Ça aurait pu être une journée parfaite. Le soleil brillait de mille feux, éclairant la ville de New York d’une douce et agréable lumière chaude. Qui dit samedi dit week-end et donc jour de congé pour beaucoup d’habitants de la grosse pomme ! Il n’était donc pas étonnant de trouver beaucoup de monde, dans les rues, dans Central Park, au bord de l’Hudson, partout ! Il suffit d’une paire de lunettes de soleil pour aller se dorer la pilule au soleil. C’est ce qu’aurais aimé faire Loyce toute la journée. Mais il n’en eut pas l’occasion.
Et pourtant, tout avait si bien commencé ! Le Londonien avait profité de son congé forcé -rappelons que Manny’s Music avait été dévalisé et que, par conséquent, les employés avaient reçu des vacances, les temps que l’affaire se tasse- pour dormir. Bien entendu, sa nuit ne fut pas des meilleures ; ses cauchemars à répétition vinrent le visiter durant son sommeil. Il se réveilla donc plusieurs fois en sursauts, persuadé que quelqu’un rôdait dans son appartement pour ensuite mettre un certaint temps afin de se rendormir. Heureusement pour lui, ses yeux s’ouvrirent définitivement à passé midi. Il avait donc eu l’occasion de rattraper sa mauvaise nuit cauchemardesque.
Une fois debout, rien de très intéressant si ce n’est la routine ; petit déjeuner, douche, habillage. Alors que le châtain se coiffait devant son miroir, tout beau tout propre, sa beauceronne (qui avait bien grandit depuis le mois de mai) restait assise à ses côtés en couinant gentiment. Elle mourrait d’envie d’aller faire un tour et il faut dire qu’avec ce soleil, Loyce ne pouvait pas lui refuser une belle ballade. Décidé, il mis ses lunettes de soleil sur son nez, prit le nécessaire ; iPhone, porte-monnaie, clefs. Puis il attacha sa chienne à la laisse pour sortir de chez lui en prenant le soin de fermer.

Chica était plus que ravie ! Elle trottinait aux côtés de son maître, langue pendue tout en profitant de la douce chaleur que lui offrait l’astre flamboyant. Le musicien se sentait tout aussi bien que son animal de compagnie. Le soleil lui faisait un bien fou. Rien de mieux pour décompresser. Il faut dire que la période qu’il traversait était loin d’être rose. Entre ses angoisses-insomnies, sa situation au travail et la tension qui grandissait entre lui et la femme qu’il aimait, il n’y avait pas de quoi rire. D’ailleurs, en parlant de la belle blonde, elle n’attendit pas trop longtemps pour pointer le bout de son nez. Après une bonne demi heure de marche dans New York, Loyce emmena son chien dans Central Park afin de lui offrir le droit de se rafraîchir dans la fontaine. Il était donc debout près du « monument » à regarder Chica courir dans l’eau en aboyant de joie quand son téléphone sonna. C’était Chiara, évidemment. Le châtain décrocha donc sans hésiter.

« -d’un ton chaleureux- Ma chérie, comment tu vas ? (…) Non, du tout. Je suis dans Central Park, j’promène Chica. (…) Pourquoi ? Y a un problème ? (…) Bon bah si ça joue pas ce soir… disons demain. Ça irait pour toi ? (…) -agacé- Ouais mais attends, t’es gentille. T’as toujours quelque chose d’autre à faire. (…) Non mais ça devient chiant ! On se voit presque plus, j’en ai marre ! (…) Quoi ? C’est MOI qui suis égoïste ? Laisse-moi rire ! Je me plie toujours en quatre pour te faire plaisir, c’est toi qui mets toujours le reste avant moi dans ta liste des priorités ! (…) C’est ça. Rappelle-moi quand tu seras calmée. Bye. »

Et c’était à chaque conversation comme ça. Chiara était débordée entre ses études et son travail de mannequin, ce qui faisait que les deux amoureux ne se voyaient qu’une fois par semaine, si ce n’est moins. Et Loyce n’en pouvait plus. Il avait besoin d’elle, il voulait la voir, mais c’était sans arrêt des « Non, pas aujourd’hui, je dois travailler. » ou des « Excuse-moi mon cœur, je suis débordée. Demain ? ». Demain, demain et demain. Mais au final, cela ne jouait jamais.
Sa journée était gâchée. C’est fou comme un simple coup de fil peut tout foutre en l’air. Le Londonien était énervé et touché intérieurement. Il était à bout de nerfs et, s’il ne faisait rien, il allait finir par craquer. Heureusement, il était entouré d’amis qui le soutenaient depuis un bon moment. Avec toutes les épreuves qu’il traversait, il avait la chance d’avoir des gens près de lui. Morgan, Bloomer, Lou, Juliette-Anaïs… et Késar. Depuis quelques temps, les deux garçons avaient fait la paix et tout était rentré dans un ordre impeccable ! Ils s’étaient presque transformés en frères tellement ils se soutenaient et passaient du temps ensemble. Loyce avait trouvé un ami sur qui il pouvait compter quelque soit l’instant et il en était vraiment heureux. C’est d’ailleurs Késar qu’il décida de contacter par sms après sa dispute téléphonique avec Chiara. Et la réponse à son message arriva vite.

Conversation with Késar Xanthos Athanas (Portable)

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Loyce Livingston
Sat. 26th March 2011 (13:58)

Hey Kés’, comment tu vas ? T’aurais un moment à m’accorder là ? J’aurais besoin de tes conseils… j’me suis encore engueulé avec Chiara, j’en peux plus.


Késar Xanthos Athanas
Sat. 26th March 2011 (14:03)

Ça va bien, merci (: Viens à la maison, tu sais bien que tu peux venir sans demander.


Loyce Livingston
Sat. 26th March 2011 (14:05)

T'es un frère, merci ! J'arrive alors. Et j'amène de la glace x)

Aussitôt dit, aussitôt fait. Loyce rangea son téléphone et rappela son chien en sifflant. La beauceronne ne fit pas sa tête de mule et sortit de la fontaine avant de se secouer, envoyant ainsi pleins de petite gouttelettes dans tous les sens. Le châtain sourit et l’a raccrocha à la laisse avant de se mettre à marcher. Avec le soleil, la chienne allait vite faire de sécher. Bref. Un petit tour dans une épicerie pour acheter un bac de glace puis le jeune homme se dirigea dans le centre de Manhattan, direction l’appartement de Késar.

Il ne fit pas long et se retrouva bien vite devant la porte qui donnait sur l’appartement. Loyce appuya donc sur la sonnette et attendit qu’on vienne ouvrir. Se rappelant parfaitement où elle se trouvait, Chica battait de la queue et couinait doucement, impatiente de voir le visage de Késar apparaître. Celui-ci fit vite surface ; et à peine la porte fut-elle ouverte que la chienne lui sauta dessus. « Chica ! » l’appela Loyce en rigolant et en tirant gentiment sur la laisse. Son ami avait l’habitude de toute manière, lui aussi avait un chien à la maison, celui de Bloomer plus précisément. Celui-ci arriva d’ailleurs rapidement et les deux chiens se mirent à jouer ensemble, sans trop d’agitation. Tout en détachant la beauceronne, le Londonien s’excusa, souriant. « Désolé, tu sais comment elle est quand elle voit les gens qu’elle apprécie. »