Le chat… J’allais tuer le chat du moins dès que je l’aurais trouvé dans le désordre qui régnait chez moi. Lui avait eu du mal à trouver sa litière et si j’avais bien du mal à accepter qu’il me réveille, je ne pouvais supporter de commencer ma journée en marchant dans une flaque de pisse. Je fulminais tandis que je me mettais à la recherche de la serpillère qui elle aussi avait disparu. Il était vraiment temps que je ranges mon appart’, j’allais devenir dingue. Je me dirigeais vers la salle de bain qui était encore inondé de ma douche de la veille parce que je ne trouvais déjà pas la serpillère. Je pris donc la route de la cuisine qui avait un évier débordant de vaisselles sales. Les choses auraient pu être drôle si je n’avais pas été autant sur les nerfs ; je n’avais pas bu d’alcool depuis que Nath était venu chez moi et je commençais à être sérieusement en manque en plus de ça j’étais toujours aussi malheureuse.

Je passais près du canapé et pris les premiers fringues qui me passaient sous la main, il s’agissait d’une chemise bleu qui étonnement n’était pas froissé ni sale et d’un jean simple. Je ramassais mes baskets près de la porte et fermais la porte dans mon appartement. Une fois la première volée de marches descendues, je me rendis compte que j’avais oublié mon sac. Je remontais donc pour récupérer mon sac et fermais cette fois la porte à clé derrière moi. J’avais une idée bien précise de l’endroit où je voulais me rendre même si je savais que c’était une erreur. Je m’étais juré de ne pas reboire de si tôt mais c’était plus fort que moi et l’épicerie était si près de chez moi. Tellement près que j’y arrivais sans m’en rendre compte et la dépassait. Lorsque je remarquais le square devant moi je faillis faire demi-tour. J’avais vraiment besoin d’alcool et je n’avais rien à faire de ma journée. Si j’avais pu ne serait-ce que travailler… mais je ne reprenais pas le travail avant deux semaines.

Je me décidais au moment où la pluie commençait à tomber, je ne pouvais décemment pas continuer comme ça, il fallait que je reprenne le travail avant de devenir cinglée. C’était peut-être pathétique mais c’était la seule chose que je voyais en ce moment-même qui pouvait me sortir hors de l’eau. Brooklyn n’était pas très proche du restaurent mais malgré tout, je décidais de continuer à pied. D’abord, parce que je n’avais plus beaucoup d’argent sur mon compte et ensuite parce que un peu d’eau ne pourrait pas me faire de mal. Durant le trajet, je m’efforçais de me fabriquer le sourire factice que je maitrisais de mieux en mieux. A défaut de pouvoir sourire vraiment, il fallait bien que j’ai une solution de rechange pour donner l’illusion que j’allais bien. Certes, j’avais toujours été une piètre menteuse mais j’avais tellement répété que j’allais bien avec ce sourire qu’à présent je dupais presque tout le monde.

C’est trempée que je poussais la porte de la cuisine du restaurent. Le chef cuisinier préparait les repas en sifflotant et tout le monde s’activait. J’avais toujours adoré l’ambiance de cette cuisine là. Je jetais un coup d’œil à la pendule et vit qu’il était un peu plus de midi. Le restaurent devait donc commencer à remplir.

-Esperenza, tu sais quel jour on est ?

Je sursautais et me retournais brusquement, derrière moi se tenait Luigi, mon patron. Il arborait un faux air furieux mais je savais que malgré ce qu’il allait dire il était content de me voir. Je lui fis mon sourire factice avant de lui répondre.

-C'est-à-dire que… non je l’ignore mais le post-it accroché à mon frigo dit que c’était aujourd’hui que je dois reprendre le travail.
-Tu es sacrément en retard alors ma belle, je devrais te passer un savon. Alors pourquoi je t’engueules pour ton retard ou parce que t’es en train de te foutre de moi ?
-Heu, pour mon retard...

La conversation fut interrompue par Milena qui arrivait bruyamment. Elle me salua rapidement et s’éloigna avec Luigi, j’en profitais pour faire le tour de la cuisine et écouter une ou deux conversations. Je manquais pour la deuxième fois de la journée de faire une crise cardiaque quand je sentis quelqu’un me taper gentiment l’épaule.

-C’est OK Espe, je vais t’engueuler pour ton retard en attendant file, Milena a besoin d’aide, tout le monde semble être malade aujourd’hui.
Ne souris pas trop vite, c’est juste pour aujourd’hui.

