça reste dangereux... » soulignais-je en évoquant toujours le fait de danser sous la pluie. Le sol étant plus glissant, une chute pouvait vite arriver. Bref, heureusement pour eux, il avait fait beau aujourd'hui, leur permettant d'effectuer un show sans soucis. Soudain, un des danseurs nous salua avant de s'éclipser très rapidement. « Il doit aller prendre son service » J'acquiesçai en souriant. Il fallait bien gagner sa vie et il me paraissait donc normal que certains partent bosser aussitôt le show terminé. Il m'interrogea ensuite sur mon avis sur le show, qui se révéla une fois encore très positif. « Alors tu m’en vois ravi, nous avons mis au point ces nouveaux pas qu’il y a deux jours, c’était une répétition grandeur nature donc je stressais un peu mais me voilà rassuré » J'haussai légèrement les sourcils lorsqu'il mentionna cette répétition grandeur nature. Tout était parfaitement maîtrisé et je n'aurais jamais supposé qu'il s'agissait de la première fois où ils intégraient ces pas au show. « Ah bon ? Ça ne se voyait pas ! Vous avez assurés ! » concluais-je avant de me renseigner sur le lieu et la date du prochain show. « Non la prochaine représentation se fera dans un club mais si tu veux, je peux te rajouter sur la liste pour que tu puisses entrer » Je souris légèrement, touchée par sa proposition. « Tu es majeure non ? » Malheureusement, l'entrée dans ce club allait être délicate, étant donné que j'étais toujours mineure. « Non, pas encore... Mais t'inquiètes pas, c'est pas grave... J'aurais d'autres occasions de vous voir ! » répondis-je en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je ne souhaitais en aucun cas abuser de leur gentillesse afin d'être rajoutée sur la liste d'entrée au club.

Tous avaient leur rôle et participaient à la création de leur spectacle. Et ils ne se contentaient pas de danser mais tous s'investissaient dans la « production » du show, certains s'occupant de la création des flyers, d'autres s'occupant de leur présence sur le net... Une chose était sûre, ils ne lésinaient pas sur les moyens pour arriver à leur but ultime, qui était bien sûr que construire un véritable spectacle duquel ils vivraient. Et je ne doutais pas, vu leur acharnement, qu'ils y parviendraient tôt ou tard. "Je leur dirais que tu as apprécié notre démonstration, cela leur fera plaisir. A force de te voir à presque la totalité de nos représentations, certains ont fini par te considérer comme la mascotte de la troupe" Je souriais, attendrie, en me mordillant légèrement la lèvre inférieure. « Ooh, c'est gentil ! Ils sont vraiment adorables... » répondis-je sans me démunir de ce petit sourire, presque gênée de constater l'intérêt qu'ils me portaient. "D'ailleurs si ça te dit un de ces quatre, rejoins-nous au hangar pour danser. Un mot et je te donne l'adresse" Je laissait échapper un bref rire « Il y aurait du boulot ! C'est gentil mais la danse et moi, ça fait deux... » Je n'étais absolument pas sportive et loin d'être une bonne danseuse, qui plus est dans le type de danse aussi physique que la leur. J'adorais les voir faire et étais toujours impressionnée par leurs prouesses, mais en aucun cas n'espérais un jour faire de même. Ce n'était pas ce que j'imaginais pour moi. Non pas qu'il s'agisse d'un sous métier ou quoi que ce soit dans ce genre, mais je n'avais tout simplement pas l'impression d'être faite pour ça. Et puis de toutes façons, il y aurait beaucoup de travail ! Puis la discussion dévia sur leur prochain show, qui s'avérait avoir lieu dans un club. "Mineur hum" J'acquiesçai doucement, d'un air désolé. C'est fou que ce que le fait d'être encore mineure pouvait s'avérer handicapant dans certains cas. Enfin, ce n'était, dans le cas présent, tout de même pas dramatique. "Tu n'as qu'à te faire passer pour l’une dès notre et rentrer avec nous par l'entrée des artistes" J'affichai une légère moue avant de sourire légèrement. C'était vraiment très sympa de sa part, mais j'étais bien trop sage et honnête pour accepter de marcher dans une telle combine. Ce n'était, certes, pas bien méchant, mais cela risquait de les mettre dans une situation délicate si la supercherie venait à être découverte, et puis, ce n'était pas comme si je n'avais jamais vu leur spectacle et qu'entrer dans ce club était l'unique solution. "Tu n'es pas obligée de dire oui, c'est une proposition que je te fais" Je fis un léger signe de tête en souriant doucement. « Je sais pas trop... C'est vraiment gentil de me proposer ça mais je crois que je vais me contenter de vos show de rue, c'est bien plus simple et moins risqué. Et puis, je suis pas sûre que mes parents accepteraient cela... Mais merci quand même.» Mon sourire s'élargit légèrement, tout de même touchée de le voir chercher à tout prix une solution pour que je puisse une nouvelle fois venir les voir. C'était d'ailleurs étrange, sur les bords, que sans me connaître, ils se montrent tous aussi gentils et généreux envers moi. Car après tout, mis à part quelques mots échangés après les shows, nous n'avions aucun contact et nous connaissions à peine.

