Il faisait beau et incroyablement chaud et Ana ne supportait plus d’être enfermée soit chez elle soit à l’Awesome quand elle n’était pas chez elle. Elle n’avait pas pris de vacances encore en plus alors elle s’était dit que c’était peut-être le bon moment avant d’arriver à saturation et de peter un sérieux câble. Elle était donc allée voir son oncle préféré pour lui demander s’il pouvait lui prêter son voilier quelques jours. Pedro avait bien sûr accepté en lui faisant promettre d’en prendre soin. Ana n’avait jamais navigué toute seule. Elle était déjà montée sur un bateau et avait participé à une croisière une fois mais c’était sa première fois en solo et elle n’était pas sûre de se souvenir de tout ce que son oncle lui avait appris. Hmm. De toute façon elle comptait rester quelques nuits au port avant de partir, juste pour profiter de la fraicheur que lui apporterait le bord de l’eau. Mais si elle ne pouvait pas partir quelques jours au large, elle n’en voyait pas l’intérêt. Le pire était qu’elle ne pouvait même pas demander d’aide à Pedro parce qu’il s’en rendait compte qu’elle ne saurait pas se débrouiller seule il ne lui ferait sans doute plus si confiance que ça avec son voilier.

Aujourd’hui, cela faisait plusieurs jours qu’Ana passait sur le voilier toujours bien ancré au port. Et c’était aujourd’hui qu’elle avait décidé de partir pour quelques autres jours, à l’aventure. Elle avait bien demandé à William de venir avec elle mais apparemment Monsieur avait mieux à faire. Il puait vraiment, ils ne passaient vraiment plus assez de moments ensemble alors cela aurait été l’occasion idéale. Et puis son frère s’y connaissait beaucoup mieux qu’elle en bateau, c’était surtout ça qui l’embêtait en fait. Mais soit, elle était Anastasia Leroy et ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Enfin… Peut-être que si en fait. Heureusement, elle se trouvait dans un port entourée de tout un tas d’autres bateaux donc elle trouverait bien quelqu’un pour l’aider… Peut-être… La jeune femme commença à arpenter les allées et ne trouva pas âme qui vive. C’était fou quand même, elle était seule ici ? La française continua ses recherches et finit par apercevoir quelqu’un qui dormait sur son bateau, un peu plus loin. Elle s’approcha donc prudemment et hésita avant de le réveiller. Mais il était sa seule chose… « Excusez-moi ?! » s’écria-t-elle pour qu’elle soit sure que l’homme l’entende. « J’ai besoin d ‘aide ! » cria-t-elle un peu plus fort pour le réveiller.

Nemo était entrain de lire un livre avec attention. Lorsque quelque chose l'intriguait, il le notait sur un petit calepin afin de faire des recherches complémentaires dans l'avenir. Nemo était un homme de science, il avait toujours besoin d'avoir plus de preuves en permanence, il ne supportait pas les recherches à demi-mesure, il pouvait passer des heures à écrire ses observations sans que la faim ou la soif ne soient une gêne. Parfois, il passait des jours sans se raser juste parce qu'il se perdait dans des recherches approfondies sur les plantes aquatiques.

Le jeune homme n'avait pas eu une existence très commune, ses parents l'avaient élevés en mer, il avait suivi des cours par correspondance jusqu'à ses 18 ans et après, il avait posé par la première fois les pieds sur terre... ça ne restait pas l'expérience la plus enrichissant aux yeux du jeune homme, mais il avait serré les dents et il allait terminer son apprentissage avec le meilleure rapport de stage possible, c'était son but, mais dès que l'occasion était donnée, il partait en voyage avec son bateau. Il l'avait reçu à ses 15 ans et il partait sur les océans sans la moindre distinction depuis qu'il l'avait. Nemo avait pourtant une famille, mais il se sentait lié aux autres grâce à l'océan, ils n'avaient pas besoin d'être sur les mêmes océans pour se sentir connectés. Le jeune homme était venu à New York afin d'assister à une conférence de Walter Munk. Il avait lu ses différents livre avec beaucoup d'intérêt et il avait bien l'intention d'évoquer la théorie de Walter afin de terminer son mémoire.

Il déposa le livre sur son visage et il tenta de mémoriser tout ce qu'il venait de lire sur la coque de son bateau. Il finit cela dit par entendre l'appelle d'une personne et il grogna, il préférait nettement la compagnie des animaux de mer à celle des humains, il avait du mal à s'entendre avec ceux-ci. « Excusez-moi ?! J’ai besoin d ‘aide ! » le jeune homme se redressa et ouvrit un oeil avant de voir la jeune femme, il fronça les sourcils. « On s'est déjà croisé non ? » demanda-t-il après un certain temps pour répondre. Et dans ses souvenirs, il ne l'avait pas spécialement trouvé sympathique. « Je ne sais pas si j'ai envie de vous aider » finit-il par décréter en remettant son livre devant ses yeux.

Ana se demandait comment cela se faisait qu’elle n’ait jamais appris à naviguer. Elle savait conduire des voitures, des motos, des jets skis aussi, et elle avait même déjà pris des cours de pilotage d’avion une fois. Mais personne n’avait jamais trouvé utile de lui apprendre à comment faire avec un bateau. Ça ne devait pas être bien sorcier et elle apprenait vite mais il fallait quand même que quelqu’un prenne la peine de lui montrer. Enfin, elle n’était jamais allée voir personne pour demander non plus… Hum, non, ce n’était pas de sa faute. Elle était bien là, elle n’allait pas gâcher son moment en s’en voulant pour quelque chose comme ça. Toujours était-il que la jeune femme avait vraiment besoin d’aide et qu’elle ne savait pas à qui demander. Appeler Pedro était exclu et sa fierté l’empêchait d’appeler son frère. Il devrait se faire pardonner avant et la française n’était pas du genre à supplier pour des excuses. C’était à lui de faire le premier pas. Elle ne pouvait pas appeler son père non plus parce qu’il n’était pas à New York en ce moment et qu’il ne lui serait d’aucune aide. Les explications par téléphone très peu pour elle… Elle risquerait de faire une grosse bêtise. La seule option d’Ana restait donc d’arpenter la marina à la recherche d’un marin qui pourrait l’aider. Ça devait bien pouvoir se trouver dans un tel endroit… Quoiqu’avec sa chance elle risquerait de tomber sur un marin du dimanche comme elle. Après plusieurs minutes sans trouver personne quand bien même il y avait tout un tas de bateaux amarrés, elle finit par apercevoir quelqu’un au loin. Elle se dépêcha donc de rejoindre son bateau pour constater qu’il dormait. Elle eut un cas de conscience pendant quelques secondes avant de se mettre à crier. Quand il se releva enfin, la jeune femme décida de s’approcher histoire de parler plus facilement avec lui. Seulement, elle put constater qu’elle le connaissait et ce n’était pas vraiment la plus agréable des surprises. « On s'est déjà croisé non ? » Oui et elle s’en souvenait parfaitement : leur rencontre ne s’était pas vraiment bien passée, c’était tout le contraire même. « Je ne sais pas si j'ai envie de vous aider » Etonnant. Pour le coup, elle ne savait pas s’il avait envie qu’elle l’aide non plus. Mais comme il était la seule personne qu’elle ait trouvée… Après quelques secondes de réflexion, la jeune femme soupira et se décida à monter sur son bateau. « Si ça n’avait pas été vraiment important j’aurais fait demi-tour sans demander mon reste. » expliqua-t-elle avant de s’emparer du livre qu’il avait devant les yeux. « Mais vous êtes la seule personne ici et j’ai vraiment besoin d’aide. Si j’avais eu le choix je serais allée déranger quelqu’un d’autre… » Sauf que bien sûr il allait s’en foutre totalement de ça. Il fallait qu’elle trouve un moyen de l’amadouer maintenant. « Je suis prête à vous présenter des excuses s’il le faut. » finit-elle par dire en soupirant. Juste dans son souvenir, les torts étaient partagés.

Nemo était un quelqu'un de profondément solitaire, on l'avait éduqué de la sorte donc bon. Il faisait avec, il se débrouillait très bien en étant seul et il ne cherchait pas spécialement la compagnie des gens. Il voyageait librement, plus que la plupart des gens sur Terre pour dire la vérité. Il était né en mer, pour lui, l'Océan lui même était son pays, tant qu'il y avait un point d'eau tout près, il était toujours "chez lui", il ne se prenait pas la tête, il étudiait et lisait beaucoup... alors au niveau des rencontres et des interractions sociales... c'était pas toujours gagné, il ne le faisait pas exprès, mais en général, les gens l'agaçaient, il préférait de loin étudié la faune maritime qu'autre chose... c'est pour ça que quand le jeune femme vint le déranger, il réagit comme lui seul savait le faire : avec un côté légèrement hautain et ennuyé. Parce qu'il l'était, il voulait travailler tranquillement, c'était pour ça qu'il vivait sur un bateau ! Les voisins changeaient sans cesse ! En théorie, personne ne venait jamais le déranger quand il était au port... visiblement pas cette fois-ci. Il observa la jeune femme en étant sûr de l'avoir déjà au préalable... mais il ne se souvenait même plus où. Il était tout de même surpris de se rappeler d'elle, ça, c'était plutôt rare, en général, les gens il les voyait et les oubliait aussi tôt. Ils étaient sans importance pour lui... du coup, se rappeler qu'il l'avait déjà vue elle... ça l'étonnait et l'agaçait en même temps. En tout cas, elle avait besoin d'aide pour Dieu sait quoi... mais il n'avait clairement pas envie de l'aider. Il avait mieux à faire. Lire... ou regarder les nuages. « Si ça n’avait pas été vraiment important j’aurais fait demi-tour sans demander mon reste. » qu'est-ce qui pouvait être si important pour elle ? Elle n'arrivait plus à trouver la sortie du port ? Il sourit sans pouvoir s'en empêcher. « Mais vous êtes la seule personne ici et j’ai vraiment besoin d’aide. Si j’avais eu le choix je serais allée déranger quelqu’un d’autre… » il poussa un soupir et se redressa sur les coudes avant de la regarder dans les yeux. « Et si à la place de gaspiller mon temps, vous arrêtiez de tourner autour du pot et me disiez ce que vous attendez de moi » lâcha-t-il plus qu'ennuyé, il ne supportait pas qu'on n'y aille pas franco avec lui, il n'était pas connu pour sa patiente ou sa gentillesse. « Je suis prête à vous présenter des excuses s’il le faut. » il fronça les sourcils, il se rappelait l'avoir déjà vue... mais il ne savait même plus ce qui s'était dit ou fait... il eut un vague geste de main. « Faites donc alors si ça peut vous apaiser » parce que lui s'en fichait un peu, recevoir des excuses d'une femme qu'il n'estimait pas n'allait pas embellir sa journée.

