It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody

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MessageSujet: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptyLun 11 Jan - 0:49

take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody 066 take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody 134

people who are meant to be together,
always find their ways in the end...
shakespeare l. wiliamspacifif a. barney

    Une journée éreintante de plus. Ou plutôt, une semaine. Elle n’avait pas eu cesse de courir d’un bout à l’autre de la ville et elle en ressentait aujourd’hui les effets. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter pour se reposer. Non, elle avait encore une chose à faire, une chose qui lui tenait tout particulièrement à cœur et pour cause : elle s’y donnait pleinement et elle comptait obtenir des résultats. Parce que c’était important. Elle ne savait même pas pourquoi elle en était venue à accepter de relever ce défi : était-ce son histoire qui l’avait touchée, l’homme en lui-même ou cette petite voix au fond d’elle-même qui lui avait poussée à le faire ? Qu’importe. Elle y était et maintenant, elle ne comptait pas repartir. Elle ne l’abandonnerait pas, elle se l’était promis. Et elle tenait toujours parole, même si cela devait lui en couter. Même si pour ce soir, il s’agissait juste de quelques heures de sommeil. Enfin bref, rien de bien important et pour l’heure, ce qui la préoccupait plus que les cernes violettes qu’elle devait avoir en dessous des yeux, c’était de savoir quoi prendre pour passer la nuit chez lui. C’était une première. Enfin, pas qu’elle dorme en dehors de chez elle : Aurlanne, Billie ou même encore Nick l’avaient déjà accueillie plusieurs fois mais elle n’était jamais allée dormir chez lui. Pas qu’il pourrait y avoir un quelconque problème éthique à cela malgré leur quatre années de différence : elle sortait avec Marlon et tout était très clair entre eux. Ils étaient amis voilà tout, au même titre qu’elle pouvait l’être avec Jason par exemple. Le seul problème… c’est qu’elle n’avait pas encore laissée d’affaires à elle chez lui, comme chez d’autres connaissances et donc, elle se devait de penser à ce à quoi elle aurait bien besoin une fois chez lui, histoire de ne pas parasiter son univers. Elle ne voulait pas qu’il la voit comme une intruse. Bien sûr, il ne le ferait pas - c’était son idée de l’inviter à dormir chez lui après tout - mais mieux valait prévenir que guérir, ce qui expliquait pourquoi elle avait maintenant en guise de sac à dos, une valise qu’on aurait pu facilement prendre pour une de ces grandes que l’on n’utilise que pour les très longs voyages. Qu’importe. Elle était faite maintenant, elle n’allait pas la défaire, non ? Elle repartit alors en direction de sa cuisine pour se servir un verre d’eau bien mérité alors qu’elle regardait le mot que lui avait laissé sa mère ce matin avant de partir au travail, lui souhaitant une bonne soirée avec son ami. On aurait pu croire que cette femme se serait inquiétée de savoir sa petite chez un jeune homme qui pourrait la débaucher mais non, ce n’était pas le cas. Ce n’était pas par manque d’amour, loin de là, les époux Barney aimaient tendrement leurs filles, mais par confiance en ces dernières. Pacific, malgré sa personnalité un peu fofolle était une jeune fille très sérieuse qui ne se laissait pas entrainer dans des bêtises pour le moins dangereuses et nuisibles à autrui et si elle semblait candide et innocente, il n’en restait pas moins qu’elle savait terriblement bien choisir ses fréquentations. De ce fait, on la pensait capable de passer la nuit chez un jeune homme de vingt ans sans que cela ne soit un problème. Alors pourquoi n’en avait-elle parlé à personne ou presque ? Elle n’avait rien à se reprocher et pourtant… Elle n’en avait pas pipé mot à Marlon, comme si elle avait l’impression de faire quelque chose de mal. Mais ce n’était qu’une impression. Après tout, ce soir ils ne feraient que travailler et passer du bon temps entre amis. Mais elle voyait déjà le large sourire qui viendrait illuminer le visage d’Aurlanne si elle venait à avoir vent de cette petite escapade nocturne chez mister Williams. Nul doute qu’elle ne cesserait de la titiller à ce sujet pendant des semaines : en effet, miss Lawrens avait - visiblement - comme but ultime dans son existence de marier ces deux jeunes gens là. Comme elle le disait souvent : Pacific était la Juliette de Roméo, petit surnom affectif qu’elle avait donné à Shakespeare, ce que la brunette n’avait cesse de démentir. Bon, elle gardait bien pour elle qu’ils avaient failli s’embrasser. Enfin, elle avait peut-être imaginé ces moments là : il faut dire qu’avec un esprit aussi farfelu que le sien, cela n’aurait pas été impossible mais elle avait vraiment cru que… peu importe. De toutes les manières, elle était en couple avec Marlon et elle ne comptait pas tromper ce dernier. Et puis, elle ne voulait pas risquer cette belle amitié qu’elle avait tissée avec l’amnésique. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas s’empêcher d’y penser et d’avoir le cœur battant un peu plus vite qu’à l’accoutumé à l’idée de passer la nuit en tête à tête ?

    Elle poussa un soupir de frustration alors qu’elle reposait le verre qu’elle était entrain de boire sur la table pour partir prendre son sac dans la chambre et alors qu’elle s’apprêtait à repartir, elle croisa sa sœur à qui elle adressa un large sourire et un clin d’œil complice. Il faut dire que les deux jumelles étaient liées comme les doigts de la main et qu’elles s’adoraient plus que tout au monde. Du moins, Pacific adorait Palmyr, ne se doutant pas que dans son dos, cette dernière avait des vues sur son petit ami et qu’elle avait déjà tenté des avances sur ce dernier. Charmant. Comme quoi, la famille d’abord, ca ne marche pas pour tout le monde. Mais bon pour le moment elle l’ignorait et c’était peut-être mieux ainsi. Quoi que ca l’aurait peut-être aidée à y voir plus clair. Enfin bref, à quoi bon s’éterniser sur ce qui n’est pas ? Elle tirait tranquillement sa petite valise alors qu’elle quittait leur appartement pour se rendre à son petit scooter qu’elle avait eu pour son anniversaire et qu’elle souriait en le voyant. Un hybride, forcément : quoi de plus écolo ? Mais ce qui lui plaisait tout particulièrement, c’était l’aspect de ce dernier : rouge vif, il était recouvert de grosses marguerites. Autrement dit, il ne passait pas inaperçu et cela amusait énormément la petite africaine qui trouvait tout cela bien plus joyeux et vivant que si cela avait été un simple engin noir et déprimant. Et au moins, en la voyant venir de loin - de très loin ! - on savait pertinemment que cela ne pouvait être qu’elle. Sven n’avait d’ailleurs pas manqué de la taquiner à ce sujet mais elle n’y pouvait rien si tout ce qui la touchait de près ou de loin sortait de l’ordinaire. La monotonie, la banalité, voilà des choses qui ne semblaient pas avoir leur place dans l’univers pour le moins déjanté de Miss Barney. Et maintenant, elle ne remarquait même plus les regards des passants sur elle alors qu’elle conduisait tranquillement et prudemment sur la route en direction du domicile de Shakespeare. Elle ne savait pas s’il était déjà rentré mais de toutes les manières elle avait les clefs. Et oui, elle avait un double de chez lui comme de chez Aurlanne ou Sven. Faut croire qu’ils ne soupçonnaient pas chez elle quelques tendances kleptomanes. Mais par contre tête en l’air, il y en avait visiblement en elle puisqu’elle se rendit soudainement compte fasse à la porte d’entrée… qu’elle les avait oublié sur son bureau. Comme une idiote. Qu’elle était. Bien sûr, elle aurait pu décider de faire demi-tour et de rentrer chez elle pour les récupérer comme l’aurait fait une personne normalement constituée. Ce qui n’était pas le cas de cette chère Pacific. Elle tenta tout d’abord de demander de l’aide à une vieille femme mais allez savoir pourquoi, elle dut la prendre pour une délinquante juvénile car elle commença à lui donner des grands coups de sacs avant de l’aveugler avec un bon spray de gaz lacrymogène en la traitant de voleuse avant de rentrer en fermant la porte derrière elle, laissant la pauvre Miss Barney à moitié morte sur le carreau. Et après on disait que les vieux de nos jours étaient les victimes ? Balivernes ! Cette dame venait de prouver qu’ils étaient des caïds ! Pire, des terroristes ! Il fallut un petit moment à la brunette pour finalement reprendre ses esprits et pour se dire que finalement, compter sur les voisins de Shakespeare, ce n’était pas une si bonne idée que cela.

    Regardant alors l’immeuble avec un air dubitatif, elle eut soudainement une idée lumineuse et elle se félicita mentalement de ne pas être une handicapée de ses deux mains, à défaut du reste et partant dans une des ruelles adjacentes, elle chercha des yeux de quoi faire l’affaire. Et elle le trouva en une petite gouttière qui montait jusqu’à une des fenêtres de l’appartement du jeune homme. Et accrochant alors son sac dans son dos - manquant de trébucher en arrière à cause du poids - elle commença donc à grimper, tel un King Kong sans la pilosité abondante. Oui, vous avez bien lu, elle se faisait un remix de Spiderman, sauf qu’elle, elle n’avait pas les fils visqueux et autres tours de passe-passe dans le même gens dans l’éventualité où elle en viendrait à se louper. Comme quoi, il y en avait qui n’avait vraiment mais alors vraiment pas peur. Elle s’accrochait tranquillement comme si elle faisait cela depuis des jours, saluant même une jeune femme qui buvait tranquillement son café sur sa terrasse, cette dernière recrachant sa boisson en la voyant remonter tranquillement en sifflotant un air joyeux comme si de rien n’était. Comme on s’en doute, elle manqua plusieurs fois de finir tout en bas mais elle réussit toujours à se rattraper et finalement, elle atteint le balcon du jeune homme mais une fois sur ce dernier, il lui restait tout de même un obstacle de taille : sa fenêtre. Fermée. Et elle se voyait mal la casser : pas sure que ce bon vieux Shakespeare apprécierait. Enfin bref, elle allait revenir aux bonnes vielles techniques ancestrales et elle sortit une petite pince de son GROS sac pour commencer le travail. Une vraie Mac Gyver en herbe. Et elle fut talentueuse qu’en seulement deux minutes, elle parvint à se faufiler telle une ombre dans l’appartement du jeune homme, refermant la vitre derrière elle ! Mission accomplie mon général ! Enfin, ce dernier n’était pas encore arrivé et elle était seule dans les lieux. Elle ne se priva donc pas de se laisser tomber de fatigue sur le canapé, complètement exténuée par toute cette petite aventure qui avait laissé quelques séquelles sur son corps que l’on voyait grâce au fait que sa jolie petite robe blanche n’avait pas de manche et s’arrêtait à mi-cuisse : des bleus et griffures sur ses jambes et ses bras à cause de la vieille dame hystérique et de la suie et de la poussière sur son visage. Mais elle ne semblait pas s’en rendre compte : trop crevée pour cela. Elle avait finalement fini par sortir sin portable de sa porte et de commencer à bavarder sur Facebook grâce à la connexion internet de ce dernier avec son Nounours et Aurlanne en parallèle. Elle avait eu vent de leur séparation mais elle avait le pressentiment tout au fond d’elle que cela n’allait pas durer. Ils étaient faits pour être ensembles, elle le savait bien. Elle aurait voulu en parler avec sa grande sœur mais il semblerait qu’elle, elle voulait aborder un autre sujet, qui lui fit légèrement froncer les sourcils même si elle souriait toujours.

