La soirée allait être très longue. C'est en tout cas ce que ne put s'empêcher de penser Mako en arrivant ce soir-là. Au moins, la dernière fois que son père l'avait forcé à se rendre à une soirée, il avait pu compter sur la présence de Teresa (même s'il lui avait plus ou moins faussé compagnie pendant la plupart de la soirée). Mais là, ce n'était pas un simple gala de charité et son père avait fait cette soirée plus ou mois pour ses fiançailles donc il aurait été plutôt malvenu qu'il ne se présente avec une autre fille que sa très chère fiancée justement. Il avait été tenté de le faire, juste pour voir la tête que ferait tout le monde, ça pouvait être amusant mais quelque chose qu'il n'aurait pas ris longtemps. Parce que son père l'aurait bien assez vite tué. Et si lui ne s'en était pas chargé, ça aurait sûrement été quelqu'un d'autre. Sûrement Cora, elle ne démordait pas de son opinion comme quoi le brésilien devait faire plus d'efforts. Elle était terrible quand même. Soit, il était donc là avec Jaya qui n'était vraiment pas d'une excellente compagnie en fait. Ellle était ailleurs. Ou faisait la gueule, au choix. Mais il ne voyait pas vraiment pourquoi elle aurait fait la gueule parce qu'il ne lui avait encore rien fait ce soir. Il s'était montré poli, aussi courtois que possible et ne lui avait pas encore sortit une seule pique. Il était presque parfait en somme. Mais non, rien ne semblait pouvoir y faire. Gosh, elle l'agaçait pour le coup. Il ne lui demandait pas d'être enchantée, il savait qu'elle ne l'était pas et il ne l'était pas plus du reste. Il lui demandait juste d'avoir l'air un peu plus ravie que ça. Peu importe ce qu'elle pensait vraiment, le principal était que les gens croient que tout allait pour le mieux. Et si lui arrivait à feindre ça, il ne voyait pas pourquoi elle ne pouvait pas en faire autant. Alors que sa sœur venait de s'éloigner pour le plus grand désespoir du brésilien, celui-ci lâcha un soupir. « Tu peux me dire quel est ton problème au juste ? » demanda-t-il finalement agacé. « Tu devrais avoir l'air un peu plus... je sais pas moi, heureuse ? » Il attrapa alors deux coupes de champagne et lui en tendit une. « Tiens, je pense que tu devrais bien boire ça. »

Jaya n'était pas vraiment d'humeur à faire la fête. Encore moins à faire semblant d'être réjouie par la situation. Elle était encore dépitée par le choix qu'avait pu faire ses parents. Et elle n'aurait jamais la force de s'opposer eux malgré tout... Elle ne pouvait même plus se confier à Lalita après ce qu'elle lui avait fait. Elle s'en voulait tellement qu'elle aurait aimé creuser un trou pour s'y enfoncer jusqu'à la fin de ses jours. Ce n'était peut-être pas trop tard pour le faire. Elle aurait encore une chance d'échapper au mariage. Mais pour le moment elle devait faire semblant de s'amuser à une fêter qui la déprimait encore plus. Elle peinait à rendre les sourires et son regard se perdait généralement au milieu des conversations n'écoutant pas la moitié des choses qui se disaient. Elle aurait aimé faire un effort pour sa mère qui l'avait aidé à se préparer. Mais aujourd'hui elle n'arrivait juste pas à faire semblant. Toute la gentillesse du monde ne pourrait rien y changer. «Tu peux me dire quel est ton problème au juste ?» Elle était à peu près sûre qu'il ne voulait pas savoir. Jaya leva son regard vers lui, sourcils haussés et répondit d'un ton cynique qui ne lui ressemblait pas : « Ne fais pas semblant de t'intéresser à moi. Ne te gêne pas pour m'ignorer comme d'habitude. » Être oubliée. Voilà ce qui lui ferait plaisir. Elle en avait marre qu'on la félicite pour les fiançailles, marre qu'on la complimente. Elle était d'humeur vraiment exécrable, ce qui était assez rare pour le remarquer. « Tu devrais avoir l'air un peu plus... je sais pas moi, heureuse ? » Elle le regarda d'un air penaud. « Heureuse ? » Qu'est ce qui pouvait bien la rendre heureuse dans tout ça ? Après ce qu'elle avait fait avec James, toute cette histoire de mariage arrangée, elle avait juste envie de disparaître. « Si tu arrives à trouver une seule chose qui pourrait me rendre heureuse, je te lève mon chapeau... dit-elle d'un ton un peu ironique. » Elle avait vraiment du mal à voir les choses du bon côté. Elle se demandait à quoi être gentille avec les autres pouvaient bien servir. Elle n'avait enchaîné que bêtise sur bêtise. Et voilà où ça l'avait mené. « Tiens, je pense que tu devrais bien boire ça. » Son visage s'adoucit un instant, surprise par son geste, et elle esquissa un sourire. « Merci. » Elle s'était promis de ne plus boire depuis ce qui s'était passé avec James, mais après tout un petit verre ne pourrait pas lui faire de mal. La Jaya d'avant aurait refusé poliment mais elle n'avait pas envie de l'être aujourd'hui. Elle porta donc le verre à sa bouche avant de dire sur un ton mélancolique, parlant un peu toute seule : « On a échangé nos rôles ce soir on dirait... » Ce qui était plutôt marrant quand on se rappelait comment le jeune homme avait été leur de leur première rencontre.

