- Alors je lui ai dit qu’il pouvait aller se faire foutre.
- Quoi de plus normal ?
- … Non mais attends, il m’a pris pour quoi là ?
« Une fille facile ? »
- Voilà. Un vrai petit con.
- Je l’ai vu avec cette fille là, Pamela Stewart, hier soir. Devant Hell’s Kitchen.
- Un vrai petit con.
- Hell’s Kitchen ? Eurk.
« Qu’est-ce que tu faisais dans Midtown, toi, Susie ? »

Susie ne répond pas, j’oublie, ça n’a aucune importance. Elle peut bien aller où elle veut. A travers mes lunettes noires, j’observe les trois filles qui m’entourent, à la terrasse de ce restaurant branché, c’est tout ce qu’on fréquente de toute manière. Susie nous cache des choses, Vanessa se fait passer pour ce qu’elle n’est pas, ou tente de nous faire croire qu’elle n’est pas ce qu’elle se trouve être, et Miranda… Se contente d’être idiote, comme d’habitude. Insipide. Que de rebondissements au cœur de Manhattan. Des visages lisses, impeccables, et cet air stupide sur le visage… Dieu, que je m’ennuie. J’attrape mon sac à mains et me lève, laissant les quelques bouts de salade restant au creux de mon assiette.

« Bon les filles c’est pas tout, mais faut que je vous laisse. Susie, n’oublie pas le kiné à deux heures. Et toi Miranda, interdiction de boire ce soir. Vanessa, fais-moi plaisir ma chérie… Ne rappelle pas le vrai petit con. »

Un sourire apparaît sur mon visage, hypocrite, et je balance un billet sur la table, sans en évaluer le montant. Je sors du restaurant bondé, allume une énième clope, sors le HTC Touch Pro. Confirme mon rendez-vous avec Josh. Une partie de jambes en l’air ne serait pas de refus pour oublier ces piaillements qui semblent encore faire vibrer mes oreilles délicates. Si la situation ne dérape pas plus qu’habituellement, en tout cas. Josh & PJ, une longue histoire. Du sexe et des cris, de la rage et des explosions, des caresses et des frissons. Ne me demandez pas comment nous avons pu en arriver là. C’est bien trop déprimant.

L’eau s’évacue du bain, mais les senteurs du gel douche et des sels demeurent, hantant la pièce. Au creux de mes doigts, une robe Marchesa, un boléro Ralph Lauren, et une banale chaîne en or au bout de laquelle trône un scorpion. J’ai toujours voulu m’en faire tatouer un au creux du dos, mais mes parents trouvent ça vulgaire. Et j’appris alors à vivre sans. Au lieu de cela, il orne de temps à autre mon cou. La glace me renvoie l’imagine d’une fille trop bien habillée, semblable à ces Susie, Vanessa et autres Miranda que je dédaigne tant. Je songe que le fric me pourrit, que le milieu de la mode dans lequel j’évolue depuis mes quatorze ans, ne fait que renforcer la chose. Dans ces lieux où seul compte le paraître, on oublie de jouer son propre rôle.

Le Columbus Circus. C’est ici que Josh souhaitait que nous nous retrouvions. Six minutes en voiture contre trente-neuf minutes à pieds et quinze en métro. Je sors du taxi, le cœur allégé. Le fric me rend aussi service. Mes yeux se posent sur ce large carrefour, point d’intersection de plusieurs grandes rues. Les passants filent et défilent, les voix des touristes se confondent en un charabia immuable, Pas de Josh à l’horizon. Peut-être perdu dans la foule, entre une masse de touristes, une masse d’écoliers, une masse de new-yorka is pressés. Barcelone me manque. Je sors une Marlboro Light, l’allume et scrute l’horizon. Tout est gris, terne, et j’aurais souhaité ajouter sans vie, mais ceux qui grouillent sous mon nez me retirent rapidement cette idée.

