APOLOGIZE _ MATTHEW AND MANUELA •

Cette nouvelle année avait démarré sur les chapeaux de roues. Tout ce que j'espérais c'était qu'elle s'annonce plus heureuse que la précédente. J'espérais échapper aux pleurs, aux drames, à tout ce qui m'avait fait du mal jusqu'à présent. Parce que cette année 2011 avait été synonyme de beaucoup de choses c'est vrai, mais pas de bonheur continuel ou plaisant. Certes j'avais retrouvé ma fille, renoué avec mon père et trouvé en mes plus proches amis, une nouvelle famille. A contrario j'avais dû dire au revoir à mon meilleur ami, j'avais perdu l'usage de mes jambes et, la frivolité qui rythmait ma vie. Alors, comme beaucoup, j'avais décidé de me reprendre en main, j'avais pris de bonnes résolutions, auxquelles je comptais bien me tenir. Feraient-elles de moi une meilleure personne ? Je ne serais que dire. Tout ce que j'espérais c'est qu'elles me permettraient de réparer mes erreurs et de renouer avec certaines personnes. Des gens formidables que j'avais fait souffrir, soit par orgueil, soit par bêtise. Considérant que j'avais alors des circonstances atténuantes, certains d'entre eux s'étaient contentés de passer l'éponge sur mon comportement, ce qui explique pourquoi nous nous étions réconciliés aussi facilement. Avec Matthew, les choses étaient différentes. Notre altercation, plus violente. Et je doutais qu'il puisse me pardonner mes mots, ma dureté, aussi aisément. J'aurais aimé le croire, j'aurais bien besoin de le croire d'ailleurs, parce qu'il me manquait, parce que j'étais perdue sans lui et, que j'avais besoin, plus que toute autre chose, qu'il me sert dans ses bras. Non pas comme des amants, je vous arrête tout de suite, mais comme un grand-frère enlacerait sa petite sœur pour la soulager d'un gros chagrin, comme il avait pris l'habitude de le faire depuis quelques temps. J'aurais aimé lui raconter cette rencontre invraisemblable que j'avais fait il y a quelques semaines, maintenant. J'aurais aimé lui parler de cet homme, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Adan, j'aurais aimé qu'il me console et m'assure que je ne délirais pas. J'aurais aimé retrouver ce lien qui nous unissait autrefois. Mais, Matthew et moi ne nous parlions plus suffisamment pour ça. Bêtement, sur un coup de tête et parce que j'étais d'une humeur exécrable, j'avais coupé les ponts. Sans aucune autre forme de procès, comme ça. N'y étant pas allé de main morte, j'avais été blessante dans mes mots, lui hurlant que je n'avais pas besoin de lui, que son opinion ne comptait pas, qu'il n'était qu'un raté ou, quelque chose comme ça. Après coup, j'avais regretté, mais ce qui était dit était dit, c'était trop tard. Puis, j'avais bien trop honte pour le rappeler et m'excuser. Nous en étions donc restés là. Pourtant, je souffrais de son absence. Parce que j'avais besoin de l'avoir auprès de moi et qu'il avait besoin que je sois là pour lui, l'un comme l'autre nous savions tout ça. Mais la race humaine est d'une telle complexité que, je ne sais pas... nous avons préféré ignorer tout ça. Tous deux, nous avions repris notre vie, nous leurrant en nous persuadant que finalement l'autre ne comptait pas et que nous n'avions pas besoin de nous voir. J'y ai cru dur comme fer. J'ai été stupide, ridicule, disons même enfantine. Et bon sang, ce que je pouvais avoir honte de moi ! C'était invraisemblable. Invraisemblable ! Et tandis que je passais la porte de l'amphithéâtre où il donnait d'ordinaire son cours, je fus emprise d'une certaine panique à l'idée de la réaction que Matthew pourrait avoir en me voyant débarquer comme ça. Et s'il se mettait à hurler ? Et s'il m'envoyait valser ? Et s'il me détestait ? Je déglutis à cette pensée, habitée par une appréhension que j'étais incapable de contrôler. Pourtant et à mesure que ses étudiants quittaient la pièce, je tentais tant bien que mal de m'y glisser.

Lui ? Il rangeait ses affaires, visiblement heureux de la prestation qu'il venait de donner. Hésitante, je peinais à me faire remarquer. Pourtant et tandis qu'il s'apprêtait à jeter du papier, Matthew déposa un regard sur moi. Un regard surpris, offusqué. « Oui ? » lâcha-t-il d'un ton particulièrement détaché. Je crois que c'était la première fois qu'il faisait preuve d'une telle indifférence à mon égard et, presque malgré moi, je me sentie blessée. Une larme s'écoula piteusement sur ma joue et, la chassant d'un revers de la main, j'ajoutais, rebroussant chemin. « Rien. J'étais venue dans l'intention de m'excuser. Je me suis dit que si je faisais le premier pas, peut-être qu'avec un peu de chance tu... mais de toute évidence c'était une mauvaise idée. Sache juste que tu me manques Matthew et, que je suis désolée ».

Matthew était énervé. Il ne s'était absolument pas attendu à voir Manuela dans l'encadrement de la porte, pas après tout ce temps, pas après ce qu'elle lui avait dit. A ses yeux, aussi douloureux que cela puisse être, elle faisait partie du passé, elle lui avait demandé de ne plus franchir les limites de son univers et il avait obéi. Que diable faisait-elle dans le sien ? Néanmoins, lorsqu'il lui avait adressé la parole, il ne s'était pas attendu non plus à ce qu'elle se mette à pleurer. Une larme, certes, mais tout de même. Il aurait voulu qu'elle soit forte, qu'elle lui tienne tête, parce que ça lui aurait permis de construire une argumentation, de la détester et de lui en vouloir pour ce qu'elle lui avait dit, pour l'avoir traité si mal alors qu'il ne voulait que l'aider. « Rien. J'étais venue dans l'intention de m'excuser. Je me suis dit que si je faisais le premier pas, peut-être qu'avec un peu de chance tu... mais de toute évidence c'était une mauvaise idée. Sache juste que tu me manques Matthew et, que je suis désolée. » L'archéologue resta planté là, le regard fixe et la stature immobile, surpris par les paroles qui étaient sorties des lèvres entrouvertes de Manuela pour heurter son cœur de plein fouet.

Lorsqu'il réagit, cependant, le jeune homme oublia ses affaires pour s'élancer à travers la porte de l'amphithéâtre et scruter le couloir par lequel il avait vu Manuela se tourner et avancer un instant plus tôt. « Attends ! » dit-il finalement assez fort pour que le son résonne dans le couloir et fasse se retourner les trois quarts des étudiants. Se souvenant qu'il était sur son lieu de travail et que son visage devait être décomposé par ce qu'il venait d'entendre, il se racla la gorge et se contenta de lancer un regard à Manuela, levant un doigt pour lui faire signe d'attendre un instant. Il retourna en classe, rangea - ou plutôt enfourna - ses papiers dans son sac et le prit pour sortir immédiatement après. Il rejoignit Manuela d'un pas vif. Il croisa de nouveau son regard lorsqu'il fut à sa hauteur mais se retint de tout commentaire, se contentant d'un regard brouillé avant de lui indiquer, d'un signe de tête, de le suivre.

