It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞

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MessageSujet: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyJeu 31 Jan - 18:40

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Quelle soirée ! Apprendre que Seriojah avait réussi à venir de Russie exprès pour la voir, et qu’en prime il avait trouvé un boulot à l’ambassade de Russie à New York avait rempli Vioryna d’une intense joie. Certes, négocié sa soirée avait relevé d’un travail d’Hercule mais elle n’avait pas été déçue au final. Sergueï pouvait bien tempêter tout ce qu’il voulait… la jeune femme avait l’habitude de temporiser et de courber sans jamais se rompre, exactement comme le jonc. Elle rentra donc l’esprit léger, en compagnie de Seriojah, le faisant rentrer juste quelques secondes histoire d’avoir le temps de lui dire au revoir et de programmer leur prochaine rencontre… mais des éclats de voix provenant du grand salon l’interpelèrent avant même qu’elle n’ait eu le temps d’en placer une : à cette heure, Sergueï recevait encore des visites ? Tout en précisant à son ami d’attendre bien sagement dans le hall pour ne surtout pas provoquer la colère du maître des lieux inutilement, Vioryna se faufila jusqu’à la porte du salon afin de regarder par l’enchevêtrement en toute discrétion. Il était effectivement en compagnie de deux autres types, totalement inconnus au bataillon aux yeux de la jolie russe, mais avec qui il semblait parfaitement à l’aise de son côté… ce n’est pas ce qui la choqua en vérité. Mais plutôt le fait d’apercevoir Marya au loin, son nounours à la main, se frottant les yeux tout en ayant manifestement l’intention de déranger son père. Enfer et damnation ! La violoniste se dirigea en cuisine pour y trouver quelqu’un afin qu’il n’empêche l’enfant de déranger son père, et pendant ce temps, Vioryna avait la ferme intention de faire diversion. N’était-elle pas diablement douée en la matière ? Bien sûr que si ! Heureusement que Seriojah était là pour lui sauver la mise, comme d’habitude. A ceci près que ce n’était pas exactement à la jolie russe qu’il allait la sauver mais plutôt à la nièce de celle-ci. « Surtout, joue le jeu et embrasse-moi en y mettant du cœur, hein ? Sinon il risque de sentir qu’il y a anguille sous roche… »

Vioryna fit une entrée en fanfare, mettant en avant la tenue plutôt sexy qu’elle portait avant d’éclater d’un faux rire parfaitement crédible. Seriojah joua le jeu à merveille… non seulement il se colla à elle d’entrée de jeu, mais il prit également son menton pour s’emparer de ses lèvres avec une passion qu’elle ne lui connaissait pas. D’abord surprise, elle finit par lui rendre son baiser jusqu’à ce qu’un raclement de gorge ne les fassent se séparer en feignant d’être pris en flagrant délit. Vioryna déglutit avec difficulté face au regard lancé par Sergueï, et poussa Seriojah vers la sortie dès lors qu’elle eut confirmation que Marya ait quitté la pièce. Elle incita son meilleur ami à quitter au plus vite cette demeure, lui promettant qu’ils se verraient très rapidement, à savoir dès le lendemain… il lui fallait coucher la petite avant qu’elle n’ait d’autres folles idées. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, Vioryna fut de retour vers le salon, désormais désert, les deux types qu’elle avait précédemment vus avaient sûrement déjà pris congé… mais il fallut qu’elle se retourne pour tomber nez à nez avec le maître de maison, l’air glacial, bras dans le dos. Tout cela n’annonçait strictement rien de bon… « Vous m’avez fait peur… si vous le permettez, je suis fatiguée. Je vais donc prendre congé. » Bien sûr que non il n’allait pas le permettre. Mais ça ne coûte rien d’essayer… aussi, la jolie russe passa juste devant lui, raide comme la justice, espérant bien qu’il ne l’arrêterait surtout pas dans sa lancée.


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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyJeu 31 Jan - 22:05



La soirée était déjà bien avancée quand nous décidâmes de fumer un cigare tout en buvant un digestif. C’était un rituel dans les affaires auquel je ne dérogeais pas. Il y avait des us et des coutumes dans chaque pays et j’avais pris le parti de le respecter comme je respectais en tout point la tradition familiale. Sans exception aucune du moins exceptée ma fille. Marya était la prunelle de mes yeux, la seule personne que j’aimais. Elle était pure, innocente, lumineuse comme l’avait été Dimitri avant qu’il ne rencontre cette femme. Celle dont je m’étais jurée la perte pour le meurtre de mon frère jumeau. Mon avocat avait beau me dire qu’il s’agissait d’un suicide, je n’en avais cure. Elle avait manipulé mon frère, elle l’avait séduit dans l’unique but de voler son cœur. Et, je parlais bien au sens propre du terme. Savoir que le cœur de Dimitri se trouvait en cette femme me révulsait au plus haut point. Je voulais la tuer, la torturer, lui faire regretter d’avoir un jour croisé ma route. Toutefois, pour l’heure, j’avais d’autre chat à fouetter comme conquérir le marché immobilier de New York. En Russie, ma réputation n’était plus à faire : j’étais respecté et craint. Une situation confortable ! Malheureusement pour le moment, il me fallait tout recommencer en à zéro, établir les bases, pénétrer ce marché. Ces deux hommes allaient m’y aider j’en étais certain mais il fallait que je la joue prudente. Je connaissais suffisamment mes concurrents pour me méfier de tous les coups bas. Néanmoins, je me connaissais suffisamment pour savoir que j’obtiendrais exactement ce que je voulais.

« J’espère pouvoir compter sur votre présence lors de cette soirée de charité » commença le plus vieux des deux. Ce n’était pas exactement ma présence qu’il escomptait mais bien ma participation financière mais il était beaucoup plus politiquement correct de converser en ces termes. « Je serais là » répondis-je tout simplement d’une voix froide et implacable. Ils étaient mal à l’aise en ma présence, je le sentais et tel un chat jouant avec une souris, je m’en délectais jusqu’à ce qu’on bruit interrompt mon deuxième interlocuteur alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole. Bouches bée, ils regardaient un couple enlacés en train de se donner en spectacle. Cela m’aurait peut-être amusé s’il ne s’agissait pas de la nurse de ma fille qui se conduisait comme une vulgaire prostituée sous mon toit, devant de potentiels clients. Et ça, je ne l’acceptais pas le moins du monde. Comment pouvait-elle emmener un homme dans ma demeure et s’exhiber avec lui, me ridiculisant par la même occasion. Si elle croyait que j’allais passer outre cet affront, elle se trompait lourdement. Apparemment, je m’étais montré trop gentil jusqu’à présent, il était temps qu’elle comprenne ce que cela impliqué de travailler pour la famille Vassilievykh. Fermement mais avec les formes, je pris congé de mes deux clients, les faisant raccompagner par un des employés de maison avant de m’approcher de cette fille aux mœurs légères. Dire qu’elle m’avait été chaudement recommandée ! Autant dire que je ne décolérais pas du tout. Bien au contraire surtout quand elle eu le toupet de faire comme si de rien n’était.

Alors qu’elle passait à ma hauteur, je la saisis brusquement par le bras, la ramenant contre moi, furieux. « Fatiguée ? Il fallait y penser avant d’écarter les jambes pour le premier venu » lâchais-je avec perfidie tout en la toisant avec tout le mépris qu’elle m’inspirait. « Je pensais vous payer grassement à moins qu’à l’image des autres femmes, vous ne valiez pas moins qu’une prostituée. J’espère que vous avez été bien rémunérée ce soir car je vous retiens une semaine de salaire sur votre paie de ce mois-ci » poursuivais-je avant de la repousser brusquement loin de moi.

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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyJeu 31 Jan - 22:30

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

L’envie de lui mettre son poing en pleine tronche était diablement forte. Mais Vioryna avait oublié d’être stupide et par conséquent, risquer ainsi de foutre en l’air sa précieuse couverture reviendrait à faire preuve de la pire idiotie dont elle n’ait jamais été capable. Elle accepta docilement les attaques virulentes de son « patron » sans qu’aucun sentiment particulier ne se pointe contre ses traits de poupée de porcelaine, laissant passer l’orage jusqu’à ce qu’il ne la repousse de tout le mépris qu’elle semblait lui inspirer. Qu’il ne s’inquiète pas, elle en avait autant à son service voire même bien davantage. Il ne s’agissait plus de mépris mais bien de haine la concernant… elle se racla légèrement la gorge avant d’adopter un ton docile, presque fragile, à l’image de cette personne au tempérament contrôlé et raisonnable qu’elle était censée jouer à longueur de journée, du moins en la présence de Sergueï. « Libre à vous de penser ce que vous voulez de moi… mais il s’agissait d’une diversion. Qui aurais-je pu être si j’avais laissé Marya se faire voir par vos deux invités de ce soir ? Elle voulait vous demander une histoire après un cauchemar. Vous m’avez embauchée pour veiller sur elle, et c’est exactement ce que je fais. Le reste appartient à ma vie privée et ne concerne que moi. » Aucun bonsoir, aucune salutation, Vioryna pensait avoir clôt habilement la discussion. Qu’y avait-il à ajouter ? Sergueï n’était pas le genre d’homme à accepter d’avoir tort. Si elle l’avait laissé faire, il aurait continué son argumentation en la traînant dans la boue non sans un sadisme parfaitement digne de lui. A la place, elle s’en allait avec le peu de dignité lui restant, sans un mot ni un ton insolent, mais plutôt en lui ayant dicté une vérité crevant presque les yeux. Vioryna était restée suffisamment digne pour ne pas broncher une seconde face au châtiment qu’il lui avait pourtant imposé sans même chercher à comprendre. Elle, avec son meilleur ami ? Jamais. Seriojah était bien trop précieux à ses yeux pour qu’elle ne commette pareille erreur.

