Il fut surprit par ce quelle venait de dire pour les sushis, mais apparemment ça lui plaisait. Il goûterait les sushis au saumon quand la jeune femme les auraient fait alors. Ayant finalement prit rendez-vous pour le week-end suivant, il irait donc faire des essais de sous-vêtements. Cependant, il ne devait pas être proche de la sœur de la jeune femme. Apparemment sa sœur était du genre à tout raconter à leur père.

D’accord. Dis-moi où venir et je serai là.

Il ne voulait pas que ça lui apporte des problèmes. Surtout que si sa sœur disait à leur père qu’un homme voulait être à moitié nu devant C’ian, ça serait mauvais pour lui. Après, pour ce qui était des menaces, il devait avouer qu’il n’avait pas pensé que cet homme pouvait en arriver à cela. Mais, si c’était le cas, autant qu’il ne fasse pas de vague. Mais le pire restait à venir. Non seulement son père ne la prenait pas comme sa fille, même adoptive, mais en plus, il voulait la marier. Là pour Dean s’était clairement des usages d’une autre époque.

Ah donc il pourrait penser que je déshonore votre famille ?

Il pensait que c’était ça que ça voulait dire. Il n’en était pas certain, mais si c’était le cas, la sœur de C’ian n’était pas non plus très sympa avec elle.

Ca va, c’est juste que c’est un sujet difficile.

Il eut un sourire triste.

Pour la nourriture, je peux comprendre. Tous les fromages sont trop forts ? Parce qu’en France, ils ont différents types de fromages. Je ne sais pas s’ils en proposent autant ici, mais on pourra essayer.

Quoi que si elle n’aimait vraiment pas, il n’allait pas non plus la forcer à manger du fromage qu’elle n’aimait pas. Cependant, il voulait revenir sur le sujet précédent. La jeune femme avait bien vu qu’il était mal en parlant de petite amie.

Pour tout à l’heure. Je n’étais pas en colère, c’est juste que mon ex petite amie est morte il y a trois ans. Elle a été tué par des personnes en qui j’avais confiance et c’est dur de ne pas y penser parfois.

De toute évidence, il ne faudrait pas grand-chose au chef de famille Maeda pour être absolument persuadé que C’ian déshonorait leur famille. Combien de fois le lui avait-il répété ? Il en devenait presque raciste à force de mettre en avant la couleur de ses cheveux ou même de ses yeux… la belle blonde ne serait donc aucunement étonnée qu’il n’en vienne à décréter que le fait de côtoyer Dean soit de très mauvaise augure pour les Maeda ! Mais qu’il ne s’inquiète de rien, si C’ian avait survécu en lui tenant tête à ce propos pendant ces si longues années, elle pouvait encore le fait maintenant. « Peut-être mais moi pas vouloir de son avis » lâcha-t-elle en secouant la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre qu’elle désapprouvait grandement ce genre de comportement stupide. Bien évidemment, son sourire reprit le dessus, illuminant soudainement son visage alors qu’on leur apportait le vin précédemment commandé : C’ian le scruta longuement une fois qu’il fut sans son verre et, après avoir goûté et aimé ce liquide d’une robe presque magnifique, reprit : « Je loue petite chambre en ville, cocon à moi pour respirer, penser tranquillement sans que ma sœur soit à me harceler pour me façonner à manière à elle. Je note adresse ! » C’ian reprit aussitôt la carte qu’elle lui avait précédemment donnée avec toute ses coordonnées, notant scrupuleusement chaque information primordiale en mettant soudainement de côté la discussion tournant autour du fromage face à l’aveu que lui faisait Dean. Il avait perdu sa petite-amie et celle-ci avait été assassinée ?! La pimpante japonaise vit son sourire disparaître de façon presque irrémédiable, cessant d’écrire pour lui lancer un regard profondément désolé. Non pas de pitié bien entendu, mais plutôt de compassion. « Je suis désolée » reprit-elle le plus sincèrement du monde « je ne savais pas et je ne peux pas dire que je comprends… je n’ai jamais été proche de quelqu’un. Je ne peux aimer personne » conclut-elle avec honte. C’ian possédait toujours cette épée de Damoclès au dessus de la tête, persuadée que personne ne pourrait la comprendre et pourtant, juste aujourd’hui, elle avait l’impression que Dean en serait capable…

La jeune femme ne se laissait pas faire son par son père. Encore une fois elle le prouvait et il se doutait que ça ne devait pas plaire à cet homme. Qu’une femme lui tienne tête devait déjà être humiliant pour lui, mais en plus sa fille adoptive, il devait encore moins aimer la chose. Finalement, le serveur amena le vin et Dean le laissa faire avant de prendre son verre en main pour en boire un peu. Voyant la jeune femme scruter son verre, il en fut amusé, mais ne dit rien, voulant savoir si ce breuvage allait lui convenir ou pas. Elle sembla apprécier, mais il n’en était pas sûr, cependant, elle avait un endroit pour les essayages de sous-vêtements. La laissant noter le tout, il espérant vraiment que ça n’allait pas lui poser de problème, surtout si son garde du corps rapportait cela à la sœur de la jeune femme qui le dirait à leur père. Là, ça serait pire que tout. En même temps, il n’avait pas de quoi se sentir mal à l’aise. Ca n’était pas comme si c’était prévu qu’ils se voient pour s’envoyer en l’air. Malheureusement les souvenirs sortirent et Dean expliqua qu’il avait perdu sa petite amie. Elle était décédée et même si cela faisait trois ans, ça faisait toujours aussi mal. Quand elle expliqua qu’elle était désolée, il ne fit que hocher la tête. Seulement, ce qu’elle ajouta le perturba.

Pourquoi ?

Il devait avouer qu’il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par là.

C’est encore votre père qui vous empêche d’être proche des gens ?

Pour lui c’était ça. Avec tout ce qui était dit juste avant, il pensait que la sœur et le père de la jeune femme complotaient toujours contre elle, pour qu’elle ne puisse pas être avec le reste du monde. Comme s’ils voulaient qu’elle pense comme eux. Ca lui rappela ses années à la secte et il devait avouer qu’il comprenait ce que ça faisait. Au début, c’était génial, mais au bout d’un moment, on doit ouvrir les yeux, pour voir qu’on nous ment et qu’on vous manipule comme une marionnette.

Il faut profiter de la vie. Chaque instant est important et ne pas en profiter, s’est se gâcher soit même la vie.