Il aurait préféré qu'elle soit forte aussi, parce que de la voir pleurer pour lui et lui déclarer ainsi qu'il lui manquait empêchait Matthew d'en vouloir vraiment à Manuela et de continuer dans sa rancoeur. La jeune femme, bien qu'il ne la connaisse pas depuis si longtemps que ça, avait une place toute particulière dans son coeur : depuis qu'il connaissait Manu, il l'estimait et la chérissait autant que sa propre soeur, Kina. L'absence de cette dernière dans la vie de Matthew ces dernières années, à cause de leur père, provoquait un véritable manque pour le jeune homme qui, à travers Manu, avait trouvé l'image d'une petite soeur à la fois forte et fragile, qu'il s'était surpris à comprendre et à apprécier dès leurs premières conversations, qu'ils avaient eu grâce au rapprochement de leurs enfants respectifs.

Le jeune homme traversa rapidement l'enceinte de Columbia et tint la porte à Manuela avant de l'entraîner de nouveau à sa suite. Dès qu'ils furent à l'air libre, Matthew se détendit légèrement : à l'intérieur, il avait l'excuse d'être sur son lieu de travail pour ne pas provoquer d'esclandre. Il reposa son regard sur Manuela et, ralentissant l'allure, mit sa main libre dans sa poche en soupirant. « T'aurais pu faire ça autre part... » lui lui reprocha-t-il d'abord d'une voix accusatrice. Il se racla une nouvelle fois la gorge, se sentant idiot de l'accabler ainsi par le seul fait qu'il pouvait bien avoir à lui reprocher. Il reprit son sérieux et fronça les sourcils en détournant le regard. « J'ai vraiment pas aimé la façon dont tu m'as traité, Manu. Je reconnais mes torts, mais tu es allée trop loin. » reprit-il. Il scruta les environs comme s'il cherchait quelque chose, alors qu'il tentait simplement de ne pas avoir à regarder la jeune femme. Lorsqu'il le fit, effectivement, ce qu'il craignit arriva : toute sa rancoeur s'envola et il ne remarqua que le sillon d'une larme sur la joue de la jeune femme. Il baissa les yeux un court instant, les releva et un petit sourire en coin vint orner ses lèvres. « Je vois que tu vas mieux. » dit-il plus doucement sans oser être plus explicite pour lui faire comprendre qu'en fin de compte, il n'était pas si énervé que ça.

Ouais, comme tu peux le voir, ça tchache sur Zola et Balzac
et ça pond des merdes à la Toi + Moi version petits enfants.
Enfin je sais pas si tu kifferais me voir écrire en mode Zola,
j'essaierais pour toi un jour :') bref, pardonne moi pour ça x)

Lui rendre visite était une mauvaise idée. Je l'avais toujours su. J'avais bien tenté de me persuader du contraire, ce pourquoi je m'étais finalement présentée à lui, mais je savais pertinemment que les choses ne se résoudraient pas en un coup de baguette magique. Comme si le surprendre sur son lieu de travail, pour ainsi dire tout sourire, allait changer quelque chose au mal que j'avais pu lui faire. Comme si faire le premier pas allait tout changer. J'avais été naïve, ridicule de penser qu'il allait instantanément tout oublier et me pardonner. Pas après ce que j'avais fait, pas après la manière dont je m'étais comportée. J'avais été si blessante, voir même particulièrement ingrate dans la foulée et au fond, cette rancœur qu'il éprouvait à mon égard était justifiée. Je comprenais sa réaction. Parce que j'étais très attachée à Matthew, j'avais voulu recoller les morceaux, malheureusement sans succès. Mais au moins j'étais fixée, je n'aurais rien à regretter. Ravalant ma peine, j'avais donc tourné les talons, acceptant son choix de ne plus me parler, avec dignité. J'étais d'ailleurs sortie de l'amphithéâtre depuis quelques minutes déjà quand il se décida finalement à me rattraper. Si j'étais soulagée ? Partiellement, oui. Le fait qu'il me demande de l'attendre me rassurait. Il ne m'avait pas encore rayé de sa vie, c'était un point positif. D'un autre côté, je redoutais ce qui allait suivre. L'esclandre qu'il mourrait d'envie de me faire, les mots qui allaient sortir. D'autant plus que, quoi qu'il puisse bien me dire je me contenterai de l'encaisser, sans rien dire. Parce que je le mériterais, parce que je l'aurais bien cherché. D'ailleurs, c'était stupide mais à peine avait-il ouvert la bouche que, les larmes recommençaient déjà à couler. Et je me sentais bête, dieu ce que je pouvais me sentir bête de me laisser aller ainsi, mais... je ne savais plus quoi faire. Tout ce dont j'étais sûre c'est que j'avais besoin de mon ami. Oui j'avais véritablement besoin de lui, mais j'avais aussi tout gâché. « J'ai vraiment pas aimé la façon dont tu m'as traité, Manu. Je reconnais mes torts, mais tu es allée trop loin. » avait-il lâché sur un ton qui se voulait sec et auquel il ne m'avait pas habitué. Telle une potiche, j'étais restée à le regarder, muette. Que dis-je j'avais même baissé les yeux, tellement j'avais honte. J'étais lâche, certes, mais il me regardait à peine, alors il l'ignorait.

« Je vois que tu vas mieux. » articula-t-il quelques minutes plus tard, un sourire au coin des lèvres. « Je... » balbutiais-je d'abord, surprise par un tel revirement de situation. « Oui. Beaucoup mieux. Le moral est presque au beau fixe et, j'ai fait... beaucoup de progrès. Je peux remuer les orteils et bouger mes pieds désormais. Les médecins sont subjugués. Ils ont bon espoir pour mon dos, même s'ils pensent que de ce côté-là, les choses mettront plus de temps à s'arranger » avais-je ensuite poursuivi, complètement désintéressée par tout ce que j'avais pu lui dire. Parce que mon état de santé, n'avait rien à voir avec la raison pour laquelle j'étais venue ici. Bien au contraire, c'était pour le moment, le cadet de mes soucis. « Encore une fois Matthew, je te demande de me pardonner. Je sais à quel point j'ai pu me montrer... stupide, disons. Je sais que je t'ai blessé et, je veux que tu saches que je ne pensais pas un traitre mot de ce que je t'ai dit ce soir-là. J'étais juste en colère contre moi-même, contre le monde entier et, j'étais si... fatiguée que » à mesure que j'avançais dans mes excuses, les larmes s'étaient mises à couler à flot « j'en sais rien, je sais pas ce qui m'a pris, j'ai juste pété les plombs. Et je sais bien que le fait d'être en chaise roulante ne me donne pas tous les droits et, je sais bien que quel que soit mes problèmes je n'aurais jamais dû te parler comme ça. Mais la vérité c'est que je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça. Je me suis mise mes amis à dos et, aujourd'hui je vois bien que c'était pas la meilleure chose à faire. Loin de là. Parce que j'ai besoin de chacun d'entre vous. Et tout particulièrement de toi. Y'a tellement de choses que j'aimerais te dire et, Soraya qui n'arrête pas de demander quand est-ce que toi et les petits vous reviendrez nous voir. Tu me manques Matt. Je suis peut-être maladroite et, les excuses c'est tout nouveau pour moi, mais je suis au moins sûre de ça. J'ai eu tort l'autre fois. Je t'ai menti. J'ai besoin de toi ».

