Appolinaria & Nemo

Assis dans mon canapé, la faim me tirailla l'estomac. Ça faisait deux heures que je travaillais, tentant de combattre les cris de mon ventre, cette fois je ne tenais plus. Je me leva et je découvris avec surprise en ouvrant le frigo que celui était vide. Soupir. Je jetais un coup d’œil à ma montre : dix neuf heures trente. J'avais largement le temps de faire un allé-retour rapide pour aller faire quelques courses.
J'enfilais une veste, mis mon casque audio sur mes oreilles, et laissa la musique se déverser dans mes tympans. J'avais de la chance, le magasin se trouvait non loin de chez moi.
Trois, quatre minutes venaient de passer, et je flânais dans les rayons en quête de quelque chose de potable à manger ce soir et pour le reste de la semaine, c'est à dire pâtes, plats à réchauffer et autre truc congelé, en gros, ce qui ne demandait aucun effort de préparation. Je n'avais jamais été un grand cuisinier, j'aimais pourtant ça, étant petit j'avais toujours regardé ma mère préparer le dîner avec admiration, avec quasiment rien, elle faisait quelque chose de magnifique et qui valait au moins cinq étoiles. Mais bon, qu'importe, je n'avais personne à impressionner et les rares fois où des amis venaient, s'était pizza et personne ne s'en était encore plaint.
Mon petit panier plein de victuailles, je pris la direction d'une caisse la plus proche, payait et sortis. Si je ne mangeais pas, je pourrais bientôt traduire ce que mon ventre essayait de me dire par ses gargouillements incessant, je continuais pourtant de marcher tranquillement, quand je sentis soudain un pression au niveau de mes côtes, et avant même de me rendre compte de ce qui venait de se passer, je me retrouvais par terre. Levant la tête, je remarqua un homme posté devant moi "File moi ton fric!". Je le regardais avec des yeux ronds, réprimant une envie rire et m’exécuta, je sortis de ma poche les quelques cents qui me restait sur l'argent de ma course et les lui lançais. Il regarda les quelques pièces puis baissa de nouveau les yeux vers moi "Tu te fous de ma gueule?" "Désolé, je me promène rarement avec un million sur moi." Je reçu un coup de pied dans la cuisse, j'avais un humour pourri et j'en payais souvent les conséquence, même si j'avais raison, il valait mieux pour moi que je me taise dorénavant, avant de finir défiguré.

"Allez les Lions de Columbia ! Et on lève la jambe ! PLUS HAUT LA JAMBE ! Brittany, soit tu manges des frites à midi soit tu deviens une cheerleader comme il se doit ! Je ne veux pas te voir aujourd'hui parmi les filles, tu ramollis tout, tu sors ! Allez allez allez ! Plus vite !" Apo souriait, elle suait et elle adorait l'impression que son corps lui donnait. Il était tonique, résistant et il ne la lâcherait jamais. Elle s'obligea à lever la jambe plus haut encore, plus haut que les autres et un sourire extatique s'afficha sur son visage. Une fois l'entraînement des cheerleaders de Columbia s'arrêta, Apo se rendit en petites foulées dans le vestiaires. Une fois là-bas, elle commença par prendre sa douche avant de remettre son jean et son pull qu'elle avait porté tout au long de la journée pendant ses cours à l'université. « Bon les filles, on se la fait quand cette soirée de folie entre filles ? » Après les cris et l'enthousiasme de rigueur, elles se mirent d'accord sur ce soir même.

Apo se dépêcha donc de finir de s'habiller pour aller acheter de l'alcool pour cette ladite soirée. Elle n'appela pas sa limousine, elle avait soudainement envie de marcher. Au bout d'un certain temps de marche et qu'elle eu marre de voir des poivrots et des femmes qui courraient après leurs enfants, elle se décida à prendre le métro. Elle ne l'avait pris qu'une seule fois dans sa vie alors elle s'embrouilla dans les lignes et se demanda un instant pourquoi les concepteurs avaient crée un truc aussi compliqué. Elle avisa un jeune et bel homme à qui elle demanda son chemin à grand renfort de sourire, preuve qu'elle ne perdait pas son sang-froid en pareille situation. « Excusez-moi, hum... Je cherche à rejoindre la 5e avenue... » En réponse au regard intrigué du jeune homme, Apo esquissa une moue qui comprenait ce qu'il pensait. Il devait sûrement se demander ce qu'elle foutait là avec un Dior et des Louboutins, à chercher à atteindre le quartier le plus cher de tout New York. "Si vous descendez là, vous arrivez directement sur Greenwich Village. Je descends là, je peux vous raccompagner..." lui répondit-il, accompagné d'un clin d'oeil. « Ce serait avec plaisir ! »

