Phoenix ouvrit un oeil, agressé par un rayon du soleil qui venait tout juste de heurter son visage. Il n'avait définitivement pas assez dormi. Il referma son oeil aussitôt, tentant de retrouver le sommeil tout de suite, mais c'était impossible à envisager. Quelque chose lui appuyait sur la poitrine et il avait l'impression de suffoquer. Il se décida finalement à émerger, de toute façon il n'avait plus vraiment d'autre option, car à présent le soleil l'aveuglait totalement. Quel idiot il avait été de ne pas tirer le rideau ! Lui qui se plaignait du temps pourri de New York, voilà qu'il se mettait à faire beau, et évidemment, pas au bon moment. Plissant les yeux, il releva un peu la tête tout en prenant une grande inspiration. Il fallait qu'il s'étire car il sentait ses bras et ses jambes tout engourdis. Pourtant il ne se rappellait pas avoir fait de marathon la veille. Mais son bras droit était coincé. Il baissa les yeux. Merde. Sweva. Il se rappellait maintenant. Le pressing, la dispute et puis ... Décidément, ils ne pouvaient pas s'engueuler sans finir dans le même lit. Il tenta de ne pas repenser tout de suite à tout ce qui s'était passé, car il savait pertinemment que s'il le faisait, il se lèverait avec un mal de crâne infernal. De toute manière, pour l'instant, il ne pouvait pas se lever. Sweva dormait paisiblement et apparemment Phoenix était plus confortable que ses oreillers. Bon, pas de panique, avec un peu d'agilité il pouvait très bien se glisser sur le côté et sortir habilement et discrètement du lit. Il tenta de se décaler sur le côté, mais fit un mouvement trop brusque, si bien que Sweva poussa un espèce de grognement et Phoenix serra les dents. Bon sang ! Il n'était pas coincé là quand même ?

Phoenix s'attarda un instant à contempler Sweva. Elle semblait si ... paisible. Etant donné son tempérament habituel, elle aurait très bien pu pousser des cris ou donner des coups dans son sommeil. Mais là, elle était sereine, et Phoenix ne se rappellait pas l'avoir déjà vue comme ça. Il connaissait la Sweva énervée, la Sweva méprisante et la Sweva audacieuse, aussi. Mais pas celle-là. Il resta peut être cinq minutes à l'observer sans rien dire, abasourdi devant le spectacle qui s'offrait à lui. Mais rapidement des souvenirs revinrent à son esprit. Le pressing, la nuit pour le moins ... agitée. Phoenix tourna la tête vers son radio-réveil. Neuf heures seize. Il n'avait pas beaucoup dormi. Comment avait-il pu se faire avoir encore une fois ? Lui qui d'ordinaire, faisait preuve de beaucoup de conviction, depuis qu'il connaissait Sweva il était devenu nettement moins borné. Il se sentait frustré de n'avoir eu aucune volonté à nouveau, mais c'était assez paradoxal car en même temps il ne regrettait pas d'être là avec elle. Il savait qu'il n'aurait plus eu la force de lutter de toute manière. Bon, il fallait qu'il fasse quelque chose ! Ca faisait dix minutes qu'il était reveillé et Sweva dormait toujours aussi bien. Sa précédente technique avait été un échec. Seule option, la réveiller. Finalement, ce n'était peut être pas une bonne idée non plus. Il n'était pas sûr d'être prêt à se confronter à elle tout de suite. Il n'était pas sûr de savoir quoi dire. La première fois il était parti comme un voleur, mais aujourd'hui c'était foutu, parce qu'il était dans sa chambre, chez lui. Aucune alternative, il devait affronter la situation. Et si c'était elle qui s'enfuyait ? Il n'était pas sûr de vouloir ça, du moins, pas tout de suite. Bon, tant pis, il attendrait encore un peu.

Phoenix leva les yeux au ciel. Sweva avait vraiment choisi le bon jour pour faire la grâce matinée... Elle s'agita tout à coup, donnant un coup de tête brusque, si bien que Phoenix se retint de jurer. Et voilà, c'en était fini de la douce et calme Sweva. Elle se releva un peu, sans réaliser qu'elle était en train de lui écraser le torse avec les mains, et qu'il devait vraiment contracter tous ses muscles pour ne pas céder. Finalement elle se rendit compte qu'elle ne lui facilitait pas la tâche et ôta ses mains, visiblement encore dans les vapes. Le regard du jeune homme s'égara un peu sur sa silhouette avant qu'elle ne tire le draps pour se couvrir. Ses cheveux étaient tout ébouriffés et Phoenix eut un léger sourire en le voyant, amusé mais aussi forcé d'admettre qu'elle était toujours aussi belle, même avec une coiffure douteuse. « Bonjouuur. » Phoenix la dévisagea un instant, un peu déstabilisé par ce mot si anodin et pourtant qui lui rappelait leur dernière nuit passée ensemble. C'était sûrement la chose qu'elle avait du lui dire en premier, d'ailleurs Phoenix s'en rappelait très bien. Il était un peu embarrassé parce qu'il ne savait pas quoi répondre, alors il ne répondit rien. De toute manière cela n'aurait servi à rien car Sweva se mit subitement à rire et Phoenix se retint de faire de même, se mordillant la lèvre. Elle riait de plus en plus en s'excusant parce qu'elle n'arrivait pas à s'arrêter. Phoenix écarquilla les yeux, impressionné qu'elle sois si gaie à cette heure matinale, après avoir dormi deux heures à tout casser, et vécu une fin de journée riche en émotion. Peut être était-ce un moyen pour elle d'évacuer et de se calmer les nerfs ... En tout cas Phoenix se mit à rire à son tour, mais rapidement il attrapa la main de Sweva qui couvrait sa bouche pour qu'elle se calme. Elle ne fit que rire de plus belle, et Phoenix soupira bruyamment tout en s'empêchant de rire trop fort. Il croisa son regard et elle se calma un peu. Phoenix fit de même sans cesser de sourire, constatant qu'il tenait toujours sa main dans la sienne et qu'il était dangereusement proche d'elle. Il avait terriblement envie de l'embrasser, là, tout de suite. Il approcha son visage du sien, lâchant sa main pour glisser la sienne sur sa joue, et sentit son cœur s'emballer alors qu'il frôlait ses lèvres.

