L'attente était vite devenu insoutenable dans la voiture. Il faisait tellement chaud. Paul pouvait dire sans trop exagérer qu'ils allaient sûrement finir par mourir à cause de cette chaleur. Parce qu'on se croyait dans un four là. Il poussa un soupir. Il ne savait plus de qui exactement venait cette idée de planque ais une chose était certaine : c'était une mauvaise idée. Le jeune homme aurait bien été tenté de rejeter la faute sur sa coéquipière mais il avait peur que ça mettre fin à leur entente tacite. Surtout qu'en plus, Cora avait l'air particulièrement de mauvaise humeur aujourd'hui. Il aurait bien été tenté de dire que c'était à cause de l'attente et de la chaleur mais la jeune femme avait semblé de mauvaise avant même qu'ils ne commencent à attendre là alors bon. Le jeune homme ouvrit sa fenêtre en soupirant. Il espérait sûrement avoir un peu d'air en faisant ça mais c'était peine perdu, il semblait ne plus y avoir d'air en fait. Finalement, Paul attrapa une des bouteilles d'eau qu'ils avaient amenés avec eux et s'aperçut qu'elle était vide. Il chercha une des autres des yeux mais ne trouva pas. Il lança un regard à Cora, vaguement réticent à l'idée de lui adresser la parole. Il s'était fait rembarrer la plupart des fois où il avait tenté. Mais la soif l'emporta quand même sur le reste. Il fallait savoir vivre dangereusement par moment. « Elles sont où les autres ? » demanda-t-il en montrant la bouteille d'eau qu'il tenait à la main. Avec la chance qu'il avait, elles devaient être vide aussi. Il sortit finalement son téléphone et se mit vaguement à jouer avec, lassé par la vue de la rue déserte (et qui resterait sûrement déserte longtemps parce que quiconque s'aventurait dedans risquait de finir comme un poulet grillé). « Tu peux me dire pourquoi on est encore là ? » se risqua-t-il alors à demander à Cora. Il allait peut-être se faire couper la tête pour avoir dit ça. « On serait tellement mieux devant un ventilateur ou dans un congélateur. » Lucy lui avait dit que ce serait une excellente idée de camper dans le congélateur. Il avait fait semblant de la croire alors qu'en vrai, ça prouvait bien qu'elle était aussi dérangée que sa mère. Il avait prévenu Dana après de la tenir loin de ça. On ne savait jamais qu'elle veuille mettre son idée à exécution.

Cora ne savait plus qui avait eu cette merveilleuse idée de faire une planque pile le jour le plus chaud de l’année. Elle sentait qu’elle était en train de perdre la tête avec la chaleur, déjà qu’elle n’était pas en très bon état mental, cela n’allait pas aller en s’arrangeant. En fait elle avait envie de tout envoyer balader et de passer ses nerfs sur quelque chose ou quelqu’un. Sauf que coincée ici, dans cette voiture, où elle ne devait pas se faire remarquer, c’était plutôt difficile. Et elle ne pouvait pas passer ses nerfs sur Paul. Ils commençaient à peine à s’entendre, ils avaient vraiment bataillé pour réussir à s’entendre alors elle ne tenait vraiment pas à gâcher tout ça. Surtout que son humeur n’était en rien de sa faute – sauf peut-être pour la partie planque, elle n’était pas sûre. Soit. La jeune femme but une énième gorgée d’eau, finissant sa bouteille. Elle ne savait pas combien elle avait bu de bouteilles mais elle avait fait un vrai massacre. En même temps par ce temps, elle était tout à fait excusée. « Elles sont où les autres ? » Cora se tourna vers son coéquipier et fronça les sourcils. Elle haussa ensuite les épaules. « Je sais pas, cherche. » répondit-elle un peu trop sèchement. Ce n’était pas comme si la voiture était immense non plus, une bouteille d’eau devait se faire facilement remarquer. « Peut-être qu’il n’y en a plus. » Et peut-être qu’elle venait de finir la dernière bouteille. Oups. Elle pinça les lèvres et prit un air coupable avant de tourner la tête pour ne pas que Paul le remarque. Le silence s’installa ensuite de nouveau entre eux et Cora en profita pour fermer les yeux quelques instants. Dans sa tête, des images de son frère tournaient en boucle. C’était le premier anniversaire de sa mort aujourd’hui et elle était coincée ici alors qu’elle aurait dû se trouver à Albany, sur sa tombe. « Tu peux me dire pourquoi on est encore là ? » « Le travail. » répondit-elle en soupirant. « Tu n’es pas le seul à vouloir être ailleurs tu sais. » Mais ils devaient rester là encore pas, ils n’étaient pas ici depuis si longtemps que ça mais s’ils pouvaient facilement le croire vu que rien ne s’était passé depuis qu’ils étaient arrivés. « On serait tellement mieux devant un ventilateur ou dans un congélateur. » Oh oui elle avait envie de ça aussi... Ca devait être l'extase par cette chaleur. Ca l'était rin que d'y penser. Mais ils avaient un travail à faire et consciencieuse comme elle l'était, elle n'allait pas abandonner par faiblesse. « Je ne te retiens pas. » Il serait peut-être mieux loin d’elle où elle ne pourrait pas lui arracher la tête s’il continuait à se plaindre. Elle avait déjà assez de la chaleur étouffante et des souvenirs de son frère en plus de ça. Elle regretta immédiatement de s’être montrée désagréable avec lui cela dit, il ne le méritait pas. La jeune femme tournant donc à nouveau la tête vers lui en se mordant la lèvre.

La chaleur n'avait pas encore réussit à avoir raison de Paul mais la soif finirait peut-être par le tuer. Il venait de se saisir de la bouteille que venait de reposer Cora. Vide. Elle n'avait rien trouvé de mieux que de finir la bouteille sans même lui laisser la moindre petites gouttes. Enfin tout n'était pas perdu, ils avaient d'autres bouteilles normalement dans la voiture. Sauf que, bien sûr, Paul n'était pas capable de remettre la main dessus. Hésitant, il finit par demander à Cora. Il savait bien que c'était à ses risques et périls parce que celle-ci avait l'air particulièrement de mauvaise humeur aujourd'hui. « Je sais pas, cherche. » Wow, il aurait mieux fait d'éviter effectivement vu la manière dont elle venait de lui répondre. « C'est ce que je fais. » répondit-il sur le même ton qu'elle. Sauf qu'il ne trouvait pas de foutues bouteilles. Enfin si, il mit bien la main sur une autre qui était tout aussi vide que l'autre. « Peut-être qu’il n’y en a plus. » Oui. C'était sûrement ça. Le jeune homme soupira mais se retint de faire toutes remarques sur le fait qu'elle avait fini la dernière et qu'elle aurait pu lui en laisser au moins un tout petit peu avant. Il faisait vraiment un grand effort là parce qu'il était d'ordinaire très impulsif et ne mâchait pas ses mots mais il ne voulait pas d'une nouvelle dispute avec elle. Il préférait quand ils avaient des rapports cordiaux en fait. Résolut à ne plus avoir à boire, le jeune homme préféra se demander pourquoi ils étaient toujours là. C'était une très bonne question ça. Surtout au vu du fait qu'il ne se passait vraiment rien dehors. « Le travail. Tu n’es pas le seul à vouloir être ailleurs tu sais. » Le jeune homme poussa un soupir. Ca, il avait bien remarqué qu'elle aurait voulu être ailleurs. Il ne pouvait vraiment pas la blâmer là-dessus en fait. Il fit ensuite valoir qu'ils seraient bien mieux au frais. Pourquoi ils n'avaient pas de ventilateur dans cette voiture hein ? « Je ne te retiens pas. » La jeune homme poussa un soupir avant de dévisager Cora. Ca y est, il en avait assez. « C'est quoi ton problème hein ? » lui demanda-t-il alors sur la défensive. « Non parce qu'au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne t'ai rien fais aujourd'hui, j'essaie d'être la plus aimable possible mais toi t'es juste... » Trop chiante, insupportable. Il y avait un tas des choses qu'il aurait put dire. « T'es pas très agréable. »

