Akshan Rajat déambulait fièrement dans les rues de New York, au rythme des basses qu'eméttait l'une des chansons qu'il était en train d'écouter, son casque orange collé au oreilles. Akshan tira sur le col de son sweat à capuche, frissonnant, après qu'un vent frais soit venu chatouiller son cou brun. Il accéléra le pas, atteignant alors le tournant de Crosby Street, et enfin il aperçut la grande enseigne du Starbucks qu'il connaissait bien. D'un geste rapide, il poussa la porte, et s'engouffrant dans le café, il se laissa guider par l'odeur du café noir et la chaleur réconfortante. Il regarda sa montre. Onze heure douze. La matinée touchait à sa fin, et cela faisait quatre heures qu'il était debout, éveillé par les pleurs de son mignon petit fils dont l'estomac réclamait un biberbon bien chaud. Akshan laissa ses yeux vagonder à souhait, puis enfin il se rappella les paroles de Lena. « Il est assez grand, brun ... » « Et d'une corpulence moyenne, je parie ? » « Hmm, oui. » « Non mais Lena, je plaisantais. Tu crois vraiment que je vais le trouver avec ça ? C'est monsieur tout le monde ! » « Bon, il a une tête d'idiot, ça se voit tout de suite. Il fait un peu gamin, il a l'air ... mesquin. » Akshan esquissa un sourire, se remmémorant la discussion qu'il avait eu avec Lena avant de partir. En suivant ses indications, il parcourut la salle du regard,attentivement, et enfin ses yeux se stoppèrent sur un jeune homme à l'air blasé, enfantin. Et tout à fait mesquin, oui, mesquin. Il s'approcha prudemment, attentif à la moindre réaction du garçon. Quand enfin il atteignit la table, il posa sa main droite sur l'épaule du fameux Penny, et lui lança un « Surprise ! » des plus enjoué, avant de s'assoir face à lui. Dans sa lançée, il commanda un cappucinno, puis concentra définitivement son regard sur l'individu qui lui faisait face.

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Direction Starbuck. C’était en ces lieux qu’il avait donné rendez-vous à son amie, Lena. Lena Warren, son amie avec qui il avait d’antan l’habitude de passer des soirées avec elle. Certes, cette époque est fortement révolue, au grand regret de Penny. Ainsi installé à une table, il attendit patiemment la jeune femme. Patiemment, c’était bien vite dit à vrai dire. Le nez sur sa montre toutes les minutes, puis il s’occupa alors avec son portable avant de passer une commande. Non, elle n’était bien en retard, il n’était pas non plus en avance. En avance, Penny ? Ce serait la blague de l’année. La matinée du jeune homme ne fut pas bien agitée. Levé vers onze heure, avant de glander dans son appartement. Il n’était pas bien décidé d’y sortir à vrai dire. Une soirée bien arrosée, une nuit passée avec une inconnue, une fois de plus. Et le voilà à présent, dans son appartement à trainer telle une larve. Une fois décidé de sortir, la lumière du jour l’éblouit. Grimaçant et plissant les yeux face aux premiers rayons de soleil printanier.
Pris par un passionnant échange de SMS avec Zélie, il ne sentit pas la main se poser sur son épaule, ou plutôt il n’y fit pas attention. Ce fut ce « Surprise ! » enjoué qui le fit légèrement sursauter. Un haussement de sourcil et Penny resta silencieux face au jeune homme qui s’installer en face de lui. Un léger secouement de la tête, il regarda un instant, un court instant, autour de lui. Non, mais c’était une blague ? Mise à part si Lena se soit travesti en indien, il n’y a pas de chance que ce soit son amie, Lena. « Euh… ». Ce fut là le seul son qui put sortir de la bouche de Penny. Une légère incompréhension pouvait alors se lire sur son visage. Que faisait-il là ? Ce type, ce gars. Certes, ce n’était pas comme s’ils ne se connaissaient pas vraiment, mais ils n’étaient pas « amis ». « Salut ?! Je… Je peux savoir ce que tu fais là ? ».

Akshan semblait détaché, souriant et rieur, il regardait un peu partout dans la pièce sans tellement s'intéresser au jeune homme qui semblait tomber des nues face à son arrivée inattendue. Il attendit quelques secondes que Penny reprenne ses esprits, puit il se leva, et lui tendit sa main pour la serrer, faisant la moue. « Oh, pardonne mon impolitesse, je ne me suis pas présenté. Akshan Rajat, je suppose que tu as déjà entendu parler de moi. » Il marqua une pause, sans cesser de sourire, pui ajouta. « Tu es ... Penny, c'est ça ? » Une fois sa main serrée, il s'installa de nouveau sur la chaise, tandis que la serveuse déposait son cappucino devant lui. Intérieurement, Akshan était entre la crise de nerfs et l'amusement. Cette situation devait être réellement dérangeante pour Penny, et il était amusant pour Akshan se profiter de sa détresse jusqu'à son paroxysme, de façon à énerver son interlocuteur. Il mourrait d'envie de l'énerver. Encore plus maintenant qu'il avait sa tête en face de lui. Akshan n'était pas du genre jaloux, mais il savait reconnaître les hommes qui étaient susceptibles de plaire à Lena, et en l'occurence, Penny était plutôt gâté par la nature. En plus de ça, Lena avait évoqué son passé incertain avec lui, et Akshan n'appréciait pas tellement ses visites imprévues, qu'il prenait toujours soin de faire en son absence, apparemment. Alors il avait pris les choses en main, ce qui à première vue n'avait pas dérangé Lena, et il avait decidé de se rendre à ce rendez-vous à sa place, purement et simplement. « Hmm, ah, oui ! Lena avait quelque chose de prévu aujourd'hui, alors je suis venu à sa place. J'avais très envie de te rencontrer en fait, Penny, tu sais que j'entends pas mal parler de toi ces temps-ci » Akshan porta sa tasse jusqu'à ses lèvres et frissonna au contact de celle-ci, brûlante.

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Que foutait-il là celui-là ? C’était bel et bien la question que se posait Penny à cet instant. Observant plus qu’intrigué le jeune homme qui se trouvait en face de lui. Après quelques minutes de silences, plus que saoulant pour Penny, l’inconnu (pas vraiment inconnu à vrai dire) prit la parole. Akshan Rajat, voilà donc le jeune homme qui se trouvait en face de lui. Il avait tout juste, il avait déjà entendu parlé de lui, Penny. C’est alors qu’il se mit à murmurer le prénom de ce dernier, Akshan. « Penny, c’est cela… ». Il laissa sa phrase en suspens. Non pas qu’il avait envie de continuer de prendre la parole, bien au contraire. Bordel, que foutait-il là. Les présentations faites, c’était un fait, mais rien n’expliquait alors la présence d’Akshan ici. Ce n’était pas que Penny était retissant à l’idée de passer une matinée entre « hommes », mais plutôt qu’à l’origine, cette matinée devait être entre amis. Entre Lena et lui, entre elle et Penny. C’était donc presqu’un rendez-vous improvisés entre les deux jeunes hommes. Ils ne se connaissaient pas vraiment, presque pas à vrai dire. Chacun de leur côté avait entendu parler de l’autre, grâce à une seule et même personne dans les deux cas : Lena. D’ailleurs, d’après les mots prononcés par ce fameux Akshan, elle avait quelque chose de prévu… C’était donc pour cela qu’elle ne serait donc pas venue. Penny ne put s’empêcher de secouer la tête. « J’avais oublié qu’elle a sûrement dû oublier l’existence des portables à présent. ». Un petit sourire mesquin vint alors pincer ses lèvres. Cela faisait à peine quelques minutes qu’il se trouvait en face de lui et déjà, il y avait comme ce petit « putain, ce qu’il m’énerve » qui n’allait pas tarder à s’ancrer à l’une de ses pensées. Ce n’était pas qu’il n’avait pas envie de le voir, de voir ce type je veux dire, ni quoique ce soit d’autre, mais il sentait bien qu’il y avait quelque chose entre les deux. Penny n’était pas du genre réfractaire à faire des nouvelles rencontres, mais il s’était fait une certaine image d’Akshan, il s’était fait un certain portrait de lui. C’était lui la source de tous ces changements chez Lena et qui plus est, changement égal distance qui se formait entre leur amitié. « Oh ?! T’entends pas mal parler de moi ? En bien, j’espère. ». Il posa ses coudes sur la table, et reposa son attention sur Akshan qui venait de prendre sa tasse. N’imaginez même pas les pensées stupides et totalement puériles qui vinrent à l’esprit du jeune texan à cet instant. Tout en jaugeant le jeune homme qui se trouvait face à lui, il resta silencieux. Silencieux, pour une fois.

