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So happy I could bleed ㄨ Tim

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MessageSujet: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyMer 18 Mai - 15:33

So happy I could bleed ㄨ Tim Michael-michael-weatherly-14756539-100-100 So happy I could bleed ㄨ Tim Xl9kjd
You're good, I'm bad ; your grace just set me free.
You should leave me alone, why don't you ?

MACKENZIE – « Jennyyyy je suis obligée d’y aller ? »
JANE – « J’en ai bien peur ma puce. »


Depuis sa dernière crise, la fillette de six ans avant des rendez-vous à peu près toutes les semaines au Lenox Hospital. Dans le service pédiatrique, tout le monde connaissait Mackenzie. C’était une gamine souriante, courageuse, que l’on aurait pu croire en parfaite santé. Il fallait dire que Jane s’efforçait de lui offrir une vie normale et équilibrée, comme n’importe quelle mère l’aurait fait…A ceci près que la jeune femme de vingt deux ans n’était pas sa génitrice, mais sa sœur aînée. Elle endossait autant de rôles et de casquettes que nécessaire afin que Mackenzie puisse aller rapidement mieux. Six ans qu’elle traînait cette insuffisance cardiaque comme un condamné aurait supporté un boulet accroché à sa frêle cheville. Bien qu’il y ait de nombreux jours sans, Jane ne désespérait pas que cette greffe cardiaque finisse par pointer un jour le bout de son nez. En attendant, elle jouait le jeu : Elle prenait les rendez-vous nécessaires, et aujourd’hui, les deux sœurs avaient affronté une pluie torrentielle pour se rendre à l’hôpital. La fillette fut accueillie comme une princesse par les infirmières, et ce dès le hall du bâtiment, alors que Jane était priée de rester dans le fameux hall. C’était un réflexe on ne peut plus logique : Dès que la jeune femme accompagnait Mackenzie pour ses examens, celle-ci était nettement plus agitée. Jane avait beau savoir habilement cacher ses moindres émotions, la fillette était dotée d’une sorte de sixième sens ultra développé, détectant l’inquiétude de son aînée avec un brio on ne peut plus déconcertant. Jane était donc priée de rester en dehors des salles d’examens, et s’entretenait parfois avec les infirmières en attendant de récupérer son petit trésor. Mais cette fois, Mackenzie semblait diablement plus perturbée que d’ordinaire : Bien qu’il y ait foule dans ce fameux hall, la fillette n’hésita pas à réclamer une étreinte à son aînée. Jane s’empressa de la soulever de terre afin de la serrer dans ses bras, laissant son visage d’enfant se lover dans le creux de son épaule tandis qu’elle caressait doucement ses cheveux.

JANE – « Ca va très bien se passer, t’inquiètes pas. Et puis je t’attends ici, oublie pas qu’après on doit aller se manger une glace monstrueuse, hein ? »

Il n’en fallait pas davantage pour que la fillette soit rassurée et retrouve ce petit sourire illuminant si bien son visage. Cela dit, personne n’était dupe parmi le corps hospitalier : Tout le monde savait que Jane était extrêmement préoccupée par les derniers résultats de sa petite sœur, et c’était certainement la raison pour laquelle l’un des chirurgiens vint la trouver de lui-même, à peine la petite fut-elle prise en charge. Celui-ci n’était pas idiot, il savait que s’il ne faisait pas le premier pas, la jolie blonde viendrait le trouver, et que ses paroles ne seraient certainement pas délicates. Jane n’avait pas pour habitude de prendre des pincettes, même devant des médecins on ne peut plus sûrs de leurs capacités. En l’occurrence, elle voyait le peu d’argent qu’elle possédait être dilapidé en traitements n’ayant strictement aucun résultat, et l’incompétence légendaire dont ils faisaient preuve en ne trouvant pas un cœur à lui greffer. Ca, c’était la conclusion qu’elle en tirait, et elle n’estimait pas être injuste. Voilà pourquoi elle n’accueillit pas particulièrement chaleureusement le médecin qui osa lui faire face, avec cet air on ne peut plus hautain et désagréable. Jane le toisa aussitôt, sans même prononcer la moindre parole, attendant qu’il se jette dans la fausse aux serpents afin de pouvoir le descendre en flamme sans la moindre hésitation ni le moindre regret.