Ils descendirent à cet arrêt et commencèrent à engager la conversation quand soudain ils avisèrent un jeune homme qui était en train de se faire agresser. Son si charmant accompagnateur dans le métro eu la frousse de sa vie et se tailla en courant. Apo soupira. Elle comptait passer à côté mais ils prenaient tout le chemin. Elle entendit : "Désolé, je me promène rarement avec un million sur moi.". Apo eut un petit rire, il avait du cran mais était apparemment flippé à l'idée de se faire descendre dans la rue. Elle s'avança. « Vous pouvez dégager de mon chemin, je suis pressée. » L'agresseur se retourna vers elle, l’œil mauvais. " Répète ?!". Apo soupira, ainsi il voulait gaspiller de sa salive en parlant. Soudain, elle s'aperçut qu'il avait à la main une arme, mais une factice, ça se voyait du premier coup d'oeil pour quelqu'un averti sur les armes à feu. Elle se mit à rire. « Et c'est avec CA, que tu comptes braquer ce type qu'a même pas un dollar sur lui ? Laisse-moi rire !» Il marqua un temps d'arrêt surpris par la tournure des évènements, Apo en profita pour s'approcher un peu plus. « Maintenant, je t'ai dis, dégage de mon chemin, tu prends toute la place. » Soudainement paniqué, l'agresseur attrapa ses clics et ses clacs et se tira sans demander son reste. Apo se tourna vers celui qui avait été agressé et lui tendit la main pour l'aider à se relever. « Tout va bien ? »

Toujours allongé sur le sol, Nemo regardait son agresseur, tremblant comme une feuille, il avait l’air pitoyable. En vérité, le garçon n’avait jamais été quelqu’un de viril, il préférait la fuite à la bagarre.
L’homme sortit de sa poche un pistolet, ce qui eut pour effet de faire sortir de la bouche de Nemo une espèce de gémissement, la peur vous fait faire des choses étranges parfois. Il se prépara à se faire tirer dessus et ferma les yeux quand il entendit une voix féminine, il ouvrit un œil, puis deux et pu voir une jolie jeune femme qui demanda au mec de se pousser de son chemin. Il remercia le ciel un instant d’avoir mit sur sa route une fille comme elle, même s’il fût prit d’une certaine honte, il n’était pas macho loin de là, mais c’était dans la nature de l’homme d’éprouver ce sentiment quand une personne de la gente féminine l’aidait. Nemo ne bougeait plus, il se contentait de suite la scène entre les deux personnes comme s’il n’avait jamais été la victime. La jeune femme désigna larme de son agresseur par un « ça », Nemo la quitta du regard pour se tourner vers le pistolet, il mit du temps à comprendre ce qu’elle voulait dire, quand il remarqua enfin de quoi elle parlait. Du plastique, ce mec le braquait avec un pistolet en plastique. C’était une blague, ce qui se passait était une incroyable, s’il n’avait pas été dans une situation pareil, il aurait certainement été prit d’une envie de rire.

Un nouveau « dégage de mon chemin » de sa part, et l’homme parti à toute vitesse de l’endroit. Nemo resta un moment par terre, encore sous le choc de ce qui venait de se passer, puis attrapa la main qu’on lui tendait. « Oui tout va bien, un peu encore choqué mais ça va. Merci, vous êtes mon héroine. » Il se pencha par terre pour ramasser les quelques pièces qu’il avait jeté au mec quelques minutes plus tôt, cela fait, il se tourna vers la fille avec un petit rire « Il n’y a pas de petites économies. Je m’appelle Nemo au fait. » Il lui tendit à son tour la main, pour la saluer cette fois, il venait d’être sauvé et ne comptait pas laisser s’échapper son « ange gardien » aussi vite.

« Oui tout va bien, un peu encore choqué mais ça va. Merci, vous êtes mon héroine. » Apo souleva un sourcil. Il avait vraiment eu peur apparemment, et ne s'était absolument pas rendu compte que son agresseur avait une revolver en plastique et qu'il n'avait finalement, qu'une grande gueule. Elle sourit pourtant, un peu contrite. Le gars qu'elle venait de sauver d'un attaque à main plastiquée se pencha pour ramasser les quelques pièces qui traînaient par terre. Nouveau haussement de sourcil, Apo était de plus en plus déstabilisée. Il manquait donc autant d'argent ? « Il n’y a pas de petites économies. Je m’appelle Nemo au fait. » Apo serra la main également de ce jeune homme. « Sans doute... » répondit-elle à la première partie de la phrase. « Apollinaria. » finit-elle par se présenter à son tour. Inutile de se présenter entièrement, sans doute ne connaissait-il pas le Luxembourg et serait de ces gens qui se sentaient brusquement tous petits envers une princesse ou quelqu'un de sang royal.

Finalement, elle ouvrit encore une fois la bouche, n'oubliant pas qu'elle devait se préparer pour une soirée ce soir. « Mais la prochaine, essayez de ne pas sortir seul, prenez un garde du corps peut-être... » ajouta-elle, sourire malicieux aux lèvres. Il fallait avouer que tout le monde ne possédait pas la force et le caractère de la jeune femme et qu'un homme présentant un revolver faisait peur dans la panique qu'il pouvait provoquer. Puis, elle remarqua que Nemo avait oublié une pièce par terre. Elle se pencha tout en retenant son sac pour ne pas qu'il tombe. Elle attrapa la pièce et se releva avant de la tendre vers le jeune homme. « Vous avez oublié ceci et puisque vous semblez tant tenir à l'argent... » dit-elle avant de hausser les épaules. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle restait là à discuter. Pas qu'elle ait peur de lasser son interlocuteur avec sa conversation, non. Elle n'avait pas que ça à faire après tout que de parler avec un gars au beau milieu de Greenwich Village. D'ailleurs, par où aller ? Par là ? De l'autre côté ? Elle tenta le tout pour le tout en demandant : « Hum, savez vous par où se trouve l'Upper East Side ? »

Je comprends, parce que je fais la même chose