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Laïsha & Adrian | You can't kill an angel

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MessageSujet: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyMer 8 Jan - 1:27

People. You can’t rely on them. S’il y avait bien quelque chose que la vie m’avait apprise, c’est qu’on ne pouvait faire confiance. Ça pouvait aller du moindre petit secret qui vaudrait la bouderie d’un ami aux plus grandes responsabilités qui pouvaient remettre en jeu la notoriété et la sécurité d’une entreprise. Ou d’une organisation, dans mon cas. Je supportais difficilement de ne pas réussir quelque chose, de ne pas atteindre un objectif, et je ne pouvais pas tolérer l’échec. Dans mon business, l’erreur n’était pas possible. Il fallait bien faire les choses et faire attention à ce que le moindre écart soit inexistant. Cependant, si j’avais acquis ce besoin d’être aussi minutieux, il était évident que les gens qui m’entouraient n’avaient pas été formés de la même manière, à se demande parfois s’ils avaient même été formés.

Un bon matin s’annonçait alors que je lisais les rapports de mes dernières petites opérations. J’avais pour habitude de faire ça le matin, après le réveil et le sport matinal. Rien de tel pour se mettre dans le bain du travail après avoir pris la forme. Les rapports étaient des documents que me remettaient les hommes les plus haut-gradés de ma hiérarchie, ceux qui géraient les opérations de chaque cellule de mon organisation. Omega divisait toutes ses opérations en cellules, des entités qui pensaient être les seules à exister et autonomes. L’avantage était qu’une cellule pouvait se gérer complètement sans affecter les autres. Cependant, je devais garder un œil sur beaucoup de domaine différent, et même si je m’étais rôdé à cet exercice, il était parfois difficile de correctement le faire. Les rapports se devaient d’être précis et détaillés. Il me fallait tous les détails pour évaluer ou prévoir les conséquences d’une action. Tout semblait bon, rien ne semblait de travers, jusqu’à ce qu’on m’annonce qu’un de mes hommes de main voulait me voir. Quand on demande une audience à l’intermédiaire des grands patrons d’Omega, c’est généralement qu’on cherche la clémence et qu’une erreur s’est produite.

Cette fois-ci, deux hommes étaient chargés de s’occuper de faire disparaître quelqu’un, pour de bon, qui causait quelques problèmes à un grand patron d’une entreprise en plein essor spécialisée dans l’électronique. Si je n’aurais pas forcément pris la peine de m’intéresser à cette affaire en temps normal, il se trouvait que les marchés étaient favorables à ceux qui possédaient beaucoup de parts dans cette entreprise, car celle-ci prenait de la valeur et les parts montaient avec. J’avais donc rapidement acheté un grand nombre de parts de l’entreprise au NASDAQ avant de m’intéresser de plus près à leur business. Cette personne leur mettait des bâtons dans les roues, un détective privé qui mettait son nez où il ne fallait pas. J’avais donc répondu à la demande du client en fournissant un service. Seulement, ces idiots-là avaient découvert, après l’avoir attrapé dans une rue isolée, tabassé un peu et fait monter dans une voiture, qu’ils n’avaient été les seuls devant cette scène. Ils avaient réussi à prendre une photo du témoin, cela-dit, et j’avais décidé de m’en occuper personnellement.

J’étais en route pour le centre principal d’une association nommée LELA. La jeune femme qui avait assisté à la scène n’avait pas mis longtemps à ressortir sur ma recherche faciale, et j’avais trouvé une certaine Laïsha qui faisait partie de cette association. Je lisais toutes les informations recueillies sur elle et l’association dans la voiture qui me menait là-bas. J’avais découvert que le risque était encore plus grand car il s’était trouvé que, comme par hasard, cette jeune femme était une photographe. Plus la distance entre moi et ma destination se réduisait, plus je me demandais si j’avais vraiment envie d’arriver. LELA semblait être une association comme j’en connaissais peu. Son but était de venir en aides aux petits enfants qui en avaient le plus besoin. Les enfants. Chaque fois que le sujet me faisait face, je ne pouvais m’empêcher de me souvenir de mon enfance. J’ai souvent considérer ne pas avoir eu d’enfance, de n’avoir vécu qu’un cauchemar avant de naître à l’âge adulte. Les images de mon enfance m’avaient hanté toute ma vie. J’avais les yeux fermés quand la voiture s’arrêta. Je voyais le bâtiment que je cherchais juste devant moi, à travers la vitre teintée. J’avais la sensation de m’adoucir, il était temps que je reprenne mes esprits. Je sortis une arme de l’accoudoir central, l’équipa d’une silencieux et vérifiai qu’elle était bien chargée. Je la glissai à l’intérieur de mon holster discret qui se trouvait sous ma veste de costume et mon manteau trois quart.