Mako n'appréciait pas Jaya plus que ça. Au contraire en fait. Elle ne lui avait peut-être rien fait mais il était forcé de l'épouser et c'était selon lui une raison évidente pour ne pas aimer la jeune femme. En tout cas, s'il ne l'aimait déjà pas, il l'aimait encore moins quand elle faisait la gueule comme ce soir. Ils étaient une fête avec pleins de monde et elle avait l'air d'être à un enterrement. Peut-être qu'elle comptait le ridiculiser pour se venger de il ne savait pas trop quoi. Au bout d'un moment, un peu lassée par le comportement de la jeune femme, le brésilien lui demanda quel était son problème. « Ne fais pas semblant de t'intéresser à moi. Ne te gêne pas pour m'ignorer comme d'habitude. » Mako roula des yeux. Elle était drôle en tout cas de croire que ça pouvait vraiment l'intéresser. Il s'en moquait pas mal en vérité. « Ca ne m'intéresse pas. Et, j'aimerais bien t'ignorer mais c'est difficile sachant que tu fais fuir tout le monde. » fit-il en soupirant. Et c'est exactement ce qui avait fait qu'il n'avait pas d'autres choix que de lui parler maintenant. Il laissa échapper ensuite qu'elle devrait être plus heureuse, comme quelqu'un qui fêtait ses fiançailles et qui allait bientôt se marier par exemple. « Heureuse ? » Le jeune homme hocha la tête. Well, c'est bien ce qu'il avait dit mais c'était bien de voir qu'elle était encore douée de compréhension. « Si tu arrives à trouver une seule chose qui pourrait me rendre heureuse, je te lève mon chapeau... » « Tu vas te marier avec un type riche et vraiment pas mal du tout. Ca fait deux raisons d'être heureuse ça. » fit-il très moqueur. C'était toujours deux raisons de plus que lui. Elle avait de la chance. Preux chevalier, Mako alla ensuite chercher deux coupes de champagnes et en tendit une à la marocaine. Elle avait l'air d'avoir bien besoin de ça pour décoincer un peu comme ça. « Merci. » Le jeune homme fit une légère révérence. « Oh oui, tu peux me remercier vu l'effort que ça m'a réclamé. » fit-il avec un petit sourire. C'est vrai que c'était très difficile d'attraper deux coupes au passage. Le jeune homme commença à boire sa coupe tandis que Jaya en faisait de même. « On a échangé nos rôles ce soir on dirait... » Le jeune homme fronça légèrement les sourcils. « Ouais, c'est une manière de voir les choses en effet. » fit-il en penchant la tête. « Mais je me débrouille quand même mieux que toi pour être désagréable. »

Elle ne comprenait pas pourquoi elle devrait jouer la comédie. On la forçait depuis le début de cette histoire, ce n'était pas pour autant qu'elle allait l'accepter. Surtout après l'histoire avec James, et puis Lalita... Non elle n'avait pas envie de faire semblant d'apprécier la situation, ni d'être aimable avec Mako. Et ce dernier dut le remarquer parce qu'il lui demanda ce qu'elle avait. Elle fut plutôt surprise de sa question et le rassura en répondant qu'il pouvait continuer à l'ignorer. Elle n'avait pas besoin de ses remarques sarcastiques pour lui pourrir encore plus la soirée.« Ca ne m'intéresse pas. Et, j'aimerais bien t'ignorer mais c'est difficile sachant que tu fais fuir tout le monde. » Elle ne put s'empêcher d'échapper un rire avant de demander avec innocence : « Oh vraiment ? Je pense plutôt que ce sont tes remarques siiii aimables qui font cet effet. » Après tout c'est à peine si elle avait prononcé un mot depuis le début. Elle se forçait à sourire quand quelqu'un venait vers eux mais elle n'allait pas engager la conversation. Sa mère lui aurait sûrement arraché les cheveux si elle avait vu son comportement. Mais elle n'avait pas envie de lui faire plaisir. Mako eut ensuite le culot de lui dire qu'elle devrait être heureuse. Elle se demandait bien à propos de quoi elle devait l'être. « Tu vas te marier avec un type riche et vraiment pas mal du tout. Ca fait deux raisons d'être heureuse ça. » Elle le regarda le visage impassible. C'était supposé la rendre heureuse ça ? « Désolée, tout le monde n'est pas aussi superficiel. Répondit-elle. » Elle n'était pas le genre de femme à rechercher ça chez un homme. Elle préférait quelqu'un de plus gentil déjà. Et même si elle s'était pendant un moment imaginée que la jeune homme se comportait ainsi pour une bonne raison, elle avait de plus en plus de mal à lui trouver des excuses. D'autant plus que ce soir là, elle n'était pas d'humeur. Il fut quand même assez aimable pour lui offrir une coupe de champagne. Elle faillit refuser puis finalement le remercia. Ça l'aiderait peut-être à faire passer la soirée un peu plus vite... « Oh oui, tu peux me remercier vu l'effort que ça m'a réclamé. » Elle se retint de lever les yeux au plafond et à la place dit d'une voix très polie. « Si tu t'effondres après un tel effort, j'envisagerais peut-être de te réanimer alors. » Parce qu'elle était gentille comme ça elle aussi. Ou pas. Ce soir là elle avait l'impression d'être devenue aussi désagréable que lui. « Ouais, c'est une manière de voir les choses en effet. Mais je me débrouille quand même mieux que toi pour être désagréable. » Elle lui adressa un grand sourire avant de répondre. « On est enfin d'accord sur quelqu'un chose... Mais tu ne devrais pas en être aussi fier. » Il n'y avait pas de quoi vraiment.

Mako était certain que Jaya faisait fuir tout le monde vu comme elle était ce soir. Elle faisait juste la gueule. Et il devait bien avouer qu'il ne comprenait pas trop pourquoi parce que pour une fois, il n'avait rien fait de mal. Il finit donc par lui demander quel était son problème. Non parce qu'il ne demandait vraiment qu'à pouvoir l'ignorer mais vu qu'ils se retrouvaient coincés seuls avec elle une fois de plus, c'était difficile. Si elle voulait qu'il la laisse tranquille, elle n'avait qu'à pas faire fuir les gens. « Oh vraiment ? Je pense plutôt que ce sont tes remarques siiii aimables qui font cet effet. » Mako roula des yeux. Non mais elle le prenait pour qui ? Il savait se comporter en société, quand il s'en donnait la peine. Et s'il ne s'en était pas donné la peine ce soir, il aurait sûrement eu des problèmes avec son père donc il n'avait pas vraiment eu le choix. « Si tu avais fais un peu plus attention, tu aurais remarqué que je m'étais montré vraiment agréable avec les gens. » Il fallait bien qu'il compense l'impolitesse de l'autre après tout, histoire de relever un peu le niveau. « Donc si, c'est bien toi qui les fait fuir. » Elle aurait pourtant dut être tellement heureuse. Ou au moins faire semblant de l'être, ça ne devait pas être si difficile que ça. Comme elle semblait ne vouloir faire aucun effort, Jaya demanda pourquoi elle était censée être heureuse. Comme si ce n'était pas évident ! Elle allait épouser quelqu'un de beau et riche, ça aurait suffit à en rendre heureuse plus d'une ça. « Désolée, tout le monde n'est pas aussi superficiel. » « Je cherchais juste à te montrer les points positifs. » C'était déjà ça après tout. Mako finit quand même par prendre deux coupes de champagne. Une pour lui bien sûr, mais aussi une pour Jaya qui semblait vraiment avoir besoin de ça. Elle le remercia une fois qu'il la lui tendit. Well, ce n'était vraiment pas la peine, ça ne lui avait pas réclamé un grand effort. Il fit remarqué ça de manière un peu moqueuse mais ça sembla lui passer complètement ai-dessus. Tant pis. « Si tu t'effondres après un tel effort, j'envisagerais peut-être de te réanimer alors. » « Peut-être. » répéta-t-il. Il aurait préférait qu'elle affirme ça avec certitude mais bon. « Je suppose que c'est mieux que si tu envisageais de ne rien faire du tout. » Il allait donc devoir se contenter de ce qu'elle disait pour le moment. La marocaine fit ensuite remarquer que les rôles étaient un peu inversés ce soir. Parce qu'elle était sans conteste la plus détestable des deux (juste pour ce soir toujours). Il était vrai qu'elle n'avait pas tout à fait tort là-dessus. Mako allait sûrement songé à redevenir aussi désagréable qu'à son habitude sous peu. D'autant plus qu'il faisait ça bien mieux qu'elle. « On est enfin d'accord sur quelqu'un chose... Mais tu ne devrais pas en être aussi fier. » Le jeune homme haussa les épaules. « Il fallait bien qu'on tombe d'accord sur quelque chose un jour. » répondit-il avant de commencer à boire sa coupe. « Et je peux en être fier si je veux. Qu'est-ce que ça peut te faire ? » Mais il aurait eu bien plus de raisons d'être fier de ça s'il avait réussi à la faire fuir comme ça avait toujours été son but. Mais ça n'avait jamais marché jusque là. Il n'était pas certain que ça fonctionne un jour du reste. Cette fille était tellement... bizarre. « Tu n'as toujours pas répondu à ma question. » lui fit-il finalement remarquer. Il faisait allusion à quand il lui avait demandé quel était son problème.