Akshan laissa échapper un soupir amusé suite à la remarque de Penny sur les portables. Un petit comique, semblait-il ! L'hindou se redressa sur sa chaise, plongeant son regard dans celui de Penny avec un semblant d'arrogance, et répondit « Hmm, tu sais, les vieux parents et la technologie, ça fait deux. » Akshan ne cessa pas de sourire, après cette remarque ironique. Il porta de nouveau la tasse brûlante à ses lèvres et sentit le doux cappucinno réchauffer son corps frais. Ses joues reprennaient des couleurs, en même temps que son agaçement s'accentuait. Son sourire nerveux ne disparaissait pas, il n'était absolument pas content d'être là, maintenant qu'il avait découvert le personnage de Penny qu'il arrivait si bien à cerner en à peine deux minutes. Il avait compris en discutant avec Lena que c'était le genre de personne à chercher les ennuis, et maintenant il saisissait entièrement le fait que Penny n'appréciait pas la nouvelle vie de Lena, certainement une ex amie de débauche pour lui. Et quand il le regardait, il se voyait, quelques mois auparavant, jeune et con, irresponsable et gamin, dépassé par ces adultes stables et posés. Il avait envie de mettre des baffes à Penny, autant qu'il aurait voulu s'en prendre quand il était dans son cas. Enfin, après tout, peut être que son insouciance lui suffisait, peut être qu'il n'avait pas besoin de plus. A sa remarque suivante, Akshan frissonna. Vraiment, il ne le sentait pas, ce rigolo là. « Si tu veux savoir, c'est assez variable. Enfin, le fait est que j'en ai assez entendu. Je tenais vraiment à me faire ma propre opinion de toi. »

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Penny ne lâcha pas une seconde Akshan du regard. Quel âge avait-il ? Sûrement presque le même âge que lui. Dix-neuf ans, vingt ans, peut-être vingt-et-un ans, enfin Penny était vraiment nul pour donner un âge à une personne. Pourtant malgré une différence d’âge minime, un écart était creusé entre eux déjà. Une mentalité différente, un état d’esprit différent, ils étaient différents oui. Le jour et la nuit, le noir et le blanc, le ying et yang (et avec toutes ses comparaisons, vous avez sûrement bien du comprendre). Penny était… comment vous le décrire. Ce petit con, oui. Il ne se souciait guère de rien, ni même de sa santé qu’il savait pourtant si fragile, il avait le coup pour se fourrer dans des galères, des vieilles emmerdes. Ce gars, à lui tout seul, devait bien les enchainer. A l’écoute des paroles d’Akshan, il avait comme la vive impression d’entre son père, le paternel Daniels. Celui avec qui il avait tendance à se prendre la tête pour un rien, ou plutôt non… pour tout. Il était impossible pour l’homme de recadrer son fils, qui jouait sans arrêt avec le feu. Ah jouer avec le feu, Penny aimait cela il fallait croire. Plan foireux, galères permanentes, une santé plus que fragile, vraiment ce petit avait tout pour jouer avec ce fameux feu qui devenait de plus en plus grand avec le temps. Puis voilà, il y avait en face de lui ce type, ce fameux Akshan. Petit-ami de Lena, père du gamin là que Penny n’arrive même pas à retenir son nom, un âge indéterminé (je vous rassure, il a réussi à lui déterminer son sexe), avec ce côté posé, conscient des choses et plutôt réfléchi et largement plus mature que Penny. A vrai dire, il était difficile de faire pire que de notre petit con de Daniels. Petit con, c’est affectueux voyons. Il fallait croire que ce café allait se tourner en choc des mentalités, en choc des états d’esprits, en combat de coqs poilus et virils… non, je m’égare un peu là.
Concentré à observer et jauger l’individu qui se trouvait sous ses yeux, Penny en avait presque oublié son café. Tant pis pour lui, pour le café je veux dire. Il sera froid quand il sera bu par Penny, ce n’est pas trop grave, rien de quoi déclencher une troisième guerre mondiale. A chaque mot prononcé par le jeune homme qui était en face de lui, il remua légèrement la tête comme pour confirmer les dires ou les réfuter d’un signe de la tête négatif. Alors comme ça, il entendait parler de Penny chez lui. Chez lui, c’était aussi chez Lena. Qu’est-ce que Lena aurait bien pu dire à son sujet ? C’est un petit con, il a une tête d’idiot, il est… vraiment très con, il est plutôt gâté par la nature, c’est un peu un dieu grec sans la partie génitale rétrécit comme sur les statuts. Enfin on pouvait là s’imaginer tout plein de propos, qui pouvait différer les uns des autres. Alors comme ça, s’il était venu pour se faire sa propre opinion sur Penny. Intéressant… Un petit sourire à la fois mesquin et amusé se dessina sur les lèvres de Penny. « Ton propre opinion ? Hein, hein. Et ça donne quoi pour l’instant alors ? ». C’est alors qu’à cet instant que l’attention de Penny fut alors attirée par une autre personne. Il avait enfin réussi à détacher son regard de ce type, de… Akshan. A la grande surprise, ce fut une fille, sûrement une camarade de Penny avec grand chance. Un petit clin d’œil en signe de salut, comme à son accoutumé, et il posa son regard quelques instants sur sa tasse qu’il prit. Il but alors une gorgée et lança à cet instant un de ses plus grands sourires, ce genre de sourire qui avait tendance à agacer les personnes. A lui tout seul, il arrivait à agacer un grand nombre de personnes. Sacré Penny.

