« Tu connais ce rêve où on marche toute nue dans la rue ?
« J’adore ce rêve.
« Hum, gmouf ?

Eleanor Leo Daniels venait de sortir de son sommeil dans un léger sursaut et se passa une main dans ses cheveux, le temps d’émerger des bras de Morphée et de réaliser où elle se trouvait. A voir la luxueuse pièce, chez Eleanor. La Daniels passa une main distraite sur le drap fait d’une matière douce et se releva pour fixer son regard sur le film passant à la télévision. Elle finit par reconnaître « Nuit blanche à Seattle », un film culte qu’elle aimait, mais qui l’ennuyait si elle ne faisait que regarder. Mais elle ne s’était pas endormie sur ce film. Pas à son souvenir. En prenant la télécommande, Eleanor regarda la chaîne et reconnut la spéciale « vieux films » comme elle l’appelait. Elle avait dû s’endormir en regardant l’un d’eux, « Sabrina » à son souvenir, alors qu’elle souhaitait se détendre un peu. Morphée l’avait bien eu et elle devrait louer le film de la belle Audrey Hepburn. Enfin bref. La jeune femme s’étira longuement et sortit du lit, encore un peu dans les vapes. Elle dût s’encourager à se lever pour aller prendre une douche agréable et elle trainassa pour se donner visage humain car aujourd’hui, elle devait sortir. Pour aller à Brooklyn, voir l’état de l’appartement, relever le courrier du jour. Ce n’était pas toujours à Théodore de le faire et tous les deux détestant l’endroit … c’était chacun son tour. Aujourd’hui, c’était elle qui s’y collait et bien que ça la faisait grincer des dents, elle savait qu’elle ne pourrait pas éviter. Les gens la prenaient pour une folle de détester autant un lieu, mais ce n’était pas vraiment de la haine. Ce lieu lui inspirait de la mélancolie qu’elle préférait éviter à tout prix, tout comme Théodore. Chacun avait sa façon de digérer un deuil et souvent, il était mieux de déménager. Mais les Daniels n’avaient pas assez d’argent, mais heureusement Dolce les accueillait autant qu’ils le voulaient chez elle. Bien que gênée au début, Eleanor avait fini par s’y habituer et se considérer presque chez elle. Au point d’y avoir des affaires. Ce fut pour cela qu’elle ouvrit une armoire et en sortit un leggins bleu sur lequel elle mit une robe blanche brodée de perle vers le haut et ajouta une veste en daim pour cause de refroidissement. L’été s’éloignait bel et bien et il était donc temps de sortir les affaires d’hiver. Eleanor enfila des chaussures à talon et rangea tout ce qui lui faisait dans son sac avec un léger soupire. Elle finit par se décider à sortir de la chambre, éteignant l’écran de la télévision. Elle croisa Dolce dans la cuisine qu’elle salua avant de prendre la porte pour se mettre en route.

Une fois dehors, Eleanor leva naturellement la main pour héler un taxi qui s’arrêta immédiatement. La classe, tu l’as ou tu l’as pas (a). Elle entra dedans et quand le chauffeur lui demanda sa destination, la demoiselle eut comme un blanc. Elle n’avait pas envie d’aller à Brooklyn. Pas au saut du lit.

« Central Park s’il-vous-plait.

Le taxi se mit en route et soulagée, Eleanor se laissa aller contre le siège et observa les immeubles et les personnes défiler jusqu’à ce que le taxi s’arrête et demande à être payer. Reconnaissant l’immense parc, la Daniels paya et sortit et marcha d’un pas décidé au milieu des touristes, autres promeneurs, joggeurs, chevaux … il y avait une grande population dans Central Park. La demoiselle entraperçu le zoo du parc et eut son moment de nostalgie en se souvenant vaguement de promenade ici avec sa famille, mais cet instant fut de courte durée lorsqu’elle tourna la tête. C’est en effet dans le vague qu’elle observa les gens présents et faillit s’étrangler en reconnaissant un visage plus que familier. Le genre qu’on aimerait revoir un jour, mais pas tout de suite. Alors ni une, ni deux, Eleanor qui avait trébuché fit demi-tour, décidant que le zoo de Central Park nécessitait une visite de sa part. Maintenant. C’était une bonne issue pour fuir et elle aimait bien les animaux et surtout les zoos, et ce malgré son âge. La Daniels demanda donc avec un ton pressé une entrée et paya le prix plein, décidée à ne pas perdre de temps à chercher sa carte étudiante et elle pénétra dans l’enceinte, soulagée de s’éloigner.

« Mademoiselle, excusez-moi … mademoiselle ? Pouvez-vous nous prendre en photo ?

Eleanor sursauta et fit face à un homme qui devait être italien vu son accent. Derrière lui se trouvait sa famille et la Daniels n’eut pas le cœur de refuser. Laissant les gens prendre place, elle tenta de comprendre l’appareil photo semblant plus perfectionné que d’habitude. Le père dut quitter sa famille un instant pour l’aider et enfin, Eleanor immortalisa la petite famille. Elle accepta les remerciements et se retourna d’un pas décidé, peut-être trop. En effet, elle percuta quelqu’un de plein fouet et levant la tête, elle reconnut Will. Comment avait-il pu passer de hors du zoo à dedans ? par le même chemin qu’elle peut-être.

« Oh Will ? Quelle surprise … je m’attendais pas à te voir, surtout dans un zoo …