Si elle avait vu de qui il s’agissait avant, Ana se serait abstenue d’aller le déranger. Elle aurait continué de tourner en rond jusqu’à ce quelqu’un d‘autre n’apparaisse, les allées et venues ne devaient pas se faire si rares que ça ici… La jeune femme était d’ailleurs surprise de n’avoir trouvé personne d’autre étant donné le temps magnifique qu’il faisait. Soit. Maintenant qu’elle l’avait appelé, elle ne pouvait plus vraiment faire marche arrière. Et comme il n’avait pas spécialement été agréable avec elle la dernière fois, elle pouvait bien le déranger un peu parce qu’il ne l’aurait pas volé. Il semblait se rappeler d’elle aussi puisqu’il refusa dans un premier temps de l’aider. C’était parfait ça, vraiment, elle allait encore plus l’embêter qu’elle ne l’aurait cru. Surtout qu’il semblait s’emporter facilement… S’il ne l’aidait pas et qu’elle devait rester à quai au final, elle aurait quand même eu de quoi se divertir aujourd’hui. Ce serait une bien maigre consolation face à la perspective de pouvoir être seule au large pendant quelques jours mais elle saurait s’en contenter. Le jeune homme décida ensuite de l’ignorer et c’était le pire affront qu’il puisse lui faire. La française pouvait supporter n’importe quelle remarque sur son physique, sa personnalité ou son comportement mais elle ne supportait pas qu’on l’ignore. La jeune femme se permit donc de monter sur son bateau et de lui envoyer son livre des yeux pour qu’il l’ait bien en pleine vue avant de lui demander son aide une nouvelle fois. « Et si à la place de gaspiller mon temps, vous arrêtiez de tourner autour du pot et me disiez ce que vous attendez de moi » Il était trop aimable, vraiment. Mais au moins il acceptait de l’écouter. Après rien ne garantissait qu’il s’exécute. « J’ai besoin que quelqu’un m’apprenne à naviguer. Vous avez un bateau, j’imagine que vous vous y connaissez un peu ? » Plus qu’elle, c’était certain. Pour le convaincre, Ana proposa ensuite de s’excuser si cela pouvait l’amadouer un peu. « Faites donc alors si ça peut vous apaiser » Ouais, non, elle n’en avait pas spécialement envie. Ana fronça les sourcils et secoua la tête. « Non, on va faire sans. » S’il n’en voulait pas hein, elle n’allait pas lui forcer la main. Elle recommença à le fixer, attendant qu’il se lève. « Vous pouvez faire ça pour moi alors ? »

Nemo n'aimait vraiment pas beaucoup les gens, vraiment, vraiment, vraiment pas. La compagnie des femmes l'insupportait plus que tout. Enfin, à ses yeux, ce n'est pas pour rien qu'on disait que les bateaux étaient maudits avec une femme à bord. Oh, évidemment, il aimait sa mère et sa soeur, mais il ne pouvait non plus nier l'évidence, dès que la famille Grey-Swann se retrouvait sur le même bateau, les femmes parlaient trop, elles faisaient trop sentir leur présence et ça ennuyait Nemo qui était clairement plus habitué au calme... et la femme qui venait de débarquer sur son navire ne faisait que confirmer tout cela. Elle se prenait pour qui ? Et en plus, elle lui avait lancé son livre à la figure ! Et après elle venait lui quémander son aide ! Clairement, elle ne savait pas comment demander ce genre de choses. Il était irrité et se demandait ce que cette sorcière lui voulait réellement. « J’ai besoin que quelqu’un m’apprenne à naviguer. Vous avez un bateau, j’imagine que vous vous y connaissez un peu ? » il plissa les yeux avant de grimacer légèrement, il leva le nez avant de l'observer quelques secondes. « Et vous croyez quoi ? Que ça s'apprend comme ça, en un claquement de doigt ? Et comment vous ferez une fois toute seule en mer ? » demanda-t-il prudemment, parce qu'une novice toute seule... c'était clairement pour partir au naufrage. Elle était désagréable au possible en tout cas, et même quand elle proposa de s'excuser elle le fut jusqu'au bout. Elle agaçait le jeune homme plus que tout. « Non, on va faire sans. » gosh, il roula des yeux, c'était elle qui le proposait en plus... ce que les femmes étaient versatiles ! « Vous pouvez faire ça pour moi alors ? » oui, et il pouvait aussi lui servir un vers de thé si elle le désirait. Il roula des yeux, vu son comportement, il était vraiment très loin d'en avoir envie ! « Je peux oui, mais je ne vais pas le faire non, vous allez vous perdre en mer et mourir ! » grogna-t-il avant de remettre son livre devant ses yeux afin de cacher la vision de l'autre femme.

Ana n’était pas spécialement connue pour être patiente. Elle ne l’était pas non plus pour se gêner lorsqu’elle avait envie de faire quelque chose. Tout ça était exacerbé par l’attitude que l’homme avait envers elle. Elle ne l’avait même pas agressé, elle s’était trouvé vraiment cordiale pour le coup alors qu’il aurait mérité pire. Vraiment, s’il le voulait elle pouvait se montrer carrément insupportable. C’était dans ses attributions ça au moins. Parce qu’elle regrettait vraiment d’avoir à lui demander de l’aide, ça avait l’air de lui couter tellement… Elle s’en voulait presque de devoir lui faire faire cet effort, pauvre petit. Sauf que plus il continuait comme ça plus elle voudrait le contrarier et moins il aurait de chances de se débarrasser d’elle facilement. Il ne savait pas ce qu’il perdait à agir comme le pire des ass avec elle. Toujours aussi agréablement, il lui permit de lui expliquer ce qu’elle attendait de lui. Rien n’était gagné encore et la française put le constater rapidement. « Et vous croyez quoi ? Que ça s'apprend comme ça, en un claquement de doigt ? Et comment vous ferez une fois toute seule en mer ? » Ana soupira. Elle commençait à en avoir marre des gens qui la sous-estimaient. « Vous pensez que je suis stupide ? Je retiens vite et je suis très attentive quand il le faut. » Vraiment, il n’y avait qu’à voir tout ce qu’elle savait déjà faire. « Puis je ne veux pas un cours théorique détaillé en trente heures, je veux juste savoir la base histoire de me débrouiller un minimum. » La jeune femme doutait qu’elle réussirait à le convaincre comme ça mais bon, cela ne lui coutait rien d’essayer. Tout comme le fait de lui demander une nouvelle s’il allait l’aider. Elle l’aurait peut-être à l’usure. « Je peux oui, mais je ne vais pas le faire non, vous allez vous perdre en mer et mourir ! » lui répondit-il tout en se cachant à nouveau derrière son livre. Elle aurait dû le jeter par-dessus bord ce maudit bouquin ! « Qu’est-ce que ça peut vous faire ? C’est mon problème, pas le vôtre. » Elle serait loin de lui et ne l’embêterait plus comme ça. « Et gosh, vous allez arrêter avec ce livre ? Ce n’est pas comme ça que vous allez vous débarrasser de moi. » Elle n’y toucha pas cette fois cela dit, elle avait trop peur qu’il lui bouffe la main ou un truc du genre.

Cette femme était bornée et il se demandait clairement ce qu'il avait mérité pour hériter d'un tel boulet. Quelque part, son karma devait sans doute le maudire ou quelque chose du genre. Du moins il l'estimait et il se trouvait contraint d'écouter les complaintes de la jeune femme en face de lui. Il soupirait, il avait tellement d'autres choses à faire. Surtout qu'elle ne "demandait trois fois rien", juste lui apprendre à naviguer, comme si ça s'apprenait facilement. Comme si c'était quelque chose de jouable, encore plus tout seul pour une débutante ! Et si la mer se levait ? Elle allait paniquer, elle ne pouvait pas maitriser la conduite et le gouvernail en même temps, elle ne réalisait pas du tout le travail que tout cela prenait. Elle devait penser que contrôler un bateau était aussi facile à conduire qu'une voiture mais c'était loin d'être le cas ! Tellement loin d'être le cas ! « Vous pensez que je suis stupide ? Je retiens vite et je suis très attentive quand il le faut. » il fronça les sourcils avant de secouer la tête. « Là n'est pas la question, il faut savoir maîtriser 3 choses en même temps, vous êtes une débutante, c'est insensé de vouloir faire ça seul ! Il faut des années de maîtrise en mer pour quelqu'un puisse espérer un jour voyager seul ! » finit-il par répondre de façon las. Si en plus, il devait tout lui expliquer pour ne pas froisser son petit égo. « Puis je ne veux pas un cours théorique détaillé en trente heures, je veux juste savoir la base histoire de me débrouiller un minimum. » il plissa le nez et renifla avant de rouler des yeux. « 30h de théorie c'est le strict minimum » répondit-il froidement les bras croisé à sa taille. Ensuite, elle voulait savoir s'il pouvait l'aider. Dit comme ça, évidemment qu'il le pouvait, il était né en mer, il avait passé plus de temps sur son bateau que les deux pieds sur la Terre. Mais il n'en avait pas vraiment envie, il ne voyait pas ce que ça allait lui apporter. « Qu’est-ce que ça peut vous faire ? C’est mon problème, pas le vôtre. » ouais ouais... pourquoi elle ne partait pas maintenant ? « Et gosh, vous allez arrêter avec ce livre ? Ce n’est pas comme ça que vous allez vous débarrasser de moi. » oh, c'était bien dommage ça. Il déposa son livre et finit par se lever, il se dirigea vers la corde qui maintenant son bateau à quai, il l'enleva et poussa l'épaule de la jeune femme très légèrement en lui indiquant la barre. Elle voulait naviguer, bien, mais pas toute seule, à ses conditions. « Allume le moteur, tiens la barre, sors du port » ordonna-t-il très sèchement en allant se mettre près d'elle. « C'est quel sorte de bateau que tu veux naviguer ? » demanda-t-il curieusement en fronçant les sourcils pour regarder l'horizon, tout plutôt que sa personne, gosh, il n'en revenait pas qu'il avait céder à un caprice de princesse !

Il ne voulait pas l’aider ? Très bien. Mais Ana n’avait pas dit son dernier mot et elle comptait bien l’avoir là l’usure. Non n’était jamais une réponse acceptable pour elle et qu’il le veuille ou non, cet homme allait finir par accepter de l’aider. Dans un premier temps, il tenta de la dissuader en lui faisant peur. Sauf que le challenge ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Elle avait encore plus envie de le faire maintenant qu’elle savait que c’était dangereux. C’était un vrai moteur pour elle mais comment aurait-il pu le savoir ? Ana tenta d’expliquer qu’elle s’en sentait tout à fait capable, elle n’était pas plus stupide qu’une autre après tout. « Là n'est pas la question, il faut savoir maîtriser 3 choses en même temps, vous êtes une débutante, c'est insensé de vouloir faire ça seul ! Il faut des années de maîtrise en mer pour quelqu'un puisse espérer un jour voyager seul ! » Ce fut au tour de la jeune femme de froncer les sourcils. Il s’emportait quand même beaucoup, il avait l’air de s’y connaitre sur le sujet. Elle était tombée sur le pro des pros en fait ? Elle allait donc pouvoir l’agacer encore plus avec son incompétence et finalement elle ne regrettait pas tant que ça d’être tombé sur lui. « Insensé ? J’aurais plutôt dit intéressant. Et si vous le dîtes hein… Vous n’avez qu’à très bien m’expliquer les choses. » répliqua-t-elle avec un petit sourire en coin. S’il était un bon professeur elle ne voyait pas où était le problème. Un professeur rapide et efficace. « 30h de théorie c'est le strict minimum » « Je suis prête à sagement vous écouter pendant trente heures alors. » répliqua-t-elle sur le même ton léger. Par contre lui il n’avait pas l’air de vouloir se dérider. « Vous êtes toujours aussi sérieux en fait ? » Il pouvait se détendre un peu, elle n’allait pas le balancer par-dessus bord et lui voler son bateau non plus. « Sourire un peu n’a jamais fait de mal à personne. » Il en aurait grandement besoin lui en tout cas. Il sembla ensuite s’inquiéter pour elle et ce qui allait lui arriver si elle s’aventurait seule au large. Il était tellement mignon à s’inquiéter pour elle comme ça, mais elle n’en avait vraiment pas besoin. Après qu’elle ait insisté une énième fois, le jeune homme finit par se lever. La française le regarda faire et elle fut poussée jusqu’à ce qui devait être la barre. « Allume le moteur, tiens la barre, sors du port » Toujours aussi aimable, décidemment. Cela ne fit qu’amuser Ana encore plus et elle se mit à sourire de plus belle. Surtout qu’il avait cédé quoi ! Elle était vraiment fière d’elle. « On se tutoie maintenant ? Ça va un peu vite entre nous non, on se connait à peine. » Néanmoins, elle reprit son sérieux en voyant l’air pas commode que le jeune homme arborait puis tenta de suivre ses ordres. Sans beaucoup de succès cela dit… Elle réussit à allumer le moteur, puis à tenir la barre, mais après elle avait plus l’impression que c’était le bateau qui la maitrisait et non l’inverse. « C'est quel sorte de bateau que tu veux naviguer ? » « Un voilier. » répondit-elle en tournant la tête vers lui, constata par la même occasion qu’il faisait tout pour ne pas la regarder. « Et tu peux me regarder de temps en temps, tu ne vas pas te transformer en pierre si tu le fais. »