Il le pensait vraiment. Il se disait qu’il aurait pû plus profiter de la vie avec son ex petite amie, mais il n’avait pas pû le faire. On l’avait tué, on lui avait ôté la vie et ça ne gênait pas ce gourou, qui était en prison aujourd’hui.

C’ian avait bien conscience d’être à la fois quelqu’un de très enjoué mais qui n’osait pas grand-chose, finalement. Comment le pourrait-elle ? Ce n’était pas avec un père comme elle avait, une sœur aussi mauvaise envers elle et un garde du corps en prime qu’elle risquait de s’épanouir, bien au contraire. Si elle parvenait un jour à ce miracle, avec sa chance habituelle, ce ne serait qu’une fois que sa maladie aurait presque eut raison d’elle ! Et pourtant, elle avait eu l’audace de proposer à Dean de sortir, afin de profiter d’un moment somme toute délectable même s’ils se connaissaient à peine et que le jeune homme semblait encore vivement marqué par la perte de sa petite amie. Une chance que C’ian soit justement quelqu’un d’enjoué, de positif, de foncièrement souriant et foufou sans quoi l’archéologue aurait probablement déjà sombré dans une déprime sans précédent. « Mon père voudrait que je sois aussi raisonnable que Cixi, ma sœur. Je ne suis qu’une pièce rapportée à ses yeux, je pense. Mais peu m’importe car au bout du compte, j’ai tout de même le soutien plein et entier de ma mère, c’est tout ce qui compte pour moi. Mais ma mère habite au Japon. Donc je dois me cacher, raser les murs, ne faire aucune vague. Vous voyez ? Il faut profiter de la vie je suis d’accord. Mais vous avez toute la vie devant vous ! Même si vous avez mal, même si vous voulez hurler, souriez à la vie. Faites-le pour elle. Je suis sûre qu’elle voudrait vous voir sourire ! Personnellement… ne le répétez pas à Neige mais j’ai une maladie dégénérative des poumons. Il me faudrait une greffe et un traitement lourd, mais personne n’est compatible avec moi malheureusement. Je souris quand même à la vie, et je me dis qu’elle m’apportera forcément quelque chose de bien. » Si C’ian parvenait à s’exprimer aussi clairement c’est parce qu’elle avait potassé ce discours. Un jour, elle savait qu’elle finirait par le confier à quelqu’un, sans forcément que ce ne soit quelqu’un de connu… ce jour semblait être arrivé.

La famille de la jeune femme ne semblait pas très tolérante. D’accord il y avait des traditions, mais quand même. Dean trouvait cela vraiment malsain. Surtout que de nos jours, les traditions étaient rejetés par les plus jeunes. Il pouvait le comprendre lui n’aurait pas voulu qu’on le mari avec qui que ce soit et qu’on le force à faire des choses contre sa volonté. Seulement, C’ian ne semblait pas pouvoir se faire d’amis, ce qui était bien dommage. Lui demandant si c’était à cause de son père, il écouta sa réponse et comprit qu’il s’était trompé. D’abord, il fut surprit par la façon dont parlait la jeune femme, mais ensuite il fut confus d’avoir parlé d’un évènement qui ne devait pas être marrant tous les jours.

Je suis désolé d’avoir posé la question, je n’aurai pas dû.

Avalant un peu de vin, il se disait qu’il aurait mieux fait de ne rien dire sur le sujet, mais le fait que son père l’empêche de tout faire, l’avait énervé, il devait bien l’avouer.

Ta mère semble être quelqu’un de bien.

Elle acceptait sa fille telle qu’elle était et n’essayait pas de la changer, ce qui était une très bonne chose selon le jeune homme. Il ne fallait pas laisser les autres nous modeler à leur goût. Il l’avait apprit à ses dépends et il le regretterait toute sa vie, il le savait parfaitement.

C’est sans doute ce qu’elle aurait voulu, mais je ne vois pas comment faire. Mon travail me passionne, mais ma vie privée est plus que désertique, donc pas de quoi sourire.

Haussant les épaules, ça ne le dérangeait pas de ne pas avoir un grand nombre d’amis. Il préférait d’ailleurs ne pas en avoir trop.

Pour ta maladie, j’en suis désolé. Ca ne doit pas être facile à vivre. Mais, c’est ton groupe sanguin qui est rare à trouver pour la greffe ?

Dean ne s’y connaissait pas beaucoup, mais il avait quelques notions. Petites, mais il s’en servait quand il pouvait. Là, il se demandait si c’était le sang de la jeune femme qui était rare.

Aucune personne de ta famille biologique ne l’est non plus ?

Elle avait parlé du fait qu’elle avait été adoptée, donc peut-être que sa famille biologique pouvait l’aider sur ce point là.

Neige n’est pas au courant de tout ça ? Pourquoi ne pas lui en parler ? Peut-être qu’elle pourrait t’aider ?

« Non, non, ne sois pas ! » C’ian se moquait bien qu’on la prenne en pitié ou même qu’on ne la considère comme une pauvre petite chose fragile… elle connaissait fondamentalement sa valeur et n’avait pas besoin qu’on la materne. Sa mère le faisait suffisamment lors de leurs rares nouvelles rencontres ! Hélas, ces moments ne revenaient que trop peu souvent à son goût et la belle blonde avait l’impression que plus elle avancerait en âge moins sa mère aurait l’occasion de lui rendre visite. De toute évidence, il ne valait mieux pas se concentrer sur ce genre de pensée négative et poursuivre sur une voie plus gaie : si Dean ne savait pas comment faire pour reprendre goût à l’existence en dehors de son travail, C’ian se faisait forte de lui montrer comment il pouvait le faire, dans quelles circonstances et puis… l’accompagner dans la chose. Deux âmes blessées ne pouvaient que s’entendre, après tout. « Vie sentimentale désertique parce que toi pas ouvrir les yeux. Femmes nombreuses, et femmes peuvent être gentilles. Toi déjà sorti avec fille en dehors du musée ? » La jeune femme avait beau être surtout experte en sous-vêtements, elle connaissait aussi les réactions humaines et pouvait donc être d’un grand secours pour Dean. Du moins se plaisait-elle à le penser car il lui était extrêmement sympathique. « Je peux apprendre toi à séduire ! » déclara-t-elle avec amusement et enthousiasme, sans que son sourire ne diminue d’un pouce. Dean avait beau effleurer de ses mots le souci de santé de la pimpante japonaise, elle refusait de se laisser aller à la tristesse. Elle devait être plus forte que sa maladie, car telle était sa promesse. « Neige pas responsable de moi… Neige doit pas savoir car elle facilement inquiète. Moi être de groupe sanguin AB, très rare. Et je ne connais pas ma famille biologique… pas important. Je vaincrais ! »

Fixant la jeune femme, il se trouvait bête d’avoir posé la question. C’ian était gravement malade et lui avait mit les pieds dans le plat. Seulement, de son côté, elle lui expliqua qu’il ne devait pas se laisser abattre par le fait que sa petite amie était décédée. Il devait se relever et sortir plus. Il n’était pas persuadé que ça l’aiderait beaucoup. Oui, sa petite amie, aurait voulu qu’il soit heureux, mais il avait préféré se plonger dans le travail. Ca n’était pas particulièrement une bonne chose, il le savait parfaitement, mais c’était ce qu’il savait faire de mieux.