Trop heureuse d’avoir obtenue gain de cause, j’attrapais de quoi prendre les commandes et me rendit à la table que m’indiquait Milena. J’étais toujours trempée mais mon aspect général n’était pas si mal que ça, sinon j’aurais du aller me changer illico. C’était une table assez bruyante dont je devais m’occuper. Je regardais rapidement qui s’y trouvé et remarqué un visage connu. C’était Sam, fidèle au poste. Je me demandais comment on pouvait aimer manger chinois à ce point-là, j’avais beau travailler dans un resto chinois, je ne m’imaginais pas passer ma vie à en manger. Cependant, j’étais heureuse de le voir, Sam faisait parti des clients que j’appréciais beaucoup. Il passait la majorité de son temps à plaisanter au sujet de mes maladresses mais loin de me déranger, cela m’amusait beaucoup.

-Bonjour, vous avez choisi ce que vous désiriez ?

Ils n'avaient pas tout à fait fini de consulter le menu du moins certains car Sam en bon habitué le connaissait presque par coeur. Je patientais donc tranquillement jetant un coup d'oeil autour de moi, le restaurant était aussi plein qu'à l'accoutumée pas bondée, il ne l'était jamais, mais assez plein pour rendre la pauvre Milena folle alors qu'elle se retrouvait seule aujourd'hui, je tombais à pic. Sam fut surprit e me voir et je trouvais ça étrange, je travaillais pourtant bien dans ce restaurant non ? Je remarquais qu'il avait du mal à se renouveler, le coup du plat de nouilles il me l'avais déjà fait, toutefois, il ignorait que ça c'était vraiment produit.

FLASH-BACK
J'étais à la bourre. C'était un fait et même si cela m'arrivait bien souvent, j'étais toujours autant irritée, et Luigi aussi... Pourtant, ce matin ce n'était vraiment pas ma faute, enfin c'est vrai que ça ne l'était jamais à mes dire du moins, j'avais eu un problème avec mon ballon d'eau chaude et j'avais commencé par prendre une douche froide, après ça, j'étais tombée en sortant de cette même douche qui décidément était maudite, Il avait fallu que je désinfecte, et que je vérifie que ce n'était pas bien grave pour savoir si je devais oui ou non faire un aller retour à l'hôpital, Enfin rassurée, j'avais voulu prendre ma voiture qui avait refusé de démarrer m'obligeant à appeler un taxi qui arriva en retard. Ce n'était vraiment pas ma faute et alors que j'arrivais au restaurant avec presque deux heures de retard, une sale plaie sur le froid, les cheveux trempés et glacés, je m'évertuais à expliquer ça à Luigi qui, bien entendu, ne me cru pas.

Passablement énervée, je commençais mon service et m'occupa tout d'abord d'un homme orgueilleux, prétentieux et imbu de sa personne, il s'appelait Nick Ackerman et, je ne le savais pas encore mais il allait devenir une des personnes que je déteste le plus dans cette ville. Son attitude de rock star en puissance m'agaça sérieusement et parce que j'avais épuisé tout mon stock de patience et de diplomatie pour la journée, je fus imbuvable avec lui à la limite de la grossièreté. Mais ma journée ne faisait que commençait et après m'être pris la tête avec Luigi qui n'appréciait pas vraiment mon comportement de la journée je sortis de la cuisine avec une plâtrée de nouilles bien cuite et dégoulinante de sauce, je devais la portée à une table qui se trouvait à l'opposé de la cuisine, j'étais habituée et cela ne devait posé aucun problème cependant au moment où je passais devant la table d'un couple je me cognais de plein fouet contre un client et l'assiette s'envola et finit sa chute droit sur la tête de la femme.
FIN DU FLASH-BACK

Inutile de préciser que la femme n'avait pas du tout apprécié cela, je me souviens que la femme avait fait un scandale et que je n'avais gardé ma place au restaurant parce que Guilde donna sa démission ce jour-là. C'était la seule fois où un incident de ce genre c'était produit mais depuis, je redoublais d'attention concernant les plats que je servais. Je souris Amos, avec un sourire qui sonnait toujours aussi faux, et lui répondit.

-C'était effectivement le cas mais il y a eu un changement de dernière minute. Je m'en serais voulu de manquer ta venue, tes vannes pourries sont devenues indispensables à ma survie. Toutefois si je peux me permettre un conseil, renouvelles toi un peu, le coup des nouilles tu me l'as déjà fait. Si t'es gentil Sam, je te raconterais un jour comment effectivement quelqu'un c'est un jour pris des nouilles sur la tête,
En attendant, passez donc votre commande.

Il me salua et après ça ses amis passèrent leurs commandes, je m'apprêtais donc à repartir quand la voix de Sam me rappela, Je ne me retournais pas tout de suite me demandant ce qu'il voulait encore et m'attendant au pire... ...qui vint sous la forme d'une citation et me fit rire, Je remarquais alors combien il m'étais plus aisée de rire sincèrement avec lui, ça avait toujours été comme ça, il se moquait de moi et je riais Certaines mauvaises langues auraient pu dire que ça n'avait rien de sain comme relation mais moi j'aimais ça: cette simplicité, cette légèreté qui faisait que avec lui j'étais simplement moi. Ca me changeait un peu de laisser tomber mon masque pour la durée de son repas.