    Les hommes. Ceux de sa vie. Et plus particulièrement deux d’entre eux : Marlon et Shakespeare. Si elle savait pertinemment qu’elle aimait ce premier, pour Aurlanne, Pacific était fait pour le second. Elle était d’ailleurs la seule au courant du trouble qu’il faisait naître en elle. Elle n’avait pas osé en parler à ses proches qui connaissaient trop bien son petit ami. Elle n’avait réussi à se tourner que vers sa sœur de cœur qui visiblement, c’était fait une joie d’apprendre que le Williams ne laissait pas la Barney indifférente, car pour elle, ils étaient le Roméo et la Juliette l’un de l’autre. Mais pour Pacific, cette vérité qui semblait si évidente aux yeux de Miss Lawrens ne l’était pas à ceux de miss Barney. Et pour causes : elle aimait tout d’abord Marlon, vraiment, et même si Aurlanne affirmait qu’ils n’y avaient rien entre eux que du vide, qu’il n’y avait pas cette étincelle dans leurs yeux quand ils se regardaient comme entre Shakespeare et elle qui avaient pour cette dernière une alchimie toute particulière, digne de celles des héros des grandes histoires d’amour des livres ou des films. Qu’il n’était pas fait pour elle, qu’il n’était qu’un Pâris, un substitut et qu’il ne la rendrait pas heureuse. Mais que devait-elle faire ? Abandonner une histoire d’un an, sérieuse et dans laquelle elle s’était impliquée, ayant des sentiments pour son partenaire, pour tenter sa chance avec un jeune homme qui ne la voyait que comme une amie et qui ne devait surement pas envisager quoi que ce soit de plus avec elle ? Non, elle ne pouvait pas se résoudre à de telles extrémités et elle ne voulait pas perdre ce qu’elle avait. Les perdre eux. Elle tenait bien trop à ces deux garçons et elle ne voulait pas leur faire du mal en agissant égoïstement. Tout le monde semblait heureux avec cette situation alors pourquoi changer ? A moins que cela ne soit qu’une façade, un faux sourire pour garder bonne apparence…

    Mais pour l’heure, elle se déconnecta quand elle crut entendre des pas dans le couloir mais finalement, ce n’était que le voisin ce qui la fit soupirer. Mais où était donc ce cher Shakespeare. Avait-il oublié qu’ils avaient rendez-vous ? Qu’importe. Elle s’occuperait pendant son absence et elle sortit de son sac son énorme cahier jaune dans lequel elle gardait tous ses dessins qu’elle réalisait depuis des années. En effet, la jeune femme était une artiste, une dessinatrice avec un grand talent même si elle affirmait le contraire. Elle aimait à s’enfermer de temps à autres dans sa bulle pour ne rien faire d’autre que de s’adonner à son art, ce qui l’apaisait en temps normal. Mais depuis une semaine, elle bloquait sur le thème que leur professeur leur avait donné. Le bonheur. Elle n’avait pas la moindre idée de comment elle pourrait le représenter. Elle avait beau se creuser les méninges depuis plusieurs jours, rien ne lui venait, si bien que son cahier n’avait eu cesse de voler d’un coin à l’autre de sa chambre en signe de mécontentement. Mais pour l’heure, elle se contentait de feuilleter les divers dessins qu’elle avait fait, riant en voyant l’un où elle voyait Nick entrain de faire le clown, souriant doucement en en voyant un d’Aurlanne et de Luka qui étaient dans les bras l’un de l’autre et ne pouvant s’empêcher de caresser du bout des doigts la feuille de papier qui représentait un Shakespeare à moitié endormi sur une table, avant de secouer ses esprits et d’allumer la télévision, histoire de se changer les idées. Seulement manque de bol pour elle, elle tomba sur le film « Roméo et Juliette » de Baz Luhrman, et les propos d’Aurlanne lui revinrent en tête, provoquant un soupir lasse chez elle. Elle voulut changer mais elle ne trouva pas la télécommande alors elle se fit à l’idée de regarder ce film, qui était tout de même l’un de ses préférés. Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, ce sale petite Morphée prenait possession d’elle, si bien qu’elle finit par s’endormir sur le canapé en laissant la télé allumée, toujours recouverte d’hématomes sur le corps et de suie sur le visage, alors que tous les dessins qu’elle tenait dans sa main glissaient de ses doigts pour finir par retomber sur le sol…


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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptySam 16 Jan - 1:53

    Il était assez amusant de voir comment les minutes et les heures pouvaient passer à une allure différente en fonctions des situations. Ainsi, alors qu’une heure pouvait s’écouler à la vitesse de l’éclair lorsqu’on était en bonne compagnie ou occupé à pratiquer l’un de nos hobbies favoris, ce même nombre de minutes pouvait pourtant paraître une éternité dans d’autres circonstances. C’est d’ailleurs la réflexion qui faisait son petit bout de chemin dans l’esprit du jeune américain alors qu’il était penché en avant contre son volant pour tenter d’apercevoir quelque chose à travers la vitre du pare-brise de sa voiture d’occasion. Plutôt étonnant d’ailleurs quand on connaissait la passion qu’un bon nombre d’hommes vouaient à ce moyen de locomotion et le salaire pour le moins sympathique que Shakespeare touchait tous les mois. Mais c’est qu’il évitait de prendre sa voiture autant que possible et à vrai dire, il évitait même toutes les voitures en général, ne se sentant jamais vraiment à l’aise dedans sachant que ce que bon nombres de personnes appelaient petits bijoux de la mécanique avait été la raison qui – des années auparavant – lui avait coûté sa famille et ses souvenirs. Traumatisé le fiston ? Qui ne l’aurait pas été un tant soit peu en se réveillant un beau matin dans un lit d’hôpital, ignorant même jusqu’à son propre nom… Ca on peut dire que si le jeune Williams avait une étoile au dessus de sa tête, soit elle avait des vieux comptes à régler et il avait été choisi comme victime, soit cette dernière était bien défectueuse. Bref, rien de très avantageux pour lui cela dit se plaindre de sa situation assez atypique n’avait jamais été envisageable aux yeux du garçon. Après tout il était en vie, non ? Et cela aurait été insulter la chance qui lui avait été donné de pouvoir continuer à se lever tous les matins que de geindre sur son pauvre sort tel le dernier des ingrats. Toujours se relever et garder la tête haute, tournée vers l’avenir quoi qu’il arrive ; voilà ce qu’était sa ligne directrice et l’attitude qu’il s’était toujours efforcé de garder.

    Mais revenons à cette histoire de temps qui passe et en l’occurrence ici – qui semblait avoir été suspendu alors que les roues du véhicule allemand que conduisait le jeune homme n’avaient toujours pas avancé d’un millimètre depuis plusieurs minutes. Coincé au milieu d’une manifestation… c’était bien sa veine alors qu’il avait justement emprunté cette petite ruelle en guise de raccourci! Maudit dites-vous? Parfois il y avait vraiment de quoi se poser la question et tandis qu’il s’était alors résigné à garer la voiture quelque part pour poursuivre sa route à pied alors qu’il ignorait encore les exploits que Pacific était en train de réaliser de son côté, les tuiles semblaient s’accumuler inexorablement, à croire que le toit tout entier était prêt à s’écrouler au dessus de sa tête. Non sérieusement, qui aurait pu remarquer ce petit panneau précisant « stationnement interdit » quand une foule de passants - brandissant des piques au bout desquelles se trouvait fixée la fameuse frimousse de la mascotte d’un célèbre fast food comme on avait jadis agité en l’air les têtes de quelques pauvres personnalités françaises - avait envahi la place tout en hurlant des slogans anti OGM, à s’en décoller la plèvre et bousiller leurs cordes vocales. Ceci dit, tout ça n’était pas forcément pour déplaire à ce brave Shakespeare qui trouvait cela plutôt honorable que de se battre pour une bonne cause et qui aurait très certainement rejoint le troupeau s’il n’avait pas été attendu, ne serait-ce que pour la bonne ambiance, cet esprit de ralliement et le côté fun de se retrouver au cœur d’un rassemblement. Mais qui dit manifestation dit bien souvent policiers mobilisés et malgré son visage plutôt innocent et angélique, il faut croire que l’américain passait visiblement aux yeux des défenseurs de l’état pour un dangereux militant des produits bio, si bien qu’il fut refoulé comme le dernier des malfrats lorsqu’il tenta d’atteindre la rue adjacente. Nul doute alors que la miss Barney ne croirait pas un mot de son histoire quand il tenterait d’excuser son retard auprès d’elle, et lui passer un coup de fil afin de lui expliquer le tout en direct semblait alors la meilleure solution mais il put très rapidement se rendre compte, en tâtant la poche vide de son jean, que son portable était visiblement resté dans la voiture qu’il n’avait désormais plus aucun espoir de pouvoir retrouver au beau milieu d’une telle foule. Seul point positif au centre de toutes ces péripéties, la demoiselle n’aurait pas à l’attendre sur le seuil de la porte puisqu’il lui avait confié un double des clefs de son appartement, privilège qu’il avait d'ailleurs également accordé à sa meilleure amie et quelques autres personnes triées sur le volet. Bien sûr, on aurait pu le penser naïf que de laisser le libre accès à son petit univers à une jeune demoiselle telle qu’elle, mais il avait tout simplement confiance en la petite africaine et sachant pertinemment qu’il risquait de ne pas être à l’heure – en bon retardataire qu’il était – c’est tout naturellement que cette solution s’était alors imposée à ses yeux. Après tout qu’est ce qu’il pouvait bien risquer ; qu’un week-end d’absence, cette dernière en profite pour ramener toutes ses connaissances et organiser une rave party dans son petit deux pièces ? Un peu de bon sens ! Primo ce n’était pas le style de la lycéenne et deusio, elle ne trouverait certainement pas la place d’installer une sono digne de ce nom dans son salon déjà bien meublé ! Petit, moderne et bien pensé. Voila la première impression qu’il avait eu en visitant ce duplex qui s’était révélé être un véritable coup de cœur. Simple à son image, il aurait certes eu les moyens de se payer la taille au dessus mais ne voyait pas l’utilité d’avoir quatre chambres et deux salles de bains alors qu’il comptait y vivre seul. En effet, les bien matériels représentaient bien peu de choses aux yeux du publiciste qui privilégiait toujours la richesse spirituelle à toute autre aspect, raison majeure du fait qui l'avait poussé à opter pour un petit appartement de ce style et non pour le dernier cinq pièces avec vue imprenable sur le parc. Et tout ça sans parler de l’entretient or étant donné le fait que mister Williams ne passait que très peu de temps chez lui, privilégiant les sorties plutôt que de rester enfermé entre quatre murs qu’il avait tout le loisir d’examiner une fois le soir venu, il se félicitait alors chaque jour du choix qu’il avait pu faire à cette époque. Non pas que la solitude l’angoissait ou autre chose de ce genre – d’ailleurs il appréciait le fait de pouvoir se retrouver seul de temps à autre et ne rien faire d’autre que traîner sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit – mais il faut croire que l’appel de la nature et de la foule dominaient visiblement chez lui. Tout comme celui de l’aventure d’ailleurs et il va sans dire que ce n’était pas une petite rangée d’officiers retranchés derrière leurs boucliers et brandissant leurs matraques qui aurait pu décourager le jeune homme plein de ressource et bien décidé à retrouver sa tanière avant la tombée de la nuit ! Et en bon petit malin qu’il était, après avoir examiné toutes les options- peu nombreuses – qui s’offraient à lui, il entra tout simplement dans le premier magasin ouvert pour demander à emprunter la sortie de secours, à l’arrière du bâtiment en prétextant une urgence – comme quoi il avait laissé son fer à repasser allumé ? – et pouvoir ainsi s’extirper de ce guet-apens. Et c’est donc quarante-cinq minutes plus tard, les mains plongées dans les deux poches de son pantalon, qu’il arriva enfin à destination pour découvrir le fameux scooter indémodable de cette chère Pacific, garé sur le trottoir. Et s’il est vrai qu’il était légèrement épuisé par sa petite marche soutenue qui l’avait amené à se taper tout le tour du voisinage et manquer plusieurs fois de se faire happer par une bande de motards dérangés, la simple vue de l’engin rouge et excentrique sur l’allée bordant l’entrée de son immeuble suffit alors à lui redonner le sourire tandis qu’il franchissait déjà les portes du rez-de-chaussée pour se diriger vers les escaliers et rejoindre son appartement. Elle allait encore lui faire des réflexions durant de bonnes minutes et il feindrait alors l’indifférence pour l’agacer, ne dérogeant pas ainsi à l’une des facettes de cette relation si particulière qu’il entretenait avec l’africaine. Se chercher et se chamailler pour un oui ou un non, c’était en effet devenu monnaie courante entre eux si bien que Shakespeare n’avait pas manqué de réserver quelques petites surprises à la brunette pour cette première soirée passée ensemble.