Une fois de retour dans sa chambre ressemblant davantage à une prison dorée qu’à autre chose, la jolie russe se mit à faire les cent pas, la respiration chaotique, ses pensées ne l’étant pas moins. Son état d’énervement était tel qu’elle eut le toupet de ressortir son écrin à violon contenant son précieux Stradivarius, seul objet de valeur en sa possession… elle s’était promis de ne le sortir qu’en cas d’urgence afin de n’être jamais considérée que comme une simple nourrice dans cette grande demeure, mais là, il lui fallait extérioriser cette abominable fin de soirée. Elle sortit donc de sa chambre, son écrin à la main, retournant dans le salon désormais dépourvu de toute lumière. Si Sergueï conservait son petit rituel du soir, il allait passer un temps considérable dans son bureau et elle avait donc toute la nuit devant elle pour jouer… elle sortit donc son instrument, sans allumer la moindre lumière ni sortir la moindre partition. Celle qu’elle comptait jouer, de Tchaïkovski, le célèbre compositeur russe, elle la connaissait sur le bout des doigts pour la jouer depuis des années. Elle brandit donc son archet pour laisser son esprit s’envoler au gré des notes à l’aide de son talent de virtuose… si Vioryna n’était pas douée pour autre chose, hormis le hackage bien sûr, elle l’était pour l’art du violon. Ses notes étaient comme des cris déchirants, exprimant sa détresse bien mieux que par les mots. Elle se donna complètement à cette partition, dans le noir complet, les yeux clos, tant et si bien qu’à la fin, c’est le souffle coupé et saccadé qu’elle joua la dernière note avant de tenter de respirer profondément. Sergueï avait le don de la mettre hors d’elle, mais là, elle venait d’atteindre un summum. « Il faut que je joue autre chose… »


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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyVen 1 Fév - 22:00



Parler de Marya était peut-être sa seule chance de survie. Je ne pouvais rien refuser à ma fille et je ne supportais pas qu’on puisse la voir. Elle était mienne, elle m’appartenait et cette fois-ci personne ne me volerait ma lumière. J’avais fait une erreur il y a des années qui avait couté la vie à mon frère jumeau, il était hors de question que je la renouvelle avec ma fille. « Soit. Néanmoins, la sanction sur votre salaire reste maintenue pour comportement indécent » répondis-je alors qu’elle prenait congé de moi. Des excuses ? Elle n’en méritait pas. Après tout même si c’était pour protéger mon héritière, elle lui avait livré un spectacle des plus indécents et je ne l’acceptais pas. Pas sous ma maison. Et puis qui était cet homme ? Vioryna savait pertinemment que je n’acceptais pas qu’elle ramène du monde au sein de ma demeure et pourtant elle avait bravé mon interdit. J’aurais dû la punir comme il se devait mais je lui laissais pour ce soir, le bénéfice du doute. Autant dire qu’elle pouvait remercier les précieux contrats que j’avais réussi à signer ce soir sinon, il en aurait tout autrement. Je la regardais donc se diriger vers sa chambre, la détaillant sous toutes les coutures. Depuis notre rencontre, il y avait toujours eu quelque chose en elle de dérangeant. Peut-être étais-je tout simplement trop méfiant mais je comptais tellement d’ennemis dans ce bas monde que cela ne m’étonnerait presque pas qu’elle en fasse partie. Le seul point noir résidait donc en Marya. Pouvais-je faire confiance à cette femme au point de lui confier ce que j’avais de plus précieux au monde ? Pour l’heure, elle faisait de l’excellent travail et ma fille l’adorait. Bien sûr, lorsqu’elle atteindrait l’âge de sept ans, je devrais commencer à l’éduquer dans la plus pure tradition des Vassilievykh mais je n’arrivais pas à accepter cette idée. Alors comme chaque soir, je me rendis dans mon bureau.

Tous les soirs le même rituel. Je fermais la porte, je me dirigeais vers l’imposant bar où se trouvait ma bouteille de vodka. Un verre plus tard, je m’installais confortablement dans mon large fauteuil en cuir pour consulter mes dossiers, mes mails et travailler. Puis, une heure plus tard, la voix de mon père commença a raisonner dans ma tête. C’était toujours la même chose. Alors, cédant à cette routine macabre, je me resservais un verre de vodka, essayant de noyer cette voix au plus profond de moi. Et comme à chaque fois, cela ne fonctionna pas. Il ne me fallait pas de longues études en psychologie pour comprendre que je culpabilisais de ne pas vouloir éduquer Marya selon les traditions familiales mais j’en étais incapable. L’idée même de la priver de nourriture pour l’endurcir, de voir s’éteindre cette lumière sous les coups m’étaient intolérable. Or, en m’y refusant, je faisais clairement preuve de faiblesse. « Un Vassilievykh n’est et ne sera jamais faible ! On tue les faibles ou on les soumets mais on en devient jamais un » résonna la voix de mon père de façon si désagréable à mon oreille. Même mort il continuait de me hanter. Ouvrant un des tiroirs de mon bureau, j’en ressortais un couteau quand une mélodie d’une beauté saisissante me stoppa dans mon élan. J’avais toujours aimé la musique. C’était mes seuls instants de bonheur. Intrigué, je reposais le couteau et sortit de mon bureau. La musique venait du salon. Qu’elle ne fut pas ma surprise d’y trouver Vioryna, un violon en main. Je fronçais les sourcils. Comment pouvait-elle être à l’origine de cet instant de pur délice ? « Depuis quand savez-vous jouer du violon ? » demandais-je d’un ton abrupt et toujours aussi froid.

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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptySam 2 Fév - 0:26

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Après cette première partition jouée non sans un brio extraordinaire, Vioryna ne se sentait hélas pas mieux. Il lui faudrait sûrement jouer toute la nuit durant afin d’effacer toute la rancœur provoquée par Sergueï en quelques phrases à peine. La respiration saccadée, haletante, elle garda ses yeux clos comme pour se délecter de la délicate mélodie offerte par le silence parfait l’entourant… mais comme de bien entendu, celui-ci ne dura pas. Probablement alerté par la mélodie crée par son violon, le businessman au tempérament glacial n’avait pas mis cinq minutes avant de la rejoindre jusqu’au salon pour mieux la découvrir, à moitié en transe, et s’étonner qu’elle ne reste pas uniquement la pauvre fille au pair qu’il n’avait de cesse d’écraser à coups de grandes phrases abruptes. Autant dire que Vioryna ne répondit pas immédiatement, ne lui offrant pas un seul regard, comme si elle n’avait tout bêtement pas entendu cette question insupportable à laquelle il la soumettait. Lui demander depuis quand elle jouait du violon, c’était aussi lui demander pourquoi elle marchait, respirait et se baignait dans les flots. La musique dominait toute sa vie… « Depuis très longtemps » articula-t-elle péniblement tout en tournant finalement son regard vers lui, une impassibilité parfaite dominant ses magnifiques traits de porcelaine. Que pouvait-elle dire d’autre ? « Je suis violoniste bien avant que d’être nourrice » reprit-elle du même ton sans arrogance aucune, tandis qu’elle ne rompait pas le contact visuel et ne baissait surtout pas le regard. Vioryna ne le craignait pas… il pouvait la maltraiter que ses intenses yeux sombres n’en porteraient même pas la marque. Elle n’avait cure du fait que son talent ne soit pas soigneusement apposé sur le dossier on ne peut plus précis qu’il possédait sur elle… et pour cause, elle l’avait monté de toutes pièces. Somme toute, il pensait avoir une personne à part entière en face de lui, alors que ses informations ne se basaient sur autre chose qu’un immense vent sans aucune profondeur.

Vioryna finit par se tourner complètement vers lui, sans poser son magnifique instrument d’une valeur inestimable, seul présent qui lui restait de ses parents adoptifs. Un Stradivarius, le plus beau violon au monde. Qu’il sache ou non reconnaître ce genre de chose ne l’atteignait même pas… il n’avait pas à s’immiscer dans sa vie personnelle, bien qu’il ne s’en soit pas privé quelques minutes plus tôt. Il s’agissait de sa seule façon de lui tenir tête… et ainsi ne pas se perdre au beau milieu de sa si précieuse vengeance. « Je souhaiterai continuer si cela ne vous ennuie pas. » Il allait sans dire qu’elle ne comptait pas jouer devant lui, qui ne pouvait être amateur de musique puisque de toute évidence il n’aimait rien hormis son éducation si stricte, ses affaires et son nom de famille faisant trembler de nombreuses personnes sur cette planète. « Seule » conclut-elle d’une voix claquante et déterminée, bien que celle-ci soit toujours dépourvue même de la plus petite arrogance. Il s’agissait bien de son environnement privé, qu’elle se refusait à partager avec qui que ce soit.
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyMar 5 Fév - 20:09



Il me fallait à nouveau cette douce mélodie. C’était une question de vie ou de mort. Pour la première fois de ma vie, quelque chose avait stoppé l’élan de la tradition. Pour beaucoup, ce que je m’apprêtais à m’infliger relevait de l’automutilation alors qu’en réalité, ce n’était que l’infime reflet d’une coutume familiale. Mon père m’avait inculqué ces valeurs comme son père l’avait fait avant lui. Qui étais-je pour casser cet héritage ? Il fallait être un homme faible pour ne pas vouloir transmettre un héritage vieux de plusieurs centaines d’années à son enfant mais il suffisait simplement que je croise le regard lumineux et innocent de Marya pour comprendre que ma fille me rendait faible. Tout comme Dimitri m’avait affaibli. J’avais tué pour lui et je tuerai quiconque qui se dresserait entre moi et ma fille. Elle était ma vie, ma lumière. Excepté cette mélodie qui avait su percer bien des ténèbres pour m’atteindre de plein fouet. J’avais toujours été sensible à la musique. D’après mon oncle, le seul au courant, je tenais de ma mère. J’ignorais si je devais me sentir honoré ou blessé d’être comparé à une femme dont la valeur morale se résume à un certain montant sur un chèque. Il faut dire que l’image d’elle se faisant culbuter par le jardinier n’avait eu de cesse de me tourmenter surtout que ce fut la dernière image d’elle que je possédais en mémoire.