Non, jamais. Depuis la mort de ma petite amie, je me suis mit à travailler encore plus. Je faisais ce qui m’a toujours intéressé. Mais les femmes n’étaient plus ma priorité. Je sais que les femmes sont tout prêts, mais Juliet était vraiment quelqu’un de bien et je me suis toujours dis que je ne pourrai pas trouver mieux qu’elle.

Haussant les épaules, il soupira doucement. Il s’était mit lui-même des idées en tête et n’avait pas pensé à changer ça. Cependant, à la remarque de la jeune femme, il haussa les sourcils, surprit.

A séduire ? Tu veux me donner des cours pour séduire ?

Il en fut amusé. Il devait bien avouer qu’il n’avait pas vu venir cette proposition.

Quoi que, je dois être rouillé depuis le temps.

Il fronça légèrement les sourcils. C’est vrai que ça faisait trois ans qu’il n’avait pas tenté de sortir avec une femme, mais encore plus, sa relation avec Juliet avait duré pendant neuf ans. Donc oui, finalement l’idée de la jeune femme pouvait finalement l’aider. Mais, il mit l’idée de côté pour le moment.

Je ne dirai rien à Neige.

Il était sérieux, il ne dirait rien à la jeune femme. Il connaissait Neige pour être sa chef, mais c’est vrai que déjà envers lui, elle voulait le faire sortir et l’aider à profiter de la vie. Alors, si elle apprenait que son amie était gravement malade, ça risquait d’être difficile.

J’espère que tu pourras trouver quelqu’un compatible.

Il esquissa un léger sourire sincère. Elle était jeune, pleine de vie, elle ne méritait pas de mourir. Pour sa famille biologique, il pouvait comprendre. Si elle était adoptée, il pouvait comprendre qu’elle n’ait pas envie de les connaitre.

Il te faut deux poumons tout neuf pour continuer à vivre ?

C’ian n’avait guère envie de continuer à parler de sa maladie mais d’un autre côté, envoyer bouler Dean n’était pas du tout dans ses intentions, bien au contraire. Elle le trouvait touchant… la tristesse ne lui ôtait pas une once de charme, bien au contraire, et elle se surprenait à vouloir le consoler de sa tristesse, même ne serait-ce qu’en étant une simple présence qu’il verrait de temps en temps, quand il en ressentirait l’envie. La pimpante japonaise n’était pas quelqu’un d’intéressé, elle n’avait jamais été élevée ainsi et ce n’est pas demain la veille que cela risquait de changer. Bien au contraire, elle avait tendance à vivre un peu trop dans le monde des bisounours… avec l’innocence et tout ce qui allait avec. « Un seul poumon suffira. Mais je trouverai ! Je suis optimiste ! » Inutile qu’elle mette les points sur les i pour que l’on en soit persuadé, mais C’ian crut bon de le préciser comme si ce n’était pas l’évidence même. La côtoyer, c’était mettre un incroyable rayon de soleil dans son existence à vrai dire… « Bien sûr ! Je peux t’apprendre à voir plus loin, parce que toi être trop jeune pour rester seul. Amoral, trop triste ! Toi devoir sourire, accepter la vie, penser positif et… essayer voir amitié, amour, affection. Prendre ton temps bien sûr ! Mais réapprendre à voir non pas seul mais à plusieurs. Je vois belle personne en toi. Trop renfermée… toi doit t’ouvrir !! Toi vouloir ? »

Avoir de l’espoir, voilà quelque chose que Dean n’avait plus depuis bien longtemps. Son passé n’était clairement pas glorieux et franchement, s’il pouvait en effacer une partie, c’est ce qu’il ferait. Lui n’avait plus ses parents, comparé à la jeune femme. Même s’ils n’étaient pas ses parents biologiques, ils étaient là pour leur fille, enfin la mère de famille était là pour C’ian. Cette dernière semblait vraiment bien et détendue. Sur l’instant, il devenait pareil. Après tout, ils étaient là, autour d’un bon dîner, donc autant en profiter après tout. A sa réponse sur sa greffe, il hocha la tête. Il devait avouer qu’il n’avait pas son courage. La jeune femme avait la tête sur les épaules, semblait savoir prendre du bon temps et s’amuser. Mais en plus de tout cela, elle faisait face à une grave maladie, la tête haute. Sur l’instant, il s’imagina la tête de ses parents s’il leur avait apprit une telle nouvelle. Ils l’auraient aidé, ils auraient tout fait pour le soutenir. Pareil pour son frère et sa sœur. Cependant, il savait qu’il n’aurait pas pû être aussi positif. Eux qui l’aident d’un côté et lui qui baisse les bras. Ca n’aurait pas été une bonne chose. Ca aurait semé la zizanie dans leur famille et il préféra ne plus y penser. Il avait perdu sa famille, il ne fallait pas revenir sur le sujet, sinon il serait encore plus qu’il ne l’était en pensant à Juliet. Quoi qu’en y pensant, non seulement, avoir été malade et avoir baissé les bras avant d’avoir reçu une greffe, comme ce que la jeune femme vivait aurait mit de la zizanie dans sa famille, mais le pire c’est qu’il l’avait vécu d’une autre manière. Au sein de la secte où il avait passé neuf ans. Non seulement, il avait amené la zizanie en retrouvant le corps de sa petite amie, parce que cette dernière voulait fuir de la secte, mais il se rendait compte qu’il avait été lui-même la zizanie. Desmond, le chef de la secte l’avait vraiment prit pour une mauvaise herbe. Il l’avait planté dans la secte, le faisant passer pour une belle plante et finalement, en tuant Juliet, il l’avait arraché comme on arrache une mauvaise herbe. Son passé était décidemment un sujet à ne pas aborder. Seulement, il fallait qu’il se reprenne, sans quoi il allait plomber la soirée.