    Et franchissant alors le seuil de la porte, il fut cependant surpris de ne découvrir aucune des affaires de la jeune fille alors qu’il avançait lentement dans le couloir pour finalement la trouver avachie sur son canapé. Un tableau pour le moins touchant qui mériterait bien une photo à faire circuler parmi leurs connaissances communes, n’est-ce pas ? Mais tandis qu’il s’était muni du petit appareil posé sur le buffet et toujours prêt à disposition pour capturer n’importe quel moment et l’immortaliser afin de ne pas risquer de l’oublier, il put rapidement discerner une espèce de poudre noire qui avait recouvert le visage de son invitée, sans pour autant remarquer les quelques petits souvenirs que ses prouesses d’escaladeuse avaient laissé sur son corps. Pourtant, cela ne sembla pas inquiéter ni même étonner le jeune homme – plus ou moins au courant des situations cocasses dans lesquelles la brunette pouvait se mettre – et qui se contenta alors d’afficher un sourire des plus goguenards à la simple idée du futur cliché prometteur qu’il allait réaliser et qui deviendrait très certainement une pièce maîtresse lors d’un futur chantage éventuel. C’était un fait, la bonne humeur ne semblait pouvoir être exclue de la partie lorsqu’il se trouvait aux côtés de miss Barney et s’il leur était arrivé de se tirer dans les pattes pour une raison ou une autre, tout cela n’était que le résultat d’un simple petit jeu de taquinerie qui avait toujours plus ou moins existé entre eux. Alors qui aime bien châtie bien ? Certainement, et peut être même un peu trop; au point que la situation avait failli leur échapper à plusieurs reprises. Mais l’homme étant doué de cette chose remarquable que l’on nomme la raison, les débordements avaient toujours été évités avant d'atteindre le point fatal de non retour. Vraiment, cela n’aurait pas été très gratifiant que de rajouter le détournement de mineurs à son palmarès d’ancien délinquant, sans compter le fait que la petite africaine voyait déjà quelqu’un et que la question ne se posait donc pas. Et oui, dans la vie il fallait parfois se résoudre à accepter le fait que certaines choses n’étaient pas faites pour être autrement, que c’était certainement mieux ainsi. Et puis franchement, un garçon de vingt-et-un ans avec une petite minette toute fraîchement entrée au lycée ? Sûr que cela aurait de quoi faire jaser dans les chaumières mais ce n’était même pas le problème ici. Ce que les gens pouvaient penser, Shakespeare s’en moquait bien comme de l’an quarante mais il s’agissait là de ses propres principes à lui. Pourtant, il percevait Pacific tout autrement que comme une simple ado’ et pour cause, elle était sans nul doute bien plus mûre que les autres personnes de son âge, ce qui pouvait aussi expliquer le fait qu’elle lui paraissait si différente, unique en son genre. Elle s’était montrée attentive et sensible au sort du garçon et bien que rien ne l’y forçait, elle avait pourtant passé un bon nombre d’heures à pratiquer quelques exercices avec lui pour faire travailler ses méninges et tenter de retrouver deux ou trois souvenirs au passage, un pari pour le moins audacieux et qui demeurait non remporté à ce jour. Et en parlant de souvenir, elle était d’ailleurs le seul véritable lien qui le rattachait encore à sa vie passée et l'unique visage qui ne lui avait pas été étranger suite à son accident, ce qui pouvait alors peut être expliquer le pourquoi du comment de cette amitié bien particulière qui les liait. Enfin, exit les grandes réflexions pour le moment et tel Roméo qui avançait lentement vers une Juliette inanimée à travers le poste de télévision toujours allumé, Shakespeare se dirigeait de son côté vers la latino qui semblait paisiblement endormie, un bol de café dans les mains à offrir à la demoiselle, histoire de la réveiller et remplir son rôle de maître de maison comme il se devait. Mais manifestement trop concentré sur le fait de ne pas en renverser à côté, il ne put alors remarquer les quelques dessins qui traînaient ici et là jusqu’à ce que son pied droit ne glisse sur l’un d’entre eux pour finalement trébucher en avant en ayant seulement le temps de se rattraper à l’accoudoir du canapé, non sans vider la totalité du contenu de sa soucoupe en plastique sur le visage jusque là endormi de la jeune métisse... Quelle belle entrée fracassante, hein ? Mais c’est que la discrétion n’avait jamais été de mise avec l’américain, pas plus que l’habileté d’ailleurs !
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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptySam 16 Jan - 14:02

    Cette brave petite Pacific, un véritable modèle pour beaucoup, une tête à claques pour d’autres. Il faut dire qu’elle ne laissait jamais les gens qu’elle rencontrait indifférents. Quoi qu’il arrive, elle marquait les esprits que cela soit en bien ou en mal. Il fallait dire qu’avec sa personnalité pour le moins atypique, on n’était pas souvent amené à rencontrer une personne lui ressemblant de près ou de loin. Même sa jumelle Palmyr était très différente d’elle. D’ailleurs, si elles avaient pas mal de fréquentations communes, il y en avait certaines qu’elles ne partageaient pas comme Aurlanne ou même Shakespeare qui appartenait seulement au monde de la jeune « océan » comme aimait à l’appeler sa grande sœur de cœur. Et quelque part, elle aimait ne pas tout partager avec son double, elle avait l’impression de vraiment exister par elle-même à travers ces quelques relations qui lui étaient propres et personnelles. Après tout, on lui avait toujours appris à tout partager avec l’autre Barney et c’était la première fois qu’elle avait quelque chose rien que pour elle-même. Et même si elle ne s’en doutait pas encore, il semblait que le cœur de Marlon soit également quelque chose qu’elle se devait de partager avec sa cadette. Mais sur ce point, elle serait intraitable. A moins que d’ici là, d’ici à ce que la vérité n’éclate, le sien ne soit définitivement ravi par un autre jeune homme. A croire que les yeux bleus étaient vraiment le détail qui tue pour elle. Enfin bref, passons. Shakespeare avait toujours le don d’être en retard, c’était un véritable manie chez ce dernier et plusieurs fois, elle avait pensé à lui greffer un réveil sur la main pour qu’il perde cette manie de n’être jamais à l’heure mais dans le fond, cela faisait partie du personnage. Un Williams à l’heure, cela équivaudrait à une Barney déprimante. C’était impensable. Alors, en bonne et gentille fille qu’elle était, elle avait trouvé d’autres occupations pour pallier à son absence. Il faut dire qu’elle ne manquait jamais de quoi s’occuper : étant une bonne élève - la meilleure même si elle vous soutiendrait le contraire, modestie oblige- elle faisait toujours tous ses devoirs et lisaient tous les livres que ses professeurs lui conseillaient et elle était toujours volontaire pour aider ses camarades à coté des cours grâce au système de tutorat. C’était d’ailleurs à travers ce dernier qu’elle avait rencontré son petit ami. A croire qu’on pouvait effectivement mêler le boulot et les sentiments. Enfin, elle était peut-être un peu jeune pour parler de travail. Quoi que non en fait. Elle en possédait effectivement un ou même deux d’une certaine manière. Elle travaillait tout d’abord en temps que barman dans le casino d’Amy et de Nolan, ce qui pouvait étonner pas mal de gens. C’était un travail tout récent et à part sa famille, Aurlanne et Sven, personne n’était encore au courant. On pouvait se demander ce qu’une petite fille de bourgeois comme elle pouvait bien avoir à faire avec une telle chose - elle qui avait déjà les poches bien remplies - mais tout était assez simple à comprendre une fois qu’on savait à qui on avait affaire quand on parlait de Miss Barney. Elle voulait être indépendante, ne pas être une de ses plaies nuisibles qui saigneraient l’argent de ses parents sans comprendre la valeur de ce dernier. Elle voulait apprendre la vie, ce que c’était que d’avoir un salaire et que devoir gérer ses dépenses en fonction de ce dernier. Elle ne voulait pas d’une vie d’oisiveté. Ce n’était définitivement pas fait pour elle et elle n’était résolue à utiliser la carte bleue de ses parents que dans des cas extrêmes comme ce week-end à la campagne qu’elle avait commandé pour Luka, Aurlanne et elle. C’était exceptionnel et de bonnes raisons l’avaient poussée à le faire. Comme le fait de devenir clown à l’hôpital. Tout le monde en tant normal avait peur des clowns : merci à Stephen King et son si célèbre « Ca » qui avait détruit cette noble profession ! Et pourtant la petite africaine faisait tout son possible avec son costume ridicule et son maquillage digne d’une palette de peintures pour rendre le sourire aux différents patients dont elle pouvait bien croiser le chemin. Enchainant les gags et les pitreries, elle avait acquis une certaine notoriété là-bas et dès que quelqu’un semblait avoir le blues, on faisait appel à ses services. C’était d’ailleurs comme cela qu’elle avait été remmenée à croiser ce bon vieux Shakespeare qui avait visiblement perdu la mémoire… mais qui se souvenait d’elle. Alors qu’ils s’étaient vus seulement deux fois. Il y avait vraiment des choses étranges et inexplicables. Ou peut-être pas tant que cela. Enfin bref, ce n’était pas le moment pour penser à ce genre de choses. Et pour l’heure la brunette était plus occupée par ses rêves que par le reste. En effet, Miss Barney faisait toujours des songes pour le moins particuliers, comme le jour où elle avait cauchemardé que Jafar - oui oui le grand Vizir dans Aladin - l’avait saucissonnée au dessus d’une grande marmite de soupe aux carottes bouillonnante en la menaçant de l’y noyer si elle ne lui donnait pas les clefs de sa voiture ( gla ) . Un rêve sans queue ni tête qui l’avait bien fait rire quand elle s’était réveillée le lendemain matin. Franchement, il y avait qu’elle pour penser à ce genre de trucs. Enfin bref. Pour l’heure, elle prenait donc tranquillement ses marques dans le canapé de Mister Williams, ne se rendant même pas compte de l’arrivée ce dernier dans son appartement, trop absorbée par cette bataille mentale contre des Leprauchauns habillés en Père Noël et des chinois avec des cannes à sucres en guise d’armes que le seul moment où elle eut réaction quant à cette intrusion ce fut quand elle reçut du café bouillant sur le visage. Toujours dans ses délires oniriques, elle crut être attaquée par un de ses opposants si bien qu’elle se retourna violemment sur le canapé, projetant bien malgré elle l’un des coussins directement dans le bas ventre de ce pauvre Shakespeare ( gla ) alors qu’un autre venait l’assommer en pleine tête ( gla x 2 ) et qu’elle ne finisse par trébucher de tout son long sur lui. Ce ne fut que lorsqu’ils furent allongés tous les deux par terre comme deux tapis qu’elle consentit à ouvrir enfin d’un air paresseux et fatigué ses paupières pour tomber sur le visage de ce cher Shakespeare et sans savoir pourquoi, elle se mit à partir dans un large éclat de rire. Comme ça, cela lui était venu presque spontanément jusqu’à ce que les brulures sur son visage ne se fassent sentir et qu’elle n’émette un petit hoquet de douleur en grimaçant. Il ne l’avait pas loupé le bougre mais elle se doutait quelque part qu’il ne l’avait pas fait exprès. Enfin bref. Non consciente du fait qu’elle écrasait de tout son poids le pauvre Shakespeare, elle regardait tout autour d’elle pour essayer de comprendre ce qui avait bien pu l’amener à une telle situation. Tout ce qu’elle se rappelait, c’était qu’elle regardait « Roméo + Juliet » de Baz Luhrman et après, un gros trou noir. Cependant, lorsque ses yeux attrapèrent l’images des dessins autour d’eux et du bol en plastique qui avait roulé un peu plus loin, elle eut un soupir avant de plonger ses yeux dans ceux bleu de l’adulte, un sourire un tantinet taquin sur le bout des lèvres.