En entrant là où je supposais être le couloir qui menait à LELA (ou à une adresse que j’avais trouvé qui semblait correspondre), je trouvais des photos dans le couloir, accrochées aux murs. Je ralentis mon pas pour les observer et me trouva submergé par l’émotion. Des enfants, en pagaille. Certains semblaient heureux, d’autres affichaient un sourire complètement faux, je savais les reconnaître. Je voyais des lueurs d’espoir dans le regard de certains enfants, j’avais l’impression qu’ils me regardaient moi, j’avais l’impression qu’ils attendaient que je fasse quelque chose. Complètement enfermé dans ma bulle, je tournai la tête, attiré par un bruit, quand je me trouvai face à Laïsha elle-même. La femme même que j’étais venu trouver pour m’assurer qu’elle ne ferait pas de bruit sur ce qu’elle avait vu quelques heures auparavant se trouvait devant moi et j’étais paralysé. Je n’étais plus sûr de ce que je voulais. Je sentais mon coeur et mon arme battre la chamade. Puis je sentis l’adrénaline mette un coup de pied dans mon cerveau et j’étais de retour. J’affichais tout d’un coup une mine complètement fausse et mon attitude avait complètement changé. J’étais déguisé.

« Wow, have you seen these pictures? »
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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyMar 14 Jan - 2:03

TAGGED : #adrian gevaar #laïsha de alvear


WHEN : january 2014
WHERE :  LELA's foundation, 5th Avenue, Midtown
ABOUT THAT : Sha just came back in New York from a LELA mission a couple of weeks ago and already, she's in trouble : she almost got caught in the middle of a kidnapping and has evidences of it, (no) thanks to the pictures she was out taking. Unfortunately, they also appear to have her picture.
PROGRESS : rp#1
❝ you can't kill an angel ❞

Laïsha détestait la paperasse ; c'était pour ça qu'elle n'était que « la photographe » la plupart du temps, elle avait juste à sortir son appareil photo & à appuyer sur quelques boutons & l'affaire était dans le sac. Elle préférait laisser tout ce qui l'ennuyait à sa mère ou à ses sœurs, qui semblaient y être moins réticentes. De toute façon, comme Nelly ne semblait pas cesser de le lui rappeler, elle était une « aventurière » comme elle, elle avait hérité de ce côté d'elle qui l'empêchait de tenir en place & la poussait à toujours vouloir voir de nouveaux endroits & en découvrir plus sur tout ce qui passait sous son objectif. Même si ça lui apportait des problèmes ?

On ne pouvait pas toujours être au bon endroit au bon moment – en temps normal, Sha était formée pour gérer les situations de crise, c'était aussi pour ça qu'elle était un atout majeur lorsqu'elle était sur le terrain pour l'association lorsqu'ils tentaient de s'infiltrer sur des territoires risqués, seulement là... elle avait été tellement prise par surprise qu'elle n'avait été capable de rien d'autre que de continuer à appuyer sur ce satané bouton. Son appareil photo avait capté la majorité de la scène, mais elle n'avait pas été capable de ne pas se dissimuler derrière pour aider l'homme qui était en train de se faire tabasser & qui avait fini par disparaître, enlevé par ses agresseurs. Elle avait eu peur – si elle avait une expérience militaire, elle n'avait pas connu la guerre, rarement une violence aussi forte, et même si elle savait se battre, sa frêle carrure lui avait parue en papier face aux muscles qui s'acharnaient sur ce pauvre homme ; qu'aurait-elle pu faire ? Elle avait conservé toutes les photos... Et elle n'avait osé en parler à personne, certainement pas à sa mère ou à Lana, qui en feraient une attaque. Elle avait passé la nuit à LELA, et alors que le soleil se levait, elle finissait tout juste de dissimuler les derniers négatifs de sa folle nuit. New York révélait la dangerosité qu'elle n'avait jamais eu aux yeux de l'argentine.