Je ne sais pas.

Voulait-il de l’aide de la jeune femme ? Voulait-il apprendre à nouveau à vivre aux côtés d’autres personnes ? Evidemment, ça serait bien différent de la secte, mais ça ne voulait pas dire pour autant que ça serait facile.

Avoir des amis, je suis pour.

Là-dessus, il savait qu’il n’en avait pas beaucoup. Il préférait d’ailleurs cela. Il n’avait pas besoin d’avoir un tas d’amis. Seulement être entouré serait une bonne chose.

Je veux bien. On peut essayer et voir comment ça se passe.

Haussant les épaules, il était prêt à essayer de s’ouvrir aux autres avec l’aide de la jeune femme. Il ne savait pas vraiment ce qu’il devrait faire, mais il tenterait le coup.

Tu accepterais de faire partit de mes amis ?

Fixant la jeune femme, il devait avouer que la jeune femme était agréable et qu’elle ferait une bonne amie. Enfin, selon ce qu’il pensait de la jeune femme, maintenant si elle ne le voulait pas, il comprendrait parfaitement.

Sauf si ça te mets mal à l’aise ou que ça peut amener des problèmes avec ta famille.

Des problèmes avec sa famille ? C’ian n’avait pas besoin de côtoyer le jeune homme pour en avoir, qu’il ne se rende coupable de rien surtout ! La pimpante japonaise n’avait qu’à exister pour que son père trouve mille et une raison de la rendre coupable de quelque chose. Tout était prétexte à la chose, à vrai dire… sa sœur était également passée experte dans cet art très noble, il fallait dire ce qui était. Autant dire que malgré son optimiste débordant et son sourire à damner un saint, C’ian n’aurait pas trop d’un ami dans sa vie, c’était l’évidence même. « Bien sûr ! Quelle question… » avoua-t-elle sans même rougir ou le quitter des yeux. Contrairement à lui, C’ian était d’un naturel extraordinaire. Rien ne la gênait, rien ne la faisait reculer… et surtout pas le fait de se savoir mourante, à vrai dire. « Ma famille déteste moi depuis que moi être dans la famille. Toi pas responsable de leur haine, eux toujours haineux envers moi, même lorsque moi rien faire du tout ! Eux comme ça… moi m’en fiche. Je préfère faire des amis et vivre la vie que je veux ici ! Et puis… les amis se protègent entre eux ! Je peux aider toi à te remettre en scelle ! » Elle entendait par là le côté séducteur mais également le reste : qu’il s’agisse du plus petit conseil ou même d’une simple présence, C’ian serait toujours disponible. Voilà pourquoi Neige appréciait tant la jeune femme : impossible de la détester. « Comme disait amie à moi… pas facile de m’oublier mais difficile de se rappeler de moi. » Voilà qui la caractérisait très bien !

Le jeune homme faisait souvent profil bas. Depuis toujours d’ailleurs. C’est pour cela qu’il ne voulait pas que la jeune femme soit proche de lui si ça pouvait amener sa famille à lui causer encore plus de problème. Alors, à sa réponse, il fut content. C’ian semblait être vraiment quelqu’un de bien, alors l’avoir dans ses amis rendait Dean heureux. Il avait déjà Neige, même s’il ne disait pas tout haut qu’il considérait comme une amie en plus de sa chef. Il y avait également Elvia, mais autrement, il n’avait pas d’ami et encore moins d’ami homme, ce qui n’était pas habituel. En général, les hommes arrivaient à se faire des amis facilement, mais pour Dean, c’était le désert de ce côté-là. Quoi qu’il n’allait pas s’en plaindre. En écoutant la jeune femme parler, il avala une gorgée de vin.

Tu m’aides à me remettre en scelle et moi je t’aide face à ta famille et surtout ta sœur.

Oui, il avait bien comprit que cette dernière ne l’aimait pas du tout. Peut-être avait-elle peur que finalement C’ian soit plus apprécié par son père un jour. Il devait y avoir de la jalousie là-dessus, enfin selon Dean.

Enfin, si je ne peux pas t’aider face à ta famille, je serai quand même là pour toi.

Il espérait alors qu’elle comprendrait qu’il serait là pour la jeune femme, quand elle aurait besoin de parler ou qu’elle aurait besoin d’une simple présence.

Si c’est pour prouver que tu es unique qu’elle disait ça, je suis d’accord.

La jeune femme était bien unique à ses yeux. Il n’avait jamais rencontré une jeune femme comme elle et c’était une vraie bouffée d’air frais qui faisait du bien. Attrapant son verre, il le leva et sourit à la jeune femme.

Trinquons à notre amitié alors.

L’aider à se remettre en selle… certains pourraient y voir un challenge capital mais pas C’ian. Au contraire, elle était ô combien ravie de se prêter au jeu ! D’un autre côté, Dean ne savait pas dans quoi il se lançait : vouloir faire quelque chose contre la haine farouche ressentie par la tristement célèbre Cixi Maeda, c’était comme vouloir se tirer une balle dans le pied. A croire qu’il soit fou ou suicidaire ! « Ca veut dire quoi trinquer ? » osa-t-elle demander sans honte, levant pourtant machinalement son verre en suivant les faits et gestes du jeune homme sans ciller. Il faut dire qu’une fois encore, les traditions n’étaient pas les mêmes, la pimpante japonaise ayant davantage l’habitude de lever simplement un bol de saké –souvent chaud, d’ailleurs– pour « trinquer » avec autrui. Mais le terme lui restait étranger. « Toi aussi être unique. Moi pas savoir ce qu’elle voulait dire exactement… juste répéter les mots. Bien coller à la situation eux, non ? Mais toi être beau et unique. Tout avoir pour toi, juste devoir davantage ouvrir toi ! » C’ian avait beau peiner à s’exprimer comme le commun des mortels, il n’empêche qu’elle se faisait comprendre et qu’en prime elle y mettait de la bonne volonté. « Tu voudrais apprendre quoi pour te remettre en scelle ? Qu’est-ce qui manque le plus à toi dans la vie ? » Dean pouvait lui sortir qu’un câlin lui manquait, un bisou ou même d’avoir épancher ses sentiments, elle était capable de lui réapprendre à peu près tout. Suffit de faire preuve d’un brin d’imagination !

