« Langston ! Calme-toi ! ». Se calmer ? Pourquoi devrait-il se calmer alors que la vie d’une petite fille était en jeu et pas n’importe quelle petite fille d’ailleurs ? Il s’agissait de Toyiah bordel ! C’était la fille de Matthew, la fille de son coéquipier, la fille de Lulani qui était l’une de ses amies et cette enfant qui n’avait strictement rien demandé se trouvait au beau milieu d’une histoire qui ne la concernait même pas et tout cela parce que son grand-père n’avait pas trouvé d’autre moyen de pression sur son fils. Non, il refusait de se calmer, tout du moins pas alors qu’il était entouré d’incapables et que la vie de cette petite demoiselle qu’il considérait comme sa nièce était toujours en danger. A peine avait-il transféré le message que Nikolas Vryzakis avait laissé sur le portable de Matthew qu’il était partit aussi vite que possible en direction du bâtiment qui servait d’annexe à la CIA afin d’éviter à leur agents d’avoir à faire de nombreux et fatiguant allers et retours en Virginie. Les recherches et l’analyse de la bande son il aurait préféré le faire seul, malheureusement ce n’était pas toujours aussi simple et encore moins lorsqu’une affaire touchait d’aussi près un agent de la CIA et que le collègue de ce dernier s’y impliquait un peu trop également. Mais après tout, à quoi s’attendaient-ils ? A ce que Matthew reste sur le banc de touche à les regarder s’agiter comme des fourmis les bras croisés à se faire un sang d’encre sur ce qui pouvait arriver ou non à sa fille ? Si c’était le cas, c’est que tous connaissaient bien peu l’agent Vryzakis. Leroy était son partenaire, ils étaient proches et rien que pour cela il savait pertinemment que Matthew n’allait pas rester à rien faire et qu’il aurait peut-être même cette tendance à se jeter dans la gueule du loup sans crier gare et ce uniquement pour sauver sa fille. Au fond, Leroy le comprenait parfaitement. L’agent aurait été à sa place, il aurait agi de la même manière … Les rôles auraient été inversés ou la situation aurait été similaire à l’époque où Emilie-Jane avait disparu, le jeune homme aurait réagi exactement de la même façon.

Néanmoins, aujourd’hui il se devait de rester concentré afin qu’au moins l’un des deux ait l’esprit clair et qu’il puisse éviter à son coéquipier de faire n’importe quoi. Seulement, à peine arrivé et en train de travailler, il avait dû avoir affaire à une bande d’analystes à la limite du débutants à son goût ce qui n’avait fait que le ralentir dans ses recherches alors qu’il s’agissait d’une affaire particulièrement sérieuse et sensible. En réalité, au bout de pratiquement une heure, Leroy avait fini par perdre le contrôle de lui-même et dans excès de colère comme il en avait peu, il avait fini par plaquer au mur l’un des analystes qui n’avait rien vu venir et qui s’était mis à pleurer lorsque la panique l’avait envahi. Oui, cette histoire le touchait peut-être un peu trop, plus qu’il ne l’aurait avoué, toutefois le simple fait d’imaginer que la petite Toyiah pouvait ne jamais revoir ses parents le mettait hors de lui. Ce n’était pas envisageable. C’était impossible et il se refusait d’avoir à regarder Matthew annoncer une nouvelle aussi terrible à Lulani. Il s’agissait de leur fille, d’une enfant pleine de vie et le fait que ces gars l’empêchent de faire son travail correctement alors qu’il y serait arrivé tout seul l’avait énervé plus que jamais. Cependant, la voix de l’un de ses supérieurs l’avait quelque peu calmé. L’agent avait doucement relâché la pression autour du col de la chemise du type qu’il ne connaissait même pas puis il l’avait tout simplement lâché tandis que le jeune homme ne savait pas s’il ferait mieux de rester contre le mur ou fuir aussi loin que possible de ce bureau. Leroy se détourna et posa son regard sur son supérieur, l’agent Epps, qui se contenta de lui lancer un regard qui en disait long sur ce qu’il pensait et que l’agent Langston fut le seul à comprendre. Il devait se calmer. Si jamais il voulait rester sur cette affaire pour aider Matthew, il se devait d’être maître de lui-même et le regard que lui lançait Epps le lui disait, ça et le fait qu’il ne voulait pas avoir à le retirer de cette enquête. La mâchoire du jeune homme se crispa pour contenir la colère qu’il avait encore en lui.