Joshua | Merci pour cette nuit !
Pamela | De rien, c'était avec plaisir. On se revoit ce soir, mon lapin ?
Joshua | J'en ai bien peur que non Darling.
Pamela | Quoi ? Mais pourquoi ?
Joshua | Parce que, je ne suis pas un homme bien ...
Pamela | Mais tu es l'homme idéal. Je n'ai jamais connu quelqu'un comme toi.
Joshua | Tu penses que l'homme idéal couche avec dix filles différentes par semaine alors qu'il en aime une particulièrement franchement ?
Pamela | Enfin ... non .. oui ... non ... enfin, c'est pas ce que j'ai voulu dire.
Joshua | Je sais ce que tu as voulu dire ... Merci pour hier soir. Au revoir Pam'.

Voilà comment c'était déroulé la matinée du jeune homme avant de partir de cette maison. Il se leva du lit duquel il en resortit complètement nu. Il reprit les quelques vêtements qui lui appartenaient à savoir son caleçon bleu ciel, son jeans délavé et ce T-Shirt noir ainsi que sa paire de Converses. Il reprit alors dernièrement sa besace et sa veste qui étaient sur une chaise à l'entrée. Il regarda une dernière cette demoiselle qui était dans le lit en tenant les draps pour cacher ses parties intimes, en faisant un dernier sourire.

Joshua | Bye Pam'

Ensuite, le jeune homme continua sa journée tout simplement. Il se dirigea vers son appartement pour voir si il y avait des nouveautés par rapport à son train-train quotidien. Il entra très vite et vit Prune. Il parla un peu avec elle pour prendre de ses nouvelles. A vrai dire, ils ne s'étaient plus vraiment parlés depuis très longtemps. Ensuite, il regarda son courrier. Principalement des factures et des demandes de photographie pour des mariages ou des communions. Ensuite, il alla voir ses e-mails mais encore une fois, rien de bien grand chose. Puis, il se dit qu'il était temps de commencer la journée. Il alla vers sa chambre d'abord pour prendre un autre polo qu'il mit très rapidement. Ensuite, le jeune homme embrassa Prune pour lui dire au revoir et là, le jeune homme s'en alla. Au maximum, il était resté quinze minutes dans l'appartement. Arrivé dehors, l'homme alla au bureau afin de prendre une journée de repos. Il avait rendez-vous aujourd'hui avec PJ. Il salua très brièvement les autres collègues et principalement Samantha, une amie de toujours. Ensuite, l'homme partit vers le Columbus Circle. Il tenait son appareil en main, bien sûr pour continuer quelques clichés qui pourraient lui donner quelques dollars en plus. Puis, l'homme attendit la demoiselle. Et là, il la vit rapidement dans un coin, seule. Joshua se mit à courir pour aller elle et l'attrapa par le bras. Il lui sourit tout simplement et la regarda.

Joshua | Hey PJ. Ca va ?

- Hey PJ. Ca va ?

Une main était venue gripper mon bras, et je m’étais retournée, la clope toujours entre les doigts. Mon regard avait croisé le sien pour s’y attacher, mon sourire était devenu le reflet du sien, et déjà son parfum m’enveloppait. Il y avait de ces fois où, quand son regard s’attardait trop longtemps sur moi, j’avais envie de l’embrasser, quelque soit le public nous entourant. Il fallait dire qu’il ne m’aidait pas. Son regard perçant et équivoque, son attitude faussement détachée, et ses paroles enflammées, rejoignant directement son âme d’artiste, attisaient en moi ce désir que nous prenions soin de consumer. Je ne dirais pas que j’en étais amoureuse, car ce n’était pas le cas. Sans doute parce que je ne me le serais jamais permis, renvoyant au placard mes sentiments de crainte de me retrouver blessée. Et Josh Orwell, voilà bien l’une des personnes dont il ne fallait surtout pas que je tombasse – du moins totalement – sous le charme.Sûrement était-ce la raison de nos disputes. Je nourrissais à son égard ma haine afin de ne point m’y attacher. C’était encore le meilleur bouclier que je pouvais posséder, bien que parfois défectueux, car mon esprit était des plus tordus.

- Josh. Ca va bien oui, et toi ?

