Je n’avais pas vu le docteur Fitzgerald depuis ma crise dans la cage d’escaliers. Ce n’était pas que je l’évitais … mais en fait si, je l’évitais. J’avais vraiment peur que son regard sur moi ait changé. C’était stupide, je le savais, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Il y avait une différence entre pleurer parce que l’on venait de perdre un patient – et lorsque j’avais pleuré devant lui, c’était un mini patient, un enfant, donc encore plus normal – et entre pleurer pour une simple gifle. Mais bon, les choses avaient changées, dans ma vie privée principalement. J’étais à présent célibataire. Je n’avais pas été célibataire depuis mes seize ans, et avouons-le, les choses avaient bien changées depuis. Etrangement, Joshua ne me manquait pas tant que ça. J’étais toujours inquiète pour lui, et je zieutais souvent son dossier médical – même si je n’en avais pas le droit, secret professionnel et tout, mais bon … - pour m’assurer qu’il n’avait pas été impliqué dans un accident de voiture à cause de sa consommation d’alcool. Mais ce qui était certain, c’était que nos disputes ne me manquaient absolument pas. Cela faisait quelques années que nous passions notre temps à nous disputer, bien avant son addiction à l’alcool, et ne plus avoir peur de rentrer chez moi ne me manquait absolument pas. D’ailleurs, je ne dormais même plus à l’hôpital – en même temps, j’avais réussi à me trouver un appartement juste en face, ce qui me permettait d’y être en cinq minutes top chrono – préférant mon cocon bien douillet.
Pour éviter le docteur Fitzgerald, j’avais trouvé l’excuse que je devais faire mes heures dans les autres spécialités, la fin d’année arrivant bientôt. Ce qui faisait que je me retrouvais malheureusement aux urgences, alors que je savais parfaitement que jamais je ne choisirais la trauma comme spécialité. Question de bon sens, la majeure partie des patients arrivants aux urgences mourraient avant même que l’on ait pu les emmener en salle d’opération. Et je ne voulais pas devenir chirurgienne pour ne donner que l’heure de la mort. La chirurgie pédiatrique était en fait la spécialité qui m’intéressait le plus. Tout était différent en pédiatrie. Et même si la douleur de perdre un enfant était plus forte que de perdre un autre patient, un enfant ayant toute sa vie à vivre encore, en sauver un était un sentiment merveilleux. Mais pour cela, il faudrait peut-être que j’arrête d’éviter mon titulaire. Est-ce que cela valait vraiment le coup de changer de spécialité simplement parce que j’avais peur que son regard sur moi ait pu changer ? Non, probablement pas. « Dolce ?! Dolce ?! » entendais-je crier aux urgences. Oh mon Dieu, Joshua. C’est pas vrai. Ma première réaction fut de me cacher. Réellement, je m’enfermais dans une des salles de soins … où se trouvait ni plus ni moins que mon titulaire en question. « Hey … » le saluais-je d’un sourire gêné.
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Lun 31 Mar - 12:11
Damn it !
Dolce & Elijah
Elijah avait beau être le responsable du service pédiatrie, il n’était pas rare de le voir trainer dans les couloirs des autres services de l’hôpital. Son statut de meilleur chirurgien pédiatrique de l’établissement lui valait en effet d’être régulièrement appelé sur les cas les plus graves, et il ne rechignait jamais quitter sa propre équipe lorsque le devoir l’appelait. Et à chaque fois ou presque, Elijah se rendait auprès de ses patients ou de leurs familles quelques jours après leur opération afin de prendre de leurs nouvelles, et de s’assurer que tout allait bien. Une fois n’étant pas coutume, le docteur Fitzgerald avec donc fait son apparition au service des urgences après y avoir été demandé pour s’occuper d’un petit patient fraichement arrivé. Inconscient, le garçonnet avait rapidement été transporté en salle d’opération où Elijah avait fait de son mieux pour lui sauver la mise, chose qu’il avait réussie pour son plus grand soulagement. En sortant du bloc, le chirurgien s’était donc empressé d’aller retrouver les parents du petit garçon pour les rassurer, et leur apprendre qu’ils pourraient revoir leur enfant d’ici quelques heures, à sa sortie de la salle de réveil. Mais alors qu’Elijah s’apprêtait à saluer les parents et à leur indiquer le chemin du service pédiatrie dans lequel leur fils allait séjourner quelques temps, des cris se firent entendre dans le couloir. « Dolce ?! Dolce ?! » En entendant le prénom de son interne, le chirurgien fronça les sourcils mais n’eut même pas le temps de se redresser que déjà, la porte de la salle dans laquelle il se trouvait s’ouvrit, laissant apparaître l’interne en question. « Hey … » souffla la jeune femme en souriant timidement, devant le regard suspicieux d’Elijah. Que faisait-elle ici ? Qui était cet homme qui continuait de brailler son prénom dans les couloirs de l’hôpital ?! Pour que Dolce se permette d’entrer dans cette salle de soin alors qu’il était en pleine consultation, il devait forcément s’agir de quelque chose de grave…