Il sentit son portable vibrer contre sa jambe, et l'espace d'un l'instant, il se concentra sur le petit appareil, quittant des yeux le gamin qui lui faisait face. Un nouveau message. Lena. Un sourire discret vint illuminer ses lèvres, et il lut rapidement le court texte. « Hmm, , tu sais ce n'était peut être pas une si bonne idée. Ne soit pas trop méchant avec lui hein. A toute à l'heure ♥ » Akshan laissa échapper un soupir amusé, bloquant son regard sur le " ne sois pas trop méchant". Lena prenait Penny pour un pauvre gamin sans défense, innocent et perdu ? Il manqua de rire, quand soudain il songea au fait que ce n'était pas complètement faux. C'était un gamin, oui, tout juste plus jeune que lui, peut être, innocent là encore, même s'il se cachait derrière sa facade de gars sûr de lui. Il la connaissait cette combine, il avait été ce gars pendant plusieurs années avant de finalement se débarasser de cette fichue facade. Il rangea son portable, et contempla longuement la visage de Penny. Vraiment, il y avait quelque chose de spécial. Il y avait à la fois, un bout de lui, avant, un bout de ce gars qu'il voyait dans son miroir quelques mois plus tôt, et puis il y avait un autre truc, un truc qui lui rappellait une époque qu'il n'avait pas connu, et qu'il connaissait pourtant. Mais quoi donc ? Il n'aurait pas su trouver quoi. Penny répondit à sa remarque sur l'opinion qu'il avait de lui, et Akshan lança un sourire. Penny creusait vraiment, avec ce petit air curieux très agaçant. Tandis qu'il réfléchissait à sa réponse, qu'il connaissait déjà en réalité, puisqu'il aurait du lui dire qu'il l'avait déjà totalement cerné en quelques minutes, Penny s'intéressa à une silhouette qui passait près d'eux. Akshan n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que c'était une fille, probablement l'une de ses prétendantes, il savait. Il l'avait vu à son regard, à sa façon de se redresser, et il le vit encore plus lorsqu'il lança un clin d'oeil à l'inconnue, le sourire en coin.
Et puis il perdit complètement la notion du temps, il s'évada quelque part, ailleurs, dans les yeux de Penny. Il sentit quelque chose lui serrer le ventre, lui retourner l'estomac, et sa respiration s'accéléra subitement. Ce clin d'oeil, ce clin d'oeil là, ce n'était pas un clin d'oeil anodin, ce n'était pas celui de Penny, ou du moins il l'avait emprunté à quelqu'un, quelqu'un qu'il connaissait. Mais comment ? Qui était donc ce garçon là ? Il ne savait rien de lui, à part son prénom, en réalité. Et à ce moment là il eut envie de savoir qui il était, qui se cachait derrière ce clin d'oeil, derrière ce minois si familier. Il tenta de reprendre ses esprits, et lança, enfin, « Difficile à dire. Je suis assis ici depuis cinq minutes, difficile de se faire une opinion. Mais parle moi donc de toi. D'où tu viens ? » Il savait bien que ce qu'il était en train de faire n'avait rien de cohérent, de logique, et Penny serait sûrement étonné par ce questionnaire insensé, mais à vrai dire il s'en foutait, parce que toutes ces sensations que lui avaient procuré ce mystérieux clin d'oeil avait renversé tout le reste, tout ce qu'il voulait à présent c'était comprendre, comprendre ce que ça signifiait.

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A cet instant, il s’en foutait totalement de cette fille. Enfin elle aurait pu être belle, moche, blonde, brune, rousse, il s’en foutait, mais qu’est-ce qu’il aurait donné pour pouvoir faire en sorte qu’elle prenne la place d’Akshan en face de lui. Non pas que sa présence l’embarrassait mais un peu quand même. Il avait quand même osé se mettre au beau milieu de son rendez-vous avec Lena en y allant à sa place. Elle avait quelque chose d’autre de prévu, oui bien sûr. Croyons-le. Crois-le donc petit Penny. Mais ne nous égarons guère. Il venait de reposer sa tasse presque vide sur la table où à nouveau il posa ses coudes et… non, cette fois-ci, il ne s’amusa pas à jauger du regard son adversaire, si on devait l’appeler comme ça, il n’avait rien de bien méchant ce gars (mais méfions-nous). Non, cette fois-ci, il balaya la salle du regard du coin de l’œil. Un petit air mesquin, un petit côté rusé, dans une autre vie, il devait être un renard, ou bien une petite fouine, enfin un prédateur rusé et malin comme il l’était. C’est alors que la voix d’Akshan qui venait de retentir lui fit signe qu’il n’était pas seul, mais qu’il était bien en compagnie de quelqu’un. Quelqu’un qui s’avérait être Akshan. Prénom que le jeune homme voulait éviter de prononcer, sûrement bien trop dur. Il lui demanda ainsi d’où il venait. Il s’apprêtait à lui faire un inventaire toutes les plus banales les unes que les autres pour pouvoir se faire une petite fiche d’identité sur la personne de Penny ? Il fallait croire que notre petit con allait subir un petit interrogatoire. Penny secoua alors légèrement la tête avant de répondre et fronça légèrement les sourcils. Leur conversation allait presque passer du coq à l’âne ou quoi ?! « De San Antonio, Texas. ». Il répondit toujours avec ce même petit sourire qui le caractérisait si bien, ce petit sourire mesquin. Sa réponse était certes brève, mais très efficace. En trois mots, il avait réussi à citer sa ville natale et son état natal. Le jeune étudiant ne prit même pas la peine de lui retourner la question, après tout, il pouvait venir d’Afrique, d’Asie, de Mars ou de Neptune, Penny s’en foutait de savoir cela. C’est vrai qu’il a une tête d’africain cet Akshan… C’était une blague, cher lecteur. Néanmoins Penny se demandait bien là pourquoi cette subite question, pourquoi soudainement voulait-il savoir cela ? Soudainement, il semblait montrer un certain intérêt pour Penny, mais pourquoi donc.

Bon, rester calme. Inspirer, lentement, le regarder sans laisser paraître quoi que ce soit. Non, Akshan ne devait pas avoir l'air troublé, ou subitement interessé. Il devait conserver son air détaché. S'il se mettait à paraître moins sûr de lui, alors sa crédibilité serait réduite au néant. Il se racla la gorge, reprenant complètement ses esprits. Il venait du Texas. San Antonio. Il connaissait cette ville, évidemment, c'était l'une des plus connues du Texas. Mais ormis cela, il ne voyait aucun lien entre le Texas et son clin d'oeil.Mais à qui était donc ce clin d'oeil ? Il le revoyait, encore et encore, passer en boucle dans son esprit, comme un mystère, un mystère sans nom. Il sentit qu'il avait la clef sur le bout de la langue, qu'il était proche de comprendre tout. Mais rien ne se passa. « Et qu'est ce que tu es venu faire à New York ? » Akshan s'avanca légèrement, pour mieux regarder Penny, intrigué. Ses yeux se perdirent dans les siens, puis chercherent lentement un quelconque indice suscpetible de résoudre l'énigme de ce clin d'oeil sur son visage. Encore une fois, rien. Et puis Penny fit un énièmme sourire mesquin, le sourire de trop, en tout cas le sourire qui bouleversa Akshan. Ce dernier recula brusquement sur sa chaise, comme projeté en arrière et ecarquilla les yeux, complètement retourné. Il marqua un silence, puis lança, déboussolé « Maman ! » Il resta ainsi, éberlué, les sourcils fronçés, à la regarder, sans rien dire de plus.