« Je... Oui. Beaucoup mieux. Le moral est presque au beau fixe et, j'ai fait... beaucoup de progrès. Je peux remuer les orteils et bouger mes pieds désormais. Les médecins sont subjugués. Ils ont bon espoir pour mon dos, même s'ils pensent que de ce côté-là, les choses mettront plus de temps à s'arranger » Changer de conversation arrangeait en fait Matthew. Qu'elle lui parle de son état, des avancées qu'elle faisait d'un point de vue strictement médical le rassurait. Lorsqu'elle l'avait congédié de sa vie, quelques mois auparavant [je sais plus exactement x)], il avait également dû renoncer à être mis au courant par la jeune femme de son état de santé et il fallait avouer que c'était bien la seule chose qu'il n'avait jamais vraiment sorti de son esprit, tout inquiet qu'il était, et le fait justement d'avoir été relégué par rapport à sa trop grande inquiétude l'empêchait par tous les moyens de se tenir au courant de comment l'état de Manuela avançait. Il fronça néanmoins les sourcils lorsqu'elle aborda son dos, ne pouvant s'empêcher de se questionner, et il retint de justesse des paroles rassurantes dont il n'était pas sûr qu'elle veuille vraiment.

« Encore une fois Matthew, je te demande de me pardonner. Je sais à quel point j'ai pu me montrer... stupide, disons. Je sais que je t'ai blessé et, je veux que tu saches que je ne pensais pas un traitre mot de ce que je t'ai dit ce soir-là. J'étais juste en colère contre moi-même, contre le monde entier et, j'étais si... fatiguée que... j'en sais rien, je sais pas ce qui m'a pris, j'ai juste pété les plombs. Et je sais bien que le fait d'être en chaise roulante ne me donne pas tous les droits et, je sais bien que quel que soit mes problèmes je n'aurais jamais dû te parler comme ça. Mais la vérité c'est que je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça. Je me suis mise mes amis à dos et, aujourd'hui je vois bien que c'était pas la meilleure chose à faire. Loin de là. Parce que j'ai besoin de chacun d'entre vous. Et tout particulièrement de toi. Y'a tellement de choses que j'aimerais te dire et, Soraya qui n'arrête pas de demander quand est-ce que toi et les petits vous reviendrez nous voir. Tu me manques Matt. Je suis peut-être maladroite et, les excuses c'est tout nouveau pour moi, mais je suis au moins sûre de ça. J'ai eu tort l'autre fois. Je t'ai menti. J'ai besoin de toi » Le jeune homme était resté silencieux durant toute la tirade de son ami, se contentant de déglutir en la voyant une nouvelle fois fondre en larmes. Il détestait la voir ainsi, il ne pouvait pas voir une femme, et encore moins Manuela, pleurer pour lui. C'était en voyant ses larmes qu'il l'avait rattrapée un peu plus tôt dans les couloirs de l'université et c'était de nouveau sous leur effet qu'il s'agenouilla à hauteur du fauteuil de Manuela. Il garda le silence un instant, le visage fermé, apparemment concerné, avant de tendre une main pour la déposer sur celle de Manuela. Il chercha son regard avant de laisser un léger sourire fendre ses lèvres. « Excuses acceptées. » dit-il simplement avant de sourire un peu plus. Il s'humecta ensuite les lèvres, semblant chercher ses mots, avant de reprendre la parole. « J'aurais peut-être dû me modérer aussi, mais... Manu, ça m'a tué de te voir comme ça, dans ce fauteuil, de savoir que t'aurais pu mourir dans cet attentat, un attentat qui soit dit en passant j'ai rien pu faire pour empêcher. Peut-être que je me sentais coupable aussi, mais j'ai jamais eu de mauvaises intentions en m'occupant de toi, je voulais juste être sûr... qu'il ne t'arrive plus rien. » Il reprit son sérieux avant de terminer. « Parce que si autre chose t'étais arrivé sans que je sois capable de t'aider, je l'aurais vraiment pas supporté. Et tu sais que si tu avais vraiment eu besoin de moi ces derniers temps, tu aurais quand même pu m'appeler. Tu m'as viré, mais je suis pas parti, ok ? » Ses paroles pouvaient sembler extrêmes, peut-être même inappropriées pour ceux qui ne les connaissaient pas, mais Matthew savait que Manuela comprenait exactement où il voulait en venir, loin de toutes les considérations d'ambiguïté homme-femme et des embrouilles pour des broutilles, ils étaient liés par une amitié et une affection d'une force que lui-même avait rarement connu. Oui, il la voyait vraiment comme une petite soeur, un membre de sa famille - pas celle qui liait les Vryzakis par le sang, mais celle qu'il s'était choisi lorsque son père avait fait tomber ses structures familiales comme un château de cartes. Son ex-femme, ses enfants, Manu, Kina, son coéquipier Everett... Ils étaient sa famille, et il ne laisserait rien leur arriver.

Le jeune homme se redressa finalement et chercha quelque chose dans son sac avant d'en sortir un paquet de mouchoirs. Il l'ouvrit et en tendit un à Manuela avant de lui adresser un nouveau sourire. « Allez, sèche ces larmes. Je déteste quand tu pleures. » déclara-t-il simplement en haussant les épaules mais avec un sourire affectueux.

Resté silencieux jusqu'alors, Matthew se décida finalement à reprendre la parole. Préalablement, il s'était agenouillé devant moi et avait déposé une main amicale et chaleureuse sur la mienne, un peu comme s'il voulait me faire comprendre que nous en avions fini avec cette sombre histoire. Un peu comme s'il voulait me faire comprendre qu'il ne m'en voulait plus. Touchée par son geste, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un sourire, lui-même suivi d'un soupir de soulagement lorsqu'il m'annonça qu'il acceptait mes excuses. En effet, rien ne pouvait me faire plus plaisir, tout particulièrement après avoir cru que notre amitié était perdue. « J'aurais peut-être dû me modérer aussi, mais... Manu, ça m'a tué de te voir comme ça, dans ce fauteuil, de savoir que t'aurais pu mourir dans cet attentat, un attentat qui soit dit en passant j'ai rien pu faire pour empêcher. Peut-être que je me sentais coupable aussi, mais j'ai jamais eu de mauvaises intentions en m'occupant de toi, je voulais juste être sûr... qu'il ne t'arrive plus rien. Parce que si autre chose t'étais arrivé sans que je sois capable de t'aider, je l'aurais vraiment pas supporté. Et tu sais que si tu avais vraiment eu besoin de moi ces derniers temps, tu aurais quand même pu m'appeler. Tu m'as viré, mais je suis pas parti, ok ? » poursuivit-il, plus sérieux que jamais. A mon tour, je l'avais écouté sans rien dire, concentrée sur ses propos il est vrai, mais par-dessus tout très émue. Tellement bouleversée même, que j'avais peine à croire que toute cette scène était réelle. En effet, c'était sans grande conviction que j'étais venue à sa rencontre. Au fond, je crois que je voulais seulement qu'il sache ce que j'avais sur le cœur, je voulais seulement qu'il comprenne que j'avais pris conscience de mon erreur. Mais prédire qu'il allait me pardonner? Jamais. Même dans mes songes les plus imagés, j'avais pensé qu'il s'écoulerait des semaines, peut-être même des mois ou des années avant qu'il n'accepte de me reparler. Bien évidemment je n'étais pas complètement stupide et j'avais conscience du fait que d'une manière ou d'une autre j'allais devoir me racheter. Je savais pertinemment que cette chance qu'il me donnait devrait se mériter. Mais j'étais prête à faire des efforts, c'est vrai. Parce que Matthew était un ami hors du commun et parce que ce lien formidable que nous avions tissé méritait d'être entretenu, sauvé. « Allez, sèche ces larmes. Je déteste quand tu pleures. » conclut-il quelques minutes plus tard, après m'avoir gentiment tendu un mouchoir. M'en saisissant, j'essuyais les quelques gouttes qui perlaient encore mes joues et rangeais le petit bout de papier dans la poche de mon manteau, encore toute chamboulée.