S’excusant rapidement auprès des parents de son patient, Elijah se redressa pour rejoindre Dolce près de la porte, en l’interrogeant du regard, avant de murmurer : « Dolce, qu’est-ce que vous faites là enfin ? Je suis occupé… Et puis, qui vous appelle comme ça dehors ? » Sentant le regard médusé des deux parents posé sur eux, le docteur Fitzgerald ouvrit de nouveau la porte de la salle et poussa gentiment Dolce vers l’extérieur en la suivant de près, pour ne pas les importuner davantage. Interpellant la première infirmière de passage, Elijah lui demanda de s’occuper d’eux et de les conduire jusqu’à son service pour les faire patienter. Et avant même qu’il n’ait eu le temps d’en demander plus à Dolce, le chirurgien vit un homme avancer vers eux en bousculant tout le monde sur son passage. Il avait l’air passablement éméché, et Elijah n’eut aucun mal à comprendre que les cris qu’il avait entendu plus tôt provenaient de ce même individu. Une nouvelle fois, il interrogea son interne du regard en réalisant du même coup qu’elle avait l’air totalement paniquée.
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Dim 6 Avr - 22:47
Elijah & Dolce
❝ damn it ! ❞
Aucun doute : le célibat, c’était le bien. Je ne m’étais jamais sentie autant libre que depuis que Joshua et moi avions rompu. Plus de dispute, plus de faux semblants. Je n’avais plus à passer mes nuits à l’hôpital simplement parce que j’avais peur de rentrer chez nous. Non, je pouvais dormir dans mon nouvel appartement, dans mon nouveau lit tout douillet. En plus, mon appartement était juste en face de l’hôpital. Je gardais donc les mêmes avantages qu’avant – pouvoir être tout de suite disponible en cas d’urgence – sans en avoir les inconvénients – un lit d’appoint pas du tout confortable, une douche pas terrible, pas de baignoire, … Je n’avais pas été célibataire depuis mes seize ans. Autant dire que je n’en avais pas du tout l’habitude, et que j’avais presque plus connu une vie de couple avec Joshua que le célibat. Pourtant, je n’étais plus vraiment la même que lorsque j’étais adolescente. J’avais gagné en maturité. Et il était temps que j’apprenne à connaître la nouvelle moi. Sérieusement, je n’aurais jamais cru que je me sentirais aussi bien sans Joshua. Mais en fait, c’était comme si j’avais un poids en moins. J’arrivais de nouveau à respirer, et j’aimais ça. Je pouvais ne penser qu’à ma petite personne. Ne penser qu’à ce que moi je voulais. Bref, ne pas dédier ma vie à l’autre, mais à moi.
Mais ce bien-être parti rapidement, alors que j’entendais sa voix au loin qui m’appelait. Je passais une bonne journée ! Pourquoi avait-il fallu qu’il vienne ici. Rapidement, je me cachais dans une salle que je pensais vide, mais qui était en fait occupée … par le docteur Fitzgerald. Si on m’avait dit ce matin en me levant que je serais obligée de me retrouver en face de l’homme que j’évitais pour ne pas me retrouver en face de mon ex petit ami … Je ne serais probablement pas sortie de mon lit. Je le saluais rapidement, avant de grimacer en voyant qu’il n’était pas seul. « Dolce, qu’est-ce que vous faites là enfin ? Je suis occupé… Et puis, qui vous appelle comme ça dehors ? » me demanda-t-il, avant de me faire sortir de la salle. Je tentais vainement de me débattre. Tout sauf l’extérieur de cette salle ! Et je grimaçais de nouveau. J’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche pour répondre que Joshua venait à notre rencontre. Je passais rapidement la main dans mes cheveux, avant de jeter un regard angoissé au docteur Fitzgerald, le suppliant presque du regard de ne pas me laisser seule avec lui. « Je me doutais que tu serais là. Tu es toujours là. Touuuuuuuujours à l’hôpital. » Je sentais les larmes me monter aux yeux à ses paroles. C’était peut-être immature, mais je n’avais qu’une envie : courir loin pour ne pas lui faire face.« Qu’est-ce que tu veux Joshua ? Je travaille là. » répliquais-je d’une voix que je voulais douce. « Parce qu’il y a des moments où tu ne travailles pas ? » répondit-il en s’approchant de moi. Sursautant en le voyant s’approcher, je ne pus m’empêcher de reculer un petit peu pour me retrouver un peu derrière mon titulaire, tout en serrant son bras de ma main.