Cora était vraiment mal. Plus mal qu’elle ne l’aurait pensé en fait, mais ça ne faisait qu’un an, la plaie n’avait pas encore cicatrisé et en fait il faudrait un moment avant que cela soit le cas. Elle n’était pas du genre à se laisser dicter sa conduite par ses émotions mais là, avec la chaleur et la déshydratation qui menaçait, elle n’avait plus vraiment de contrôle sur rien. Et malheureusement, Paul en faisait les frais. Il n’avait rien fait en plus cette fois, il était juste au mauvais endroit au mauvais moment. Et elle aurait très bien pu ne pas passer ses nerfs sur lui – et encore elle se trouvait gentille là – mais il tenait visiblement à lui parler alors… « C'est ce que je fais. » Cora soupira une nouvelle fois. Elle s’était trouvée trop sèche avec lui et elle le regrettait mais elle n’avait pas envie de faire plus d’efforts en fait. « Cherche mieux dans ce cas. » Qu’est-ce qu’elle pouvait y faire s’il ne trouvait rien après tout ? Elle avait peut-être fini une bouteille mais cela ne voulait pas dire qu’elle venait de finir la toute dernière dans la voiture. Avec cette chaleur, ils en avaient sans doute prévu une grande quantité… La jeune femme jeta un œil sur le côté et vit les nombreux cadavres de bouteilles… Oui visiblement ils avaient prévu grand et ce n’était pas encore assez. Soupirant à nouveau, la brune fit basculer sa tête en arrière et ferma les yeux un instant. Elle déglutit ensuite, la soif la gagnant à nouveau. Elle avait vraiment besoin de se calmer en fait, elle venait d’être une nouvelle fois désagréable avec Paul alors qu’elle avait dit qu’elle ferait des efforts avec lui. Elle ne tenait absolument pas à se « venger » de lors première rencontre mais il devait le penser maintenant. Comme il voulait être dans un congélateur, Cora lui proposa de s’en aller. A sa manière, certes, mais ça partait d’un bon sentiment à la base. Sauf qu’elle aurait dû le faire plus gentiment. Elle sentit immédiatement le regard furieux de son coéquipier se poser sur elle alors qu’elle détournait le regard. « C'est quoi ton problème hein ? » Elle pinça les lèvres avec force, résolue à ne pas lui répondre pour le moment. Ses yeux commencèrent à piquer et elle avait envie de pleurer alors qu’elle s’était juré qu’elle ne le ferait pas. Elle tourna donc encore un peu plus la tête pour ne pas qu’il voit sa réaction. « Non parce qu'au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne t'ai rien fais aujourd'hui, j'essaie d'être la plus aimable possible mais toi t'es juste... » Elle s’attendait au pire des qualificatifs. « T'es pas très agréable. » Oh, vraiment, il était trop aimable. « Pas très agréable. » répéta-t-elle d’un ton un peu moqueur. « Tu peux dire la vérité hein. Enfin laisse-moi deviner… » Elle tourna la tête vers lui et laissa apparaitre un sourire sans joie. « Je suis chiante ? Insupportable ? Injuste ? Une vraie furie ? » Elle pouvait continuer sa liste pendant un moment parce qu’elle était tout à fait consciente de comment elle était avec lui. « Je vais aller acheter d’autres bouteilles, surveille bien la rue. » conclut-elle avant de sortir de la voiture. Elle avait besoin d’air – ce qui était impossible vu la chaleur, c’était juste une façon de parler - et d’être seule surtout, elle ne voulait pas être encore plus désagréable avec le jeune homme.

La chaleur avait raison de leurs nerfs à tous les deux. En même temps, Paul ne connaissait pas beaucoup de gens qui aurait put supporter une telle chaleur, sans eau (puisqu'il semblait bien que Cora avait finit la dernière bouteille) tout en restant d'excellente humeur. A moins d'être un alien ou un fou en tout cas, il était normal d'être un peu à bout à un moment donné. Néanmoins, en ce qui concernait sa coéquipière, le jeune homme sentait bien qu'il n'y avait pas que ça. Pour des raisons qu'ils ne s'expliquaient, celle-ci semblait de mauvaise humeur avant même qu'ils ne commencent leur planque. Si jusqu'ici il avait réussit à faire preuve de patience et ne pas prendre la mouche une seule fois, il sentait qu'il arrivait à bout de patience quand celle-ci lui dit un peu sèchement qu'il n'avait qu'à s'en aller (well, il réagissait peut-être de manière un peu excessive aussi, c'est vrai qu'elle avait pas dis grand-chose au final). Il lui demanda alors quel était son problème et lui fit remarquer alors qu'il n'avait rien fait pour mériter qu'elle soit comme ça avec lui. Peu agréable. Il avait dit qu'elle était peu agréable, désireux de ne pas trop s'attirer les foudres de la jeune femme. « Pas très agréable. » Ok, vu le ton moqueur qu'elle venait d'employer, le jeune homme se dit qu'il aurait tout aussi bien pu la traiter de chieuse dès le début. Elle tourna ensuite la tête vers lui avant de reprendre la parole. « Tu peux dire la vérité hein. Enfin laisse-moi deviner… » Paul retint un soupir. Il avait encore échoué à éviter un drame. « Je suis chiante ? Insupportable ? Injuste ? Une vraie furie ? » Une vraie furie ça collait plutôt bien en vérité oui. Parce que seule une furie pouvait avoir une réaction comme ça à ce qu'avait dit le jeune homme. « Je vais aller acheter d’autres bouteilles, surveille bien la rue. » Il la laissa quitta la voiture sans rien répondre et puis après avoir soupirer encore, il décida de la rejoindre.  « Je n'ai rien dis de tout ça ok. » fit-il en arrivant à sa hauteur. « Je ne voulais pas que tu t'énerves mais si j'avais su, j'aurais peut-être pu te traiter de furie depuis le début. » Il ne faisait peut-être pas bien de dire ça en fat. Il s'approcha ensuite de Cora et le regarda dans les yeux. « Tu n'as pas répondu à ma question. » lui fit-alors remarqué.

Cora se languissait vraiment du moment où elle sortirait enfin de cette voiture. Elle était en train de mourir de chaud et ils n’avaient plus d’eau en plus. Cet enfer aurait pu être supportable si elle n’était pas en plus très mal en point mentalement. Elle aurait dû se douter qu’accepter de faire cette planque pile ce jour-là était une très mauvaise idée. Mais elle pensait être plus forte que ça. Cette constatation la mettait d’autant plus de mauvaise humeur alors il n’était pas étonnant, avec ce sacré mélange, qu’elle ait fini par presque péter les plombs. Et bien sûr, la victime ne pouvait être que la seule autre personne présente avec elle, Paul. Son coéquipier ne méritait pas tout ça, elle le savait et s’en voulait. Mais en même temps, elle en avait marre de tout garder comme ça, elle allait très vite par imploser si elle continuait comme ça. Du coup, Paul avait dû subir ses humeurs quand bien même t lui avait promis que cela n’arriverait plus. Il n’avait trop rien dit au début mais à présent, il commençait à en avoir marre et n’hésita pas à le faire comprendre à la jeune femme. Elle le trouvait même un peu trop gentil avec elle et pour éviter de s’énerver encore plus et tenter de se calmer, elle décida de sortir de la voiture en prétextant qu’elle allait chercher de l’eau. Bien évidemment, le jeune homme ne pouvait pas la laisser tranquille, il avait fallu qu’il la suive à l’extérieur. Elle soupira en le voyant arriver. « Je n'ai rien dis de tout ça ok. » « Mais tu le pensais. C’est pareil. » répondit Cora en haussant les épaules. « Et n’essaye pas de me faire croire le contraire, je déteste qu’on me mente. » S’il voulait aggraver la situation c’était le meilleur moyen. « Je ne voulais pas que tu t'énerves mais si j'avais su, j'aurais peut-être pu te traiter de furie depuis le début. » La jeune femme avait toujours eu la réputation d’être calme et douce. C’était souvent elle qui apaisait les tensions entre ses frères et sœurs plus petite. Mais cela voulait également dire que quand elle devait peter un plomb, elle ne le faisait pas à moitié. Et pour le coup on pouvait bien la qualifier de furie. « Tu aurais dû, oui. Ça nous aurait évité une conversation inutile. » Toute cette conversation ne rimait à rien en fait et elle en avait marre, elle voulait s’enfuir à nouveau. Si elle lui cassait la jambe, il arrêterait de la suivre ? « Tu n'as pas répondu à ma question. » « Quelle question ? » Elle voyait bien à quoi il faisait allusion mais elle n’était pas très sûre de réussir à en parler sans se mettre à pleurer tant elle était à bout de nerfs. « Ce n’est pas important. » commença-t-elle en en haussant les épaules. « Et ça ne te regarde pas de toute façon. » Elle ne voulait pas pleurer devant lui ou lui prouver qu’il avait eu raison de douter de ses capacités. « Tu devrais retourner à la voiture maintenant, il y a la rue à surveiller. »