Ca veut dire qu’on va boire pour fêter notre amitié.

Il voulait expliquer cela simplement et il espérait qu’elle comprendrait ce qu’il voudrait dire. Si ça n’était pas le cas, il chercherait comment le reformuler. Après avoir levé son verre, il en but une gorgée tout en écoutant la jeune femme parler. Il n’avait plus l’habitude de parler de lui, mais il savait qu’il n’était pas unique. En tout cas, il ne pensait pas l’être. Cependant, il n’en dit rien et écouta simplement la jeune femme.

Oui, ça colle bien. Mais tu sembles trop confiante envers moi. Je n’ai pas tout pour moi. Il y a des choses dans mon passé qui ne sont pas glorieux, enfin qui sont plutôt négatif et je sais que si je dois me faire des amis ou un jour tomber amoureux, je devrai parler de mon passé et je sais que c’est là que tout le monde me tournera le dos.

Dire que sa famille entière était morte, qu’il avait fait partit d’une secte. Voilà des sujets peu glorieux et qui n’étaient pas du tout une bonne chose pour une personne qui voudrait se rapprocher de lui. Dean ne voulait pas en parler, mais il savait qu’un jour, il devrait le faire, s’il venait à avoir de nouveaux amis ou s’il avait une femme qui partagerait sa vie. A la question de la jeune femme, il se mit à réfléchir. Qu’est-ce qui lui manquait le plus ? Il devait avouer qu’il n’y avait vraiment pensé.

Sans doute le fait de pouvoir discuter comme ce soir. J’ai l’habitude d’être dans mon travail et je ne parle que de ça. Pour une fois, c’est différent.

Haussant les épaules, c’était la première chose qui lui était venu à l’esprit. En y réfléchissant plus, il y avait pas mal de choses, mais s’il devait citer les choses qui lui manquaient le plus, ça serait une liste assez courte.

Il y a aussi le fait d’être écouté sans être jugé. J’ai pris l’habitude d’être seul, alors retrouver une vie sociale active ne sera pas quelque chose de facile. Je ne sais pas vraiment comment je devrais m’y prendre.

C’est vrai que la solitude était devenue quelque chose de plaisant pour lui et s’il devait être entouré de monde, il devait avouer qu’il se sentirait assez oppressé.

Maintenant, le fait d’être ici avec toi et d’aller essayer des sous-vêtements est déjà une première étape pour m’éloigner un peu de mon travail.

S’il y avait bien une personne au monde qui ne risquerait jamais de juger Dean d’une quelconque manière, c’était bien C’ian. Elle avait tellement vu de personnes fausses, capables de mentir sur des choses sans importance comme essentielles qu’elle n’avait plus vraiment de notion d’âme humaine lumineuse. Peut-être que le jeune homme était à l’origine de mauvaises actions, mais la pimpante japonaise partait surtout du principe que tout le monde a droit à sa rédemption, surtout les âmes sincères. Dean ne semblait pas être à jeter en pâture aux enfers, du moins pas pour l’instant et c’est pourquoi elle accueillit ses nouveaux propos avec un immense sourire. « Perfection n’existe pas. Perfection ennuyeuse ! Mais si toi passé douloureux, mauvaises actions ou erreurs… droit à pardon tout de même. Toi peux continuer à être sincère, à chercher à faire pardonner les erreurs ! Toujours possible, rien d’impossible à moins que toi préférer cocon protecteur, éloigné de personnes… mais tu as droit à pardon aussi. Personne n’est parfait. » S’il savait à quel point cela manquait à C’ian de ne pas avoir de personne proche à qui parler ! Bien sûr, Neige était la première à l’accueillir à bras ouverts mais en tant que conservatrice, elle restait très occupée… et en couple, aussi, il ne fallait pas l’oublier. Dean serait sûrement plus disponible que l’allemande ne le serait jamais et ça, c’était un grand pas en avant ! « Après dîner on peut faire premiers essayages ! J’ai quelques modèles. Comme ça belle fin de soirée ! Et aussi… je ne te pousse pas à confidences. Tu peux parler de tout ce que tu veux, quand tu veux et peux. Moi pas exigeante… trop contente d’avoir oreille attentive ! »

Il était loin d’être un gentil garçon. Bon d’accord, il l’avait toujours été, à écouté ce que ses parents lui disaient, avant d’écouter son frère et sa sœur. Il avait toujours respecté ce qu’on lui disait. Seulement, il s’était fait avoir trop souvent et aujourd’hui, il ne voulait plus que ça soit le cas. En écoutant ce que la jeune femme disait, il savait qu’il pourrait paraître aimable, mais il était renfermé sur lui-même.

Je sais que personne n’est parfait, mais il y a toujours des choses qui feront que je ferai fuir. C’est comme ça et je n’y peux rien, malheureusement.

Oui, c’était malheureux. Juliet plusieurs fois avait voulu en savoir sur sa famille et il avait toujours refusé de lui en parler. Tous ses proches étaient morts, toute sa famille en tout cas et depuis qu’il était entré dans une secte, il n’avait pas gardé de contact avec qui que ce soit de son passé. Il ne regrettait pas de ne pas en avoir parlé. C’était quelque chose qu’il gardait vraiment pour lui.

Oui, pourquoi pas. Ca peut être amusant et merci de respecter mon silence.

Il esquissa un léger sourire à la jeune femme. Le fait qu’elle explique qu’elle ne demandera rien lui faisait du bien. Il n’avait pas envie de parler de lui. Il n’y avait rien d’intéressant à dire selon lui.

Alors parlons d’autres choses. Qu’est-ce que tu fais à part créer de la lingerie ? Tu fais du sport ? Tu aime l’art ? Dis m’en pus.

Déjà plus à l’aise, il remercia le serveur qui amena les dîner devant eux et il commença à manger tout en écoutant ce que la jeune femme disait. Au moins l’ambiance était détendue et c’était bien mieux de cette façon.