Alors qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle sans faire de détour, la jeune femme avait entendu des pas dans le couloir principal de l'association – Nelly avait acheté plusieurs étages de cet immeuble de la 5th Avenue pour y installer ses bureaux et ceux de ses filles. Celui de Lela était le plus grand, avec plusieurs ordinateurs & un style épuré qui oppressait Laïsha, et celui de Lana ressemblait à une couverture de magazine de déco. Celui de Sha, lui, était surtout un amas de tout ce qu'elle récupérait des voyages & des personnes qu'elle y avait rencontré, sans oublier toutes les photos qui n'étaient pas entreposées. Le reste des locaux étaient sobres, mais accueillants. Dans ce couloir, donc, elle tomba nez à nez avec quelqu'un qui ne faisait certainement pas partie du staff de l'association. Le regard rivé sur les photos – ses photos – qui ornaient les murs, il ne sembla d'abord pas remarquer sa présence, et c'est les sourcils froncés mais le sourire amical qu'elle s'approcha de lui. Un donateur, peut-être ? Lorsqu'elle ne fut qu'à quelques pas de lui, il tourna enfin la tête vers lui & sembla destabilisé un instant avant de se reprendre. « Wow, have you seen these pictures? » demanda-t-il, apparemment impressionné. Plaçant immédiatement ses mains dans les poches arrières de son jean, elle haussa les épaules avant de répondre.  « I have, I took them. » avoua-t-elle avant de froncer de nouveau les sourcils, intriguée.  « Welcome to LELA, can I help you with anything ? 'Cause the office is actually closed right now... » reprit-elle, se disant que sa mère lui en voudrait si elle ne montrait pas un semblant de politesse si effectivement, elle avait affaire à un donateur.
 


Dernière édition par Laïsha S. De Alvear le Dim 13 Avr - 0:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyMar 14 Jan - 22:13

« I have, I took them. »

Mes yeux se balançaient rapidement entre les photos et la jeune femme. J’avais bel et bien entendu qu’elle était photographe, mais mon esprit n’avait pas fait la connexion quand j’étais arrivé devant ces photos, trop submergé par l’émotion qu’elles apportaient. Je n’étais pourtant pas du genre émotif, au contraire, j’avais mis de côté ces choses-là quelques années auparavant. Les sentiments affaiblissent, les sentiments brouillent, ils sont trop compliqués à gérer. S’il y avait bien une chose que je ne pouvais pas supporter, c’était de ne pas être celui qui commande. Avec les sentiments et les émotions, on ne commande jamais. Je regardais toujours la jeune femme, me rappelant alors de la possibilité qu’elle ait des photos de ce qui s’était passé, de la scène à laquelle elle avait assistée. Elle semblait extrêmement confortable pour quelqu’un qui avait vu un crime se commettre très récemment. Il n’y avait personne autour, l’occasion était parfaite pour s’occuper d’elle. Mais il y avait encore beaucoup de variables que je ne connaissais pas. Entre le moment où l’acte s’était passé et cet instant, il était possible que beaucoup de choses se soient passées. Caution. Et puis, tout ce climat ne me donnait certainement pas envie de me débarrasser d’elle. Je prenais un air surpris et impressionné comme si je trouvais que les photos étaient de grande qualité. Elles étaient très belles, mais j’en faisais un tout petit peu plus, discrètement, pour elle. Elle devait probablement se sentir un peu flattée. J’allais parler mais elle reprit la parole.

«Welcome to LELA, can I help you with anything ? 'Cause the office is actually closed right now... »

« Oh that’s a pity. I was hoping to get to know a little more about the association. »

Je pointais les photos du doigt.

« So you took these pictures, you… You’re the photograph? You’re probably very qualified to tell me about LELA then. »

Je marchais un peu, lentement dans le couloir, jetant parfois discrètement des coups d’oeil pour voir si quelqu’un se montrait. Je devais savoir si elle avait pris des photos, je devais savoir si elle avait des preuves, si elle les avait gardées. Quand on m’avait annoncé la mauvaise nouvelle, j’avais essayé d’imaginer ce que quelqu’un de normal aurait fait dans cette situation. Je ne pouvais jamais me référer à mon propre comportement car il était bien rare que je réagisse ou pense comme les autres. Surtout avec mon pouvoir et ma situation, en cas de force majeur, il était rare que je panique. En supposant qu’elle avait probablement paniqué et que, peu importe ce qu’elle avait vu, elle avait voulu aider cet homme en détresse, j’avais rapidement pensé qu’elle avait parlé à la police ou à sa famille. Il semblait qu’elle était proche de sa famille, que sa famille tenait par une sorte de cohésion sentimentale, l’association même tournait autour de la famille. Le fait qu’elle ne semblait pas très troublée me confortait dans l’idée qu’elle avait sûrement parlé à quelqu’un, qu’on l’avait rassurée. Je ne m’aimais pas bien ça, ça multipliait les ramifications du problème dont je devais me charger. Dans la supposition où elle avait parlé à la police, j’avais envoyé quelques personnes, des messagers sans importance, des gens du bas de l’échelle, aux stations et organisations du coin, voir si quelque chose s’était montré. Je n’avais pas encore eu de réponse, mais il fallait attendre que tout soit traité dans la matinée et la police était beaucoup trop lente pour moi.