Après avoir un peu hésité, Paul avait décidé d'aller parler à Cora dehors. Il ne voulait pas laisser sa coéquipière faire sa crise toute seule. Et surtout, il n'avait pas envie de lui laisser dire ce qu'il n'avait jamais dis. A savoir qu'il ne l'avait jamais traité de furie ou de chieuse ou de quoique ce soit d'autres dans ce genre là. Il s'était montré extrêmement gentil même. « Mais tu le pensais. C’est pareil. » Le jeune homme fit la moue mais n'eut pas le temps de protester avant que la jeune femme ne reprenne déjà la parole. « Et n’essaye pas de me faire croire le contraire, je déteste qu’on me mente. » Ok, il n'allait peut-être pas protester alors. « Je pensais juste que t'étais un peu chiante. » avoua-t-il alors. Mais c'était toujours plus soft que les pensées qu'elle lui avait attribué en fait donc bon. Il expliqua ensuite qu'il ne voulait pas qu'elle s'énerve et que c'est pour ça qu'il ne l'avait pas traiter de furie dès le début (même si en fait, il ne l'aurait jamais traité de furie). Il regretta bien vite ses paroles et eut peur de la réaction que la jeune femme allait avoir. « Tu aurais dû, oui. Ça nous aurait évité une conversation inutile. » Le jeune homme soupira. Il ne pensait pas vraiment que cette conversation était inutile pas si en tout cas il finissait par savoir ce qu'elle avait. « C'est que je n'ai jamais vraiment pensé que t'étais une furie en fait. » Il l'avait dit, il l'avait juste trouvé chiante, rien de plus. Il décidera ensuite de ramener la conversation sur la question à laquelle il n'avait malheureusement pas eu de réponses. « Quelle question ? » Comme si elle ignorait vraiment de quoi il parlait. Le jeune homme ne répondit rien et la regarda juste, imperturbable, attendant qu'elle ne se décide à reprendre la parole. « Ce n’est pas important. » Il lui lança un regard sceptique. « Je pense que ça dot l'être si ça te mets dans cet état. » répondit-il doucement. Il savait être très bien parfois quand il faisait des efforts. Si il lui parlait sur ce ton-là, il arriverait peut-être mieux à la faire parler. « Et ça ne te regarde pas de toute façon. » Ou peut-être pas en fait. « Peut-être quand même un tout petit peu dès le moment où je subis tes humeurs. » Il pinça les lèvres, regrettant aussitôt ses paroles. « Enfin non excuse-moi, ça ne me regarde sûrement pas oui. » lui accorda-t-il alors. « Tu devrais retourner à la voiture maintenant, il y a la rue à surveiller. » Le jeune homme secoua la tête. « Il ne se passe rien dans la rue Cora. » lui fit-il remarquer. « Et il ne se passera rien tant que tu seras ici à faire de ton mieux pour être loin de moi. » Il ne se leurrait pas. C'était juste pour ça qu'elle s'était mis en tête d'acheter des bouteilles d'eau.

Cora ne savait pas pourquoi elle avait pensé que sortir de la voiture était une bonne solution. Enfin ça aurait pu l’être si Paul ne l’avait pas suivie et ne cessait pas en plus de lui poser des questions. Il ne semblait pas vouloir comprendre qu’elle avait besoin d’être seul et il devait aimer se faire malmener visiblement, il n’insisterait pas sinon. « Je pensais juste que t'étais un peu chiante. » Cora hocha la tête, contente qu’il l’admette enfin. « Tu vois que ce n’était pas si difficile. » Elle aurait presque pu lui flatter la tête pour avoir fait un si gros effort. Elle s’en fichait qu’il apprécie ou non à ce point mais elle préféra ne pas bouger et le fixer en silence. Peut-être qu’il comprendrait qu’il devait partir maintenant. « C'est que je n'ai jamais vraiment pensé que t'étais une furie en fait. » Visiblement non. « Oui j’ai compris tu viens de le dire. Et je te crois c’est bon. Va-t’en maintenant. » Elle le suppliait presque du regard à présent. Mais il ne bougeait toujours pas, il semblait déterminé à savoir ce qui lui arrivait alors qu’elle était déterminée à ne rien lui dire. Elle lui fit tout d’abord savoir que ce n’était pas important. « Je pense que ça doit l'être si ça te mets dans cet état. » Elle haussa les épaules. Ils étaient partenaires, d’accord. Mais leur relation s’arrêtait là, elle n’avait pas besoin qu’il essaye de l’aider ou qu’il fasse semblant de se soucier de quoi que ce soit. Son air doux l’énervait et l’étonnait en même temps. Elle ne le méritait pas et cela ne ferait que la faire passer pour la méchante. « Non, ça ne l’est pas. Ca ne l’est pas pour toi en tout cas. » Puis ça ne le regardait absolument pas, ils n’étaient pas assez proches pour qu’elle puisse lui confier ce genre de choses déjà. « Peut-être quand même un tout petit peu dès le moment où je subis tes humeurs. » La jeune femme pinça les lèvres et détourna le regard un instant. « Je suis désolée pour ça, je ne voulais pas… Je ne fais pas exprès. » Elle savait se contrôler un minimum d’habitude, elle avait presque réussi quand il avait été affreux avec elle. « Enfin non excuse-moi, ça ne me regarde sûrement pas oui. » Il était long à la détente quand même. Si elle attendait encore une ou deux minutes peut-être qu’il finirait par retourner dans la voiture pour faire le boulot qu’elle ne pouvait pas faire actuellement. « Il ne se passe rien dans la rue Cora. » Cora leva les yeux au ciel. Il ne comprenait vraiment rien à rien. « Peu importe ! Je veux juste que tu me laisses tranquille, c’est si difficile à comprendre ? » Elle avait de nouveau envie de pleurer et elle se mordit très fort la lèvre inférieure pour s’en empêcher. « Et il ne se passera rien tant que tu seras ici à faire de ton mieux pour être loin de moi. » « Je n’ai pas envie de pleurer devant toi. » expliqua-t-elle d’une voix un peu brisée. « Si tu continues à insister comme ça c’est qui va finir par arriver et il en est hors de question. »

« Tu vois que ce n’était pas si difficile. »  Paul avait juste finit par reconnaître qu'il avait effectivement penser qu'elle était un peu chiante. Il la regarda un moment avant de finalement secouer la tête. Il aurait bien pu trouver autre chose dire mais il doutait que ça aurait pu servir à quelque chose. Il ne ferait sûrement rien d'autre que s'enfonça de toute manière. Tout de même, il finit par préciser qu'il n'avait jamais pensé d'elle qu'elle était une furie. C'était important pour lui de préciser qu'il n'avait pas été si excessif dans ce qu'il pensait non plus. « Oui j’ai compris tu viens de le dire. Et je te crois c’est bon. Va-t’en maintenant. » Le jeune homme raqua un sourcil. Non, il était à peu près certain qu'il ne venait pas de dire ça mais bon si elle disait. En tout cas, une chose était certaine, il ne s'en irait pas. Il voyait bien qu'elle n'était pas au mieux de sa forme et il était persuadée que c'était important contrairement à ce qu'elle prétendait. Il voulait savoir c qu'elle avait. Il voulait... il voulait pouvoir l'aider sans toutefois vraiment comprendre pourquoi. Ca devait juste être sa tendance à toujours vouloir venir en aide aux gens en détresse. « Non, ça ne l’est pas. Ca ne l’est pas pour toi en tout cas. » C'était sûrement là qu'elle se trompait. « Comment peux-tu savoir ce qui est important pour moi ou non ? » demanda-t-il alors. Elle ne le connaissait pas. Pas plus qu'il ne la connaissait elle en fait mais bon. Il fit ensuite valoir que ça le concernait au moins un peu parce que c'est lui qui subissait sa mauvaise humeur aujourd'hui. « Je suis désolée pour ça, je ne voulais pas… Je ne fais pas exprès. » Le jeune homme pinça les lèvres. « C'est rien. » lâcha-t-il alors. Jusque là, il réussissait à faire avec en tout cas. Il ne savait pas bien pour combien de temps mais bon. Elle lui redemanda ensuite de la laisser en paix et Paul refusa encore. « Peu importe ! Je veux juste que tu me laisses tranquille, c’est si difficile à comprendre ? » Non, ça ne l'était pas. C'était très simple même mais il ne pouvait juste pas partir. « Je ne peux pas te laisser comme ça. » avoua-t-il alors. Il était inquiet pour elle maintenant et ce qu'elle ajouta après ne le rassura pas le moins du monde. « Je n’ai pas envie de pleurer devant toi. Si tu continues à insister comme ça c’est qui va finir par arriver et il en est hors de question. » Le jeune homme lui lança un regard désolé et s'approcha un peu d'elle. « Pleurer fais du bien parfois. » lâcha-t-il alors. « Même si c'est devant moi. » Surtout qu'il n'était pas un con non plus. Il savait être là quand il fallait et il était plutôt bon en fait quand il fallait consoler les gens. « Je ne suis pas un monstre hein. »

