« Je reviens vite. » C’est ce qu’avait dis Shyann avant de partir. Ce n’était pas comme si cela intéressait beaucoup Nem. Il faisait ce qu’il voulait et rentrait quand il voulait, c’était un grand garçon. Elle se trouvait devant le frigo qu’elle venait d’ouvrir et fixait d’un œil perplexe l’intérieur. Il était étrangement vide. Ca n’avait rien de normal étant donné qu’elle avait été faire les courses en compagnie de son frère il y a peu. Enfin si, ça remontait peut-être un peu, à une semaine genre. Et en une semaine, ils se nourrissaient. Elle soupira en refermant la porte et attrapa son téléphone qui se trouvait sur la table derrière elle. « SOS, on a plus rien à manger. » C’est ce qu’elle écrivit d’abord et puis elle réfléchit avant d’ajouter. « Ca partait d’une bonne intention, je voulais faire le repas. Et comme t’es sortit, c’est sur ta route. » Ca c’était pour prévenir au cas où il prendrait l’envie à son frère de râler. Elle pouvait avoir une bonne intention dans une soirée et elle l’avait eu. Alors, il ne fallait pas abuser en la poussant à se déplacer. En plus, c’était lui le grand-frère, donc c’était à lui de s’occuper de ce genre de choses. Elle se dirigea vers le salon et attrapa un magazine dans le panier près du canapé. Elle allait s’asseoir quand elle reçut la réponse de son frère. « J’y vais. » C’était concis, direct, comme d’habitude. Elle n’aimait pas ça car elle ne parvenait pas réellement à savoir ce qu’il en pensait. Enfin, elle était bien contente tout de même. Elle eut un petit sourire et s’assit sans prendre la peine de répondre, pour elle s’était une affaire régler.

Quelques minutes à peine s’écoulèrent avant qu’elles ne reçoivent un nouveau message de son frère. « Si Zélie arrive avant que je rentre, fais la entrer en attendant. » Nem fronça les sourcils. Zélie. Elle ne savait pas vraiment qui était cette fille mais en tout cas, son frère la connaissait bien mal. Elle ferait décamper cette fille au plus vite avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoique ce soit et surtout, avant qu’elle ait pu mettre un seul pied dans l’appartement. Bientôt, quelqu’un frappa à la porte. Nemesis se demanda si elle allait se donner la peine d’aller ouvrir mais elle finit par se lever. Derrière la porte se trouvait une jeune fille, qui ne devait être personne d’autre que Zélie et qui avait les bars chargés de livres. Nem fronça les sourcils, c’était un rendez-vous bien étrange que de se retrouver autour de livres. « Hum, Shy n’est pas là ? » Nem regarda la jeune fille et lui fit un beau sourire avant de répondre. « Faut voir. Tout dépend qui le demande et pourquoi. »

Nem avait toujours le sourire aux lèvres, un sourire amical qui ne pouvait en rien laisser deviner à la jeune femme en face d’elle ces pensées. Elle allait la faire décamper avec la sourire et serait tellement irréprochable qu’on ne pourrait rien lui redire à propos de ça. De toute façon, même si elle s’était montrée imbuvable avec Zélie, son frère était tout bonnement incapable de se mettre réellement en colère contre elle. « Euh… Zélie. » Elle avait une manière bien étrange de décliner son identité, on aurait dit soit qu’elle n’était plus certaine que ce soit son prénom, soit qu’elle était surprise de l’accueil qui lui était réservé. Nem penchait plutôt pour la deuxième option même si elle aurait préféré que la jeune femme soit stupide. Elle se contenta de répondre simplement. « Je sais. » Elle savait même qui elle était avant qu’elle ne sonne à la porte donc bon. Zélie continua de parler et Nem prêta une oreille plus ou moins attentive à ses paroles. « C’est pour les cours particuliers de Shyann, mais je suppose qu’il a du t’en parler. Tout du moins brièvement » Nem fronça les sourcils. Non, il ne lui en avait pas parlé, du tout. Elle lança un regard suspicieux à la jeune femme. Avant de demander aussitôt : « Ah oui. Des cours particuliers. Je vois. Des cours particuliers sur quoi ? » Elle n’aimait pas du tout que son frère ne lui ai pas parlé de ça, elle se sentait lésée et puis elle doutait que ce soit vrai, après tout, son frère savait à quel point elle pouvait se montrer possessive et insupportable. Il avait peut-être juste inventé ce mensonge. Nem attendait que Zélie lui réponde, fermement décidée à ne pas bouger. La pauvre, le bras chargé de livres ne devait attendre qu’une chose, qu’elle puisse rentrer. Mais pour Nem, cela n’était pas près d’arriver.