Mon regard se pose sur une large silhouette, derrière lui. Cette femme a les bras qui dégoulinent tant la graisse s’est accumulée. Je grimace, et ma mine se fait alors dédaigneuse. J’ai conscience de mon intolérance à ce propos, et pourtant, cela ne modifie en rien mes réactions, trop spontanées, sans aucun doute. Mon regard se pose à nouveau sur le jeune homme, et je me rappelle soudainement cet ignoble repas où j’ai planté là mes soi-disant copines. Ce n’est pas qu’elles m’insupportent mais… Après tout, si, c’est peut-être ça. Serait-ce une percée de masochisme ? Je m’inquiète. Je me savais sadique, mais je n’ai jamais admis l’inverse.

- Dis-moi, mon chou, t’es au courant que Vanessa est complètement accro à toi ? Tu devrais peut-être la ménager, ça m’éviterait de passer des heures à l’entendre piailler, se lamenter sur ton comportement, et indirectement, par conséquent, sur elle-même.

Je pompe à nouveau sur ma clope, et laisse ma main couler le long de son bras, alors que mon regard revient sur lui. Mon sourire s’étirait, moqueur, mais à présent je l’efface pour lui exprimer ma désapprobation.

- D’ailleurs, la prochaine fois, tu serais gentil d’éviter de coucher avec mes copines. En plus, tu détestes ces filles.

Et je le comprenais. A part un physique de rêve, et de la thune plein les poches, elles n’avaient pas grand-chose pour elles : ni intelligence ni centres d’intérêt. Rien que du blabla pour ne rien dire. Je me calme, me fait à nouveau moqueuse. Ma voix se perd en un murmure, teintée de complicité alors que je le taquine, le sourire au bord des lèvres :

- Et puis j’entends bien suffisamment parler de toi comme ça.

Ma clope va s’échouer au bas de Manolo Blahnik, et je l’écrase du bout de l’une d’elles.

- Alors, quel est ton programme ?

Joshua était maintenant réuni avec PJ. Ca faisait combien de temps au fait qu'ils étaient ensemble ? Et dire qu'ils s'étaient connus pendant un simple rendez-vous tout bête. A l'époque, Josh n'était que son photographe et elle, la mannequin qui aurait pu remplir tout les préjugés et stéréotypes de l'époque. Bref, la blonde à grosse poitrine qui semblait n'avoir rien du tout dans la tête. Mais très vite, le jeune homme remarqua que cette demoiselle en cachait énormément. Bref, elle était comme un fantasme pour le jeune homme, comme une demoiselle qu'il ne pourrait jamais avoir pour lui, tout seul. Et puis, le choc ; ils se rapprochent, rentrent dans un placard et en ressortent une trentaine de minutes comme si de rien était. Enfin, presque ; elle réarrangeait ses cheveux et lui reboutonnait son pantalon. Et oui, ils s'amusaient déjà à l'époque. Et puis, maintenant, ils se voyaient plus, quasiment trois à quatre fois par semaine. Quelle histoire de malade !

Joshua | Je vais, merci Content que tu aies pu venir si vite.

Ensuite, le jeune homme se remit à la demoiselle. Il la regarda en faisant un petit sourire en coin. Et puis, il vit un truc qui ne lui plaisait pas tellement. Cette cigarette, cette crase, cette merde quoi ! Comment pouvait-elle consommer ce genre de stupéfiants ? D'accord, elle ne pouvait pas être puni légalement par la loi mais bon, elle ruinait sa santé après tout. Savait-elle qu'elle risquait un cancer des poumons, une insuffisance cardiaque, une défaillance respiratoire et pire encore. Ainsi, l'homme voulait la lui enlever de sa bouche délicate et la lancer. Elle détruisait aussi son environnement et les personnes innocentes après tout. Bref, l'écolo qui sommeillait en Joshua se réveilla.

Joshua | Je te l'ai déjà dit au moins cent fois que c'était nocif une cigarette autant pour toi que pour les autres.