« Mon poulain, j'aimerais bien savoir pourquoi il y a ton sac de vêtements trempés et un autre de draps affreux qui traînent dans la ... » Ruth McDaniels tourna enfin son regard vers l'intérieur de la pièce dont elle venait d'ouvrir la porte, et se retrouva sans voix face au spectacle qui s'offrait à elle. Deux secondes plus tard elle avait claqué la porte d'un coup sec en s'exclamant « Oh mon dieu ! Mon dieu ! » Et ainsi de suite en descendant les escaliers. Phoenix avait lâché Sweva et s'était brusquement écarté d'elle lorsqu'il avait vu sa mère arriver. Mais quel idiot ! Comment avait-il pu oublier de fermer le verrou ? Sweva lui faisait vraiment perdre la tête. Il sentait la colère et l'embarras grandir en lui, si bien qu'il sortit du lit dans un bond et enfila son caleçon qui gisait sur le sol. Bon sang ! Comment une chose aussi ridicule avait pu arriver ? Personne ne venait jamais dans sa chambre, encore moins sa mère qui considérait ce lieu comme une zone à risque étant donné l'état dans lequel elle était. Alors pourquoi aujourd'hui, pourquoi à ce moment là, qui plus est avec Sweva qui était supposée être une fille détestable et méprisable ? Phoenix soupira longuement, cherchant à se maîtriser. Mais ça ne suffisait pas. « Merde ! Quelle idée aussi de laisser traîner tes vieux draps en bas ! »

Il était en train de rêver. Tout cela n'était pas arrivé. Non vraiment, c'était impossible à croire. Phoenix prit sa tête entre ses mains, grommelant une quelconque vulgarité, puis se tourna vers Sweva. Elle riait. Comment osait-elle rire ? Durant un instant il songea à l'étouffer avec un oreiller, il songea au plaisir qu'il aurait à lui ôter ce sourire, mais pourtant il ne bougea pas d'un millimètre, serrant les poings. Elle dépassait vraiment les bornes là, ça n'avait rien de drôle ! Il aurait bien aimé la voir dans la situation inverse ! Il soupira violemment, fronçant les sourcils. Il valait mieux pour elle qu'elle cesse de rire tout de suite. Petit à petit elle sembla se calmer, et Phoenix se détendit un peu même s'il était encore très énervé. Et elle parla « Alors, mon poulain, on habite toujours chez maman ? » Et c'était reparti pour un fou rire. Phoenix secoua la tête, puis fit deux pas vers elle et grimaça de rage « Arrête de rire tout de suite ! Je vois pas ce qu'il y a de drôle ! Et ne m'appelle plus jamais comme ça ! » Il avait peut être un peu trop haussé le ton, mais il ne fallait pas lui en vouloir, il était en pleine crise de nerfs et il était certainement le gars le plus impulsif de la terre. En la voyant rire comme ça, il n'avait pas pu se retenir.

« Et mes draps ne sont pas vieux, ils étaient en soldes, pardonne-moi de ne pas avoir eu mes draps à l’esprit quand on est arrivé ici... » ajouta-t-elle. Phoenix leva les yeux au ciel, agacé par cette histoire de draps. Toujours ces fichus draps ! Ils en avaient causé, des problèmes. Et Phoenix commençait à en avoir marre. « Mais tu m’énerves avec tes draps ! Tu aurais pu y penser, qu'il ne fallait pas les laisser traîner ! Évidemment que j'habite encore avec mes parents,tu croyais vraiment que j'habitais tout seul dans une maison de neuf chambres ?! » Il s'enflammait un peu, et l'accusait à tort mais il s'en foutait. Il était énervé et il fallait qu'il déverse cela sur quelqu'un. Et jusqu'à preuve du contraire, il n'y avait qu'elle et lui dans cette chambre, du moins depuis que sa mère était partie en catastrophe. Sweva devait commencer à être habituée à ses sautes d'humeurs ... Étonnement, il était rarement calme quand il était avec elle. Il soupira une énième fois, comme pour se calmer, puis regarda Sweva un moment. Elle avait toujours ce sourire en coin et il la maudissait. Il ne savait plus s'il devait crier, ou bien aller se cacher au fond de son placard. Il tenta de réprimer un sourire mais c'était difficile étant donné la manière dont elle le regardait. Elle faisait une tête drôle et il se retint de rire. Il ne fallait pas qu'il cède. Il était énervé un point c'est tout. Il se força à froncer les sourcils de nouveau, puis s'approcha encore d'elle et attrapa un oreiller pour lui coller en pleine figure. Elle l'avait bien mérité. « Arrête tout de suite de me regarder avec ton air moqueur ! Et puis j'vois pas en quoi ça te dérange que j'habite chez mes parents ! Je déménage la semaine prochaine de toute façon ! »

« Parce que tu crois que j’ai eu le temps de compter le nombre de chambres en arrivant ? » Bon, elle n'avait pas totalement tort sur ce point. Ils étaient arrivés chez lui en fin d'après-midi, personne n'était encore à la maison, et à vrai dire, Phoenix n'avait pas pris le temps de lui faire visiter les lieux. Il avait bien d'autres choses à faire que de jouer l'agent immobilier. Il se demanda comment il avait pu être aussi inconscient de l'amener ici. Il avait déjà amené d'autres filles, mais il s'était toujours assuré de le faire au milieu de la nuit, en veillant qu'elles repartent avant le lever du jour. Mais là, il avait grillé tout le protocole de base, il avait même oublié verrouiller sa porte -un réflexe fondamental- c'était dire à quel point Sweva lui faisait perdre les pédales. Une chance que personne ne venait dans sa chambre régulièrement et ne faisait attention à ses allées et venues. Tomber nez à nez avec Ruth au beau milieu de la nuit aurait été le pire scénario possible ... Finalement, Phoenix songea qu'il s'en était plutôt bien tiré après avoir joué avec le feu. Mais cela ne l'empêchait pas d'être énervé. Il regardait Sweva avec le même regard noir que tout à l'heure, s'efforçant de ne pas changer d'expression. Il aurait très bien pu rire lui aussi, après tout la situation était vraiment comique, mais il ne voulait pas lui faire ce plaisir. Il détestait quand elle gagnait. Alors il la fixa intensément, avec une telle rage dans les yeux qu'il ressemblait à un taureau sur le point de lui foncer dessus. Ça faisait peur à voir.

Voilà, elle avait récolté sa punition, et elle faisait nettement moins la maligne avec un coussin collé sur la figure. Phoenix était fier de lui, ravi de l'avoir fait taire, cependant cela ne dura pas très longtemps. Elle se mit à rire de nouveau, et même avec l'oreiller sur la tête elle était audible, si bien que Phoenix leva les yeux au ciel, agacé. Ça n'en finirait jamais ! Il la détestait de rire ainsi, il la détestait parce qu'elle se foutait ouvertement de lui et elle était insupportable. Il la détestait aussi parce qu'il avait envie de rire et il devait se retenir car il ne voulait pas céder, car il était borné de nature et il ne supportait pas de perdre, encore moins contre Sweva. Finalement elle repoussa l'oreiller, le regarda un moment puis se mit à sourire. Un sourire rieur, arrogant. Il n'aimait pas ça. Il sentait la vanne venir, et il avait déjà envie de lui recoller l'oreiller en pleine figure. « Le poulain devient un étalon, il part au galop et quitte sa famille. Arrivera-t-il à se débrouiller dans sa nouvelle écurie ? » Et elle osait rire encore ? Phoenix dut vraiment lutter pour ne pas rire à son tour, il était tellement énervé par ses paroles qu'il sentait que ses nerfs allaient exploser. Il fallait qu'il évite les dégâts par tous les moyens. Sweva attrapa un coussin et lui donna un coup sur la tête. C'était le comble. Là, vraiment, Phoenix ne pouvait plus, il était neuf heures du matin, il avait à peine dormi et sa mère venait de le surprendre avec une fille à moitié nue - même pas à moitié d'ailleurs - et elle, ce sacré numéro de Sweva, elle riait, et en plus elle osait lui foutre un oreiller dans la figure ?! Il ne perdit pas une seconde pour lui répondre d'un autre coup d'oreiller « La ferme espèce de jument, c'est toi qui va partir au galop si tu continues comme ça ! Tu me fais chier tu le sais ça ?! » Il lui donna un autre coup, puis se laissa tomber sur le lit, se jeta littéralement sur elle, lui agrippant les épaules pour ne pas qu'elle bouge. Il lui donna une bonne série de coups de coussin dans la figure, avant de s'arrêter tout près de son visage, haletant, et de dire avec arrogance « On ne rivalise pas avec un étalon. »