Je n'étais pas du genre à prendre des risques. Une partie de moi était bien trop sage et raisonnable pour cela. Ainsi, je restais toujours dans le droit chemin..ou presque. Parce que si l'on considérait que j'étais en quelques sortes la maîtresse du mari de ma soeur, on ne pouvait plus vraiment dire que j'étais trop sage. Il aurait d'ailleurs peut-être mieux vallu que je fasse le mur et me fasse passer pour une danseuse de la troupe afin de les voir en show plutôt que d'entretenir une telle relation avec le mari de ma soeur. Mais ce qui était fait était fait et rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Puis, malgré tout, l'idée de me faire passer pour l'une d'entre eux afin de rentrer dans le club me paraissait risquée, pour eux comme pour moi. Puis je doutais fort que mes parents acceptent de me laisser sortir comme ça. Je préférais donc décliner sa proposition. De toutes façons, je les voyais assez souvent en show de rue donc je n'avais pas à me plaindre. « Je comprends, ça sera pour une prochaine fois. Je pense que Marco mettra rapidement la vidéo sur notre site internet donc tu pourras toujours voir le show d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs, tu ne peux pas savoir combien je suis content, on a encore battu notre record de connexion lors de la dernière mise en ligne. Là, j’en ai parlé à personne de la troupe mais on a un sponsor qui semble vraiment intéressé pour nous parrainer. Si ça se fait, on va pouvoir placer la barre au-dessus de ce que l’on fait déjà » Le sourire que j'avais au bout des lèvres s'élargissait au fur et à mesure qu'il parlait. J'étais vraiment ravie de cette nouvelle, de ce possible sponsor. C'était une chance pour eux ! Et j'étais d'autant plus touchée qu'il m'en parlait, à moi, la simple "fan", avant d'en parler au reste de la troupe. Si ça, ce n'était pas du privilège ! « Mais c'est génial ! J'espère vraiment que ça va aboutir, vous le méritez tellement ! En tous cas, tiens moi au courant...» répondis-je avec tout autant d'enthousiasme que lui tandis qu'il s'était accroupi pour ranger ses affaires. « Je peux compter sur toi pour garder le secret ? Sinon crois-moi, je te traine de force au hangar et tu vas répéter avec nous. La danse, c’est une question de rythmique, une fois que tu l’as, plus rien ne t’arrête ! » Je souriais doucement face à sa "menace" acquiesçant à sa demande. Certes, la danse était une question de rythmique mais il y avait tout de même des prouesses physiques derrière, et ça, ce n'était pas à la portée de tout le monde. « C'est toi qui l'dis... Mais quoi qu'il en soit, t'inquiètes pas pour le sponsor, je dirais rien... » Il me faisait confiance, je n'avais pas l'intention de le décevoir. Et puis de toutes façons, rien n'était sûr quant à ce sponsor, je n'avais donc aucun intérêt à l’ébruiter. « Cela te dit d’aller boire un coup quelque part ? Je ne prends mon service que dans une heure » Légèrement surprise par cette proposition, à laquelle je ne m'attendais pas vraiment, hésitant légèrement. L'envie d'accepter était bel et bien présente, mais j'étais un peu gênée d'accepter. « Ouais, avec plaisir. » répondis-je finalement tout sourire, tout en le suivant en direction d'un bar où s'installer. « Tu bosses dans quoi, si c'est pas indiscret ? » C'était le moment de faire connaissance, d'en découvrir un peu plus sur lui.