« Wow » lâchais-je, sous le coup de l'émotion « je dois bien t'avouer que je ne m'attendais pas à ça. Bien sûr j'espérais que tu allais me pardonner, mais... j'en sais rien, j'ai eu tellement peur que » Non, non, non Manuela, allez reprends-toi !
« Excuse-moi. Je suis tellement heureuse et soulagée que les choses se terminent comme ça, mais d'un autre côté j'ai l'impression de ne pas mériter ton amitié. Je me sens tellement mal et nulle si tu savais. Je veux dire, tout ce que tu voulais c'est m'aider et moi qu'est-ce que j'ai fait pour te remercier ?! Je t'ai ordonné de disparaître. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?! En tout cas c'est clair, jamais ça ne se reproduira. Je te le jure. J'ai compris la leçon cette fois. Et, pour répondre à ta question je crois que, si je ne t'ai pas rappelé plus tôt c'est simplement parce que j'avais peur de ta réaction. J'avais peur que tu m’aies rayé de ta vie pour de bon. Remarque, cela aurait été de bonne guerre. Je le méritais. Mais je crois que si ça avait été le cas, j’aurais pas supporté de t’entendre dire ça » Je m'interrompis quelques minutes, soufflant un bon coup histoire de me redonner un semblant de consistance « Mais je crois qu'il faut mieux qu'on arrête avec ça, auquel cas je vais encore fondre en larmes. Saches simplement que je suis heureuse de te compter parmi mes amis et, que je ferai n'importe quoi pour me rattraper. Tu m'as donné une seconde chance et, tu ne le regretteras pas. Je saurais m'en montrer digne, tu verras». Tout en énonçant ces quelques paroles, je profitais du fait qu'il soit toujours agenouillé devant moi, pour le serrer dans mes bras. Après quelques secondes cependant, je relâchai notre étreinte et ajoutais, curieuse de savoir où les choses en étaient de son côté
« Parle-moi plutôt de toi. Comment ça va ? Avec les petits ? Et avec Lula? ».

Désolé, cette réponse n'est pas terrible. J'espère que ça te conviendra quand bien même :138:

Manuela ne tarda pas à répliquer par une tirade survoltée : elle se sentait coupable pour la façon dont elle avait agi avec Matthew, continuait de s'excuser en condamnant son attitude alors qu'il venait de lui offrir son pardon de bon coeur. Le jeune homme ne s'en formalisa cependant pas et se contenta d'abord de sourire en écoutant son amie. « « Excuse-moi. Je suis tellement heureuse et soulagée que les choses se terminent comme ça, mais d'un autre côté j'ai l'impression de ne pas mériter ton amitié. Je me sens tellement mal et nulle si tu savais. Je veux dire, tout ce que tu voulais c'est m'aider et moi qu'est-ce que j'ai fait pour te remercier ?! Je t'ai ordonné de disparaître. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?! En tout cas c'est clair, jamais ça ne se reproduira. Je te le jure. J'ai compris la leçon cette fois. Et, pour répondre à ta question je crois que, si je ne t'ai pas rappelé plus tôt c'est simplement parce que j'avais peur de ta réaction. J'avais peur que tu m’aies rayé de ta vie pour de bon. Remarque, cela aurait été de bonne guerre. Je le méritais. Mais je crois que si ça avait été le cas, j’aurais pas supporté de t’entendre dire ça » L'archéologue soupira en secouant la tête pour chasser ces idées de la tête de Manuela. Pour le coup, elle imaginait n'importe quoi. Matthew se sentait incapable de rayer Manu de sa vie parce que cette dernière était devenue une vraie bouffée d'air frais pour lui. Pour lui, l'amitié avait une valeur toute particulière ; d'abord, il n'avait jamais eu beaucoup d'amis. Populaire au lycée, il n'avait pas gardé de contact avec les quelques personnes de Palapag avec qui il avait grandi, à part Lulani. Pour ce qui était du reste, ses compagnons d'armes les plus proches étaient tombés au combat. Finalement, il ne restait que les quelques personnes qu'il avait récemment laissé entrer dans sa vie : son coéquipier, Everett, et Manu. Et si il était... sélectif, il était également très déterminé à garder les amitiés qu'il avait créées. « Mais je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête avec ça, auquel cas je vais encore fondre en larmes. Saches simplement que je suis heureuse de te compter parmi mes amis et, que je ferai n'importe quoi pour me rattraper. Tu m'as donné une seconde chance et, tu ne le regretteras pas. Je saurais m'en montrer digne, tu verras » Le jeune homme répondit à l'étreinte que la jeune femme chercha à lui faire et se redressa en secouant la tête. « T'as intérêt ! » s'exclama-t-il avec malice avant de reprendre un peu plus sérieusement. « C'est pour ça qu'on s'appelle des amis, Manu, parce qu'on se pardonne. Je te l'ai dit, tu comptes trop pour moi pour que je te raye de ma vie comme ça, aussi simplement. » dit-il pour la rassurer encore avant de s'éloigner d'elle pour se relever.

