|  Sujet: Cassandra.. we have a problem ! [PV] Jeu 10 Mai - 0:10 | |
|
Nous étions en route pour le New Jersey où je devais participer à une soirée de charité comme tant d’autres riches personnes. Nous ? Ah oui, mon assistante préférée m’accompagnait. Je n’étais pas d’accord il va de soi. Enceinte de huit mois, elle avait plus besoin de repos que de venir batifoler à mon bras mais je n’avais trouvé personne d’autre et d’après Charles, m’afficher avec une femme enceinte pourrait jouer en ma faveur. Une histoire de stabilité affective mettant en confiance les actionnaires. Personnellement je m’en fichais comme de l’an quarante de ces fichus actionnaires mais je ne pouvais décevoir cet homme qui était comme un second père pour moi. L’ironie de l’histoire voulait que je n’avais aucun souvenir de mes parents et encore moins de Charles ou même de Cassandra –mon assistante. « Si vous vous sentez fatiguée, vous me le dites tout de suite et nous rentrons à l’hôtel qui nous a été réservé. » lui dis-je tout en conservant mon regard sur la route. La nuit était déjà tombée et il pleuvait des cordes. Un temps à rester coucher ! D’ailleurs, je n’y voyais pas grand-chose, c’est pourquoi je ne roulais pas trop vite. Il aurait été malvenu d’avoir un accident de la route. Je voyais déjà les gros titres des journaux. Cet aspect de ma vie me révulsait. Si mon ancien moi se félicitait d’apparaitre dans la presse à scandale, ce n’était pas de mon gout. Heureusement, je n’avais plus à me cacher derrière ce masque de salopard devant Cassandra. Elle n’ignorait pas mon amnésie mais cette dernière continuait de me regarder en chien de faïence. Lui avais-je fait du mal ? La réponse me sauta au visage : oui.
Vu ma réputation et les regards incrédules qu’elle me lançait quand je me montrais gentil et courtois montraient bien le monstre que je devais incarner à ses yeux. Au fond de moi, je me sentais peiné pour une raison que j’ignorais totalement. Cette femme n’était que mon assistante alors pourquoi je me sentais concerné par son sort ? Pourquoi lorsque j’observais son ventre arrondi, je me sentais si mal à l’aise ? La nuit nous entourait et je me sentais de plus en plus oppressé par le silence nous entourant. Aussi, allumais-je la radio où un vieux titre résonna dans l’habitacle. C’était un vieux tube de Bruce Springsteen : Street of Philadelphia. Sans m’en rendre compte, je commençais à chanter le premier couplet. Je ne sais pas pourquoi mais les paroles résonnaient en moi, comme écho de mon propre malaise. Comment vouliez-vous garder la tête haute quand tout le monde vous détestait ? Que certaines personnes vous craignaient ? Je me souvenais que le premier mois après ma sortie d’hôpital, je n’avais fait que marcher ou courir comme pour me sortir de mon propre corps. J’allais donc continuer de chanter quand la voiture de location émis de drôles de bruit. « Eh merde ! » jurais-je dans ma barbe de deux jours tout en rejoignant péniblement le bas-côté. Cette voiture n’allait pas me faire le coup de la panne en pleine campagne sur une route déserte ??
« Cassandra.. Vous avez votre portable avec vous ? » Demandais-je tout en essayant de voir au travers du pare-brise mais la pluie torrentielle qui s’y abattait me donnait guère de chance. Il y avait tout aussi peu de chance qu’elle capte un signal au beau milieu de nulle part mais bon, nous pouvions toujours espérer. « Je crois que la voiture est en panne.. Je savais que j’aurais dû prendre la berline. » Marmonnais-je pour moi-même tout en donnant un coup rageur sur le volant. La seule bonne nouvelle de la soirée, c’était que je ne pourrais pas assister à cette soirée de malheur. La mauvaise, c’était que nous devrions trouver une solution à ce fâcheux problème. |
|
Accueil 