Il se trouvait très crédible quand il se vantait d'être un étalon, mais apparemment Sweva n'était pas du même avis. Elle éclata de rire à nouveau, et Phoenix songea à l'étrangler sur le champ, puis se ravisa au dernier moment. C'était une mauvaise idée et puis, même asphyxiée Sweva aurait été capable de rire. Heureusement, avant que d'autres idées violentes ne viennent à l'esprit du jeune homme, Sweva cessa de rire et reprit son sérieux. Phoenix la regarda en arquant un sourcil. Allait-elle enfin s'avouer vaincue ? Il était peut être un poulain, mais en tout cas elle ne faisait pas le poids contre lui. Au lieu de ça, elle l'attrapa par la nuque et colla ses lèvres aux siennes, mais Phoenix resta crispé pendant quelques secondes, ne voulant pas se laisser amadouer par sa tactique. Mais à mesure qu'elle prolongeait le baiser, Phoenix sentit son corps se détendre malgré lui. Avec Sweva collée à lui comme ça, il avait du mal à garder son sang-froid. Il était sur le point de prolonger ce baiser à son tour, avec un peu plus d'audace, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Déjà, elle s'était détachée de lui et l'avait fait basculer sur le côté, le dominant fièrement. Phoenix soupira, frustré qu'elle ait mis fin à leur baiser et agacé de ne pas lui avoir tenu tête. Sa colère revenait peu à peu. « Ne jamais sous estimer la jument. » Et le sourire arrogant de Sweva était de retour lui aussi. Il la fusillait du regard. « En revanche j’ai eu du mal à te retourner, t’es trop lourd en fait pour un étalon, tu dois plus tenir de la vache finalement... » Et c'était reparti pour une crise de rire. Décidément, Sweva était en forme ce matin.

Phoenix voulut se retenir, mais c'en était trop, alors il se mit à rire à son tour, tentant ponctuellement de reprendre un air furieux. Mais en vain. Il avait perdu. Il coinça le visage de Sweva entre ses mains et l'approcha du sien, déposant un court baiser sur ses lèvres avant de s'en détacher très lentement. Puis il plongea son regard dans le sien et murmura « Je suis peut être lourd, mais toi, t'as une haleine de cheval. » son ton avait semblé sérieux et pourtant il souriait déjà, prêt à rire de nouveau. Ce qu'il fit d'ailleurs, durant quelques secondes, avant de tirer la silhouette de Sweva contre la sienne et de l'embrasser avec la fougue d'un étalon. Apparemment son haleine de cheval ne le dérangeait plus que ça. Il n'avait pas été satisfait de leur précédent baiser et de la façon dont elle l'avait terminé, il fallait qu'il remédie à ça. Il s'autorisa à glisser ses mains sous les draps, jusque dans son dos, sans quitter ses lèvres brûlantes auxquelles il n'était plus capable de résister. Il sentait déjà sa poitrine s'enflammer et il dut s'arrêter un instant, reprenant son souffle. C'était éprouvant pour lui. Il était peut être énervé, mais il restait un homme, et sentir son corps nu contre le sien lui faisait perdre ses moyens. Elle aurait du y songer avant de se jeter sur lui comme ça. Finalement il ne parvint pas à aller à l'encontre de ses ardeurs, et l'embrassa de nouveau, se faisant de plus en plus entreprenant. Sweva le rendait fou, et il ne pouvait rien faire contre ça. Quoique. Une pensée lui traversa l'esprit, et il se détacha de ses lèvres brusquement, se tournant vers la porte de sa chambre. Merde. Il ne l'avait toujours pas verrouillée. Il se tourna vers Sweva, lui lança un regard qui brillait douloureusement de désir pour elle, se retint de l'embrasser encore, et soupira. Il jeta un nouveau coup d'œil à la porte. Et pensa à sa mère. Cela le refroidit tout de suite. Il l'imaginait revenir, et tomber dans les pommes en voyant ce qu'il étaient en train de faire. D'une voix déçue et embarrassée, il lança « Sweva … Tu pourrais … il tenta de se décoller un peu d'elle, même si la tâche s'avérait assez difficile étant donné qu'elle était littéralement étalée sur lui. Euh, juste, t'habiller un peu ? » Il soupira à nouveau, terriblement frustré, ce qui aurait pu paraître étonnant vu la nuit qu'ils avaient passé. Il avait eu de quoi être comblé. Et pourtant, ça ne semblait pas suffisant, parce que même quand elle le traitait d'étalon et de vache, il ne résistait pas. Il esquissa un léger sourire, espérant qu'elle se déciderait vite à enfiler quelque chose, car à cet instant précis il avait l'impression de mourir de chaud.

« Quoi ça te dérange tout à coup ? »Et voilà, c'était fini, elle s'était laisser rouler sur le côté et maintenant il était là comme un idiot, donnant un coup de poing dans le lit pour exprimer sa frustration. Il n'avait jamais été aussi frustré de toute sa vie. Il se demanda pourquoi ils n'avaient pas été chez elle, comme la première fois, puis se rappela rapidement que Sweva n'avait plus de draps et que c'était nettement moins facile pour dormir. Quoique, en somme, ils n'auraient pas dormi beaucoup. Et puis, ils auraient pu remettre ça le matin et l'après midi et aussi se faire des batailles d'oreiller, sans que Ruth McDaniels ne débarque en l'appelant son poulain. Et voilà, Phoenix était de nouveau énervé. Il avait tellement hâte d'avoir son chez lui, enfin, il serait tranquille, et pourrait inviter Sweva et … Non, ça, ça n'allait pas du tout. Il n'inviterait pas Sweva, il ne l'avait jamais invitée et ce n'était pas près de commencer. Il la détestait. Il ne savait pas pourquoi il pensait à ça, déjà qu'ils n'étaient pas censés se revoir. Il osa se tourner vers elle, constatant qu'elle n'avait toujours pas bougé. Non, ça ne le dérangeait pas du tout qu'elle soit comme ça finalement. Vraiment pas. Si ça n'avait tenu qu'à lui il aurait déjà brûlé tous ses vêtements. Mais le destin en avait décidé autrement. Il leva les yeux au ciel, songeant qu'il aurait du mal à se remettre de cette déception, et que déjà le corps et les lèvres de Sweva lui manquaient. Finalement elle se leva, et Phoenix fut forcé de poser son regard sur elle. Il se releva un peu, soupirant à nouveau, puis fronça les sourcils. Elle en faisait exprès, d'être aussi lente ? A croire qu'elle faisait un strip-tease à l'envers. C'était vraiment incroyable d'oser jouer avec ses nerfs comme ça. Phoenix se retrouva en position assise, passa ses mains sur son visage et lança « Ben vas-y, sois plus lente encore ! » Il n'avait pas envie de lui dire ouvertement qu'elle était en train de le faire mourir de l'intérieur. Cette phrase était assez claire pour qu'elle comprenne.