« So how is it? Being a photographer? It seems to have taken you to some places. »
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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyVen 17 Jan - 0:07


Sincèrement, Laïsha aurait aimé pouvoir terminer – ou plutôt commencer – cette journée en rentrant chez elle sans détour et en allant se coucher pour ne plus se lever avant le lendemain. Elle avait eu une nuit difficile, et même si elle était plus rassurée que durant les instants qui avaient suivi le kidnapping & où elle était restée paralysée, sans savoir quoi faire, & terriblement vulnérable. Seulement, elle savait que personne ne serait dans les bureaux avant au moins une heure, et même si leurs finances n'étaient vraiment pas critiques, Lela & leur mère deviendrait folle si elle apprenait que Laïsha avait renvoyé un donateur potentiel pour passer sa journée au lit. « Oh that’s a pity. I was hoping to get to know a little more about the association. » Et comme elle l'avait anticipé, c'était pour ça qu'il était là. La jeune femme lui adressa alors un sourire aimable & poli ; apparemment, elle allait devoir rester un peu plus longtemps.

« So you took these pictures, you… You’re the photograph? You’re probably very qualified to tell me about LELA then. » enchaîna-t-il bien vite en avançant dans le couloir pour voir quelques autres photos qui trônaient là, forçant plus ou moins Laïsha à le suivre et à l'accompagner jusqu'aux bureaux de l'association dont elle sortait tout juste. « Well, I'm not that good with paperwork, but... yes, I've been on the field. LELA, named after the creator's daughter, was created after Nelly De Alvear adopted Lela, who was a orphan left to die in the wild. LELA's action has been focused on that for years, getting orphans out of their hostile environment and helping with the adoption process, with families in the US but also in Canada, and a lot of european countries ; now, we're trying to expand our horizons. It's not always easy to find families for the childrens, so we're building refuges, we're trying to evacuate families when there's a conflict rising in the area... expliqua-t-elle. « So how is it? Being a photographer? It seems to have taken you to some places. » Encore dans son discours, la jeune femme lui adressa un léger sourire avant de hocher la tête. « True, that was actually why I started doing this in the first place. But you soon realize that it's not much places, more than people. That's why there's a lot of people in my pictures – I take landscape pictures too, of course, but it's not... the same. It actually doesn't reflect the trip the same way. » avoua-t-elle en arrivant au bout du couloir. « May I ask how you heard of LELA ? » reprit-elle, curieuse.

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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyJeu 23 Jan - 19:37

Le compliment, si on pouvait considérer que c’en était un, avait fait son effet. Quelques mots pour la rassurer, lui donner confiance en elle, lui faire sentir qu’on comprenait qu’elle était impliquée dans l’association, qu’elle était importante, et elle avait baissé sa garde et commençait à parler de l’association. J’étais un petit peu devant elle, je regardais les photos sur le mur en écoutant attentivement ce qu’elle disait. Doucement, je me dirigeais presque involontairement vers les bureaux. Mon subconscient avait retenu que tout était fermé et c’était donc probablement le meilleur endroit où aller pour un peu de discrétion. Une fois de plus, je me surprenais à être attendri par ce qu’elle me racontait. L’association, les photos. Tout cet environnement me rappelait beaucoup de choses. Ces visages, ces gens dans la détresse, ailleurs encore plus qu’ici, je les connaissais, je les avais vus, j’avais même porté l’une de ces expressions pendant longtemps. C’était cette expression malheureuse, ce sentiment d’être perdu et vaincu, de ne pas pouvoir avancer, de ne pas pouvoir se battre, de n’avoir aucun moyen de lutter, c’était cette expression qui m’avait fait devenir qui j’étais. Je m’étais promis de ne plus jamais m’autoriser à revenir dans cette situation, de ne plus jamais m’enfoncer à ce point dans la misère. Je me suis battu pendant tant de temps pour m’assurer un avenir en sécurité. Je n’aspirais pas à la même chose que les autres gens de ce monde, le bonheur n’était qu’une conception des choses, une conception commune que je ne partageais pas. Être sûr de ne jamais manquer, c’était ce que j’avais fait jusque-là.