Cette bonne femme était juste une plaie et elle l'agaçait complètement. Elle était là à... arg, il avait juste envie de la passer par delà son bateau et puis partir. Il n'était pas très patient, il n'aimait pas enseigner en plus, il adorait apprendre mais dès qu'il devait expliquer quelque chose aux autres, il finissait par les traiter d'abruti parce qu'ils ne comprenaient pas des choses qui coulaient de source pour lui. Soit, il tentait d'effrayer cette femme mais elle était juste... têtue et bornée et elle brassait trop d'air et il était déjà fatigué de lui parler. « Insensé ? J’aurais plutôt dit intéressant. Et si vous le dîtes hein… Vous n’avez qu’à très bien m’expliquer les choses. » gosh ! Elle était incapable de voir le danger ? Il était persuadé que c'était une maso, c'était impossible autrement, une simple maso avide des risques. « Je n'aime pas enseigner ! Je préfère étudier tout seul dans mon coin avec mes livres ! » ils n'étaient pas chiant et ne répondaient pas, c'est pour ça qu'ils les adoraient autant. Mais elle ne baissait pas les bras, et elle était prête à tout pour le contrarier et le faire craquer. « Je suis prête à sagement vous écouter pendant trente heures alors. » il poussa un grognement. « Si je reste 30h avec vous je vais s'en doute vous tuer » décréta-t-il très borné. « Vous êtes toujours aussi sérieux en fait ? Sourire un peu n’a jamais fait de mal à personne. » il fronça les sourcils et regarda la jeune femme de façon terriblement hautaine, en quoi ça la regardait ? De quoi elle se mêlait celle-là d'abord ? « Oui je suis toujours sérieux, et je souris, quand je suis heureux d'une situation, hors ici, c'est vraiment très loin d'être le cas ! » finit-il par répondre froidement. Cela dit, elle l'énervait tellement que plus vite elle aurait ce qu'elle voulait, plus vite elle partirait, donc si ça pouvait l'épargner sa présence une fois qu'elle aurait eu ce qu'elle voulait. Il la poussa vers la barre, elle avait de la chance, il n'avait pas pris un bateau trop compliqué, quand il allait dans les grandes villes, il préférait prendre un bateau "commode", dès qu'il partait en périple, il sortait son voilier actuellement stationné à Cuba. « On se tutoie maintenant ? Ça va un peu vite entre nous non, on se connait à peine. » il roula des yeux avant de se sentir sourire quelque peu. Il se racla la gorge en s'en rendant compte. « T'es montée dans mon bateau sans être invitée, je suppose qu'on n'est pas pour respecter les règles conventionnelles » finit-il par décréter en refusant de la regarder. Il avait du mal à admettre qu'il avait perdu de la sorte. Il lui demanda ce qu'elle désirait naviguer « Un voilier. » « Il faut un permis » répondit-il avec agacement. Évidemment, chieuse jusqu'au bout ! « Et tu peux me regarder de temps en temps, tu ne vas pas te transformer en pierre si tu le fais. » il mit ses lunettes de soleil puis il l'observa en remarquant qu'elle ne faisait rien comme il fallait. Il claqua la langue dans sa bouche avant de se rapprocher d'elle. « C'est un petit bateau à moteur, il est facile à conduire et t'es clairement pas capable de le faire ! » il grimaça et plaça convenablement ses mains sur la barre. « C'est pas difficile au niveau du moteur. Tu pousses la manette à fond, tu vas à fond. Ici, c'est comme si on sortait d'un parking, donc tu n'y vas pas à fond, j'ai pas envie de racheter un nouveau bateau, te plante pas donc et fonce dans rien. Évidemment, tu dois pas avoir peur, parfois, l'eau va tenter de te faire aller d'un côté, mais te laisse pas faire, on doit sortir du port, c'est une fois qu'on sera en dehors du port que tu pourras te laisser voguer » expliqua-t-il calmement avant de s'éloigner de nouveau d'elle pour aller s'asseoir.

Le jeune homme voulait faire peur Ana mais le seul effet que ses tentatives eurent sur elle fut qu’elle avait encore plus envie de le faire maintenant. Il était vraiment coincé avec elle. « Je n'aime pas enseigner ! Je préfère étudier tout seul dans mon coin avec mes livres ! » Elle n’en doutait pas de ça, vu comment il se comportait avec elle, il ne devait pas être mieux avec le reste du monde. Ana soupira quand même, il devait être d’un ennui profond s’il passait sa vie le nez dans ses livres. Tout le contraire d’elle en fait. « Les êtres humains peuvent être aussi bien que les livres vous savez. » Surtout elle en fait. Elle était parfaite et exceptionnelle et tout le monde devait souhaiter passer du temps avec elle. Elle était d’ailleurs certaine qu’il serait enchanté à l’idée de passer trente heures rien qu’avec elle. « Si je reste 30h avec vous je vais s'en doute vous tuer » La française pouffa. « Vous êtes trop aimable. » Elle fit néanmoins la moue tout de suite après. « Je promets d’être sage et attentive, de ne jamais vous interrompre et de ne vous poser aucune question. » dit-elle en hochant la tête d’un air très solennel. Elle ne pourrait sans doute pas tenir sa promesse très longtemps vu qu’elle ne tenait pas en place mais elle ferait des efforts. S’il en faisait lui aussi juste. La jeune femme aurait bien qu’il soit un peu moins coincé, il avait juste l’air d’être constipé là. « Oui je suis toujours sérieux, et je souris, quand je suis heureux d'une situation, hors ici, c'est vraiment très loin d'être le cas ! » Ana roula des yeux, il fournissait tellement d’efforts à essayer de la blesser alors qu’elle ne pouvait pas plus s’en foutre. « Outch, j’ai mal. » fit-elle sur un ton faussement dramatique. Le jeune homme comprit ensuite que plus vite il céderait plus vite il se débarrasserait d’elle. Il se mit donc en tête de lui apprendre à démarrer son bateau et sortir du port. Tout ça en restant aimable et en se permettant de la tutoyer. Elle n’y vit pas là un manque de respect mais plutôt une nouvelle occasion de se moquer de lui. « T'es montée dans mon bateau sans être invitée, je suppose qu'on n'est pas pour respecter les règles conventionnelles » « Tu ne m’as pas vraiment laissé le choix. » s’expliqua-t-elle avant de sourire à son tour. Parce qu’elle avait bien remarqué le début de sourire qu’il avait eu et qu’il s’était empressé d’effacer. Là encore, tant d’efforts pour pas grand-chose. « Dis-moi, ce n’est pas trop fatiguant de jouer ce rôle de mec arrogant, trop bien pour tout le monde et qui fait toujours la gueule ? » lui demanda-t-elle amusée dans une nouvelle tentative de le dérider un peu. Elle lui indiqua ensuite quel genre de bateau elle voulait naviguer. « Il faut un permis » Quel rabat-joie ! « C’est celui de mon oncle. » répliqua-t-elle en haussant les épaules, comme si cela pouvait l’excuser. Il ne lui avait rien dit pour cette histoire de permis… La jeune femme finit par s’exécuter et tenter de suivre ses instructions. Seulement, elle avait du mal. « C'est un petit bateau à moteur, il est facile à conduire et t'es clairement pas capable de le faire ! » « Je n’y connais absolument rien ! » se justifia-t-elle immédiatement. C’était la vérité et il n’avait pas le droit de faire comme s’il était surpris, elle le lui avait bien dit. « C'est pas difficile au niveau du moteur. Tu pousses la manette à fond, tu vas à fond. Ici, c'est comme si on sortait d'un parking, donc tu n'y vas pas à fond, j'ai pas envie de racheter un nouveau bateau, te plante pas donc et fonce dans rien. Évidemment, tu dois pas avoir peur, parfois, l'eau va tenter de te faire aller d'un côté, mais te laisse pas faire, on doit sortir du port, c'est une fois qu'on sera en dehors du port que tu pourras te laisser voguer » Ah, là il faisait un effort. Il avait été calme et diplomate en plus pour une fois. « Je n’ai peur de rien. » répliqua-t-elle avec arrogance. La jeune femme l’écouta ensuite attentivement comme elle avait promis et fit de son mieux pour tout assimiler. Elle se concentra, fit de son mieux et réussit finalement à sortir sans dégât. Elle se tourna alors vers lui avec un peu d’appréhension. « Alors ?  »

« Les êtres humains peuvent être aussi bien que les livres vous savez. » il éclata de rire et manqua de s'étrangler tellement ce qu'elle venait de dire était absurde. Comme si quoi. Enfin, ça ne faisait que confirmer la naïveté de cette petite chieuse en herbe. Il ne comprenait pas comment elle faisait pour rester sur son bateau alors qu'elle n'avait pas été invité à embarquer et qu'elle n'était clairement pas la bienvenue ! En plus, elle était là pour qu'il lui apprenne à naviguer quoi... comme s'il avait envie de voir les bases qu'il avait appris quand il était encore un enfant... c'était d'un chiant... et surtout, elle était une chieuse ! Passer du temps en sa compagnie plus qu'il ne le devait ne le tentait absolument pas. Et là, elle était prête à prendre des cours de 30h de théorie avec lui. Non non non non non, il n'allait pas survivre à ça et lui fit immédiatement savoir, il était impossible qu'il ne la tue pas au bout de tout ce temps ! Et tout ce que cette chieuse trouva à faire c'est pouffer ! Il lui lança un regard noir, gosh, qu'il aimerait la pousser hors du bateau... « Vous êtes trop aimable. Je promets d’être sage et attentive, de ne jamais vous interrompre et de ne vous poser aucune question. » il roula des yeux. « Je ne vous fais pas confiance » répondit-il froidement. Ni maintenant ni jamais. Ensuite, ce monstre sur deux jambes se plaignit de sa tête ! Tout ça parce qu'il ne souriait pas et était sérieux, comment pouvait-elle ? Et après elle voulait qu'il lui rende service... elle ne faisait vraiment rien pour qu'il lui donne envie, elle ne faisait que l'agacer à chaque fois un peu plus... et même quand il était mesquin elle avait cette tendance à lui répondre avec ironie qui le rendait encore plus fou. « Outch, j’ai mal. » « Ga naar de hel » grogna-t-il simplement. Et pourtant, malgré tout ça, excédé, il finit par répondre à son caprice et il l'emmena naviguer, il n'allait pas lui parler pendant 30h, autant lui montrer, elle semblait... instinctive, il l'imaginait mal assisse devant un livre à tenter de comprendre quoique se soit. Du coup, il se mit à la tutoyer sans y être invité, en même temps, vu comme elle s'était imposée, il s'estimait en droit d'être familier. « Tu ne m’as pas vraiment laissé le choix. Dis-moi, ce n’est pas trop fatiguant de jouer ce rôle de mec arrogant, trop bien pour tout le monde et qui fait toujours la gueule ? » Non, parce que je suis vraiment trop bien pour les gens » argua-t-il simplement, c'était plus un fait pour lui, pas un rôle mais une réalité. Il lui demanda ce qu'elle voulait naviguer et elle sortit un voilier, évidemment, elle ne pouvait pas commencer par quelque chose de simple... surtout qu'il fallait un permis. « C’est celui de mon oncle. » « Si tu veux naviguer un voilier, tu dois avoir un permis. C'est pas parce que tu empreintes la voiture de quelqu'un que tu ne dois pas avoir un permis toi-même ! » répondit-il légèrement excédée. « T'es toujours aussi bornée et chieuse ou t'exagère ce caractère juste parce que tu m'aimes pas ? » finit-il par demander tout en tapant du pied, légèrement impatient. Cela dit, il devait se concentrer sur l'apprentissage s'il n'avait pas envie qu'elle fonce dans un autre bateau. « Je n’y connais absolument rien ! » oui, ça il le voyait bien ! C'est pour ça qu'il prit le temps de lui expliquer ce qu'il fallait. « Je n’ai peur de rien. » conclut-elle après ses explications et il ferma les yeux quelques secondes. « Tu devrais avoir peur de la mer, les impétueux et les imprudents sont toujours les premiers qu'elle engloutit » dit-il gravement l'air de rien. Il avait perdu des amis, il avait perdu des gens ainsi, mais bon, c'était un risque, la mer n'était pas toujours calme et paisible. La jeune femme suivit ses informations et réussit à sortir du port. « Alors ? » il tourna la tête vers elle et arqua un sourcil. « Tu veux pas que je t'applaudisse non plus ? » répondit-il avant de revenir à ses côtés. Il sortit la boussole de sa poche et la mit dans la main de la jeune femme. « Si tu veux naviguer, tu dois toujours en avoir une sur toi, pour savoir d'où tu pars et où tu dois revenir. Nous, on va vers le sud est, ici, tu peux aller un peu plus vite, mais fais attention aux gardes frontières. T'avais rien prévu d'important hein ? Parce qu'on va chercher mon voilier là et qu'il faudra un moment avant d'y arriver. » indiqua-t-il l'air de rien.