Jaya ne faisait aucun effort. Sa mère aurait été là, elle l'aurait sûrement descendu sur place. Mais elle ne l'était pas et heureusement. Elle pouvait se comporter comme elle le voulait et elle n'avait pas envie de faire semblant. Elle savait qu'elle s'en voudrait plus tard, comme toujours, mais pour le moment elle ne voulait pas vraiment y penser. Même Mako s'en était rendu compte, pour dire à quel point ça devait être évident qu'elle préférait être mille fois ailleurs plutôt qu'ici. Elle rétorqua malgré tout que c'était peut-être les remarques 'si agréables' du jeune homme qui faisait fuir tout le monde. Même si dans le fond, elle avait conscience d'en être en partie responsable. « Si tu avais fais un peu plus attention, tu aurais remarqué que je m'étais montré vraiment agréable avec les gens. » Vraiment agréable ? Il allait peut être un peu loin mais elle n'allait pas argumenter à ce sujet ce soir. « Donc si, c'est bien toi qui les fait fuir. »  Elle échappa un petit rire, n'ayant pas pu le retenir. Ce n'était même pas drôle, elle aurait du s'en vouloir. Elle s'essuya les yeux, humide sans qu'elle puisse le contrôler. « Je suis désolée de te faire si honte. Répondit-elle cependant. » Elle était presque sincère. Dire que d'habitude elle s'excusait toutes les cinq secondes, là elle le faisait presque avec réticence. « Tu peux encore dire à tes parents que je ne conviens pas. » Très honnêtement ça ne la dérangerait pas. Même si ses parents et surtout sa mère lui en voudrait à vie, et que sa propre honte la suivrait jusqu'à la fin de ses jours... Elle préférait peut-être encore ça à ce qui l'attendait dans quelques mois. Le jeune homme lui fit ensuite remarquer qu'elle aurait du être heureuse. Et quand elle en demanda la raison, bien évidemment il répondit de manière superficielle. « Je cherchais juste à te montrer les points positifs. » « Ils ne sont pas suffisants, rétorqua-t-elle avec un sourire amer. » Les points positifs... elle les cherchait encore. Elle avait essayé, vraiment, de trouver des excuses au jeune homme, de lui trouver des points positifs mais elle avait échoué. C'était bien la première fois. Si Lalita ne lui faisait pas la tête, elle serait probablement fier de son jugement qui était pour une fois juste. Mako lui apporta ensuite un verre et elle le remercia. Il fit de suite une montagne de cet effort ridicule alors Jaya avoua que s'il s'écroulait sous l'effort, elle envisagerait peut-être de l'aider.  « Peut-être. Je suppose que c'est mieux que si tu envisageais de ne rien faire du tout. » Elle pencha la tête sur le côté et s'approcha du jeune homme pour demander à voix basse : « Et toi est ce que tu ferais quelque chose ? » Elle posait la question avec une curiosité feinte, mais elle se doutait de la réponse. Inutile de se voiler la face. La jeune femme reconnut d'ailleurs qu'ils avaient échangé les rôles. Même s'il est vrai qu'il était plus doué qu'elle pour être désagréable. Mais elle ne voyait pas en quoi il pouvait être fier d'une telle chose.« Il fallait bien qu'on tombe d'accord sur quelque chose un jour. » Il était temps effectivement... « Et je peux en être fier si je veux. Qu'est-ce que ça peut te faire ? »  Elle le regarda avec un air triste avant de détourner le regard. « Rien. » Elle n'avait pas son mot à dire de toute manière. Depuis le début on se fichait de son avis, alors elle ne voyait pas pourquoi elle devrait encore faire un effort pour en donner un. « Tu n'as toujours pas répondu à ma question. » Elle leva les yeux vers le jeune homme, sourcils haussés de surprise par son insistance, avant d'abaisser la tête en poussant un soupir. « C'est juste... une embrouille avec une de mes sœurs. J'ai... J'ai fait quelque chose de mal, alors je suppose que je mérite tout ce qui m'arrive. » Oui elle devait le mériter. Elle haussa les épaules d'un air fataliste, forçant même un sourire. Elle porta le verre de champagne à sa bouche et regretta aussitôt d'en prendre une gorgée. Elle avait envie de vomir tellement son propre comportement la dégoûtait. Mais comme elle ne pouvait décemment pas faire ça ici, elle se contentait de broyer du noir. « Rien de bien intéressant pour toi en somme. » Elle était déjà surprise qu'il lui ait de nouveau posé la question. Elle avait bien compris qu'il ne s'intéressait pas à elle alors elle ne voyait pas pourquoi les choses changeraient aujourd'hui de toute manière.