En temps normal, Dolce était l’élève modèle. Toujours à l’heure, assidue, intéressée, et surtout très efficace. D’ailleurs, cet ensemble de qualités faisait que le docteur Fitzgerald adorait travailler avec elle et que, tout en essayant de ne aire preuve d’aucun favoritisme, il s’arrangeait pour l’avoir à ses côtés lors de ses opérations les plus délicates. La soif de connaissance de la jeune femme semblait infinie et quelque part, Elijah se reconnaissait un peu en elle. Comme si Dolce représentait son propre parcours à quelques années de différence. Seulement voilà, le docteur Fitzgerald était aussi extrêmement professionnel, et le fait de voir sa petite protégée faire irruption dans la salle de soin où il se trouvait avec des patients lui déplaisait fortement. En un sens, il espérait d’ailleurs qu’il y ait une bonne raison à cela, sans quoi son rôle de chef de service le contraindrait à la sanctionner pour cet excès de zèle qu’il ne devait clairement pas laisser passer. S’empressant donc de faire sortir la jeune femme de la salle, et ce malgré ses réticences, Elijah capta alors une réelle angoisse mêlée de détresse dans le regard de Dolce. Sans qu’il ne puisse lui en demander plus, l’homme ivre qui semait le trouble dans le service s’approcha d’eux en continuant : « Je me doutais que tu serais là. Tu es toujours là. Touuuuuuuujours à l’hôpital. » Le chirurgien fronça les sourcils en observant l’intrus sans comprendre, puis laissa glisser son regard vers Dolce au moment où elle reprit la parole : « Qu’est-ce que tu veux Joshua ? Je travaille là. »
Joshua… Cela n’en disait pas beaucoup plus au chirurgien, qui ne comprenait décidément pas grand-chose au drame qui semblait se jouer sous ses yeux. Visiblement, l’individu n’avait pas l’intention de déguerpir puisqu’il s’approcha une nouvelle fois de Dolce d’un air presque menaçant. Brusquement, la jeune femme recula pour se « cacher » derrière Elijah et lui agripper le bras. Ce ne fut qu’à ce moment-là que le jeune homme sembla saisir l’ampleur de la situation. Tout à coup, il se souvint des confidences que Dolce lui avait faites lorsqu’il l’avait trouvée en pleurs dans la cage d’escaliers. Prenant soin de repousser l’homme qui s’approchait toujours un peu plus d’elle, il se tourna pour demander à mi-voix : «Dolce ? Est-ce que c’est votre… petit ami ? »
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Dim 13 Avr - 22:36
Elijah & Dolce
❝ damn it ! ❞
C’était étrange comme tout pouvait changer en fonction de l’environnement dans lequel nous nous trouvions. Lorsque je m’étais réveillée ce matin, je m’étais sentie légère, joviale, comme si j’étais protégée par une bulle et que rien ne pouvait m’atteindre. Cela faisait quelques jours que je me sentais ainsi à mon réveil. Que je me sentais bien, que je me sentais libre. Depuis que j’avais rompu avec Joshua en fait. Enfin, c’était plutôt lui qui avait rompu avec moi. Après tout, je lui avais donné un ultimatum, et il ne m’avait tout simplement pas choisi. Et si je m’étais fait ce film dans ma tête, évaluant ses deux possibilités de réponses, je n’aurais jamais cru me sentir libérée d’un poids après qu’il ait décidé de rester avec son addiction. J’avais tenté et j’avais perdu. Maintenant, sa vie n’était plus mon problème. Bon, bien sûr, lorsque mes parents m’avaient demandé la raison de notre rupture, je l’avais protégé et n’avais pas parlé de son alcoolisme. Après tout, il travaillait pour mon père, et je ne voulais pas qu’il se fasse virer en plus de tout ça. Mais savoir qu’il n’était plus de ma responsabilité, savoir que je n’avais plus à avoir peur en rentrant chez moi, c’était ainsi que j’imaginais la liberté.