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C’était qu’il était bien curieux dites-moi. Curieux, c’était bien le mot. En même pas une fraction de minutes, il semblait être épris d’une grande soif avide de vouloir en savoir plus sur lui, sur Penny. Tout d’abord une banale question sur ses originaires, sur sa ville natale puis voilà qu’à présent il voulait savoir ce qu’il venait faire ici. Mais que venait-il faire à New-York ? Bonne question. Petit retour en arrière. Seize ans, il avait seize ans lorsqu’il est arrivé pour la première fois à New-York avec ses valises sous le bras. Non, il ne faisait pas une fugue, il venait s’y installer avec son père. Oui son père, sans sa mère. Je ne vous brosse pas le tableau, des parents divorcés et voilà qu’il devait vivre de la sorte. C’était d’ailleurs suite à cet événement, au divorce de ses parents, que Penny avait compris que l’amour n’était pas si beau qu’on pouvait le prétendre. On aimait, on aimait encore et encore jusqu’à un jour, s’empoisonner mutuellement, s’empoisonner un à un. Le poison était mortel pour la relation. Mais cela, c’était la vision de Penny Daniels, voyez-vous. Je suis sûre que si vous interrogez d’autres personnes, ils vous diront des choses différentes, mais s’il-vous-plait ne nous égarons pas. Le jeune homme se concentra une seconde sur la question que ce fameux Akshan venait de lui poser. Mais tiens donc, pourquoi voulait-il savoir ça ? C’était un peu… personnel comme question, quand même. Le silence venait alors combler le vide que Penny laissait naitre petit à petit avant de répondre. Non, il n’allait quand même pas parler de ses parents, du divorce et tout ce qui s’en suivait. Après ça ne le regardait pas. Ca ne le regardait pas du tout, même. Un petit soupir s’échappa de la bouche de Penny lorsque cette pensée vint lui effleurer l’esprit. « Pour mes études. ». Dieu que cette réponse venait studieux et intellectuel, tout ce qu’il n’était pas. Forcément il n’allait pas lui dire qu’il avait suivi comme un con son père pour s’installer ici, forcément il n’allait pas lui dire que c’était un petit branleur qui avait horreur des études et qu’il séchait les trois quart du temps. Non, il fallait juste parler peu et répondre plus ou moins juste.
Alors Penny se concentra encore une fois sur Akshan. Que lui voulait-il vraiment ? Pourquoi ce subit intérêt à son égard ? Pourquoi. Il ne comprenait pas vraiment, et puis ce n’est pas Penny qui allait élucider ces questions, il avait bien trop d’autres choses à faire que cela. En fait non, il n’avait rien d’autre à faire mise à part le regarder, regarder Akshan je veux dire, et boire son café. C’est alors qu’à ce moment, l’hindou fit quelque chose de bizarre… ou plutôt dit quelque chose d’étrange. Un « Maman ». Penny fronça les sourcils, se demandant bien pourquoi venait-il de dire cela. Il devait sûrement avoir un petit souci dans sa tête, lui. Sûrement vrai, déjà pour sortir avec Lena, il fallait déjà être un peu dérangé dans sa tête… Oh ça va, les taquineries, elle connait ça vous savez. Alors le jeune Daniels resta sans un mot face à l’intriguant Akshan. Il se mit à répéter le mot que ce dernier avait prononcé avec un ton interrogateur. « Maman ?! ». L’incompréhension pouvait se lire sur le visage du petit mesquin. Il y avait un lien sûrement entre ce subit intérêt pour Penny du jeune père et ce mot prononcé, peut-être, mais cette pensée-ci n’a même pas frôlé l’esprit de Daniels.

Et dire que depuis le début, il s'efforcait de paraïtre sûr de lui, fier, impressionant, là pour le coup c'était râté. Dans le genre ridicule, Akshan avait gagné le gros lot et un magnifique prix " je m'affiche honteusement et je suis un déséquilibré mental". Après avoir gardé cette position d'éberlué, il cligna plusieurs fois des yeux, réatérissant peu à peu sur la planète Terre. Il ferma la bouche, toussota, ne sachant où mettre ses mains. Il venait de faire la pire idiotie de toute son existence, ou du moins l'une des plus ridicule. Penny devait le prendre pour un cinglé, un dérangé, un gars complètement perturbé. Ca tombait vraiment bien. Ce n'était pas comme s'il méprisait déjà Lena, non, pas du tout ... Qu'allait-il penser du couple, à présent ? Akshan se sermonna intérieurement. Dire qu'il avait l'intention de remettre Penny en place avec ses préjugés idiots, de lui ouvrir les yeux sur le fait que Lena pouvait très bien avoir une nouvelle vie ... Non franchement, là, zéro.
Il se redressa un peu plus, osant enfin regarder Penny dans les yeux. Il y avait un point positif, il avait compris. Ce mystère qui le tourmentait s'était éclairci en l'espace d'une seconde. Ou du moins il avait trouvé où Penny était aller chiper ce clin d'oeil. Maman. Asra Rajat avait exactement le même clin d'oeil, en fait elle avait aussi presque le même sourire. Alors Akshan s'imagina qu'il avait un frère caché, dont il n'avait jamais supposé l'existence, un frère né d'une liaison extra conjugale, et puis il secoua la tête pour effacer ces songeries absurdes. Non, c'était inimaginable. A ce moment, il prit conscience qu'il était toujours en face de Penny qui le dévisageait comme s'il était le pire des idiots, et il tenta enfin de lui formuler une explication plausible. « Je euh ... excuse moi. Okay, maintenant tu dois me prendre pour un dérangé mental mais je t'assure que ce n'est pas le cas, c'est juste que ... Je, en fait tu ... Tu m'intrigues beaucoup depuis que je suis arrivé, parce que tu... Tu ressembles tellement à ma mère ... »

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Penny resta muet face à Akshan, cherchant malgré tout une part de compréhension dans sa parole. Ce mot, ce fameux mot, ce « maman ». Il savait bien qu’il ne trouverait pas tout seul. Il le savait bien, oui. Son silence faisait à présentation la conversation. Un dialogue de muet s’était alors instaurait entre les deux. Il soupira, et se tut à nouveau. Il est vrai qu’il ne devait pas être très net ce garçon, oui. Et les nombreuses pensées au sujet d’Akshan, de Lena, du couple Akshan-Lena vinrent hanter l’esprit du jeune texan. Il n’osait même pas imaginer l’état de leur gamin, avec de tels parents… C’est alors qu’il secoua doucement la tête comme pour chasser toutes ces pensées. Après tout, cela, ça ne le regardait pas. C’est alors que la voix d’Akshan vint retentir. Certes une voix un peu hésitante. Il n’était plus vraiment… crédible aux yeux de Penny. Ce dernier ne put soutenir d’un signe de la tête comme pour acquiescer à l’instant où Akshan disait qu’il le prenait pour un détraqué mental. Oui, c’était bien ça, il n’avait pas faux. Le début de sa prise de parole était presque risible, en effet, Penny avait arboré un petit sourire amusé. Sourire qui s’effaça lorsque l’hindou avait prétendu qu’il intriguait et surtout qu’il ressemblait à sa mère. Que Penny ressemblait tellement à sa mère. Que Penny ressemblait à une femme, quand même. Le jeune homme fronça un peu plus les sourcils et cligna les yeux une fois, puis deux avant de prendre à son tour la parole. « A ta mère ? Euh, explique ! Non parce que je veux bien te croire, mais je dois t’avouer que j’ai un peu de mal à comprendre. Sérieux, j’ai la tronche à avoir une paire de seins ? Hum, non non ! ». La fin de sa phrase se voulait un peu ironique, moqueuse certes, mais il voulait légèrement détendre l’atmosphère avec son humour de… merde, osons le dire.