J’imaginai ma vie si j’avais été à la place de cette petite fille, Lela. Que serait-il arrivé si quand j’avais été au fond du trou, à vivre dans la boue et un morceau de tissu dans un bidonville, si quand le seul moyen de se nourrir était d’être le plus fort, si quand la moindre pièce faisait la différence et que tout le monde était prêt à se l’arracher des mains violemment, que serait-il arrivé si on était venu me chercher ? Si on m’avait trouvé ? Je n’avais jamais pris le temps de considérer les multiples scénarios qui auraient pu changer ma vie. M’enfermer dans le passé n’était pas une de mes habitudes, ce qui était arrivé était arrivé, il ne servait à rien d’essayer de regretter ou de se trouver des raisons pour s’en vouloir. Je ne pouvais me laisser ronger par les regrets et les remords, je ne pouvais m’autoriser ce genre de sentiments. Les sentiments n’avaient que peu d’intérêt de toute manière, j’avais tiré un trait sur eux depuis longtemps. Il suffit de se dire qu’on ne peut rien changer au passé et la vie continue. Une astuce si simple et pourtant si compliquée pour la plupart des gens. L’explication de la jeune femme était claire et simple, elle n’était pas rentrée dans les détails mais avait bien amené la chose. Je me demandais si je n’en savais pas déjà plus qu’elle. J’avais passé du temps à lire tout ce que je pouvais sur l’association avant de venir, sa hiérarchie, son organisation, ses donateurs, tout ce qui pouvait être trouvé en quelques heures. C’était beaucoup. Cependant, c’était complètement différent que d’être sur place, d’être face à la réalité de la chose. Tellement différent que j’en étais déstabilisé. Penser à mon passé, réfléchir avant de finir un job, ce n’était pas dans mon habitude. Elle avait conclu son discours et déjà plusieurs questions m’étaient venues à l’esprit, je voyais beaucoup de moyen d’améliorer leur travail, d’améliorer leurs perspectives d’avenir, de mieux les… Mon regard se perdit un instant dans le vide alors que je me demandais ce que j’étais en train de faire. Les aider ? Vraiment ?

« Where do you operate in Africa? I have seen the misery and poverty out there, on the field. So many children who need help... »

Une once de tristesse parcourut mon regard en une microseconde. Un détail intéressant me venait à l’esprit. Elle avait parlé de l’association avec beaucoup de distance, ne s’était même pas présentée comme était de la même famille que la fondatrice, portant le même nom que Lela elle-même. Aborder le sujet serait beaucoup trop suspect, cela-dit. Sans oublier l’idée que j’étais tout de même venu faire quelque chose de précis, je l’interrogeais discrètement sur sa profession. Une photographe. Voilà qui me ravissait. Jamais de témoin mais quand exceptionnellement mes hommes sont maladroits, quand ils se laissent voir, ils tombent sur une photographe. Talk about luck. Elle me raconta vaguement ce qu’elle pensait de la photographie. Elle semblait assez passionnée, mais n’était pas extravertie non plus, il était difficile de juger. À mon sens, vu le travail qu’elle avait mis en place et comme elle devait parfois aller dans des endroits un peu dangereux, elle devait être passionnée. Elle aurait trop de mal sinon. Cependant, elle avait parfaitement raison sur un point précis, les visages étaient beaucoup plus parlants, beaucoup plus frappants, que les paysages. Un ciel gris ne pouvait entrer en compétition avec le visage triste d’un enfant. Elle avait conclu sur une phrase qui ne m’arrangeait pas. Je ne pouvais pas rebondir comme je l’avais espéré, lui demander si ses expéditions l’avaient entraînée vers des quartiers de New York un peu abandonnés, éventuellement savoir si elle n’avait pas trouvé intéressant d’observer mes hommes, avant de lui enfoncer un couteau entre les deux yeux. J’étais énervé à l’intérieur, l’idée qu’on risque une opération m’irritait sérieusement. Je ne montrais aucun signe de faiblesse à l’extérieur en revanche.

« What kind of camera do you have? The quality of the image is really good. »

C’était bancal, mais on ne se doutait de rien. Je n’aurai probablement pas ma réponse. Elle finit par me poser une question inattendue. Tout du moins, une question que je ne pensais pas qu’elle poserait. Ma bouche laissa échapper les mots avant que je puisse décider lesquels étaient les bons.