Ana promit qu’elle allait être sage et ne faire aucun bruit. Quand on la connaissait il était impossible de la croire. Même si elle y mettait toute la bonne volonté du monde elle n’y arriverait pas. Mais jusqu’à preuve du contraire l’homme ne la connaissait pas. « Je ne vous fais pas confiance » Bah oui, évidemment. Comment avait-elle pu attendre autre chose de sa part ? Ana roula des yeux à son tour. « Est-ce que vous allez un jour arrêter de me sous-estimer ? » Parce qu’elle allait très vite ne plus apprécier ça et finir par revenir sur sa décision de ne pas le jeter à la mer. La jeune femme tenta ensuite de savoir pourquoi il ne souriait jamais et ce qu’il lui répondit en cherchant à la blesser ne fit qu’augmenter son envie de se moquer de lui. « Ga naar de hel » La française les sourcils et plissa le nez, tournant immédiatement la tête vers lui, sa bouche ayant pris la forme d’un O. « C’était quoi ça ? » Elle parlait beaucoup de langues – bon, juste trois mais c’était déjà pas mal – et celle-ci n’en faisait pas partie. Surtout qu’elle se doutait bien qu’il ne l’avait pas complimentée. En attendant qu’il veuille bien lui répondre – ce qu’il ne ferait certainement pas – elle lui demanda s’il n’était pas trop fatigué de jouer un rôle parce qu’il l’air d’essayer vraiment très fort. Non, parce que je suis vraiment trop bien pour les gens » Ana éclata de rire. Il en avait l’air tellement convaincu. « Bien sûr, oui. » répliqua-t-elle d’un air amusé. Elle n’était vraiment pas convaincue, elle. Mais bon s’il disait vrai c’était d’autant plus facile de lui faire peter les plombs. Il lui demanda ensuite ce qu’elle souhaitait naviguer et lui gâcha tout en lui indiquant qu’il fallait un permis pour ça. « Si tu veux naviguer un voilier, tu dois avoir un permis. C'est pas parce que tu empreintes la voiture de quelqu'un que tu ne dois pas avoir un permis toi-même ! » La française fit la moue. Elle n’avait pas du tout pensé à ça et était bien embêtée pour le coup… « Tant pis alors. Je me contenterais de cette agréable balade avec toi. » Elle insista bien sur le mot « agréable ». « T'es toujours aussi bornée et chieuse ou t'exagère ce caractère juste parce que tu m'aimes pas ? » La jeune femme se mit à rire à nouveau. « Tu viens de citer mes deux plus grandes qualités, contente que tu le reconnaisses. » fit-elle d’un air malicieux. Elle haussa ensuite les épaules et reprit un air un peu plus sérieux. « Je suis juste comme ça avec ceux qui le méritent. » reprit-elle alors. « Et qu’est-ce qui te fait croire que je ne t’aime pas ? » Il la rendait juste indifférente en fait. Enfin, il l’amusait bien alors de là à dire qu’elle ne l’aimait pas… Le jeune homme lui expliqua ensuite tout ce qu’elle devait faire pour sortir du port sans embûches. Il prévint quand même qu’elle risquait d’avoir quelques petits frissons de temps en temps, sauf que ce n’était pas du tout son genre d’avoir peur. « Tu devrais avoir peur de la mer, les impétueux et les imprudents sont toujours les premiers qu'elle engloutit » Elle haussa les épaules, il était beaucoup moins drôle quand il se la jouait moralisateur comme ça. Elle ne répondit donc rien et se concentra sur ce qu’elle avait à faire. Ses efforts payèrent puisqu’elle y arriva. « Tu veux pas que je t'applaudisse non plus ? » Ana fit la moue. « Bien sûr que si, je trouve que je le mérite. » Il posa ensuite une boussole dans sa main. « Si tu veux naviguer, tu dois toujours en avoir une sur toi, pour savoir d'où tu pars et où tu dois revenir. Nous, on va vers le sud est, ici, tu peux aller un peu plus vite, mais fais attention aux gardes-frontières. T'avais rien prévu d'important hein ? Parce qu'on va chercher mon voilier là et qu'il faudra un moment avant d'y arriver. » Elle hocha la tête, posa son regard quelques instants sur l’objet puis le releva sur le jeune homme en entendant ce qu’il avait dit à la fin. Cela lui fit même arquer un sourcil. « Ton voilier ? Il se trouve où au juste ? » Un moment… Elle prit peur tout à coup, elle eut même un mouvement de recul tout en continuant de le regarder. « Ce n’est pas un piège hein ? Tu ne vas pas en profiter pour me tuer et te débarrasser de mon corps je ne sais où ? » s’enquit-elle en fronçant les sourcils. « Tu vas réussir à me supporter jusque-là ? » Elle ferait des efforts si sa vie en dépendant, c’était certain.

« Est-ce que vous allez un jour arrêter de me sous-estimer ? » Nemo se gratta le menton faisant mine de réellement peser et le pour de cette question. « Non, jamais » décréta-t-il soudain avec un grand sourire sur le visage. Parce que bon, de un, il ne la connaissait pas. La preuve, il ne savait même pas son prénom ! De deux, il ne la sous-estimait pas, comme le reste du monde, elle était inintéressante, elle n'était ni plante aquatique, ni animaux aquatique, de ce fait, il n'y accordait aucune estime. Mais c'était comme pour le reste du monde, l'univers de Nemo ne tournait qu'autour de l'eau, tout ce qui ne venait pas de là était loin d'avoir une quelconque importance dans sa vie. Cela dit, même si elle était sans importance, elle était chiante et lourde et Nemo la trouvait horripilante, au point qu'il dut l'insulter en néerlandais. « C’était quoi ça ? » il prit un air innocent. « De quoi ? » demanda-t-il l'air de rien avec un grand sourire aux lèvres. Mais bon, même s'il tentait toujours de la faire enrager pour la faire déguerpir, son plan ne semblait absolument pas marcher, c'était même le contraire, elle s'obstinait ! Et en plus, elle ne cessait de se moquer de lui, il détestait ça, ça le faisait grincer des dents, surtout qu'il se considérait vraiment supérieur aux autres. « Bien sûr, oui. » se moqua-t-elle, il croisa les bras et se contenta de la fusiller du regard, si seulement des regards pouvaient tuer... ça l'arrangerait bien. Et en plus d'être bornée et obstinée, elle ne prenait même aucune information ! Elle voulait naviguer un voilier et hop, elle s'imaginait que c'était simple... gosh, les gens l'exaspéraient au plus haut point par leurs pensées stupides ! L'océan n'était pas que magnifique, c'était dangereux par moment, il fallait être prudent et méfiant, et surtout, il fallait de l'expérience et un permis ! « Tant pis alors. Je me contenterais de cette agréable balade avec toi. » il grimaça aussi tôt. « Eurk, ça n'a rien d'agréable cette sortie forcée » dit-il en insistant sur le forcé. Elle l'exaspérait complètement et il tenta de la critiquer, pour voir ce qu'elle aurait à redire à ça. « Tu viens de citer mes deux plus grandes qualités, contente que tu le reconnaisses. Je suis juste comme ça avec ceux qui le méritent. Et qu’est-ce qui te fait croire que je ne t’aime pas ? » il eut une petite moue hésitante sans trop savoir quoi répondre à ça, il pencha la tête sur le côté avant de secouer la tête, les femmes étaient un total mystère pour lui. « J'espère que tu ne m'aimes pas... parce que si t'es comme maintenant avec les gens que tu aimes, tu dois pas avoir des tonnes de potes... » finit-il par dire en étant honnête. Mais malgré son caractère de cochon, elle était déterminée à avoir ce qu'elle voulait et même lui devait admettre qu'il se pliait à son caprice, il n'était pas vraiment habitué à ça, mais il se sentait un peu coincé. Il lui donna les premières instructions pour qu'elle puisse sortir le bateau du quai et elle réussit à se démerder, il était légèrement impressionné mais fit comme si de rien était. Evidemment elle attendait la reconnaissance mais il ne pouvait pas l'applaudir. « Bien sûr que si, je trouve que je le mérite. » il plissa le nez. « Je fais ça depuis que j'ai 5 ans » répondit-il en toute indifférence. Bon, ok, son père le surveillait à fond à cette époque là, mais ouais, il avait commencé sur ce genre de bateau facile à manipuler très tôt. Cela dit, il leva ses deux index et les frappa l'un contre l'autre. « Tu ne mérites pas plus » lui indiqua-t-il avec un petit sourire en coin. Admettre qu'il s'amusait bien dans le fond ne devait à aucun moment franchir ses lèvres, mais c'était la stricte vérité pourtant. Enfin, vu qu'elle voulait un voilier, il allait la conduire au sien. « Ton voilier ? Il se trouve où au juste ? » il la regarda quelques secondes sans répondre. « Cuba » il la vit reculer d'un pas, oh, elle avait peur maintenant, il haussa un sourcil. « Ce n’est pas un piège hein ? Tu ne vas pas en profiter pour me tuer et te débarrasser de mon corps je ne sais où ? » « C'est si tu lâches la barre qu'il va nous arriver un soucis » indiqua-t-il simplement en croisant les bras. « Tu vas réussir à me supporter jusque-là ? » Il attrapa son livre et le remua légèrement en l'air. « J'ai mon livre hein, je peux lire sans soucis en mer » et il se replongea dans sa lecture silencieusement, comme si rien de tout ce qui venait d'arriver n'avait la moindre importance. Alors qu'il allait tourner la page de son livre, il se remit à parler. « Au fait, c'est quoi ton prénom ? »