    PACIFIC - «  Bah alors Shakespeare, on ne sait plus tenir sur ses deux pieds tout seul ? » Elle se mit à rire alors qu'elle secouait la tête et par la même occasion, ses longues boucles brunes, déposant un léger baiser sur le bout du nez de ce dernier avant de lui tirer la langue « Gros maladroit que tu es !»

    Et oui, elle n’avait pas mal pris le fait qu’il l’ait aspergé de café même si elle ne pouvait pas rester plus longtemps comme cela. Se relevant et aidant également le jeune homme à le faire, elle finit par le planter là sans la moindre explication alors qu’elle partait en direction de la salle de bain, histoire de se passer un peu d’eau sur le visage, histoire que ce dernier ne devienne pas tout collant à cause de la boisson chaud. Cela ne serait définitivement pas très agréable. Cependant, alors qu’elle allumait la lumière de la salle d’eau du duplex, elle fut surprise de voir l’état dans lequel elle se trouvait. Que ce soit l’immense trace de café sur sa robe, en passant par la suie sur son visage et les diverses coupures sur ses bras et ses jambes, on pouvait se demander à quoi on avait affaire en la voyant ainsi. Soupirant longuement, elle finit tout de même par rire en se disant que la vie n’était définitivement pas un fleuve tranquille alors qu’elle s’approchait du miroir en face d’elle pour tenter de réparer les dégâts mais quand elle se rendit compte que sa robe semblait fichue - elle la retira pour rester en sous-vêtements de dentelle blanche ( :69: ) alors qu’après avoir débarbouillé son visage, elle tentait vainement d’enlever cette grosse trace marron qui trainait sur cette dernière.

    En effet, la brunette tenait totalement à ce vêtement qui était tout de même un cadeau d’Aurlanne et elle restait sa robe préférée. Elle aurait dû se douter que la mettre alors qu’elle allait voir ce bon vieux Shakespeare n’était pas forcément une très bonne idée mais elle n’avait pas pensé à une tentative de suicide de la part d’un de ses bols ! Pourtant, elle aurait dû prévoir le coup car de toutes les manières, ils étaient si taquins entre eux qu’une telle chose avait de bonne chance d’arrivée. En effet, le petit ange que Pacific était en temps normal laissait place de temps à autres à un petit démon, notamment quand elle était en présence de Shakespeare. Ces deux là ne cessaient de se chamailler comme des enfants mais avec le bon coté de la chose : en effet, ils ne dépassaient jamais la limite implicitement fixée entre eux quoi que des débordements avaient bien failli avoir lieu mais pas dans le coté revanchard de la chose, non. De l’autre justement. Elle ne se souvenait pas comment ils avaient pu en être amenés à de tels points mais avant que l’irrémédiable ne soit arrivé, il y en avait toujours un pour se rétracter ou alors un événement extérieur qui venait les interrompre et Pacific ne savait pas trop comment interpréter ces débordements. Etaient-ils que des débordements dû à des hormones qui les travailleraient un peu trop tous les deux - ce qui serait plus qu’étonnant quant on connaissait la jeune femme et sa pudeur pour le moins excessive - ou alors, y avait-il plus que cela ? Pour l’heure, elle ne préférait pas y penser : ils allaient passer une bonne soirée ensembles et puis c’est tout. Cependant, voyant que rien ne pouvait visiblement sauver sa robe à part un bon lavage, elle entreprit de chercher de la lessive à la main dans la salle de bain du garçon. En effet, elle aurait très bien pu sortir pour l’amener jusqu’à la machine à laver mais cela aurait donc du inclure le fait qu’elle serait passée devant ce cher Shakespeare en petite tenue. Et autant éviter les situations embarrassantes au maximum entre eux deux, ils n’avaient pas vraiment besoin de cela. Alors elle comptait faire avec les moyens du bord. Et elle finit par en trouver - surement laissée là par les bons soins de la meilleure amie du jeune homme - alors qu’elle s’emparait également d’une bassine qu’elle remplit tranquillement d’eau avant d’y verser le produit nettoyant puis la robe et de se rendre compte d’une chose, après que tout cela fut fait : comment allait-elle bien pouvoir sortir de la salle d’eau à présent ? Son sac se trouvait toujours dans le salon alors que les vêtements qu’elle aurait pu éventuellement emprunter au jeune homme devait se trouver dans la chambre de ce dernier. En somme, elle était cuite. Mais elle ne s’avouait pas vaincue : elle se refusait à sortir de la pièce seulement vêtue ainsi : plutôt mourir. Après tout, à part sa sœur jumelle, personne - et encore moins un garçon - ne l’avait vu si peu vêtue. Et ouais, contrairement à une grosse majorité de la jeunesse qui était pour le moins débauchée, et telle une gamine que l’on aurait seulement élevée aux Disney et à la série Dawson, Pacific conservait des valeurs très bien ancrées en elle et elle n’était jamais allée plus loin que le stade des baisers avec son petit ami. D’ailleurs, à peine posait-il les mains sur elle qu’elle se rétractait et s’enfuyait le plus loin possible avec une bonne excuse toute prête à être servie. D’après Aurlanne, c’était le reflet du fait que si Marlon n’arrivait pas à la mettre à l’aise sur ce sujet là, c’était qu’il n’était tout bonnement pas fait pour elle puisqu’au bout d’un an de relation sérieuse, ils auraient dû franchir ce cap depuis longtemps mais pour Pacific, c’était juste la manifestation de sa peur de devenir trop intime avec quelqu’un. Encore un débat pour le moins mouvementé entre les deux jeunes femmes qui ne voulaient pas s’avouer vaincues sur le sujet. Après tout, comme l’italienne pourrait-elle savoir mieux qu’elle ce qui lui convenait ? Elle était encore celle qui avait des droits sur son cœur et elle savait mieux que quiconque déchiffrer les messages de ce dernier. Ou pas. Enfin bref, passons.

    PACIFIC - «  Pourquoi c’est toujours à moi que ça arrive ? »

    Et voilà que notre petite brunette, toujours seulement vêtue de ses sous-vêtements dans la salle de bain qui n’était cependant pas fermée à clefs, recherchait de quoi s’habiller en ouvrant les divers armoires et autres tiroirs qui se trouvaient dans la pièce en espérant trouver la perle rare qui lui permettrait de se couvrir le temps qu’elle aille chercher des affaires dans la pièce voisine où devait toujours se trouver le pauvre Shakespeare qui devait se demander ce que la petite africaine qui n’avait pas pris le temps de lui expliquer les raisons de son départ, devait se demander ce qu’elle pouvait bien être entrain de faire. Et il manquerait plus qu’il soit si dévorait par la curiosité qu’il vienne chercher directement les réponses auprès de la principale intéressée. Moment mémorable à venir, c’est moi qui vous le dis…
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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptySam 23 Jan - 2:18

    Ah la maladresse… voilà un sale petit défaut qui avait joué bien des tours à ce brave Shakespeare qui – digne jumeau d’un héros de série humoristique à qui il pourrait arriver toutes sortes de plaies – ne manquait jamais de se mettre dans des situations pour le moins particulières et cocasses, les deux pieds dans le plat. Et si certains pouvaient s’en accommoder sans trop de peine, en revanche cela en agaçait tout de même un petit nombre sans pour autant que le jeune homme ne puisse y faire quoi que ce soit mais après tout, il préférait encore être détesté pour ce qu’il était plutôt qu’apprécié pour ce qu’il n’était pas et c’est en ça qu’il n’avait jamais cherché à dissimuler un quelconque pan de sa personnalité. Il jugeait la vie trop courte pour la passer caché derrière un masque et ne comptait pas tromper son entourage sur sa véritable identité en se faisant passer pour une personne qui ne lui correspondrait pas, contrôlant sans cesse ses faits et gestes dans le simple but de paraître un tant soit peu normal et satisfaire ainsi à l’image que l’on souhaiterait avoir de lui. Non, il était juste Shakespeare, avec tout ce que cela pouvait inclure de bien comme de moins réjouissant. Loin d’être un modèle pour la société sans pour autant le regretter, à commencer par ses anciennes frasques de petit voyou durant sa tendre jeunesse que la jeune Barney n’était d’ailleurs pas sans ignorer, on pouvait dire que cette gaucherie légendaire semblait s'inviter à n'importe quel moment et notamment le jour où – suite à un pari alors qu’il n’était encore âgé que d’une dizaine d’années – il avait vaillamment entrepris de subtiliser un paquet de bonbons chez l’épicier du coin et qu’il s’était alors fait prendre comme un bleu à la sortie après avoir perdu sa gourmette dans le pot réservé aux fruits confits ( gla ) que personne ne vidait jamais et pour cause, le choix de sucreries que l’on proposait par ailleurs était autrement plus attirant ; cela dit il avait voulu jouer un petit tour à la personne à qui il comptait offrir son butin qui au final s’était tout bonnement retourné contre lui. Bien sûr, il avait fait pire que cela dans le genre belle bourde de débutant mais il s’agissait là de l’un des seuls souvenirs qui lui étaient restés après son accident - allez savoir pourquoi - incluant à chaque fois la jeune fille d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin. Alors fallait-il comprendre ici un message implicite ? Conclure quelque chose du fait que ses deux rencontres avec Pacific s’étaient révélées être tout ce qui lui restait d’une vie entière ? A vrai dire il évitait de trop se pencher sur le sujet et préférait rester concentré sur la mission qu’il s’était fixé et qui consistait justement à recouvrir la totalité de sa mémoire, coûte que coûte et par tous les moyens. Un défi auquel l’africaine avait d’ailleurs proposé de participer et qui était notamment la raison principale de sa présence dans l’appartement du garçon ce soir là. Certes on pouvait le penser mal intentionné que d’avoir invité une jeune fille de dix-sept ans à passer la nuit chez lui mais ceux qui le connaissaient bien auraient pu affirmer contre vents et marées que ce n’était certainement pas son style et il avait d’ailleurs déjà tout préparé, jusqu’aux draps à installer sur le canapé convertible où la brunette avait d’ailleurs déjà pris place, manifestement plongée au cœur de ses rêves si bien que l’arrivée elle-même de l’américain n’avait pu l’en sortir. Mais c’était sans compter sur ce bon vieux Shakespeare et sa poisse légendaire qui ne le quittait pour ainsi dire jamais, telle son ombre la plus fidèle bien qu’il s’en serait passé volontiers! Et montrant alors toute l’étendue de son talent en trouvant le moyen de glisser sur une feuille de papier qui traînait là et faire prendre une douche pour le moins corsée à son hôte, il n’en fut pas pour autant épargné de son côté, recevant ainsi deux coups de coussins pas idéalement placés, avant même qu’il n’ait eu le temps de se réjouir du fait qu’il avait su majestueusement se rattraper aux bords du canapé pour éviter de terminer affalé par terre, ce qui fut tout de même le cas lorsque cette chère Pacific lui tomba dessus sans prévenir, alors qu’il se retrouvaient donc tous deux allongés l’un sur l’autre au beau milieu des dessins et d’une belle mare de café déjà à moitié imprégnée dans sa moquette…
    ...Mettez deux tornades dans une même pièce et vous serez certains d’obtenir un spectacle à la hauteur de celui que mister Williams et son invitée offraient à présent à un quelconque voisin à qui il pourrait venir l’idée malsaine d’espionner par la fenêtre, jumelles en mains ( gla ). Et secouant alors la tête pour se remettre de sa chute, il grimaça légèrement tout en passant sa main derrière sur sa nuque avant d’adresser un sourire des plus faux-cul et moqueurs à celle qui l’écrasait de tout son poids.