« Parle-moi plutôt de toi. Comment ça va ? Avec les petits ? Et avec Lula? » enchaîna la jeune femme, arrachant à son ami un sourire amusé. « A vrai dire... Ca a pas mal évolué. » avoua-t-il en se plaçant derrière la chaise de Manuela pour la pousser. Une ombre triste passa sur son visage lorsqu'il se rendit compte qu'il avait coupé les ponts si longtemps avec la jeune femme pour qu'il ne puisse lui parler de ça que maintenant, mais le sujet même de la conversation finit par le perturber encore plus. « Lula est venue vivre à New York, elle est là depuis début décembre. » lâcha-t-il au bout d'un instant de silence. Il ponctua son annonce d'un léger rire avant de libérer l'une de ses mains du fauteuil pour se gratter la tempe. « Elle a été convaincue par Mason, en fait. Du coup, maintenant, j'ai les enfants plus souvent, c'est... plutôt génial, je dois l'avouer. » déclara-t-il sans s'épancher en sachant parfaitement que Manuela comprenait ce qu'il ressentait ; il lui avait bien assez parlé du fait que Mason & Toyiah lui manquaient lorsqu'ils étaient avec leur mère, soit presque tout le temps. « C'est pas encore parfait, Toyiah a du mal à s'habituer à New York alors qu'elle avait l'habitude des plages de Palapag mais elle s'y fait doucement... Lula aussi, ça a pas été une décision facile mais pour le goût, mon égoïsme prend le dessus, je suis trop heureux d'avoir les petits. » confessa-t-il avant de reprendre le silence, souriant à la pensée de ses enfants qui l'attendraient devant chez leur mère pour qu'il vienne les chercher pour le week-end, dans quelques jours. « Et comment va Soraya ? » reprit-il, désireux de rattraper tout ce qu'il avait manqué ces derniers temps.

« A vrai dire... Ça a pas mal évolué. » commença-t-il, amusé tandis qu'il prenait place derrière mon fauteuil dans le but de le faire avancer. Bien évidemment j'aurai pu me débrouiller seule, à force de pratique je m'y étais habituée et, en temps normal je vivais assez mal le fait que l'on tienne absolument à me pousser, ça me donnait la désagréable impression d'être une assistée. Mais j'étais bien trop heureuse de le retrouver pour me risquer à le contrarier, plus encore après ce différent qui nous avait si longuement séparé. Les choses étaient déjà suffisamment compliquées dans ma vie, sans que je ne vienne lui faire une crise d'orgueil déplacée, qui aurait été source de dispute à n'en pas douter. Puis, je devais bien avouer qu'il était parfois agréable de se sentir soutenue et aidée. Cela me permettait - enfin- de souffler. « Lula est venue vivre à New York, elle est là depuis début décembre. Elle a été convaincue par Mason, en fait. Du coup, maintenant, j'ai les enfants plus souvent, c'est... plutôt génial, je dois l'avouer. C'est pas encore parfait, Toyiah a du mal à s'habituer à New York alors qu'elle avait l'habitude des plages de Palapag mais elle s'y fait doucement... Lula aussi, ça a pas été une décision facile mais pour le goût, mon égoïsme prend le dessus, je suis trop heureux d'avoir les petits. » J'en restais bouche-bée. Honnêtement, j'avais peine à comprendre pour quelles sombres raisons j'avais pu manquer toutes ces jolies choses qui lui étaient arrivées. Je n'étais pas sans savoir à quel point ses enfants pouvaient lui manquer. Avant l'accident, il n'avait de cesse de m'en parler et, ça me faisait véritablement mal au cœur de le voir aussi attristé. Mais bien que cette nouvelle me combla de joie, bien que je sois ravie pour lui, je ne puis m'empêcher de m'apitoyer à nouveau sur mon sort, désolée, peut-être même frustrée de ne pas avoir pu y assister. J'avais l'impression d'avoir manqué à mes responsabilités. En tant qu'amie, j'entends. Mais ça, ce n'était malheureusement pas une nouveauté.

« Et comment va Soraya ? » reprit-il finalement, après un court moment de silence. « Euh... bien ! Soraya va très bien » répondis-je du tac au tac, encore sous l'émotion de nos retrouvailles et des excellentes nouvelles dont il m'avait fait part. « Je pense qu'elle est ravie de retrouver sa maman. Enfin, celle que j'étais avant l'accident. La pauvre enfant n'a décidément pas de chance. Sa génitrice après l'avoir abandonné s'est complut dans un long silence. Je ne m'en rendais pas compte sur le moment, mais sans être désagréable avec elle, je l'ignorais constamment. Mon père pense qu'elle en a beaucoup souffert, en silence cependant. Elle était si inquiète pour moi qu'elle en oubliait ses propres sentiments. Si petite, mais déjà si généreuse. Je m'en veux énormément. Je pensais que les choses allaient mieux, mais il faut croire que certaines personnes ne sont pas faites pour être parent. Alors, pour me rattraper j'essaye de faire un maximum de choses avec elle et, je crois qu'elle est contente. Enfin, je suppose que le principal c'est que les choses rentrent dans l'ordre. Elle parle souvent de toi, tu sais » dis-je, amusée. Si j'avais envie de changer de sujet ? Il est vrai. J'étais fatiguée de me plaindre, de me trouver des excuses. « Quant au fait que Lula soit venu vivre ici pour te permettre de voir tes enfants » repris-je quelques secondes plus tard « je trouve ça absolument génial, Matt. Je suis tellement contente pour toi que j'ai peine à trouver les mots justes. Ceux-là même qui exprimeraient le plus clairement ma joie. Mais, je suis ravie pour toi. Pour vous. Lula a vraiment l'air d'être une femme formidable et, je suis certaines qu'elle et Toyiah apprendront à apprécier New-York, tu verras. Étant déjà passé par là, je sais de quoi je parle. Et puis Soraya a vécu la même chose et, aux jours actuels je crois même qu'elle refuserait de retourner vivre en Espagne si toutefois je l'y contraignais. D'ailleurs mon père ne se presse pas lui non plus ». D'un autre côté, je redoutais le jour où il jugerait que son travail ici était terminé. Car ce jour-là, quand il verrait enfin que je suis remise et, à même de tout gérer, il s'en irait. On en dira ce que voudra, mais je n'étais pas certaine de pouvoir le supporter.

Pardon pour le retard et la réponse :138:

Après que Matthew ai demandé à Manuela des nouvelles de sa fille, celle-ci lui expliqua en détails la situation. Aux premiers abords, Matthew ne put que remarquer à quel point le simple fait d'entendre de nouveaux des nouvelles de la jeune femme et de son quotidien lui faisait plaisir. Il n'en avait clairement plus l'habitude, et il se rendait désormais compte à quel point ça lui avait manqué. « Euh... bien ! Soraya va très bien ! Je pense qu'elle est ravie de retrouver sa maman. Enfin, celle que j'étais avant l'accident. La pauvre enfant n'a décidément pas de chance. Sa génitrice après l'avoir abandonné s'est complut dans un long silence. Je ne m'en rendais pas compte sur le moment, mais sans être désagréable avec elle, je l'ignorais constamment. Mon père pense qu'elle en a beaucoup souffert, en silence cependant. Elle était si inquiète pour moi qu'elle en oubliait ses propres sentiments. Si petite, mais déjà si généreuse. Je m'en veux énormément. » Ça ne l'empêchait évidemment pas de s'inquiéter, et ce que lui disait Manuela n'était en rien pour le soulager. Au moins, sur ce point, il savait sur quel terrain il s'engageait : les deux amis étaient aussi avides de l'amour de leurs enfants l'un que l'autre, et ils peinaient tous deux à l'obtenir. « Je pensais que les choses allaient mieux, mais il faut croire que certaines personnes ne sont pas faites pour être parent. Alors, pour me rattraper j'essaye de faire un maximum de choses avec elle et, je crois qu'elle est contente. » Matthew ralentit légèrement et retira l'une de ses mains de la poignées du fauteuil de son amie pour la poser sur son épaule dans un geste compatissant, la laissant terminer sur le sujet avant de reprendre la parole. « Elle parle souvent de toi, tu sais. » La dernière phrase qu'elle prononça le fit sourire : Matthew trouvait Soraya adorable, et il était attendri par son histoire et ses attitudes. Il avait réussi à l'apprivoiser avec une facilité qu'il l'avait lui-même étonné, et ce qui comptait le plus pour elle était qu'elle lie une véritable relation avec sa mère. « J'espère bien, qu'elle parle tout le temps de moi ! » commença-t-il en bombant légèrement le torse, flatté. Il laissa passer un instant avant de reprendre, plus sérieux. « Manuela, ne doute pas de ta capacité à être mère. C'est justement le fait que ce soit difficile qui veut dire que tu fais bien ton boulot. Et puis, les circonstances sont particulières, il faut donner du temps à Soraya... et tu as eu tes épreuves aussi, ne te blâme pas pour ça. » dit-il avec la plus profonde sincérité. Peut-être idéalisait-il la situation, mais il ne pouvait pas imaginer que les choses tournent vraiment mal entre Manuela et sa fille : il avait confiance en la jeune femme et il savait que malgré les adversités qu'elle pourrait traverser, elle saurait toujours garder la tête hors de l'eau. Ce serait pareil avec Soraya : malgré les difficultés, elle finirait par acquérir sa totale confiance et son amour profond. Les efforts de Manuela ne seraient pas vains.