« Taisez-vous et jouez » ordonnais-je d’une voix tranchante comme un couteau à la nourrice de Marya une fois rejointe dans le salon. J’ignorais encore beaucoup de choses d’elle et cela ne me plaisait pas. J’aimais contrôler le monde entourant ma fille. C’était vital. Rien ne devait m’échapper. Et puis qui était-elle pour parvenir à m’apaiser ? Ma rancœur et mon envie de l’étrangler se faisaient de plus en plus forte à son égard. C’était une femme, elle devait simplement écarter les jambes et procréer rien d’autre. Pourtant, je devais reconnaitre que cette paix qu’elle m’avait offerte avait été un baume sur mes cicatrices l’espace d’un court instant. Trop court hélas. « S’il vous plait. » lâchais-je à contre cœur tout en fermant les yeux, fatigué de ma journée. Je ne désirais qu’un peu de paix dans mon esprit, juste un court instant après, je jugerai du châtiment à m’infliger pour avoir quémandé cette paix à une femme qui plus est à une employée. C’était ainsi que je fonctionnais : la peur de s’affaiblir et la douleur pour s’endurcir l’âme et le corps. Il n’y avait rien de tel pour se rappeler les règles familiales. Et c’était ainsi que je devrais élever Marya. C’était écrit. Pourtant, en ce qui concernait ma fille, je bloquais. Comment ne serait-ce songer à lui faire du mal ? Elle était mon trésor, la seule parcelle d’humanité qu’il me restait. Tout bonnement impossible mais alors quelle éducation lui transmettre ? Que faire de cet héritage ? Est-ce que tout ceci devait se terminer avec moi ? Je n’en avais aucune idée. Alors, je restais assis dans cet imposant fauteuil, les coudes sur les accoudoirs et les mains serrées comme si j’adressais à cette femme une simple prière. Celle d’un homme qui se cachait derrière le monstre.
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyJeu 7 Fév - 17:40

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Face au ton tranchant de son employeur, Vioryna se renfrogna soudainement, fronçant les sourcils sans s’exécuter. Ce n’est pas ainsi qu’il allait lui donner envie de lui montrer ce qu’elle avait de plus précieux et de plus magnifique chez elle. Cependant, le simple fait qu’il ne finisse par le lui demander de façon plus polie, comme s’il s’agissait d’une ultime supplication afin de calmer une blessure incurable, toucha une partie de son âme. Partie qu’elle pensait éteinte depuis longtemps maintenant, et qui n’avait plus été éclairée depuis la mort de sa sœur aînée Sofya. L’espace d’un instant, la jolie violoniste regarda Sergueï avec des yeux ronds, à peine marqué par la curiosité qu’elle ressentait pourtant de façon on ne peut plus vive. Demandé ainsi, difficile de se rebeller au risque de se prendre une nouvelle soufflante, voire même de perdre son emploi et donc toute possibilité de se venger de ce bourreau. Cet élément nouveau lui donnait une sorte de bref pouvoir sur le magnat de l’immobilier… une possibilité de frapper un jour sournoisement par le biais de la musique, qu’il semblait idolâtrer au même titre qu’elle, bien que de façon différente. « Très bien, mais juste une partition » souffla-t-elle sans insolence ni sentiment particulier, avant de réfléchir l’espace d’une seconde à ladite partition qu’elle pouvait bien jouer à son patron. L’idée de la vingtième nocturne de Chopin lui vint à l’esprit de façon toute naturelle, au même titre qu’elle plaça son instrument contre son visage avec un naturel à couper le souffle. Sans l’aide de ladite partition et non sans clore ses yeux histoire de s’imprégner complètement du son de son instrument, Vioryna brandit son archet avec un brio indéniable et entama la mélodie avec audace, talent et une aisance fabuleuse. Pour un peu, elle en venait presque à oublier la présence de son employeur, sa musique la coupant du monde des vivants pour laisser son esprit s’évader bien au-delà de l’espace et du temps. Elle trouva dans la partition de Chopin une quiétude que même celle de Tchaïkovski ne lui avait pas offerte lorsqu’elle l’avait jouée quelques minutes plus tôt. Son visage dégageait une telle sérénité que c’en était presque choquant, tant et si bien que ce fut une véritable déchirure pour Vioryna de conclure la partition en laissant durer la dernière note, comme si elle refusait de terminer la mélodie, trop emprisonnée par la foule d’émotions qu’elle lui procurait.

Une fois le silence revenu dans la pièce, Vioryna rouvrit les yeux, le souffle nettement plus court, son impressionnant regard sombre rivé vers le sol afin de se remettre du sentiment laissé par la partition qu’elle venait de jouer. Elle prit une grande inspiration afin de reprendre contenance, finissant malheureusement par reposer les yeux contre son patron, dont l’expression lui fit légèrement froncer les sourcils. « Quelque chose ne va pas ? » osa-t-elle demander, sans vraiment y penser. Il ne fallait pas qu’elle s’aventure sur cette dangereuse pente savonneuse. Il fallait plutôt qu’elle s’écarte de lui, ne partage strictement aucun point commun et n’aie plus jamais l’idée idiote de jouer la moindre partition pour lui. Sans quoi, elle ne pourrait que devenir plus esclave de sa personne… en lui offrant ce qu’elle avait de plus précieux maintenant que sa sœur n’était plus là. « Vous avez l’air pâle. Vous devriez remonter vous reposer. » Elle se mordilla la lèvre inférieure pour avoir sorti une chose aussi stupide. Comme si cela lui importait !
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptySam 9 Fév - 12:47



« Merci » lâchais-je laconiquement avant de me laisser porter par la musique. Elle jouait divinement bien mais je ne serais pas celui qui lui ferait des compliments. Elle était là pour me servir point final, je ne lui demandais rien de plus, rien de moins à cette femme. Qu’elle s’estime heureuse de ne pas avoir été sélectionnée pour être une reproductrice. Il était de coutume chez les Vassilievykh de prendre une femme, de lui faire un enfant et quand ce dernier aurait 7 ans, la mère devait disparaitre de sa vie. Cela pouvait paraitre inhumain mais la tradition primait sur tout. La seule chose que j’avais faite avait été d’écarter la mère de Marya dès le début afin que ma fille ne souffre pas de la séparation. Pourquoi ? Avais-je vécu si malheureux sans ma mère ? Je n’avais jamais été enclin à l’introspection car ma vie était dictée par des règles plus vieilles que moi. Toutefois, je savais ce qu’était la trahison, j’avais vu de mes propres yeux la déchéance de ma mère pour de l’argent. Père avait raison, les femmes n’étaient bonnes qu’à mettre bas. Il ne pouvait y avoir de relation de confiance ni même de sentiments. Les sentiments engendraient la faiblesse et celle-ci était bannie de notre famille. Etre faible équivalait à être mort. Ma mère était faible et elle était morte. Mon frère était faible et il était mort. Et Marya ? Dans deux ans, elle aurait sept ans, l’âge où un Vassilievykh entamait son éducation. Or, je me savais incapable d’en être le chef de file. Comment un être si jeune pouvait être ma plus grande faiblesse ? La réponse fut immédiatement apportée par la musique : Je n’étais pas un véritable Vassilievykh. Malgré les coups, les privations, les pertes successives de ma mère et de mon frère jumeau, rien n’avait su détruire cette humanité en moi. Elle s’était cachée durant des années et des années ne sortant simplement que pour entrevoir celle de ma fille. Je comprenais à quel point la musique m’apaisait : c’était tout simplement les seuls moments où je pouvais enfin la libérer. Je me souvenais encore de ses après-midi à écouter ces compositeurs classiques, à me rêver chef d’orchestre. A la place, j’avais endossé le rôle d’ainé. Je m’étais sacrifié pour mon frère d’où le sentiment de pure trahison. Finalement j’avais sacrifié l’homme pour devenir la bête sans espoir de retour. Et cela s’arrêterait avec moi. Je serais le dernier fils à porter le nom des Vassilievykh. Je ne pouvais plus être sauvé mais Marya si et je m’y emploierai, je la protègerais quoi qu’il arrive. Malheureusement pour cela, il me faudrait rester celui que j’étais devenu et continuer à enfermer le reste au plus profond de moi. C’était un constat amer mais je n’en avais cure, seule Marya comptait.

« Il me semble que vous n’avez pas d’ordre à me donner sous mon toit » répliquais-je d’un ton froid, piqué à vif de m’être laissé aller à la faiblesse devant elle. Qu’elle n’aille rien s’imaginer. Mon visage redevint alors aussi froid que la glace et je me levais de mon fauteuil. Il était temps pour moi de m’astreindre à mes séances quotidiennes. Douloureux rituel mais si nécessaire. « Je vous prierai d’aller vous coucher ! » puis sans un mot, je montais dans mon bureau où à peine la porte fermée –du moins je n’avais pas fait attention qu’elle était entrouverte, j’ôtais ma chemise, affichant alors un large dos musclé mais couvert de cicatrices. Puis, après m’être servi un verre de vodka, je sortis de sa boîte ma discipline sorte de petit martinet de corde pleine de gros nœuds. Lentement, je m'en saisissais fermant les yeux et commençais à me fouetter alternativement les deux épaules. je sentais les nœuds mordre dans mon dos. Je répétais ce geste jusqu'à ce que je sente le sang couler le long de ma peau. Un bruit m’interrompit et je me retournais pour apercevoir cette femme. « Qu’est-ce que vous faites-là ? » demandais-je avec lassitude et un brin de douleur. Mon dos me faisait souffrir le martyre.