« Je suis désolée de te faire si honte. » « Comme si j'allais croire ça. » répondit-il moqueur. Elle n'avait pas vraiment l'air d'en être désolée pour tout dire. « Tu peux encore dire à tes parents que je ne conviens pas. » « Oh mais je l'ait déjà fait ça. » fit-il en soupirant. Que croyait-elle hein ? Il avait mis en œuvre tout ce qu'il pouvait pour que ses parents (enfin son père surtout, sa mère n'avait jamais eu grands mots à dire dans cette histoire) reviennent sur cette décision mais ça n'avait pas eu grand effet. « Pour une raison qui m'échappe, ça semble leur être égal. » Pourtant, son père se souciait tellement de ce que les gens pensaient habituellement. L'hypothèse la plus crédible que Mako avait trouvé pour expliquer ça était donc que son père avait été ensorcelé par la mère de l'autre (bonjour la crédibilité là-dedans). Trop aimable, le jeune homme chercha ensuite à montrer à la jeune femme quels étaient les points positifs pour elle dans cette histoire de mariage. Parce qu'il y en avait bien quelques uns quand même, il ne fallait rien exagérer non plus. « Ils ne sont pas suffisants. » Ah bah, si elle n'était jamais contente en plus, il ne pouvait plus rien pour elle. Le brésilien haussa donc les épaules. « Tu vas devoir t'en contenter. » Parce que personnellement, il était hors de question qu'il change son comportement avec elle. Enfin là, il prit quand même l'initiative d'aller lui chercher un verre (parce qu'elle semblait visiblement en avoir bien besoin). C'était un énorme effort qu'il faisait là et well, il était content de savoir que Jaya voudrait peut-être bien faire quelque chose s'il s'écroulait à cause de ça. C'était mieux que si elle décrétait dès maintenant de ne rien faire pour lui ça. « Et toi est ce que tu ferais quelque chose ? » « Evidemment. » fit-il en fronçant les sourcils. Il avait ses défauts (et il ne s'en cachait pas) mais si elle s'écroulait devant lui (peu importe la raison), il ne resterait pas juste là à regarder sans rien faire non plus. « Je ne sais pas pour qui tu me prends mais je ne suis pas horrible à ce point-là on plus. » Finalement, le jeune homme évoqua le fait que Jaya n'avait toujours pas répondu à sa question. Il n'était pas certain que ça l'intéresse vraiment mais bon, si en parler pouvait lui faire arrêter de bouder comme une enfant un peu. « C'est juste... une embrouille avec une de mes sœurs. J'ai... J'ai fait quelque chose de mal, alors je suppose que je mérite tout ce qui m'arrive. Rien de bien intéressant pour toi en somme. » « Quelque chose de mal ? » fit-il en haussant un sourcil, interrogateur. « J'ai du mal à t'imaginer faire quelque chose de mal. » ajouta-t-il songeur. Elle avait l'air tellement... ennuyeuse à faire toujours tout ce qu'on lui demandait que c'était assez inimaginable pour lui en fait.

« Comme si j'allais croire ça. » Elle tourna la tête vers lui et sourit avec innocence, battant des cils. Il était encore temps pour qu'ils disent à ses parents que ça ne fonctionnerait jamais. Jaya avait bien essayé de son côté mais elle avait l'impression de parler à un mur. Peut-être même qu'un mur était plus compréhensif. « Oh mais je l'ait déjà fait ça. Pour une raison qui m'échappe, ça semble leur être égal. » Elle poussa un soupir, passant une main dans ses cheveux. « Tu devrais t'enfuir alors. Dit-elle en haussant les épaules. » Après tout il n'avait rien qui le retenait lui. Jaya avait bien abordé le sujet avec Lalita mais elle ne pourrait jamais se résoudre à abandonner ses sœurs. Elle préférait encore l'épouser. Pour dire à quel point elle n'en avait pas envie. Il avait ensuite essayé – en vain – de lui montrer les points 'positifs' de la situation mais elle avait vraiment du mal à les percevoir. Si elle avait été aussi superficiel que lui peut-être qu'elle les aurait compris mais ce n'était pas le cas. « Tu vas devoir t'en contenter. » Elle eut envie de pleurer mais masqua la tristesse dans ses yeux avec un sourire radieux, détournant le regard vers la foule. « Merveilleux. » Elle serra ses doigts autour du verre. Elle avait du mal à imaginer un avenir positif et la seule chose qui lui permettait de tenir était le soutien de ses sœurs. Elle regarda les bulles éclater dans le verre et avoua qu'elle ferait peut-être quelque chose pour lui s'il s'écroulait sous l'effort que lui avait demandé sa tâche. Elle se demanda si lui ferait quelque chose, après tout elle était prête à peu près tout maintenant. « Evidemment. Je ne sais pas pour qui tu me prends mais je ne suis pas horrible à ce point-là on plus. » Elle le regarda avec un air presque attendri, s'en voulant de penser si méchamment de lui – mais il rendait les choses tellement peu évidentes en même temps. « Pardon... J'oublie parfois que t'es un être humain. Répondit-elle comme si c'était normal de faire une réflexion comme celle-là. » Parce qu'elle avait longtemps pensé qu'être aussi exécrable n'était pas naturel. En même temps elle n'était pas habituée à rencontrer des gens comme lui. Mako lui rappela qu'elle n'avait pas répondu à sa question. Elle n'y pensait même plus – et ne préférait pas le faire en même temps. Elle lui avoua avec réticence qu'elle avait fait quelque chose de mal et que sa sœur lui en voulait. « Quelque chose de mal ? » Il sembla surpris. En même temps Jaya était elle-même surprise d'avoir fait une chose pareille. « J'ai du mal à t'imaginer faire quelque chose de mal. » Elle ne put s'empêcher d'échapper un rire. « Les apparences sont parfois trompeuses... dit-elle d'un air faussement mystérieux. » Elle haussa les épaules dans un geste un peu fataliste. « En même temps on ne se connaît pas vraiment. » Ce qui était vrai. Elle ne savait pas grand chose de lui, à part qu'il avait aussi des soucis pour faire entendre son avis auprès de ses parents. Et qu'il était particulièrement arrogant et méchant. Elle avait essayé au début de chercher un peu plus loin mais il était aussi expansif qu'un cactus. Toujours aussi piquant et jamais bien gentil (parce qu'un cactus c'est méchant).