Malheureusement, cette légèreté disparue bien rapidement et ma bulle éclata à la seconde où j’entendais sa voix m’appeler. Je tentais tout d’abord de me cacher – ce n’était pas très mature comme réaction, mais le temps que lq sécurité l’escorte à l’extérieur, cela me semblait être une très bonne solution. Mais la salle était déjà occupée, par nul autre que mon supérieur, en pleine discussion avec les parents d’un patient. Et même si je me tentais de l’empêcher de me faire sortir de la salle, ce fut en vain. Le docteur Fitzgerald mit un peu de temps à comprendre ce qui se passait, et qui était l’homme en face de nous. Et surtout, pourquoi je semblais si effrayée et me cachais derrière lui, serrant son bras de ma main. « Dolce ? Est-ce que c’est votre… petit ami ? » me demanda-t-il alors. Détournant le regard, j’acquiesçais. « Enfin … ex petit ami maintenant. » me reprenais-je en chuchotant. Joshua fit de nouveau quelques pas, tandis que je serrais encore plus le bras de mon titulaire. « Je veux te parler. Seul à seule. Maintenant. » ordonna-t-il. Je secouais la tête en signe de négation. « On s’est déjà tout dit Joshua. Donc c’est non. Tu veux arrêter l’alcool ? » lui demandais-je alors. Et voyant qu’il ne réagissait pas à ma question, je repris. « Non ? Donc on s’est tout dit. » reprenais-je en tentant de garder ma voix calme. Mais cela ne semblait pas lui suffire. Et il tenta de me prendre par le bras. Heureusement, le docteur Fitzgerald le poussa quelque peu pour garder de la distance entre nous. Ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, c’était de voir le poing de mon ex venir frapper le visage de mon titulaire, qui tomba sous la force. Je m’accroupis presqu’aussitôt. « Oh mon Dieu, vous allez bien ? » lui demandais-je, d’une voix inquiète, tout en passant doucement ma main sur son visage meurtri. Sans bouger d’un millimètre, je retournais mon visage vers Joshua.« Mais t’es complètement malade ma parole ! »
Ce fut en lisant la détresse dans le regard de Dolce qu’Elijah sembla comprendre ce qui se tramait devant lui. Ce Joshua, il en avait déjà entendu parler, et pour cause. En voyant l’état d’ébriété dans lequel se trouvait l’individu en face de lui, le chirurgien n’eut finalement aucun mal à faire le lien avec son interne. Il s’agissait bel et bien de son petit ami, celui-là même dont elle lui avait parlé quelques temps plus tôt et qui l’avait mise dans tous ses états à cause de son penchant pour l’alcool. Mais en demandant à la jeune femme s’il avait vu juste, le docteur Fitzgerald eut la surprise d’apprendre qu’il s’agissait en réalité de son ex-petit ami. Elle avait donc sauté le pas. Elle avait osé le quitter et c’était probablement la raison pour laquelle il se trouvait dans ce couloir. Tout à coup, tout s’éclairait dans l’esprit d’Elijah qui réalisa que l’homme venait simplement pour « récupérer » Dolce, et ce contre son gré. Joshua s’approchait de plus ne plus, prétextant vouloir parler à la jeune femme en tête à tête. Mais cette dernière ne semblait pas l’entendre de cette oreille et tout en se dissimulant derrière son titulaire, fit clairement comprendre à son ex-petit ami qu’elle avait fait son choix.