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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptySam 9 Fév - 19:40

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Vioryna s’était soudainement crispée face à la voix glaciale de Sergueï, mais avait eut l’intelligence de ne surtout rien répondre. De toute évidence, sous son toit, rien n’était permis. Cela n’avait jamais empêché la jolie brune de redevenir elle-même une fois la porte de sa chambre fermée à double tour, ôtant ainsi ce masque insupportable qu’elle se forçait à porter afin de mettre en place sa petite vengeance personnelle. Cette fois-ci encore, elle n’obéit pas au maître de maison lorsqu’il lui ordonna d’aller se coucher, n’étant pas frappée par le sommeil et souhaitant encore entraîner sa maîtrise sur quelques partitions. Ce qu’elle fit, du reste, jusqu’à ce qu’un bruit suspect ne pique sa curiosité au vif. Elle replaça soigneusement son Stradivarius à l’intérieur de son sublime écrin et, sans même se rendre compte du danger que cela pouvait constituer pour elle, la jeune russe se dirigea à l’étage, s’engouffrant dans un immense couloir jusqu’à atteindre la porte de la chambre du businessman. Un bruit étrange y résonnait, comme celui d’un fouet. Vioryna n’eut pas d’autre choix que celui d’ouvrir précautionneusement la porte, découvrant avec horreur que Sergueï en personne s’infligeait une torture insupportable pour une raison totalement inconnue. La demoiselle manqua de se trouver mal, détestant par-dessus tout la vue du sang et ce qu’elle pouvait bien lui rappeler. Son corps frêle fut frappé de tremblements mais ceux-ci cessèrent dès lors que l’homme l’eut remarquée. Elle déglutit avec difficulté, demeurant mâchoire serrée et se voyait très mal quitter la pièce en faisant comme si de rien n’était. Elle pénétra donc à l’intérieur de la salle de bain privée de Sergueï, se moquant éperdument des répercussions possibles que cela pourrait avoir, juste dans le but de trouver une trousse de secours. Ce qu’elle parvint à faire, en l’espace de quelques secondes à peine, découvrant ainsi que Sergueï semblait avoir fini sa « punition ». Était-ce de son fait ou simplement car la douleur était bien trop insupportable ? Elle espérait simplement qu’il n’allait pas lui claquer entre les doigts car elle serait bien incapable de faire preuve d’une quelconque vaillance… bien que sa vengeance fut soudainement lointaine face à la détresse qu’elle sentait aisément palpable.

« Vous risquez une septicémie si personne ne désinfecte tout ça » nota-t-elle sans sentiment précis dans le ton de sa voix. Vioryna agissait toujours avec le même mystère en face de Sergueï, la même réserve et, d’une certaine façon, la même noblesse de geste. La jeune russe paraissait telle une poupée de porcelaine entre les mains de ce bourreau, et pourtant, elle n’hésita pas à s’agenouiller pour mieux sortir une bouteille de désinfectant qui serait sûrement plus efficace que la vodka, ainsi qu’une armée de compresses qu’elle appliquait avec un mélange de maladresse et d’habileté contre les nombreuses plaies de Sergueï. Les deux côtés de son dos en furent bientôt recouverts, à l’image des coups de fouet qu’il s’était donné. Les mains de Vioryna semblaient aussi froides que le sol de Sibérie, mais d’une certaine façon, celles-ci prodiguaient un soin n’attendant absolument aucun retour. Vioryna se fichait bien d’entendre des remerciements et ne s’y attendait pas, du fait qu’il ne s’agisse pas d’une habitude chez cet homme. En vérité, elle ne voulait surtout rien recevoir de sa part, que ce soit un simple mot aimable ou toute autre don. Elle préférait maintenir un certain statut quo lui permettant de ne pas totalement se perdre en route. « Il faut laisser agir quelques secondes pour ce soit efficace et je les enlèverais. » Vioryna frôla certaines cicatrices du bout des doigts et déposa un baiser sur certaines d’entre elles, sans même comprendre pourquoi ce soudain élan d’affection, pourtant tout à fait digne d’elle, la prenait en face de cet homme n’ayant strictement aucun sentiment. Il ne méritait sûrement pas d’être soigné avec autant de douceur et d’altruisme, pourtant… mais, sans un mot et sans attente, elle s’appliquait à soigner même ses cicatrices qu’elle imaginait toujours douloureuses.
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyMer 13 Fév - 20:12



Un coup. Deux coups. La corde mordait mon dos avec violence, meurtrissant ma chair mais je tenais bon, serrant la mâchoire toujours un peu plus. La souffrance forgeait le corps et l’esprit n’avait eu de cesse de me répéter mon père alors qu’il me rouait de coup. J’avais toujours réussi à endurer les coups, les privations mais il y avait une torture que je n’avais jamais pu supporter : l’eau. Dans la maison de campagne où il avait l’habitude de m’amener deux semaines par an pour m’initier à la dure loi des Vassilievykh, il y avait un petit moulin à eau. Rien que d’y penser, mon cœur se révulsa. Les souvenirs toutefois continuèrent d’influer dans ma tête à mesure que la corde frappait de plus en plus rapidement sur mon dos. La douleur ne m’apaisa en rien alors que je me rappelais de cet épisode douloureux. Ce jour-là, mon père m’avait accroché à la roue car il voulait m’apprendre une leçon de vie : la peur est une faiblesse qui vous pénalise. Alors, pour que j’oublie ma peur, il me plongeait dans l’eau régulièrement toujours un peu plus longtemps et je restais totalement impuissant. Je crois que c’est à partir de ce jour que j’ai commencé à être rongé par la haine. Farouche et implacable maîtresse mais c’est aussi de là qu’est venue ma principale phobie. D’ailleurs, je ne supportais plus l’eau : je ne prenais jamais de bain, je n’allais jamais à la piscine etc. Je fuyais n’importe quelle étendue d’eau. Peu à peu, la douleur me rappela à ses bons souvenirs et mes coups se firent plus espacés. La crise était passée, j’en avais terminé avec cette séance. Soulagé mais douloureusement conscient de mes nouvelles blessures, je grimaçais, seul signe extérieur d’humanité lorsqu’un bruit me figea sur place. C’était elle, toujours elle. Son visage n’exprimait toujours rien telle une image figée par le temps ou une de ces poupées russes en porcelaine. « Vous risquez une septicémie si personne ne désinfecte tout ça »

Sur ces mots, elle fila dans la salle de bain et revint avec tout un attirail pour me soigner. Je ne comprenais pas pourquoi elle faisait ça. Je n’étais pas un homme pour qui l’on prenait le temps à soigner à moins qu’elle ne désire simplement retrouver l’intégralité de son salaire. C’était forcément cela, qu’est-ce que cela pouvait être d’autre ? Je ne m’attendais pas à un geste purement altruiste surtout pas venant d’une femme et encore moins de cette femme. Je ne pus m’empêcher de frissonner quand ses mains froides touchèrent ma peau brûlante. Elle n’était pas particulièrement douce mais pas brutale. C’était quelque chose de nouveau pour moi qui ne connaissais que la douleur mise à part les étreintes de Marya lorsque nous étions tout simplement tous les deux. « Pourquoi me soignez-vous ? » demandais-je d’une voix rauque en regardant un point fixe devant moi. La question que je rêvais de poser était qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi une certaine chaleur s’emparait de moi sous ses mains ? Je ne la comprenais pas. Je n’avais jamais ressenti cela ! Toutefois, avec cette femme tout était une question de pourquoi mais rarement trouvait-on des réponses. Puis ses doigts furent remplacés par ses lèvres et mon cœur se fit douloureusement présent. C’était une drôle de sensation comme un écho du passé mais je n’arrivais pas en saisir le sens. La seule chose qui semblait compréhensible était cette volonté farouche d’en avoir plus, que ce moment dure le plus longtemps possible comme si tel un meurt de soif, je me voyais offrir des litres et des litres d’eau. Mon corps frissonna et mes poings se serrèrent. « Ne faites pas ça » murmurais-je alors que je la faisais passer devant moi pour la regarder. Je brûlais d’envie de voir une émotion sur ce visage. « Ne faites pas ça » murmurais-je à nouveau. Faire quoi ? Me soigner ? Me faire ressentir cela ? Sans m’en rendre compte, ma main caressa avec douceur son visage alors que mon regard se perdait au loin dans le sien.


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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyMer 13 Fév - 22:07

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Et dire qu’autrefois, Vioryna possédait un visage bien trop expressif, où tout le monde pouvait y lire ses moindres pensées et la briser sur place. Sofya lui avait appris à se maîtriser davantage, à garder ses sentiments de façon plus personnelle et secrète, apprentissage lui étant vital maintenant qu’elle vivait sous le même toit que son bourreau. Le plus étonnant dans l’histoire, ce n’était pas tant qu’elle ait l’audace de travailler pour lui, mais bien qu’elle soit actuellement entrain de le soigner. La jeune russe ressentait une infinie douleur dans ce corps aussi tendu qu’une corde d’arc, dont les muscles étaient à l’agonie. La compresse imbibée de désinfectant précédemment utilisée avait bientôt laissé la place à ses lèvres, bien plus salvatrices, faisant appel à une méthode qu’elle n’avait pourtant jamais utilisée auparavant. Vioryna ne savait même pas si son geste était d’un quelconque réconfort pour l’homme d’affaires, dont elle n’attendait ni les remerciements ni même un seul mot agréable envers sa personne. Cette pulsion était unique, tant et si bien que la violoniste n’avait pas cherché à y exercer le moindre contrôle. Elle parcourait la quasi-totalité de son dos avant de se déplacer sur le côté, se mettant face à lui alors qu’il l’intimait de cesser ses agissements sur le champ. La jeune russe elle-même aurait bien aimé cesser d’embrasser le corps de celui lui ayant pris l’être qu’elle aimait le plus au monde… sans doute Sergueï méritait-il de crever comme un rat au fin fond de la Russie, mais en attendait, il n’était rien d’autre qu’un homme en souffrance ayant besoin d’aide. Vioryna n’était hélas pas quelqu’un de cruel… cela se sentait diablement maintenant qu’ils étaient face à face, si proches qu’elle pouvait presque sentir son souffle sur sa peau glacée. Il l’avait contrainte à venir plus près de lui, tant et si bien que la demoiselle s’en trouvait sitôt figée. Le plus effrayant fut qu’il se mit à caresser son visage aux traits si fins, semblables à ceux d’une poupée de porcelaine. Face au regard qu’il lui lançait, une infinie tristesse perça son masque de marbre et lui donna un air pur, fragile. Jamais elle n’avait osé briser tout le travail de contrôle qu’elle mettait pourtant sur son visage à longueur de temps… il y était parvenu, et elle risquait de s’en maudire.