« Quant au fait que Lula soit venu vivre ici pour te permettre de voir tes enfants, je trouve ça absolument génial, Matt. » Le sourire de Matt s'élargit. Il trouvait ça génial aussi, il ne trouvait d'ailleurs que ce terme pour définir la situation. « Je suis tellement contente pour toi que j'ai peine à trouver les mots justes. Ceux-là même qui exprimeraient le plus clairement ma joie. Mais, je suis ravie pour toi. Pour vous. Lula a vraiment l'air d'être une femme formidable et, je suis certaines qu'elle et Toyiah apprendront à apprécier New-York, tu verras. Étant déjà passé par là, je sais de quoi je parle. » L'archéologue hocha la tête, pensif, un sourire toujours collé sur les lèvres. Il était tellement heureux ! Mais c'était égoïste et il le savait. Si il ne s'était pas battu pour obtenir la garde de ses enfants, c'était majoritairement qu'il n'aurait pas laissé Lulani souffrir de leur absence. Toyiah et Mason devaient être avec leur mère, même si c'était à lui d'en payer les conséquences. Et puis, qu'aurait-il pu faire de deux enfants à charge à plein temps alors qu'il vivait dans le danger en tant qu'agent de la CIA ? Que Lulani et les enfants viennent s'installer à New York était... la chose la plus belle qui puisse lui arriver, et il avait d'ailleurs eu du mal à réaliser tous les enjeux au début. « J'espère vraiment que tu as raison... Je me sens égoïste d'être heureux qu'ils soient là alors que Lulani et Toyiah en souffrent... Mais je vais tout faire pour ça. Je suis pas prêt à laisser mes enfants repartir. » répondit-il avec conviction. « Et puis Soraya a vécu la même chose et, aux jours actuels je crois même qu'elle refuserait de retourner vivre en Espagne si toutefois je l'y contraignais. D'ailleurs mon père ne se presse pas lui non plus » Le ton qu'avait employé Manuela fit sourire son ami, qui lâcha progressivement le fauteuil pour se mettre à côté d'elle, lui laissant le choix de continuer la conversation en sur place ou à roulettes, par ses propres moyens. « Te sentirais-tu envahie, par hasard ? » lui demanda-t-il avec humour, levant un sourcil instigateur.

S'amusant d'abord du comportement de Soraya, Matthew tenta ensuite de me rassurer sur mes qualités de mère, en argumentant sur le fait que de toute manière je faisais de mon mieux et, que ma petite fille continuerait de m'aimer quoi qu'il en soit. Ses paroles réconfortantes m'allèrent droit au cœur et, je réalisais alors à quel point il avait pu me manquer pendant tout ce temps. Comme ces conseils et sa présence pouvaient m'importer dans le même temps. Une chose demeurait alors claire et précise dans mon esprit, jamais plus je ne mettrais notre amitié en péril. Parce qu'après tout il n'y avait que ça de vrai, les amis. Les véritables amis, j'entends. Ceux qui comptaient tellement à nos yeux, qu'on les considérerait presque comme des membres à part entière de notre famille. Au fond mes amis, c'étaient la famille que je m'étais construite. Et, j'avais peut-être mis un certain moment à le comprendre, mais ils étaient indispensables à ma vie.

Puis nous en vînmes à Lula et aux petits et, c'est tout naturellement qu'il me confia ses craintes et ses sentiments quant à leur vie ici. Matthew craignait en effet qu'ils n'arrivent pas à se faire à ce nouveau quotidien, à ce nouveau paysage si différent de celui dans lequel ils avaient grandi. Il se sentait même un peu égoïste d'être si heureux, ce que je pouvais comprendre, mais il semblait si épanoui, si apaisé aussi que je ne pouvais m'empêcher de me montrer égoïste à mon tour, préférant de loin me concentrer sur le bonheur de mon ami. Aussi tentais-je alors de le rassurer quant à l'avenir. « Ne te fais pas trop de soucis à propos de cette histoire d'adaptation. Elles s'y feront. Tu sais, il y a franchement pire que New-York pour démarrer une nouvelle vie. Puis dans le fond, si Lula a pris cette décision c'est de son plein gré, de fait tu n'as aucune raison de culpabiliser. Quant à tes enfants, si tu veux mon avis, rien n'est plus important à leurs yeux que de t'avoir retrouvé. Alors, souris. J'aime bien te voir heureux et, épanoui. Ca te vas plutôt bien, cet état d'esprit ». Puis honnêtement ? Nous avions, l'un comme l'autre, vécus suffisamment de choses difficiles. Il était plus que temps que nous nous laissions aller et que nous profitions ENFIN de la vie, pensais-je tandis qu'il rebondissait sur le sujet que j'avais lancé quelques minutes plus tôt, me questionnant sur la présence de mon père, d'un air amusé. « Bizarrement, non » répondis-je, pensive « Tu sais si on m'avait dit il y a quelques mois que mon père viendrait s'installer à la maison, je ne l'aurai pas cru. Je serais même entrée dans une colère noire, je crois. Mais il a été si gentil, si patient et serviable avec moi, que je n'en sais rien, les choses ont changé aujourd'hui. A défaut de me sentir envahie, je redoute plutôt le jour où il se décidera à partir. Parce que je devrais me débrouiller seule et, parce que quand ce sera fait, il... me manquera » Ca y est, c'était dit! « J'avais jamais remarqué à quel point il pouvait me manquer, jusqu'à ce qu'il ressurgisse dans ma vie. Jusqu'à ce qu'il me démontre à quel point il pouvait m'aimer et... tu dois me trouver stupide, non ? En plus, je ne fais que parler de moi. Tu vois, en ton absence je suis même devenue narcissique. Il était vraiment temps que je remette de l'ordre dans ma vie » concluais-je à l'aide d'un petit rire.