Jaya était comique franchement. Elle venait de suggérer à Mako de dire à ses parents qu'elle ne faisait pas l'affaire, comme si vraiment il avait attendu qu'elle ne lui donne cette idée pour faire savoir son mécontentement à ceux-ci. Sauf qu'ils semblaient tout bonnement avoir perdu la raison donc bon... « Tu devrais t'enfuir alors. » Le jeune homme fronça les sourcils. « Pourquoi moi ? » demanda-t-il alors. « Tu n'as qu'à t'enfuir toi. » Pour sa part, il aimait la vie qu'il avait là (well, à l'exception de son mariage à venir). Enfin, il était vrai que même si l'autre s'enfuyait, ça ne garantissait pas qu'il serait tranquille forcément. Son père trouverait bien un autre cas désespéré à lui faire épouser. Soit. Comme il était particulièrement aimable ce soir, Mako chercha ensuite à montrer à la marocaine les points positifs qu'il pouvait y avoir dans ce mariage pour madame. Parce que si pour lui il n'y en avait aucun, elle avait bien des raisons de se réjouir. Malheureusement, aucunes de raisons qu'il trouva n'était suffisante pour madame. Si elle se permettait d'être difficile en plus, il ne pouvait vraiment plus rien pour elle. Enfin, contente ou pas de toute manière, elle devrait bien se contenter de ça. « Merveilleux. » Encore un peu et il aurait presque put avoir pitié d'elle, mais vraiment presque. La jeune femme l'informa par la suite qu'elle ferait peut-être quelque chose pour lui si le brésilien s'écroulait sous l'effort et voulut savoir si lui ferait quelque chose pour elle. Cette question montrait bien le peu d'estime qu'elle avait pour lui. Mais aussi désagréable qu'il pouvait se montrer en général, il avait quand même un petit peu de conscience. Donc évidemment qu'il lui viendrait en aide. « Pardon... J'oublie parfois que t'es un être humain. » Le jeune homme roula des yeux. « Tout ça parce que je ne suis pas la personne la plus agréable au monde et que je n'aime pas forcément beaucoup de gens. » C'était un peu exagéré. « Saches que je peux être très bien parfois. Et très gentil aussi. » Mais c'était juste avec certaines personnes qui comptait beaucoup pour lui et qui le méritait comme Teresa, Gabriella et à la limite Cora. Jaya ne lui avait rien fais de mal en soi mais elle le dérangeait beaucoup donc bon... il ne voyait aucun intérêt à se montrer sous son meilleur jour avec elle. Il était quand même intrigué par ce qui pouvait la mettre dans un état pareil alors il lui demanda quelle était la cause de ses soucis. Elle lui apprit qu'elle avait quelque chose de mal ce qu'il avait un peu de mal à concevoir comme ça. « Les apparences sont parfois trompeuses... » Le jeune homme lui lança un regard pas vraiment convaincu. « Mouais, je suis sûre que ce n'est pas si dramatique. » fit-il alors en haussant les épaules. Elle était bien capable de trouver que perdre un pull était une chose de mal donc bon, il se méfiait un peu d'elle. « En même temps on ne se connaît pas vraiment. » « Vrai. » fit-il en haussant les épaules. « Mais personnellement ça ne pose pas vraiment de problème. » De toute manière, il était certain qu'elle n'avait pas envie de vraiment le connaître. Ou si elle l'avait voulu un jour, elle ne devait plus le vouloir maintenant et c'était tant mieux comme ça en fait.

Si Jaya y avait songé, elle avait très vite abandonné l'idée. Elle ne pourrait jamais abandonner ses sœurs. Ni même ses parents qui étaient la cause de toute cette histoire – enfin surtout sa mère. Mako pouvait s'enfuir lui, elle ne pensait pas que ça lui poserait de problèmes. Surtout qu'il avait l'argent pour. « Pourquoi moi ? Tu n'as qu'à t'enfuir toi. » Elle éclata de rire comme si c'était une très bonne blague. Elle secoua ensuite la tête et poussa un soupir. « Je ne peux pas abandonner ma famille et de toute manière tu sais très bien que je n'ai pas... que je n'ai pas les 'moyens' pour le faire. Dit-elle en baissant la tête, rougissante. » Elle avait très peu d'économies étant donné qu'elle donnait tout son salaire pour aider ses parents à payer les différentes factures. Elle pourrait toujours essayer de fuir mais elle ne tiendrait sûrement pas longtemps avant de finir complètement à la rue. Et elle ne supporterait pas une seule seconde de ne pas avoir des nouvelles de ses sœurs. L'humeur de Jaya n'allait pas en s'arrangeant et elle était elle-même surprise du manque de tact dont elle faisait preuve ce soir là. C'était comme si rien n'avait plus d'importance. Au point où elle en était, elle n'avait plus rien à perdre. Et elle était tellement habituée à ce que le jeune homme ne lui fasse pas de cadeaux, qu'elle ne lui en faisait pas non plus ce soir là. Elle allait presque à oublier que c'était un être humain. « Tout ça parce que je ne suis pas la personne la plus agréable au monde et que je n'aime pas forcément beaucoup de gens. Saches que je peux être très bien parfois. Et très gentil aussi. » Elle leva un regard surpris vers lui et surtout désolé. Mais elle avait un peu de mal à le croire. En même temps elle avait bien compris qu'il n'éprouvait que du mépris pour elle alors elle ne risquait pas de voir ce soit disant bon côté de sa personnalité. Dieu sait qu'elle l'avait recherché au début. Mais Jaya Bennani, pour la première fois dans l'histoire de sa courte vie, avait réussi à dire qu'un homme était méchant. Elle ne lui trouvait même plus d'excuses, et n'y arrivait plus de toute manière, peut-être était-elle fatiguée de le faire... Elle avait tout simplement fini par accepter le fait que certaines personnes étaient purement et simplement mauvaises, et ceux sans aucune raison particulière. « J'aimerais bien voir ça. Répondit-elle. » Surtout parce qu'elle avait beaucoup de mal à le croire. « Mais tu m'excuseras si j'ai du mal à te croire. » En temps normal elle se serait excusée pour ce qu'elle avait dit auparavant mais son scepticisme avait pris le dessus. Mako l'interrogea à nouveau sur la raison de sa mauvaise humeur. Surprise qu'il insiste elle avoua qu'elle avait fait une bêtise et devant les doutes du jeune homme, elle affirma que les apparences pouvaient être trompeuses. Vraiment trompeuses... « Mouais, je suis sûre que ce n'est pas si dramatique. » Elle lâcha un rire, avant de hausser les épaules et de lui demander avec une curiosité feinte : « Alors dis moi, coucher avec l'homme qui intéresse sa petite sœur, un soir complètement bourrée, c'est à combien sur ton échelle du drame ? » Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait avoué ça. Peut-être parce qu'elle était vraiment énervée et qu'elle se fichait réellement de tout. De toute manière ils ne se connaissaient pas vraiment et elle voyait donc mal comment il pourrait la juger pour quoi que ce soit. « Vrai. Mais personnellement ça ne pose pas vraiment de problème. » Elle leva un regard triste vers lui. « Je ne sais même pas pourquoi je suis étonnée. » Elle aurait du être habituée. « Est ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Demanda-t-elle soudain. » Elle ne savait pas pourquoi elle méritait autant de mépris de sa part. Elle pouvait comprendre que la situation ne lui plaisait pas, c'était son cas après tout aussi mais ce n'était pas une excuse pour être aussi méchant. Du moins aux yeux de la jeune femme. Après peut-être que ça ne dérangeait pas Mako d'épouser quelqu'un et de ne pas essayer au moins de faire semblant de s'y intéresser.

