It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

Partagez

n°14- Après une longue journée [LIBRE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: n°14- Après une longue journée [LIBRE] n°14- Après une longue journée [LIBRE] EmptyLun 21 Nov - 17:04

C’était une journée banale pour Ellen. Son fils était chez son père et puisqu’elle n’avait pas à l’emmener à l’école, elle s’était levée à huit heures et demie. Ses consultations ne commençaient qu’à dix heures. Depuis qu’elle travaillait dans le centre de santé de sa meilleure amie, elle avait un rythme de vie beaucoup plus serein. Elle s’était facilement habituée à se lever si tard. A Santa Monica, elle mettait son réveil à six heures mais était souvent levée avant cinq heures, pensant déjà à tout ce qu’elle avait à faire dans la journée.
Aujourd’hui, elle avait eu le temps de prendre son petit déjeuner, de prendre une douche, de se maquiller et même de se faire un brushing. Mais son esprit était tout de même occupé ailleurs. Elle pensait à une de ses patientes qu’elle avait au centre et qui était hospitalisée au Lenox Hill depuis deux semaines. Elle était enceinte de six mois et demi et Ellen avait décelé chez elle une insuffisante cardiaque due à une légère malformation de sa valvule sigmoïde. Le sang n’était donc pas expulsé de son cœur de façon optimale. En temps normal, cette faiblesse était bénigne mais plus sa grossesse avançait, plus son cœur devait fournir d’effort pour alimenter le réseau sanguin de son fœtus. Du coup, elle devait restée alitée et sous surveillance constante. Dans son état, l’opération était trop risquée et l’accouchement ne pouvait pas être provoqué car le bébé serait trop prématuré.
Mais ce qui préoccupait le plus Ellen était l’état d’esprit dans lequel se trouvait sa patiente. Elle s’était confiée à elle et lui avait dit que depuis près d’un an, le meilleur ami de son mari lui faisait des avances. Et il y a quelques mois, elle l’avait embrassé. Depuis, elle était rongée par le remord et plus le temps passait plus elle voulait le dire à son mari. Ellen lui avait conseillé de prendre son mal en patience et de le lui dire une fois la grossesse terminée. Le stress que pouvait provoquer une telle annonce pouvait être fatal pour elle et le bébé.

La matinée fut calme pour la chirurgienne. Quatre échographies, quelques examens de routine, la joie de deux futurs parents à l’annonce du sexe de leur bébé, un café, de la paperasse… A la pause déjeuner, Ellen et ses collègues commandèrent chinois et mangèrent tous ensemble autour de la table de la cuisine. Le centre était un lieu charmant, décoré avec goût dans une ambiance zen. Les patients adoraient et les médecins aimaient beaucoup y travailler. Ces derniers avaient une cuisine spacieuse et une confortable salle de repos à leur disposition.
Sur les coups de quatorze heures, Ellen prit le chemin du Lenox pour une consultation avec la patiente qui la préoccupait tant en ce moment. Quand elle arriva près de sa chambre, elle vit quelques infirmières devant la porte et elle entendit des cris. De toute évidence, il y avait une dispute. Ellen pressa sa marche et arriva dans la chambre. Sa patiente était en larmes, son mari pestait contre elle et un médecin s’interposait en lui disant de se calmer. Elle lui avait tout raconté, c’était certain. Le mari était furieux et lançait des horreurs à sa femme. Il lui disait qu’elle n’était qu’une traînée et il lui demandait si l’enfant qu’elle portait était vraiment le sien. Ellen posa son sac, sortit son stéthoscope et et s’approcha de sa patiente qui suppliait son mari de la croire, qu’il n’y avait eu qu’un baiser et qu’elle était désolée.

- Ça suffit! Sortez d’ici ! Tout de suite!!!

Ellen s’énervait. Elle savait que si la dispute continuait, les conséquences pourraient être dramatiques. Le monitoring indiquait déjà que les constantes de la patientes s’affolaient.

- Dégagez!... Faites le sortir bon sang!...Sécurité!