Cora ne savait plus quoi faire pour que Paul accepte de la laisser tranquille. Elle ne s’était pas montrée suffisamment insupportable avec lui pour qu’il n’ait plus envie de l’énerver ? Fallait-il qu’elle le frappe pour qu’il accepte de faire ce qu’elle lui disait ? Elle ne savait plus et elle ne comprenait pas pourquoi il s’acharnait comme ça, ce serait beaucoup plus facile pour elle quand elle serait enfin seule parce qu’elle pourrait enfin se laisser aller et tout évacuer à sa façon. Mais il semblait y accorder une importance tout particulière alors que ça n’aurait pas dû être le cas. « Comment peux-tu savoir ce qui est important pour moi ou non ? » Parce qu’elle l’avait décidé, voilà comment. « Parce que je préfère que ce ne soit pas le cas. » se justifia-t-elle en baissant la tête. Son air était moins agressif qu’un peu plus tôt, cela ne servait à rien de s’énerver vu qu’il ne parlait pas plus, alors à quoi bon se battre ? Surtout qu’elle avait l’impression de ne faire que se répéter en donnant juste de différentes formulations à ses phrases. Et cela l’énervait encore plus tout compte fait mais elle préféra s’excuser. « C'est rien. » Elle haussa les épaules, fixant toujours le sol. Il avait beau lui dire ça, elle savait que ce n’était pas rien et qu’elle n’aurait jamais dû lui parler comme ça. « Cela ne se reproduira plus de toute façon. » Elle ne serait pas aussi naïve qu’aujourd’hui. Après ça, la jeune femme le supplia une fois de s’en aller et de retourner surveiller la rue même s’il ne s’y passait rien. Il était tellement têtu qu’il refusait toujours de bouger. « Je ne peux pas te laisser comme ça. Cora releva alors la tête et se mit à le regarder comme s’il n’avait plus toute sa tête. « Pourquoi ? Tu préfères que je sois encore plus affreuse avec toi plutôt que de retourner te mettre à l’abri dans la voiture ? » Elle n’aimait pas qu’on lui tienne tête en plus, surtout quand elle était dans un tel état. « Je n’ai pas besoin de toi. » ajouta-t-elle ensuite alors qu’elle sentait une boule se former dans sa gorger et ses yeux commencer à piquer. En fait elle ne savait pas si elle avait besoin de lui ou de quelqu’un. Elle ne voulait juste pas devenir la pauvre petite chose faible pour laquelle il la prenait depuis le début. « Pleurer fais du bien parfois. » Elle pinça de nouveau ses lèvres avec force et secoua la tête tout en sachant qu’il avait raison. Elle eut ensuite un mouvement de recul lorsqu’il tenta de s’approcher, sans trop savoir pourquoi. « Même si c'est devant moi. Je ne suis pas un monstre hein. » Ses yeux étaient remplis de larmes à présent, en l’ « autorisant » à pleurer comme ça, il avait provoqué ses larmes, sans doute inconsciemment. Mais elle n’arrivait plus à les empêcher de couleur malgré tous les efforts qu’elle mettait à essuyer ses joues et ses yeux. « Je ne suis pas faible. » réussit-elle à dire malgré sa voix brisée et les « secousses » que provoquaient ses pleurs. « Et tu vas effacer cette image de moi en train de pleurer de ta mémoire d’accord ? »

Paul ne savait pas trop pourquoi il accordait vraiment de l'importance aux humeurs de Cora. C'était sûrement juste parce qu'il n'aimait voir que les gens ne soit pas bien. En tout cas, une chose était certaine, sa coéquipière ne pouvait pas décidé à sa place de ce qui était important pour lui ou non. Il ne voyait même pas comment elle pouvait savoir ce qu'il en était alors. « Parce que je préfère que ce ne soit pas le cas. » Le jeune homme soupira. Evidemment qu'elle préférait. Et ce, simplement parce qu'elle espérait se débarrasser de lui au plus vite. C'était la seule chose à laquelle elle aspirait depuis tout à l'heure. Malheureusement pour elle, elle n'avait toujours pas obtenu gain de cause et ne l'obtiendrait sûrement pas de sitôt en fait. Paul ne pouvait juste pas la laisser là comme ça. « Pourquoi ? Tu préfères que je sois encore plus affreuse avec toi plutôt que de retourner te mettre à l’abri dans la voiture ? » Oui, il préférait ça plutôt que de la laisser seule et visiblement désespérée dehors. Il avait moins mauvaise conscience comme ça. « Je n’ai pas besoin de toi. » Le jeune homme secoua la tête. « Ne sois pas si fière. » soupira-t-il alors. Elle n'avait peut-être pas besoin de lui mais il était évident qu'elle avait besoin de quelqu'un en tout cas. Elle était mal et ça faisait toujours du bien d'avoir une épaule sur laquelle se reposer dans ces cas-là. Paul n'était peut-être pas le mieux placé mais il était le seul là alors... Pour confirmer ce qu'il pensait déjà, la brune enchaîna en déclarant qu'elle avait envie de pleurer. Paul s'approcha un peu d'elle mais elle se recula aussitôt. Il retint par la suite un soupir las avant de dire qu'il n'était pas un monstre. Elle pouvait donc tout à fait pleurer devant lui. Il n'en fallut pas plus pour que les larmes se mettent à couler le long des joues de la jeune femme. Paul la regarda sans trop savoir quoi faire. Avec ses cousines, c'était plus simple. Il les connaissait bien et savait mieux comment réagir. « Je ne suis pas faible. » « Je n'ai jamais dis ça. » répondit-il sur un ton doux. « Je ne l'ai même pas pensé là. » Il avait été dur avec elle la première fois oui mais il en avait vu assez depuis pour savoir qu'il s'était fait une fausse idée. « Et tu vas effacer cette image de moi en train de pleurer de ta mémoire d’accord ? » « D'accord. » Il ne voulait pas la contredire maintenant. Il sortit ensuite un mouchoir en papier de sa poche. « What happened ? »

Malgré tous ses efforts, Paul ne semblait pas décidé à laisser Cora tranquille. Elle avait pourtant insisté, répété, été vraiment désagréable avec lui et pourtant il était toujours là, comme s’il aimait se faire malmener. Cora décida qu’il était sacrément bizarre et aussi vraiment… gentil. Si on lui avait dit ça la première fois, elle ne l’aurait pas cru. Maintenant elle pouvait bien affirmer qu’il n’était pas détestable, elle avait vraiment eu l’occasion de s’en rendre compte. C’était elle qui l’était pour le coup mais elle était beaucoup trop fière pour accepter de baisser la garde devant lui. Si elle n’avait pas eu peur de ce qu’il allait penser d’elle si elle se montrait si faible devant lui, elle n’aurait pas fait tout ce cinéma. « Ne sois pas si fière. Il l’avait bien compris visiblement et elle eut le bon sens de ne pas nier. A quoi bon de toute façon c’était l’entière vérité. La jeune femme avait de plus en plus de mal à ne pas pleurer maintenant. Paul ne l’aidait vraiment pas et lutter était plus fatiguant qu’autre chose. Il tenta de la rassurer sur le fait qu’elle pouvait tout à fait pleurer devant lui et qu’il ne la jugerait pas. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle prenne le risque et que des larmes commencent à couler le long de ses joues. Elle ne savait pas tellement si ça lui faisait du bien, elle avait l’impression qu’elle avait tellement à évacuer et qu’elle était partie pour des jours. Inquiète, elle prit le temps d’affirmer qu’elle n’était pas faible, comme si le dire simplement pourrait changer ce que pensait le jeune homme. « Je n'ai jamais dit ça. » « Tu n’as peut-être pas utilisé ces mots mais… » La jeune femme se souvenait très bien de leur première rencontre et de ce qu’ils s’étaient dit, il devait vraiment avoir la mémoire courte. « Je ne l'ai même pas pensé là. » Elle pinça les lèvres et le regarda un instant en réussissant à ne plus pleurer. « Est-ce que tu dis ça juste pour me faire plaisir ? Parce que je comprendrais que tu le penses hein. » Elle ne se contredisait pas vraiment, elle se trouvait peut-être un peu stupide de pleurer comme ça surtout que ça devait pas mal gêner son coéquipier. Mais elle savait qu’elle n’était pas faible en tout cas. Elle lui demanda ensuite d’oublier ce qu’il venait de voir – elle savait que c’était impossible techniquement mais il ne devrait plus jamais lui en parler – parce que ça vaudrait mieux pour eux deux, ou au moins elle en tout cas. Il accepta et lui tendit ensuite un mouchoir en papier qu’elle accepta sans broncher. Elle baissa ensuite la tête pour s’essuyer les yeux et les joues. « What happened ? » Bon il valait sans doute mieux qu’elle lui en parle… Il comprendrait plus facilement et puis elle estimait s’être déjà dévoilée, en quelque sorte, en s’autorisant à pleurer devant lui comme ça. « Hum… Mon frère est mort. » Elle se mordit la lèvre inférieure pour éloigner d’autres larme. « Enfin, ça fait un an aujourd’hui. »