    - « « Va donc demander ça à la belle au bois dormant qui a mis le souk dans mon appart’ pendant que j’étais absent ! »

    Et soufflant sur le front de celle qui se trouvait au dessus de lui pour en faire partir une maigre couche de poussière tout en conservant ce petit regard taquin – quasiment devenu indissociable de sa personne tant on le retrouvait la majeure partie du temps sur son visage – c’est assez péniblement qu’il se releva alors avec l’aide de la jeune fille avant d'arquer les sourcils et prendre une mine un tantinet perplexe en constatant les dégâts qu’il avait pu causer sur le tissu qui recouvrait l’africaine.

    - « « Désolé quand même pour ta robe, c’était vraiment pas prémédité cette fois… »

    Mais sans même qu’il n’ait eu réponse à ses excuses, la demoiselle lui faussa alors compagnie dès la minute suivante pour aller s’enfermer dans la salle de bain sans prendre la peine de lui expliquer ce qu’elle comptait y faire, le laissant donc en plan au beau milieu du salon, sans plus de cérémonie que ça. M’enfin, on pouvait dire qu’il commençait à s’habituer à ce genre de comportement particulier qu’était justement celui de Pacific et son regard retombant alors en direction de la moquette qui avait viré du beige au marron foncé, il soupira légèrement avant d’aller se munir d’une sorte de serpillière et d’un produit ramené par les bons soins de Caprice qui l’avait initié à cette belle corvée qu’était l’entretien et les taches ménagères. Et après une bonne dizaine de minutes passées à frotter le sol pour finalement le recouvrir d’une serviette, il abrégea volontairement sa besogne après s’être laissé déconcentré par le requiem retentissant à travers les baffles du home cinema, conduisant Roméo à son triste destin et attirant ainsi l’attention de Shakespeare qui se prit rapidement à l’histoire, installé à son tour sur le canapé sans forcément remarquer sur le moment, le temps pour le moins conséquent que Pacific passait dans la salle d’eau. Quel gâchis n’est-ce pas ? Une si belle relation réduite à néant, à croire que l’amour lorsqu’il était pur et sincère et qu’il avait finalement trouvé chaussure à son pied n’était jamais vraiment libre de se réaliser ; qu’il s’agisse de problèmes de religions, de familles ennemies ou même tout simplement d’éthique… Enfin, à ce niveau là on ne pouvait pas vraiment dire que le jeune homme possédait toutes les clefs et les bagages nécessaires afin de traiter un tel sujet, avec toute la complexité qu’il pouvait soulever. Lui-même tiraillé entre certains sentiments – qu’il n’était même pas forcément capable de décrypter - rattachés à diverses personnes, quelque part il avait tout de même la sensation de se retrouver à travers les images et les dialogues qui se jouaient devant ses yeux, manifestement intrigués par cette histoire de passion interdite que sans doute peu de personnes – hormis les deux héros du dramaturge dont le modeste nom n’était autre que le propre prénom de l’américain – auraient la force d’assumer et de vivre pleinement, peu importe les risques à encourir et leurs conséquences éventuelles. Dans le fond, tout cela n’était donc qu’une affaire d’audace, ni plus ni moins. Avoir le courage de se lancer et d’oser forcer le destin pour obtenir ce que l’on souhaite, quelles qu’en soient les retombées. Mais se laisser ainsi gouverner par l’opposé même de la raison, était-ce vraiment la meilleure des solutions à adopter ? Après tout, les mythes tout comme les récits de personnes ayant vécu une expérience similaire ne démontraient-ils pas suffisamment qu’il s’agissait là bien souvent d’une erreur, que les principaux intéressés ne pouvaient y survivre la plupart du temps, à l’image même de Roméo et Juliette ? Oui vous l’aurez compris ; une véritable bataille sous la forme de questionnements intérieurs était donc en train de se jouer dans l’esprit de Shakespeare qui ferma un court instant les yeux pour revenir à lui avant que son regard ne s’évade en direction de la salle de bain après avoir aperçu à travers la fenêtre qui lui faisait dos que la nuit était déjà tombée – haussant alors la voix pour se faire entendre à l’autre bout du duplex.

    - « « Dis, tu sais que l’eau ça coûte cher Pacific ? Sans mauvais jeu de mot naturellement… »

    Qu’est-ce qu’elle pouvait bien fabriquer depuis tant de temps dans un si petit espace, voila en effet la question qu’il commençait sérieusement à se poser lorsque toute activité de réflexion fut brutalement stoppée dans son cerveau alors que l’appartement tout entier venait de sombrer instantanément dans le noir. Holy lord, le mauvais sort ne lâchait-il donc jamais sa proie tant que cette dernière n’était pas totalement terrassée ?! A croire qu’il s’agissait là d’une véritable conspiration visant à ruiner sa soirée sans pouvoir lui laisser une seule minute de répit. Et poussant alors un soupir clair de sens, il se releva tout en tâtant le bord des meubles autour de lui afin de se laisser guider jusqu’au disjoncteur qui ne se trouvait nulle autre part ailleurs…que dans un coin à l’arrière de la salle de bain. Mais rencontrant alors quelques embûches sur son passage et notamment le bol sur lequel il manqua de glisser à nouveau, il prit donc la décision de s’épargner la peine de tenter d’atteindre la cuisine pour aller y récupérer une boite d’allumettes lorsqu’il shoota sans ménagement dans la valise de miss Barney et qu’il opta donc pour aller régler le problème directement à la source avec comme seul repère, une horloge dotée d’aiguilles fluorescentes, fixée sur l’une des poutres de l’escalier, à l’entrée du couloir. Ses mains glissant lentement contre les parois des murs, c’est donc quelques instants plus tard qu’il atteignit enfin la fameuse porte qu’il ouvrit avec la plus grande délicatesse – et donc sans faire le moindre bruit – afin d’éviter tout accident supplémentaire alors qu’il pénétrait dans la petite pièce à l’aveuglette pour finalement tomber sur ce qu’il cherchait. Et oui, cet immeuble avait beau être bien placé et avoir été rénové pas plus tard que quelques années auparavant – il n’en demeurait pas moins enclin à quelques petits problèmes d’électricité qui avaient déjà amené Shakespeare à jouer les mécaniciens dans l’obscurité un bon petit nombre de fois, si bien qu’à présent il connaissait parfaitement la démarche à suivre et qu’en deux temps trois mouvements, la lumière avait donc refait son apparition, lui laissant ainsi la possibilité de profiter pleinement d’un spectacle inédit qu’il n’avait pas le moins du monde prévu ni même imaginé, désormais face à la petite africaine dans toute sa gloire – ou presque ! – après s’être retourné en affichant un sourire marquant toute la fierté qu’il avait d’avoir su arranger les choses en un temps record mais qui ne manqua pas de déserter très rapidement son visage après ça. La logique aurait alors voulu qu’il agisse comme n’importe quelle autre personne lambda normalement constituée et qu’il ferme donc les yeux pour disparaître aussi vite tout en s’excusant au passage mais au lieu de ça, il resta parfaitement immobile telle une statue de marbre - comme s’il venait de prendre un boomerang en pleine tête - et visiblement privé de toute capacité de langage en se contentant de fixer son vis-à-vis sans ciller, durant une bonne et longue minute. Non, cette soirée ne se déroulait définitivement pas comme il l’avait prévu et alors qu’il retrouvait petit à petit ses esprits, il ne put cette fois ci empêcher un certain ricanement nerveux de s'échapper à travers ses lèvres alors qu’il s’apprêtait enfin à quitter la pièce et l’embarras pour le moins perceptible qui y régnait jusqu’alors en maître, avant de changer d’attitude du tout au tout et de froncer les sourcils en apercevant tout un tas de griffures et de marques sur les bras de la brunette alors qu’il la contournait, si bien que ne semblant même plus prêter attention au fait qu’elle n’était que très peu vêtue, il s’approcha donc de cette dernière pour poser sa main sur l’une de ses épaules, un air soucieux transparaissant à travers son regard sans pour autant qu'il ne retrouve la parole.
    Shakespeare ou sa tendance à se faire des films et s’inquiéter démesurément pour ses proches... imaginant déjà tout un tas d’histoires à propos des causes qui avaient pu provoquer de telles traces sur le corps de la latino et comprenant alors pourquoi elle avait passé autant de temps enfermée ici. Plutôt pas gêné le garçon, mais malgré les apparences et le fait qu’il aurait pu aisément profiter de la situation pour se rincer l’œil et avoir les mains bien plus baladeuses que ça, il était à des années lumière de cette optique et bien plus préoccupé par le fait qu’il avait pu arriver des ennuis à la jeune Barney plutôt que par son accoutrement – au final pas plus extravagant qu’un banal maillot de bain ; l’attention qu’il avait l’habitude de porter aux personnes comptant un minimum à ses yeux ayant visiblement pris le dessus sur le côté embarrassant de la chose. Et risquant alors de se prendre une belle gifle en pleine figure à tous moment, même si on entendait dire qu'il était toujours possible de faire pire, plus rien n'était désormais si sur lorsque l'on additionnait les éléments et que l'on regardait alors où les deux jeunes gens en étaient arrivés, bien malgré eux et par le pur fruit du hasard qui ne semblait pas prêt à leur épargner quoi que ce soit...
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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptyMer 27 Jan - 17:45