Finalement elle s'activa un peu et Phoenix sentit son corps se calmer peu à peu, et retrouver une température à peu près convenable. Sweva avait enfilé un t-shirt et son air rieur disparut durant une seconde. Il lui lança un regard interrogatif. « Je ferais peut-être mieux de partir en fait. » Phoenix prit une inspiration, levant les yeux vers elle. Au lieu de le laisser répondre, elle lui colla un coup d'oreiller en pleine tête et Phoenix le coinça aussitôt, lui arrachant des mains. Il le balança derrière lui en soupirant. « Mais sache que finalement ta mère a raison, t’es bel et bien un poulain. Tu as été trop rapidement vaincu pour un étalon. » Cette fois il leva les yeux au ciel, puis se leva et se posta droit devant elle. « Je te bats en trois secondes chrono si on fait ça à la loyale. » Il avait pris une voix très sérieuse même si sa phrase faisait un peu défi de film d'action. Il n'allait perdre sa fierté pour aucune raison, et Sweva n'était pas prête de gagner la guerre. Il songea alors à la première phrase qu'elle avait dite. Elle devait partir. C'était censé, logique et raisonnable en soi. Mais Phoenix n'avait aucune envie que cela arrive. Il sentait déjà son cœur se serrer. Il se souvint alors de sa mère, et quelque chose lui traversa l'esprit, si bien qu'il s'exclama avec un peu trop de conviction « Non, tu peux pas partir ! » Il croisa son regard, puis hésita une seconde avant de reprendre « Je veux dire, si, tu dois partir, mais … ma mère. Je la connais. » Il se mordilla la lèvre inférieure, puis passa une main sur sa nuque. Il était nerveux. « Elle doit être en train d'attendre en bas. » Il détourna le regard, imaginant sa mère intercepter Sweva qui tenterait de s'échapper en douce, un fusil de chasse entre les mains. C'était plutôt drôle, même si d'un côté il n'avait aucune envie que ça se produise. Il imaginait mal la scène entre sa mère et celle qu'il était supposé détester. Il se tourna alors vers elle, et haussa les épaules avant de dire « Je vais faire distraction. »

Sweva n'avait pas l'air emballée par cette histoire de faire distraction distraction. A vrai dire, l'idée de tomber sur la mère de Phoenix ne semblait pas l'enchanter plus que ça, et il la comprenait assez. Ruth avait beau être une mère merveilleuse, à l'écoute et très douce, elle n'en était pas moins protectrice avec ses enfants. D'ordinaire, elle n'arrivait jamais à faire intrusion dans la vie sociale de Phoenix, car il était toujours assez fermé là-dessus et préférait garder ça pour lui. Il n'avait pas tellement envie de recevoir des conseils de Ruth sur sa vie amoureuse, ou même de lui présenter ses amis. Phoenix avait toujours eu un jardin secret qu'il n'avait jamais dévoilé, ni même à ses frères et sœurs. Mais forcément, quand il amenait une fille dans la maison familiale, c'était tout de suite moins facile à cacher. Il se maudissait de nouveau d'avoir agi sans réfléchir, d'avoir perdu la raison et amené Sweva ici. Maintenant, Ruth allait se faire de fausses idées sur eux et se mettre en tête qu'il avait une petite copine. C'était vraiment la pire chose qui pouvait lui arriver … Il songea qu'il n'avait vraiment aucune envie de descendre tout de suite, et apparemment, Sweva était du même avis, car elle secoua la tête avant de dire « Attends, attends. Me battre en trois secondes ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de Phoenix, qui releva la tête vers Sweva. Elle venait de mettre ses mains sur ses hanches et de lui lancer un regard plein de défi. « Tu rêves mon poulain. Je ne pars pas sans t’avoir mis une bonne raclée, attrape ton arme et au galop. » Son sourire devint plus grand, et il s'autorisa même à ricaner, amusé par le ton qu'elle avait employé. Alors comme ça elle voulait jouer ? Elle ne savait vraiment pas à qui elle s'attaquait ! Phoenix était un adversaire redoutable, il avait déjà vaincu des mecs qui faisaient le double de son poids grâce à son expérience de bagarreur. Alors, une minette comme Sweva ne lui faisait pas peur du tout. Elle récupéra un coussin et se prépara à l'attaquer. C'était vraiment marrant à voir. «Et interdiction de sauter l’un sur l’autre, les coussins doivent être les seules armes, donc pas de triches. » Et en plus elle définissait les règles ? Phoenix arqua un sourcil, pas sûr d'approuver totalement ce qu'elle venait de dire. Mais bon, si c'était ce qu'elle voulait, qu'il en soit ainsi. Phoenix attrapa un oreiller derrière lui, se tourna vers Sweva et déjà il se prenait un coup en pleine face, mais il se baissa rapidement pour lui taper sur la hanches, si bien qu'elle se courba un peu sur le côté. Et c'était parti pour le premier round.

Phoenix était sur le point de mourir de rire, il savait qu'il s'était pris une sacré dose de coups dans la tête mais Sweva n'était pas mieux et elle avait les cheveux dans tous les sens, ce qui le fit rire encore plus. Il grimpa sur le lit et balança l'oreiller vers Sweva qui voulut l'esquiver, mais le reçut tout de même au coin du visage. Il ne savait pas depuis combien de temps ils se battaient, mais en tout cas la lutte était serrée et Phoenix commençait à fatiguer. C'était trop d'efforts pour la journée là ! Et puis maintenant il était désarmé, et Sweva s'approchait dangereusement de lui. Il craignait de se faire assommer puis piétiner violemment. Sweva était bien plus brutale qu'il ne l'aurait cru. Il leva les mains en l'air, cessant peu à peu de rire, puis prit une voix implorante. « Ok, ok, c'est bon ! On attaque pas un pauvre poulain désarmé ! » Mais il avait une idée derrière la tête. Sweva semblait sceptique mais elle baisse un peu sa garde et Phoenix en profita pour l'attraper et lui faire une espèce de prise de judo. Elle se retrouva étalée sur le lit en moins de deux secondes, un peu sonnée. Phoenix lui lâcha les bras et posa un pied sur son ventre, l'air triomphant. « Ne jamais faire confiance à son ennemi ! Et t'as pas dit que les prises de judo étaient interdites … » Il riait de nouveau, fier d'avoir usé de sa ruse pour prendre l'avantage. Elle rigolait beaucoup moins maintenant qu'elle était sous son emprise. Phoenix s'amusait comme un gamin depuis tout à l'heure et Sweva semblait prendre autant de plaisir que lui. C'était vraiment étrange comme situation, et si on lui avait dit qu'il ferait ce genre de combat avec elle, il ne l'aurait pas cru. Depuis tout à l'heure, ils se cognaient dessus comme des malades, et à présent Phoenix était complètement exténué. Il avait du mal à reprendre son souffle et à chaque fois qu'il riait il avait l'impression qu'il allait s'évanouir. Il repensa à sa mère et espéra qu'elle n'était pas dans le coin, qu'elle avait préféré rester en bas sagement. Il n'avait aucune envie qu'elle interprète ces bruits d'une mauvaise façon, et tout à coup il eut très peur qu'elle débarque à nouveau. Elle devait se demander ce qu'ils faisaient depuis tout à l'heure et pourquoi Sweva n'était pas encore partie.