« Les gens sont stupides et méchants ! » C’ian avait énoncé cette phrase sans méchanceté, sans violence, en n’usant d’aucun ton qui puisse aller à l’encontre même de son tempérament profond. Dean n’avait rien à craindre en présence de la pimpante japonaise, elle avait reçu une éducation qui faisait qu’elle ne pouvait que respecter son silence. Comment pourrait-il en être autrement ? Bien qu’elle se soit risquée à lui livrer son secret le plus inavouable… à savoir sa maladie, elle n’estimait pas qu’il ait quoi que ce soit à lui devoir, à commencer par des confidences sur sa vie passée. Tant qu’il était d’accord pour qu’ils passent de bons moments ensemble, elle se montrerait capable de l’écouter s’il avait besoin de se faire entendre, ou simple d’être là s’il avait besoin d’une présence. C’ian ne lui demandait rien de précis… « Rien à remercier » se contenta-t-elle de dire avec un petit sourire à la fois innocent et amusé sur les lèvres. Par chance, la discussion tourna rapidement vers un autre sujet, lui offrait l’opportunité magnifique de parler de la deuxième chose qu’elle aimait après la lingerie… « J’aime tennis ! J’en fais très souvent, beaucoup plus depuis arrivée New York. Je ne connais pas beaucoup art, à part art et traditions japonaises. Mais j’aime fabrication des sabres, déjà vu à plusieurs reprises à Kyoto. Toi aimer sport et art ? Quelles passions sont tiennes quand pas au musée avec Neige ? » C’ian était elle aussi curieuse de le connaître plus, priant pour qu’ils partagent au moins quelques points communs… sait-on jamais, ils pourraient s’entraîner au tennis ensemble !

Hochant la tête aux propos de la jeune femme, il était d'accord. C'est vrai que les gens ne sont pas ce qu'on croit et qu'ils sont foncièrement méchants. Elle avait raison et il le savait parfaitement. Quand elle expliqua qu'il n'y avait pas besoin de la remercier, il ne sû que répondre. Seulement, la jeune femme était vraiment gentille avec lui et il ne voyait pas comment la remercier autrement. Du coup, pour garder une bonne atmosphère, mais surtout pour en savoir plus sur la jeune femme, il lui posa quelques questions. Ecoutant ses réponses, il mangea tranquillement son repas.

J'aime bien le sport. Je n'en fais pas beaucoup, parce que je suis plus souvent occupé à mon travail, mais sinon, j'aime bien le base-ball. Pour l'art, je m'y connais plus, travaillant dans deux musées, dont un où je m'occupe des arts, ça aide.

Il eut un léger sourire et avala un peu de vin, avant de reprendre la parole.

Sinon, tu sais que j'aime les ossements. Je vais le plus souvent possible dans le Montana, pour aider dans les recherches. A part ça, j'aime bien la musique, ça me permet de me détendre ou alors de donner du rythme à mon travail.

Ils n'avaient pas beaucoup de points en commun, alors il décida de quelque chose, d'un seul coup.

Comme je vais apprendre comment tu fais de la lingerie et que je serai ton modèle, est-ce que tu veux que je t'apprenne quelque chose que tu ne connais pas encore ?

C'était une sorte d'échange de bons procédés. Mais c'était aussi parce qu'il voyait que la jeune femme était bien à New-York et s'il pouvait l'aider à s'y sentir encore mieux, il le ferait avec plaisir.

C’ian sursauta presque en entendant Dean lui dire qu’il aimait les ossements. C’était un peu étrange comme formulation mais après tout… pourquoi pas ! D’autant que c’était on ne peut plus véridique. Le jeune homme travaillant pour deux musées, qui plus est en tant qu’archéologue, il aurait été illogique que de penser qu’il n’aimait pas ce qui avait plusieurs millions d’années… « Tu dors dans bureau à toi ou tu rentres quand même de temps en temps ? » se plut-elle à lui demander. S’il lui disait qu’il dormait constamment à son bureau, C’ian ne pourrait pas s’empêcher de trouver cela diablement triste : il méritait d’avoir une belle vie, même s’il n’en n’était pas persuadé et que son passé semblait peser diablement lourd dans la balance. La belle blonde se faisait le challenge de le faire changer d’avis et de faire en sorte qu’il ne goûte la vie autrement. « Tu voudras qu’on essaye base-ball ? Moi meilleure au tennis mais je veux bien apprendre ! » lança-t-elle tout en poursuivant son repas, entrecoupant ses bouchées de longues gorgées de vin. « Mais je veux bien apprendre autre chose. Je propose mais toi peux dire non, d’accord ? Tu m’aiderais à savoir comment embrasser quelqu’un ? » C’ian était aussi blonde qu’elle était vierge et n’avait jamais eut d’expérience en la matière. Peut-être était-il normal de sa part de ne surtout pas risquer de mourir sans avoir pu essayer ce genre de choses… même si cela pouvait apparaître comme extrêmement étrange.

Le travail du jeune homme était sa passion. Il ne pourrait jamais vivre sans. Déjà, quand il avait dû arrêter les fouilles lui même ça avait été un déchirement. Desmond, son ancien gourou l'avait coupé de beaucoup de choses, dont les fouilles dans le Montana. Mais avec le temps, il l'avait laissé faire. Alors, il avait pû s'y remettre, mais après la mort de sa petite amie, il s'était coupé de tout cela. Donc, il n'avait pas remit les pieds dans le Montana depuis un très long moment. Il comptait bien le faire le plus vite possible, pendant ses prochaines vacances. Ca serait la première destination de ses vacances, c'était sûr et certain.

Ca dépend de mes recherches. Ce soir, ça ne m'aurai pas dérangé de rester au bureau. J'ai appris à dormir sur mon canapé. Mais si je n'ai pas grand chose d'important à faire, je peux rentrer chez moi. Même si parfois, je me dis ça et que je me réveille dans mon bureau le lendemain.

Il eut un sourire amusé. C'est vrai que parfois, il se disait qu'il allait rester au bureau quelques minutes de plus et finalement, il s'endormait sur son bureau et ses papiers.

Si tu veux. On essaie le base-ball et on essaiera aussi le tennis. J'aime bien ce sport, mais je n'en ai jamais fait. Tu joue pour le plaisir ou en professionnelle ?

Si elle était professionnelle dans le domaine, il allait mordre la poussière, mais il comptait quand même essayer. Après tout, il n'était pas du genre à dire qu'il n'aimait pas sans avoir essayé. Seulement la question suivante de la jeune femme le laissa perplexe. Il ouvrait la bouche et finalement la referma, ne sachant pas quoi répondre à cela.

Tu n'as jamais embrassé personne ?

C'était une chose qu'il n'avait pas imaginé pour elle. Elle était belle, avec un métier qui plaît à beaucoup d'homme. Peut-être n'avait-elle pas trouvé un homme qui en valait la peine pour cela.

On peut le faire, mais tu n'auras pas de point de comparaison. Enfin, tu ne sauras pas si c'est bien ou pas.