    Laisser deux dangers ambulants comme eux dans un même espace restreint, c’était risqué. Très risqué même au point que les voisins du jeun homme - à l’image de cette vieille femme qui avait presque sauvagement attaquée cette pauvre Pacific - auraient de très bonnes raisons de s’inquiéter pour leur survie. Mais pour l’heure il faut croire que les deux jeunes gens se tiraient seulement dans les pattes l’un de l’autre et pour une fois, sans le vouloir réellement ! En effet, bien qu’ils adoraient en temps normal se taquiner comme deux gamins, pour une fois rien n’était prémédité et le coté maladroit conjugué à celui imprévisible de la petite africaine pouvaient amener quand ils en venaient à se rencontrer, des situations bien cocasses. Tout d’abord dans le salon, où elle dormait jadis, perdue dans ses songes sans avoir la moindre conscience d’une autre présence dans la pièce que la sienne. En temps normal, elle ne dormait pas aussi sereinement et la moindre porte qui grince, le plus petit des bruits suffisait à la réveiller mais il faut croire que ce n’était pas le cas chez le jeune homme. Peut-être était une question de ressenti ? Peut-être qu’ici elle se sentait en sécurité, hors de portée d’une quelconque personne qui pourrait chercher à lui faire du mal comme de par le passé ? Allez savoir. De toutes les manières, cela ne dura pas bien longtemps et alors qu’elle était bien blottie dans les bras de ce cher Morphée, elle fut pour le moins réveillée efficacement par la projection sur son visage d’une boisson qu’elle appréciait énormément en temps normal. Elle réviserait peut-être son jugement maintenant qu’elle risquait surement d’être brulée à vie par cette dernière. Ou pas. Et puis, de son coté, son « agresseur » avait lui aussi été plus que malmené, frappé en ses deux points les plus sensibles puis écrasé par son humble personne, puisqu’il lui avait servi d’airbag dans sa chute. BAh quoi, elle n’allait quand même pas se laisser tomber sur le sol et risquer de se faire mal, non ? Qu’importe, de toutes les manières, elle avait fini par se retrancher dans la salle de bain pour tenter de minimiser les dégâts et de se débarbouiller un peu alors qu’elle avait fini par retirer sa robe pour pouvoir la laver. Seulement, alors qu’elle s’évertuait à sa tâche, un événement auquel elle ne s’attendait pas se manifesta et on ne pouvait pas dire que cela allait l’enchanter plus que cela, loin de là. En effet, si Pacific était probablement l’une des personnes qui était parmi les plus courageuses du monde, il y avait bien une chose qui l’effrayait plus que tout au monde. Et c’était le noir complet. Elle ne supportait pas de se retrouver dans ce dernier, surtout seule. Cela ne faisait que faire remonter de très mauvais souvenirs en mémoires, des bribes du passé qu’elle avait enfermé à double tour tout au fond de son cœur. Peu de personnes connaissaient ce pan de sa vie et Shakespeare n’en faisait pas partie et pour cause premièrement, la lycéenne n’était pas du genre à parler d’elle-même et de ce qui pouvait la toucher. Elle détestait se plaindre, elle ne s’en trouvait pas le droit. Mais en plus de cela, du fait de la singularité du jeune homme, elle ne se voyait pas le déranger pas avec ses soucis qui lui apparaissaient alors comme dérisoires. Typique de cette chère Pacific qui était comme une éponge qui absorbait tout ce qui l’entourait sans jamais laisser paraitre ce qui pouvait bien lui faire du mal. Toujours un sourire de façade pour rassurer le beau monde et montrer que oui, tout allait bien. Mais non, tout allait mal dans le noir. Les peurs d’un passé qu’elle voulait résolu mais qui avait laissé des marques ancrées dans sa chair, dans son cœur finissait par se réveiller et elle revivait ce moment de sa jeunesse qu’elle aurait préféré oublier. Elle entendait presque les rires gras de ces individus alors qu’elle se savait pourtant pertinemment seule dans cette pièce. Seule et presque dénudée. Un frisson la parcourut alors qu’elle tremblait de la tête aux pieds, comme une feuille prise dans une tempête et ce fut dans cet état qu’elle apparût à Shakespeare quand il ralluma la lumière. Contrairement à lui, il ne lui fallut pas un temps pour percuter qu’elle se trouvait devant lui quasiment dénudée. Elle ne le fit jamais. Elle était toujours plongée dans son petit monde, complètement déconnectée de la réalité et de ce qui l’entourait. C’était l’un des traumatismes les plus sévères qui la touchaient depuis des années et dont elle n’avait pourtant pas parlé à beaucoup de monde, et surtout pas sa famille. Elle avait sa propre chambre dans leur grand appartement dans laquelle elle ne fermait jamais son grand balcon si bien que les lumières de New York venaient toujours éclairer cette dernière, même la nuit. Mais là, dans cette petite salle de bain, elle s’était retrouvée seule comme la première fois et elle avait paniqué. C’était trop soudain, trop brusque pour elle. Elle avait besoin d’un temps d ‘adaptation pour revenir à elle-même maintenant si bien que lorsque Shakespeare vint déposer une main sur son épaule, elle se recula prestement en le chassant pour reculer vers le fond de la pièce, dans un coin de cette dernière. Et elle lui jetait un regard qu’elle n’avait jamais eu envers lui, envers personne depuis cette nuit là. Elle le regardait comme un monstre. Oui, comme s’il était un véritable monstre qui allait lui faire du mal. Un regard empreint à la fois de peur et de désespoir mais aussi de haine et d’un dégoût des plus évidents. Ce n’était plus son ami-amour qu’elle voyait de là où elle était. C’était un agresseur potentiel. Elle était prise dans son délire, si bien qu’elle ne faisait plus la différence entre celui qui lui voulait du mal et au contraire, celui qui ne lui cherchait que du bien. Et petit à petit, alors qu’elle restait recroquevillée dans son coin et qu‘elle ne le quittait pas du regard, les pièces du puzzle recommençait à s’empiler dans son cerveau si bien qu’elle revit Shakespeare en lui et non plus la personne qui l’avait tant blessée. Alors petit à petit, elle s’approcha tremblante et hésitante de lui, reculant parfois avant de retrouver son courage et de faire un nouveau bout de chemins dans sa direction. Il n’y avait que quelques mètres entre eux et pourtant, cela lui parût une éternité avant qu’elle n’arrive juste devant lui. Là elle, elle leva lentement - mais surement - une main en direction de son visage et elle recommença à en redessiner les traits en partant des tempes pour l’arrondi des yeux, la perfection de son nez, la rondeur de ses joues pour finir sur la courbe douce et agréable de ses lèvres. C’était comme si elle réapprenait à le connaitre mais d’une toute nouvelle manière qui devait laisser le jeune homme bien perplexe. Après tout, Pacific n’avait jamais agi de la sorte avec lui, ni avec aucune autre personne d’ailleurs. Ou plutôt si, juste une mais elle était alors qu’une enfant et celle-ci garderait toujours le sombre secret de sa chère amie pour lui, telle était leur promesse. Huit longues années avaient passé depuis et il ne l’avait jamais trahi. Jamais. Elle pencha légèrement la tête sur le coté alors qu’hésitante, un faible murmure traversait la barrière de ses lèvres à peine entrouvertes, comme si elle craignait que plus de son ne signe le glas de cette rencontre.

    PACIFIC - « Shake…speare ? »

    Oui, c’était bien lui, le bleu de ces yeux dans lequel elle venait de se plonger ne pouvait définitivement appartenir qu’à une seule personne. Pourtant, elle en connaissait des yeux bleus, à commencer par ceux de Marlon, son petit ami à qui elle disait toujours qu’ils étaient magnifiques - et c’était le cas. Mais ceux de Shakespeare étaient plus que cela : ils étaient uniques. Et ce fut comme un électrochoc pour elle qui en quelques secondes seulement avait passé ses bras autour du buste de ce dernier pour se blottir contre lui, se collant au maximum contre son corps, comme elle se serait rattachée à une bouée de sauvetage. Vue de l’extérieur, cette scène pouvait bien porter à confusion : une jolie jeune fille, une adolescente pure comme l’eau de source, et innocente comme l’agneau qui vient de naitre, ainsi enlacée à un jeune homme. Quelques uns y verraient surement la promesse de quelques galipettes dans la chambre à coucher, fortement agréables certes, à venir mais ce n’était absolument pas dans l’esprit des jeunes gens du moment, ou tout du moins pas dans celui de la petite Africaine qui cherchait visiblement un certain réconfort auprès de son « ami ».

    D’ailleurs, quel était le meilleur terme pour qualifier Shakespeare ? Elle ne saurait le dire. Elle ne l’avait jamais su. Ils semblaient amis sans l’être vraiment et pourtant, ils avaient ce lien particulier entre eux qui avaient été mis en lumière et en évidence quand, après le drame qui l’avait frappé, il s’était souvenu d’elle plutôt qu’une autre, comme sa mère ou sa petite amie. Juste elle, cette petite brunette qu’il n’avait rencontré que deux fois, la troisième étant à cet hôpital où il s’était réveillé. Shakespeare l’ignorait surement toujours - ou alors il avait fini par faire le rapprochement - mais il s’avérait qu’il avait été un des patients de son propre père à elle et qu’écoutant furtivement la conversation que ce dernier avait eu avec un de ces collègues, elle avait été touché par l’histoire de ce jeune adolescent à peine plus âgé qu’elle qui avait non seulement perdu toute sa famille dans un accident de voiture mais en plus de cela, tout souvenir qui aurait pu être un réconfort pour lui. Et quelle surprise cela avait été pour elle en le voyant couché dans ce lit. Elle avait toujours eu une excellente mémoire et elle aurait donné sa main à parier qu’elle le connaissait. Et en y réfléchissant bien, c’était effectivement le cas. Et tous les jours, ou plutôt toutes les nuits, elle était venue en douce à son chevet avant de partir aux premières lueurs de l’aube pour ne pas qu’il sache qu’elle était là. Elle ne pouvait pas s’en empêcher : elle se disait que même s’il ne savait pas qu’elle était là, il pouvait ressentir sa présence dans son sommeil et cela pourrait peut-être l’apaiser. Et quatre ans plus tard, il n’en sait toujours rien. Elle ne le lui a pas dit. Ce n’est pas dans ce contexte qu’ils se sont revus, c’est juste au cours d’une visite de ce dernier à l’hôpital, pour un check-up quelques temps après. Drôle d’histoire. Elle n’en avait même pas parlé à Sven et elle savait particulièrement ce qui se passerait si jamais elle abordait le sujet avec Aurlanne. Cette dernière y verrait la preuve de sentiments pour lui bien plus forts que ce qu’elle sous-entendait. Mais elle ne pouvait pas. Elle n’avait pas le droit. Elle avait Marlon. D’ailleurs, ce dernier qui semblait plus que réticent à son amitié avec le publicitaire - allez savoir pourquoi, il n’était pas le seul garçon qu’elle fréquentait - n’aurait surement pas apprécié de savoir qu’elle passait la nuit chez ce dernier. Je vous vois venir : elle ne lui a pas menti à ce sujet. Ils ne l’ont juste pas abordé et s’il le lui demande, elle lui dira la vérité. Elle ne fait pas partie de ces jeunes femmes qui vont des cachoteries aux personnes qu’elles aiment même si elle conservait son jardin secret.

    Mais pour l’heure, blottie contre l’américain, elle tentait vainement de s’apaiser, de retrouver un semblant de sérénité, de chasser ces fantômes du passé qui revenaient la hanté près de neuf ans plus tard. C’était horriblement effrayant pour elle qui en plus de ne pas vouloir les affronter, n’était pas habituée à ne plus contrôler son petit monde. Elle perdait le contrôle et cela était tout aussi apeurant que le reste. Nichant sa tête dans le cou du jeune homme qu’elle tenait toujours contre elle, elle se mit tout doucement à respirer l’odeur de ce dernier. En effet, la jeune fille avait toujours été plus que sensible aux fragrances des gens et celle de Shakespeare avait le don de l’apaiser, de la faire ce sentir bien, en paix. En sécurité. Alors elle la laissait l’envahir petit à petit, comme une douce drogue qui commencerait à faire son effet après son injection dans ses veines, laissant son effet pour le moins stupéfiant se propager sans tout son corps…
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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptyDim 31 Jan - 20:52