« Sale tricheur ! Bien sûr que c’était interdit, mais je ne devrais pas m’étonner, un boulet ça ne sait pas être réglo. » Phoenix leva les yeux au ciel tandis qu'elle se redressait. Elle mentait, il n'avait pas triché ! Elle avait juste précisé qu'ils ne devaient pas se sauter dessus, et aux dernières nouvelles il était debout et à aucun moment il n'avait sauté sur elle. Ca valait mieux pour lui d'ailleurs. Il n'était plus vraiment sûr d'avoir assez de conviction pour lui résister encore (surtout avec un avatar pareil ). « Et arrête de rire, pour ta tricherie, tu mérites d’être puni. » Puni, lui ? Il était impatient de voir ça. Elle ne lui faisait pas plus peur que tout à l'heure et puis, il n'était pas prêt de s'arrêter de rire. Après tout elle avait passé la plus grande partie de la matinée à se foutre de lui, il avait bien le droit d'en faire autant. Il se demanda à quelle genre de punition elle pensait, puis s'effaça rapidement quelques idées de la tête. Il fallait qu'il arrête d'avoir ce genre de réflexion, ils avaient déjà dépassé les bornes à de nombreuses reprises et il n'était plus question que ça recommence. Phoenix avait espéré qu'au bout de la deuxième fois, il se lasserait, mais c'était pire encore. Plus le temps passait et plus il avait l'impression de mourir du fait de la distance qu'il y avait entre eux. Il soupira, la regardant qui se tenait toujours assise, bras croisés. Il attendait qu'elle fasse un mouvement et se décide à lui exposer son châtiment. Il n'était plus à ça près, après tout. Il venait de s'épuiser en défiant celle qu'il détestait dans un combat d'oreillers, alors il n'était plus surpris de rien.

Finalement elle se leva et se posta droit devant lui, tout en s'exclamant « Et je sais comment ! Je vais aller me présenter à ta mère et lui dire quel tricheur elle a comme fils. » Phoenix déglutit difficilement, fronçant les sourcils. Avait-il bien entendu ce qu'elle venait de dire ? Il la suivit des yeux alors qu'elle se mettait à la recherche de son pantalon, et il ne bougea pas d'un millimètre. Elle plaisantait. C'était certain. Pourtant il n'était pas très rassuré. Il ne connaissait pas toutes les limites de Sweva, et après tout, peut être qu'elle en était capable. Il descendit du lit à son tour, puis lança « Tu vas te faire éjecter à coups de casserole si tu oses me traiter de tricheur devant elle ! Et puis je suis pas un tricheur, c'est juste toi qui ne supporte pas de perdre. » Il ricana durant quelques secondes, avant de froncer les sourcils. Elle avait trouvé son pantalon et semblait décidée à l'enfiler. Il n'aimait pas ça du tout. Il ne se sentait pas prêt à descendre et à affronter sa mère. Même s'il n'était pas sûr qu'elle tienne ses paroles, il préférait éviter de prendre des risques. Il s'approcha de Sweva, croisant son regard, puis lui lança un sourire plein d'arrogance avant de le lui tirer le jean des mains. Il le cacha dans son dos. « Tu n'iras pas bien loin sans ça. » Puis il se mit à courir à travers la chambre, lui lançant des sourires pour la narguer. Avec Phoenix il n'y avait jamais de limites. Elle aurait du le savoir. Il s'approcha dangereusement de la fenêtre et tira sur la poignée pour l'ouvrir. Puis il lança un regard à Sweva avant de secouer le pantalon au dessus du vide. Bon, c'était peut être idiot finalement. Il n'aurait pas du faire ça. Mais c'était trop tard maintenant, il fallait qu'il le lâche. Il ne pouvait plus revenir en arrière et passer pour un lâche. Tant pis, elle irait le rechercher elle-même. Il ôta ses doigts du tissu, le regardant tomber sur l'herbe de son jardin. Puis il serra les dents. Il était vraiment con parfois. Il se tourna de nouveau vers Sweva « Oups. » murmura-t-il, penaud. Puis il afficha un large sourire, et reprit. « Je suis vraiment désolé. » Ca sonnait vraiment faux, comme excuses, mais au fond il était vraiment désolé. Pour elle, comme pour lui. Cette petite blague allait leur coûter pas mal de problèmes. Déjà qu'à la base, la descente au rez-de-chaussée s'annonçait tendue … Phoenix s'imagina Sweva qui descendait les escaliers en petite culotte et qui tombait nez à nez avec sa mère. Il se mordilla la lèvre inférieure. Oui, c'était vraiment fâcheux comme situation.

Phoenix vit la main de Sweva s'approcher de son visage très rapidement, et il serra les dents. Et voilà, il avait tout gagné. Il allait se prendre une gifle en pleine figure. Mais bizaremment, elle se contenta de poser cette main sur son épaule avant de dire « Mais ce n’est pas grave, je ne suis pas pudique du tout, puis ça ne devrait pas déranger ta mère si je lui explique la situation. » Phoenix ne répondit rien, la contemplant d'un air interrogateur. Alors là, il n'était pas du tout d'accord. Après ce qu'il avait fait, elle était censée piquer une crise ou pleurer, mais pas lui répondre de façon aussi détachée. Il n'en revenait pas ! Il n'avait aucune autre idée pour la faire rester, et Sweva semblait décidée à rencontrer Ruth McDaniels, coûte que coûte. Phoenix, lui, était beaucoup moins enthousiaste. Il fronça les sourcils. Pour une première rencontre, c'était vraiment râté. Phoenix n'avait jusqu'à lors jamais présenté ses "conquêtes" à sa mère –et il ne comptait par le faire- mais évidemment lorsque ce moment arrivait, c'était avec Sweva,et dans une situation pour le moins embarrassante. Et pour combler le tout, Sweva voulait aller se présenter à elle en petite culotte ? Avait-elle perdu la tête ?! Elle se mit à lui tapoter la joue avec mépris et Phoenix tenta de l'attraper par la hanche mais elle était déjà partie. Elle s'était précipitée vers la porte et Phoenix avait juste eu le temps de faire un bond sur son lit pour la rattraper. Sauf qu'il n'eut pas besoin de le faire, car elle venait de s'étaler par terre. Il éclata de rire, ne songeant même pas à l'aider à se relever car de toute manière il en était incapable tellement il riait. Finalement elle se redressa un peu et Phoenix tenta de se calmer même s'il était encore tout retourné par la chute si ridicule qu'elle venait de faire. « Rooh mais c’est de ta faute, t’es obligé de laisser… c’est quoi ça d’ailleurs ? » Elle se mit à chercher le coupable de sa chute, et il tomba sur un soutien-gorge. Phoenix cessa de rire. Sweva avait déjà remis le sien donc c'était forcément celui de quelqu'un d'autre. Phoenix se sentit rougir, hésitant à relever les yeux vers Sweva. Il se sentait vraiment très idiot.