Akshan se mit à rire, sincèrement, et nerveusement à la fois. La remarque de Penny avait été, comme toutes les autres, complètement cynique et décalée, et Akshan n'était plus capable de contrôler ses nerfs, si bien qu'il aurait rit à la plus ridicule des blagues. Il termina son cappuccino qui n'était plus très chaud à présent, et se raisonna enfin, tentant de répondre de la façon la plus claire aux interrogations de Penny. « Non, non, tu n'as rien d'une femme rassure toi. Je veux dire ... A part ton visage. Et euh, le problème c'est que je suis incapable de te donner une explication c'est juste que ... oui, tu lui ressembles, ce n'est pas juste un petit trait comme ça, je te promets que tu lui ressembles énormément. Surtout quand tu fais ce clin d'oeil, là. » Akshan commanda les mêmes boissons pour son interlocuteur et lui-même. Il supposa que la conversation ne serait pas de courte de durée, maintenant qu'il avait semé le trouble et s'était ridiculisé, il aurait besoin de temps pour se rattraper et espérer retrouver un minimun de crédibilité. Tandis qu'il attendait la réponse de Penny, il ne pouvait s'empêcher de regarder son visage, se rabâchant intérieurement qu'il était le sosie de sa mère, ou du moins qu'il était son portrait craché, surtout quand il souriait ou quand il esquissait un sourire mesquin. De nouveau l'hypothèse du frère caché refit surface dans son esprit. Il y croyait peu, mais finalment c'étalt la seule chose plausible. Restait à savoir si c'était plausible. Au fond de lui il imaginait mal sa mère tromper son père. Oui au fond de lui il ne pouvait pas y croire, il savait que sa mère n'aurait jamais fait une telle chose. Mais alors quoi ? Comment cela se faisait-il ? Etais-ce le hasard ? Après tout c'était possible. Il tenta de se raisonner, car oui, finalement, ce n'était peut être qu'une coincidence. Et il eut le malheur de croiser un énième rictus de Penny. Non, décidément, non, c'était tout sauf une coincidence.

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Un rire. Celui-ci provenait d’Akshan. En effet quelques minutes, quelques secondes après la remarque quelque peu décalée de Penny, il se mit à rire. Le texan resta calme face à lui, certes toujours ce petit sourire au bout des lèvres. Un sourire, mais pas un rire. Il écouta attentivement ce qu’Akshan était entrain de lui dire. Petit à petit, il posa sa tête dans ses cheveux. Non, il ne ressemblait pas une fille, mais à part son visage. C’était bien là, la première fois qu’on lui faisait une telle remarque. Il releva la tête, la remuant légèrement, toujours à écouter ce qu’il avait à lui dire. Il lui ressemblait énormément, il ressemblait énormément à la mère d’Akshan. Il paraissait, cela. « Ce clin d’œil ? Genre… ça ? ». Tout en accompagnant son dernier mot prononcé d’un clin d’œil, Penny se tut à nouveau. Bien entendu, c’était bien de cela qu’il parlait. De ce fameux clin d’œil, ce dernier faisait presque parti de la personnalité du jeune homme. Un Penny sans son clin d’œil n’était plus un Penny, oh ça non. C’est alors qu’Akshan commanda deux boissons, l’une pour Penny, l’une pour lui. A vrai dire, il ne fit guère attention à ceci, et pensant que cette information n’avait rien de notable et qu’elle était peu importante. En fait, Penny en aurait presque oublié qu’à l’origine, il ne devait pas il lui avoir ce gars devant lui, mais Lena. A croire qu’il avait fait abstraction de toutes ces informations, qu’il avait fait abstraction que ce type commençait à l’agacer fortement. A croire qu’il a fallu qu’Akshan se fasse passer pour un détraqué mental à son insu pour que l’atmosphère entre les deux soit plus détendu, plus cool… enfin c’était comme cela que Penny voyait la situation, c’était sûrement différent pour Akshan, mais cela : il ne saurait répondre. Ca faisait à peine plusieurs minutes qu’ils se connaissaient, alors Penny ne saurait vous répondre là-dessus.

Et de nouveau un clin d'oeil. Ce clin d'oeil. Il n'avait pas rêvé, c'était bien celui là, celui que sa mère avait l'habitude de lançer dès qu'elle faisait des surprises à ses fils. Il se souvenait des virées en ville avec Mandar et sa mère, et Asra qui cédait aux demandes des deux garçons « Bon très bien, Maman va vous le payer, mais n'en dites rien à papa, promisi ? » Tandis qu'elle ponctuait sa phrase d'un petit clin d'oeil, les deux garçons répondaient d'un harmonieux « Promis ! » , le sourire jusqu'aux oreilles. Un clin d'oeil et toute son enfance remontait à la surface, des souvenirs lointains s'éclaircissaient, et il se revoyait, haut comme trois pommes, il s'y croyait presque. Et vint le moment où, de nouveau, il retomba sur Terre, se rendant compte de la présence de Penny qui le dévisageait encore et toujours. Il n'était plus en Inde, il n'était plus tranquille et innocent, il n'y avait plus cette chaleur pesante qui venait roser ses joues brunes, non, plus de rien de tout ça, il était face à un Américain, un pur Américain à première vue, qui pourtant cachait au fond de lui même l'essence d'un pays lointain, d'un pays où il n'avait sûrement jamais mis les pieds, le pays d'Akshan. Comment une telle chose était-elle possible ? De nouveau, un questionnement vint obstruer ses pensées déjà confuses, et il tenta de l'ignorer, reprenant la parole. « Oui, exactement, ce clin d'oeil là. Je te promets que c'est exactement le même, je ne plaisante pas, Penny. C'est vraiment extraordinaire. » Oui, extraordinaire. Quasi impossible. Il avait l'impression de rêver. Ce qui se passait êtait comme ... iréel. Il voyait sa mère, sur le visage d'un gars du Texas, ancien compagnon de soirées de Lena, mais à part ça tout était normal.

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Akshan avait à nouveau reprit la parole. Il semblait si sérieux dans ses dires et dans ses gestes, tout le contraire de Penny avouons-le. Il venait d’approuver le fait que le clin d’œil que Penny avait fait était bel et bien celui dont il parlait depuis un moment. Il appuya ses dires en prétextant qu’il ne plaisantait pas. Penny l’écouta, sans un mot, sans un geste parasite, sans branchant. Il était calme, trop calme sûrement. Après quelques secondes, voire microsecondes de silence, le jeune texan prit la parole. « Je suis ta mère ! » venait-il de dire en faisant une imitation grossière de l’une des scènes les plus connus de Star Wars, enfin il l’avait adapté à la situation. Si Akshan semblait prendre au sérieux la conversation, et surtout prendre très à cœur cette conversation. Néanmoins, Penny reprit son sérieux. Non, il ne savait pas que rire, se faire passer pour le clown de service, il pouvait être sérieux quand il le voulait. « Extraordinaire. Hum, tu sais c’est qu’une pure coïncidence, hein ! J’ai aucun lien, aucun rapport avec ta mère ! Surtout que je n’ai même pas d’origine… hindoue. Sérieux, c’est qu’une putain de coïncidence, c’est tout mec. ». Coïncidence, aucune origine hindoue : tout cela, c’était le point de vu de Penny qui était à vrai dire particulièrement faux.