    Impulsif, on pouvait dire que Shakespeare l’était tout autant que maladroit, d’où les moments particulièrement mémorables qu’il lui arrivait bien souvent de vivre. Il agissait dans le feu de l’action sans vraiment penser à ce que tout cela pouvait entraîner et c’est alors qu’il avait eu ce geste envers la brunette – anodin à ses yeux - et dont il n’aurait su imaginer les répercussions des plus frappantes sur le petit univers déjà pour le moins chamboulé de cette dernière. En effet, il lui était pour ainsi dire impossible de soupçonner ce qui pouvait bien se passer à cet instant même dans l’esprit de la jeune fille puisque des souvenirs dérangeants ou même traumatisants, il ne savait tout bonnement pas ce que c’était. D’ailleurs, s’il faisait pourtant tout son possible pour récupérer cette partie de sa vie qui s’était évaporée dans la nature suite à l’impact qu’il avait reçu à la tête des années plus tôt et qui lui avait d’ailleurs laissé une petite cicatrice en haut du front mais parfaitement camouflée par ses cheveux, parfois il se demandait tout de même si – dans le fond – ce n’était peut être pas mieux comme ça. Après tout, peut être bien qu’en recouvrant la mémoire, il pourrait alors découvrir des choses qui ne lui plairaient pas ; que la vision qu’il se faisait de lui-même serait donc à nouveau ébranlée et que tout ce qu’il pensait savoir jusqu’alors serait de ce fait totalement remis en cause… D’où cette sensation qu’il avait alors parfois d’être un véritable château de cartes dont les fondations pas forcément solides, empilées de façon anarchique et qui pouvaient plier au moindre coup de vent, ne tiendraient peut être pas éternellement. C’était comme avoir construit un immeuble, à base de cloisons de remplacement, sur un terrain à risques et qui menaçait donc de s’écrouler à tout moment ; mais il avait appris à vivre avec. Il avait fait un choix. Celui de retrouver les pièces manquantes du puzzle peu importe ce qu’il serait amené à découvrir, en passant d’ailleurs par les souvenirs de ce fameux accident qui avait changé sa vie de façon irrémédiable et qui devaient bien être enfouis quelque part puisque contrairement à ses parents, Shakespeare n’avait pas immédiatement perdu connaissance, ce qui lui avait alors permis de quitter le véhicule et donc, de sauver sa peau. Et nul doute qu’avoir oublié cet épisode pour le moins traumatisant lui facilitait certainement la vie mais le fait est que ne pas savoir qui il était réellement et vivre ainsi au milieu du brouillard restait tout de même un sentiment des plus dérangeants et handicapants. Ainsi, contrairement à la majorité, l’expérience qu’il s’était forgé au cours de ces dernières années ne possédait donc qu’un pauvre et maigre recul de quatre ans, ce qui l’avait alors poussé à devoir se montrer un minimum prudent dans la vie de tous les jours afin de ne pas risquer de se faire avoir par un quelconque usurpateur sans scrupule qui aurait pu profiter d’une éventuelle faiblesse ou crédulité chez lui. Mais heureusement, il avait su s’entourer de personnes de confiance et il considérait d’ailleurs Pacific comme en faisant partie, raison pour laquelle son regard trahissait de façon plus qu’évidente toute cette interrogation qui s’était emparée de lui en s’apercevant que cela n’était visiblement pas réciproque du côté de la petite africaine, retranchée dans un coin de la salle de bain comme si elle cherchait ici à se protéger de lui, ni plus ni moins. Alors qu’est-ce qu’il pouvait bien il y avoir de pire : recevoir une bonne vieille claque qui aurait laissé sa trace durant plusieurs heures ou bien être dévisagé à la manière dont on regardait les criminels, avec crainte et mépris ? Nul doute que pour Shakespeare, la deuxième option remportait la plus grosse marche du podium sans demander trop de réflexion et s’il ignorait encore tout du passé de la latino et notamment de ce sombre épisode qui avait marqué sa vie non sans laisser quelques séquelles, il n’en fut que plus surpris lorsque – quelques secondes plus tôt – elle avait repoussé brusquement sa main avec une froideur dans le regard à vous en glacer les veines. Fusillé, c’était d’ailleurs le mot qui collait le mieux à la situation tandis que lui la regardait de son côté avec toute l’incompréhension qu’il ressentait en la voyant le fuir ainsi, comme si elle craignait qu’il puisse avoir dans l’idée de lui faire du mal quand le geste qu’il avait eu envers elle exprimait pourtant le parfait contraire. Alors est-ce que son attitude avait été si déplacée que cela, au point qu’elle en vienne à se méfier de lui de la sorte et le fixer comme s’il avait commis là un acte abominable, digne de la chaise électrique ? Il n’avait pas besoin qu’elle prenne la parole pour se rendre compte que plus que de la colère que l’avoir touché aurait pu engendrer chez elle, c’était de la peur et du dégoût qu’elle ressentait à cet instant même à son égard. Et elle lui adressait un regard que jamais personne n’avait encore posé sur lui et pour cause, s’il avait beau prendre un certain plaisir à taquiner son entourage et même le provoquer gentiment – toujours dans un esprit de jeu – il n’était certainement pas quelqu’un de violent ou aux idées mal placées, pouvant chercher à nuire volontairement aux autres de quelque manière que ce soit. Et s’il était certes capable de sortir de ses gonds quand on s’en prenait à l’un de ses proches et tout à fait en mesure de se servir de ses poings lorsque cela lui semblait nécessaire et inévitable dans certaines occasions, en revanche il restait le premier à prôner la paix et le dialogue, évitant les problèmes et tentant toujours de trouver une solution à l’amiable lors d’éventuels conflits plutôt que de sortir directement le bâton. Un vrai Gandhi aux pensées les plus pures et qu’on ne pouvait donc définitivement pas assimiler à un individu mal intentionné, ce pourquoi il semblait donc aberrant que la jeune femme puisse voir en lui une menace potentielle. Et dans le fond, c’était donc assez ironique de voir que ce qui était censé matérialiser l’inquiétude de l’américain au sujet de son invitée s’était alors retournée contre lui et avait été interprété par cette dernière comme un geste à l’opposé même de ses réelles intentions, ce qui le laissait d’ailleurs sans voix et le perturbait sans doute plus qu’il ne l’aurait admis. Pourtant, alors qu’ils se tenaient l’un en face de l’autre, à se dévisager comme s’ils ne se reconnaissaient plus, qu’ils découvraient chacun de leur côté une nouvelle facette de leur vis-à-vis – il crut percevoir un changement soudain dans les deux prunelles sombres de la brunette qui lui fit alors froncer très légèrement les sourcils. Et il ne la quittait pas des yeux, immobile, comme si ses pieds étaient littéralement ancrés dans le sol tandis qu’elle se rapprochait de lui de façon quelque peu hésitante.

    Imprévisible, Pacific l’était sans doute plus que nul autre et il en était parfaitement conscient seulement la scène qui venait de se dérouler dans la petite pièce semblait avoir pour le moins perturbé le jeune Williams qui ne savait vraiment pas quoi penser de tout ça, si bien qu’il ne trouva rien à répondre lorsqu’elle prononça son prénom. Elle lui apparaissait alors comme ces personnes qui se réveillent suite à un mauvais rêve et à qui il faut un certain temps pour émerger, si bien qu’il ne chercha donc pas à repousser sa main lorsqu’elle la posa sur son visage, de toute façon encore bien trop abasourdi par les récents évènements plutôt contradictoires qui l’avaient plongé à son tour dans une sorte d’état catatonique – comme déconnecté de la réalité alors que son esprit tentait tant bien que mal de faire le tri pour y voir plus clair – jusqu’à ce que l’étreinte de la jeune fille ne le fasse redescendre sur terre. Et hésitant dans un premier temps à la toucher de nouveau, il passa tout de même ses bras autour de sa taille, comprenant qu’elle avait visiblement besoin d’être rassurée pour une obscure raison et prenant alors un ton qui se voulait calme et apaisant tandis qu’il penchait la tête vers elle.

    -« Tout va bien… »

    En tous cas, c’est ce dont il voulait l’en persuader et déposant un baiser sur son front en guise de geste réconfortant, il attrapa par la suite une grande serviette blanche dans l’un des placards qui se trouvait derrière lui pour la passer autour de l’africaine tout en lui faisant signe de s’asseoir sur le rebord de la baignoire, l’un de ses bras toujours autour d’elle tandis que l’autre avait pris sa main, se sentant comme dans le devoir d’être là pour elle tout comme elle l’avait été pour lui et de lui faire comprendre qu’elle ne risquait rien. Plutôt dur à croire alors, mais le volcan que la jeune latino pouvait représenter à elle toute seule la majeure partie du temps semblait donc dévoiler ce soir là l’une de ses failles les plus importante et toujours préoccupé par les marques qu’il avait aperçu sur quelques parties de son corps, Shakespeare espérait qu’elle se sentirait suffisamment à l’aise pour lui confier les raisons de son étrange comportement et le fin mot de cette histoire car même s’il ne savait se l’expliquer à lui-même, le fait est qu’il se sentait tout de même proche de Pacific – d’une manière différente qu’il pouvait par exemple l’être de Caprice – et que les soucis qu’elle pouvait rencontrer le touchaient donc un minimum. D'ailleurs, en parlant de la meilleure amie du jeune homme, dieu sait qu’elle occupait certainement la place la plus importante de sa vie et qu’il avait même pour habitude de dire d’elle qu’elle était une femme exceptionnelle que personne ne pouvait égaler, au point qu’il en arrivait presque à se questionner sur la vraie nature des sentiments qu’il lui portait ; Mais si les choses étaient à peu près claires concernant miss Washington, en revanche il avait bien du mal à définir ce que l’africaine pouvait représenter à ses yeux. Est-ce qu’elle n’était qu’une simple connaissance avec qui il s’entendait plutôt bien, une jeune fille qu’il aimait taquiner de temps à autre ou alors une personne peut être plus importante qu’il ne voulait l’admettre ? Cela restait l’un des grands mystères de sa vie dont il n’avait d’ailleurs parlé qu’à une seule personne. Mais pour l’instant, là n’était pas le sujet et tout ce qui comptait alors était d’aider son amie – comme il l’appelait – à chasser ses idées noires et ses vieux démons tout en espérant que la soirée se terminerait de façon un peu plus positive qu’elle n’avait commencé, sans quoi il y réfléchirait peut être à deux fois dans le futur, avant de l’inviter à nouveau… Et n’aimant pas se la jouer curieux et fouineur, il ne se voyait donc pas vraiment lui demander de but en blanc pourquoi elle agissait si bizarrement et comment elle s’était fait toutes ses éraflures sur la peau ce pourquoi il contourna donc habilement la chose en lui offrant son aide et son attention, préférant laisser le reste pour plus tard.

    -« Tu as besoin de quelque chose ou tu préfères peut être que je te laisse? »
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MessageSujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody take me home to my heart  ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody EmptyDim 31 Jan - 23:32

    Ce n’était pas Shakespeare le problème dans tout cela mais bien cette pauvre Pacific qui intériorisait tant ce qu’elle pouvait bien ressentir que lorsqu’elle laissait ses émotions ressortir, cela se faisait toujours avec une violence pour le moins rare et inattendue de la part d’un si petit et d’apparence si fragile bout de femme. C’était comme si, dans ces moments là, une autre prenait possession de son corps et agissait à sa place, comme si elle mourrait quelques instants et que son corps devenait la propriété, l’outil d’une quelconque autre entité, divine ou satanique selon votre choix. Et c’était ce qui était arrivé ce soir alors que la lumière avait tout bonnement disparu. En temps normal, un tel accident n’arrivait jamais et chez Aurlanne ou Nick, il y avait toujours une lampe de poche à portée de main pour le cas où mais Shakespeare ignorait cette règle basique en ce qui la concernait et tout son matériel se trouvait - quant à elle - dans le salon dans le sac qu’elle avait amené. Elle avait donc été livrée à elle-même et elle avait paniquée. Après tout, même si certaines personnes avaient encore tendance à l’oublier, Pacific était un être humain comme les autres et il lui arrivait elle aussi d’être confrontée à la peur. Si elle était probablement une personne des plus téméraires, elle n’en était pas pour autant une super héroïne de comics que rien ne pouvait atteindre. Et puis, même ces surhommes avaient leur faiblesse, il suffisait de regarder Superman et la kryptonite. Et bien pour la petite africaine, il s’agissait du noir, ni plus ni moins. Et elle était plus que contente de ne pas partager sa chambre avec sa sœur pour ne pas avoir à lui expliquer les raisons d’une telle phobie. C’était quelque chose de très privé, de très douloureux qu’elle ne partageait qu’avec de très rares personnes. Après tout, on avait tous nos petits secrets et elle ne faisait pas exception sur ce point là. Et quand tout allait trop mal, elle préférait le garder pour elle-même qu’embêter les gens avec cela, ce qui était paradoxal avec le fait qu’elle était toujours la première à montrer une oreille attentive à ceux qui en avaient besoin, comme cela avait bien pu être le cas avec ce cher Shakespeare à qui elle avait tendu la main à l’hôpital, sans aucune raison apparente. Mais fallait-il vraiment une raison pour aider quelqu’un ? Cela ne pouvait-il pas tout simplement être un geste désintéressé que l’on faisait quand on sentait qu’une personne en ressentait le besoin ? En tout cas, c’était ce qu’elle avait ressenti ce jour là avec lui et elle avait donc décidé d’arrêter son petit bout de chemin pour glisser sa main dans la sienne et l’emmener à ses cotés dans ce voyage pour le moins difficile dans cette reconstruction de lui-même et ce, peu importe ce que cela pouvait bien lui compter. Du temps, de l’énergie, de la volonté. Des sentiments aussi. Et pas mal de problèmes ou du moins, de trouble du coté de ce bon vieux cœur qui ne savait plus trop où il en était. Tout était parfois si compliqué qu’elle se demandait si elle ne ferait pas pour le mieux de s’éloigner de lui - mais aussi de Marlon - pour un temps, histoire de voir où elle en était avec ses sentiments mais elle n’y arrivait pas. Aussi bien pour l’un que pour l’autre et c’était quelque part, terriblement frustrant. Cependant, bien qu’elle faisait mine de ne pas voir ce qui se trouvait sous son nez, nul doute qu’un jour, elle serait amenée à faire un choix entre les deux hommes. Elle n’avait pas de liaison avec Shakespeare, mais dans un sens… qu’est-ce qui était le pire ? Tromper sur un plan purement physique et simplement sexuel son petit ami ou au contraire, ne rien faire mais s’enfoncer dans une forme d’amour platonique ? C’était une question qui méritait débat. Elle aimait Marlon, elle en était persuadée même si depuis quelques temps - et surtout depuis qu’Aurlanne ne cessait de la martyriser à ce sujet - elle commençait à se demander s’il s’agissait réellement d’amour ou pas plutôt d’une forme d’attachement, de tendresse qu’elle aurait pour lui. Mais quand on a seulement dix-sept ans, on n’a pas assez d’expérience ou de maturité pour comprendre cette situation et pouvoir l’analyser. Elle ne pouvait que se fier à ce que son cœur lui disait mais quand ce dernier ne savait même pas lui-même où il en était et ce qu’il désirait, que pouvait-elle bien faire à part rester dans cette situation bancale, dans un équilibre plus que fragile ? Et un jour, tout volerait en éclats et elle tomberait de haut, comme à cet instant précis. Mais pour le moment, elle préférait continuer à s’obstiner dans cette voie sans prendre la peine de trop regarder autour pour ne pas risquer d’hésiter et de prendre des détours qui envenimeraient encore plus la situation.