« Professionnelle c’est bien grand mot ! » s’exclama-t-elle, n’ayant pas pour habitude de se mettre en avant sans raison objective. « J’en fais depuis longtemps mais je peux apprendre à toi si tu apprends à moi le baseball ! Échange de bons procédés ! » Bon d’accord, la proposition qu’elle lui avait faite ensuite n’avait strictement rien à voir et aurait pu en laisser plus d’un perplexe mais C’ian était curieuse et ne voulait surtout pas risquer de quitter ce monde sans avoir connu une chose aussi naturelle, belle, élémentaire même. Quoi de plus logique ? Il pouvait toujours lui dire non bien sûr mais la pimpante blondinette préférait mille fois vivre cette première expérience avec quelqu’un en qui une sorte de confiance naissait progressivement plutôt que de le faire avec le premier venu, un homme que Neige non plus ne connaîtrait pas et dont elle n’aurait pas vanté les mérites à C’ian. « Non, jamais personne… mon père a toujours placé moi dans bulle aseptisée, moi aucun ami au Japon, donc jamais expérience de ce type. J’ai échappé à mariage arrangé et je ne veux pas partir sans connaître ça. Tu comprends ? » D’accord, ils n’avaient pas les deux mêmes expériences de vie mais C’ian voulait croire qu’ils s’étaient bien trouvés, quelque soit l’issue de leur rencontre à vrai dire. « Ce n’est pas grave, je ne veux pas comparer ! D’ailleurs… je veux essayer tout de suite ! » L’enthousiasme de la jeune femme lui jouait encore une fois des tours mais ils avaient tous deux fini leur plat et C’ian n’était pas connue pour se goinfrer, pas conséquent elle n’aurait sûrement rien commandé d’autre. Elle se releva donc pour aller payer l’addition directement au comptoir avant de s’emparer de la main de Dean pour mieux le conduire jusqu’à l’appartement qu’elle louait et qui lui servait ni plus ni moins d’atelier. Par chance, il y avait un lit ! Sans quoi, elle aurait eut bien du mal à supporter sa sœur depuis son arrivée… « Par quoi veux-tu commencer ? Essayages ? » Loin d’elle l’envie de vouloir le gêner en vérité… « Tu sais, ne te sens obligé de rien Dean. Tu ne dois rien du tout à moi. »

D'accord pour l'échange de bons procédés. Ca peut être amusant à faire.

C'est vrai qu'il aimait le base-ball et faire partager la chose à la jeune femme pouvait être agréable, en plus de ça, de son côté, il apprendrait un sport qu'il ne pratiquait pas. Il en regardait parfois à la télé, mais il n'avait jamais vraiment prit le temps de jouer au tennis. Cependant la suite de la conversation semblait irréaliste et pourtant, elle était bien là. La jeune femme lui demandait de l'embrasser. Apparemment c'était la première fois qu'elle le ferait et il devait avouer qu'il était surprit par la chose. En écoutant la jeune femme parler, il comprit mieux. Donc, son père encore une fois l'avait obligé à certaines choses et elle n'avait pas pû embrasser un homme de son plein gré.

Je comprend.

Dean devait avouer que si son père avait fait une telle chose, il se serait rebellé depuis bien longtemps. Quoi qu'il se doutait que le père de la jeune femme ne l'avait pas laissé faire une telle chose. Il se demandait alors comment la soeur de la jeune femme pouvait accepter une telle chose et être aussi loyal à leur père. Cependant, Dean fut prit au dépourvu quand elle lui expliqua qu'elle voulait être embrassé tout de suite. Il pensait que ça se ferait après le dîner ou plus tard, mais du coup, il resta perplexe sur l'instant. La regardant se lever, il prit quelques secondes, le temps qu'elle paye le dîner, pour réfléchir et se demander comment s'y prendre. Il était complètement rouillé, il n'avait pas embrassé une femme depuis longtemps et comme il était le premier homme que la jeune femme embrassait, il ne voulait pas faire d'erreur. Mais la jeune femme fut plus rapide que son esprit. Il se retrouva, main dans la mains avec elle, pour filer dans l'appartement de la jeune femme. Cela mit encore plus de pression au jeune homme, mais il devait se reprendre. Aux questions de la jeune femme, il se mit à réfléchir.

On peut commencer par un premier essayage.

Au moins, ça lui laisserait le temps de réfléchir. Seulement, il se rendait également compte qu'il ne devait pas faire ça. La dernière fois qu'il avait réfléchit, Juliet avait perdue la vie. Il ne voulait pas perdre de temps, alors, il se rapprocha de la jeune femme. Déposant une main sur sa hanche, il posa l'autre doucement contre sa joue et se pencha pour l'embrasser. Il avait confiance et c'était réciproque. Il n'allait pas abuser d'elle non plus. Avoir confiance en quelqu'un de cette façon ne lui était pas arrivé depuis très longtemps. Mais, il comptait bien en profiter. Le baiser fut doux et lent. Il laissait le temps à la jeune femme de s'imprégner des sensations qu'ils partageaient. Finalement, il recula légèrement, enlevant sa main de sa joue et de sa hanche, pour voir comment elle allait et si elle avait apprécié la chose ou si au contraire, ça la dégoutait complètement. Espérant que la seconde option n'était pas la bonne.

Il l’avait embrassée. C’est tout ce que le cerveau de C’ian fut en mesure d’analyser dans la seconde, celui-ci étant soudainement perdu dans les méandres de sentiments qu’elle ne se serait jamais crue capable d’éprouver. Pendant quelques secondes, elle retint son souffle, son cœur manquant plusieurs battements tandis qu’elle mit un moment à fermer les yeux et à s’abandonner totalement à ce baiser, encore sous l’effet de la surprise. Diantre. Alors c’était ça, être embrassée ? La pimpante japonaise avait la fâcheuse impression de n’avoir rien connu jusqu’à lors, et cette sensation la pétrifia sur place. Elle mit d’ailleurs quelques secondes avant de ne redevenir maître de ses pensées, son sourire ayant subitement déserté son visage. Dean n’avait encore rien dit et sûrement était-ce préférable, parce qu’il devait être aussi surpris voire même gêné qu’elle. « C’était… c’était très agréable » reprit-elle avec sincérité, n’ayant aucune intention ou envie de lui mentir. A quoi bon ? Mais le souci, c’est que C’ian se surprit à en vouloir plus. Ce seul baiser ne lui avait pas suffit et sans contrôler quoi que ce soit, elle ne manqua pas de prendre le visage de l’archéologue dans ses mains pour capturer à son tour ses lèvres, d’une façon plus fougueuse et sincère qu’il n’avait osé le faire précédemment. La jolie blonde n’éprouvait aucune peur ou hésitation, c’était presque une évidence à vrai dire… mais le fait que la réciproque puisse ne pas être vraie la frappa de plein fouet, aussi s’écarta-t-elle soudainement en baissant la tête, comme si elle venait de se faire prendre la main dans le sac par son propre père. « Pardon… c’était déplacé » reprit-elle d’une petite voix, tâchant de calmer les battements furieux de son cœur sans pour autant y parvenir. Diable, il avait mis un sacré bordel dans tout son être ! Aussi fut-ce une question de survie que de sortir d’un placard plusieurs modèles masculins qu’elle avait déjà créé, cherchant ainsi à passer à autre chose pour surtout résister à l’appel de ses lèvres. « Voici trois modèles que j’ai déjà fait… mais je ne connais pas couleurs préférées à toi… »