« May I ask how you heard of LELA ? »

« To be perfectly honest, I was an abandoned child myself. Left to die, in the middle of the jungle. I have been watching associations and organizations of this sort for a while. I have been willing to help. I thought maybe it was the time. I chose this one because I believe there is much that can be done. Expansions, better equipment, all sort of things. »

J’affichais une expression partagée entre un sourire et une tristesse cachée, enfouie au plus profond de moi. Si le sourire était faux, la tristesse, elle, était bien vraie.
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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyLun 17 Fév - 0:35


À se retrouver là, à discuter avec ce potentiel donateur, Laïsha en aurait presque oublié qu'elle avait assisté à une agression pour le moins musclée à peine quelques heures auparavant. En soi, elle ne se demandait même pas pourquoi elle n'était pas choquée : peut-être bien qu'elle était en danger ? Elle ne voulait pas y penser, elle avait appris à faire face à des situations parfois difficiles, durant les deux années qu'avaient duré son service militaire, et elle savait que de paniquer n'arrangerait certainement pas la situation. Elle irait voir les autorités compétentes dès qu'elle en aurait la possibilité, seulement là... elle ne pouvait tout simplement pas abandonner son donateur là, sa mère lui en voudrait trop, elle qui babillait sur chaque petit centime de gagné – et c'était vrai, chaque dollar avait sa valeur, même s'ils ne manquaient pas de donateurs ou de moyens en particulier. « Where do you operate in Africa? I have seen the misery and poverty out there, on the field. So many children who need help... » enchaîna le jeune homme, permettant à Sha de répondre en toute connaissance de cause. « Well,we are trying to cover as much ground as possible, but it's sometimes difficult to work with terrorists threads or splits between communities that can get very violent... Some governments don't want us on their ground too, like the Republic of Ghana, but... We're doing our best, we have stations in a lot of subsaharian countries like the Botswana, Namibia, Zambia... » cita-t-elle, se souvenant de ses dernières missions. Dans un sens, leur travail était terriblement paradoxal : leur but était de sortir les orphelins de situations de crise, et il leur en était d'autant plus difficile de les atteindre. Laïsha était aussi téméraire et parfois butée que sa mère, elle le savait, de toute façon on ne parlait de personne plus que des De Alvear, dans l'armée argentine, que ce soit Ernesto ou Nelly, tous deux s'étaient démarqués durant leurs années de service, son arrière-grand-père encore plus puisqu'il avait été à leur tête pendant plusieurs années. Mais Nelly... elle agissait avec son cœur plus qu'avec des plans tactiques, et si Sha voyait quelqu'un en détresse, encore plus un enfant, elle voudrait l'aider, comme Nelly avait ressenti le besoin d'aider Lela des années auparavant. Alors forcément, sa mère faisait elle aussi en sorte de ne pas laisser sa fille aller dans des endroits trop dangereux. « What kind of camera do you have? The quality of the image is really good. » « Thank you ! As I always say, the camera is the one making everything beautiful, I'm just pressing a couple boutons. » plaisanta-t-elle, mise à l'aise par le fait qu'il ai enchaîné sur son équipement – alors qu'au contraire, elle aurait totalement dû s'en inquiéter. « I'm using a Canon EOS 70D, so... yeah, it's really doing all the job. » rit-elle, avant de reprendre son sérieux lorsqu'Adrian aborda la raison qui l'avait (apparemment) poussé à franchir les portes de l'association. « To be perfectly honest, I was an abandoned child myself. Left to die, in the middle of the jungle. I have been watching associations and organizations of this sort for a while. I have been willing to help. I thought maybe it was the time. I chose this one because I believe there is much that can be done. Expansions, better equipment, all sort of things. » Compatissante, la jeune femme hocha la tête ; elle savait qu'aucun mot ne pouvait vraiment exprimer ce que chacun pouvait ressentir de la situation du petit garçon qu'il avait été ; c'était contre ça que Laïsha se battait & Adrian semblait l'avoir compris, il ne suffit donc que d'un regard pour qu'elle fasse passer toute sa désolation de la situation à laquelle il avait été confronté. « Well, I'm glad you chose us, and I promise you we are very committed to our cause. » déclara-t-elle finalement en l'invitant à la suivre vers le bureau de sa mère, dont elle franchit la porte comme si c'était chez elle – et en soi, c'était un peu le cas. « I think it would be better if I called the two heads of the association. I actually... I have somewhere to go. » avoua-t-elle, un peu gênée, mais se disant qu'il serait mieux entre les mains de sa mère & de sa sœur.