Cora avait finit par mettre sa fierté de côté et s'était mise à pleurer. Enfin Paul ne voulait pas vraiment qu'elle se mette à pleurer donc il n'en était pas non plus satisfait. Il était même plutôt désolé pour elle, il aurait voulu qu'elle aille bien. Mais elle avait sûrement compris qu'il n'était pas un monstre au moins. Ou peut-être pas en fait vu qu'elle crut bon de préciser qu'elle n'était pas faible entre deux sanglots. Comme s'il pouvait dire ça ! « Tu n’as peut-être pas utilisé ces mots mais… » ¨Paul poussa un soupir. La brune avait beau ne pas avoir terminé sa phrase, il avait très bien compris ce à quoi elle faisait allusion. Et il le méritait il supposait, il avait été tellement con la fois où il s'était rencontré. « Je sais ce que j'ai pu te dire... » fit-il en passant une main dans ses cheveux, un peu gêné. « Mais j'ai eu le temps de voir comment t'étais un peu depuis. Et comment tu bossais. Et je ne pense plus du tout que tu sois faible. » Mais il n'était pas certain que a pouvait lui importait beaucoup en cet instant. Elle avait l'air d'avoir d'autres soucis en tête et vu dans quel état elle était, Paul voulait bien croire que c'était autrement plus grave. « Est-ce que tu dis ça juste pour me faire plaisir ? Parce que je comprendrais que tu le penses hein. » Le jeune homme secoua la tête. « Je n'ai pas pour habitude de dire des choses que je ne pense pas juste pour faire plaisir. » L'hypocrisie, ce n'était pas vraiment son truc en fait. Sans savoir ce qu'il pouvait faire maintenant, il tendit un mouchoir en papier à la jeune femme. Il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire d'autres. Il se décida ensuite à lui demander ce qu'il y avait. Il lui avait déjà demandé en fait mais il se disait que peut-être cette fois, il aurait plus de chance d'obtenir une réponse. « Hum… Mon frère est mort. » « Oh... » souffla-t-il alors. Il était peut-être censé dire plus ou même faire quelque chose mais il avait tellement peur de faire un faux pas avec Cora. « Enfin, ça fait un an aujourd’hui. » « Je suis désolé Cora... » Il s'approcha ensuite maladroitement d'elle et lui prit la main. « Viens, on retourne à la voiture. » souffla-t-il alors avant de l'attirer à sa suite. Elle y serait bien mieux. « Je sais que c'est dur. » Enfin il ne savait pas vraiment mais il avait bien vu comment était Lily par exemple lorsque l'anniversaire de la mort de ses parents arrivaient. « Tu n'aurais pas du accepter ça aujourd'hui, je vais te raccompagner chez toi. » Il ouvrit la portière côté passager et attendit que la brune prenne place pour fermer derrière elle. Il alla ensuite s'asseoir derrière le volant. « Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? » demanda-t-il ensuite un peu hésitant.

Cora ne voulait pas que Paul pense qu’elle était faible parce qu’elle se souvenait encore de ce qu’il lui avait dit la première fois. Ca l’avait marqué plus qu’elle le pensait parce qu’elle voulait encore lui prouver que ce qu’il avait dit était fait quand bien même elle avait eu déjà bien des occasions pour le faire. « Je sais ce que j'ai pu te dire... » Il semblait s’en vouloir encore et elle s’en voulut pour remuer le couteau dans la plaie. Il fallait bien qu’elle se justifie... « Mais j'ai eu le temps de voir comment t'étais un peu depuis. Et comment tu bossais. Et je ne pense plus du tout que tu sois faible. » Il avait l’air sincère. Enfin même s’il ne disait ça que pour lui faire plaisir parce qu’il voyait qu’elle était mal, elle y croyait et cela l’aida à se sentir un tout petit mieux. Elle ne se sentait plus aussi stupide en fait. « D’accord, je te crois. » Même si elle aurait compris qu’il ne le pense pas vraiment, il en avait tout à fait le droit. « Je n'ai pas pour habitude de dire des choses que je ne pense pas juste pour faire plaisir. » « D’accord. » lui répéta-t-elle alors. Elle appréciait vraiment ce qu’il faisait là, elle ne le mettait vraiment pas dans une position facile.

Après s’être un peu calmée, Cora finit par expliquer à Paul ce qu’il lui arrivait comme il le lui avait demandé. Autant qu’il sache tout vu ce qu’il venait de voir. « Oh... » C’était la réaction d’à peu près tout le monde quand quelqu’un disait une chose pareille. C’était la réaction que la jeune femme aurait eu à sa place parce qu’il n’y avait pas grand-chose à dire malheureusement. «Je suis désolé Cora... » « Moi aussi. » Elle était désolée de ne pas avoir pu profiter plus de Jeremy avant qu’il parte, ils ne se voyaient plus beaucoup à l’époque et prenaient à peine le temps de se parler sur Skype. « Viens, on retourne à la voiture. » lui dit-il ensuite après lui avoir pris la main. Elle se laissa faire sans opposition, elle ne voyait aucun intérêt à rester ici maintenant qu’elle n’avait plus de raison de le fuir. « Je sais que c'est dur. » « Vraiment ? » La plupart des gens disaient ça parce qu’ils ne trouvaient rien à dire d’autre alors qu’ils ne savaient pas justement. Mais elle ne connaissait pas très bien Paul alors peut-être qu’il avait perdu quelqu’un lui aussi. « Tu n'aurais pas dû accepter ça aujourd'hui, je vais te raccompagner chez toi. » Elle prit place dans la voiture et attendit qu’il vienne s’assoir derrière le volant avant de lui répondre. « Je pensais que ce serait un bon moyen pour ne pas y penser. » Mais du coup tout cela avait été un échec cuisant et une incroyable perte de temps. Elle aurait pu se rendre à Albany pour la journée si elle avait su. « Merci. » ajouta-t-elle ensuite en lui faisant un léger sourire. Encore une fois elle était étonnée de le voir si gentil et attentionné avec elle. « Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? » « Il était flic. On l’a tué alors qu’il était sous couverture. »

Paul se sentait déjà con quand Cora s'était mise à pleurer. Pas vraiment capable de savoir comment réagir. Mais maintenant que la jeune femme lui avait dit pourquoi elle pleurait, c'était pire. Il était encore mois capable de savoir ce qu'il était censé dire ou faire. Il aurait dut exister quelque part un guide qui vous dise comment il fallait fonctionner dans ses circonstances. A défaut de savoir ça, le jeune homme lui servit toutes les banalités d'usage. Puis, finalement, il décida que la ramener à la voiture serait sûrement mieux que de rester à cramer comme ça en plein soleil. En la ramenant, il finit par reprendre la parole pour lui dire qu'il savait que c'était dur. « Vraiment ? » Paul pinça les lèvres. « Non pas vraiment. Enfin... je ne l'ai jamais vécu directement en fait. » Les seules personnes qu'il avait perdu dans sa vie était son oncle et sa tante et comme ils ne les connaissaient même pas, il ne pouvait même pas dire que ça avait été dur pour lui. Parce qu'après tout, son plus gros soucis à ce moment-là avait été de ne plus être le seul au centre de l'attention de ses parents. « J'ai juste pu voir comment était ma cousine dans ces cas-là. » ajouta-t-il alors. Il parlait de Lily là parce qu'elle était vraiment la seule de ses trois cousins à ne pas être assez fière pour lui cacher à quel point c'était toujours difficile pour elle. Ils prirent ensuite place dans la voiture et Paul finit par lui dire qu'il allait la raccompagner chez elle. Il se demandait en fait pourquoi elle avait accepté de bosser aujourd'hui. Ce n'était pas comme si il ne pouvait pas se débrouiller pour déplacer cette planque d'un jour ou deux. « Je pensais que ce serait un bon moyen pour ne pas y penser. » Paul fit la moue. Attendre toute une journée dans une voiture par cette chaleur, ce n'était vraiment pas un moyen de ne pas y penser. « Tu aurais du choisir quelque chose de plus... fun. Enfin, j'imagine. » Il haussa les épaules. C'était sûrement plus facile à dire qu'autre chose. Il hésita un moment sur le fait de savoir s'il pouvait en demander plus et se risqua quand même à poser sa question. Il voulait savoir ce qui était arrivé exactement au frère de Cora. « Il était flic. On l’a tué alors qu’il était sous couverture. » « Ah oui, je vois. » répondit-il. « C'est malheureusement quelque chose qui arrive trop souvent. » Il était flic aussi. Tout comme Cora. Ils étaient bien placés pour le savoir. « Est-ce que c'est pour ça que... tu fais ça ? »