« Vous vous sentez mieux ? » osa-t-elle demander, non sans s’insulter implicitement pour faire preuve de tant d’altruisme face à cet homme ne le méritant pourtant pas. Sergueï allait finir par croire qu’elle n’était rien d’autre qu’un pantin aisément brisé entre ses doigts experts… c’était bien la dernière chose au monde qu’elle souhaitait. Vioryna devait quitter cette pièce, partir très loin de cet homme jugé nuisible, et pourtant, le geste délicat qu’il avait envers elle la faisait frissonner. Pourquoi ? Comment ? Il n’était pas seul à ne pas obtenir de réponses à ses nombreuses interrogations. « Vous sembliez avoir mal… et vous risquiez une infection dans ces conditions. Dans le dos, c’est difficile de se soigner seul. Quant à vos cicatrices… j’ai pensé qu’un peu de douceur ne pouvait pas faire de mal. » Vioryna semblait avouer un crime, sa fragilité ressortant par des yeux au puissant regard ainsi que par les tremblements de son corps incroyablement frêle en cet instant. Allait-il la chasser comme on balaie un château de carte ?
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyJeu 14 Fév - 22:49



[color=#7baf6e]Je n’avais jamais vu autant de fragilité dans son regard ou même dans le regard d’une personne en règle générale. Il faut avouer que mes principales connaissances sont des gens qui sont habitués à l’horreur ou même à la violence. Or, Vyorina semblait être sincèrement touchée par mes cicatrices. Je ne reconnaissais plus la belle poupée de porcelaine au visage dénué de tout sentiment. Doucement et avec tendresse, je continuais de caresser son visage, redessinant du bout des doigts les contours si fins et si beaux de son visage. Je n’arrivais pas à m’arrêter, c’était si nouveau et perturbant pour moi. En temps normal mes ébats avec les femmes étaient plutôt violents et passionné virant à la limite de ce que les gens appellent communément le BDSM. Je ne me cachais pas, j’aimais dominer mes partenaires avec violence et sans sentiment. J’étais incapable de faire l’amour comme les autres hommes. Je ne connaissais pas le terme amour. Il m’avait été arraché depuis tellement d’années que je doutais presque d’avoir ne serait-ce aimé une femme. Dans la famille, les compagnes étaient choisies pour leur fertilité comme j’avais choisi la mère de Marya. Je ne l’avais jamais aimé, pas même regardé ne serait-ce une seule fois avec autre chose que du mépris. A quoi bon m’attacher à un jouet que je devrais casser ? La seule limite que je m’imposais était de ne jamais prendre femme de force. Toutes mes partenaires étaient consentantes et pleinement informées de mes pratiques sexuelles. Bien sûr, en Russie, il m’était aisé de me soulager à ma guise ayant un réseau de maîtresses. Ici, tout était différent, je devais faire attention à chacune de mes paroles, chacun de mes gestes pour ne pas ternir mon image d’homme d’affaires honnêtes. Balivernes, j’étais aussi honnête que Satan l’était. « Il y a des cicatrices qui ne doivent pas s’effacer, elles permettent de se rappeler des leçons du passé » murmurais-je avec lassitude. Ce moment de tendresse m’affaiblissait et j’aurais dû déjà y avoir mis un terme mais quelque chose dans le regard de cette femme me bloquait. C’était comme si elle me retenait en son pouvoir chose qui me laissait perplexe. Jamais une femme n’avait eu cet effet sur moi et doucement mais sûrement une sourde colère se mit à gronder en moi. Comment osait-elle ? Elle était une vulgaire employée rien de plus, je n’avais pas à m’y attarder pour la simple et unique raison qu’elle n’était pas destinée à devenir ma compagne. J’avais déjà un héritier du moins une héritière. Sans m’en rendre compte, ma main glissa dans ses cheveux et je l’attirais à moi, l’asseyant sur mes genoux pour que son visage soit à la hauteur du miens. « Je ne suis pas un homme vertueux Vyorina, je ne sais que détruire ce que je possède mais je sais que vous apportez du bonheur à Marya chose dont je suis incapable. La tradition des Vassilievykh s’arrêtera avec moi et ces cicatrices sont là pour vous rappeler que la douceur ne fait pas partie de mon monde » lui expliquais-je sans savoir pourquoi. C’était la première fois que je me montrais presque aimable avec elle mais qu’essayais-je de dire ? Que mes jours étaient comptés ? Certainement. Avec tous mes ennemis, il était encore miraculeux que je sois en vie. A moins que je n’essaye simplement de lui faire comprendre que je n’étais que noirceur et que je la détruirais quoi qu’il arrive. Je glissais mon pouce jusqu’à ses lèvres, les caressant d’un effleurement. Je savais que je devais la repousser mais j’en étais encore incapable mais combien de temps pourrais-je museler la bête en moi ? « Si jamais je me laissais à vous posséder Vyorina, ce serait signer votre arrêt de mort. Il vaut mieux que vous ne me preniez pas en pitié et que vous vous rappelez ces mots »
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyVen 15 Fév - 1:08

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Le fait qu’il ne soit pas un homme vertueux avait depuis longtemps frappé la conscience de la jolie violoniste. Pourtant, si sa raison la poussait à la fuite, une sorte de folie furieuse la maintenait là où elle se trouvait actuellement, n’ayant même pas été choquée du fait qu’il ne la ramène vers lui pour mieux l’installer contre ses genoux. Vioryna avait cessé de penser ou même de vouloir agir, sa vengeance avait atteint des sommets où il lui était désormais impossible de l’atteindre et, dans ces conditions, elle n’avait plus du tout les mêmes réflexes. La jeune russe observait cet homme détruit, sombre, persuadé d’être mort avant même que d’avoir réellement vécu. Peut-être le plaignait-elle plus qu’elle ne le haïssait à cet instant précis… il se privait des plus grandes joies humaines sous le fallacieux prétexte de porter un nom extrêmement lourd à supporter, mais Vioryna ne voyait pas de façon aussi rétrécie les choses. Voilà pourquoi elle ne fuyait pas, ne possédant aucune crainte vis-à-vis de cet homme bien qu’il aurait pu la massacrer sur le champ d’un revers de main. C’était un risque à prendre pour répondre à l’un des plus grands préceptes inculqués par sa sœur aînée… ne jamais laisser un ignorant dans sa bêtise. Sergueï avait beau être doté d’une formidable intelligence, en matière de relations humaines, il était aussi débutant qu’un simple oisillon. Un bref sourire marqua soudainement les lèvres de Vioryna tandis qu’il les effleurait du bout des doigts, non pas moqueur mais presque attendri. Fallait-il qu’elle soit folle pour éprouver une quelconque tendresse envers l’homme d’affaires, mais sans doute avait-elle perdu toute raison lorsque sa sœur lui avait été brusquement arrachée… « Il n’y a pas la moindre pitié dans le fond de mon cœur, Monsieur, sachez-le. Je suis capable de beaucoup de choses mais je ne pense pas connaître ce sentiment… je sais simplement que donner du bonheur à son prochain s’apprend, qu’il ne s’agit qu’une question de volonté. Votre âme est sûrement aussi sombre que vous le dites, mais il ne tient qu’à vous de l’ouvrir à d’autres horizons. N’êtes vous pas l’homme d’affaires que l’on dit insubmersible tant il sait trouver de nouveaux horizons même dans les terres les plus hostiles ? Vous êtes l’acteur de votre propre malheur. Et j’en suis triste pour vous. » La jeune russe effleura soudainement la joue de l’homme du bout de ses doigts, comme pour calmer sa peine d’une quelconque façon, offrant cet altruisme dont elle était capable bien qu’elle ne le laisse pas facilement entendre d’ordinaire.