Il inspira de longues bouffées d’air et une fois certain de s’être un tant soit peu calmé, il retourna devant son bureau sans prêter attention aux autres analystes qui semblaient avoir une peur bleue de lui à présent. Concentré sur ses recherches, lorsqu’il sentit dans la poche de son pantalon sur portable vibrer, Leroy fut pris d’un léger sursaut avant de sortir le téléphone afin d’y voir qu’il avait un message sur sa boite vocale. « 4355, Staten Island. Bring backups. Now. ». Ni une, ni deux, l’agent quitta brusquement son bureau et l’ensemble du bâtiment de la CIA pour prendre le volant de sa Chevrolet et filer tout droit en direction de l’adresse que Matthew venait de lui laisser, mais à peine eut-il atteint la porte de sa voiture qu’un agent qu’il connaissait bien – ami de Matthew mais également le sien – vint lui barrer la route. « Je vous accompagne Matthew et toi, hors de question que vous y alliez seuls. ». Leroy arqua un sourcil et leva ensuite les yeux au ciel en lui faisant comprendre silencieusement de monter dans la voiture, ce que Chin fit sans même ajouter quoi que ce soit et tandis que Leroy conduisait aussi mal que Matthew – oui, très mal même – l’agent à ses côtés s’occupa de prévenir les renforts afin que les trois agents n’aient pas trop … d’ennuis ce qui, les connaissant, allait être difficile. Garé non loin de l’adresse exacte où se trouvait déjà son coéquipier, Chin et Leroy se faufilèrent discrètement vers Matthew, arme à la main … juste au cas où. Son regard se posa tout d’abord sur la maison devant eux, puis sur son coéquipier tandis qu’un soupire lui échappait. « Cartel mexicain … au moins on aura de quoi les boucler cette fois. ». Leroy aurait voulu lui demander s’il allait bien, mais il préféra éviter car après tout la réponse il la connaissait très bien et de toute manière son attention fut portée vers Chin et l’arme qu’il était en train de charger. « Wooh ! Tu vas où avec ça ? Une partie de chasse peut-être ? Ce sont des hommes là-dedans pas des lapins. ».

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Conduire vite n’était pas dans ses habitudes, il préférait laisser ça à son coéquipier afin d’avoir une raison de plus pour s’énerver pour rien et lui hurler dessus. Il n’était pas un grand fan de la conduite de Matthew, ceci dit il devait bien avouer qu’au moins ils arrivaient en temps et en heure à leur destination et ce même si l’agent était à deux doigts de rendre tout ce qu’il avait bien pu avaler dans la journée, ce qui ne revenait pas à grand-chose d’ailleurs. Toutefois, ce jour était différent, la situation était totalement nouvelle et sans précédent pour lui et il n’y avait qu’à voir à quel point il avait pu se mettre hors de lui un peu plus tôt. Leroy faisait toujours de son mieux pour rester un tant soit peu calme, mais là … là, il en avait été tout bonnement incapable et chaque personne qui croisait sa route avait tendance à l’énerver et ce ne serait-ce parce qu’il ou elle ne marchait pas droit ou même parce qu’il ou elle avait ses lunettes de travers, pour des broutilles en clair. C’était pour cette raison que l’agent Langston avait préféré partir seul en direction de l’adresse que son partenaire lui avait laissé sur sa boite vocale tout en demandant des renforts à peine le parking quitté puisqu’il savait qu’ils ne tarderaient pas à les rejoindre. Toutefois, il ne s’était pas attendu à ce que Chin intervienne et finalement ce n’était pas tant une surprise que ça. Cet agent était leur ami, ils connaissaient bien Matthew et Leroy et les deux partenaires l’appréciaient beaucoup, s’attendre à ce que lui reste sur la touche n’était pas envisageable et il venait de lui prouver. Discuter n’aurait servi à rien et c’était précisément pour cette raison que Leroy s’était contenté de lui faire signe de monter dans la voiture avant de prendre la direction de l’île de Staten Island où ils avaient dû prendre un ferry, la seule chose qui risquait de les ralentir eux et l’équipe de la CIA qui devait les rejoindre. Durant tout le trajet, les deux agents restèrent silencieux, de toute manière il n’y avait pas grand-chose à dire. Leroy était focalisé sur le fait qu’il devait sortir Toyiah de tout cela en évitant que son partenaire et meilleur ami ne se fasse descendre puisque, ça non plus ce n’était pas envisageable.