JANE – « Oh, mais sans blague ! Je n’avais qu’à peine remarqué que ma petite sœur était mourante ! Vous êtes bigleux ma parole ? Ca fait des semaines que votre discours est le même, que vous me présentez des dizaines de traitements différents, et aucun n’a eu d’effet ! Allez apprendre votre métier avant de venir dépenser votre salive à étendre un savoir que vous n’avez visiblement pas ! Et non, je ne vais pas me calmer, vous, vous allez plutôt m’écouter ! Démerdez-vous pour la sauver, qu’importe ce que cela coûtera, faites-le ! Je ne suis peut-être pas milliardaire mais il n’est rien que je ne sois pas capable de faire pour sauver la vie de ma petite sœur…Et si elle meurt, je vous en tiendrais pour pleinement responsable, et croyez-moi, mon poing dans votre minois sympa, ce sera sans anesthésie ! »

Il n’y avait vraiment qu’elle pour descendre en flamme ainsi un médecin. Certes, Jane ne s’était pas exclamée ni égosillée tout particulièrement, mais certaines personnes proches avaient certainement entendu le fond de son discours. Le chirurgien avait soudainement pâlit et à la surprise générale, il se contenta de la saluer d’un hochement de tête avant de reprendre sa route. A première vue, la demoiselle ne payait pas de mine, mais d’un autre côté, c’était bien mal la connaître que d’imaginer qu’elle allait laisser sa sœur mourir. Elle avait bien conscience qu’une telle opération la mette probablement dans une situation précaire…Mais vivre sa vie n’avait pas de prix. A six ans, on ne mérite certes pas de mourir à cause d’une malformation de naissance. Jane était prête à incendier n’importe quel autre médecin se dressant sur sa route, pour peu que ce ne soit pas inutile et que cela les aident à agir en conséquence. Cependant, on ne pouvait pas dire que dans la seconde la jolie blonde soit particulièrement calme, ou apte à offrir une fin d’après-midi agréable à sa petite sœur…Elle ferma donc ses yeux pendant quelques secondes, tout en respirant profondément, afin de se calmer progressivement et au moment même où elle se retourna, elle heurta violemment quelqu’un, faisant voler une quantité impressionnante de papiers autour d’eux. La preuve que Jane ne soit pas quelqu’un d’inhumain venait de tomber tel le couperet de la guillotine sur la nuque de cette pauvre Marie Antoinette, et alors qu’elle prononçait une simple phrase : « Je suis désolée ! » Elle s’agenouilla aussitôt pour aider l’homme bousculé à rassembler ses précieuses feuilles, avant qu’elle ne lève un œil sur ladite personne. Quelques secondes durant, elle demeura interdite, bouche bée, et les yeux marqués par la surprise. Cet homme, elle l’avait croisé à l’université alors qu’elle était en pleine transaction illégale sur la base de données d’une banque. Bien évidemment, Jane avait aussitôt clôt son ordinateur portable, mais son attitude avait été tellement suspecte qu’elle ne pouvait pas imaginer une seconde que cela n’ait pas mis cet inconnu sur ses gardes.

JANE – « Nom de dieu… »

Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne soit pas croyant et qu’il ne soit pas du genre à s’offusquer pour ce genre de blasphème. Elle l’aida tout de même à rattraper la pile de papiers s’étant fait la malle, mais son expression fut nettement plus glaciale lorsqu’elle les lui tendit. Les traits de son visage étaient redevenus aussi impassibles qu’une pierre, et elle souffla, d’un ton on ne peut plus distant :

JANE – « Ce que vous faites ici ne sont pas mes oignons, mais j’espère pour vous que vous ne me suiviez pas, sinon, je trouverais ça affreusement glauque ! »