« Quant à mon arrêt de mort… et si j’étais déjà morte ? Ce ne serait plus vraiment un risque alors. » Beaucoup de questions se soulevaient face à cet aveu, mais il n’en restait pas moins vrai. Vioryna ne savait pas mentir, elle dissimulait simplement ardemment ses propres vérités derrière des fioritures indétectables. Cela n’avait rien à voir avec le mensonge, et là était toute la subtilité. Aussi, contre toute attente, la jeune russe s’empara du visage meurtri de douleur de Sergueï avant de lier ses lèvres aux siennes en un mélange de douceur et de passion dont nul n’aurait pu l’en croire capable. Décidément, la jolie violoniste était un mystère entier et captivant… car ce fut elle qui rompit le charme en premier en s’éloignant, sans brutalité, offrant un nouveau regard d’une intensité sans pareille à cet homme qu’elle peinait à comprendre mais qu’elle tentait d’aider d’une façon infime. « Conservez le pansement au moins une journée… s’il faut vous le changer, n’hésitez pas à me le demander. Je vous souhaite une bonne nuit, Monsieur. » Vioryna se leva de ses genoux sans brutalité aucune et se dirigea vers la porte avec une sorte de grâce dans la démarche. Tout en elle dégageait une sorte de noblesse, qu’il s’agissait de ses paroles, de sa démarche ou même de son regard. Voilà pourquoi elle ne s’imposait pas à l’homme d’affaires, même si l’envie lui avait hautement traversé l’esprit. Au lieu de cela, elle marchait jusqu’au salon où elle avait laissé son violon, les mains tremblantes. Que lui arrivait-il pour qu’elle laisse aussi soigneusement de côté sa vengeance pourtant si ardemment souhaitée jusqu’ici ? « Quelle crétine ! » s’exclama-t-elle alors qu’elle tenait fermement son instrument entre ses doigts. Elle peinait désormais à remettre son masque impassible… hélas !
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyVen 15 Fév - 18:18



Je ne savais que faire de ses mots car ils me plongeaient dans un désarroi dans les profondeurs égalaient les abimes. Toute ma vie, on m’avait répété que je ne devais céder à la faiblesse, que mon esprit et mon corps se devaient d’être forts et puissants. Je n’avais connu que les coups et les blessures qu’ils soient physiques ou psychologiques. Et de mon vivant, j’avais toujours mis un point d’honneur à suivre les préceptes de mon père. Vyorina se trompait lourdement à mon sujet. Je n’étais pas bon. J’avais asservi des familles pour l’intérêt de la mienne, j’en avais aussi détruite sans aucun remord, mes mains n’étaient pas exemptes de sang car j’avais tué. Pour lui. Pour mon frère, mon jumeau, mon humanité. J’avais tout fait pour le protéger d’une femme mais il n’avait rien voulu entendre alors je m’étais détourné de lui, je l’avais abandonné. Je m’étais déchargé d’une faiblesse. De ma plus grande faiblesse. Malheureusement, ma fierté et mon orgueil avaient fait en sorte que je n’assiste pas à son enterrement. Pour moi cela faisait des années qu’il était mort et c’était une honte qu’un Vassielievykh donne sa vie pour une femme. Les femmes n’étaient là que pour nous divertir et enfanter. Rien de plus, rien de moins. Pourtant à cet instant précis, le sourire de Vyorina me bouleversa bien plus que tout autre chose. La bête en moi se révulsa et gronda comme un animal enragé. Elle voulait de la violence, du sang, des larmes de sa nouvelle victime pas des sourires, de la tendresse. « Le bonheur est pour les faibles » récitais-je comme un homme à qui l’ont a fourré cette doctrine dans sa tête. Quoiqu’elle dise, elle ne pourrait jamais effacer dix-huit années d’endoctrinement même si jusqu’à mes sept ans, j’avais été quelque peu épargnés mais ma mémoire me faisait défaut comme si je me refusais à penser qu’à une époque, j’avais connu cette même tendresse et douceur. « Quant à mon arrêt de mort… et si j’étais déjà morte ? Ce ne serait plus vraiment un risque alors. » me répondit-elle et l’aiguillon de la curiosité me piqua. Qu’est-ce qui l’avait poussé à dire cela ? Pourquoi ? Et qui était responsable de ce sentiment ? En règle générale quand je me posais des questions sur une personne, c’était parce que je comptais me servir de ces informations dans un but peu avouable. Je partais du principe qu’il fallait mieux connaître ses ennemis que ses amis mais Vyorina, se plaçait-elle dans les ennemis ou les amis ? Toutefois, la jeune femme décida pour moi et m’embrassa. Aussitôt l’envie de la posséder fut au-delà des mots mais je réussis à la contenir avec difficulté, répondant à son baiser avec la même ferveur, ma main glissant sur sa nuque pour la maintenir contre moi et prolonger ce baiser. Une curieuse image s’imposa à moi, celle d’un vampire qui embrasserait une jeune humaine. C’était un peu vrai, je pouvais la briser sans aucun souci. Elle le savait, je le savais et pourtant, elle s’oubliait dans mes bras. C’était de la folie !

Puis, lentement, elle s’éloigna de moi et le froid reprit sa place en mon cœur que j’en frissonnais. Je n’avais pas eu conscience qu’elle l’avait chassé. Cela s’était fait naturellement et ce constat me laissa sans voix. Je n’eue que mes yeux pour la voir disparaitre et je restais là, seul, immobile dans ma chambre. Un simple regard dans le miroir m’informa d’un infime changement : mon regard s’était adoucit. Faiblement mais la lueur était bien présente. Je savais qu’il me fallait la faire disparaitre. Maintenant. La discipline me tendait la main mais je m’y refusais. La bête réclamait que je reprenne le contrôle mais mon corps lui, ne voulait plus que jouir de cette femme. Un simple moment de faiblesse. Unique. Cette nuit. Et demain, je l’oublierai, tout redeviendrait normal. Décidé, je me levais et allais la rejoindre dans le salon. Vyorina semblait s’en vouloir également mais je ne comptais pas lui laisser le temps de réfléchir. Attrapant son poignet, je la retournais et l’emprisonnais dans une étreinte alors que mes lèvres cherchaient les siennes. « Soyez mienne, une nuit. Rien qu’une nuit mais j’ignore comment vous posséder en douceur sans vous faire mal. » Murmurais-je en plongeant mon regard dans le sien. Le message était on ne peut plus clair.

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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyVen 15 Fév - 21:10

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Vioryna ne manqua pas de sursauter alors que la voix toujours si froide de Sergueï retentissait dans l’atmosphère sonore de cette pièce à peine éclairée. Il venait juste de l’attirer contre lui et aussitôt, la jolie violoniste avait sentit un violent frisson devenir maître de l’intégralité de son corps. Cette supplication qu’il lui imposait aurait pu attirer la première midinette cherchant à passer une nuit entre les bras de l’imposent homme d’affaires, mais la jeune russe n’était pas n’importe qui, et surtout pas la première venue. Son visage peinait à retrouver son habituelle impassibilité certes, mais elle fermait son expression à toute sorte de pitié ou de désir pour l’heure. Il était indéniable que Vioryna lutte contre sa propre volonté à cet instant, celle de fondre littéralement dans les bras de cet homme juste pour une nuit, mais sa fierté semblait plus forte. Elle l’empêchait de n’être rien de plus qu’un objet sans valeur qu’il aurait tôt fait de briser puis d’oublier, comme tous les autres étant tombés entre ses doigts brutaux et cruels. La jolie violoniste redressa fièrement la tête, calmant péniblement sa respiration saccadée alors qu’elle cherchait une bonne façon de répondre face à cette proposition disons… étrange et soudaine. « Je sais que vous êtes coutumier de donner des ordres et la plupart du temps, je trouve cela normal puisque je suis votre employée. Mais… je ne suis pas sur mon temps de travail. Même pour un acte aussi naturel que celui-ci, vous semblez être habitué à ce que l’on vous obéisse… mais ce n’est pas ainsi que je vois les choses. Nous sommes différents, vous et moi. Je ne veux pas que cela demeure une corvée où je ne serais rien d’autre qu’un jouet ridicule pour vous, et constater que cette nuit sera semblable à toutes les autres dans votre esprit au matin. Accusez mon excès de fierté, sans doute… je suis russe. » Vioryna avait beau être jeune et peu coutumière des usages masculins, il n’en demeurait pas moins qu’elle gardait un certain répondant, toujours poli, sans insolence aucune, afin de se protéger des éventuels profiteurs. Dieu sait qu’elle pourrait lui apporter de l’humanité et de la douceur… l’émotion que l’on lisait aisément dans ses yeux était désarmante. Ses deux grandes perles sombres venaient de laisser échapper deux perles d’eau, s’écoulant désormais contre ses joues pâles et froides sans aucune raison apparente. La peur ? Non. La honte ? Non plus. Sans doute un mélange de frustration, de fierté et de doute.

« Maudissez-moi, insultez-moi, que sais-je… mais je ne veux pas être votre vulgaire poupée. Je peux vous apporter plus. D’autant que… ce n’est pas ainsi que j’imagine ma première fois avec un homme. » L’honnêteté de Vioryna l’honorait autant qu’elle risquait de lui desservir. Mais Sergueï ne pourrait pas lui retirer ceci : elle ne s’était pas écartée, n’avait pas non plus cessé de le regarder dans les yeux et venait même de passer sa main contre sa joue de façon brève, sans en comprendre la raison. Elle se perdait curieusement en route…
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyDim 17 Fév - 14:28



Je fronçais les sourcils à mesure que ses mots me parvenaient. Elle refusait d’être mienne ? Jamais encore une femme en s’était refusée à moi. J’étais contrarié au-delà des mots mais je ne sais pour quelle raison, ce refus me fit du bien. Je n’étais pas masochiste –si mais pas sur ce coup-là ; et pourtant, j’acceptais son refus car à bien y réfléchir ce n’était pas un non catégorique. Avait-elle compris le danger qu’elle encourait à me laisser me glisser entre ses cuisses ? Sûrement. Elle était mon employée, elle faisait du bien à Marya alors pourrais-je l’épargner et ne pas la salir comme j’avais sali de nombreuses femmes avant elle. Vyorina était semble-t-il trop fragile pour supporter mes pratiques sexuelles, j’en convenais mais cela ne m’enlevait en rien ma contrariété. Je la voulais, mon corps exigeait de la faire mienne, de la faire ployer sous moi et de me repaitre de son plaisir mais avais-je la capacité de museler la bête en moi durant quelques heures ? Toutefois, une part de moi fut touchée par ses larmes tandis qu’une autre se satisfaisait de les avoir fait couler. Quelle dualité faisait-elle naitre en moi. Si je m’abaissais à une légère introspection, je parierai presque sur le fait qu’elle réanimait la part humaine de mon être. C’était idiot. Celle-ci était morte et enterrée depuis des années et des années. Pourtant, c’est bien ma main, qui avec douceur, vint caresser ses joues pour faire disparaitre ses larmes que je ne supportais déjà plus. « Ne pleurez pas » ordonnais-je comme à mon habitude mais une sorte de souffrance se faisait ressentir dans le timbre de ma voix. Comme une supplique. Ses larmes étaient comme celles de ma fille, insupportable pour moi de les regarder couler. Elles me rendaient faibles chacune à leur façon et il m’aurait fallu les éliminer. Seulement, je ne pouvais guère me laisser à ce choix. Une information me parvint néanmoins à mon esprit : elle était vierge. C’était une information capitale dans le choix d’une compagne mais en ce qui concernait le choix d’une maitresse ? Normalement, je me fichais bien de savoir si ma maitresse avait ou non occupait le lit d’un autre que moi. Je la prenais et je l’oubliais rapidement. Or, l’incompatibilité de nos mœurs sexuelles me frappa encore une fois. Si je voulais la faire mienne j’allais devoir revoir ma copie. En moi, la bête gronda et grogna que j’en étais incapable. J’aimais trop mélangé la douleur et le sexe, la violence et la passion. Me contenir ne serait qu’un défi supplémentaire de mon existence et je le voulais avec tellement de force que cela en devenait douloureux.