Alertés par les cris et par l’appel d’Ellen, deux agents vinrent épauler le médecin et sortirent le mari de la chambre en le soulevant de terre. Au même moment, un bip long et froid retentit dans la chambre. Le cœur de la patiente venait de s’arrêter. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le chariot de réanimation placé dans la chambre fut remit à Ellen. Le défibrillateur en main, elle tenta pendant près de trois minutes de réanimer sa patiente. Enfin, son cœur se remit à battre. Il était faible mais fonctionnait. Il fallait opérer, l’organe ne supporterait pas un autre arrêt. Statistiquement, il y avait cinquante pour-cents de risques pour que la patiente meure et cinquante pour-cents de chances pour qu’elle survive. Pour ce qui était du bébé, son avenir n’était pas moins incertain.
Toute une équipe, Ellen et le meilleur chirurgien cardio-thoracique de l’hopital en tête, se prépara pour une opération de plusieurs heures. Ellen n’avait pas une minute à perdre à se demander ce qu’il allait se passer pour le mari et la femme, s’ils allaient se réconcilier ou se quitter. A l’heure qu’il était, ce n’était qu’un détail insignifiant.
Deux heures et demi de concentration et de travail intensifs plus tard, l’opération était terminée. Sortie du bloc, Ellen sera la main de son collègue et le remercia. Il avait fait un travail remarquable et aucune complication n’avait eu lieu durant l’opération. La patiente et son bébé avaient échappé au pire mais il faudrait impérativement un calme absolu pour qu’ils soient définitivement sortis d’affaire.

Ellen se mit à la recherche du père et une infirmière lui indiqua qu’il était parti fumer dehors. En effet, le médecin le retrouva cigarette à la bouche, devant l’hopital.

- Vous croyez en Dieu n’est ce pas?

L’homme sursauta et se retourna vers Ellen. Cette dernière savait que lui et sa femme étaient croyants et qu’ils allaient à l’église tous les dimanches.

- Euh… Oui. Pourquoi vous me…

- Alors ça ne vous pose pas de problème de croire en un dieu dont vous n’avez jamais eu la preuve de l’existence. Ça ne vous pose pas de problème de croire qu’il a créé une planète entière en six jours, qu’il a créé un homme, puis une femme à partir d’une de ses cotes et vous n’êtes pas foutu de croire votre femme quand elle vous dit qu’elle vous est fidèle? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez vous?

- Je… euh…

- Vous êtes capable de croire en des conneries pareilles et vous être incapable de croire votre femme? A cause de ça, vous avez failli la tuer! Elle et votre enfant!

- Je suis désolé, je ne voulais pas…

- Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire mais à elle. Priez pour qu’ils s’en sortent tous les deux.


Ellen tourna les talons pour rentrer dans l’hôpital. Le chirurgien avec qui elle avait opéré avait observé la scène depuis la porte.

- Tu ne devrais pas parler comme ça à tes patients.

- Il n’a pas de vagin, ce n’est pas mon patient.


Elle ne lui avait pas adressé un seul regard, non pas parce que sa réflexion était déplacée, au contraire, il avait plutôt raison. Elle était énervée parce qu’elle avait failli perdre une vie aujourd’hui.
Elle rassembla ses affaires et quitta l’hôpital après avoir vérifié une dernière fois comment allait sa patiente. Elle était encore en salle de réveil. Une fois chez elle, elle enleva ses chaussures à talons et soupira de soulagement. Elle était contente que son fils passe la semaine chez son père car elle se sentait moralement trop fatiguée pour lui faire à manger, le laver et subir l’épreuve du coucher.
Elle fila directement à la douche et y resta une bonne vingtaine de minutes. Elle en ressortit, une serviette autour du corps et alla directement s’asseoir dans le canapé pour regarder les informations. Mais à peine fut-elle assise que la sonnette retentit. Elle se demandait qui cela pouvait-il bien être à dix neuf heures passé, un jour de semaine.
Revenir en haut Aller en bas

n°14- Après une longue journée [LIBRE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» [LIBRE] Début de journée... Au Starbucks Coffee.
» Que ma Chute soit Longue {James}
» Journée au zoo # Kanvar

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-