Petit à petit, je me sentais plus à l'aise en la compagnie du jeune homme. Et il en allait de même avec le reste de la troupe. A force de les voir et de discuter avec eux aussi régulièrement, j'arrivais à me sentir en confiance, plus détendue. Et ce n'était pas rien de ma part. D'un naturel timide, j'étais souvent assez gênée en présence d'inconnus. Et c'était évidemment pire lorsqu'il s'agissait de personnes que j'admirais, comme ces danseurs. Mais plus le temps passait, plus je me sentais bien avec eux. Ma timidité s'effaçait petit à petit, sans non plus faire de moi une personne totalement extravertie. On ne se refait et, même si j'étais moins gênée, je restais assez réservée. Il fallait avouer que, qu'il s'agisse de JD ou des autres danseurs, ils en imposaient. Ils étaient, en général, plutôt pas mal et bien bâtis. Et le leader de la troupe n'échappait pas à la règle. Au contraire, il était peut-être même encore mieux que les autres, d'après moi du moins. Car je devais bien l'avouer, je le trouvais plutôt charmant. Enfin bref, quoi qu'il en soit, je n'étais pas là pour ça. Si je les appréciais et les suivais dans leur carrière, c'était bel et bien pour leur talent et non pas pour leur physique. Certes, cela jouait aussi. Il était bien plus agréable de voir perfomer un groupe de danseurs plutôt séduisants qu'une bande de laiderons. Mais ce n'était qu'un détail, qu'un aspect secondaire. Qu'un petit plus qui vient s'ajouter à leur prestation. Malgré tout, ils restaient simples, eux-mêmes tout simplement. Cela m'aidait donc à me sentir à l'aise avec eux. Puis, ils étaient pour certains guère plus âgés que moi. Du moins, c'était ce que je supposais, ne connaissant pas leurs âges respectifs. Ainsi, il me proposais ensuite d'aller boire un coup, chose que je ne pouvais pas refuser. « Je connais un petit café sympathique, je m’y rends souvent je dois dire » Je souris légèrement et me mis à le suivre. « Alors je te suis. » répondis-je avant de me renseigner sur son travail. C'était l'occasion de faire connaissance, ou du moins essayer. Car même si je le connaissais et le voyais depuis un bon moment, je ne savais quasiment rien de lui. C'était donc le moment parfait pour apprendre à se connaître. En tout bien tout honneur bien sûr. Même si je le trouvais plutôt séduisant, je n'avais pas accepter cette sortie dans l'espoir d'un quelconque rapprochement autre qu'amical. Puis de toutes façons, il devait sans doute être en couple. Et quand bien même il ne l'était pas, ma situation avec Vitaly était déjà suffisamment compliquée comme ça. Il était hors de question d'envenimer les choses en flirtant avec lui. Mais qui sait, peut-être que dans un autre contexte, une autre situation, je n'aurais pas été aussi réticente à cela. « Oh, je fais un peu de tout et de rien. Je bosse pour mon père dans son cirque en m’occupant des animaux, j’ai un très bon feeling avec eux car j’ai grandi en leur compagnie. Mon père voulait faire de moi un vétérinaire mais aussi que je reprenne les rennes du cirque à sa mort. Ce n’est pas ce que je voulais et depuis nous sommes en froid. Il me tolère à cause ou grâce à ma sœur. Sinon, bah, serveur ça paie bien sans compter les cours de danse privés que je donne entre autre. Et toi ? Si je comprends bien tu es encore au lycée ? Université ? J’avoue que je t’imaginais plus vieille » Après l'avoir écouté attentivement, écarquillant les yeux lorsqu'il mentionna le cirque, surprise de voir qu'il touchait vraiment à tout, je souris lorsqu'il avoua m'imaginer plus vieille que je ne l'étais réellement. « Tu n'es pas le seul à qui ça arrive, on me le dit souvent.. Sinon, oui, je suis encore au lycée. En terminale plus précisément. » Je commençais à avoir l'habitude qu'on me donne plus que mon âge. Encore récemment, le mari de ma soeur m'avait avoué avoir du mal à m'imaginer encore au lycée.