Ensuite, le garçon l'écouta déblatérer tous des trucs au sujet de ses soit-disant amies. Elle lui dévoila que Vanessa aimait bien le jeune homme. Ce qu'elle ignorait, c'était que Joshua le savait. Et si PJ savait la fois où ils avaient fait des galipettes tous les deux ! Bref, il valait mieux qu'elle ignore tout. En même temps, Josh avait couché avec tout son petit groupe d'amie. Et oui, la vie est injuste et cruelle avec certaines personnes.

Joshua | Oui, bien sûr que je sais pour Vanessa. Qui ne le sait pas en plus franchement ? Enfin, elle est sympa en plus. Tu crois qu'elle serait bonne franchement ? Je me demande si elle est aussi souple que toi à vrai dire ? Et pour tes copines, je n'ai que quelques petits trucs, rien de bien grand chose. Ha au fait, Pamela te remet le bonjour.

Ensuite, l'homme regarda cette poupée. Et oui, cette poupée, elle ressemblait à une Barbie à vrai dire. Sauf qu'elle était plus grande, plus souple, plus agile et bien sûr, plus vivante. Bref, Josh prenait son pied avec une fille comme elle. Il entrait en terre inconnue avec elle mais c'était tout le temps l'extase. Il était d'un coup pressé d'aller dans des draps de soie blancs afin de revisiter quelques classiques déjà tant de fois vus par les deux amants. Elle l'excitait vraiment ; elle était comme une muse dans son travail. Elle était SA muse en plus.

Joshua | Le programme ? Comme d'habitude tiens ! A moins que tu veuilles faire autre chose de nos grandes habitudes.

Le jeune homme lui dit cette phrase sur un ton très sensuelle. En plus, il lui murmura ces quelques mots dans l'oreille en embrassant son cou bronzé délicat. Il espérait lui donner quelques petits frissons voire sursaults en faisant cela. En plus, elle n'était pas habitué à subir cela de la part du jeune homme. Que du bonheur pour elle alors. En plus, l'homme n'en avait que faire de faire cela dans la rue. A vrai dire, il était assez content de faire cela ; ça lui procurait énormément de plaisir de faire des bisous dans son cou de mannequin. Et puis, il lui souffla dans un dernier soupir, ces quelques mots :

Joshua | J'ai envie de toi PJ ...

- Je vais, merci. Content que tu aies pu venir si vite.

Je souris.

- J’ai bien cru mourir d’ennui, à ce déjeuner. C’est de pire en pire. Je me demande s’ilsne leur avalent pas le cerveau en même temps que la graisse, durant les lipo.

Je le voyais s’assombrir, le regard fixé sur la cigarette entre mes doigts. Anticipais son discours, soupirais.

- Je te l'ai déjà dit au moins cent fois que c'était nocif une cigarette autant pour toi que pour les autres.
- Se mettre du déo est cancérigène, manger des chips est cancérigène, se foutre devant un micro-ondes est cancérigène, avoir un téléphone portable est cancérigène, l’aspartam est cancérigène, l’air que l’on respire est cancérigène, même l’estragon est cancérigène ! Quelle différence la cigarette peut-elle bien faire ?

Je n’avais pu que lever les yeux au ciel en l’entendant discourir. A chaque fois que nous nous perdions dans un quiproquo, je pouvais voir combien il tentait de me ménager. Ne rien dire qui ait pu trop m’offenser. Le plus drôle était sûrement de voir qu’il englobait un bon nombre de choses dans cette catégorie-là, semblant me percevoir comme une enfant fragile qu’il aurait pu blesser avec un rien.

- Oui, bien sûr que je sais pour Vanessa. Qui ne le sait pas en plus franchement ? Enfin, elle est sympa en plus. Tu crois qu'elle serait bonne franchement ? Je me demande si elle est aussi souple que toi à vrai dire ? Et pour tes copines, je n'ai que quelques petits trucs, rien de bien grand chose. Ha au fait, Pamela te remet le bonjour.
- C’est bon Josh, je sais bien que tu baises avec Vanessa, pas la peine de faire semblant. Mais il y a une différence entre coucher avec quelqu’un et être amoureux de lui, c’est ce que je voulais dire. Elle va souffrir, d’ailleurs elle souffre déjà… Après tout, je m’en fous, ça lui fera peut-être du bien d’être remise à sa place. Comment ça, juste quelques petits trucs ?