« Etes-vous en train de me dire que vous désirez être ma maitresse à domicile ? » Certes, je n’avais pas trouvé de meilleure formulation. Quelle était l’expression que les personnes employaient habituellement ? « Ma petite-amie ? » demandais-je ensuite avec incrédulité. « Est-ce là votre seule condition pour accepter d’être mienne Vyorina ? » ajoutais-je tout en en faisant ployer sa tête en arrière pour venir effleurer ses lèvres des miennes. « Si cela est votre seule et unique requête, soit, je m’y plierai. » murmurais-je à son attention avant de l’embrasser à nouveau un court mais sensuel instant. « J’ai bon nombre d’ennemis dehors qui n’attendent qu’une seule chose, trouver un point faible pour frapper. Je me suis toujours refusé à prendre femme car dans le milieu auquel je fais partie, ce serait mettre en danger ma compagne. Lorsque je vous ai dit que succomber entre mes bras serait signer votre arrêt de mort, je ne plaisantais pas Vyorina. Devenir ma maitresse sera vous condamner assurément » soufflais-je avec gravité alors que je ne rêvais que d’une chose, plonger aux cœurs de sa féminité et la faire mienne. Une curieuse pensée m’effleura l’esprit : exigerait-elle d’être ma maitresse exclusive ?



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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyDim 17 Fév - 16:19

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Le temps semblait s’être suspendu tant ce moment était irréel. Vioryna écoutait chaque parole de Sergueï, et pourtant, elle semblait bien plus incrédule qu’il ne l’était lui-même. Acceptait-il si aisément de lui laisser une place, si infime soit-elle, dans son existence ? Cela ne se pouvait. L’homme d’affaires était réputé pour être cruel, sans émotion aucune, sans faiblesse connue… et il serait réduit au silence par la supplication d’une simple employée ? La jeune russe cherchait des raisons à ce revirement de situation si brusque, si inattendu, sans en trouver aucun qui puisse sonner de manière logique dans le fond de son esprit. La jolie violoniste l’avait peut-être touché avec sa musique si pure, si inaltérable et inaltérée, sentiment n’ayant fait que croître au moment où elle s’était montrée si douce et humaine envers les blessures qu’il s’infligeait… Vioryna n’avait pas mis le moindre masque. Pour la première fois depuis le décès de sa sœur aînée, elle l’avait soigneusement ôté et fait preuve d’une humanité la surprenant elle-même d’une force sans pareille. Elle se délectait de l’effleurement de ses lèvres, de cette tendresse nouvelle qu’il lui offrait, dont elle avait maladivement besoin et qui, pourtant, ne lui ressemblait guère. Fallait-il qu’elle se sente privilégiée ? Après tout, si elle cédait, Sergueï pourrait très bien l’ignorer au matin. Vioryna restait une femme de l’ombre, que l’on méconnait et que l’on piétine à la première occasion lorsque l’on est puissant. Pourtant, un espoir fou s’était insufflé à l’intérieur de ses veines et la poussait à croire ces paroles, ce questionnement si logique et divin prononcé au creux de ses oreilles attentives. « Il s’agit de ma seule requête » murmura-t-elle d’un ton particulièrement décidé et sans équivoque possible. « Mais puis-je vous faire confiance en la matière ? Saurez-vous éviter de m’ignorer soigneusement au matin ? » Telle était la crainte de Vioryna. La seule chose qui l’empêchait de se donner alors que l’envie la consumait toute entière en cette seconde étrange. A vrai dire, même la vérité qu’il lui dévoilait n’était pas pour l’effrayer… la jeune russe était pure et fragile, certes, mais la peur ne faisait pas partie de son caractère pour autant. Le courage en revanche, sans que celui-ci ne soit teinté de la moindre petite insolence, semblait s’être fait un petit nid confortable dans les réactions les plus primaires de la demoiselle. « Monsieur… nous devons tous mourir un jour. Aujourd’hui ou dans cinquante ans, quelle importance… je ne crains pas tout ceci. Je peux me protéger, du reste. Peut-être un jour vous montrerais-je comment. »

Vioryna esquissa un bref sourire alors qu’elle venait de porter l’une de ses mains aux doigts si fin contre les boutons de sa robe, qu’elle défaisait sans quitter le regard de Sergueï, une sensualité incroyable passant dans l’océan de ses yeux si sombres. Elle s’effeuilla jusqu’à ce que son vêtement ne tombe à même le sol et qu’elle ne se retrouve qu’en sous-vêtements, sa longue chevelure d’un noir de geai dissimulant sa poitrine généreuse. « Vous savez garder un secret, j’en suis sûre… peut-être même aurez-vous honte de ce que vous allez vivre avec moi. Mais en attendant… pose tes mains sur moi Sergueï. » Vioryna avait cessé de craindre ce qui pourrait se passer ou non, au point de mettre de côté le vouvoiement. Était-il forcément utile dans un moment pareil ? Pas alors qu’elle venait elle-même de s’emparer de ses lèvres pourtant closes, mêlant douceur et passion avec une fragilité lui correspondant terriblement bien. Il serait toujours temps plus tard de regretter de s’être brûlé les ailes…
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyDim 17 Fév - 22:22



« Je saurais me montrer attentif à vous lorsque nous serons seuls. Vous êtes et resterez mon employée et je ne peux m’abaisser à vous accorder quelconque attention plus qu’à une autre. Toutefois, je puis vous promettre d’essayer d’être plus clément en privé » telle était la seule promesse que je pouvais à la fois lui faire et tenir. Je ne pouvais me montrer autrement aux autres personnes. Il en allait de notre sécurité à tous les deux et tant qu’on la prenait pour une employée, elle pourrait s’épargner bien des souffrances mais c’était également une façon de limiter cette relation qui me paraissait anormale. Anormale car totalement étrangère à mes propres habitudes. Mes maitresses n’habitaient pas sous le même toit que le mien, elles ne fréquentaient aucunement ma fille. Or, Vyorina était engagée justement pour prendre soin de Marya. En acceptant de plier à sa demande, ne commettais-je pas une grossière erreur ? Mon cerveau se refusait à fonctionner correctement tant je la réclamais. « Si mon attention est votre seule demande, je pense y avoir répondu » ajoutais-je toujours avec froideur. Je ne connaissais que cette façon de m’exprimer. Je ne savais être tendre et encore moins faire preuve d’amour mais je pouvais tenter de me montrer doux et compréhensible et lui accorder du temps. En contrepartie, je m’attendais à ce qu’elle soit disposée à m’ouvrir son lit aussi souvent que je le désirais mais aussi à jouer pour moi. Oui, cela me paraissait un contrat tout à fait honnête. Elle ne semblait toutefois pas encline à me limiter, je pris cela pour un échange de bons procédés et surtout une union libre.

Lentement mon regard suivit ses doigts fins qui la déshabillaient, l’offrant à moitié nue à mon regard. Le spectacle était merveilleux, alliance de pureté, de fraicheur et de détermination. Un doux agneau prêt à se faire croquer par le lion. Vyorina aurait dû s’offrir à un homme qui la méritait mais je n’étais pas connu pour ma générosité aussi acceptais-je ce cadeau qu’elle m’offrait de bonne grâce. Néanmoins, je n’osais presque la toucher de peur de la casser, de la détruire sous mes mains. Ce fut à nouveau elle qui fit le premier pas, m’embrassant. « Vous savez garder un secret, j’en suis sûre… peut-être même aurez-vous honte de ce que vous allez vivre avec moi. Mais en attendant… pose tes mains sur moi Sergueï. » m’ordonna-t-elle et j’eu un sourire à la fois fier et sadique. La soulevant dans mes bras, je l’enjoignis à enrouler ses jambes autour de ma taille, me rapprochant de la grande table du salon pour l’y asseoir. « Tu seras mienne cette nuit et toutes les autres nuits Vyorina. Tu m’appartiens désormais » murmurais-je au creux de son oreille avant que mes lèvres viennent s’éprendre de son cou, le goutant du bout de la langue tandis que mes mains la forçaient en douceur à s’allonger sur la table. Je devais me contenir, je devais refréner les ardeurs de la bête en moi. Aussi, commençais-je à partir explorer son corps de mes lèvres, laissant le plaisir monter en elle comme une douce mélodie qui, au fil des notes prendraient de plus en plus de ferveur sous les gestes du chef d’orchestre. Ce fut aussi lentement que mes mains ôtèrent les dernières barrières de tissu m’empêchant de la contempler nue, offerte sur cette table en bois massif. Elle était la femme la plus désirable qu’il m’avait été donnée de toucher et elle m’appartenait. Il n’y aurait plus de retour en arrière, elle était mienne, elle serait ma propriété aussi longtemps que je voudrais d’elle. « Dis-moi que tu es mienne » soufflais-je en remontant vers son oreille que je mordillais avant de ravir ses lèvres dans un baiser aussi sensuel que passionné, mes mains parcourant son corps, redessinant du bout des doigts ses formes voluptueuses.