Assez facilement, JD vint à se dévoiler davantage, évoquant ses déboires familiaux et les différents métiers qu'il pratiquait. Car pour l'instant, la danse ne suffisait pas. Il s’intéressa ensuite à moi, me demandant si j'étais au lycée ou à l'université. Aller boire un coup ensemble était une bonne occasion d'apprendre à nous connaître, car même si nous nous voyions régulièrement, à leurs shows de rue, je ne savais pas grand chose de lui, ni même des autres danseurs. Ainsi, je l'avais attentivement écouté lorsqu'il m'avait parlé de ces différents jobs et de sa relation difficile avec son père. Même si je ne dis rien à ce propos, je ne pus m'empêcher de faire le rapprochement avec ma propre relation avec mon père. Certes, nos différends étaient bien moindres, mais je pouvais tout de même comprendre la difficulté de la situation et les problèmes engendrés. « Tu fais quoi comme terminale ? » La discussion était à présent tournée sur moi et mes études. « Terminale littéraire. » précisais-je. Je n'étais pas du tout une scientifique et me passionnait même par les langues et la littérature, il était donc logique que je continue mes études dans cette branche.. « Tiens c’est là » J'entrai donc dans le bâtiment, suivie de JD « Merci. » glissais-je alors qu'il me tenait la porte. Il me conduit ensuite vers une table, possiblement celle à laquelle où il avait l'habitude d'aller. Il avait vraiment l'air d'être un habitué des lieux et gratifia la gérante du café d'un franc sourire.Cette dernière finit par nous rejoindre tandis que nous nous installions. « Mais c’est mon petit Juan Domingo, cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vu petite canaille. Encore en charmante compagnie. Jeune femme, ne vous laissez pas berner par ce voyou, c’est un charmeur comme son père avant qu’il ne trouve chaussure à son pied » Je supposai alors un lien de parenté entre eux et m'amusais de la situation, affichant un sourire attendri, notamment lorsqu'elle lui pinça la joue comme on le fait souvent aux enfants.« Tata.. s’il te plait ! » Je souriais doucement face à cette scène. « Les consommations sont offertes par la maison, prends ce qui te plait ma petite ! Tu as besoin de te remplumer ! » J'affichai un large sourire à la tante de JD « Merci, c'est gentil... » répondis-je tout en réfléchissant à ce que j'allais commander. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » J'affichai une petite moue de réflexion en jetant un coup d'oeil aux boissons proposé. « Un thé glacé , s'il vous plait. » demandais-je à la gérante avant de poser mon regard sur JD, le laissant passer à son tour commande.