Un sourire amusé apparaît sur mes lèvres alors que je me rappelle sa dernière phrase. Pamela, blonde écervelée, 95C, naïve, facile, voix fluette me tapant sur les nerfs. J’ai toujours essayé de repousser cette fille mais elle n’a jamais semblé comprendre le message.

- Pamela ? C’était donc vrai, comme il est vrai que tu tombes de plus en plus bas. Ne le lui renvoie surtout pas, elle m’insupporte.

Il me dévorait du regard, et je le remarquais enfin. Josh avait cette manière de me regarder, comme au premier jour, quand j’avais pénétré le studio photo. Il y avait toujours eu cette tension entre nous, sensuelle, qui n’avait rien de négatif sinon le tragique tournant qu’avait pris notre histoire. Une idylle adolescente, un jeu digne de Peter Pan : nous refusions de prendre nos responsabilités, quelles qu’elles soient.

- Le programme ? Comme d'habitude tiens ! A moins que tu veuilles faire autre chose de nos grandes habitudes.
- Ce n'est pas moi qui m'en plaindrais.

Je lui offris enfin un sourire franc et le laissait se rapprocher. Il semblait bien entreprenant en ce jour, presque… empressé. Ses lèvres étaient même venues capturer mon cou, quand habituellement nos effusions étaient limitées en public, et je me mis à rire, me débattant tranquillement, sans avoir réellement l’intention de me défaire de cette étreinte.

- Qu’est-ce qui te prend ? Josh, tu me chatouilles.

Mon rire se poursuivait. J’aurai aimé mettre un terme à cet instant de complicité qui ne pouvait faire que compliquer nos rapports, mais c’était bien trop agréable pour que je me le permette. Son parfum se faisait plus poignant encore, et bientôt sa voix suave se fit réentendre à mon oreille, prononçant ces mots qui finirent d’attiser le désir croissant, quand la brûlure s’emparait de mon bas ventre. Je lui répondis dans le même murmure amusé :

- Hmm, je crains que tu sois mis au supplice, en ce cas. Aucun de nos deux appartements ne se trouvent au tournant.

Joshua | Tu sais, peut-être que la lipposution est ce qui les rend si « intelligentes » après tout. Il faudrait que tu leur dises d'arrêter ; elles risquent de devenir de vraies cerveau ramollis sur pattes si ça continue. Elles devront aller s'en greffer un à la longue.

Ce n'était pas du tout du genre à Joshua de critiquer les gens ainsi gratuitement. D'ailleurs, il ne pratiquait quasiment pas ceci. Et là, il déblatérait des choses sur toutes ces petites gamines qui ne pensaient qu'à s'acheter une magnifique robe rouge qui leur taillait les hanches ou le nouveau rouge-à-lèvres qui allait rendre leur bouche exquise et ravissante. Bref, elles étaient toutes narcissiques ; pas une pour rattraper l'autre. Elles se définissaient même comme le nombril du monde, que dis-je de l'univers ! Et pourtant, dans ce groupe de bécasses, une ressortait du lot très facilement : PJ. Elle était la seule à pouvoir faire fantasmer me photographe. Il se souvient encore de leur première rencontre ; au départ utopique, ensuite féérique. Le pur bonheur de rencontrer la personne idéal mais à vrai dire, tout cela n'était qu'une affaire de jambes en l'air et de draps pliés. Enfin, en même temps, PJ & Josh le voulaient bien et ils vivaient parfaitement bien avec leur relation.

Ainsi, le jeune homme regardait la demoiselle qui ne cessait de tirer sur sa cigarette. Il ne comprenait pas comment elle pouvait encore continuer à consommer cela. A vrai dire, Josh n'avait jamais mis une cigarette en bouche ; il n'aimait déjà pas respirer l'odeur qui lui donnait envie de rendre son petit-déjeuner. Ainsi le jeune homme essayait sans cesse de convaincre PJ d'arrêter de fumer, mais à vrai dire, la blondinette s'en foutait complètement et disait continuellement à son amant qu'elle continuerait quoiqu'il arrive. Et puis, il fallait bien mourir de quelque chose après tout.