Tout à coup, Joshua se projeta vers Dolce pour lui attraper le bras mais Elijah l’en empêcha au dernier moment en le repoussant violemment. Aussitôt, l’homme se rebiffa et sans crier gare, asséna un violent coup de poing en plein visage d’un Elijah qui vacilla sus le coup de la surprise et de la violence de ce geste. Il se retrouva par terre sans bien comprendre pourquoi et avant même qu’il nait pu totalement reprendre ses esprits, Dolce se précipita vers lui. « Oh mon Dieu, vous allez bien ? » s’exclama-t-elle visiblement très inquiète, avant de se retourner vers l’agresseur pour pester contre lui. « Ca va… ça va, ne vous en faites pas. » rassura Elijah tout en essuyant sa lèvre déjà ensanglantée d’un revers de main. Il se redressa ensuite en fronçant les sourcils, et fit signe aux deux aides-soignants qui s’étaient précipités en entendant le vacarme ambiant. Les deux hommes agrippèrent Joshua pour l’empêcher de répliquer une nouvelle fois, et l’emmenèrent sous les ordres du docteur Fitzgerald. « Conduisez-le au service addictologie, je passerai plus tard. » lâcha-t-il avec autorité, avant de disperser tous les badauds qui s’étaient d’ores et déjà amassés dans le couloir. « Le spectacle est terminé, vous pouvez disposer ! » ordonna-t-il de façon à se retrouver seul ou presque aux côtés de Dolce. Elijah se retourna alors vers elle d’un air inquiet en demandant : « Est-ce que ça va ? C’est la première fois qu’il… revient ? »
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Mar 29 Avr - 0:02
elijah & dolce ❝ damn it ! ❞
Cela n’avait pas toujours été comme ça entre Joshua et moi. Il y avait eu un moment où nous étions simplement heureux. Au début de notre relation, le simple fait de nous voir ou de nous téléphoner nous rendait euphorique. Je ne savais pas exactement quand les choses avaient bien pu changer entre nous. Déjà lorsque j’étais rentrée à Harvard en médecine, les choses commençaient un peu à se détériorer. Je n’avais jamais compris pourquoi il prenait mal le fait que je passe autant de temps pour mes études, alors que lui même en tant qu’étudiant en droit, il en passait tout autant – voire même bien plus. Peut-être que c’était parce que sa mère était au foyer, et qu’il n’imaginait donc pas que je pourrais un jour avoir une autre profession que le mannequinat ? Je n’en savais strictement rien. Mais ce qui était sûr, c’est que les disputes s’étaient amplifiées lorsque j’étais devenue interne. Les seules fois où nous avions le temps de nous voir, nous nous disputions sur le fait que nous ne nous voyions pas assez. C’était donc principalement pour cette raison que nous avions décidé de vivre ensemble. Ainsi, dès que nous rentrions chez nous, nous nous verrions. Et puis sa sœur était décédée et il avait enfouis ses sentiments dans l’alcool. Et si avant, je n’avais pas envie de rentrer pour nous disputer, à cet instant j’avais surtout peur de rentrer …
Rompre avec lui – ou plutôt, lui refusant mon ultimatum et rompant avec moi – avait donc été la meilleure solution. J’avais tout fait pour l’aider, et il avait purement et simplement refuser mon aide. Étant donné que la décision venait de lui, et non de moi, j’aurais cru que nous en resterions là. Et pourtant, il se retrouvait ici, dans mon hôpital. Bien sûr, le réflexe de se cacher n’avait peut-être pas été la meilleure solution, mais sur le moment, c’était la seule qui m’était venue à l’esprit. Mais je n’aurais jamais cru que mon ex petit ami s’en prendrait à mon titulaire, lorsque ce dernier s’interposa entre nous. « Ca va… ça va, ne vous en faites pas. » me rassura-t-il avant de se relever, la lèvre ensanglanté. Je tirais une grimace à cette vision, en fusillant Joshua du regard. « Conduisez-le au service addictologie, je passerai plus tard. » s’adressa-t-il à des aides-soignants présents sur la scène. « Le spectacle est terminé, vous pouvez disposer ! »reprit-il à l’intention des « spectateurs ». Une fois la foule dissipée, je pus enfin reprendre mon souffle, posant ma main sur ma poitrine. « Est-ce que ça va ? C’est la première fois qu’il… revient ? »me demanda-t-il d’un air inquiet. « C’est à vous que je dois demander si ça va. » lui répondais-je dans un petit sourire, avant de poser mes doigts à côté de sa blessure pour l’examiner. « Il faut que je vous soigne ça. » reprenais-je tout en me dirigeant vers un chariot où se trouvaient le nécessaire pour désinfecter. « Et oui … C’est la première fois qu’il revient. Ça fait un peu plus d’une semaine que nous avons rompu … »
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Ven 2 Mai - 18:37
Damn it !