« Un thé glacé et toi mon bouchon cubain ? » Je me retins de pouffer de rire face à l'attitude de la bonne femme mais surtout, en me mettant à la place de JD. J'aurais été, comme il l'était certainement, horriblement gênée d'une telle situation. « Idem » Alors qu'elle s'éloignait, il laissait sa tête tomber sur la table, d'un air dépité. J'affichais alors un léger sourire, plus amusée par la situation qu'autre chose. « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter une famille pareil ? » Je laissai un léger rire m'échapper, sans pour autant que ce soit moqueur. J'aurais très bien pu me trouver dans la même situation que lui, finalement. « C'est ce qui fait son charme, qui la rend unique, non ? D'ailleurs, je crois qu'une famille « normale », ça n'existe pas ! » plaisantais-je tandis qu'il relevait la tête, souriant légèrement. « Excuse ma tante, elle est très démonstrative comme l’ensemble des femmes de ma famille. Ma sœur est pire surtout qu’elle se trimbale toujours avec des couteaux. Un conseil d’ami : ne jamais mettre en rogne une lanceuse de couteau si tu tiens à la vie ». Je ne pu retenir un franc rire à sa réflexion. Je n'avais, de mon côté, pas une famille très démonstrative. Enfin, mon père ne l'était pas. Ma mère, un peu plus, malheureusement, elle était trop peu souvent à la maison à mon goût. Après, il y avait bien sûr quelques personnes de ma famille, certaines tantes ou grands-mères qui, elles, étaient tout aussi démonstratives que la tante de JD. Ainsi, la scène à laquelle je venais d'assister ne me surprenais pas vraiment. « Alors je confirme, ta famille à vraiment l'air particulière ! Sortir avec des couteaux, c'est quand même pas banal... » relevais-je, le sourire aux lèvres. Son téléphone vibra, sans doute un message auquel il s'empressa de répondre. « Donc tu es en terminale L ? J’ai une amie qui vient d’ouvrir une librairie, elle s’appelle Olive, c’est une vraie caverne d’Ali baba pour celui ou celle qui aime lire. Tu veux que je te donne l’adresse ? » J'acquiesçai vivement, affichant toujours un sourire sincère. « Volontiers, on trouve de moins en moins de librairies de nos jours et les livres se font rares dans les magasins. Donc ça pourrait bien m'être utile. » soulignais-je tandis que sa tante apportait les boissons commandées. « Tenez mes petits loups, je vous ai mis des petites viennoiseries pour accompagner vos rafraichissements. J’espère que tu aimes les pains aux raisins, jeune fille car ce grand nigaud n’y a pas le droit. Il y est allergique » Je levai rapidement les yeux vers le danseurs, avec un petit sourire complice avant de me tourner vers sa tante, affichant un grand sourire. « Oui, je les aime, merci beaucoup ! » Je n'osais imaginer ce que pouvait penser JD, alors que sa tante était en train de déballer sa vie. Enfin, heureusement, elle s'en tenait à ses allergies ! « Merci tata » Elle posa alors face à lui un sandwich, chose qu'il eut l'air d'apprécier. « Tu m’en voudras pas mais après les shows, j’ai une faim de loup » Je secouais légèrement la tête « T'inquiètes, il n'y a pas de soucis, mange ! » le rassurais-je, trouvant normal qui mange après un show. Et puis, il n'avait pas à se justifier. S'il voulait manger, qu'il mange ! J'allais, de mon côté, sans doute toucher un peu aux viennoiseries apportées, plus par gourmandise que par faim. « Et si tu me parlais un peu de toi ? Je suis vraiment curieux de faire ta connaissance depuis le temps que nous nous croisons aux représentations » J'haussais vaguement les épaules, affichant une très légère moue. « Y a pas grand chose à dire sur moi... Ma vie est bien moins passionnante que la tienne... Je suis née et ai toujours vécu à New York, j'ai une grande soeur, d'une trentaine d'années. Mon père est dentiste, ma mère journaliste... d'ailleurs, ça me fait penser que je pourrais voir avec elle si elle peut faire un article sur vous...ça peut être un moyen de vous faire un peu connaître.. » réfléchissais-je à haute voix, avant de reprendre la parole « Puis, sinon, en plus de la littérature, j'aime beaucoup les arts en général, tout ce qui tourne autour du spectacle et la photographie. D'ailleurs, j'ai pas mal de photos de vos shows de rue ! » glissais-je en souriant. Ce n'était pas des photos exceptionnelles, même si certaines d'entre elles n'étaient pas trop mal. C'était surtout des souvenirs. « Tu veux savoir autre chose ? Sinon je serais moi aussi curieuse d'en apprendre plus sur toi... » répondis-je en souriant doucement.