Le jeune homme ne semblait pas vouloir faire un quelconque effort envers Ana. Il venait de lui dire qu’il n’allait jamais arrêter de la sous-estimer ! Comment voulait-il qu’elle fasse des efforts après ça ? Parce qu’il était évident qu’il en avait marre d’elle et qu’il se plaignait intérieurement contre elle… Enfin non, il ne se gênait pas pour le faire à voix haute de toute façon, puis il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’il en avait marre. Ana n’était pas méchante, elle était même adorable la plupart du temps mais quand on l’attaquait elle ne pouvait pas ne pas se défendre. Surtout que là, c’était très amusant toutes ces piques qu’ils s’envoyaient plus ou moins subtilement. Le jeune homme lui en lança d’ailleurs une dans une langue étrangère que la jeune femme ne connaissait pas. « De quoi ? » Elle ne tirerait rien de lui apparemment. Du coup, elle choisit de lui répondre très intelligemment en lui tirant la langue. Ce n’était pas ça qui allait la vexer mais elle avait d’autant plus envie de se moquer de lui et de le faire enrager pour le coup. Comme elle ne pouvait pas naviguer le voilier de Pedro vu qu’il fallait un permis, elle allait se contenter de cette sortie en mer avec son nouvel ami. Elle usa d’ironie en qualifiant celle-ci de très agréable. Surtout que ce n’était pas si ironique que ça vu qu’elle avait connu pire comme balade. Elle s’amusait bien. « Eurk, ça n'a rien d'agréable cette sortie forcée » Etonnant comme réaction… Il avait bien insisté sur le « forcée ». La française se mit à rire. « Mouais, je suis sûr qu’au fond tu apprécies mais tu es trop fier pour le reconnaitre. » Tant pis s’il ne l’avouait pas, elle pouvait bien croire ce qu’elle voulait et il n’y aurait rien qu’il dirait qui changerait ça. Il tenta de la critiquer mais rien n’y fait, elle prenait toujours autant les choses avec légèreté. Elle alla même jusqu’à plus ou moins avouer qu’elle l’aimait bien au fond, ce qui devait l’énerver encore plus. « J'espère que tu ne m'aimes pas... parce que si t'es comme maintenant avec les gens que tu aimes, tu dois pas avoir des tonnes de potes... » La française se mit à rire une fois de plus, he was trying so hard. « Non, je t’aime bien. » Qui aime bien châtie bien après tout. « Et les gens m’aiment beaucoup, j’ai beaucoup d’amis parce que je suis adorable en vrai. » Vraiment… Il aurait peut-être le droit d’en avoir un aperçu un jour. Il devait juste le mériter. Déjà elle faisait l’effort de se concentrer et de reprendre son sérieux le temps de sortir du port comme il le lui avait demandé. C’était énorme ! Il ne voulait même pas l’applaudir en plus ! « Je fais ça depuis que j'ai 5 ans » « Tu veux que moi je t’applaudisse alors ? » Qu’est-ce qu’elle y pouvait si elle n’avait pas été baignée là-dedans depuis toute petite ? Elle était douée dans d’autres choses, voilà tout, ce n’était pas pour ça qu’elle était totalement nulle. Néanmois, il finit par « l’applaudir » avec deux doigts. « Tu ne mérites pas plus » « Tu sais sourire alors ! » répondit-elle en souriant elle aussi, sur un ton amusé. Il était drôle quand il le voulait quand même. « J’imagine que je vais devoir me contenter de ça alors. » Non, vraiment, elle notait l’effort qu’il avait fait, là, alors elle ne pouvait pas trop faire la difficile. Il lui annonça ensuite qu’il l’emmener jusqu’à son voilier à lui. Et qu’il était loin… « Cuba » « C’est loin. » remarqua-t-elle de manière très perspicace. Elle avait peur qu’il ne la tue et se débarrasse de son corps dans un endroit où personne ne pourrait l’identifier. « C'est si tu lâches la barre qu'il va nous arriver un soucis » Ana hocha la tête un peu penaude avant de s’en emparer à nouveau, la tenant fermement. La peur passée, elle fut étonnée de voir qu’il allait prendre le risque de passer autant de temps avec elle alors qu’il n’arrivait déjà pas à la supporter. « J'ai mon livre hein, je peux lire sans soucis en mer » Ana fit la moue, il ne pouvait pas l’ignorer… Parce qu’elle allait s’ennuyer et finir par lâcher la barre en s’endormant ! Enfin peut-être pas mais s’il s’obstinait à ne plus lui faire la conversation elle allait faire de cette sortie un enfer pour lui. « Tu vas encore te cacher derrière ton livre ?  » lui demanda-t-elle en soupirant. « Je ne vais pas te faciliter la tâche hein. » Mais il garda le silence et l’ignora quelques secondes avant de se remettre à parler : « Au fait, c'est quoi ton prénom ? » Ah oui, aucun des deux ne s’était présenté. Ça ne lui avait pas paru très important. « Ana. » Elle était quand même un peu étonnée par la question, elle aurait cru qu’il s’en fichait totalement. « Le tien ? »

« Mouais, je suis sûr qu’au fond tu apprécies mais tu es trop fier pour le reconnaitre. » ha ha ha, elle était drôle elle, elle s'imposait sur son bateau, elle l'obligeait à lui apprendre à naviguer, elle était une peste depuis le début en l'insultant, le critiquant etc... d'où il l'appréciait ? Il n'était pas maso et il n'avait pas du tout envie de le devenir. Il la regarda d'un air critique avant de pousser un soupire. « Je pense que tu es slow. » ouais, voilà, c'était sans doute ça, c'était pour ça qu'elle ne comprenait pas ses propos, ou qu'elle les déformait, ou whatever, elle ne semblait pas comprendre qu'il ne l'aimait vraiment pas. « Non, je t’aime bien. » oh god. « Je t'en prie, aime-moi moins fort ! » soupira-t-il gravement en roulant des yeux. ça l'arrangerait gravement ça. Vraiment. « Et les gens m’aiment beaucoup, j’ai beaucoup d’amis parce que je suis adorable en vrai. » il pencha la tête sceptique pour la peine. Il hésita avant de se gratter la tempe, comment des gens pouvaient l'apprécier ? C'était un monstre. « Est-ce que tu les paies ? » ça semblait être une solution plus logique ça, se payer des amis, il avait entendu que c'était une nouvelle pratique, enfin, c'était ce qu'Ariel lui avait dit l'autre jour quand il l'avait croisé à Shangai il y a de ça un an maintenant. Tiens, ça faisait un moment qu'il n'avait plus croisé sa petite soeur. Enfin, malgré sa mauvaise foi, il reconnut en son fort intérieur que pour une débutante, elle se débrouillait... ce n'était pas non plus super fameux, mais elle aurait pu faire tellement pire et elle avait réussi à sortir du port sans foncer dans aucun bateau. Évidemment, la jeune femme réclama de l'attention et des félicitations. Il roula des yeux et lui avoua le faire depuis qu'il avait 5 ans. « Tu veux que moi je t’applaudisse alors ? » il sourit et poussa un soupire légèrement désespéré par elle. « Non, je n'ai aucun mérite, ma soeur l'a fait vers 3 ans » son frère avait été plus tardif lui, 6 ans. Mais dans le fond, ce n'était pas vraiment surprenant, ils étaient nés en mer, ils étaient plus marins que terriens et ce depuis le berceau. Du coup, il accepta d'applaudir la jeune femme avec seulement deux doigts. « Tu sais sourire alors ! » il grogna et arrêta aussi tôt de sourire, peste. « J’imagine que je vais devoir me contenter de ça alors. » en effet, elle imaginait bien. Enfin, comme elle voulait naviguer un voilier, il se devait d'aller lui montrer le sien et il se trouvait à Cuba. « C’est loin. » il haussa les épaules. « Pas tellement » objecta-t-il aussi tôt, la distance pour lui était relative. Mais comme le voyage devait durer un moment, il retourna auprès de son livre. « Tu vas encore te cacher derrière ton livre ? Je ne vais pas te faciliter la tâche hein. » il abaissa son livre et fusilla la jeune femme du regard. « Je ne me cache pas, c'est l'année de mon mémoire l'année prochaine, je dois bien m'instruire. Surtout que j'ai envie de faire un doctorat après » avoua-t-il tout en poussant un soupire, elle ne devait pas saisir l'importance de tout ça, il était assez clair qu'elle n'était pas un génie, elle devait sans doute être mannequin, le genre de femme à qui tout tombait dans la bouche parce qu'elle était belle. Enfin, belle ou pas, il se devait savoir son prénom, il ne pouvait pas éternellement l'appeler la peste. « Ana. Le tien ? » il l'observa quelques secondes, il était sûr qu'elle allait se moquer de lui. « Nemo » répondit-il simplement, il n'attendait jamais rien de la part des autres, tous des paysans, le trois quart des gens lui demandait comment était Sydney, si son père savait où il se trouvait aussi... il faisait avec, il aimait bien son prénom lui, et contrairement aux incultes, il savait que ça faisait référence au Capitaine Nemo.

Malgré tous les efforts qu’il fournissait pour être désagréable avec elle, Ana était persuadée que le jeune homme l’aimait bien au fond. Parce que c’était plus amusant qu’autre chose leur petit jeu, pour elle en tout cas et même s’il était mieux que tout le monde et ne semblait aimer personne à part lui-même et son bateau, il devait au moins l’apprécier elle et ce « jeu » pour en rajouter une nouvelle couche à chaque fois. Parce qu’il aurait pu tout simplement l’ignorer, lui demander de partir, la jeter par-dessus bord mais non, il renchérissait à chaque fois. « Je pense que tu es slow. » Ana sourit vaguement. « Je ne suis pas slow. » rectifia-t-elle. « J’aime bien t’embêter, c’est tout. » Elle n’était pas stupide non plus, elle aimait juste croire ce qu’elle voulait quand la vérité ne lui convenait pas. Puis elle l’aimait bien quand même, enfin elle ne le connaissait pas vraiment et n’avait vu qu’une seule facette de lui – pas des plus plaisantes – mais il ne pouvait pas se résumer qu’à ça. Au moins elle faisait un effort. « Je t'en prie, aime-moi moins fort ! » Oh gosh, qu’il était dramatique quand même. « Pourquoi ? Je ne vais pas te manger, ou te coller tout le temps hein. » Elle n’était même pas sûre qu’elle le reverrait un jour de toute façon… L’apprécier l’aiderait au moins à tenir le coup jusqu’à ce qu’ils rentrent. Et puis si ça pouvait l’embêter un peu au passage elle n’allait pas s’en priver. « Je vais t’aimer en silence ne t’inquiète pas. » ajouta-t-elle finalement d’un air moqueur tout en haussant les épaules. « Est-ce que tu les paies ? » lui demanda-t-il lorsqu’elle lui dit qu’elle avait beaucoup d’amis. La française pencha la tête, le regardant comme s’il était un peu dérangé. « Pourquoi quelqu’un ferait ça ? C’est ridicule. » Elle avait beau avoir de l’argent, elle préférait quand même le dépenser pour autre chose. « J’ai de vrais amis qui m’aiment comme je suis. Et je te l’ai dit, je sais être adorable quand je le veux, il faut juste le mériter. » Ce qui n’était pas son cas à lui évidemment. La jeune femme le regarda ensuite longuement en silence avant qu’un léger sourire ne se dessine sur ses lèvres. « Si je te payais tu voudrais bien être mon ami ? » Elle se moquait clairement de lui et de ses idées saugrenues parce qu’elle savait qu’il dirait non de toute façon. Mais c’était pour lui montrer à quel point c’était absurde. Ana réclama ensuite des applaudissements parce qu’elle avait réussi à sortir du port sans encombres. Ça n’avait pas été évident avec l’autre qui la jugeait sans cesse et devait sans doute prier pour qu’elle se plante. Néanmoins, elle réussit à faire plus ou moins plier le jeune homme qui lui accorda un applaudissement avec deux doigts. Et il savait sourire en plus ! Elle aurait peut-être dû se taire parce qu’il grogna et son visage s’assombrit à nouveau. « T’as peur d’avoir des rides c’est ça ? » Elle préférait quand il souriait quand même c’était bien plus agréable. Mais du coup elle venait sans doute de réduire à néant toutes les chances qu’elle avait de le voir sourire à nouveau. « Non, je n'ai aucun mérite, ma sœur l'a fait vers 3 ans » Ana fronça les sourcils. Trois ans c’était… Elle ne savait pas faire grand-chose à trois ans alors elle était… Très impressionnée. « Vous êtes nés sur un bateau en fait ? » demanda-t-elle curieuse, elle ne voyait pas tellement d’autres explications à ça. Enfin il y en avait sans doute mais bon, leurs parents devaient être de sacrés passionnés si leurs enfants avaient plongé dedans si jeunes. Il lui annonça ensuite qu’ils allaient chercher son voilier à Cuba. Ce qui semblait très loin à la jeune femme. « Pas tellement » « Si, je vais être coincée avec toi pendant combien de temps au juste ? » Pas que ça la dérangeait vraiment, enfin… S’il ne faisait pas un peu plus d’efforts peut-être. Parce qu’il était clair que tout allait empirer si ce n’était pas le cas et s’il continuait à faire son rabat-joie. Quand Ana lui demanda s’il allait réussir à la supporter, il se cacha derrière son bouquin. « Je ne me cache pas, c'est l'année de mon mémoire l'année prochaine, je dois bien m'instruire. Surtout que j'ai envie de faire un doctorat après » Ana tenta de garder une expression neutre, essayant de cacher qu’elle était encore plus impressionnée qu’avant. « Oh, ça explique beaucoup de choses. » commença-t-elle sur un ton vaguement moqueur. « Sur quoi ton mémoire ? » demanda-t-elle ensuite, réellement curieuse. Elle n’y comprendrait sans doute pas grand-chose mais bon si parlait de choses qui lui plaisait pouvait l’adoucir elle voulait bien renforcer l’idée selon laquelle il la trouvait stupide. Un peu plus ou un peu moins… Mais c’était à peu près comme ça avec tout le monde de toute façon donc elle s’y était faite. Après ça, elle se présenta finalement à sa demande, l’invitant ensuite à faire de même. « Nemo » Ana hocha la tête. Bien évidemment, Nemo la fit penser au petit poisson de Disney mais comme la référence était facile elle se doutait qu’il devait avoir ça à chaque fois. Du coup elle décida de ne rien dire en rapport à ça, elle ne voulait pas non plus trop aggraver son cas. « Comme le capitaine ? » Elle n’était pas une inculte non plus surtout que sa mère lui avait fait lire des tas de livres français durant son enfance pour qu’elle s’habitue encore mieux à sa langue. Et bien évidemment elle n’avait pas oublié les grands classiques.