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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyDim 30 Mar - 19:09

Les terroristes. Un frisson traversa mon dos, faisant légèrement vibrer chaque vertèbre de ma colonne vertébrale. Les terroristes étaient ceux qui maîtrisaient l’outil le plus puissant pour l’influence de masse : la terreur. La peur inspire chez les gens le besoin de faire toute sorte de choses incompréhensible. Personne n’agit normalement sous l’influence de la peur. Elle avait été mon arme de prédilection quand j’avais besoin de manipuler un groupe. Pendant mon ascension à travers l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient, j’avais pris le contrôle de groupe et groupuscule aux tendances extrémistes pour pouvoir régner sur un territoire et assurer ma sécurité, ainsi qu’assouvir ma soif de pouvoir. Le meilleur moyen de régner était par la peur. Cependant, si j’avais utilisé les terroristes à des fins de contrôle, je ne les avais jamais fait détruire ou tuer pour le plaisir et sans but. Toutes mes actions avaient été calculées et bien souvent, la terreur pouvait être inséminée dans la tête des gens par d’autres moyen que la violence. La violence pouvait, en réalité, bien souvent être évitée. Mais parfois, il faut prendre des mesures un peu plus radicales. Quand j’étais dans mon plus jeune âge, j’avais compris la nécessité de prendre une de ces mesures pour pouvoir m’en sortir. Et si j’étais là maintenant, c’était d’ailleurs parce que je n’avais trouvé que la violence pour en finir avec cette situation. Mais vraiment ? Est-ce que c’était la seule alternative ? A chacun des paroles de Laïsha, je sentais un courant me traverser légèrement, faisant revenir tous mes souvenirs. Je me disais que j’aurais dû envoyer un de mes hommes faire le sale boulot, que ça m’aurait évité d’hésiter ainsi face à la dure réalité du monde. Mais ils avaient été incompétents, c’était leur faute. Alors que j’avais fait mine de m’intéresser à l’appareil qu’elle utilisait, sa réponse me satisfaisait un peu.

« Ho, digital? So you don’t keep hard copies? »

La question pouvait paraître un peu suspecte, mais vu la conversation et le ton de gentleman que je prenais, j’étais persuadé de passer complètement inaperçu. Au moment où elle me demanda ce qui m’avait amené ici, j’avais été pris d’un laisser-aller et m’étais ouvert quelque peu. Je n’avais pas donné la vrai raison, bien sûr je ne pouvais pas lui dire que j’étais là pour la tuer, mais j’avais avoué avoir vécu une enfance difficile. En réalité, j’étais tellement elliptique sur les détails que Laïsha était loin de s’imaginer ce que j’avais vécu. Malheureusement, il n’y avait pas eu d’association pour venir me sauver, il n’y avait eu personne pour m’aider. J’avais cherché de l’aide, mais la sentence était plus lourde à chaque fois. J’étais un chien, un enfant de la pauvreté et je ne méritais pas l’aide de quiconque. On me l’avait bien fait comprendre. Cette haine qui avait grandi en moi  m’avait fait ce que je suis aujourd’hui. On peut me reprocher beaucoup de chose, mais personne ne peut s’imaginer à quel point j’ai du me battre et souffrir pour survivre. Cependant, je pouvais voir la compassion dans le regard de Laïsha. Elle côtoyait les enfants de la dèche bien souvent et devait savoir ce que c’était d’être face à l’innocence qui se fait détruire. Peut-être qu’elle-même se souvenait de tout ce qu’elle avait vu et qu’elle s’imaginait me voir dans la même situation. Je sentis une petite gêne quand elle me répondit. Je m’étais mis un peu mal à l’aise moi-même, une sensation qui m’était bien étrangère. Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche et le sortis rapidement pour voir un message d’un de mes hommes, celui qui avait été chargé de voir si Laïsh avait parlé à la police. “File destroyed. No traces left. Like it never happened.” Je leur avais appris à être concis et clair dans leurs messages. Un léger sourire apparut sur mon visage. Laïsha était the last loose end. Elle était la seule qui allait se souvenir de cette affaire. Si elle avait parlé à quelqu’un, cette personne oublierait avec le temps, sans aucun matériel pour s’en souvenir. Il ne restait plus qu’elle. Elle annonça rapidement qu’il fallait peut-être mieux qu’elle me laisse aux mains des dirigeantes parce qu’elle était pressée. Alors qu’elle me tourna le dos un moment, je glissais ma main dans ma veste, sous mon manteau, et y trouvait mon arme. Je fis délicatement glisser le cran de sécurité et tira le marteau pour préparer l’arme avant de l’empoigner. Toujours la main dans ma veste, je regardais ma cible d’un oeil meurtrier. Puis, un sentiment vint me taper à l’arrière de la tête. Ceux que j’avais évité toute mon existence. Comme si cette discussion n’avait été qu’une introduction à ce que je ressentais maintenant. Tout mon passé suivit ce sentiment et j’étais complètement déstabilisé, paralysé. Je fis ce que je n’avais pas fait depuis longtemps, je me demandais si elle méritait vraiment ça. Elle avait été là au mauvais moment, au mauvais endroit. Elle était une pure gentillesse, une âme douce, peu importe ce que ça voulait dire.