❝Crois-moi, je rêve de découvrir ce qu’est une famille normale mais là, tu m’as cassé toutes mes espérances en me disant que cela n’existait pas. Malheur, je vais devoir continuer à la rêver ❞ Mon sourire s'élargit à sa plaisanterie avant qu'il s'excuse pour sa tante. Chose qui n'avait pas lieu d'être. Il n'y avait aucune raison qu'il s'excuse pour le comportement de sa tante, qui était simplement très démonstratrice. Cela m'avait d'ailleurs plus fait sourire que dérangé. Et je comprenais parfaitement sa gêne. Moi qui n'aimais pas me faire remarquer, j'aurais sans doute été très mal à l'aise si quelqu'un de ma famille avait agi de la même façon que la tante de JD. Heureusement, ma famille n'était pas aussi démonstratrice bien qu'elle savait très bien me mettre dans des situations parfois embarrassantes. Mais il valait mieux avoir une famille un peu trop démonstratrice que totalement absente et peu aimante, non ? Lorsqu'il évoqua un peu sa famille, notamment sa soeur qui ne sortait jamais sans ses couteaux, je ne pus m'empêcher de confirmer, toujours sur le ton de la plaisanterie, que sa famille avait vraiment l'air étrange. Son portable vibra alors, ce qui le détourna de la conversation quelques secondes. Je le laissai donc répondre. Il changea ensuite de sujet, évoquant la librairie que tenais l'une de ses amies et me nota son adresse sur une serviette en papier que je récupérai aussitôt, la glissant dans mon sac afin de ne pas l'oublier. Les librairies se faisaient malheureusement bien trop rares à mon goût et en passionnée de littérature que j'étais, je ne pouvais passer à côté de cela. Et il me tardait déjà d'aller y faire un tour afin de voir le stock proposé. Une fois nos commandes menées par la tante du jeune danseur, celui ci s'excuse de manger devant moi mais m'avoua avoir une faim de loup. Immédiatement, je soulignais qu'il n'y avait aucun soucis. Après tout, il venait de se dépenser et qu'il ait faim était légitime. Puis je ne pouvais pas lui reprocher de manger, que ce soit après un show ou pas. Suite à ses questions, je lui parlais rapidement de moi. Il n'y avait pas grand chose à dire. Je n'avais pas une vie très palpitante. Simplement celle du lycéenne ordinaire. Ou presque. Car il y avait bien dans tout cela un élément un peu hors du commun; ma liaison avec Vitaly, le mari de ma soeur. Mais ça, il était hors de question d'en parler. ❝ Pour ma part, il n’y a pas plus à raconter. Je suis né dans un cirque, le cirque Cruz qui est actuellement en ville. Mon père en est le directeur et ma mère était une des danseuses les plus prometteuses de sa génération. Elle a tout quitté pour mon père et lui a donné deux enfants, Tonia et moi. Sinon, je crois que j’ai passé toute ma jeunesse sur les routes avec le cirque. Il y a cinq ans, je me suis installé à NY pour suivre les cours d’une école de danse réputée mais ça n’a pas fonctionné et depuis, je passe mon temps entre le cirque où je m’occupe des animaux, la troupe et mes quelques petits boulots ❞ Je me laissais bercer par ses paroles. A l'opposé de moi, sa vie n'était en rien ordinaire. Je le laissais donc parler, rêveuse, envieuse d'une telle vie. Je ne doutais pas que cela ne devait pas être simple tous les jours, mais c'était réellement le genre de vie qui m'aurait plu, du moins je suppose. Je notai qu'il parlait de sa mère au passé et supposait donc qu'elle n'était plus de ce monde et préférais donc me garder de lui poser toute question à ce sujet. « Wahou.. C'est pas banal comme jeunesse... Je suppose que ça ne devait pas être simple tous les jours mais ça devait être vraiment enrichissant et intéressant de vivre ainsi... » répondis-je, admirative d'un telle jeunesse. ❝ Donnnc si j’ai bien compris, tu n’es pas très sportive et la danse, c’est pas ton truc ? Et si je te mettais au défi ? Je suis sûr qu’en une semaine, je peux réussir à te faire danser toute une chorégraphie ! ❞ Je levai les yeux vers lui et le fixai pendant quelques secondes, surprise par une telle proposition et légèrement hésitante. J'avais une toute petite envie de relever le défi. Ou plutôt, je n'avais pas envie de le refuser et paraître ainsi peu courageuse. « Je suis pas sûre qu'une semaine suffirait, y aurait vraiment beaucoup de boulot... Non, vraiment, j'suis pas faite pour ça ! Tu perdrais ton temps... » avouais-je timidement. Je n'avais clairement pas confiance en moi. Alors apprendre une chorégraphie, en une semaine, qui plus est étant donné la grande sportive que j'étais, était beaucoup trop pour moi. Ce n'était même pas quelque chose qui me tentait. Enfin, dans le sens ou certaines personnes rêvent de savoir faire ceci ou cela. De mon côté, si j'adorais les voir faire, je n'espérais pas en faire de même un jour. J'avais l'impression que ce n'était pas pour moi. Et surtout, que je n'y parviendrais pas. Et d'un autre côté, c'était un véritable défi, une proposition en or que j'avais finalement décliné par peur du ridicule.