Akshan Rajat fronça les sourcils, puis soupira bruyamment, posant ses mains sur la table d'un air sérieux, comme s'il allait lui annoncer une grande nouvelle. Et puis, il baissa la tête, comme s'il réfléchissait, avant de la relever rapidement et de lançer « Bon écoute moi bien, j'ai pas ma mère sous la main, donc ça va être difficile de te le prouver, mais je te promets que ça n'a rien d'une coïncidence, Penny. Je préfèrerais croire ça, moi aussi, mais là c'est impossible mon gars, la ressemblance est frappante. Vraiment frappante. » Il ôta alors ses mains de la table, reprenant une position plus détendue, puis il porta la tasse à ses lèvres, le visage à la fois agaçé et toujours quelque peu éberlué. Cette situation ne l'enchantait guère, il n'aimait pas tellement les jeux de devinettes, ou du moins il n'aimait pas ceux qui sous entendaient des histoires à dormir debout, comme des adultères dont sa mère aurait été l'auteur. Sérieusement, non, il n'était vraiment pas enchanté. De plus, imaginer que ce gamin egocentrique avait en lui des gênes Rajat lui faisait froid dans le dos. Heureusement qu'il avait du café. Il termina sa tasse d'un trait, comme assoiffé, à croire que cela contribuait à effacer tout ce stress et ces interrogations qui lui démangeaient l'esprit.

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Risible et sérieux, voilà comment Penny qualifiait leur sujet de conversation. Bien entendu, tout cela tendait plus vers la risibilité de leur conversation. Il tenta de ne pas le montrer, de montrer que ceci le faisait plus rire qu’autre chose. Certes, avec un peu difficulté. Penny Daniels leva longuement les yeux au ciel, en fait il serait plus crédible de dire : lever les yeux au plafond. Puis un petit soupir se fit entendre, c’était Penny. Non pas qu’il s’ennuyait, mais il avait plutôt la pale impression que Akshan ne faisait que de rabâcher. Rabâcher, radoter, tout cela ne le rajeunissait pas vraiment, ce pauvre garçon. Puis il y eut cette petite marque de familiarité « mon gars ». Il manquerait plus qu’il rajoute quelque « wesh » un peu partout, on aurait le stéréotype même du gars venant des ghettos. « Et après tu vas me sortir quoi ? Que je suis ton frère caché ? Ton cousin caché ? C’est ça ? » Penny marqua une pause, avant de reprendre de plus bel. « Eh mais, t’as fini de déballer tes conneries là ?! ». Un brin vexant sur la fin de sa phrase, c’est vrai. Disons qu’il n’y avait pas été par quatre chemins. Au moins, il avait été franc : c’était des conneries pour lui, cette histoire de ressemblance avec la mère d’Akshan. C’était sa façon, certes un peu grotesque et maladroite, de lui faire comprendre que ce n’était qu’une coïncidence, une putain de coïncidence !

« Crois moi, je n'ai aucune envie d'un frère ou d'un cousin caché comme toi, Penny, mais alors aucune envie. Mais imagine une seconde que tu rencontres un gars qui, quand il sourit, est la copie conforme de ta mère ou de ton père ... T'en dis quoi ? Se dire que c'est une coincidence, ça marche dans la plupart des cas, mais quand la ressemblance est frappante comme ça, non, je t'assure que non, y a un problème » Akshan marqua une pause. Il se tuait à démontrer un truc dont il ne savait rien, une simple hypothèse, des suppositions tirées par les cheveux, avec une conviction impressionante. Il en savait pas pourquoi il était si motivé à établir un lien entre eux deux, à coller les morceaux pour former quelque chose de logique et d'uni, non, à la regarder il n'avait aucune envie de coller les morceaux et de former une union. Mais pourtant ce sourire était plus fort que tout. Ce clin d'oeil encore plus. Il voulait comprendre, et il comprendrait, il était certain qu'il y avait quelque chose à comprendre là dedans.Le manque de sérieux de Penny le déroutait, et il aurait voulu le mettre à sa place l'espace d'une seconde pour qu'il puisse comprendre l'ambuiguité de la situation. Akshan se foutait royalement de Penny, mais il ne pouvait pas supporter le fait que ce dernier ait en lui une part de familier,une part de Rajat, et il irait jusqu'au bout pour enfin trouver la cause de cette ressemblance. Pure folie ? Sûrement. Mais en tout cas, pas une coïncidence.l

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« J’en dis quoi ? Arrête de fumer, ou de boire. Sérieux, ça a un mauvais effet sur ton cerveau, et tes neurones, vieux ! ». Un rictus amusé et mesquin se dessina sur les lèvres du jeune texan. Un brin provocateur, peut-être bien même trop. Néanmoins, Penny ne put s’empêcher de reprendre à nouveau les paroles. « Et sérieux, m’avoir comme cousin, ou frère, ça doit être le pied. Je suis… parfait ! ». Certes, il exagérait vraiment là. Lui, parfait. Si lui était parfait, moi, la nana derrière l’écran, je serais la mère noël. Mais on lui excusera cela, après tout : Penny, on ne le refera pas ! Et sincèrement cette conversation avec Akshan l’agaçait un peu. Enfin l’agaçait et l’amusait en même temps. Ce qu’il pouvait être risible cet hindou, n’empêche. C’est alors qu’à cet instant, un type, un inconnu sûrement, passa près des deux jeunes hommes. Penny l’observa un instant jusqu’à ce qu… « Eh mec ! ». Jusqu’à ce qu’il l’interpella. A ce moment précis, il se leva de sa chaise et s’approcha de lui, le tirant sympathiquement vers leur table. La table où il était installé avec Akshan. « Hum, tu vois ce gars ? » dit-il en montrant Akshan. « Bien, tu vas lui tenir la conversation pendant quelques minutes. Ok, je dois t’avouer qu’il doit avoir quelques soucis dans sa tête, mais il n’a pas l’air bien méchant, hein ! Don’t worry. Enfin, bref. Tu vas t’asseoir sagement ici et l’écouter parler. ». C’était son idée stupide de la matinée. Certes peu ingénieuse ni intelligente, une idée made in Penny. D’ailleurs en parlant de ce dernier, il fit un dernier clin d’œil à Akshan avant de faire quelques pas. Quelques pas qui le menèrent à une table située un peu plus loin.