Quant à Chin, il savait pertinemment que lui parler n’était pas la meilleure chose à faire pour l’instant. Retrouver Matthew ne fut pas bien difficile. Il suffisait de regarder les alentours pour deviner où l’agent de la CIA s’était posté afin de surveiller la maison dans laquelle se trouvait sa fille. Qu’ils soient un peu plus loin n’était pas plus mal, ça leur permettait de discuter sans se faire repérer et ce juste le temps d’élaborer un plan même si Leroy était tout de même gagné par cette crainte que son partenaire lui annonce qu’il comptait tout simplement foncer dans la tas comme ça pouvait lui arriver régulièrement. Cependant, agir de la sorte risquait de ne pas être très malin avec Toyiah entourée de ces hommes, ils se devaient de réfléchir vite et bien afin de s’assurer que les bons allaient s’en sortir indemnes, quant aux autres … Leroy s’en moquait le plus sincèrement du monde. « C'est Chin, les renforts ? Tu veux qu'on crève tous ou quoi ? ». Le regard de l’agent Langston se posa immédiatement sur Chin qui leva à son tour les yeux vers eux en arquant un sourcil, apparemment légèrement vexé par la réplique de Matthew qui ne tarda pas à s’en rendre compte. « No offense, Chin, mais on est trois. Ils sont au moins une dizaine là-dedans, et j'ai même pas pu faire le tour de la propriété. ». Alors si ceci était censé le rassurer et lui donner l’impression que tout allait bien se passer, qu’ils allaient régler toute cette affaire plus rapidement que n’importe quelle autre, c’était loupé, vraiment loupé même. Leroy pinça l’arête de son nez, la tête baissée vers le sol en soupirant juste le temps de se calmer tant il était encore sur les nerfs pour la moindre chose. « Oui, oui, je suis tellement idiot que je n’ai même pas pensé à prévenir le reste de nos collègues de tout ceci. Je me suis dit que ça serait bien plus amusant de se faire canarder juste tous les trois … Bien sûr que c’est pas notre seul renfort, l’équipe de Jefferson arrive. ». Zen Leroy, zen. Comme quoi, dans n’importe quelle situation, il avait toujours autant le don de s’emporter contre Matthew sans raison apparente et sans vraiment faire preuve de méchanceté, mais comme l’agent l’avait déjà souligné lui-même il était une personne qui était bien souvent en colère, surtout face à certaines méthodes de Matthew, mais … il l’aimait quand même.

« Pas très discret, mais efficace. On a peut-être une chance. ». La bouche de Leroy s’ouvrit, mais le jeune homme préféra éviter de répliquer quoi que ce soit, se contentant de brasser l’air à l’aide de sa main pour faire comprendre qu’il baissait les bras quant à deviner ce que Matthew pouvait parfois avoir derrière la tête. « Je vais là-bas, j'aurais un meilleur angle de tir au début de l'assaut. ». Leroy tourna la tête vers la direction dont Chin parlait et le regarda ensuite s’y diriger sans rien ajouter, de toute manière il savait très bien ce qu’il faisait, tous les trois étaient parfaitement entraînés même si par moment c’était à se le demander. « Mon père est là, je l'ai vu passer devant une fenêtre du premier, est. Je pense que c'est là qu'il garde Toyiah. ». Son père était là … pourquoi n’était-il pas surpris et pourquoi avait-il la sensation que ça allait vite tourner à la vendetta ? Les bras croisés contre son torse, l’agent fixait la maison devant eux en soupirant et sans cesser de prier silencieusement pour éviter toute catastrophe même s’il savait que c’était bien trop demander. « Hm … tu seras mignon de ne pas engager de corps-à-corps avec ces armoires babe, j’aimerais assez te rendre en un seul morceau à ton ex-femme. ». Leroy posa son regard sur Matthew, bras toujours croisés contre son torse et le regard plus sérieux que jamais. « Et c'est pas tout... Devine comment j'ai eu l'adresse. ». Un sourcil arqué, l’agent attendit que son partenaire continue sur sa lancée, mais apparemment ce dernier tenait réellement à ce qu’il devine de qui il parlait ce qui le fit lever les yeux au ciel, légèrement agacé. « And now what ? On joue aux devinettes ? Non parce qu’il fallait me le dire, j’aurais aimé d’autres jeux de société et on se serait fait quelques parties avec nos potes en face … Je suis pas devin Matt et il y a pas mal de personne travaillant pour La Faucheuse qui face à ta délicatesse légendaire aurait fini par craquer. ».