Rares sont les personnes s'avouant totalement satisfaites de leur vie. Il y a, généralement, toujours quelque chose qui cloche. Et même si ma vie ne me déplaisait pas, elle était tout ce qu'il y avait de plus banal. Du moins en apparences. Une vie normale pour ceux qui ne connaissaient que ce que je daignais montrer. Car je cachais bien des choses. En particulier, ma liaison avec le mari de ma soeur. Ce n'était, de toute évidence, pas le genre de chose banale que je pouvais balancer au premier venu. A personne, même. Bref, même si je ne me plaignais pas de ma vie, j'étais d'un côté assez envieuse du jeune homme. Grandir dans un cirque, voyager sans cesse, découvrir tout le temps de nouveaux endroits. Cela n'était pas donné à tout le monde et avait le mérite de faire rêver. « Cela m’a ouvert l’esprit oui mais tu sais, ce n’est pas facile quand tu es gosse, jamais au même endroit plus de trois semaines, des fois, je voulais une vie des plus banales. On croit toujours qu’il y a mieux ailleurs » J'acquiesçai sans le quitter du regard, songeant qu'une telle vie devait en effet être assez difficile par moment. « C'est pas faux... » approuvais-je concernant le fait que l'on préfère toujours ce qu'il y a ailleurs. Sans doute car l'homme est un éternel insatisfait... Et même si j'avais eu la vie qu'il avait mené, j'aurais sans doute souhaité une vie plus banale. Bref, inutile de revenir là dessus. La vie était ainsi faite et rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Et puis, dans le fond, ma vie était loin d'être banale non plus. Principalement à cause de ma relation avec Vitaly, le mari de ma soeur. Relation qui plus est, interdite, car j'étais mineure et qu'il était marié. Non, rien n'était simple dans notre histoire. Et pourtant, cela n'avait pas suffit à nous arrêter. Au contraire. A croire que, plus c'était difficile, compliqué et dangereux, plus nous avions envie de nous jeter là dedans. A nos risques et périls. Et donc, alors que je me lançais sans hésiter dans une liaison aussi dangereuse et qui n'avait absolument pas lieu d'être, je refusais le défi qu'il me lançait. Je pouvais très bien accepter de voir Vitaly en cachette, mentir à mes parents pour cela et trahir ma soeur mais danser, c'était hors de question. Et puis, honnêtement, je n'étais pas sportive du tout. Ni même douée pour la danse. Et même coachée par les meilleurs, j'avais l'impression que je ne parviendrais à rien. Si ce n'est à être totalement ridicule. Je refusais donc poliment sa proposition, restant tout de même légèrement hésitante. « Qu’as-tu à perdre à essayer ? Si tu as peur de faire tâche ou d’être ridicule parmi nous, sache que chaque jour est un éternel recommencement pour nous. Nous apprenons de nouvelles techniques, de nouveaux pas et nous nous plantons aussi. Essaie, tu n’as rien à perdre et puis, cela fait du bien de tenter de repousser ses limites de temps en temps, cela ne te tuera pas crois-moi. La danse ça ne mord pas » Face à son insistance, je ne pus être que plus tentée d'accepter. Ou plutôt, plus gênée de refuser. Je baissai donc légèrement le regard, me mordillant machinalement la lèvre en réfléchissant. Je relevais ensuite les yeux vers lui, songeant qu'il y a encore peu de temps, j'aurais sans doute accepté plus rapidement, en partie grâce à son physique. Car pour sûr, il était plutôt