Joshua | oui, tout peut être cancérigène dans la vie. Mais est-ce une raison pour accumuler plusieurs facteurs à risque franchement ? Oh mon dieu, j'parle comme un médecin ou un politicien x)

Il faut dire qu'en même temps, le jeune homme voulait se préserver un maximum possible. Il buvait que très rarement, n'avait jamais fumé ou consommé de drogues, faisait assez de sport, ... Par contre, il s'était déjà énormément amusé avec de charmantes séductrices. Cependant pour ce genre d'activités, même les médecins vous diront que c'est important.

Joshua | Oh, tu es au courant ?! Mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas qu'un petit pincement au coeur et à vrai dire, c'est elle m'a supplié de le faire avec elle. Bref, ce n'est pas ma faute, je n'ai fait qu'exercer ces fantasmes et mettre en pratique ma générosité. Après tout, je suis un bon samaritain ; je lui ai donné mon corps quelques fois je te rappelle. Donc oui, je suis un bienfaiteur. Et avec les autres, c'est juste une nuit voire deux ... Sauf Pamela, il se passe un truc entre nous, je pense. Mais ne t'inquiète pas, c'est pas comme entre nous ... nous c'est une relation fusionnelle.

C'est vrai qu'entre Pamela & PJ, ce n'était pas le grand amour. A vrai dire, elles ne faisaient que se détester et elles ne pouvaient même pas se regarder dans le blanc des yeux dans s'étriper. Toutefois, Pamela représentait pas mal de stéréotypes que tous les hommes imaginent rencontrer au moins une fois dans leur vie d'adolescent, période où les hormones sont sans cesse en ébullition je vous rappelle. Elle était blonde, fine, possédait une grosse poitrine volumineuse mise en valeur mais pas très futée en effet. Il faut quand même avouer qu'elle n'était pas une demoiselle qui possédait la science infuse en elle. Enfin, que voulez-vous ? Tout le monde ne peut pas être le nouveau petit Einstein, en possédant un Q.I. De 200° après tout !

Joshua | Pourtant, elle t'apprécie beaucoup, tu sais. Elle te prendrais presque pour modèle montant dans la société.

Pendant un bon moment, le jeune homme commençait à lui embrasser le cou. Il ne faisait que donner de légères bises sur son cou doux et délicat. Il entendait que PJ souriait et cela lui donner un bonheur certain. Il lui susurrait ensuite des mots à l'oreille pour voir comment allait réagir sa belle. PJ avait l'air d'apprécier fortement cela. Elle sentait ainsi la respiration haletante du jeune homme qui revenait toujours sans cesse. Dans un soupir, il continuait à lui murmurer des petits mots d'amour.

Joshua | On a qu'à le faire ici ; on sera bien, tu ne penses pas ?

- Tu sais, peut-être que la liposucion est ce qui les rend si « intelligentes » après tout. Il faudrait que tu leur dises d'arrêter ; elles risquent de devenir de vrais cerveaux ramollis sur pattes si ça continue. Elles devront aller s'en greffer un à la longue.
- Tu ne vois plus la frontière entre intelligentes et désirables, mon chou ? Si tu veux mon avis, elles pourraient prendre rendez-vous dès à présent. Mais je n’hésiterais pas à leur faire part de ta suggestion, en ton nom, bien sûr, puisque tu as l’air de toutes les connaître.

Sourire forcé digne d’une pub Colgate, tape condescendante sur l’épaule, me moquer de lui a toujours été l’une de mes préoccupations favorites. Ce qui nous a d’ailleurs mené à bien des disputes. Mes sarcasmes incessants, mes répliques acerbes, mes mots glacés. Ce n’était à vrai dire pas le fond du problème : tout nous semblait être une perche tendue vers nos querelles. Et dire qu’au départ on aurait pu paraître être le couple parfait, d’ailleurs certaines personnes au courant de notre liaison me demandaient incessamment pourquoi nous n’étions pas ensemble. Je me contentais de changer de conversation, mais ils se trouvaient que les réponses à cette question m’apparaissaient sans ombre : premièrement, il aimait une fille au nom de fruit, dans une seconde partie, il n’était pas dans nos caractères de nous interroger sur un tel sujet.