« You can’t kill an angel. »

J’avais murmuré sans vraiment m’en rendre compte. J’avais été assez audible pour attirer son attention. Elle était de nouveau face à moi et je remis le cran de sécurité sur l’arme avant de sortir ma main avec une petite carte en papier cartonné à l’intérieur. On pouvait y voir “Adrian Gevaar. Investment, trading and services.” ainsi qu’un numéro de téléphone fixe et un numéro de portable. Il la donna à Laïsha.

« You don’t need to call them, I can come back another time. Please, give them my card. There is my personnal number, they can contact me anytime they want. I suppose we will see each others again, miss… ? »

Je serrai la main de la jeune femme et tournai des talons vers la porte. En sortant, ma voiture était toujours là. J’entrai à l’intérieur par la porte arrière et trouvai mon chauffeur et garde du corps, un regard légèrement interrogateur sur le visage. Je sortis mon arme et la désarmai. Il comprit que je ne l’avais pas tuée. Il était sur le point de demander si je voulais qu’il s’en charge. Je l’interrompis en regardant l’établissement par la fenêtre tintée.

« She’s not a target anymore. We leave her alone. Take me to Backend. I need to give myself a treat. »

Cette infusion d’émotion m’avait fait un peu perdre l’équilibre. Il fallait que j’aille me défouler pour oublier tout ça. La voiture démarra et quitta la rue. Je tenais dans mes main une photo que j’avais discrètement subtilisé. On y voyait un petit garçon tout sale qu’un homme avec une veste arborant le sigle de l’association était en train de ramasser. Ce petit garçon avait peur, son regard était craintif et triste. Ce regard, il l’inspirait chez bien des gens, mais il savait surtout qu’il avait été le sien. Il y a bien longtemps.
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MessageSujet: Re: Laïsha & Adrian | You can't kill an angel Laïsha & Adrian | You can't kill an angel EmptyDim 13 Avr - 1:24


Malgré son épuisement, Laïsha aurait sincèrement pu continuer de continuer à parler de photographie et des missions dans lesquelles LELA l'avait entraînée depuis qu'elle avait officiellement intégré l'association dont elle se souvenait des premiers minuscules locaux, à Hawaii, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. « Ho, digital? So you don’t keep hard copies? »   Laïsha nia d'abord de la tête avant de répondre. « Mostly not, not when it's not necessary. Usually we pick the pictures before making any copy... and as I said, I'm not the best photographer in town. » sourit la jeune femme sans se douter un seul instant des véritables intentions que son interlocuteur cachait derrière sa question banale en apparence.

Les mots qui suivirent l'intriguèrent. « You can’t kill an angel. »   L'argentine fronça les sourcils, ne comprenant absolument pas de quoi il voulait parler. « I'm sorry ? » renchérit-elle d'ailleurs, mais le jeune homme avait déjà pris sa décision – dont elle n'avait aucune idée de l'ampleur – et il lui tendit sa carte, « You don’t need to call them, I can come back another time. Please, give them my card. There is my personnal number, they can contact me anytime they want. I suppose we will see each others again, miss… ? »   Réalisant que, trop fatiguée, elle avait manqué à la première des politesses, et elle répliqua immédiatement. « Oh, I'm sorry, Laïsha De Alvear, but please just call me Laïsha. » En soi, elle se sentait chez elle dans les locaux de LELA, et elle avait conscience que dans un sens, même si personne ne le disait de vive-voix parce qu'elle n'aimait vraiment pas s'en vanter ou ne serais-ce que le faire remarquer, tout ça lui appartenait aussi. Elle était juste... différente de ses sœurs et de sa mère, elles étaient motivées par les mêmes convictions, Laïsha les appliquait juste différemment. « And we must see each other again ! I will pass your coordonates to Nelly as soon as she gets there, you'll here from us. » l'assura-t-elle avant qu'il ne tourne les talons pour quitter l'établissement.

WOW, that was hard, sorry, mais bon c'est une fin & donc euh voilà I'm always bad at endings '-'

THE END
TO BE CONTINUED




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Laïsha & Adrian | You can't kill an angel

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