Après avoir suggéré que Mako dise à ses parents qu'elle ne faisait pas l'affaire (ce qu'il avait déjà fais en fait mais tout le monde se moquait bien de son avis), Jaya avait proposé qu'il s'enfuit. Bah oui bien sûr.... Le brésilien ne voyait pas pourquoi c'était à lui de s'enfuir en fait. Elle pouvait tout à fait s'en aller elle. « Je ne peux pas abandonner ma famille et de toute manière tu sais très bien que je n'ai pas... que je n'ai pas les 'moyens' pour le faire. » « S'il n'y a que ça, je peux t'en donner moi de l'argent. » Si c'était le prix à payer pour se débarrasser d'elle, il voulait bien consentir à faire ce 'sacrifice'. Il était franchement très généreux sur ce coup-là, on devait au moins lui reconnaître ça. Mais bon, il n'y avait pas que ça, il y avait aussi sa si chère famille. « Et moi aussi j'ai des personnes ici que je ne peux pas abandonner, qu'est-ce que tu crois hein ? » Il ne pouvait pas laisser sa petite sœur toute seule par exemple, elle avait trop besoin de lui et était incapable de prendre une seule bonne décision donc bon, si il disparaissait ce serait pire il le savait. Et puis, il y avait Teresa aussi. Et Cora. Autant de personnes qui comptaient pour lui et pour qui il voulait rester là. Jaya avait ensuite mis en doute le fait qu'il était un être humain et cela agaça un peu Mako. Tout ça parce qu'il n'aimait pas beaucoup de gens et qu'il n'était pas la personne la plus agréable au monde. C'était vrai que parfois il exagérait un peu (mais vraiment très légèrement). Ca n'empêchait pas qu'il soit aussi capable d'être très bien parfois et même très gentil. Il fallait juste qu'on le mérite et jusque là, il ne pensait pas que la marocaine le mérite. C'est parce qu'il la voyait juste comme un intrus, comme quelqu'un qu'on lui imposait et bon, il détestait ça. « J'aimerais bien voir ça. » Mako arqua un sourcil. Well ça... ça n'arriverait certainement pas de sitôt. Enfin, à moins qu'il tombe malade et ne décide soudainement de faire des efforts. « Mais tu m'excuseras si j'ai du mal à te croire. » Le jeune homme haussa les épaules. Il s'en moquait bien. Il n'avait rien à lui prouver en fait et elle pouvait continuer de penser qu'il était un con sans que ça lui pose de problèmes. Si vraiment un jour il voulait que ça change, il se mettrait peut-être à faire des efforts à ce moment-là. Finalement, même s'il ne savait pas trop pourquoi il faisait ça, le jeune homme demanda à Jaya pourquoi elle n'allait pas bien ce soir. Elle expliqua alors qu'elle avait fait quelque chose de mal. Le brésilien avait dut mal à imaginer la marocaine faire quelque chose de mal. Du coup, il était certain qu'elle en faisait beaucoup pour rien et que ça ne devait pas être si dramatique au final. « Alors dis moi, coucher avec l'homme qui intéresse sa petite sœur, un soir complètement bourrée, c'est à combien sur ton échelle du drame ? » Le jeune homme fronça les sourcils. « Tu es vraiment une très mauvaise personne en fait Jaya Bennani. » fit-il sur un ton moqueur. « Et tu oses venir me faire la leçon après ça ! » Jaya mentionna ensuite le fait qu'ils ne se connaissaient pas vraiment. Elle marquait un point sur ce coup-là, il était vrai qu'il ne connaissait presque rien d'elle. Mais bon, ça ne le dérangeait pas tellement comme ça, il n'était pas sûr d'avoir envie de la connaître. « Je ne sais même pas pourquoi je suis étonnée. Est ce que j'ai fait quelque chose de mal ? » Mako la regarda songeur un moment. « Non, non, pas vraiment. » répondit-il en toute honnêteté. « C'est juste qu'au début je me disais que j'arriverais bien à te faire fuir en me montrant aussi désagréable. » Mais il avait complètement perdu espoir à ce sujet en fait. « Et maintenant, c'est plus pour le principe qu'autre chose. » Il haussa les épaules. « Je suis sûre que je pourrais réussir à t'apprécier, tu m'as l'air d'être quelqu'un de bien. Mais je n'aime juste pas la manière dont on m'a imposé ta présence. » C'était juste ça son problème en fait.