pas mal, comme bien d'autres danseurs de la troupe et apprendre à danser auprès d'eux était une bonne occasion... d'en profiter ? Même si, évidemment, je n'espérais rien à ce niveau là. Ils étaient sans doute en couple pour la plupart et de mon côté, j'avais déjà Vitaly. Et la situation était bien assez compliquée ainsi. « Bon... Je veux bien essayer mais vraiment, je ne te promets rien... Je suis pas sûre d'arriver à faire le quart de ce que vous faîtes... Mais bon, si tu insistes, on peut toujours le tenter... » dis-je d'une douce voix, encore un peu hésitante. C'était bien la première fois que je me lançais dans un tel projet. Ou plutôt challenge. Et c'était à la fois excitant et stressant.

Il avait gagné. J'avais fini par accepter d'apprendre une chorégraphie à ses côtés en une semaine. Qui l'aurait cru ? C'était tellement surprenant de ma part. Moi qui évitait à tout prix de me faire remarquer, de faire parler de moi, qui avait honte d'un rien...j'allais apprendre une chorégraphie auprès de danseurs confirmés, aussi talentueux les uns que les autres, tandis que j'étais, de mon côté, totalement à l'inverse d'eux. Peu sportive et pas vraiment douée pour la danse. C'était sacrément osé, tout de même, de me lancer là-dedans. J'en étais parfaitement consciente et me demandais si j'avais fait le bon choix. De toute façon, j'avais accepté. Je ne pouvais plus revenir en arrière désormais. Je lui confiais tout de même que cela risquait d'être difficile et que vu mon niveau, j'aurais sans doute du mal à suivre. "Ne te mets pas la pression comme ça, je te promets de te faire apprendre une chorégraphie la plus simple possible. Je me doute que tu ne pourras pas faire les mêmes pas que nous, on les répète depuis des années. Je te demande juste de tenter le coup et tu verras, à la fin de semaine, tu seras une danseuse amatrice sensationnelle" Je souriais doucement, légèrement rassurée. Au moins, il était compréhensif et tentait tant bien que mal de me rassurer. Ce qui était clairement impossible. « J’espère… En tous cas, merci ! » glissais-je en affichant un sourire sincère. Il avait l’air de croire en moi, ce qui ne pouvait que me donner davantage confiance et m’encourager à relever le défi. "Je vais devoir y aller Lindsay, écoute, je te laisse mon numéro de téléphone et dès que tu es libre, tu m'appelles pour qu'on se trouve des créneaux pour les répétitions. Je dois aller bosser !" Je saisissais le bout de serviette sur lequel il avait noté son numéro et l’enfouissais dans mon sac. « Pas de soucis, je t’appellerais sans doute demain ! » confirmais-je tout en souriant. Bien sûr que j’allais l’appeler. Je venais d’accepter ce défi et je comptais bien aller jusqu’au bout de ce dernier. Il était maintenant trop tard pour renoncer. Cela ne l’aurait d’ailleurs pas vraiment fait. Je m’étais engagée, alors clairement, j’irai jusqu’au bout. Ou du moins, je ferais mon possible pour y arriver. "A la prochaine Lindsay, ça m'a fait plaisir de passer un moment avec toi" Je me relevai également, songeant que je n’allais pas rester seule ici et qu’il était également temps que je rentre chez moi. « Ça m’a aussi fait plaisir, merci pour tout… Passe une bonne journée et à bientôt ! » lançais-je en partant presque derrière lui, prête à regagner mon chez moi, après un sourire de remerciement à la tante de JD.