Je pars dans des fous rire rien qu'en écrivant mes rp's avec lui maintenant XD Puis le gif j'étais obligée, j'aime tellement quand il lui dit ça Et à chaque fois qu'il s'énerve j'ai cette scène en tête : http://24.media.tumblr.com/tumblr_lrviqr1ToF1qdfoseo3_250.gif

Ce n’était pas l’envie de lui en coller une pour faire disparaitre ce sourire idiot de sur ses lèvres qui lui manquait. Il n’y avait rien d’amusant dans cette situation, mais vraiment rien. La maison était cernée et tous les hommes qui étaient sous ses ordres étaient soit morts soit menottés et allaient faire un aller simple vers la case « prison ». Il se trouvait en présence de deux agents qui pointaient leur arme droit sur lui et parmi ces deux hommes se trouvait son propre fils qui, avec les années, était particulièrement remonté contre lui. Il était à la source de l’agression qui avait eu lieu contre leurs collègues et qui visait Lulani et Toyiah. Il était celui qui l’avait fait enlevé et l’avait séquestré pendant un bout de temps jusqu’à ce qu’ils mettent la main sur l’endroit où il se cachait et retenait la pauvre petite. Beaucoup de personne le haïssait à commencer par Matthew, mais Leroy ne l’aimait guère non plus. Ils avaient toutes les raisons du monde de le descendre car après tout ça ne ferait jamais qu’une vermine de moins sur cette planète. Nikolas n’avait ainsi aucune raison de sourire comme il le faisait, aucune raison d’être amusé par la situation et Leroy avait vraiment très envie de le frapper juste pour faire disparaitre ce petit sourire et encore … il doutait que ça soit suffisant. « Il se fout de notre gueule ... ». Ça expliquait qu’il soit si amusé et l’agent Langston était peut-être la raison pour laquelle l’homme qu’ils tenaient en joue se soit permis de sourire dès son arrivée, mais peu importait, il n’était pas amusé, pas plus que son collègue qu’il sentait tendu à ses côtés. Matthew devait réellement faire un effort sur lui-même afin d’éviter de mettre une balle entre les deux yeux de son père, il le connaissait et n’en avait pas le moindre doute.

Lui-même avait du mal à se retenir et la gâchette de son arme commençait à attirer de plus en plus son index, toutefois Leroy suivait le règlement, il l’avait quasiment toujours fait hormis quelque fois depuis qu’il était le collègue de Matthew. Nikolas ne devait pas s’en sortir aussi facilement, le tuer lui offrait une sortie bien trop simple et uniquement en tant qu’agent, Leroy refusait de lui faire cette fleur. Il devait être arrêté et envoyé dans une prison où il serait plus que surveiller puisqu’il doutait que le mettre dans une cellule suffirait à le retenir. Nikolas Vryzakis était la pire vermine qu’il puisse exister et il savait que si jamais ils se risquaient à penser que tout était réglé avec lui il allait trouver le moyen de pourrir à nouveau la vie de Matthew et du reste de sa famille. Leroy leva donc les yeux au ciel après qu’il lui ait dit que son père se foutait d’eux et continua de pointer son arme sur lui tout en espérant qu’il n’allait pas profiter d’un tout petit moment d’inattention pour se défenestrer et prendre la fuite. « Où est Toyiah ? ». L’agent se risqua à regarder son partenaire du coin de l’œil. Il aurait mieux fait de commencer par ça, mais sur le coup il avait jugé plus utile de faire en sorte qu’il ne tue pas son père malgré toute la haine qu’il pouvait avoir contre lui. « Elle va bien. Boyd et d’autres gars sont avec elle, je pense que Chin les a rejoints. ». Même s’il faisait confiance aux agents à qui il avait confié Toyiah avant de rejoindre Matthew, il préférait tout de même se dire que Chin les avait rejoints afin que la demoiselle soit en présence d’un visage connu. « Bon, ce n’est pas que je m’ennuie en votre présence à tous les deux, mais si on en finissait, hm ? ». Le jeune homme rêvait de le voir avec des menottes, les mains dans son dos à l’arrière d’une voiture de police en direction d’un endroit qu’il n’allait réellement pas apprécier, mais pour l’instant c’était à Matthew de prendre une décision car c’était le plus concerné dans cette histoire.