Jaya ne pourrait jamais partir. Elle se sentait responsable du reste de sa famille et elle les aimait trop pour s'éloigner de toute manière. Elle avait toujours pensé au bien des autres avant le sien, et ce n'était pas un mariage forcé qui lui ferait changer d'avis. « S'il n'y a que ça, je peux t'en donner moi de l'argent. » Elle fronça les sourcils. « Je ne veux pas de ton argent. » Elle n'en avait pas besoin. L'intérêt qu'avait porté sa mère sur lui avait principalement été motivé par sa fortune mais Jaya s'en contrefichait. Elle était même profondément gênée des motivations de sa mère. « Et moi aussi j'ai des personnes ici que je ne peux pas abandonner, qu'est-ce que tu crois hein ? » Elle haussa les épaules d'un air fataliste. « Alors j'imagine qu'on est coincé ensemble. Lâcha-t-elle avec l'enthousiasme de quelqu'un qu'on envoyait au bûcher. » Jaya était tellement souriante au quotidien, ce soir là elle n'arrivait même pas à forcer un sourire. Elle se sentait impuissante et profondément pessimiste. L'histoire qu'elle avait eu avec Lalita n'avait fait que la plonger davantage dans cette humeur noire. Elle avait du mal à voir les bon côtés de la situation. Elle finit par raconter à Mako ce qu'elle avait fait, comme il se . « Tu es vraiment une très mauvaise personne en fait Jaya Bennani. » Elle n'apprécia pas le ton moqueur qu'il employa. Ce n'était peut-être pas grave pour lui mais aux yeux de Jaya ça l'était. « Et tu oses venir me faire la leçon après ça ! » Elle croisa les bras et détourna le regard. « Ce n'est peut-être pas grand chose pour toi, mais ça l'est pour moi. » Il ne pouvait sûrement pas comprendre de toute manière. Énervée elle se retourna vers lui et s'approcha pour dire à voix basse – après tout il y avait du monde dans la pièce. « Tu es vraiment... » Elle ne parvenait même pas à l'insulter, elle poussa un soupir énervé et secoua la tête. Elle se passa une main sur le visage, après tout il ne se connaissait même pas. Ils étaient deux étrangers forcés de se marier parce qu'ils n'étaient pas capable d'affronter leur parent. Elle finit par demander si elle lui avait fait quelque chose de mal. Qu'avait-elle fait pour mériter un tel comportement ? Enfin il était comme ça avec quasiment tout le monde, ce n'était pas vraiment un 'privilège'. « Non, non, pas vraiment. » C'était déjà ça. « C'est juste qu'au début je me disais que j'arriverais bien à te faire fuir en me montrant aussi désagréable. » Elle y avait bien pensé, elle n'en avait pas eu la force. « Et maintenant, c'est plus pour le principe qu'autre chose. » Quelle maturité. Elle ne put s'empêcher d'échapper un petit rire, amer. « Je suis sûre que je pourrais réussir à t'apprécier, tu m'as l'air d'être quelqu'un de bien. Mais je n'aime juste pas la manière dont on m'a imposé ta présence. » « Parce que tu crois que c'est facile pour moi ? Explosa-t-elle avant de baisser le ton quand elle remarqua que quelques têtes s'étaient tournées vers eux. Ce n'est pas pour autant que je me comporte comme... comme toi. » Enfin ce soir là peut-être qu'elle n'était pas des plus agréable. Mais si elle n'arrivait pas à faire du mal à une mouche, elle n'arriverait pas non plus à le faire à quelqu'un – ou du moins pas volontairement. « Tu rends juste les choses plus compliquées, dit-elle d'une voix plus calme. Je ne te demande pas d'accepter la situation, je n'y arrive pas non plus, mais juste de... Je ne sais pas... Faire un effort ? » Elle le regarda d'un air incertain. Elle ne savait même pas pourquoi elle essayait de le raisonner.

Si vraiment il n'y avait que l'argent qui empêchait Jaya de s'enfuir, Mako était d'accord pour la dépanner. Ca n'était pas grand-chose pour lui et si ça pouvait lui permettre d'avoir la paix après, c'était un sacrifice moindre. « Je ne veux pas de ton argent. » Le jeune homme fit la moue. Il s'était douté qu'il allait entendre ça. Mais ça ne l'arrangeait pas tellement. « Mais ta famille si. » dit-il alors. C'était logique, c'était la seule raison pour laquelle elle allait l'épouser d'ailleurs. « Donc je pourrais au moins t'en donner assez pour qu'ils te laissant choisir un autre mari. Un plombier ou peu importe quel est ton genre en fait. » Il s'en moquait pas mal tant que ça la mettait loin de lui. N'empêche, il se trouvait particulièrement généreux sur ce coup. Encore un peu et il aurait put se mettre à faire des dons à tout le reste du monde. Il informa ensuite Jaya qu'il n'avait aucune intention de fuir non plus. Parce que lui aussi il avait des gens auxquels ils tenaient ici et qu'il ne voulait pas perdre. « Alors j'imagine qu'on est coincé ensemble. » Le jeune homme grimaça. En fin de compte, il n'avait pas eu tort au début quand il avait pensé que la seule manière dont il pourrait se débarrasser d'elle serait de la tuer. Mais bon, il ne comptait nullement faire ça quand même. Jaya lui expliqua par la suite ce qu'elle avait fait de mal et le brésilien ne put pas s'empêcher de se moquer d'elle encore une fois. Elle était une tellement mauvaise personne pour avoir fait ça. Et puis en plus, elle se permettait de lui faire la leçon après. Il aurait décidément tout vu. « Ce n'est peut-être pas grand chose pour toi, mais ça l'est pour moi. Tu es vraiment... » Le jeune homme plissa les yeux, pas le moins du monde impressionné par la colère de la jeune femme. « Qu'est-ce que je suis vraiment hein ? Dis-le. Ca ne doit pas être si compliqué. » Enfin pour elle si. Elle était tellement... gentille. Ouais.. ça la faisait un peu mal que ce soit la seule chose qu'il trouve à lui reprocher mais franchement, ça ne lui rendait vraiment pas les choses faciles du coup. Parce qu'il savait qu'elle ne méritait pas la manière dont il la traitait mais changer son comportement avec elle aurait été comme donner raison à son père. Et il ne voulait surtout pas faire ça. Même s'il savait pertinemment qu'il aurait put facilement ne pas la détester. « Parce que tu crois que c'est facile pour moi ? Ce n'est pas pour autant que je me comporte comme... comme toi. » Jaya n'avait pas été très discrète et quelques têtes s'étaient tournées vers eux. Mako se força donc à sourire à tout ce petit monde avant de répondre à la jeune femme. « Mais tu es meilleure que moi, rien de nouveau. » fit-il en haussant les épaules. Ce n'était pas de sa faute si c'était beaucoup plus facile pour lui d'être désagréable qu'autre chose. « Tu rends juste les choses plus compliquées, Je ne te demande pas d'accepter la situation, je n'y arrive pas non plus, mais juste de... Je ne sais pas... Faire un effort ? » Mako resta silencieux quelques instants après qu'elle ait dit ça et la regarda songeur. « J'imagine... que je peux au moins essayer. » consentit-il à dire. Mais il ne lui promettait vraiment rien. Il allait sûrement abandonner ça bien vite.