Lui qui avait voulu commencer par une séance d'essayage de sous-vêtements s'était retrouvé à embrasser la jeune femme. Même si elle le lui avait demandé quelques temps plus tôt, ça n'était pas prévu. Mais ça n'était pas non plus désagréable du tout. Au contraire, il avait beaucoup apprécié. Selon la jeune femme c'était pareil. Cependant, il fut surprit quand elle attrapa son visage. Il la regarda se rapprocher et il ferma les yeux, avant de se faire embrasser. Malheureusement, ça ne dura pas aussi longtemps qu'il l'aurait voulu. Quand elle s'écarta, il l'écouta parler, se demandant ce qui venait de se passer. Elle semblait regretter, mais pas lui. Etrangement, même s'il était gêné, il aurait aimé qu'elle l'embrasse plus longtemps. Seulement, il ne pouvait lui dire une telle chose. Alors, il regarda les modèles de caleçon qu'elle lui proposait et hocha la tête avant de hausser les épaules.

Je suis plutôt noir en général. Mais je suis là pour essayer tout ce que tu me proposeras.

Seulement, il se rendit compte que ce qu'il venait de dire pouvait être mal interprété. Du coup, il prit les caleçons et partit les essayer. Enlevant ses chaussures, il enleva aussi ses chaussettes, autant juste essayer les caleçons. Essayant le premier, il sortit de la cabinet d'essayage qu'elle avait et avança vers la jeune femme.

Il faut que je retire mon tee-shirt ?

Peut-être qu'elle préférait qu'il soit uniquement en caleçon pour vérifier que les modèles soient bien. Après tout, c'était elle qui dirigeait la séance, donc il enlèverait son tee-shirt au besoin.

Le fait que Dean fasse preuve de ce qui pouvait presque passer pour du professionnalisme la surprit, à vrai dire. C’ian émit un petit sourire, non pas empli de gêne mais plutôt d’admiration, car même s’il n’avait jamais été un cobaye pour marque de vêtements et à plus forte raison de sous-vêtements, il jouait extrêmement bien son rôle. La pimpante japonaise se surprit d’ailleurs à se mordiller légèrement la lèvre, trouvant que l’ensemble qu’il avait choisi lui allait à ravir et que faire des retouches serait presque immoral… c’est comme si elle avait trouvé l’inspiration en pensant à lui alors qu’elle ne l’avait pas encore rencontré à l’époque. C’était grisant. Attirant, complètement fou mais on ne peut plus grisant tout de même. « Ce modèle semble avoir été fait pour toi ! Mais si cela ne te dérange pas, je préfère que toi enlever t-shirt. Moi pas profiter, hein ! Juste pour voir niveau des hanches. » C’ian se surprenait à s’expliquer alors que son propre professionnalisme n’était pas à remettre en cause, à priori. Du moins jusqu’à ce que son mannequin du jour ait exécuté sa doléance et n’ait effectivement ôté le t-shirt. C’ian fut soudainement prise d’une pulsion qu’elle ne put décemment expliquer, lui sautant littéralement au cou, qu’elle entoura de ses bras, pour mieux s’emparer à nouveau de ses lèvres. A ceci près que ce baiser n’avait rien d’innocent ou même de léger… il était fougueux, exigeant, à en faire perdre la raison à n’importe qui. La jolie blonde se surprenait à en vouloir davantage… le saké, peut-être. « Désolée si je choque toi, mais je ne suis pas désolée. »

Il aurait pû embrasser la jeune femme à nouveau, mais il décida de ne pas le faire. Il fallait qu'il reste gentleman. Même si son cerveau lui disait l'inverse. Alors, il prit ce que la jeune femme lui présentait et il partit se changer. Seulement, il ne savait pas s'il devait être uniquement en sous-vêtement ou pas. Du coup, il alla montrer le premier modèle à la jeune femme, pour avoir son avis et lui demander s'il devait garder son tee-shirt ou pas. En écoutant sa réponse, il hocha la tête. Enlevant son tee-shirt, il regarda où il pouvait le poser, pour qu'elle puisse faire son travail. Seulement, au lieu de pouvoir travailler avec elle, elle se jeta littéralement sur lui. La surprise fut sa première réaction. Se retrouvant avec les bras de la jeune femme autour du cou et embrassé par elle, il ne réagit même pas. C'était complètement idiot d'ailleurs, mais en écoutant la jeune femme parler, il hocha la tête négativement.

Je ne le suis pas non plus.

S'approchant de la jeune femme, il l'embrassa à nouveau. Le temps n'était plus à l'essayage ni au travail de la jeune femme. Le temps était de profiter de l'autre. En tout cas Dean voyait les choses ainsi. Entourant la jeune femme de ses bras, il se baissa pour la porter dans ses bras. La sentant l'entourer de ses jambes, il eut un sourire, tout en continuant de l'embrasser. Il ne savait pas s'il devait chercher le lit de la jeune femme, alors, il marcha malgré tout vers une table, où il fit s'asseoir le jeune femme, venant entre ses jambes. Il arrêta de l'embrasser, pour finalement laisser ses lèvres découvrir la peau de la nuque de la jeune femme. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas été sur ce terrain, mais il en avait vraiment envie. La jeune femme elle pouvait le repousser, mais il ne ferait rien contre. Si elle ne voulait pas aller plus loin, il ne la forcerait pas. Mais, il continua malgré tout à embrasser sa nuque, descendant vers la peau qui était découverte de tout vêtement.