Parce que c’était plus facile et qu’elle n’avait plus de raisons de craindre une quelconque réaction de la part de Paul, Cora avait décidé de se laisser faire. Arrêter d’essayer de tout contrôler comme elle le faisait depuis tout à l’heure ne pourrait que l’aider à aller mieux, il n’était clairement pas l’ennemi et elle ne l’avait compris que maintenant. Elle était même plus encline à se confier à lui alors qu’elle n’aurait jamais cru ça possible. « Non pas vraiment. Enfin... je ne l'ai jamais vécu directement en fait. » Elle ne lui en voulait pas vraiment d’avoir dit ça du coup, et elle se retint même de dire qu’il ne pouvait pas comprendre parce qu’en plus quelque lui disait qu’il n’avait pas fini de parler. « J'ai juste pu voir comment était ma cousine dans ces cas-là. » Oh… Elle le regarda un instant sans avoir aucune réaction. « Je suis désolée pour elle, qui qu’elle ait perdu. » Elle ne souhaitait la perte de quelqu’un à personne, vraiment, même si c’était une chose qui était très courante en fait. « Tu es proche d’elle ? Ta cousine. » Elle ne savait pas tellement pourquoi elle lui avait demandé ça au fond… Peut-être une volonté de ne pas être la seule à se confier ou d’en apprendre plus sur lui aussi. Tous les moyens étaient bons pour penser à autre chose en fait. Parce qu’il était clair qu’elle avait choisi la moins bonne tactique jusqu’ici en acceptant de faire cette planque aujourd’hui. Elle n’avait pas pensé qu’il ne se passerait rien du tout comme là et qu’elle aurait tout ce temps pour ne penser qu’à ça. Elle s’était clairement surestimée. « Tu aurais dû choisir quelque chose de plus... fun. Enfin, j'imagine. » La jeune femme haussa les épaules et un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres. « Je ne suis pas une fille très fun, tu sais. » Aller sur sa tombe aurait été guère mieux tout bien réfléchi. « Mais bon j’essayerais d’y penser l’année prochaine. » Peut-être que la douleur se serait estompée au bout d’un an. Elle l’espérait. Paul lui demanda ensuite comment il était mort. Et comme elle n’était plus à ça près, elle décida de lui expliquer vaguement. « Ah oui, je vois. C'est malheureusement quelque chose qui arrive trop souvent. » Ils étaient bien placés pour le savoir. « Je ne m’étais jamais inquiétée avant, je n’avais jamais pensé que cela puisse lui arriver. » C’était stupide et naif mais bon, elle avait toujours été plutôt optimiste avant, elle pensait qu’aucun malheur ne pourrait jamais lui arriver à elle ou sa famille. Naïve vraiment.« Est-ce que c'est pour ça que... tu fais ça ? » Cora se mordit la lèvre de l’intérieur, ne sachant pas vraiment si elle devait lui dire la vérité pour ça. Elle avait commencé tout ça pour les mauvaises raisons elle le savait, elle n’avait jamais été destinée à ça. Mais elle s’était révélée plutôt douée alors bon… « Hum… Oui. » Est-ce qu’il allait la juger maintenant ?

Paul avait dit à Cora qu'il savait comment ça pouvait être dur pour elle aujourd'hui. En fait, ce n'était pas tout à fait le cas parce qu'il n'avait jamais vraiment vécu ça. Il avait juste vu l'impact que ça pouvait avoir Lily. Mais c'était sûrement insuffisant pour prétendre savoir de quoi il parlait.  « Je suis désolée pour elle, qui qu’elle ait perdu. » Le jeune homme hocha la tête. Il supposait que la perte d'un être cher, peu importe de qui il s'agissait faisait toujours mal. « Tu es proche d’elle ? Ta cousine. » « Oui, c'est comme ma sœur. » répondit-il alors. « On a grandi ensemble, depuis qu'on a genre... neuf ans. » Il avait envie de dire qu'il la connaissait mieux que personne même mais il n'était pas certain que ce soit vrai. Une chose était sûre, il la connaissait au moins très bien. En tout cas, Cora n'avait vraiment pas choisi le meilleur moyen pour occuper sa journée. C'était certain. Paul était d'avis de dire qu'elle aurait dut choisir quelque chose de plus fun à faire mais il n'était pas certain que ce soit vraiment de circonstances en fait. Elle n'avait peut-être justement pas envie de faire quelque chose de fun aujourd'hui. C'était l'anniversaire de la mort de son frère après tout (et c'était franchement glauque comme anniversaire en fait). « Je ne suis pas une fille très fun, tu sais. » Le jeune homme l'observa un moment et fit la moue. « Je suis sûre que tu peux l'être parfois. » Même si c'est vrai que, comme ça, il n'avait aucun mal à la croire sur ce qu'elle venait de dire. «Mais bon j’essayerais d’y penser l’année prochaine. » « Je t'y aiderais s'il faut. » Et s'ils se parlaient encore dans un an. Pau espérait qu'ils en auraient fini avec cette affaire d'ici là. Et dans l'état actuel des choses, il ne voyait pas vraiment comment ils pourraient rester en contact après ça. Cora lui confia ensuite comment son frère était mort. Un flic sous couverture. Le genre de chose qui arrive trop souvent. « Je ne m’étais jamais inquiétée avant, je n’avais jamais pensé que cela puisse lui arriver. » « Même si tu t'étais inquiétée, ça n'aurait rien changé. » Elle aurait passé trop de temps à s'inquiéter pour ça et ça lui aurait gâcher la vie bien avant. Maintenant qu'il savait ça, Paul se demandait si Cora ne faisait pas ce boulot par rapport à ça. « Hum… Oui. » Le jeune homme hocha la tête. « C'est bien. Du moment que... » Il fronça les sourcils. « Il ne faudrait pas que le personnel prenne le pas sur les reste tu sais. » Il démarra ensuite la voiture. « T’habite où ? »

« Oui, c'est comme ma sœur. » Cora hocha la tête. « Tu as des frères et sœurs à part elle ? » Elle en avait quatre elle, enfin plus que trois de vivant mais quatre quand même, et elle n’aurait voulu changer ça pour rien au monde. S’il y avait parfois des prises de becs, personne n’était jamais seul et elle avait besoin d’eux au quotidien en fait. « On a grandi ensemble, depuis qu'on a genre... neuf ans. » Elle se mit à réfléchir avant de prendre la parole, histoire d’être sûre qu’elle ne dise pas n’importe quoi : « Elle a perdu ses parents en fait ? » Ça aussi c’était quelque chose dont elle avait peur. Elle avait de plus en plus chaque jours pour chacun des membres de sa famille en fait, heureusement qu’elle ne vivait pas près d’eux parce que sinon elle leur rendrait la vie impossible en ne les lâchant pas d’une semelle. Etrangement, elle arrivait mieux à se maitriser par téléphone. « Enfin… Je suis peut-être trop curieuse. » Elle l’interrogea du regard, d’un air un peu inquiet. Elle ne voulait pas être trop indélicate. Paul lui demanda ensuite pourquoi elle n’avait pas choisi de faire quelque chose d’autre, de plus fun par exemple. Sauf que ce n’était pas vraiment une fille fun à la base. « Je suis sûre que tu peux l'être parfois. » Elle pinça les lèvres d’un air désolé et secoua la tête. « N’en sois pas si sûr, non. Ce n’est pas vraiment l’avis de mon entourage. » Enfin, elle savait être drôle quand elle le voulait. Drôle à sa façon qui ne faisait rire qu’elle, mais c’était déjà ça. Elle promit quand même au jeune homme d’y penser pour l’année prochaine. « Je t'y aiderais s'il faut. » La jeune femme se mit à sourire tout en le regardant. Elle pensait moins à son envie de pleurer grâce à lui, il était doué. « Si tu réussis à me supporter encore une année… Mais d’accord, je prends note. » Elle espérait quand même avoir bouclé cette affaire d’ici un an. Et elle ne voyait pas quelles raisons ils auraient de se revoir par la suite. Mais bon, elle appréciait quand même le geste. Cora expliqua ensuite à Paul ce qui était arrivé à son frère. « Même si tu t'étais inquiétée, ça n'aurait rien changé. » « Je sais bien mais… Ça m’est tombé dessus comme ça et c’est encore plus dur je trouve. J’en sais rien. » Elle n’aurait sans doute pas été plus préparée mais il y avait vraiment un contraste avec ce qu’elle était avant puis ce qu’elle était devenue. Elle avait vraiment eu l’impression d’un énorme choc et c’était difficile à expliquer. Elle lui avoua par la suite que si elle était devenue flic, c’était à cause de son frère. Ou grâce, peu importe. « C'est bien. Du moment que... » Elle fronça les sourcils, l’interrogeant du regard. « Il ne faudrait pas que le personnel prenne le pas sur les reste tu sais. » Oh… Il ne savait pas à quel point cela était un problème. Mais justement, il ne le saurait pas. Il la ferait retirer de l’enquête immédiatement. « Ne t’inquiète pas. Ce genre de choses ne se reproduira pas. Je suis très professionnelle. » Enfin… Tout dépendrait du moment où elle rencontrerait Irina Mikhailov en fait. « T’habite où ? » lui demanda-t-il après avoir démarré. « Williamsburg. »

« Tu as des frères et sœurs à part elle ? » Le jeune homme secoua la tête aussitôt. « Non, je suis fils unique. » Enfin en tout cas, il l'avait été. Pendant neuf ans de sa vie et puis ça avait été fini. C'était sûrement pour ça aussi que ses parents n'avaient jamais vraiment songer à faire vraiment d'autres enfants. Après tout, avec ses cousins et cousines, ils en avaient déjà quatre à charge. « Elle a perdu ses parents en fait ? Enfin… Je suis peut-être trop curieuse. » « Non, non, c'est bon. Oui, c'est ça. Après, mes parents se sont occupés d'elle et de son frère et de sa sœur. J'étais déjà con à l'époque, je l'ai très mal pris. » Personne n'irait dire le contraire là-dessus. Enfin Lily peut-être parce qu'elle était trop gentille. Et puis Noah ne s'en souvenait pas vraiment. Mais Dana approuverait sans aucun doute ce qu'il venait de dire. La jeune femme prétendit ensuite ne pas être vraiment fun et Paul n'eut pas trop de mal à la croire là-dessus. Il laissa quand même entendre qu'il était sûr qu'elle pouvait l'être par moment. « N’en sois pas si sûr, non. Ce n’est pas vraiment l’avis de mon entourage. » Il se mit à rire un peu et s'interrompit bien vite en se souvenant pourquoi ils parlaient de tous ça en fait. « J'en suis sûr quand même. » Tout le monde pouvait être fun au moins un tout petit peu, Cora comprit. Il promit ensuite de l'aider à passer une journée plus agréable l'année prochaine. Même si en fait, c'était sûrement des paroles en l'air tout ça. « Si tu réussis à me supporter encore une année… Mais d’accord, je prends note. » Oh ça, ce serait dur. « Tu n'es pas si insupportable. » Il n'était pas sûr d'être très crédible en disant ça. « La plupart du temps en tout cas. » rectifia-t-il.