«Le poulain se transformerait-il en poulaine pour se travestir ? J’en ai des choses à dire à ta mère finalement... » Phoenix leva les yeux au ciel, il n'était pas sûr d'avoir envie de rire. Aux dernières nouvelles, il ne se travestissait pas. Il tenta de s'expliquer la présence de ce soutien-gorge ici, mais il ne trouvait pas d'explication cohérente. Il ne savait pas qui était sa propriétaire, pourquoi elle l'avait laissée là, et dans une autre situation cela l'aurait laissé complètement indifférent. Mais là, ce n'était pas la même chose. Sweva était là et il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait coupable. Il n'avait aucune raison de l'être, mais c'était plus fort que lui. Pourtant Sweva ne semblait absolument pas jalouse, et cela lui pinca le cœur durant une seconde. Peut être aurait-il préféré qu'elle lui fasse une crise de jalousie, peut être était-ce mieux ainsi, il ne savait plus vraiment quoi penser. Finalement Sweva se leva et se dirigea vers la porte. C'était peut être vraiment mieux comme ça. Il n'avait qu'à la laisser partir. De toute façon, elle se fichait qu'il voit d'autres filles, et il se fichait bien aussi de ce qu'elle faisait de son côté. Il n'avait aucune raison de la retenir. Il la regarda ouvrir la porte et faire un pas vers la sortie. Mais finalement il lui attrapa le bras et l'empêcha de quitter la pièce. « T'es complètement cinglée ! Tu peux vraiment pas descendre comme ça, je rigolais pas pour le truc de la casserole ! Et je me travestis pas … c'est … euh, c'est à ma sœur. » bégaya-t-il, peu convaincant. Même si cela était très certainement la vérité. Il ne savait vraiment pas pourquoi il s'était justifié, ni même pourquoi il l'avait empêchée de partir, car après tout il se fichait bien qu'elle se fasse incendier par sa mère. C'était son problème après tout. Il fronça les sourcils, s'agaçant lui-même. « Puisque tu tiens vraiment à descendre, alors on va descendre, mais d'abord tu mets un pantalon. Je vais t'en prêter un. » Alors ça, c'était vraiment l'idée du siècle. Il referma la porte pour s'assurer qu'elle n'allait pas s'enfuir, puis se rendit jusqu'à son armoire et fouilla durant de longues secondes avant de tirer un vieux treillis usé par le temps. Il retourna vers Sweva et balbutia « Bon euh, tiens, c'est le plus petit truc que j'ai. Il marqua une pause, tournant le pantalon dans tous les sens avant de lui tendre. Elle n'avait pas l'air convaincue. Il fronça les sourcils à nouveau. Bon ça va, c'est tout ce que j'ai okay, t'avais qu'à pas faire la cruche en me forçant à jeter ton jean par la fenêtre ! C'était pour ça que j'allais au pressing, j'ai vidé mes derniers tiroirs hier et je suis à court de fringues ! Allez, enfile le. »

« Je préfère descendre à poil plutôt que de porter un truc pareil. » Phoenix haussa les sourcils, imaginant la scène puis l'oubliant aussitôt. Non, vraiment, c'était la pire idée qu'elle avait jamais eue. « Garde-toi ton pantalon pourris et dépêche toi de me trouver une meilleure solution, on sait jamais si la fille qui a perdu son soutien-gorge venait pour le récupérer, je ne voudrais surtout pas être là pour la croiser. » Il aurait pu s’énerver parce qu'elle venait de dire du mal de son pantalon, mais au lieu de cela il se mit à sourire comme un idiot. Elle avait dit qu'elle ne voulait pas croiser la fille au soutien-gorge. Elle était jalouse. Il la regarda sans rien dire, mais remarqua qu'elle évitait son regard. Elle était jalouse. Il souriait encore plus. Au bout d'un moment il se rendit compte qu'il devait avoir l'air vraiment con à faire cette tête là alors qu'elle n'avait rien dit d'amusant ou de plaisant. Il se racla la gorge, baissant les yeux vers le pantalon qu'elle venait de lui refuser. Il était magnifique ce pantalon ! Un peu du style "opération commando", mais ça avait le mérite d'être original ! « Enfin sauf si c’est vraiment à ta sœur, je serais ravie de rencontrer toute ta famille alors que je suis en sous-vêtements. » Phoenix leva les yeux au ciel, se retenant de sourire encore. Le pire c'était que ce soutien-gorge avait quatre vingt dix neuf pour cent de chances d'appartenir à sa sœur. Dernièrement il n'avait amené aucune fille ici et le soutien-gorge avait été déposé à côté de la porte, là où sa mère avait l'habitude de caser ses vêtements propres et repassés. Elle avait très bien pu oublier un soutien-gorge de Madison là dedans et paf, malentendu. Ou bien il appartenait vraiment à une fille qui était passée là quelques semaines plus tôt. Phoenix serra les dents. Il préférait la première explication. Il se sentait toujours coupable bien qu'il n'ait rien à se reprocher. Après tout il ne devait rien à Sweva, même s'il pouvait dire honnêtement qu'il n'avait vu aucune autre fille depuis sa première nuit avec elle. Ce qui était assez impressionnant pour être précisé.

« Franchement je vois pas ce que t'as contre ce pantalon. Je le portais tout le temps quand j'étais ado, avec une chemise et un bonnet. Ça me donnait un air de Che Guevera. Tu serais vraiment très sexy comme ça. » Il marqua une pause, se demandant pourquoi il venait de dire ça. Il n'avait pas vraiment de quoi être fier et c'était loin d'être une bonne façon de la convaincre de le porter. Il leva les yeux vers elle, espérant qu'elle n'était pas en train de l'imaginer en Che Guevera. Il fronça les sourcils. En plus il venait de dire qu'elle était sexy. D'une façon implicite, certes, mais il l'avait dit sur un ton convaincu, peu être un peu trop. Il soupira, ce qui signifiait qu'il ne voulait pas s'étaler sur le sujet, puis lança « Tu ne risques pas de rencontrer mes frères et sœurs de toute façon. Ma sœur est partie ... vaquer à ses occupations, comme d'habitude. Il ne préférait pas préciser davantage la nature de ces "occupations" Donc on va en profiter. Je pense pas qu'elle m'en voudra, si tu lui piques un jean. Après tout elle n'avait qu'à pas laisser traîner ses affaires dans ma chambre. » Il tenta de dire ça de façon détachée même s'il avait bien appuyé sur les derniers mots. Puis il jeta son superbe treillis dans un coin de la pièce, avant de ré-ouvrir la porte et de presser Sweva vers la sortie. Il jeta un œil à droite et à gauche comme s'ils étaient sur le point de traverser une autoroute, puis se mit sur la pointe des pieds pour voir s'il y avait quelqu'un dans l'escalier. Tout était calme. Ruth devait être en bas. Phoenix attrapa Sweva par le poignet et la tira jusqu'à une porte un peu plus loin, et ils pénétrèrent à l'intérieur. C'était la chambre de Madison, propre et bien rangée, ce qui contrastait étrangement avec la chambre de Phoenix. Le jeune homme jeta un coup d’œil dans tous les coins, puis se dirigea vers l'armoire qu'il ouvrit d'un grand geste. Il fouilla ça et là, puis tomba sur les sous-vêtements de sa sœur et fit la grimace en voyant la collection qu'elle avait. Il n'était pas sûr de vouloir voir ça. Certains sous-vêtements étaient pour le moins ... Il s'imagina sa soeur portant tout ça pour aller rendre visite à un vieux papy friqué, puis grimaça encore plus, avant de s'écarter. Il se tourna vers Sweva « Mon dieu, je ne peux pas faire ça. Choisis un truc là-dedans toi même. Mais par pitié ne met pas un de ces soutien-gorges là ... Si on peut appeler ça comme ça ... Je crois qu'ils ont oublié de mettre du tissu ... » Il fit une nouvelle grimace, passant sa tête entre ses mains. Il aurait peut être mieux fait de laisser Sweva descendre en petite culotte.