J'ai honte de t'avoir fait attendre si longtemps pour une réponse si médiocre :138:

« Ne te fais pas trop de soucis à propos de cette histoire d'adaptation. Elles s'y feront. Tu sais, il y a franchement pire que New-York pour démarrer une nouvelle vie. Puis dans le fond, si Lula a pris cette décision c'est de son plein gré, de fait tu n'as aucune raison de culpabiliser. Quant à tes enfants, si tu veux mon avis, rien n'est plus important à leurs yeux que de t'avoir retrouvé. » Matthew aurait vraiment aimé croire ce que lui disait Manuela : en fin de compte, le bonheur de ses enfants et de son ex-femme lui importait beaucoup. Surtout après ce geste, surtout après être venu d'aussi loin ne serais-ce que pour être un peu plus avec lui ! Il avait l'impression que sa vie se transformait petit à petit, et il voulait vraiment que tout se passe le mieux possible. « Alors, souris. J'aime bien te voir heureux et, épanoui. Ca te vas plutôt bien, cet état d'esprit » Lâchant un rire, Matthew posa un regard affectueux sur Manuela. « Ca a surtout été tellement rare, ces derniers temps ! » avoua-t-il, avec tout de même assez de légèreté. « Mais je vais en profiter, t'en fais pas pour ça. J'en profite déjà ! » avait-il repris en mettant ses mains dans ses poches, laissant son regard parcourir les environs avec un sourire niais sur les lèvres. Oui, il avait ses enfants, il ne les laisserait plus jamais le quitter... Ou plutôt, il ne les quitterait plus jamais. Une fois avait été bien assez dur.

Manuela avait repris la parole concernant son père, après que Matthew lui ai demandé si la présence de son père ne la dérangeait pas trop. « Bizarrement, non. Tu sais si on m'avait dit il y a quelques mois que mon père viendrait s'installer à la maison, je ne l'aurai pas cru. Je serais même entrée dans une colère noire, je crois. Mais il a été si gentil, si patient et serviable avec moi, que je n'en sais rien, les choses ont changé aujourd'hui. A défaut de me sentir envahie, je redoute plutôt le jour où il se décidera à partir. Parce que je devrais me débrouiller seule et, parce que quand ce sera fait, il... me manquera. J'avais jamais remarqué à quel point il pouvait me manquer, jusqu'à ce qu'il ressurgisse dans ma vie. Jusqu'à ce qu'il me démontre à quel point il pouvait m'aimer et... » L'américano-grec était content que la jeune femme s'exprime. Il s'était rendu compte qu'elle lui manquait, bien sûr, mais avant ce moment où ils se reparlaient comme si de rien ne s'était passé, Matthew était plutôt défaitiste et n'aurait pas pensé pouvoir un jour reparler à la jeune femme de la sorte et, surtout, l'entendre lui parler avec cette confiance qui les avait caractérisé avant tous les évènements ayant suivi le 12 septembre. « tu dois me trouver stupide, non ? En plus, je ne fais que parler de moi. Tu vois, en ton absence je suis même devenue narcissique. Il était vraiment temps que je remette de l'ordre dans ma vie » Interrompu dans ses pensées pendant qu'il l'écoutait, Matthew secoua la tête pour chasser les paroles de la jeune femme. « Non, non ! Tu es loin d'être stupide Manu, et je suis content que tu m'en parles, vraiment. » lui répondit-il immédiatement en posant une main sur l'épaule de Manuela. « Certains pères méritent une seconde chance. Ton père semble faire partie de ceux-là. » Il y avait quelques exceptions bien sûr, comme le père de Matthew par exemple, mais en dehors de ça, lui-même se sentait comme le père de Manuela, à rechercher l'amour de ses enfants après avoir eu l'impression de les abandonner totalement. « Et puis, on est bien placés pour savoir ce que ça fait, que d'aimer ses enfants et de connaître le sentiment de vivre loin d'eux... Il avait sûrement besoin de toi autant que tu avais besoin de lui. » termina-t-il en haussant les épaules, un sourire sur les lèvres.

Ma réponse est trop nulle, je suis trop pas dedans ces derniers temps, sorry ><
Mais ta réponse était bien ! Manu est attendrissante

« Non, non ! Tu es loin d'être stupide Manu, et je suis content que tu m'en parles, vraiment. Certains pères méritent une seconde chance. Ton père semble faire partie de ceux-là. » répondit-il, à la fois heureux et pensif. Étant proche de Matthew, je n'ignorai pas la nature des relations qu'ils entretenaient, ou plutôt qu'ils avaient pu entretenir avec son père; raison pour laquelle je compris parfaitement la nuance qu'il soulignait. Certaines personnes méritaient le pardon, d'autres non. A ses yeux, son père faisait partie de la seconde catégorie. C'était regrettable d'en arriver à détester autant un être qui nous avait donné la vie, triste de se dire que les choses étaient allées si loin que l'on était même pas sûr d'avoir envie qu'elles s'arrangent un jour. J'avais connus cela avec mon père, bien sûr ce n'était pas comparable, ce que j'avais vécu avec Papa était totalement différent de ce que vivait Matt, mais tout de même je trouvais ça désolant. Maintenant, ce n'était pas parce que j'avais trouvé la force de me réconcilier avec mon père que les problèmes de mon ami s'arrangeraient en un claquement de doigt. Il avait déjà retrouvé ses enfants et son ex-femme (à laquelle il était très attaché d'ailleurs, si je ne me méprenais pas), c'était déjà pas mal. « Et puis, on est bien placés pour savoir ce que ça fait, que d'aimer ses enfants et de connaître le sentiment de vivre loin d'eux... Il avait sûrement besoin de toi autant que tu avais besoin de lui. » conclu-t-il en haussant les épaules, coupant court à mes tergiversations intérieures dans le même temps.

« Peut-être, oui. Et puis tu sais, avec toutes les choses difficiles et compliquées qui me sont arrivées ces derniers mois, la raison pour laquelle je me suis enfuie m'a paru tellement dérisoire. Je veux dire, je lui en ai tellement voulus de me protéger du reste du monde, de m'interdire de faire des choses alors, qu'au fond c'est à elle que j'en voulais. Ma mère. C'est bien elle qui m'a abandonné, pas lui. Lui, il m'aimait. Alors, peut-être qu'il s'est montré maladroit, mais il m'a toujours aimé et, ça fait du bien de savoir ça. J'aimerais tellement que tu puisses te réconcilier avec ton père, toi aussi » lâchai-je, en faisant la moue. Je doutai pourtant fortement que cela puisse se produire un jour. « D'ailleurs en parlant de ça, j'ai beaucoup parlé de toi à mon père et, il aimerait te rencontrer avant de repartir en Espagne. Lorsqu'il m'a dit ça, nous étions encore fâchés, mais il m'a dit qu'il s'en fichait pas mal et, que le plus tôt serait le mieux. Il tient apparemment à te remercier de tout ce que tu as fait pour moi » dis-je en riant quelques peu « D'ailleurs, c'est un peu grâce à lui que j'ai trouvé le courage de venir te voir! »