Jaya ne s'était jamais intéressée à l'argent. Mais elle savait que c'était indispensable et elle ne pouvait pas ignorer le problème. Les Bennani étaient en permanence à la recherche de ce qu'ils leur permettraient de combler les dépenses qu'ils accumulaient. Elle vérifiait souvent les comptes à la place de ses parents, sa mère trop émotive pour oser les regarder, et son père trop détendu pour s'en inquiéter. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle était prête à accepter l'argent de n'importe qui. Et si sa mère avait pensé que Jaya profiterait de son mariage à Mako pour prendre de son argent, elle hallucinait, clairement. « Mais ta famille si. » Elle le regarda avec un air dégoûté. Toute sa famille ne courait pas avec l'argent. Mais elle savait que sa mère pouvait donner cette impression. « Donc je pourrais au moins t'en donner assez pour qu'ils te laissant choisir un autre mari. Un plombier ou peu importe quel est ton genre en fait. » Elle lâcha un petit rire, secouant la tête. « Parce que se trouver un mari devrait être l'ambition de toutes les jeunes filles sur terre... répondit-elle d'un ton qui se voulait sarcastique. » Elle entendait en même temps dans sa tête la voix de Lalita qui répétait souvent cette phrase à leur mère. Jaya ne pensait pas qu'elle le dirait un jour elle aussi avec tant de sarcasme. Elle ne voulait pas de son argent de toute manière. Alors ils étaient coincés ensemble. Mako insista ensuite pour savoir ce qu'elle avait pu faire de si mal qu'elle était dans cet état. La jeune femme finit donc par le raconter, se fichant bien de ce qu'il pouvait penser. Mais elle aurait du s'attendre à sa réaction. Clairement moqueuse. Jaya n'en pouvait plus de se comportement. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle arrivait à l'insulter proprement. Ce qui l'énervait encore plus à vrai dire. « Qu'est-ce que je suis vraiment hein ? Dis-le. Ca ne doit pas être si compliqué. » Elle le regarda avec une colère non feinte, sourcils froncés de frustration. « Je crois que tu le sais très bien, lâcha-t-elle finalement, préférant répondre avec facilité. » Elle ne voyait pas en quoi ça améliorerait leur relation si elle se mettait à l'insulter ou à dire des choses qu'elle ne pensait pas réellement de toute manière. Elle savait qu'il était détestable et Jaya ne s'abaisserait pas à son jeu. Elle n'appréciait pas plus que lui la manière dont on lui avait imposé sa présence. Ils étaient tous les deux victimes des décisions de leur parent. « Mais tu es meilleure que moi, rien de nouveau. » Elle secoua la tête avec agacement, tentant de parler à voix basse : « Personne n'est meilleur que personne. Ne dis pas des choses ridicules. » Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait mérité un tel comportement de sa part. Elle n'était pas plus contente de la situation que lui. S'il pouvait seulement faire un effort et ne pas l'envoyer bouler à chaque fois qu'ils étaient ensembles, peut-être que les choses ne seraient pas aussi désagréables. Elle ne pensait pas demander la lune. « J'imagine... que je peux au moins essayer. »  Elle le regarda avec un air surpris et empreint de doute. « Vraiment ? » Elle ne s'était pas attendue à cette réponse de sa part. Se détendant un petit peu, elle ajouta : « Je promets de me comporter mieux moi aussi. »

Mako pensait avoir trouver une solution à leur problème. Il voulait donner un peu d'argent à Jaya, pour qu'elle s'enfuit ou whatever...d u moment qu'il n'avait pas à l'épouser au final, elle pouvait faire n'importe quoi, il s'en moquait. Enfin, il avait bien conscience que cela ne réglerait pas tellement son problème à lui en fait. Son père trouverait sûrement une autre fille à lui faire épouser. Mais au moins, cette fois, il ne l'humilierait peut-être pas en choisissant une pauvre. Parce qu'à force d'y réfléchir, il avait finit par e déduire que c'était exactement ce que ce dernier cherchait en le faisant épouser la marocaine. Soit, il lui donnerait de l'argent et ainsi, la brune pourrait épouser qui elle voudrait. Elle n'aurait qu'à donner l'argent à sa famille (qui n'était intéressée que par ça) et elle arriverait peut-être ainsi à avoir la paix. C'était un bon deal il trouvait. « Parce que se trouver un mari devrait être l'ambition de toutes les jeunes filles sur terre... » Mako soupira. « Ce n'est pas ce que j'ai dis. » Il l'avait peut-être un peu pensé néanmoins. C'est juste qu'il avait l'impression que c'était ce qu'elle cherchait. Il continua de se montrer aussi aimable et moqueur. Jaya lui avait dit ce qu'elle avait fait de si mal pour être dans cet état maintenant et il ne jugeait franchement pas si dramatique. Du coup, la marocaine commença à dire qu'il était quelque chose mais ne termina pas sa phrase. Elle voulait sûrement l'insulter mais même ça elle n'était pas capable de le faire. C'était un peu agaçant de la voir si gentille comme ça. Il lui demanda donc de dire ce qu'elle pensait réellement. « Je crois que tu le sais très bien. » « Oui mais j'attends que tu le dises. » répondit-il très sérieusement. Il se tut ensuite quelques minutes avant de reprendre. « Je ne pense pas que ça te ferait de mal de dire ce que tu penses un peu plus souvent tu sais. » Si ça pouvait la décoincer un peu ça, ce n'était pas si mal. Sauf qu'il doutait vraiment qu'elle soit capable de ça. Comme lui n'était pas capable de faire des efforts avec elle. C'était juste trop lui demander. Et si elle y arrivait, c'était sûrement juste parce qu'elle était trop gentille et meilleure que lui. « Personne n'est meilleur que personne. Ne dis pas des choses ridicules. » Well, ce n'était pas vraiment ridicule mais si elle ne voulait pas accepter les compliments. Même si en fait ça n'en était pas tellement un là. Mais bon, il imaginait qu'il pouvait au moins tenter de faire un tout petit effort pour tenter d'être un peu moins désagréable avec elle. Ca pouvait surprendre ou non mais il n'aimait pas tant que ça être tout le temps en conflit. C'était un peu fatiguant. « Vraiment ? » Elle avait l'air surprise et il ne pouvait vraiment pas l'en blâmer honnêtement. « Je promets de me comporter mieux moi aussi. » Le jeune homme hocha la tête, ce n'était pas un mal ça. « Commence par sourire un peu plus alors, tu es censée être très heureuse ne l'oublie pas. » Il lui rappeler au cas où. Faire l'illusion était très important pour lui même s'il se doutait bien qu'ils ne devaient pas duper beaucoup de gens. « Et tu devrais aller dire à quelques personnes à quel point je suis un fiancé merveilleux. » Et il n'exagérait absolument pas en demandant ça.