Sérieusement, Nemo s'était rarement autant disputé avec une personne, en si peu de temps mais aussi en connaissant si peu une femme. Elle le mettait hors de lui... mais tout ça, ça l'amusait, c'était vivifiant de répondre comme ça au tact-à-tact. Il ne rencontrait pas souvent des femmes aussi téméraire, il eut une pensée pour sa tante, elle ne se laissait jamais faire non plus. « Je ne suis pas slow. J’aime bien t’embêter, c’est tout. » Nemo arqua un sourcil avant de rouler des yeux. « J'avais crû remarquer... » lâcha-t-il d'un ton très sec. Parce que bon, ils le faisaient depuis tout à l'heure. N'empêche, elle était vachement chiante, et apparemment, elle était ainsi avec les gens qu'elle appréciait... si c'était ainsi, il préférait qu'elle l'aime beaucoup moins ! « Pourquoi ? Je ne vais pas te manger, ou te coller tout le temps hein. Je vais t’aimer en silence ne t’inquiète pas. » Nemo pencha la tête sur le côté et l'observa de haut en bas. « Me coller ne me dérange pas tellement. Le problème c'est que tu sais parler, c'est un peu fatiguant à la longue » expliqua-t-il alors. Parce que bon, niveau physique, elle n'était vraiment pas à plaindre, elle était même bien roulé mais bon, ça ne faisait pas tout pour Nemo, il savait voir au-delà d'une paire de sein ou d'un corps bien roulé. Et il ne fallait pas être un génie pour savoir que ça n'allait pas coller avec l'autre jeune femme, leur caractère était trop incompatible. Mais il ne devait sans doute pas être le seul, aux yeux du jeune homme, elle devait sans doute payer des gens pour qu'ils deviennent ses amis, elle était beaucoup trop difficile à supporter quoi. « Pourquoi quelqu’un ferait ça ? C’est ridicule. J’ai de vrais amis qui m’aiment comme je suis. Et je te l’ai dit, je sais être adorable quand je le veux, il faut juste le mériter. » Nemo était un peu sceptique, il n'était pas sûr de la croire là-dessus, du coup, il eut une petite moue avant de s'approcher de la jeune femme et déposer une main compatissante sur l'épaule de la squatteuse. « Mais oui, mais oui, certains mensonges sont plus facile à croire que d'autres » finit-il par lâcher dans un soupir qui lui fendit l'âme. Pauvre petit être naïf. « Si je te payais tu voudrais bien être mon ami ? » Nemo fit mine de réfléchir à la question. « Combien vaut mon amitié à ton avis ? » demanda le marin avant de sourire de façon un peu provocatrice.

M'enfin, ils ne faisaient pas que se disputer non plus, ils avaient réussi à lancer la bateau de Nemo hors du port, le jeune homme la trouvait... pas si mauvaise, elle se démerdait bien, visiblement, elle avait un truc, mais de là à le dire tout haut, il préférait se manger la langue avant de la complimenter. Mais il consentit tout de même à l'applaudir (un mini peut) et il lui offrit même un sourire. Cela dit, elle se moqua donc son sourire se transforma en grimace. « T’as peur d’avoir des rides c’est ça ? » « Non, pas vraiment » pour dire vrai, il se réjouissait d'être plus vieux pour être un peu plus pris au sérieux. Nemo prit dans l'instant évoqua sa soeur, c'était inconscient chez lui, surtout qu'il étalait rarement sa famille, l'information lui avait simplement échappé. « Vous êtes nés sur un bateau en fait ? » il grogna avant de se passer plusieurs fois la main dans les cheveux. « Ouais. Tous. Enfin, sauf ma mère » il ne rentra pas dans les détails, sa famille était très bizarre, et il n'aimait pas lire cela dans le regard des autres, lui ne trouvait pas leur relation si mauvaise, c'était juste différent du reste des communs des mortels, ils se voyaient très peu mais ça ne changeaient rien au fait qu'ils étaient une famille et qu'ils s'envoyaient parfois des messages. Il préféra parler de Cuba, l'endroit de leur destination, c'était relativement proche de New York. « Si, je vais être coincée avec toi pendant combien de temps au juste ? » « Une petite semaine » peut-être plus, surtout si elle voulait voyager en voilier. Nemo profita qu'elle navigue pour reprendre sa lecture interrompue... mais visiblement, l'autre n'aimait pas être ignorée plus de cinq secondes. Nemo poussa un profond soupir, allait-elle être aussi exaspérante longtemps ? Il lui expliqua cela dit qu'il faisait des études et qu'il devait lire beaucoup dans le but d'écrire son mémoire, c'était aussi pour ça qu'il était venu à une conférence à New York à la base « Oh, ça explique beaucoup de choses. Sur quoi ton mémoire ? » « J'étudie l'océanographie, enfin, je fais une spécialisation en biologie, et là je fais une étude comparative sur la faune dans les différents océans » avoua-t-il tout en haussant les épaules, il savait que c'était ambitieux et compliqué, mais il était vraiment motivé par le défi qu'il s'était lancé. C'était sa passion depuis qu'il était enfant après tout, autant son frère était un aventurier, autant sa soeur était une fan d'animaux marins, lui avait plus un truc pour la faune, il préférait plonger pour étudier les diverses plantes, il trouvait ça fascinant. Mais après avoir autant parlé, il se rendit compte qu'il ne s'était pas présenté... Ana donc, ça lui allait pas si mal en fait comme prénom. Ana la Chieuse en Chef. Sincèrement, il s'était attendu à une blague minable après avoir dit qu'il se nommait Nemo. « Comme le capitaine ? » là, il n'arriva pas à cacher sa surprise, il se racla la gorge pour reprendre contenance. « Heu oui... ouais, comme lui. Mon père est chef sur un bateau, du coup c'était important pour mon père de nous lier à l'océan vu qu'avec mon frère et ma soeur on est né sur des océans différents » ouais, ça, il pouvait encore le raconter sans trop de problèmes. « Comment ça se fait que t'as un voilier que tu ne peux pas naviguer ? C'est un peu ridicule tu sais... » lui fit-il remarquer l'air de rien.

Ana était triste, son nouvel ami ne voulait pas qu’elle l’aime. Elle pouvait l’aimer sans le coller à tout bout de champ, elle pouvait même l’aimer en silence s’il le voulait. « Me coller ne me dérange pas tellement. Le problème c'est que tu sais parler, c'est un peu fatiguant à la longue » La jeune femme le regarda silencieusement pendant quelques instants avec un sourire malicieux. Si ce n’était que ça le problème elle pouvait s’arranger aussi. « Donc si je te colle mais que je garde la bouche fermée, ça te va ? » C’est bien ce qu’il venait de dire, ou ce qu’elle avait compris en tout cas. « Je t’ai dit que je pouvais t’aimer en silence, que ce n’était pas un problème. » Elle allait juste le faire très très près de lui, ce serait très drôle. En plus de ça il ne voulait pas croire que les gens puissent sincèrement l’apprécier et c’était très vexant. Elle tenta bien de se défendre mais il en profita pour se moquer encore plus d’elle. Du coup, comme il semblait croire qu’elle n’arrivait à se faire des amis qu’en les payant elle lui demandant s’il accepterait d’être son ami si elle le payait. Si cela pouvait le faire taire un peu pourquoi pas après tout. « Combien vaut mon amitié à ton avis ? » La jeune se mit à y réfléchir sérieusement. « Pas grand-chose ? » hasarda-t-elle d’un air innocent. Elle haussa ensuite les épaules avant de reprendre : « Ton prix sera le mien j’imagine. » L’argent n’était pas vraiment un problème pour elle. « Dans les limites du raisonnable bien sûr. Enfin je n’ai absolument rien sur moi donc c’est raté ? » Quelle déception, ils n’allaient pas pouvoir être amis.

Les choses évoluèrent peu à peu vers un peu plus de cordialité. Le jeune homme n’arrivait toujours pas vraiment à se dérider mais il y avait quand même du mieux. Ana avait l’impression qu’elle avait gagné un peu de son respect en réussissant à sortir du port et manœuvrer son bateau sans grande peine. Durant leur passionnante discussion, il évoqua sa sœur et Ana en profita pour se montrer un peu plus curieuse sur sa famille qui avait l’air d’être plutôt spéciale il fallait le dire. « Ouais. Tous. Enfin, sauf ma mère » La façon avec laquelle il lui avait répondu faisait dire à la jeune femme qu’il n’avait pas du tout envie d’en parler. Comment pouvait-elle le savoir, c’était lui qui avait évoqué le sujet en premier. Néanmoins, elle décida de ne pas en rester là, tant pis pour lui. « Tu es né sur l’eau… C’est vachement original. » Plus original qu’être né dans l’eau encore… Ça se faisait de plus en plus. « Tu es né où exactement, dans quelle partie du monde ? » Qu’il se rassure, elle n’allait pas lui en demander plus sur sa famille. Pour le moment en tout cas, elle avait d’autres soucis. Il l’emmenait jusqu’à son voilier à Cuba visiblement et elle avait la sensation qu’ils seraient coincés ensemble pendant un longtemps. Elle voulait juste savoir combien de temps précisément. « Une petite semaine » « C’est une blague ? » Une semaine c’est affreusement long ! Pour le coup c’était elle qui avait des doutes sur le fait qu’elle arriverait à supporter tout ça pendant si longtemps. « Tu aurais pu me prévenir un peu, que je prenne au moins quelques affaires. Ne serait-ce que pour m’occuper. » Il lui avait annoncé la couleur, elle n’allait pas être aidée avec lui. Et s’il ne l’aidait pas elle allait vraiment se montrer insupportable donc il avait tout à y perdre lui aussi. Comme elle ne pouvait pas rester déconcentrée trop longtemps elle se reconcentra sur sa navigation. Mais cela ne navigua pas puisqu’elle détestait le silence. Elle demanda donc au jeune homme ce qu’il était en train de lire et surtout pourquoi il lisait comme ça. « J'étudie l'océanographie, enfin, je fais une spécialisation en biologie, et là je fais une étude comparative sur la faune dans les différents océans » Elle l’avouait facilement, il l’avait un peu larguée là. Ça avait très chiant surtout, mais si ça lui plaisait elle supposait que c’était le principal. « Ça a l’air… compliqué. » commenta-t-elle simplement avant qu’ils ne passent enfin aux présentations. Elle avait donc à faire à Nemo. Comme le capitaine et cela sembla le surprendre qu’elle sache ça. Elle faillit lui dire qu’elle n’était pas aussi stupide qu’elle en avait l’air mais garda le silence. « Heu oui... ouais, comme lui. Mon père est chef sur un bateau, du coup c'était important pour mon père de nous lier à l'océan vu qu'avec mon frère et ma sœur on est né sur des océans différents » Elle hocha la tête, elle n’allait pas lui en demander plus pour le moment, elle avait compris qu’il ne voulait pas en parler. « C’est original au moins… Tu ne dois pas en croiser tous les jours. » Elle se demandait même s’il croisait beaucoup d’êtres humains tout court. « Comment ça se fait que t'as un voilier que tu ne peux pas naviguer ? C'est un peu ridicule tu sais... » reprit-il ensuite. Ana haussa alors les épaules, elle n’était plus à une moquerie près. « Je te l’ai dit, c’est celui de mon oncle. Et je ne pensais pas qu’il fallait un permis en fait. » Pedro ne l’avait surtout pas prévenue. « Je suis partie sur un coup de tête, je n’ai pas vraiment réfléchi. Je suis peut-être aussi stupide que tu le penses finalement. »

« Donc si je te colle mais que je garde la bouche fermée, ça te va ? Je t’ai dit que je pouvais t’aimer en silence, que ce n’était pas un problème. » oui, certes, mais il n'était pas sûr que ce soit vrai, elle était tellement têtue en plus... sérieusement, il ne la connaissait pas assez pour avoir confiance en ses propos, il s'approcha légèrement d'elle avant de la regarder dans les yeux d'un air purement provocateur. « Prouve-le moi ! » exigea-t-il soudain, il pouvait au moins lui laisser le bénéfice du doute après tout. Mais bon, en règle général, depuis qu'elle s'était incrustée sur son bateau il la trouvait insupportable, à ses yeux, elle était même invivable et il s'était auto-persuadé qu'elle devait s'acheter ses amis. Évidemment, il se crut forcer de lui en faire part et il ajouta même combien elle mettrait pour devenir son amie « Pas grand-chose ? Ton prix sera le mien j’imagine. Dans les limites du raisonnable bien sûr. Enfin je n’ai absolument rien sur moi donc c’est raté ? » il fit mine de réfléchir quelques secondes avant de la regarder avec un petit sourire provocateur. « Tu peux toujours payer en nature aussi non » souffla-t-il l'air de rien.