Je ne savais pas trop pour l'histoire du père de Matt, donc je suis restée assez évasive pour le coup.
Mais si l'envie t'en prends, développe . PS: pardon c'est un peu court

« Peut-être, oui. Et puis tu sais, avec toutes les choses difficiles et compliquées qui me sont arrivées ces derniers mois, la raison pour laquelle je me suis enfuie m'a paru tellement dérisoire. Je veux dire, je lui en ai tellement voulus de me protéger du reste du monde, de m'interdire de faire des choses alors, qu'au fond c'est à elle que j'en voulais. Ma mère. C'est bien elle qui m'a abandonné, pas lui. Lui, il m'aimait. Alors, peut-être qu'il s'est montré maladroit, mais il m'a toujours aimé et, ça fait du bien de savoir ça. J'aimerais tellement que tu puisses te réconcilier avec ton père, toi aussi » Matthew, qui écoutait Manuela lui expliquer de nouveau sa situation familiale, fut pris de court par son interjection. Qu'il se réconcilie avec son père ? C'était très peu probable, Matthew le savait même impossible. Comment pourrait-il simplement ? Son père n'avait jamais voulu construire de véritable contact avec lui. Il avait des tonnes de souvenirs le rattachant à sa mère et à l'éducation qu'elle lui avait donné, mais son père... Son père n'avait été à ses yeux qu'un bourreau. Si il se savait en grande partie responsable de son divorce, il ne pouvait pas nier l'implication de Nikolas Vryzakis dans tout ce qui avait rythmé sa vie pendant et depuis la prononciation du divorce d'avec Lulani. Son mot d'ordre, depuis des années, n'était désormais plus que d'arrêter son père. En plus d'avoir été un piètre parent, il était également un homme repoussant et machiavélique. En intégrant la CIA, c'était l'objectif qu'il s'était donné : stopper les actions de son père, le faire tomber sous le coup de son agence ou même d'Interpol, et libérer par la même occasion sa mère et sa fratrie de son influence malfaisante. Evidemment, il n'avait pas pu dévoiler à Manuela la partie... espion de toute l'histoire, mais elle connaissait le plus important. « C'est pas vraiment à l'ordre du jour. Mais je vis très bien sans. Ce qu'il a eu le mérite de faire - et encore -, c'est m'apprendre comment ne pas me comporter avec mes enfants. Il est l'image parfaite de l'anti-père. » Quand il s'était retrouvé tout seul dans son grand appartement de New York, les premiers mois après avoir quitté Palapag, Matthew l'avait très mal vécu : par rapport à ses enfants, il avait l'impression d'être devenu son père. Et s'ils grandissaient sans jamais le voir, et s'ils pensaient qu'il ne les aimait pas ? Être séparé de ses enfants était une torture et pourtant, il avait silencieusement accusé le coup pour ne pas détruire Lulani, et pour - il le croyait toujours - protéger ses enfants. « D'ailleurs en parlant de ça, j'ai beaucoup parlé de toi à mon père et, il aimerait te rencontrer avant de repartir en Espagne. Lorsqu'il m'a dit ça, nous étions encore fâchés, mais il m'a dit qu'il s'en fichait pas mal et, que le plus tôt serait le mieux. Il tient apparemment à te remercier de tout ce que tu as fait pour moi » L'avantage avec le fait de parler du père de Matthew, c'était que le jeune homme était toujours heureux de changer de sujet ! Il ne se gêna donc pas pour chasser toute pensée axée sur Nikolas Vryzakis et il haussa un sourcil en entendant la jeune femme. « Tu lui as beaucoup parlé de moi ? J'ai vraiment dû te manquer ! » constata-t-il, taquin pour cacher à quel point il était touché. Il n'attendit cependant pas longtemps avant de reprendre. « Ce sera avec plaisir, évidemment. Même si je ne vois pas vraiment de quoi il veut me remercier... » termina-t-il, sincèrement humble.



BAM ! Tout mon blabla et je poste ça sur un coup de tête, REBONJOUR !

« C'est pas vraiment à l'ordre du jour. Mais je vis très bien sans. Ce qu'il a eu le mérite de faire - et encore -, c'est m'apprendre comment ne pas me comporter avec mes enfants. Il est l'image parfaite de l'anti-père » répondit-il, simplement. Ça me faisait vraiment du mal d'entendre des mots si durs sortir de sa bouche. Pas pour son père, non. Je ne connaissais pas cet homme et, à dire vrai d'après ce que Matthew m'en avait dit, j'aurais même plutôt tendance à le détester. Ce qui m'attristait c'était de savoir que mon ami n'avait jamais reçu de sa part le soutien et la considération qu'il méritait. Matthew était un homme bon, droit et généreux, n'importe quel homme aurait été heureux de l'avoir pour fils. Ça me sidérait donc que son père ait ainsi pu l'ignorer durant toutes ces années. Mais la vie était faite ainsi et bien que ça me chagrine, il n'y avait rien que je puisse faire pour arranger les choses. Ils avaient atteint un point de non-retour je crois et, de toute manière ce n'était pas mes affaires. Aussi décidais-je d'acquiescer d'un simple signe de tête. Que pouvais-je dire d'autre, de toute façon? C'était d'ailleurs pour cette raison que j'avais recommencée à parler de mon père, de ses idées saugrenues et de tout ce que cela impliquait. Je savais pertinemment que Matthew n'était pas très à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler de son géniteur, il ne s'attardait jamais bien longtemps sur le sujet d'ailleurs.

« Tu lui as beaucoup parlé de moi ? J'ai vraiment dû te manquer ! » reprit-il quelques minutes plus tard, rieur. Amusée par sa boutade, je lui tirais la langue de manière puérile avant de le laisser continuer. « Ce sera avec plaisir, évidemment. Même si je ne vois pas vraiment de quoi il veut me remercier... ». Sérieusement? « Tu plaisantes? » répliquai-je du tac au tac. « Et qu'est-ce que tu fais de tout ce soutien moral que tu m'as apporté? Des moments où tu as été là pour me conseiller? Comme tu t'es montré serviable envers moi et Soraya? Je veux dire, jamais mes relations avec ma fille n'auraient pris un si beau tournent sans toi. T'es comme un frère Matthew, tu passes ton temps à veiller sur moi. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi. A quelque chose prêt c'est-ce que j'ai dit à mon père et, c'est la raison pour laquelle il veut te remercier je crois. Il pense qu'il t'est redevable. Si tu veux un conseil » ajoutais-je avec un peu plus de légèreté « tu ferais bien d'en profiter. C'est un véritable cordon bleu et, puisqu'il t'as à la bonne, il va véritablement te gâter quand tu viendras dîner! ». A ces mots, Matthew m'adressa un sourire touché, avant de me serrer dans ses bras en guise d'amitié. Puis il m'aida à regagner mon véhicule et nous en restions là pour la journée. Il fallait que j'aille régler quelques bricoles à la boutique de toute façon, quant à lui il mourrait d'envie de retrouver ses deux petits. Une chose demeurait pourtant certaine, j'étais ravie d'avoir retrouvé mon ami.