« Che Guevara vraiment ? Avec un pantalon pareil je doute qu’on puisse ressembler à autre chose qu’un clochard. Même moi je doute que je serais sexy avec. » Phoenix ouvrit la bouche spontanément pour répondre, puis se ravisa aussitôt. Un peu plus et il pensait tout haut. Il songeait que Sweva était sexy en toute circonstance. Même avec une tenue de clown, ou des vêtements de clochard. Mais il ne fallait mieux pas qu'il lui dise cela, après tout il n'avait aucune raison de la complimenter et il ne voulait pas qu'elle croie quoi que ce soit. Il soupira, songeant qu'il était bien trop souvent en train de penser à ce genre de choses, et que ce n'était pas bon du tout. Il fallait qu'il arrête de se voiler la face. Sweva serait affreuse dans ce pantalon là. Personne ne pouvait être sexy là dedans. Il tenta de se l'imaginer, presque convaincu. Finalement il fallait peut être mieux qu'il arrête d'y penser, car de toute manière Sweva ne semblait pas enchantée à l'idée de porter son magnifique treillis. Après lui avoir exposé son autre plan, Phoe la tira jusqu'à la chambre de Madison où il se mit à fouiller dans une armoire. Ça ne devait pas être très compliqué de trouver un jean ! Et pourtant, il avait été distrait et incapable de poursuivre ses recherches. C'était là que Sweva entrait en scène.

« Pourquoi j’irais mettre un des soutiens gorges de ta sœur ? T’es bizarre toi. » Phoenix leva les yeux au ciel. Évidemment qu'il avait dit ça au second degré, il ne l'avait pas emmenée là pour qu'elle refasse sa garde-robe ! Sweva tira un soutien-gorge du lot et lança « Quoiqu'ils sont très bien, j’ai le même. Ta sœur a de bons goûts. » S'imaginer Sweva là dedans était tout de suite moins désagréable que l'image de sa sœur en petite tenue. « Ah oui ? » lança-t-il un peu à son insu, intrigué de savoir si elle avait vraiment le même. Au bout de quelques secondes il songea qu'il n'aurait peut être pas du dire cela. Si elle avait vraiment le même, il n'était pas forcé de le voir de ses yeux et il n'était même pas sûr que cela soit une sage idée. Sweva n'avait peut être pas envie de dévoiler sa collection de sous-vêtements à Phoenix, après tout. Surtout s'ils étaient aussi extravagants que ses draps ... Finalement Sweva reposa le bout de tissu et se mit à la recherche d'un jean. Elle était plus douée que Phoenix apparemment, puisqu'elle trouva ce qu'il lui fallait au bout de quelques secondes. « Celui là devrait faire l’affaire. » Phoenix hocha la tête, attendant qu'elle enfile ce jean, et une fois la tâche effectuée il lui lança un sourire satisfait. Et espéra que Madison n'était pas trop attachée à ce jean. « Alors de quoi j’ai l’air ? C’est assez bien pour rencontrer ta mère ? » Phoenix la regarda de haut en bas, puis resta silencieux durant quelques secondes avant de lancer d'un air détaché « Ouais, ça peut aller. » Puis il lui lança un sourire arrogant et ajouta « Enfin, ça te correspond pas assez je trouve. Attends. » Phoenix se mit à chercher dans l'armoire à nouveau, tirant une vieille écharpe multicolore et un bonnet rose clair. Il lui entoura le cou de cette magnifique écharpe, puis glissa le bonnet sur la tête de Sweva. Il la gratifia d'un sourire triomphant. « Parfait. Ça fait bien ressortir ton côté excentrique. » Il la regarda durant quelques instants, amusé, puis se regarda lui même, constatant qu'il était toujours en caleçon. Il avait très envie de prendre une douche, mais il songea que ce n'était vraiment pas le moment et se dirigea donc vers sa chambre. Il attrapa son jean qui jonchait sur le sol, l'enfila, puis fit de même avec son t-shirt. Fin prêt, il revint sur ses pas et retrouva Sweva. « Je crois que t'es suffisamment équipée pour aller affronter Ruth McDaniels. A toi l'honneur. » lança-t-il en lui faisait geste de se diriger vers la sortie.

désolé c'est nul ce sera mieux après

Phoenix resta derrière Sweva tandis qu’elle descendait les escaliers, s’efforçant de faire le moins de bruit possible. L’escalier avait de l’âge et certaines marches craquaient, si bien qu’il lui fallut beaucoup de concentration pour ne pas faire de mouvement brusque. Finalement ils arrivèrent en bas sans avoir attiré l’attention de qui que ce soit. Phoenix fut rassuré de voir que sa mère ne les attendait pas en bas. Il s’était imaginé plusieurs scènes de combat entre sa mère et Sweva, mais maintenant qu’il était arrivé là il n’était plus très enthousiaste à l’idée d’assister à un affrontement de ce genre. L’idéal, c’était d’atteindre la porte sans éveiller les soupçons de Ruth, et faire sortir Sweva saine et sauve. Or cette mission s’avérait difficile. Il fallait encore qu’ils traversent le salon pour atteindre l’entrée. Avec un peu de chance, Ruth serait dans une autre pièce. De toute façon ils n’avaient pas le choix. Maintenant qu’ils étaient là ils ne pouvaient plus rebrousser chemin. Phoenix s’apprêtait à lui dire d’avancer, lorsqu’elle murmura « Passe devant.» Phoenix la regarda un moment, constatant qu’elle faisait beaucoup moins la maligne. Un peu plus tôt elle envisageait de descendre en petite culotte et à présent, elle riait nettement moins. Phoenix était dans le même cas. Il avait perdu son sourire et se mordillait nerveusement la lèvre. Tout était beaucoup moins drôle depuis qu’ils étaient arrivés en bas de l’escalier. Finalement il se décida à passer devant elle, prenant son courage à deux mains. Il espérait vraiment que sa mère soit occupée ailleurs. Son cœur battait à toute vitesse. C’était la première fois qu’il vivait une situation pareille, et d’ordinaire il se fichait bien de l’avis de sa mère, mais là, c’était différent. Peut-être parce que c’était Sweva, et pas une autre. Il se décida enfin à avancer un peu, atteignant l’entrée du salon. Il y jeta un coup d’œil, constatant qu’il était vide. Il se sentit tout de suite rassuré, puis se dirigea vers l’entrée avec un peu plus de détermination. Sweva le suivait de près. Alors qu’ils arrivaient tout près de la porte, un gros bruit se fit entendre. Ça venait de la cuisine.

