Profitant d’un dimanche ensoleillé, Lulani & ses enfants avaient programmé toute une journée d’activités sympathiques à faire en dehors de leur appartement ; ce n’était pas un temps à rester reclus à l’intérieur ! Maintenant que Nikolas était en prison, ils n’avaient plus aucune raison de ne pas sortir pour profiter de la météo clémente (qui n’égalait pas celle de Palapag pour autant). Ayant grandi sur une île au climat tropical, ils n’avaient jamais eu pour habitude de rester ‘enfermés’ très longtemps, alors – dès que les conditions climatiques leur permettaient – ils mettaient le nez dehors et comme à chaque fois, Lulani en arrivait à la conclusion que Palapag lui manquait affreusement. Elle n’était pas totalement malheureuse de se trouver à New York aujourd’hui, mais la jeune femme éprouvait toujours le besoin de renouer avec la nature. Ici, Lula se sentait étouffée jusque dans les rues et ce, en grande partie à cause des immenses buildings. Elle avait la désagréable impression de n’être qu’une fourmi tandis que sur son île natale, il ne lui suffisait que de gravir le sommet d’une falaise pour avoir l’impression d’être sur le toit du monde. Les gratte-ciels lui paraissaient froids et inaccessibles rien qu’en se tordant le cou pour tenter d’en apercevoir le sommet. Oui, ils avaient grand besoin de renouer avec la nature et Central Park semblait être l’endroit tout indiqué pour le faire. La petite famille s’était donc équipée de bicyclettes et les avaient poussé jusqu’au fameux parc situé au beau milieu de Manhattan. Si au début la mère de famille menait la marche, ses petits canetons prirent rapidement leurs marques et la distancèrent rapidement sans pour autant s’en éloigner. A la suite de ce qu’ils avaient enduré, Lulani redoublait de vigilance envers eux et ses enfants le ressentaient parfaitement puisqu’ils avaient eux-mêmes décidés de devenir plus prudent avec les étrangers.

Après une longue promenade au cours de laquelle ils firent plusieurs haltes pour se livrer aux activités proposées pour les enfants, ils se posèrent pour déjeuner et regagnèrent tranquillement leur petit appartement de Greenwich Village toujours en poussant les bicyclettes. De temps à autre, Lulani jetait des regards à ses enfants et constataient combien ceux-ci semblaient aussi exténués que revigorés, ce qui la fit sourire. Heureux de regagner leur demeure, les enfants distancèrent leur maman une fois de plus et pénétrèrent dans le hall de l’immeuble pour se diriger vers l’un des appartements du rez-de-chaussée, mais lorsque Lulani y entra à son tour, ses enfants étaient tous deux accroupis auprès d’un grand chien qu’ils câlinaient sans retenue. Un chien qui ne lui était pas totalement étranger… La jeune femme fronça les sourcils et chercha la propriétaire du quadrupède qu’elle reconnut instantanément. « Kiran ? » se risqua Lulani, la voix marquée par la surprise. Son amie d’enfance ici, à New York !? Elle avait bien du mal à y croire et pourtant, c’était bien elle qui se tenait au pas de sa porte avec son chien guide d’aveugle que Mason et Toyiah semblaient ne plus vouloir lâcher. « Kiran ! » reprit-elle, beaucoup plus enthousiaste cette fois-ci avant de la prendre dans ses bras. Ce que ça lui faisait plaisir de voir enfin un visage familier qui lui rappelait sa terre natale. « Je suis contente de te voir ! Mais dis-moi que fais-tu ici ? » lui demanda-t-elle aussitôt avant de se rendre compte qu’un hall d’entrée n’était pas vraiment l’endroit indiqué pour des retrouvailles entre amies. « Quelle impolie je fais, entres ! On discutera de ça autour d’une tasse de thé et d’un bol d’eau fraîche pour ta boule de poils. » ajouta-t-elle en caressant à son tour la tête de l’adorable et intelligent chien guide d’aveugle. Lulani s’empressa d’ouvrir la porte et d’y rentrer les vélos, puis invita son amie à entrer.