    Elle s’était blottie contre lui, comme si par ce simple contact elle essayait de chasser toute cette peur qui s’était inscrite en elle. Oh oui, elle avait peur mais pas du jeune homme. De son passé. Qu’il puisse recommencer un jour car après tout, si on n’avait trouvé la cruauté de s’en prendre à une simple enfant au sourire angélique, pourquoi se priverait-on de faire subir le même sort - voire pire - à une adolescente ? Elle s’était endurcie, elle était devenue bien plus dure malgré sa douceur mais que se passerait-il si jamais le cauchemar se reproduisait ? Aurait-elle de nouveau la force de pouvoir passer outre pour se défendre ou la jeune fille en serait-elle si paralysée qu’elle se laisserait faire sans même que l’idée de se défendre ne lui traverse l’esprit ? Sven ne serait probablement pas là pour la sauver cette fois là et les conséquences en seraient surement plus dramatiques et funestes s’ils avaient le temps de finir leur « boulot ». De toutes les manières, pour le moment, le véritable danger qui planait sur sa tête était ce type pour le moins fou furieux qui les poursuivait toutes les deux depuis quelques temps, et qui visiblement avait un peu trop regardé les films d’horreur comme ces bons vieux Scream ou Urban Legend et qui souhaitait tout bonnement les découper en petites rondelles. Charmant de savoir qu’un psychopathe vous poursuit sans relâche, ça vous aide à aller mieux et à vous sentir en sécurité. Et pourtant, ce n’était pas ce qui inquiétait étrangement le plus cette chère Pacific même si c’était pour le moins inquiétant pour elle de savoir qu’elle ne pouvait pas marcher toute seule dans la nuit sans qu’il n’y ait un risque qu’elle se fasse littéralement tuer parce qu’elle était elle et pas par hasard. Parce qu’elle était le gibier traqué. Et ce n’était vraiment pas une sensation agréable, contrairement à l’étreindre pour le moins hésitante de ce cher Shakespeare. Exit ce sentiment de gêne que sa tenue aurait pu lui apporter, elle se sentait mieux ainsi et elle se réveillait petit à petit de ce mauvais rêve qu’elle venait de faire de faire. C’était comme si elle revenait petit à petit à la vie et qu’elle reprenait conscience de tout ce qui pouvait bien l’entourer dans cette pièce et de ce qu’elle était venue faire ici. Quand elle perçut le léger murmure de Shakespeare, elle se contenta de hocher légèrement la tête pour prouver qu’elle l’avait bien entendu malgré tout et c’était en soit un grand miracle car cela prouvait qu’elle était enfin redevenue elle-même malgré ce petit dédoublement de personnalité. Il prit alors soin d’elle et elle se laissa faire plus que docilement comme une petite fille qui obéissait sans broncher à tout ce qu’il aurait pu lui faire. Mais il n’y avait rien de bien exceptionnel à cela, après tout, même si elle n’arrivait pas clairement à définir leur relation, Shakespeare avait une importance toute particulière à ses yeux au point qu’elle pouvait mettre jusqu’à sa relation avec Marlon en péril pour être avec lui. Elle lui était plus que reconnaissante de se montrer si attentionné envers elle, de faire preuve de gentillesse à son égard bien que rien ne le forçait à montrer tant d’égard pour elle. Elle n’était après tout qu’une jeune fille qui tentait de l’aider et se plus, elle n’arrivait même pas à un résultat. Et elle s’en voulait pour cela, elle se sentait pour le moins inutile et bien qu’elle lui avait promis de tout faire pour lui, elle n’y parvenait pas et elle s’en voulait de tout cela, si bien qu’elle s’était déjà demandée pourquoi il continuait à accepter de la voir puisqu’ils ne parvenaient à rien. Mais la prochaine fois, elle avait décidé de passer à la vitesse supérieure en faisant directement intervenir une personne du passé du jeune homme. Sven. Elle savait de la bouche de ce dernier qu’ils étaient des amis de longue date, bien que Mister Williams ne s’en souvienne pas le moins du monde. Et si Mr Ackerman ne le lui avait pas avoué, c’était parce qu’il avait peur des répercussions que cela pourrait avoir sur lui et que cela soit un traumatisme si grand sur lui que ça ne ferait qu’empirer son état. Alors, elle comptait implanter petit à petit dans l’esprit de l’américain le souvenir du suédois, voir si évoquer des souvenirs qu’ils avaient en commun pourrait lui donner ders bases nécessaires pour essayer de reconstruire son passé. Mais pour l’heure, c’était de celui de la jeune femme dont il était question et elle n’était pas prête à en livrer tous les moindres détails à Shakespeare même si elle sentait bien qu’elle lui devait tout de même quelques explications. Après tout, il faisait acte de présence, elle pouvait donc faire un effort pour prendre sur elle. Son regard s’était posée sur leurs mais entrelacées alors que malgré elle, comme pour se calmer, elle caressait du bout du pouce le dos de celle du jeune homme, en silence, un sourire pour le moins doux sur les lèvres alors qu’elle l’écoutait parler. Il était toujours comme cela : prévenant et plein de tact. Il aurait pu se jeter sur elle pour lui poser tout un tas de questions. Mais il ne l’avait pas fait. Voilà pourquoi elle prit la peine non pas de répondre aux questions qu’il lui posait mais à celles qu’il aurait aimé formuler.

    Pacific - « J’ai une peur phobique du noir depuis près de huit ans. Je n’arrive pas à le supporter, à rester dans ce dernier, j’ai besoin d’un minimum de lumière sinon j’ai l’impression de suffoquer et ça me fait si peur que ça me fait perdre tous mes moyens...  Habituellement, quand je suis chez quelqu’un, j’ai toujours de quoi prévenir ce genre d’accidents mais j’ai tout laissé dans mon sac alors je me suis retrouvée prise au dépourvu et quand tu es arrivé… Je ne m’en étais toujours pas remise, je crois…
    » Elle se tut un instant alors qu’elle regardait toujours leurs mains alors que finalement, elle remontait son visage vers le sien avec un sourire timide au coin des lèvres, visiblement embarrassée par la scène qui venait de se passer. Et oui, elle s’en voulait pour son comportement qui avait peut-être blessé ce pauvre Shakespeare qui n’avait rien demandé à personne et qui pourtant, avait du subir son regard pour le moins rempli de haine et de dégout alors que c’était à l’opposé de ce qu’elle ressentait réellement pour lui. S’éclaircissant la gorge, ses yeux toujours plongés dans ceux de l’amnésique, elle reprit un ton plus bas « Je suis désolée pour tout ça Shakespeare, tu as du te méprendre sur mon intention… Je… Je ne voulais pas réagir comme cela et j’espère que tu me pardonneras de t’avoir rejeté comme je l’ai fais… Ce n‘était pas mon intention, je te l‘assure, loin de là…»

    Elle préférait que les choses soient claires, histoire qu’il n’aille pas s’imaginer qu’elle nourrissait une quelconque rancune pour le moins obscure à son sujet. Après tous, les femmes et autres jeunes filles aux idées pour le moins tordues, prêtes à tout pour créer quelques psychodrames à la Dawson ( gla ), ça courrait les rues et ce, aussi étrange que cela puisse paraitre, elle n’en faisait absolument pas partie. Elle n’avait jamais trouver le moindre intérêt à ce genre de choses et elle ne comprenait pas pourquoi certaines personnes faisaient tout un plat de choses qui finalement n’étaient pas si graves que cela quand on prenait la peine de les regarder avec un œil purement objectif. Après, on pouvait dire que c’était elle qui était tout particulièrement permissive mais si par exemple, Marlon voudrait garder comme amie proche une de ses anciennes petites amies avec laquelle il était resté proche, elle n’allait pas lui faire tout un drame. Au contraire, elle essaierait même d’apprendre à connaître la jeune fille et voir si elles pouvaient ou non tisser un quelconque lien d’amitié, ce qui pouvait paraitre pour le moins aberrant aux yeux de pas mal de personnes. Mais à quoi bon chercher la petite bête quand il n’y en avait pas ? C’était se créer des ennuis pour rien et à part nourrir cette part de masochisme présente en chacun de nous, elle ne voyait pas trop l’intérêt d’une telle chose dont elle préférait s’abstenir. Peace and Love, telle était sa devise. Et en plus, pas jalouse pour un pou, elle n’était pas de celle qui fusillait du regard toutes les jolies filles qui pouvaient s’approcher de son petit ami. Ou de Shakespeare. On ne pouvait pas dire que le début de cette soirée était pour le moins concluant, loin de là mais maintenant, à coté de lui, elle se sentait mieux que précédemment, si bien que s’il avait enroulé son bras autour d’elle et qu’il tenait toujours sa main dans la sienne, elle laissa sa tête basculer en arrière et venir se reposer sur l’épaule du jeune homme et ce, sans la moindre arrière pensée. Juste parce que c’était agréable. Elle qui en temps normal n’était pas friande des contacts physiques les recherchait chez les individus qui étaient importants pour elle et à ce moment même, elle appréciait grandement cette proximité avec le jeune homme qui avait quelque chose de sécurisant.

    Pacific - «  Je suis désolée… »

    Elle avait réinitialisée ses excuses en les chuchotant à son attention alors que sa tête toujours sur l’épaule du jeune homme, elle relevait légèrement sa tête pour plonger son regard dans celui de son voisin. Peut-être que c’était ses yeux justement qui l’avaient poussée, qui avait su la convaincre de l’aider. Peut-être qu’en les croisant tout simplement, elle avait signé un pacte invisible et silencieux entre eux deux. Impossible de le savoir. Mais une chose était cependant sûre désormais : peut importe ce qu’elle pourrait prétendre, elle qui avait été sincère avec tout le monde à part peut-être elle-même, ce qu’elle ressentait pour lui l’empêchée d’être libre, et à chaque fois qu’elle le regardait dans les yeux, elle s’évadait sans secours, à croire que la personne qu’elle cherchait était juste ici… ( gla )