Cora évoqua ensuite plus en détail comment son frère était mort et le fait qu'elle ne s'était jamais inquiété avant ça. Elle aurait pu pourtant. Paul savait que sa famille passait beaucoup trop de temps à s'inquiéter pour lui par exemple. Mais au final, ça n'apportait rien. Juste du souci pour pas grand-chose. Ce qui devait arriver arriverait et puis voilà tout. « Je sais bien mais… Ça m’est tombé dessus comme ça et c’est encore plus dur je trouve. J’en sais rien. » Paul haussa les épaules. « Je ne sais pas. » Encore une fois, il n'était pas le mieux placé pour parler de tout ça. En tout cas, il avait compris maintenant pourquoi Cora avait fait ce job et il trouvait ça bien dans un sens. Tant que ça ne devenait pas personnel en fait. « Ne t’inquiète pas. Ce genre de choses ne se reproduira pas. Je suis très professionnelle. » Il acquiesça. Il voulait bien la croire là-dessus. Il lui demanda par la suite où elle habitait, c'était mieux qu'il sache s'il voulait la ramener. « Williamsburg. » « En route alors. » Le reste du trajet se fit en silence. Paul avait allumé la radio et la climatisation mais ce dont il aurait eu vraiment besoin était plutôt de boire. En approchant de Williamsburg il reposa son attention sur Cora. « Il va falloir me dire où exactement maintenant. A moins que tu ne veuilles faire des mystères. »

« Non, je suis fils unique. » Cora le plaignit intérieurement. Etre fils unique n’avait pas dû être très drôle… Enfin, elle n’avait jamais connu ça alors peut-être que si ça avait été le cas elle n’aurait voulu changer ça pour rien au monde non plus. Il lui était difficile de voir de son point de vue. « Non, non, c'est bon. Oui, c'est ça. Après, mes parents se sont occupés d'elle et de son frère et de sa sœur. J'étais déjà con à l'époque, je l'ai très mal pris. » La jeune femme se mit à sourire avant de se reprendre très rapidement parce que le sujet n’avait rien de drôle. C’était juste sa dernière remarque en fait. « C’est compréhensible. Pour avoir vécu avec pas mal de frères et sœurs je confirme que c’est pénible parfois. » Même si pour lui ce n’était pas vraiment la même chose mais en tant que fils unique le changement avait dû lui faire tout drôle. Elle préféra arrêter de lui poser trop de questions-là de peur qu’il trouve qu’elle était beaucoup, beaucoup trop curieuse. Parce que si elle était partie comme ça elle n’allait sans doute pas s’arrêter tout de suite. Instinct de flic sans doute. La jeune femme tenta ensuite de convaincre Paul qu’elle n’était pas fun alors qu’il semblait déterminé à croire le contraire. Enfin elle le soupçonnait de ne dire ça juste pour ne pas l’énerver d’avantage mais elle ne voulut pas chercher plus loin. Au lieu de ça, elle préféra plaisanter sur le fait qu’elle n’était pas certaine que Paul réussisse à la supporter encore une année. « Tu n'es pas si insupportable. » Cora le regarda d’un air qui prouvait qu’elle n’était pas dupe. « La plupart du temps en tout cas. » Elle préférait ça. « Je fais du mieux que je peux pour l’être le moins possible. Et dire que c’est moi qui te trouvais détestable au départ. » Elle pensait tout le contraire maintenant, elle l’avait tellement mal jugé qu’elle s’en voulait encore. Après lui avoir expliqué tout ce qu’il s’était passé pour son frère, Paul proposa à Cora de la ramener. Elle lui indiqua son quartier et ils se mirent en route en silence. Et le silence resta tout le long du trajet. Cora était beaucoup plus calme à présent, elle avait réussi à occuper ses pensées un peu. Mais elle appréhendait de rentrer chez elle et de s’y retrouver seule… Ça allait être exactement comme dans tout à l’heure dans la voiture en fait et elle ne voulait pas se trouver à nouveau dans un tel état. « Il va falloir me dire où exactement maintenant. A moins que tu ne veuilles faire des mystères. » « Tu n’as qu’à te garer ès que tu trouves une place, c’est cet immeuble-là. » dit-elle en lui montrant un immeuble sur leur droite. Le jeune homme s’exécuta et Cora ne tarda pas à sortir de la voiture. « Hum… Tu veux monter un peu ? Sauf si tu as quelque chose faire mais… » Elle se mordit la lèvre tout en le regardant, pas vraiment prête à avouer qu’elle avait encore besoin de lui.

Paul parla un peu de sa famille, évoquant le fait qu'il était fils unique ainsi que son cousin et ses cousines. Ca ne le dérangeait pas de parler de tout ça à Cora. Déjà, parce qu'il n'y avait rien de secret là-dedans et parce qu'en plus, elle lui avait parlé sans réserve de son frère aussi. Il lui avoua alors avoir très mal pris la venue de trois intrus dans sa vie. « C’est compréhensible. Pour avoir vécu avec pas mal de frères et sœurs je confirme que c’est pénible parfois. » Le jeune homme eut un petit sourire. « Oui, je trouve. Et puis, après avoir passé neuf de sa vie à avoir été au centre de l'attention, ce n'est pas facile de voir arriver d'un coup trois autres enfants. » fit-il alors. « Ils venaient de perdre leurs parents en plus alors bon, mes parents prenaient encore plus soin d'eux. » Mah, maintenant qu'il y repensait, il trouvait juste ça normal. Mais bon, il avait grandi depuis, il voyait les choses avec plus de recul. Paul assura par la suite à Cora qu'elle n'était pas si insupportable que ça. Enfin... ça allait. Il avait déjà pu voir pire. Il se rattrapa quand même en disant que parfois ça allait. Il voulait être le plus crédible possible. « Je fais du mieux que je peux pour l’être le moins possible. Et dire que c’est moi qui te trouvais détestable au départ. » « Je l'étais. Je sais que je ne suis pas toujours un cadeau. » Et il essayait de se rattraper avec elle depuis cette fois là justement. Mais il n'était pas exclu qu'un jour, de mauvaise humeur, il se montre à nouveau détestable comme ça.

Il prit ensuite la route de Williamsburg où Cora avait dit habiter et voulut qu'elle se montre plus précise en arrivant aux abords du quartier. Enfin, il voulait bien la laisser là sans savoir où elle vivait exactement mais bon tant qu'à faire, autant qu'il la dépose en bas de chez elle. « Tu n’as qu’à te garer ès que tu trouves une place, c’est cet immeuble-là. » Paul hocha la tête et se gara dès qu'il le put. « Madame est arrivé. » fit-il alors à son attention, le sourire aux lèvres. « Hum… Tu veux monter un peu ? Sauf si tu as quelque chose faire mais… »  Le jeune homme ne lui laissa pas l'occasion de continuer et couper le moteur. « Ok, je monte. » fit-il alors. Il avait très bien que si elle l'avait invité, c'est parce qu'elle devait en avoir besoin. « Mais j'espère que tu as de l'eau, parce que je meurs de soif ! »

« Oui, je trouve. Et puis, après avoir passé neuf de sa vie à avoir été au centre de l'attention, ce n'est pas facile de voir arriver d'un coup trois autres enfants. » Elle le comprenait d’autant plus alors. Surtout qu’il n’était qu’un enfant à l’époque alors on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. « Ils venaient de perdre leurs parents en plus alors bon, mes parents prenaient encore plus soin d'eux. » Elle ne le jugeait absolument pas, elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait à sa place en fait. « C’est tout à leur honneur. » Elle ne savait pas vraiment quoi dire de plus sur le sujet alors elle en changea. Elle remarqua que les rôles s’étaient inversés depuis leur première rencontre. C’était elle qui était détestable et invivable et Paul qui subissait tout ça. C’était peut-être un juste retour des choses mais Cora s’en voulait d’avoir été injuste avec lui alors qu’elle lui faisait exactement la même chose. « Je l'étais. Je sais que je ne suis pas toujours un cadeau. » La jeune femme sourit en hochant légèrement la tête. « Je peux affirmer que tu t’es très bien rattrapé depuis. » Elle n’avait franchement pas à se plaindre de lui là. Elle en était d’ailleurs surprise, mais agréablement. Leur coopération allait peut-être bien se passer finalement.