Dolce & Elijah
Depuis qu’il travaillait au Presbytarian University Hospital, Elijah avait eu l’occasion de se retrouver confronté maintes et maintes fois à des situations de crise, qu’il avait toujours su gérer. Mais cette fois, il était lui-même impliqué et cela rendait bien évidemment la gestion des choses plus difficile. Et puis il s’agissait aussi de Dolce… Et quoi qu’il puisse bien en dire, tout ce qui la touchait avait une résonnance un peu particulière pour lui. De telles péripéties auraient pu arriver à n’importe laquelle de ses internes, mais Elijah prenait les choses beaucoup plus à cœur lorsqu’il s’agissait de Dolce. D’ailleurs, cette propension à vouloir la protéger venait de lui valoir un bon coup de poing en plein visage, coup de poing qui avait suffit à lui ouvrir la lèvre qui saignait désormais abondamment. Pour autant, le chirurgien ne s’en soucia pas vraiment, préférant reporter toute son attention sur Dolce après l’avoir débarrassée de cet ex un peu trop entreprenant, et surtout très alcoolisé. « C’est à vous que je dois demander si ça va. » répliqua aussitôt la jeune femme en examinant sa blessure, avant de conclure : « Il faut que je vous soigne ça. » Avant même que le docteur Fitzgerald n’ait le temps de faire quoi que ce soit, elle fila vers un chariot qui se trouvait dans le couloir et commença à fouiller parmi les flacons et autres fournitures médicales. « C’est rien du tout, ça va aller… » assura-t-il en s’approchant de Dolce, qui répondit alors à sa question précédente. « Et oui … C’est la première fois qu’il revient. Ça fait un peu plus d’une semaine que nous avons rompu … » Oh… Tout cela était donc très récent et par réflexe, le médecin baissa les yeux. « Désolé… » murmura-t-il, un peu gêné.
Puis, peu désireux de se faire soigner au beau milieu du couloir au vu de la situation, Elijah reprit en entrainant Dolce avec lui : « Attendez… suivez-moi. » Se dirigeant vers une salle de repos qu’il savait totalement vide à cette heure, le médecin e ouvrit la porte et laissa Dolce entrer avant de l’imiter, puis referma la porte derrière eux. « Ne vous en faites pas pour lui d’accord ? Je vais veiller à ce qu’on s’occupe de lui et comme je vous l’ai dit, j’exigerai que les meilleurs médecins soient sur le coup. » assura-t-il en se retournant vers Dolce, persuadé de la rassurer et la soulager en disant cela. Il laissa ensuite échapper un long soupir, puis se hasarda à reprendre : « Alors… si j’ai bien compris, vous ne vivez plus avec lui ? » Sans trop savoir comment s’y prendre pour en venir aux faits, et à ce qu’il voulait savoir au travers de cette question, Elijah opta finalement pour la simplicité en espérant juste qu’elle saisisse qu’il s’inquiétait de son état d’esprit suite à cette rupture. « Ca va ? »
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Dim 25 Mai - 14:47
elijah & dolce ❝ damn it ! ❞
J’avais beau avoir été avec Joshua pendant plus de sept ans, c’était la première fois qu’il me faisait honte. Il avait dépassé les bornes en venant sur mon lieu de travail, complètement saoul et s’en prendre à mon supérieur. J’étais même chanceuse que le docteur Fitzgerald n’ait pas l’air de m’en vouloir pour cela. Parce que, dans le monde du travail, la vie personnelle ne pouvait pas avoir de place, et j’aurais donc pu être réprimandée. « C’est rien du tout, ça va aller… » annonça-t-il après que je lui ai dis qu’il fallait que je le soigne. « Non non, la moindre des choses c’est que je vous soigne. Je suis vraiment désolée pour ce qui vient de se passer. » m’excusais-je en baissant doucement la tête, tout en prenant le nécessaire sur un des chariots. Et ce fut lui qui s’excusa cette fois-ci, alors que je lui apprenais que Joshua et moi avions rompu depuis un peu plus d’une semaine. « Désolé… » répondit-il, me faisant doucement secouer la tête en signe de négociation. « C’est la vie, j’imagine. Enfin, quels couples ont survécu au lycée ? On était ensemble depuis mes seize ans, donc finalement, c’est normal que cela n’ait pas tenu. Nous sommes différents de ce que nous étions à cette époque. Nous avons changés … » répondais-je en haussant des épaules. Je m’apprêtais à mettre du produit sur un gaz pour le désinfecter, lorsqu’il m’interrompit. « Attendez… suivez-moi. » me dit-il, avant de m’emmener dans une salle non loin.