Ils parlèrent de plus en plus cordialement par la suite, ils ne s'entendaient pas "bien", mais ils arrivaient à se parler sans trop s'attaquer, elle finit par se montrer curieuse sur sa famille et il se mit sur la défensive, ils étaient une famille tellement peu conventionnelle... « Tu es né sur l’eau… C’est vachement original. Tu es né où exactement, dans quelle partie du monde ? » il se tapota le bout du nez avant de sourire légèrement. « Dans le grand nord. Mon père est capitaine, et il devait pourchasser les tueurs de baleines à ce moment là, maman était enceinte et ouais... il a réussi à la convaincre de l'accompagner, en disant qu'il ne pouvait pas rater la naissance de son matelot » avoua alors Nemo avec un sourire nostalgique. Sa famille lui manquait, en cet instant, il le réalisait... il partirait bien vers l'Angleterre du coup, histoire de voir sa mère à terre et savoir où se trouvait son père pour le rejoindre quelques jours et prendre des nouvelles de ses cadets. « Et toi, tu viens d'où ? » demanda-t-il alors en tournant le regard vers la jeune femme, s'il se livrait, elle aussi, c'était normal aux yeux du jeune homme. Quelque part, Nemo était un peu rassuré qu'ils parlent un peu mieux, parce qu'un voyage entier sous une ambiance lourde ça ne l'aurait clairement pas fait ! Surtout un voyage d'une semaine à Cuba ! « C’est une blague ? Tu aurais pu me prévenir un peu, que je prenne au moins quelques affaires. Ne serait-ce que pour m’occuper. » il haussa les épaules. « J'ai des vêtements de filles en bas, ma soeur laisse toujours ses affaires trainer un peu partout... et pour l'occupation, y a mon bébé si t'as besoin de t'occuper... » lança Nemo l'air de rien avec un petit sourire en coin. Il siffla entre ses lèvres et il y eu du bruit à l'intérieur même du bateau, un petit singe monta jusqu'à eu et vint se placer sur l'épaule de Nemo. « C'est Louis, enfin, pardon, le Roi Louis » lui présenta alors Nemo, le petit singe fit une révérence, il aimait tellement se donner en spectacle ! Le petit singe se mit à la barre et il s'amusa à la bouger, Nemo secoua la tête avant de siffler entre ses dents. « Cuba Roi Louis ! » le petit singe sauta sur place, on pouvait lui dire ce qu'on voulait, Nemo savait que son singe était le plus intelligent d'entre tous.

Vu qu'il lui avait donné de quoi s'occuper, il se permit de retourner à sa lecture, après tout, avant d'être interrompu, c'était ce à quoi il s'adonnait à la base. Cela dit, l'autre l'interrompit, encore une fois, c'était visiblement plus fort qu'elle ! Il soupira mais consenti à lui répondre sur ses lectures et ce qu'il faisait, il était en première année d'un master de biologie, et il lui restait un an pour rendre un mémoire, mais il avait déjà pas mal de source et il avait envoyé la première partie de ses écrits à son promoteur, il visait l'excellence pour ensuite faire un doctorat. « Ça a l’air… compliqué. » il rigola, juste en voyant sa tête, il comprenait qu'elle trouvait le sujet chiant à mourir, il avait l'habitude, elle n'était pas la seule à le penser, son frère faisait mine de se pendre à chaque fois qu'il évoquait ça. « C'est ma passion » avoua-t-il simplement. Après tout ça, il fut temps de faire officiellement les présentations, il lui donna donc son prénom, lui Nemo, elle Ana. « C’est original au moins… Tu ne dois pas en croiser tous les jours. » Nemo tendit les bras à l'horizon. « Je n'ai pas vraiment l'occasion d'avoir beaucoup de voisins... » fit-il remarquer doucement. Il reparla du violier qu'elle voulait emprunter, pour lui, toute cette affaire était insensé. « Je te l’ai dit, c’est celui de mon oncle. Et je ne pensais pas qu’il fallait un permis en fait. Je suis partie sur un coup de tête, je n’ai pas vraiment réfléchi. Je suis peut-être aussi stupide que tu le penses finalement. » Nemo garda le silence quelques secondes avant de finalement hausser les épaules, il déposa une de ses mains sur l'épaule d'Ana avant de sourire. « Juste une aventureuse particulièrement chieuse, je suppose qu'il en faut, c'est comme tout... » lança-t-il sur un ton parfaitement désinvolte.

Ana était prête à aimer le jeune homme en silence si c’était juste ça qui le dérangeait. Surtout que visiblement elle pouvait le coller du moment qu’elle ne parlait pas alors vraiment, elle ne voyait pas pourquoi elle s’en priverait. « Prouve-le moi ! » Elle fit néanmoins la moue lorsqu’elle comprit vraiment ce que cela impliquait. Elle n’allait pas réussir à garder le silence en fait. Elle ne supportait pas quand il ne se passait rien et déjà qu’elle allait être coincée dans un si petit espace sans ses affaires… « Tu sais quoi » fit-elle après l’avoir regardé quelques instants sans réagir. « Autant m’avouer vaincue tout de suite, je ne vais pas réussir à me taire très longtemps. Désolée pour toi. » Dans d’autres circonstances elle aurait pu essayer de relever le défi par pure fierté mais là c’était impensable. Tant pis, il aurait une bonne raison de la trouver agacante comme ça. Il la trouvait meme tellement agacante que selon lui elle n’était pas capable de se faire des amis sans les payer. Pour le provoquer elle lui demanda combien elle devrait le payer si elle voulait qu’il soit son ami. Le seul problem était qu’elle n’avait pas d’argent sur elle. « Tu peux toujours payer en nature aussi non » Ana haussa les sourcils d’un air amusé. « Oh vraiment ? Payer en nature ? » Il voulait la provoquer, elle n’allait certainement pas se defiler. « Si tu y tiens. » ajouta-t-elle en haussant les épaules, toujours en souriant. « Enfin moi je tiens vraiment à ce que tu sois mon ami alors si c’est ça ton prix… » conclut-elle ensuite en lui faisant un clin d’oeil.

Ils se mirent ensuite à avoir une conversation un peu plus normale et cordiale. Ce n’était pas désagréable non plus, Ana n’aimait pas spécialement se recevoir des remarques désobligeantes même si elle le prenait toujours à la rigolade. Parce qu’il en avait parlé le premier, la française se permit de lui poser plus de questions sur sa famille. « Dans le grand nord. Mon père est capitaine, et il devait pourchasser les tueurs de baleines à ce moment là, maman était enceinte et ouais... il a réussi à la convaincre de l'accompagner, en disant qu'il ne pouvait pas rater la naissance de son matelot » Il avait l’air tellement nostalgique qu’elle s’en voulut un peu d’avoir abordé le sujet. Elle se mit tout de même à sourire sans voir quoi répondre. « Et toi, tu viens d'où ? » « Je suis née à New York et j’ai vécu quelques années à Londres petite. » Rien d’extraordinaire comme lui quoi.

Nemo lui apprit ensuite qu’ils se rendaient à Cuba et qu’ils en avaient pour une semaine rien que pour y aller. Il aurait quand même pu la prévenir qu’elle emmène des affaires pour se changer et s’occuper parce quelque chose lui disait qu’il n’allait pas vraiment l’aider sur ce point. « J'ai des vêtements de filles en bas, ma sœur laisse toujours ses affaires trainer un peu partout... et pour l'occupation, y a mon bébé si t'as besoin de t'occuper... » Son bébé ? La française fronça les sourcils, l’interrogeant du regard. Il siffla et quelques instants après un petit singe apparut. « C'est Louis, enfin, pardon, le Roi Louis » Le petit singe lui fit alors une révérence. « Tu as un singe ? » lui demanda-t-elle réellement et agréablement surprise. Elle adorait les animaux. « Cuba Roi Louis ! » intima Nemo à l’animal lorsque celui-ci se mit à la barre. « C’est lui qui nous emmène ? » demanda Ana d’un air suspicieux et un peu inquiet. Une semaine était déjà très long et ce n’était qu’un animal, elle ne tenait pas spécialement à prendre le risque qu’il se trompe et rallonge leur voyage. Parce qu’il s’annonçait vraiment long, surtout si le jeune homme ne lui adressait pas la parole. D’accord, il pouvait avoir un mémoire à travailler mais elle ne supportait pas qu’on l’ignore et elle ne le laisserait pas faire. Elle aurait pu l’aider aussi mais well… Elle n’avait rien compris à ce qu’il lui avait dit, elle n’était pas spécialement portée sur les etudes comme il semblait l’être. « C'est ma passion » « Si ça te plait, hein… Je ne suis pas du tout en train de te juger, je me sens juste très stupide du coup. » Cela ne servait à rien de le nier, ils n’avaient pas grand-chose en commun et elle ne serait pas capable de parler de ça avec lui. « Mais rassure-moi, tu ne vas pas faire ça tout la semaine hein ? Parce qu’autant sauter par-dessus bord tout de suite. » Elle n’allait pas survivre. Enfin, après s’être officiellement présentés, Nemo lui reparla du fait qu’elle n’aurait pas du avoir de voilier sans permis. Cela s’expliquait simplement : elle était aussi stupide qu’il le pensait. « Juste une aventureuse particulièrement chieuse, je suppose qu'il en faut, c'est comme tout... » La jeune femme se mit à sourire avant d’hocher la tête. « Aventureuse particulièrement chieuse… Ce sont les trois mots qui me décrivent le mieux, bravo. » Elle ne l’applaudirait pas non plus cela dit.

N'empêche, plus il passait de temps avec Ana, plus il réalisait à quel point elle était bavarde et ressentait un besoin immense d'attention, soit elle avait été particulièrement gâtée en étant plus jeune, soit... il ne savait pas quoi pour dire la vérité, il avait plutôt confiance en son premier instinct. « Tu sais quoi. Autant m’avouer vaincue tout de suite, je ne vais pas réussir à me taire très longtemps. Désolée pour toi. » le jeune homme eut un petit sourire en coin, il savait d'avance qu'elle n'aurait pas réussi à se taire comme elle l'avait clamée. « Je suis aussi désolé pour moi aussi. Mais honnêtement... je ne suis pas étonné » avoua-t-il finalement avant de pincer la joue de la jeune femme dans un geste incroyablement familier. Elle était difficile à supporter mais plus il lui parlait, et plus il la trouvait distrayante, de là à l'admettre c'était une autre paire de manche, il préférait nettement lui dire qu'elle n'avait juste aucune chance de se faire des amis si elle ne les payait pas. Enfin, lui voulait bien devenir son ami si elle le payait, mais évidemment, elle n'avait pas d'argent sur elle, ils étaient un peu parti rapidement dans le fond... mais comme Nemo était intelligent, il acceptait d'être payé en nature, il n'allait certainement pas aller contre ça. « Oh vraiment ? Payer en nature ? Si tu y tiens. Enfin moi je tiens vraiment à ce que tu sois mon ami alors si c’est ça ton prix… » Nemo pencha la tête en avant et observa la jeune femme avec un petit sourire en coin. « J'entends beaucoup de blabla, mais je ne vois pas beaucoup d'action » nota-t-il l'air de rien avant de croiser les bras à son torse, attendant de voir jusqu'où elle était prête à aller.