Paul lui proposa ensuite de la ramener chez elle. « Madame est arrivé. » Cora le remercia d’un signe de tête d’un léger sourire avant de sortir de la voiture. Uh, il faisait tellement plus chaud dehors sans la climatisation… Qu’elle n’avait pas non plus dans son appart. Heureusement que son frigo était presque vide, elle aurait peut-être des chances de tenir dedans. Enfin… Elle n’avait pas tellement envie de se retrouver seule maintenant, qu’elle soit au frais ou non. Elle demanda donc à Paul de monter avec elle sans être vraiment sûre qu’il accepterait. Elle pouvait toujours déranger Mako au pire, même s’il ne voulait plus l’aider et ne la considérait plus comme une amie, elle saurait le convaincre de venir. Parce qu’il pourrait vraiment lui changer les idées aussi. « Ok, je monte. Mais j'espère que tu as de l'eau, parce que je meurs de soif ! » Sauf qu’elle n’aurait pas besoin en fait. « Je devrais avoir ça, oui. Je m’en voudrais si tu venais à mourir à cause de ça. » Cora se détendit quelque peu et attendit que Paul soit arrivé à sa hauteur pour entrer dans l’immeuble puis monter jusqu’à son appartement. « C’est pas vraiment bien rangé par contre mais bon… » Elle n’était pas là assez souvent pour se préoccuper de ça. Elle poussa la porte, fit passer Paul avant elle et ferma avant elle. « Fais comme chez toi. » lui dit-elle tout en disparaissant dans la cuisine pour en revenir peu de temps après avec deux grands verres remplis d’eau fraiche. « Et voilà, monsieur est servi. » lui dit-elle en lui tendant le verre. Avant de porter le sien à sa bouche, elle prit le temps de le regarder quelques instants : « Merci beaucoup pour tout ce que tu fais aujourd’hui. »

Cora regretta d'avoir dit de Paul qu'il était détestable le première fois mais le jeune homme lui assura que ce n'était pas un problème. D'abord, parce qu'il l'avait vraiment mérité cette fois-là et en plus, parce qu'il n'était pas toujours si aimable comme ça. « Je peux affirmer que tu t’es très bien rattrapé depuis. » Un sourire satisfait se dessina sur le visage du jeune homme. « Heureux de te l'entendre dire. » Il ramena ensuite la jeune femme chez elle et alors qu'il avait seulement l'intention de la déposer en bas de son immeuble, celle-ci l'invita à monter chez lui. Il ne vint même pas à l'idée de Paul de refuser. Il savait que fière comme elle était, si elle lui avait demandé ça c'est qu'elle devait avoir vraiment besoin qu'il reste avec elle. Et puis, il avait soif en plus, il pourrait en profiter pour ne pas mourir de déshydratation. Parce que ça aurait put arriver sur le chemin du retour jusqu'à chez lui ça. « Je devrais avoir ça, oui. Je m’en voudrais si tu venais à mourir à cause de ça. » « Good girl. » commenta-t-il alors. Il était sauvé avec Cora à ses côtés, c'était une bonne chose. Ils montèrent ensuite jusqu'à l'appartement. « C’est pas vraiment bien rangé par contre mais bon… » Après cette précision, le jeune homme s'attendit au pire. Puis, il entra et vit que ce n'était pas si pire non plus. « J'ai vu des endroits encore moins rangé que ça. » Son appartement à lui par exemple. A chaque fois que sa mère venait lui rendre visite, elle trouvait à redire à ce sujet. Fort heureusement, elle ne venait pas souvent. « Fais comme chez toi. » Cora disparut ensuite et Paul avança un peu dans l'appartement curieux. Il arriva dans le salon et alla s'asseoir sur le divan. Elle lui avait dis de faire comme chez lui après tout. « Et voilà, monsieur est servi. » Paul ne se fit pas prier avant de porter son verre à sa bouche. « Je crois, n'avoir jamais autant apprécier de ma vie un verre d'eau. » lâcha-t-il après l'avoir vidé d'un trait. « Merci beaucoup pour tout ce que tu fais aujourd’hui. » Le jeune homme haussa les épaules. « Je ne fais pas grand-chose pourtant. » Il se trouvait même plutôt nul en fait.

A son grand soulagement, Paul accepta de rester avec elle. Il n’aurait pas été son premier choix pour se changer les idées mais il s’était révélé d’assez bonne compagnie finalement. Puis elle n’avait pas tellement réfléchi en lui proposant ça, elle avait juste pensé au fait qu’elle ne voulait pas être seule. Avant d’entrer, elle prit la peine de le prévenir que son appartement n’était pas très bien rangé et accueillant. « J'ai vu des endroits encore moins rangé que ça. constata-t-il après qu’ils soient entrés. Cora le regarda un peu surprise. « Vraiment ? Ça me rassure un peu alors. » Du coup elle ferait sans doute encore moins d’efforts pour y faire quelque chose mais bon ce n’était pas comme si beaucoup de monde venait ici de toute façon. Elle alla ensuite chercher deux grands verres d’eau pour elle et Paul. Celui-ci ne se fit d’ailleurs pas prier avant de se mettre à boire. « Je crois, n'avoir jamais autant apprécier de ma vie un verre d'eau. » Cora l’imita en terminant également son verre. « Si tu en veux encore, hein, tu n’as qu’à demander. » Elle aurait peut-être mieux fait d’emmener des bouteilles ici parce qu’elle ne doutait pas qu’elle aurait à fait plusieurs allers retours. « Je peux aussi aller chercher un ventilateur ou faire de la place dans mon congélateur si tu es toujours intéressé. » Le seul problème était qu’ils allaient devoir manger tout ce qu’il y avait dedans s’ils ne voulaient pas que tout soit gâché. Cora remercia ensuite le jeune homme d’avoir été là pour elle aujourd’hui. « Je ne fais pas grand-chose pourtant. » Cora secoua rapidement la tête en fronça les sourcils. « Je ne trouve pas. Tu as fait suffisamment pour que j’arrête de pleurer pour le moment. » C’était déjà pas mal en fait. La jeune femme garda le silence quelques instants. Le silence commença d’ailleurs à devenir dérangeant assez rapidement… En fait c’était bien beau d’avoir demandé à Paul de monter mais elle était un peu… Tendue. Ils étaient mieux dans la voiture à parler, mais comme la conversation avait été coupée, elle ne voyait pas tellement comment la redémarrer. Au bout d’un moment, elle regarda l’heure sur sa montre. « Est-ce que tu as faim ? » Il était presque l’heure de manger après tout et elle commençait à avoir un peu faim.

Pour un appartement pas très bien rangé, Paul trouvait que l'appartement était quand même présentable. Enfin... à côté du sien, il l'était en tout cas. Il n'était néanmoins pas certain que son appartement soit un bon point de comparaison. « Vraiment ? Ça me rassure un peu alors. » Le jeune homme hocha la tête pour approuver ces paroles. « Bon, il y a fort à parier que ce ne serait pas le point de vu de toute le monde quand même. » Il était certain que si sa mère avait vu cet appartement, elle aurait sûrement trouvé à redire dessus. Mais sa mère était un peu maniaque sur les bords quand même. La jeune femme lui ramena ensuite un verre d'eau et Paul l'apprécia beaucoup. Plus qu'il n'avait jamais apprécier un verre d'eau en fait. « Si tu en veux encore, hein, tu n’as qu’à demander. » Le brun hocha la tête. « Ce ne serait pas de refus en fait. » déclara-t-il alors. « Mais je peux aller le chercher moi-même. Enfin si tu permets. Ca t'évitera de te lever encore. » Il était décidément vraiment très serviable parfois. Comme là. Ca allait de paire avec sa perfection ça. « Je peux aussi aller chercher un ventilateur ou faire de la place dans mon congélateur si tu es toujours intéressé. » Le jeune homme éclata de rire. « Je suis toujours intéressé par le congélateur oui ! » s'exclama-t-il alors. Il n'avait toujours pas changé d'avis là-dessus. « Mais j'espère que le tien est plutôt grand en fait parce que sinon... » Il y avait fort peu de chance qu'il arrive à rentrer dedans. Finalement, Cora le remercia et Paul déclara ne pas avoir fait grand-chose. Il avait même été plutôt gauche en fait. « Je ne trouve pas. Tu as fait suffisamment pour que j’arrête de pleurer pour le moment. » « Je me suis pourtant trouvé très nul. » l'informa-t-il alors. Il n'avait pas vraiment su comment réagir ni rien. Bon, il n'avait pas non plus été un monstre donc c'était déjà bien. Le silence s'installa ensuite. En fait, il n'avait plus grand-chose à dire maintenant. Ils se connaissaient tellement peu en fait. Heureusement, Cora finit par briser le silence. « Est-ce que tu as faim ? » Paul éclata de rire. « La bouffe est un excellent moyen de combler les blancs. » approuva-t-il gentiment. « Oui, j'ai un peu faim. Quelque chose de frais de préférence. T'aurais de la glace? »