Il était tellement infect, ce gamin ! Dire qu'Akshan s'était reconnu en lui ! A présent il ne comprenait plus comment il avait pu croire que Penny avait du bon en lui. Il était idiot, arrogant et des tas d'autres choses mauvaises, bref, Akshan mourrait d'envie de lui filer une gifle à ce moment précis. Et il continuait, balançant encore d'autres soit disant vannes plus puériles les une que les autres. Akshan n'avait rien à faire là, vraiment rien, il regrettait à présent d'être venu ici, de l'avoir vu et surtout d'avoir envisagé un lien avec lui. Clin d'oeil ou pas il ne voulais pas d'un petit con comme lui dans sa famille, plutôt mourir. Et puis Penny interpella un gars qui passait là, un gars tout à fait normal, détendu, qui sembla complètement décontenancé parce que lui disait Penny. Akshan laissa paraître sur ses lèvres un sourire nerveux, et il attendit sagement que Penny termine son petit numéro d'amuseur de la galerie avant de se concentrer sur l'homme et d'ajouter, en chuchotant faussement« A ta place, je ne me laisserais pas contrôler par un gamin de ce genre. » Akshan sourit de nouveau, cette fois plus amusé qu'autre chose, tandis que l'homme, les sourcils fronçés presque à la verticale, reprenait sa route initiale en se demandant ce qui avait bien pu lui arriver. Penny était déjà parti, ou du mois il s'était quelque peu éloigné, et Akshan ne pouvait pas le laisser s'enfuir comme ça, le laissant croire à son triomphe. Non il devait l'arrêter, et là il lui balançerait au visage tout ce qu'il pensait de lui. Il marcha, accélérant le pas, jusqu'à atteindre la silhouette droite de Penny, qu'il attrapa par l'épaule et poussa vers la sortie, sans qu'il ait le temps de réagir. Il arrivèrent dehors, juste devant l'entrée du Starbucks, et Akshan contraint Penny à se tourner pour lui faire face, de façon à ce qu'il entende bien ce qu'il avait à lui dire. « Bon écoute Penny, les petits cons comme toi je les connais bien mieux que tu ne le crois. Si vraiment tu penses que tu vas faire quelque chose de ta vie en agissant de la sorte, tu te trompes complètement. J'imagine que le fait de se sentir tout puissant, parce que t'as une belle gueule et des centaines de nanas à tes pieds contribue à te rendre si arrogant, mais franchement crois moi, y a rien d'authentique en toi, y a rien de vrai. Pose toi la question, Penny, qu'est ce qui est réel dans ta vie ? Qu'est ce qui compte vraiment ? Est ce qu'il y a un truc pour lequel tu serais prêt à te battre ? La réponse et non Penny, t'as aucun but, alors si tu continues à errer comme tu le fais, tu vas finir tout seul, sans personne, tu finiras tout seul si comme moi tu n'as pas la chance de tomber sur une personne pour qui tu donnerais ta vie. Mais ça tu peux pas comprendre Penny, parce que t'es aveuglé par ta facade de mec sûr de lui, t'es trop fier pour envisager ça. J'étais comme toi, Penny, et j'ai rencontré Lena. » Il marqua une pause, il n'était plus en mesure de continuer de toute façon, il n'avait plus de souffle, plus de mots. Il fixa Penny, le regard brillant, il espérait le toucher là, il espérait lui faire prendre conscience des choses, même s'il avait peu d'espoir. Pourant un jour Akshan avait été à sa place, et il aurait aimé qu'on lui tienne le même discours, peut être cela lui aurait évité certaines erreurs. Il ne quitta pas Penny des yeux. « Alors tu sais quoi, moi j'ai rien à te dire, au fond, alors tu peux te barrer et oublier complètement ce que je viens de te dire. Je ne te retiendrais pas, j'en ai aucune envie, je t'apprécie pas du tout, en réalité tu me sors par les yeux. Mais essaie juste d'envisager que Lena soit heureuse comme ça, et laisse la tranquille, sérieusement Penny, je crois pas qu'elle apprécie beaucoup non plus tes visites, c'était ce que j'étais venu te dire à la base. » Akshan pensait avoir terminé. Mais il croisa son regard, et là il se souvint d'un autre détail. « Et pour la ressemblance, peut importe, finalement je me passerais bien de savoir que j'ai un frère caché comme toi. Bonne journée. » Il plaça ses mains dans ses poches, fit demi-tour et commença à marcher, sans but précis, il avait juste envie de marcher et de se vider la tête, à présent.

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Un dernier regard posé sur celui qui plusieurs longues minutes auparavant s’était installé à sa table. Ce gars ? Ce n’était autre qu’Akshan, Akshan Rajat. Penny ne le connaissait pas vraiment, juste de nom par le biais de son amie, Lena. Lena Warren. On aurait pu penser qu’entre deux jeunes d’à peu près du même âge (semblerait-il), la conversation allait plutôt bien se passer… Pourtant, ce ne fut pas le cas. Et tel un mur qui s’était bâti entre les deux jeunes hommes, ce fut tel un léger clash (pour être gentil) entre eux. Le duel des états d’esprit. Le jour et la nuit, le blanc et le noir, la sagesse et l’insouciance. Et les comparaisons entre les deux jeunes garçons pouvaient continuer ainsi. C’était donc après un dernier regard sur l’hindou que Penny décida de partir. Après tout, il n’avait plus rien à faire ici et ce, sûrement depuis l’arrivée du petit-ami de Lena Warren. Il avait mis fin à la conversation d’une manière assez étrange et infantile. Mettre fin n’était pas le maître mot, disons plutôt qu’il fuyait. Fuyait la conversation qui semblait n’avoir ni queue ni tête pour le jeune homme. Néanmoins sa marche fut stoppée par une main. Une main qui s’était posée sur son épaule. Et sans comprendre comment, ni pourquoi, il se trouva face à l’entrée du Starbuck. Un regard sur l’auteur de ceci, et c’était presque sans surprise qu’il trouva Akshan sous ses yeux. On ne pouvait pas lire la satisfaction sur son visage, sur le visage de Penny, mais plutôt un certain amusement. C’est ainsi qu’ils se trouvèrent l’un en face de l’autre, ils se trouvèrent dans un petit face à face forcé. Puis Akshan prit la parole, longuement la parole même. Et petit à petit, le regard de Penny divagua d’un côté à l’autre de l’arrière plan, se laissant presque vaquer avec ses petites pensées.
Certains points abordés par Akshan vinrent éveiller le jeune homme qui se trouvait en face de lui. Penny, ce petit gars, ce petit con, ce branleur qui n’avait jusqu’à présent pas réussi à donner un vrai sans à sa vie. C’était quoi sa vie à lui ? Un mec espiègle, mesquin, qui n’avait aucun but. Aucun but précis, un mec paumé parmi tant d’autres. Mais cela, il fallait le cacher, le cacher et se montrer fort. Non, les gens ne devaient pas connaitre ses points faibles. Non, les gens ne devaient pas savoir qui il était vraiment. Après tout, les personnes appréciaient plus ou moins ce qu’il était. Enfin en tant que « personnes », je parle bien entendu de la gente féminine. Penny… personne ne le connaissait vraiment à vrai dire. On ne connaissait de lui que ce qu’il voulait que l’on sache et surtout juste ce qu’il montrait de lui. Alors, il n’était qu’un mec rempli de mystères, de secrets, et dans le fond, on ne pouvait que le détester. Puis non. Non, il n’avait rien pour lequel il serait prêt de se battre… Pourtant on pourrait croire le contraire, on pourrait penser autrement quand on savait la vérité. Quand on savait qui il était vraiment. L’une des réponses aux questions à Akshan aurait pu être : je me bats contre ma putain de maladie. Mais bien entendu, ce n’était pas le cas. A croire que même de sa propre personne, il s’en foutait. Et chaque jour, petit à petit il se laissait pourrir. Sa maladie, son diabète, ce n’était qu’un détail qui depuis ses quinze ans l’avait flingué… C’était à partir de ce moment que le personnage Penny est né. Il n’était plus ce petit garçon qui croyait en quelque chose, Penny ne croyait en plus rien… Croyait-il encore en lui ? Certes il croyait en cette facette de lui qu’il montrait, qui était quasiment fausse… mais autrement… Et la pause marquée par Akshan vint le faire revenir à la réalité. Un regard perdu vint alors se poser sur celui qui venait de prendre la parole. Néanmoins, le jeune homme secoua légèrement la tête. Ne rien laisser transparaitre, montrer faussement que cela il s’en foutait faisait aussi parti de Penny, de ce Penny que l’on connaissait tous. Puis c’est alors qu’il reprit la parole. Il, je parlais bien entendu d’Akshan. A nouveau, il s’élança dans un monologue. Ne rien laisser transparaitre, et pendant ces seconde qui s’écoulaient, on ne pouvait rien déceler. Rien déceler de ce qu’il pensait, de ce que Penny pouvait penser de tout ce qu’il lui disait, de tout ce qu’il lui balancé à la gueule. Ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Non, on ne savait rien. Rien de tout cela. Il se voulait intouchable et insensible, mais un jour mon gars, ton masque tombera. Et plus dur sera la chute. Un petit sourire s’était affiché sur son visage lorsqu’il se mit à parler de Lena. Amusant de tout cela. Et ce sourire qui comme toujours se voulait mesquin. « Vous vous êtes donnés le mot avec Lena, dis-moi. ». Ca il faisait référence à ce qu’il lui avait dit quelques secondes auparavant, au sujet qu’il allait finir seul. Quelques jours auparavant, c’était Lena qui lui fit cette remarque. Aujourd’hui, ce fut Akshan. D’ailleurs, Penny ne prit même pas en compte sa dernière phrase, la dernière phrase prononcée par l’hindou qui faisait référence à leur sujet de conversation autour de la table. Et sans un mot, il laissa le jeune homme s’éloigner. Quelques pas, quelques mètres les séparaient à présent. Sans pouvoir l’expliquer, Penny emboita le pas d’Akshan. Marchant, marchant, se cognant la tête avec ces pensées. Pas un mot, pas une parole, rien. Rien du tout, se retrouvant malgré lui, malgré ses pas à côté de celui qui venait de l’éveiller.