- oui, tout peut être cancérigène dans la vie. Mais est-ce une raison pour accumuler plusieurs facteurs à risque franchement ? Oh mon dieu, j'parle comme un médecin ou un politicien
- Effectivement, tu ferais donc mieux de t’arrêter. Ecoute, j’ai décidé de profiter de la vie. La cigarette est un plaisir, tout comme l’alcool en est un, tout comme je ne pourrais me priver de portable. Je préfère mourir demain en m’étant fait plaisir qu’à quatre-vingt ans, la peau ridée, dégoulinante, en ayant passé mon temps à me priver.

Et, chose que je n’avouerai jamais : la vieillesse me faisait bien plus peur que la mort. L’idée de voir mon corps se flétrir, ma génération remplacée, de m’agripper aux accoudoirs d’un fauteuil usé, avoir vu mes proches me quitter, lire mon âge sur mes traits, c’étaient des choses qui me faisaient carrément flipper. Rien que d’y songer, je sentais ma gorge se nouer. J’avais déjà du mal à me projeter une semaine plus tard, songer à ce que je serai dans ne serait-ce que dix ans était juste angoissant.

- Oh, tu es au courant ?! Mais ne t'inquiètes pas, ce n'est pas qu'un petit pincement au coeur et à vrai dire, c'est elle m'a supplié de le faire avec elle. Bref, ce n'est pas ma faute, je n'ai fait qu'exercer ses fantasmes et mettre en pratique ma générosité. Après tout, je suis un bon samaritain ; je lui ai donné mon corps quelques fois je te rappelle. Donc oui, je suis un bienfaiteur. Et avec les autres, c'est juste une nuit voire deux ... Sauf Pamela, il se passe un truc entre nous, je pense. Mais ne t'inquiète pas, c'est pas comme entre nous ... nous c'est une relation fusionnelle.

Je l’écoutais déblatérer, le fixant, les sourcils haussés, le visage impassible, avant de secouer la tête en soupirant alors qu’il clôturait le tout.

- Il se passe un truc ? Entre toi et une blonde écervelée ? Eh ben, la situation est dramatique dis-moi…

Je ne souris plus, il est clair que cette fille m’agace, et que m’imaginer sa peau contre la sienne – qui sera sûrement prochainement collée à la mienne – m’écoeure plus qu’autre chose.

- Et, Josh, je réitère ma demande : il y a des milliers de filles à New York, alors cesse donc de tirer parmi celles que je connais, tu seras un ange.

- Pourtant, elle t'apprécie beaucoup, tu sais. Elle te prendrais presque pour modèle montant dans la société.

Je commence à m’ennuyer, jette un coup d’œil à l’heure. Cette discussion m’a mise en boule. Passer à autre chose ne serait pas de refus, et j’ai même une petite idée sur la chose.

- C’est qu’elle est au moins capable de reconnaître les personnes supérieures à elle, c’est un début.

Il poursuivait ses baisers au creux de mon cou, mes frissons se poursuivaient, la brûlure se ravivait, et mon sourire réapparaissait. Son souffle contre ma peau chaude, je venais glisser ma main sur son dos, la glissant sous son haut, alors qu’il prononçait de nouveaux mots.

- On a qu'à le faire ici ; on sera bien, tu ne penses pas ?
- Oui, durant deux minutes : avant que les flics ne viennent faire leur ronde. Et vu qu’aux dernières nouvelles tu n’es pas précoce…

Je plante mon regard dans le sien, aguicheuse malgré mon refus précédent, le sourire toujours aux lèvres, notre étreinte s’éternisant. Il m’amuse, et si ça ne tenait qu’à moi, je lui dirais oui sans hésiter. Mais me retrouver au poste à dix-neuf ans pour pratique sexuelle sur la voie publique… Non merci.