Phoenix frissonna de la tête au pied, et sa main trouva celle de Sweva un peu instinctivement. Il la serra dans la sienne, exprimant ainsi toute l’appréhension qu’il ressentait. Il se répétait que ce n’était rien, et pourtant il n’arrivait pas à se détendre. Il constata qu’ils s’étaient arrêtés à cause du bruit, et se rendit compte que c’était vraiment idiot. Ils auraient dû continuer et atteindre la porte le plus vite possible. Phoenix prit une inspiration, entraînant de nouveau Sweva vers la sortie. Quelque secondes plus tard, ils étaient arrivés, et Phoenix posa très discrètement sa main sur la poignée, prêt à ouvrir la porte. « Ah vous êtes là ! » Phoenix sursauta comme jamais, puis fit volte-face. Sa mère était là, juste devant lui, vêtue de son magnifique tablier rose. Phoenix la regarda d’un air coupable, incapable de bouger. Il jeta un rapide coup d’œil à Sweva, constatant qu’elle semblait aussi pétrifiée que lui. « Je vous attendais, j’ai préparé le petit déjeuner pour toi et … Elle baissa les yeux vers la main de Phoenix qui serrait toujours celle de Sweva. Le jeune homme s’en détacha aussitôt. Ta petite copine. D’ailleurs je ne savais pas si elle préférait du café ou bien … » Phoenix n’écouta pas la suite de son discours, se sentant terriblement mal à l’aise. Il s’exclama alors, coupant sa mère qui parlait toujours « C’est pas ma petite copine ! » Il avait peut-être exagéré. Il reprit, bégayant « Enfin, je veux dire, c’est très gentil tout ça maman, mais euh … Elle est pressée, tu vois, et euh … » Il se tourna vers Sweva, cherchant son soutien. « Dis donc mon garçon, c’est la première fois que tu ramènes une amie ici, je pensais que tu me ferais au moins l’honneur de me la présenter ! Est-ce trop te demander ? » Phoenix leva les yeux au ciel, ne sachant que dire. Il se sentait idiot vis-à-vis de sa mère, mais aussi vis-à-vis de Sweva qui devait déjà se faire des idées à propos de lui. Contrairement à ce que sa mère prétendait, elle n’était pas la première, c’était juste la première avec qui il avait été aussi peu discret. Phoenix regarda sa mère, incapable de dire quoi que ce soit de plus. Il avait juste envie de s’enfuir loin de Ruth et Sweva et de ne plus jamais revenir.

Il se tourna vers Sweva, espérant qu'elle lui sauve la mise en trouvant une excuse pour partir. Tout reposait sur elle, à présent, car après ce que venait de dire Ruth il ne se sentait plus très confiant, et imaginait mal rétorquer quoi que ce soit. Sa mère n'avait pas tort, et après tout il avait mérité toute cette situation. S'il avait été un peu plus prévoyant, il n'aurait pas eu à se confronter à tout cela. Les secondes passaient et Sweva ne disait toujours rien. Phoenix songea un instant à ouvrir la porte et à sortir sans rien dire, mais ces pensées s'effacèrent dès que Sweva se mit à sourire. Ce sourire n'avait rien de nerveux. Phoenix ne lisait aucune trace d'appréhension sur son visage, alors qu'un peu plus tôt, elle lui avait broyé la main pour atténuer sa crainte. Le jeune homme fronça les sourcils, dubitatif. Elle posa sa main sur son épaule avant de déclarer « Oh mais ne dis pas de bêtises chéri, je ne suis pas pressée du tout, ce que tu peux être impoli parfois. » Le sang de Phoenix ne fit qu'un tour. Elle n'avait pas osé ! Il sentait déjà la rage lui comprimer la poitrine. Elle n'avait vraiment pas pu oser faire ça ! Il dut faire preuve de beaucoup de sang froid pour ne pas exploser, si bien qu'il se mordilla sa lèvre avec force. Sweva semblait plus fière que jamais, et elle se tourna vers Ruth, ajoutant « Du café ce sera parfait. » Il leva les yeux au ciel. Il était coincé, il ne pouvait rien dire. Sweva venait de s’inviter pour le petit déjeuner en se faisant passer pour sa copine, et il ne pouvait rien dire. Déjà, Ruth répondait, toute enjouée « Ah, je préfère ça ! Elle lança un large sourire à Sweva, avant de se tourner vers Phoenix et d’ajouter sur un ton beaucoup plus froid Tu devrais demander à ta petite amie de t’apprendre la politesse ! » Phoenix soupira longuement pour calmer la vague de colère qui grandissait en lui. Parce qu’en plus, on lui faisait des reproches ? « Allez, venez avec moi, je m’occupe du café ! » Ruth tourna les talons et se mit à marcher vers la cuisine. Avant de la suivre, Phoenix se tourna vers Sweva, lui lança un regard noir. Ses lèvres s’agitèrent en silence, mais même sans son Sweva n’aurait aucun mal à comprendre « Je te déteste. »

Une fois dans la cuisine, Phoenix se décida à s’asseoir. Après tout si elle voulait jouer le jeu, Phoenix n’allait pas rester debout à attendre qu’elle finisse son café. Il était toujours aussi énervé et préférait ne pas parler. Il fallait mieux éviter les dégâts. Il ne pouvait plus ôter cette expression exaspérée de son visage. « Servez vous ! J’ai fait des pancakes et il y a des céréales et de la brioche ! Est-ce que vous prenez du sucre, hmm … ? » lança Ruth, ne terminant pas sa phrase car elle attendait de savoir l’identité de la jolie brune qui partageait le lit de son fils. Phoenix manqua de se taper la tête contre la table. Il avait envie de mourir, entre sa mère aux petits soins et Sweva qui se faisait un plaisir de jouer la comédie. Quelques secondes passèrent sans que Phoenix ne bouge. Il n’avait pas tellement faim, ce qui était surprenant étant donné que d’ordinaire il engloutissait quinze pancackes et une brioche entière au petit déjeuner. Ruth remarqua que quelque chose ne tournait pas rond. « Eh bien mon poulain, tu es malade ? Elle se tourna ensuite vers Sweva, avant de reprendre d’une voix moqueuse D’habitude je dois lui arracher son assiette des mains ! J’ai déjà failli y laisser un doigt … » Ruth se mit à rire et Phoenix serra les poings pour ne pas envoyer valser tout ce qu’il y avait sur la table. Elle se croyait drôle ? Phoenix ne riait pas et n’avait aucune envie de rire. Mais il fit un effort, même si c’était plutôt un rire jaune qu’autre chose. Il n’avait plus envie de jouer. Pour une fois, il voulait que Sweva parte et ne revienne jamais. Il se força à prendre un air courtois, puis posa sa main sur celle de Sweva et déclara « Ne traîne pas trop, mon trésor, je ne voudrais pas que tu sois en retard à ton travail ! » Et il lui écrasa la main, lui lançant un sourire plein de mépris. Quand il détourna le regard, il constata que Ruth les regardait d’un air attendri. Phoenix se raidit. « Ah oui ? Que fait-elle dans la vie ? » lança sa mère, très enjouée. Phoenix la regarda sans rien dire. Il ne pouvait rien dire, puisqu’il ne savait pas. Il se tourna vers Sweva. Il ne savait même pas ce qu’elle faisait de sa vie. Pas terrible pour un petit ami.