Il marchait pour marcher. Rarement il avait ressenti une chose similaire. Comme si marcher était vital, comme s'il était nécessaire qu'il marche, sans s'arrêter, pour évacuer tout un tas de choses sur lesquelles il ne mettait pas de nom. Il était à la fois, remué, destabilisé, de voir un gamin comme Penny l'avait boulversé. Il le comprenait tellement, et en même temps, il ne le comprenait pas. Il se voyait en lui et il savait ce qu'il ressentait, mais il ne savait plus. Car en réalité, il avait complètement changé, si bien qu'il avait du mal à sa rappeller se temps où il agissait ainsi, si sûr de lui. Il était parti parce qu'il ne trouvait plus les mots, il avait beau le comprendre plus que n'importe qui, il était dépassé, il se sentait impuissant, parce qu'il savait qu'il aurait beau lui parler, rien n'y ferait. Lui aussi, il lui faudrait un déclic. Aurait-il la chance qu'un déclic vienne à lui, comme Lena était venue à lui ? Akshan était conscient qu'il avait eu beaucoup de chance, et que malheureusement cela n'arrivait pas à tout les petits cons du genre. Akshan savait aussi que ce genre de déclic ne pouvait pas se provoquer, qu'il se ferait au moment voulu, si ce moment daignait un jour apparaître. Alors il aurait beau lui mettre des gifles, lui répeter ce discours en long et en large des centaines, des milliers de fois, il aurait beau lui trouver des exemples plus que parlants, il savait qu'il ne serait rien à côté d'un déclic. Et quand bien même Penny se retrouverait face à ce declic, serait-il en mesure de saisir sa chance ? Y parviendrait-il ? Choisirait-il la difficulté à la facilité ? Chaque parcours et singulier, et Akshan avait du se battre pour atteindre sa vie actuelle. Et rien n'avait été facile.
Il continuait de marcher, un peu plus vite sûrement, toutes ces songeries vagabondant dans son esprit. Il avait le sentiment de le haïr, mais il voulait tellement l'aider. Il aurait fait n'importe quoi pour l'aider. Il la haïssait peut être, avec son regard méprisant, son sourire enjôleur, il le haïssait sûrement, mais par dessus tout il se sentait proche de lui, tellement proche de lui. Jusqu'à lors, cette proximité n'était que d'ordre abstraite. Et puis, sa présence se fit concrète. Il était là, il était tout près. En fait il était juste à côté de lui. Il marchait, Penny accordait ses pas à ceux d'Akshan, sans raison apparente, et Akshan mit quelques secondes à le remarquer. Il se stoppa net, se retrouvant de nouveau face à Penny. Il ne sut que dire. Il ne dit rien, ce n'était pas à lui de parler. Ce n'était pas à lui de se justifier à présent. Akshan avait déjà dit ce qu'il avait à dire. Penny avait pris cela de manière dérisoire, mais paradoxalement il avait fini par le suvire. Bien évidemment Akshan se demandait ce qui s'était passé dans la tête du gamin. Il plongea son regard interrogatif dans celui de Penny, sans ciller.

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Le sujet lui-même ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Non, il ne comprenait pas. Oui, Penny ne comprenait pas. Et il ne comprendra jamais, un mystère reste un mystère pour lui. Après tout ça ne sert à rien de chercher des réponses. Oui, ça ne sert à rien. Dans l’esprit de Penny. Un esprit un peu tordu, un esprit un peu immature (voire beaucoup même). Un petit soupir incontrôlé s’échappait de la bouche du jeune homme. Un soupir, puis plus rien. Les deux jeunes hommes, Akshan et Penny, marchèrent quelques mètres l’un à côté de l’autre avant que leur marche s’arrêta précipitamment. Un regard d’échangé et le silence. Oui, le silence. Ce dernier s’était installé entre eux. Pas un mot s’échappa de la bouche de l’hindou ou du texan. Akshan lança un long regard dur et interrogatif à l’égard du jeune homme qui se trouvait en face de lui. « Je… ». Penny marqua une pause dans sa prise de parole. Une longue pause. Etrangement, il ne sentait plus trop à l’aise. Après quelques secondes, quelques longues secondes, de réflexion, il reprit à nouveau la parole. « Hum. Je pense que le petit con devrait te laisser. ». Le sourire venait de s’afficher une nouvelle fois sur son visage. Une nouvelle fois, oui.

Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, il vit un Penny gêné. Un Penny mal à l'aise, hésitant. Un Penny perdu, tiraillé. Akshan ne put s'empêcher de sourire. Evidemment, il en déduit que son long discours l'avait finalement touché, sûrement pas beaucoup, mais il l'avait touché tout de même.Akshan plaça spontanément ses mains dans ses poches, fixant Penny avec plus d'attention qu'auparavant. Ce dernier tenta quelques mots, déclarant plus ou moins qu'il ferait mieux de partir. Akshan soupira ensuite, et fit un pas en avant vers Penny, pour mieux se faire entendre. « Attends, tu me suis, et finalement tu préfères partir ? Faudrait savoir ce que tu veux, Penny. » Il ne savait pas pourquoi il venait de lui dire cela, il ne savait pas non plus pourquoi Penny l'avait suivit, pourquoi il voulait repartir, à vrai dire il était un peu paumé. Aussi paumé que Penny, certainement. Il secoua la tête, il fallait bien qu'il trouve quelque chose pour justifier ce soudain élan qui avait conduit Penny à le rattraper dans sa fuite. « Penny, tu aurais pu me laisser partir, non ? Alors quoi, t'as eu une soudaine envie de découvrir pourquoi t'avais le clin d'oeil de ma mère ? Ou bien peut être que t'es complètement cinglé et que t'as des pulsions qui te poussent à suivre les gens, j'en sais rien moi. » Akshan arqua un sourcil, fixant Penny de tout son regard.