Quoiqu'il en soit, s'ils allaient passer du temps ensemble, autant se préparer en partageant diverses informations, Nemo évoqua sa famille et le début de son histoire, beaucoup de gens la trouvait particulière et originale, pour lui c'était juste quelque chose de "normale", c'était sa vie et il ne la voyait pas comme quelque chose d'exotique ou fantastique, sa famille aimait l'eau, c'était juste différent mais ils avaient la même base que n'importe quelle autre famille : ils tenaient les uns aux autres et leur maison n'était pas un bâtiment, c'était juste les différents océans qu'ils parcouraient sans jamais se prendre la tête. Enfin, comme ils parlaient sans plus trop se prendre la tête, Nemo lui fit savoir qu'ils se rendaient à Cuba, au cas où ça intéresserait la jeune femme. Évidemment, elle se remit à protester et John roula des yeux avant de lui offrir une occupation parfaite : il lui offrit son singe Louis sur un plateau, les filles l'adoraient. Un véritable petit spectacle à lui tout seul, sa soeur lui avait offert car elle avait dit qu'avec Louis, il aurait enfin peut-être l'air sympathique... peste. « Tu as un singe ? » quel sens de l'observation ! « Visiblement » lança-t-il sur un ton légèrement condescendant. « C’est lui qui nous emmène ? » Nemo observa son petit singe installé à la barre. « Il peut, je lui ai appris » avoua alors le jeune marin. Parce qu'il était très malin, et il se débrouillait bien avec son animal, plus que pour établir des contacts humains en tout cas. Enfin, il était doué pour étudier, vraiment, il avait un don pour tout ce qui concernait l'océan, c'était pour ça qu'il avait décidé de faire son mémoire sur ce sujet, cependant, Ana n'aima pas trop quand il reporta son attention sur ses livres plutôt que sur elle. Fucking femme égocentrique nombriliste. Elle voulait savoir ce qu'il faisait et il se sentit obliger de lui dire, mais il savait qu'elle ne comprendrait pas, elle n'était pas passionné par ce qu'il faisait, c'était compréhensible, c'était un sujet très précis. « Si ça te plait, hein… Je ne suis pas du tout en train de te juger, je me sens juste très stupide du coup. Mais rassure-moi, tu ne vas pas faire ça tout la semaine hein ? Parce qu’autant sauter par-dessus bord tout de suite. » « Pourquoi, t'as besoin d'une baby-sitter 24h sur 24 ? » demanda-t-il simplement avant de se passer la main dans les cheveux. Elle se rabaissa alors et Nemo lui dit que non, elle n'était pas stupide, juste... une chieuse quoi. « Aventureuse particulièrement chieuse… Ce sont les trois mots qui me décrivent le mieux, bravo. » il éclata de rire avant de secouer la tête, un peu exaspéré. « ça ne m'étonne même pas. Tu veux que je te fasse faire le tour de ton nouveau lieu de logement ? » lui proposa-t-il poliment.

Finalement, Ana n’allait pas réussir à garder le silence. C’était beaucoup trop lui demander et elle n’était pas disposée à faire un si gros effort. Il fallait le mériter quoi, et elle avait beau être désolée pour lui il ne le méritait quand même pas. « Je suis aussi désolé pour moi aussi. Mais honnêtement... je ne suis pas étonné » Il lui pinça alors la joue et elle plissa le nez et les yeux. Il se permettait décidément beaucoup de choses avec elle, comme s’il espérait l’énerver. Heureusement, avec un esprit de contradiction comme le sien elle allait pouvoir garder son calme. « Tu t’en remettras, non ? » Rien n’était moins sûr en fait vu que tout ce qu’elle faisait semblait le “détruire” un peu plus. Il commit ensuite l’affront d’insinuer qu’elle n’était pas capable de se faire des amis autrement qu’en les payant. Elle se demanda alors ce que ça ferait si elle le payait… Il se montrerait peut-être plus gentil avec elle ? Ca valait toujours le coup d’essayer. Le seul problème était qu’elle n’avait pas d’argent sur elle… Il lui proposa alors de payer en nature. « J'entends beaucoup de blabla, mais je ne vois pas beaucoup d'action » Well, c’était intéressant comme proposition mais elle n’arrivait pas à le prendre au sérieux. « Pas assez d’action ? Je croyais pourtant que tu voulais que je reste calme. » Il ne savait franchement pas ce qu’il voulait hein. Mais bon s’il voulait de l’action elle allait lui en donner, ce ne serait pas un problème.


Pour l’occuper parce qu’elle avait vraiment peur de s’ennuyer en restant coincée toute une semaine avec lui, Nemo lui présenta son singe. C’était un singe très intelligent apparemment mais elle n’était pas sure que cela soit suffisant. Elle préférait la compagnie d’êtres humains et le seul qu’il y avait sur ce bateau à part elle, c’était Nemo. Sauf qu’il ne voulait lui accorder aucune attention et c’était terriblement agaçant. « Pourquoi, t'as besoin d'une baby-sitter 24h sur 24 ? » « Si tu ne l’avais pas encore remarqué, je ne supporte pas qu’on m’ignore. » Elle devait toujours plus ou moins être le centre de l’attention. Et elle ne tenait pas en place non plus, ces prochains jours allaient être difficiles si Nemo ne faisait pas d’efforts. Elle était à deux doigts de se jeter par-dessus bord. « Tu veux que je te fasse faire le tour de ton nouveau lieu de logement ? » lui proposa alors le jeune homme. La française haussa les épaules. « Pourquoi pas ? » Au moins il s’occupait d’elle comme ça, et c’était ce qu’elle voulait alors elle n’allait pas le repousser maintenant. Elle faillit lui dire de ne pas se sentir obligé mais elle l'avait plus ou moins harcelé pour qu'il lui prête de l'attention, alors.

« Tu t’en remettras, non ? » finit par lui dire Ana... ouais, c'était vite dit ça. Pffff, elle ne savait absolument pas se taire, elle parlait sans arrêt et c'était amusant malgré tout. Enfin quelque part, mais ça, Nemo n'allait pas l'admettre. Il se contenta donc se croiser les bras. « Ai-je le choix ? » répondit-il alors avant de hausser les épaules, depuis le début, elle faisait comme ça lui chantait, il ne voyait pas pourquoi ça allait changer maintenant. Il nota tout de même qu'elle parlait beaucoup mais dans le fond, c'était juste pour brasser de l'air, elle n'agissait pas réellement. « Pas assez d’action ? Je croyais pourtant que tu voulais que je reste calme. » ouais, elle s'en sortait par des plans foireux à chaque fois, il secoua la tête légèrement exaspéré. « De toute façon, tu ne fais jamais ce que je veux donc je ne vois même pas pourquoi tu fais semblant de prendre en compte mon avis » lui répondit-il de façon plus que narcissique.

Nemo constata alors très vite que dès qu'il portait son attention sur autre chose, Ana se rappelait à son souvenir (dur de l'oublier cela dit) et elle refusait de le laisser tranquille. Elle aimait être le centre de l'attention et ça allait finir par l'ennuyer, lui qui était de nature solitaire et calme... « Si tu ne l’avais pas encore remarqué, je ne supporte pas qu’on m’ignore. » « Il y a beaucoup de choses que tu ne supportes pas... genre le calme, le silence, qu'on te tienne tête... et je pense que je pourrais encore continuer longtemps si on apprenait à mieux se connaître... » répondit-il l'air de rien tout en regardant ses ongles... gosh, après une semaine, il serait sans doute capable d'écrire un parchemin avec tous les défauts de la jeune femme. Nemo proposa alors à la jeune femme de faire le tour de son bateau, si ça pouvait un peu l'occuper... « Pourquoi pas ? » il lui fit un signe de main et il se dirigea vers la cale de son bateau. Il fit un grand geste circulaire de la main. « Salon & cuisine. Il y a au fond les toilettes... et pour la chambre... » elle n'allait sans doute pas aimer. Il grimaça légèrement avant de se diriger vers le fond, il poussa une des deux portes présente et il rentra dans une petite pièce avec des lits superposés. « Dans l'armoire là il y a des vêtements de filles mais aussi mes vêtements, tu fais comme chez toi, on ira se ravitailler en bouffe d'ici 2/3h » décréta-t-il finalement avant de lui tapoter la tête tout en se tournant vers elle. « Madame est-elle satisfaite ? » demanda-t-il d'une voix pédante.

Ana était presque désolée pour Nemo. Elle aurait bien voulu faire l’effort de rester calme pour lui mais ce n’était pas possible. C’était tellement lui demandait aussi… Cela dit elle ne se faisait pas de souci pour lui, il allait s’en remettre. « Ai-je le choix ? » La jeune femme se mit à sourire et secoua doucement la tête de gauche à droite. Elle prit même la peine d’afficher un air désolée même si au fond elle ne l’était pas tellement. Il lui reprocha ensuite de trop parler et de ne pas assez agir et pour le coup elle ne le comprenait pas vraiment, il lui avait pourtant demandé de le laisser tranquille un peu plus tôt. « De toute façon, tu ne fais jamais ce que je veux donc je ne vois même pas pourquoi tu fais semblant de prendre en compte mon avis » Là encore, elle afficha un air tout à fait innocent. Il ne lui manquait plus que l’auréole et les ailes et on l’aurait prise pour un ange. Cela dit elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait évité de répondre à sa provocation. Elle n’était pas… non… Intimidée était un mot qui ne faisait habituellement pas partie de son vocabulaire alors elle ne savait pas si c’était vraiment ça. C’était étrange. « Tu n’as pas l’air de savoir ce que tu veux non plus, un instant tu me demandes de te laisser tranquille et l’autre… » Well, elle ne savait même pas ce qu’il voulait qu’elle fasse exactement. Il allait encore se plaindre et lui signaler un de ses défauts aussi…
« Il y a beaucoup de choses que tu ne supportes pas... genre le calme, le silence, qu'on te tienne tête... et je pense que je pourrais encore continuer longtemps si on apprenait à mieux se connaître... » « Et alors ? » répliqua Ana en fronçant les sourcils. Elle ne voyait pas bien où il voulait en venir là. Surtout qu’elle savait déjà tout ça et qu’elle n’avait pas envie de faire quoi que ce soit pour y remédier. Nemo lui proposa ensuite de lui faire visiter son nouveau lieu de vie pour l’occuper et elle le suivit à l’intérieur. « Salon & cuisine. Il y a au fond les toilettes... et pour la chambre... » Elle hocha la tête mais grimaca lorsqu’il mentionna la chambre. Y avait-il une chance pour qu’elle en est une pour elle toute seule ? … Elle le suivit jusqu’à une nouvelle porte et constata qu’effectivement, ils seraient obligés de la partager. Elle ne savait pas à quoi elle s’était attendue. « Dans l'armoire là il y a des vêtements de filles mais aussi mes vêtements, tu fais comme chez toi, on ira se ravitailler en bouffe d'ici 2/3h » Elle hocha de nouveau la tête. « Je peux prendre le lit du haut ? » Elle allait encore plus se sentir enfermée si elle devait prendre celui du dessous. « Mais, merci. » souffla-t-elle ensuite, réellement reconnaissante. « Je vais essayer de faire des efforts, promis. » Encore une fois, elle pouvait bien essayer. Rien ne le garantissait cela dit, voilà pourquoi elle ne se mouillait pas trop en ne lui faisant pas une réelle promesse. Elle fit ensuite une petite moue et plissa légèrement le nez lorsqu’il lui tapota la tête. « Madame est-elle satisfaite ? » « Madame n’a pas le choix de toute façon, alors j’imagine que oui. »