Je le suivis simplement en silence, mes gaz et mon désinfectant toujours en main. Au moins, sa cicatrice était superficielle, et il n’aurait besoin que de ça, et non de points de suture. Je ne serais pas où je me serais mise sinon … « Ne vous en faites pas pour lui d’accord ? Je vais veiller à ce qu’on s’occupe de lui et comme je vous l’ai dit, j’exigerai que les meilleurs médecins soient sur le coup. » tenta-t-il de me rassurer. Je lâchais un long soupir, puis commençais à désinfecter sa plaie, avant de lui répondre. « Vous n’allez pas le forcer non plus … Enfin … Je veux dire qu’il a fait son choix et que s’il ne veut pas arrêter l’alcool, je ne vois pas comment vous pourriez y arriver. » soupirais-je de nouveau, en m’appliquant sur sa plaie, tentant d’y mettre le plus de douceur possible. « Alors… si j’ai bien compris, vous ne vivez plus avec lui ? » J’acquiesçais à sa question. « Oui, j’ai déménagé. J’habite juste en face de l’hôpital maintenant. Je n’ai qu’à traverser la rue, et je suis arrivée. » répondais-je dans un petit sourire, avant de pousser un petit soupir de nouveau, en entendant sa question. « Ca va ? » me demanda-t-il. Pourquoi est-ce que tout le monde me posait cette question ? Peut-être que le fait que j’aille bien n’était pas normal. « Etrangement, ça va bien. Je ne sais pas si c’est normal ou non. Mais je me sens bien, vraiment bien. » répondais-je gênée. Il allait peut-être me prendre pour une personne sans cœur maintenant. Peut-être que je devrais pleurer. Peut-être que je devrais faire comme dans les films, à manger de la glace devant des films romantiques. Je n’en savais rien.
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Lun 9 Juin - 16:11
Damn it !
Dolce & Elijah
Dolce ne semblait pas vraiment anéantie par le fait de ne plus être avec son petit ami, et pourtant. Au fil de la conversation, Elijah apprit qu’elle sortait avec ce même garçon depuis ses seize ans, et en fut pour le moins impressionné. En effet, il était plutôt rare de croiser des couples de lycée qui tenaient sur la durée, et comme la jeune femme ne tarda pas à le signaler, cette rupture n’avait au final pas grand-chose d’étonnant. Néanmoins, Elijah imaginait qu’elle ait put être particulièrement douloureuse, en particulier à cause du contexte dans lequel elle s’était déroulée. Mais le plus important aux yeux du jeune médecin, c’était de voir que Dolce allait bien et que son moral ne semblait en rien affecté par cet évènement. Tout d’abord parce que cela l’aiderait à rester concentrée à cent pour cent sur son travail, mais aussi et surtout parce qu’il s’agissait d’elle. D’ailleurs, Eli se demandait s’il aurait réagi de la même façon si cette histoire avait touché n’importe quelle autre de ses internes… Sans trop savoir pourquoi ni comment, Dolce occupait visiblement une place toute particulière pour lui et même s’il s’efforçait de ne rien en montrer, la démonstration qu’il venait de faire avait totalement trahi ses principes. Alors que la jeune femme s’appliquait à soigner la plaie de son supérieur, ce dernier se prit à l’observer d’un air absent. Par la force des choses, son visage était tout proche du sien, si bien qu’il pouvait en admirer le moindre trait. Mais bien vite, Elijah se reprit en arborant de nouveau cet air un brin sévère qui lui permettait de s’affirmer en tant que responsable du service qu’il dirigeait. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour essayer en tous cas… » déclara-t-il à mi-voix, bien conscient qu’il faisait cela pour elle et non pour cet idiot d’ex-petit ami qui venait de le ridiculiser au milieu du couloir.
Souriant à l’idée que Dolce n’avait plus qu’à traverser la rue pour se rendre à l’hôpital, Eli hocha la tête d’un air satisfait. Au moins, elle était à peu près en sécurité et même si quelque chose venait à mal tourner, elle pouvait se réfugier sur son lieu de travail ou encore appeler ses collègues au secours. Pourquoi songeait-il à tous ces scénarios catastrophes d’ailleurs ? Après tout, elle devait bien savoir se défendre toute seule, et il n’avait aucune légitimité à vouloir la protéger de la sorte. Néanmoins, il ne put s’empêcher de lui demander comment elle vivait ce changement de vie soudain. « Etrangement, ça va bien. Je ne sais pas si c’est normal ou non. Mais je me sens bien, vraiment bien. » En répondant, Dolce parut un peu gênée, ce qui ne manqua pas de faire sourire Elijah qui, pour toute réponse, reprit : « Tant mieux, c’est tout ce qui compte… Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésitez pas. » Puis, il baissa les yeux vers les mains de la jeune femme toujours affairées autour de sa plaie et ajouta : « Ca devrait aller, merci. Je ne vous retiens pas plus longtemps… » Encore et toujours son rôle de responsable qui reprenait le dessus…. Elijah osait à peine imaginer les rumeurs qui allaient courir dans les couloir de l’hôpital s’il restait ici trop longtemps en compagnie de son interne et pour s’éviter cela, et l’éviter à Dolce par la même occasion, il décida de couper court à leur échange… à contrecœur.