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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyDim 17 Fév - 22:51

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

Ce n’est pas exactement ce que s’était imaginé Vioryna comme toute première fois, mais elle avait toujours aimé être surprise. Sans même le repousser ou émettre la plus petite condition sonore, la jeune russe se laissa soulever comme une brindille et déposer contre cette table en bois massif qui allait être la seule spectatrice de cette union aussi surnaturelle qu’impressionnante. Peu à peu, la jolie violoniste sentait son corps tanguer sous les frissons et autres émotions nouvelles que cet homme impitoyable lui faisait déjà ressentir. De façon on ne peut plus étonnante, son corps s’ouvrait à lui plus que de se fermer sous l’appréhension pourtant palpable de la demoiselle. Il pouvait la briser en serrant ses pauvres membres fragiles avec trop de dureté, et pourtant, elle sentait une sorte de retenue lorsqu’elle croisait son regard profond et insaisissable. Impossible pour elle de pouvoir espérer davantage que cet effort qu’il lui offrait, alors qu’il semblait se contenir aussi fortement que possible pour ne pas se ruer vers elle et prendre ce qu’il estimait être son dû. Jusqu’ici, Vioryna avait passive, docile et aussi tremblante qu’une feuille morte, mais tandis que ses lèvres se faisaient plus passionnées, plus demandeuses, ses mains s’accrochaient à la chemise qu’il portait pour en ôter chaque bouton de façon particulièrement habile. Sa dextérité ne l’aidait pas uniquement avec un archet en main, et elle venait d’en donner la preuve. Sa voix avait été réduite au silence, puisqu’elle formait de son propre gré une danse folle entre leurs lèvres respectives ainsi que leurs langues, s’enivrant de seconde en seconde de son parfum, sa prestance, l’odeur de sa peau qu’elle trouvait suave et diablement attirante… « Je suis tienne… » déclara-t-elle dans un murmure particulièrement ferme. « …tant que je peux dire que tu es mien » conclut-elle avant de lui ôter sa chemise et d’ôter un à un tous ses oripeaux l’empêchant de frôler sa peau froide et frissonnante. Difficile de savoir ce que cela lui procurait comme émotion, lui qui semblait habitué à dominer d’une façon très différente. Elle s’écarta donc légèrement, sans que ses tremblements ne cessent une seconde, juste pour essayer de déchiffrer l’expression qu’il lui offrait à cet instant précis. Hélas, la jeune russe en fut bien incapable…

Les secondes filaient avec volonté sur le cadran, portant le cœur même de Vioryna au bord du supplice. Néanmoins, dans un ultime effort, elle n’hésita pas une seconde à l’emporter avec elle contre le fauteuil, le forçant à s’asseoir avant de ne le rejoindre, grimpant contre ses genoux musclés et puissants tandis qu’elle lui ôtait le dernier vêtement séparant leurs peaux respectives. « Je veux pouvoir te regarder pendant que tu me possèdes » murmura-t-elle finalement alors qu’elle collait littéralement son corps brûlant au sien, s’emparant une ultime fois de ses lèvres avec ardeur et envie, un mélange dont elle ne s’était jamais crue capable jusqu’à lors.
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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyLun 18 Fév - 15:04



« …tant que je peux dire que tu es mien ». Jamais personne ne m’avait revendiqué comme sien et sur le coup, je fus bien incapable de lui répondre quoique ce soit, même si mes gestes furent plus passionnés bien que je continuais de réfréner mes plus vils instincts pour l’épargner. Pourtant, même en l’absence de la douleur et la violence, le plaisir déferlait en moi. C’était inexplicable car c’était bien la première fois que cela m’arrivait. Je ne savais éprouver de plaisir sans la douleur et pourtant dans les bras de cette femme, c’était tout l’inverse. Je ne me voyais pas la faire souffrir. Elle n’était pas du même monde que le mien et c’est cette pensée que je gardais en tête pour ne pas sombrer et laisser s’exprimer mes plus viles habitudes. Le sentimentalisme ne me ressemblait pas en temps normal mais cette femme avait réussi à apaiser la partie la plus enfuie en moi et je ne voulais pas gâcher ces instants ne sachant guère s’ils pourront réellement se reproduire même si j’avais donné ma parole. A vrai dire, j’ignorais combien de temps, je serais en mesure de l’épargner. Une nuit, deux nuits, quelques semaines, à jamais ? Rien n’était moins sûr. Toutefois, ses paroles tournèrent en boucle dans mon esprit. Etre sien. Le pouvais-je réellement ? Je n’appartenais à personne, pas même à moi. Et que désirait-elle véritablement au travers de ces quelques mots ? Une relation exclusive ? La folie s’était emparée de cet être que je finirais par détruire mais elle se donnait pleinement à moi malgré mes avertissements. Le démon en moi se voyait déjà la soumettre, lui faire oublier son existence au profit de la mienne, la détruire jour après jour comme j’avais détruit la mère de Marya. Doucement, petit à petit pour qu’elle oublie tout ce qui n’était pas moi, pour qu’elle devienne réellement ma chose afin d’obtenir ce que je désirais d’elle : un héritier. Or, l’homme en moi se rebellait contre ça. C’est étrange de penser qu’il me restait suffisamment d’humanité pour vouloir préserver une personne sans contrepartie si ce n’est une paix provisoire, éphémère.

Mais très vite, le plaisir et le désir reprirent leurs droits sur moi et j’oubliais tout ce qui n’était pas ce corps désirable qui ployait sous le mien, ces mains qui me déshabillaient. Vyorina n’était plus que luxure et détermination dans la recherche de son plaisir que le mien n’en fut que décuplé et c’est de bonne grâce que je la laissais mener la danse dans un premier temps. Assis sur le canapé, cette femme ondulant sur moi, mes lèvres partirent à la rencontre de cette peau douce et chaude, embrassant, mordillant, léchant sans ne serait-ce lui laisser un moment de répit tandis que mes mains la caresser avec sensualité, l’attirant toujours un peu plus vers moi. « Regarde-moi » murmurais-je d’une voix rauque et passionnée. Puis, liant mon regard au sien, je la fis lentement mienne, veillant à ne pas lui faire mal plus que de raison bien que sa légère grimace de douleur quand je la fis devenir femme me plaisait également. Je ne pus m’empêcher de ravir une nouvelle fois ses lèvres dans un baiser exigeant tandis que mes mains venaient se placer sur ses hanches pour l’entrainer dans une danse vieille de plusieurs millénaires aux ondulations lentes et profondes pour lui laisser le temps de s’habituer à ma présence, à cette union de nos corps mais très vite la passion reprit ses droits et je me fis plus exigeant, bien plus fougueux allant jusqu’à la renverser sur le tapis pour la dominer de tout mon corps, intensifiant notre corps à corps, mes lèvres refusant de s’échapper des siennes.

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MessageSujet: Re: sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ sergueï & vioryna ❝ maybe there's nothing to say ❞ EmptyLun 18 Fév - 20:06

Sergueï & Vioryna

❝ i can't be sorry ❞

La douleur s’était effectivement emparée de son corps l’espace d’un instant, un bref instant, avant que le plaisir ne se fasse une place plus imposante, plus exigeante et d’autant plus appréciable. Face à l’unique supplique de Sergueï, les yeux de Vioryna s’ouvrirent pour recréer un contact visuel des plus délicieux, alors que sa respiration augmentait d’autant et laissait même s’échapper quelques soupirs des plus significatifs. Elle fut presque surprise qu’il ne la laisse mener la danse au départ, mais ne fut pas vexée qu’il ne la renverse sur le tapis, reprenant le contrôle, lui offrant une nouvelle vague de plaisir mêlée à une douleur récalcitrante qui risquait de la posséder quelques jours durant. Certes, la jeune russe fronçait de temps à autre les sourcils, mais ses mains ne contenait aucunement les assauts de son brûlant amant, s’occupant plutôt de s’accrocher à la peau de son dos n’étant pas blessée, tentant de ne pas enfoncer ses ongles bien que l’envie se fasse de plus en plus pressante. Ses hanches se soulevèrent bientôt traîtreusement pour lui offrir une nouvelle aisance, message qu’il comprit de façon rapide et virulente, la possédant plus encore lors de cette unique seconde suspendue. Vioryna sentait la retenue étant la sienne, et appréciait cet effort fait rien que pour elle, car son propre plaisir n’en fut que davantage révélé. La jolie violoniste étouffait simplement ses soupires contre les lèvres offertes du businessman, jusqu’à ce qu’une vague plus violente ne s’empare d’elle et ne lui fasse pousser un très léger cri. Peu de temps après, un râle rauque parvint à ses oreilles alors que le mouvement ralentissait, lui faisant comprendre que Sergueï avait atteint sa propre extase et s’apprêtait à s’étaler dans ses bras ruisselant de sueur et tremblant sous le maelström d’émotions étant actuellement le sien. Vioryna reprit peu à peu sa respiration en caressant du bout de ses doigts l’homme qu’elle avait incité à venir se reposer contre elle, n’ayant cure de la légère douleur provoquée par le frottement du tapis contre son divin séant musclé. Ce genre de détail la frapperait plus amplement plus tard…

Hélas, la sonnerie d’un téléphone mis un terme définitif à cette sorte de bulle protectrice dans laquelle ils semblaient s’être tous deux réfugié. Vioryna s’interdit de soupirer bien que l’envie soit là, croisant brusquement de Sergueï comme pour lui demander s’il fallait qu’il répondre ou non. Elle n’avait aucune idée de l’heure, ni des obligations potentielles de son patron… il faut dire que sa petite vengeance lui était passée par-dessus la tête il y a un moment déjà, bien que ses détails lui reviennent désormais en mémoire petit à petit.
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