-C'est exactement moi ça, j'y repenserais à l'occasion.

Je fis alors demi-tour et jeta un coup d'oeil rapide à un couple qui s'impatientait, je les entendis dire un vague mademoiselle et je leur souris poliment bien que je pensais que si ça n'allait pas assez vite pour eux il pouvait bien aller déjeuner ailleurs.

-Je m'occupe de vous tout de suite.

Je pris la commande du couple et me rendais à la cuisine déposer la liste de ce qu’il fallait. Je dis deux mots au cuisinier pour qu’ils privilégient les râleurs de l’autre table. Dix minutes plus tard, j’étais de retour à la table de Sam et de ses amis.

-Et voilà, arrivés à destination sans chute par terre.

Je prenais un malin plaisir à le faire mariner. C’est histoire de plat de nouille n’était un secret pour personne mais je n’avais pas l’intention de lâcher le morceau si facilement. Lorsque Sam m’avait demandé ce que c’était pour moi être gentil avant que je n’ailles prendre d’autres commandes, je n’avais rien répondu, je m’était contenté d’un sourire et j’étais partie. De retour à leur table j’étais impatiente de voir comment Sam allait se comporter et je ne fus pas déçue.

Jamais flatterie n’avait sonnée plus fausse que dans sa bouche, en plus son air hypocrite montrait bien qu’il ne pensait pas ce qu’il disait en plus, les qualificatifs qu’il utilisait convenaient à beaucoup de monde, mais pas à moi. Servi avec tant de délicatesse, il ne fallait rien exagérer tout de même, il ne le savait pas mais en sortant de la cuisine j’avais cassée trois verres disposés un peu à la hâte. Luigi avait alors dit : Esperenza est de retour, faites attention où vous posait la vaisselle ! Beaucoup de gens se demandaient pourquoi, malgré toutes mes maladresses, Luigi me gardait dans son restaurant ; à ça il répondait que justement mes maladresses m’attiraient plus de sympathie chez les clients que de râlerie et qu’il ne voulait pas retrouver son restaurant vide si il s’avisait de me virer. Ca aussi c’était un peu exagéré mais le principal était là, Luigi me gardait parce u’il m’aimait beaucoup et c’était pour cette même raison qu’il m’avait forcé à prendre des vacances. Sam avait aussi parler de raffinement, et là aussi on voyait clairement qu’il se moquait de moi, mon allure d’aujourd’hui était loin d’être raffinée ni quoi que ce soit. Certes, j’avais eu de la chance en prenant mes vêtements car j’étais tombée sur une tenue potable mais ma coiffure était terrible. Mes cheveux dégoulinaient toujours à cause de la pluie et j’avais une tête de détérée. Toutefois, je décidais d’entrer dans son jeu.

-Que veux-tu, perfection est le mot qui me qualifie le mieux, avec tout ce qui va avec : beauté, grâce, délicatesse, raffinement, classe, modestie. Un repas parfait servi par quelqu’un de parfait pour quelqu’un de parfait.

La flatterie dans ma bouche sonnait encore plus faux que dans la sienne, je ne pensais aps une seule seconde que la perfection puisse exister en tout cas si elle existait ce n’était sûrement aps chez Sam, je le savais bien que je ne le connaisse pas tant que ça. D’ailleurs, c’était encore moins chez moi. Sam se ravisa et m’expliqua qu’il ne pouvait aps être comme ça avec moi, je haussais les épaules et soupira.

-C’est dommage, tu étais si bien parti… J’étais à deux doigts de te parler du secret des nouilles renversés. Ah ! Quelle perte de temps !

J’en rajoutais clairement dans la théâtralité, si je n’avais pas été serveuse, j’aurais pu faire une excellente actrice. Quoique j’étais une piètre serveuse, alors il était peut-être temps que je change de carrière. Je n’en croyais pas un mot, si par malheur je devenais un jour actrice, je signais l’arrêt de mort du théâtre. Enfin, peut-être pas tout de même, je n’étais aps si importante que ça.

Quand Sam rouvrit de nouveau la bouche, je me demandais clairement à quoi il pensait. Le décor du restaurant devait lui tourner la tête ou alors c’était un maniaque de la Chine ou c’était tout simplement un chinois. Je le regardais et me dit que décidément ce n’était pas un chinois, d’ailleurs il n’était pas d’origine américaine non plus. J’avais fréquenté assez longtemps la Colombie et les ays alentours pour dire que d’où qu’il vienne, c’était un latino même si son prénom était tout à fait Américain.

-Désolé de te décevoir mais j’ai d’autres priorités dans mes cadeaux de Noël, enfin bon si tu veux m’offrir une robe chinoise tu peux bien qu’à la réflexion j’en préférerais une plus classique. En tout cas, tu n’as pas a douté de mes formidables progrès, ça n’entre pas dans ma définition de gentil.