Sujet: Re: dolijah ❝ damn it ! ❞ Mar 10 Juin - 14:20
elijah & dolce ❝ damn it ! ❞
J’imaginais que c’était normal que mon histoire avec Joshua arrive à sa fin. Après tout, j’étais avec lui depuis mes seize ans, soit plus de huit ans. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous avions tous les deux changés depuis nos années lycéennes, et forcément, nous n’allions plus dans la même direction. A ses yeux, je m’investissais bien trop dans mon métier, et devrais passer plus de temps à la maison, avec lui. Si on lui demandait, j’étais sûre qu’il voudrait en fait une femme au foyer, comme l’était sa mère. Attention, je n’avais rien contre les femmes au foyer. Ni contre sa mère d’ailleurs. Non, simplement, ce n’était pas fait pour moi. Je ne me voyais vraiment pas rester à la maison, faire le ménage, le repassage, la cuisine et m’occuper des enfants. D’ailleurs, je ne voulais pas d’enfants, comme ça, c’était réglé. Ma passion, c’était la chirurgie. Et il était donc normal que je m’y investisse à cent pour cent. Alors que rester à la maison toute la journée à attendre son mari ? Non, clairement, ce n’était vraiment pas fait pour moi ! Je lâchais un soupir en regardant les dégâts que mon ex petit ami avait causé sur mon titulaire, avant de secouer doucement la tête et de désinfecter sa plaie. J’essayais de me concentrer. Ce qui était très étrange d’ailleurs. Après tout, ce n’était qu’une petite plaie, ce n’était pas comme si sa vie était en danger. Donc pourquoi avais-je besoin de me concentrer sur quelque chose que je pourrais faire les yeux fermés ? Sans faire exprès, je touchais de mes doigts sa joue, avant de balbutier des excuses. Je secouais la tête, me sentant parfaitement ridicule. Ce n’était pas comme s’il y avait quelque chose de gênant à toucher la joue de quelqu’un en soignant une plaie proche de celle-ci. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour essayer en tous cas… » déclara le médecin, à propos de mon ex petit ami.
Je lâchais un soupir, pas vraiment convaincue qu’il y arriverait, mais ne répondis rien. Après tout, Joshua et moi avions rompu, je ne devrais plus à avoir à m’inquiéter pour lui. S’il avait envie de choisir l’alcool, qu’il le fasse. Je n’allais pas le forcer à se désintoxiquer. Et puis, j’aimais ma nouvelle vie. J’aimais cette nouvelle liberté. Mon nouvel appartement aussi. Il était situé juste en face de l’hôpital, donc je pouvais être disponible à tout instant. Ce n’était pas vraiment la même chose que de devoir prendre la voiture et traverser le quartier. Mais peut-être que je devrais m’inquiéter pour lui, non ? Peut-être que ce n’était pas normal que je me sente aussi bien. Après tout, nous avions été ensemble plus de huit ans ! Comment pouvais-je me sentir bien ? Comment pouvais-je être heureuse de notre rupture ? Quelque chose ne devait pas tourner bien rond chez moi. Et c’est pour cela que, lorsque mon supérieur me demanda comment j’allais, je ne pus qu’être gênée en lui répondant que j’allais bien, très bien. « Tant mieux, c’est tout ce qui compte… Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésitez pas. » affirma-t-il. Je me mordillais la lèvre inférieure, pas vraiment sûre de savoir quoi répondre. Je baissais mes yeux vers les siens et avant d’avoir l’occasion de lui répondre, il reprit. « Ca devrait aller, merci. Je ne vous retiens pas plus longtemps… » J’écarquillais des yeux, pas vraiment sûre de comprendre. Enfin, sa plaie devait être désinfectée maintenant, donc en effet, cela devrait aller. Je m’éloignais de lui et jetais mon gaz à la poubelle. « Merci. » le remerciais-je, sans savoir pourquoi. « Et encore désolée. » reprenais-je avant de prendre la direction de la porte et de retourner dans le couloir. Une fois fait, je lâchais un énième soupir, avant de reprendre le fil de ma journée.
Accueil 