Il fallait dire que depuis leur « rencontre », ils n’avaient de cesse de se croiser par un hasard fabuleux. Jane était un mystère à elle toute seule, et quelque part, elle préférait que cela reste ainsi, surtout en face de cet homme dont elle ignorait jusqu’au nom. « Et d’ailleurs, vous êtes qui ? Remarquez…Réflexion faite, ça ne m’intéresse pas. »
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyJeu 19 Mai - 21:39

    Flashback – Avril 2011

    Il n'était que sept heures du matin, et pourtant Tim était debout depuis longtemps. Il faisait les cent pas dans son appartement, il ne cessait de rassembler des papiers, de vérifier encore et encore qu'il n'ait rien oublié. La veste de son costume était posé sur une des chaises de la salle à manger, accompagnée d'une cravate simple. S'il avait du aller à un mariage, il ne se serait certainement pas mieux habillé. Sa tenue était sobre mais efficace et une certaine classe s'en dégageait ; bref, Tim était fin prêt pour la conférence qu'il devait tenir dans quelques heures. Une mallette noire trônait sur la table, juste à côté d'un petit sachet en papier. Oui, Tim était quelqu'un de prudent, et il avait même préparé un sandwich, au cas où. Il savait pertinemment qu'il ne le mangerait pas puisqu'il serait bien trop préoccupé par cette conférence, mais il ne pouvait pas s'en passer. Ça faisait partie du rituel. Un peu comme un petit garçon attends le goûter que sa maman lui prépare avant d'aller à l'école. Si un seul élément lui manquait, le jeune scientifique avait l'impression que tout pouvait s'écrouler, et que son discours serait un vrai désastre. Certains auraient pu prendre ça pour de la superstition, mais il n'avait pas l'habitude d'être sensible à ce genre de « bêtises ». Pour lui, c'était juste le strict minimum pour que tout se passe bien.

    Après encore quelques minutes de vérifications, l'australien endossa le reste de son costume, attrapa sa mallette et son sandwich, et quitta son appartement. Le trajet en direction de l'université ne devait durer que quelques minutes, sans compter les embouteillages habituels qui encombraient quasiment tous les jours les rues de la ville. Mais Tim avait tout prévu : il était parti avec une bonne heure d'avance, et ne craignait pas d'arriver en retard. Après avoir garé sa voiture, le jeune homme prit la direction de l’amphithéâtre où i avait l'habitude d'effectuer ses conférences. Dans les couloirs de la fac, les étudiants le regardaient toujours un peu de travers. Il fallait dire que le « spectacle » qu'il offrait ne devait pas être banal pour eux. Aucun de ces jeunes gens ne portaient de costumes, et les seuls qu'on pouvait croiser dans cette tenue étaient de vieux professeurs chauves à l'air ennuyeux. Tim était tout simplement à l'opposé d'eux, et il n'était pas rare que quelques étudiantes plus ou moins niaises lui lancent un clin d’œil. Dans ces cas-là, l'australien se contentait de sourire, et de passer sans relever ce genre d'initiatives.

    Alors qu'il pénétrait dans l'amphi en question en nouant sa cravate tant bien que mal, il fut surpris de constater que la place était déjà prise. Une jeune fille blonde était déjà installée sur un des nombreux bancs de la pièce, avec un ordinateur portable ouvert devant elle. En temps normal, le jeune homme n'aurait pas relevé sa présence, il l'aurait laissée partir sans vraiment y prêter attention ; après tout, elle n'était pas la seule étudiante à squatter les amphi vides en quête d'un peu de tranquillité. Mais au moment même où il s'avança dans l'amphi, la jeune fille fut comme prise de panique. Elle ferma prestement son ordinateur, et lança à l'australien un regard noir, comme accusateur. Tim resta figé en face d'elle, bouche bée, en la fixant sans ciller. Quelque chose chez cette fille avait retenu son attention, outre le fait qu'il l'ait visiblement surprise en mauvaise posture. Il ne parvenait pas à se décrocher de son regard, et il lâcha doucement sa cravate en fronçant les sourcils. La jolie blonde en face de lui passa devant lui en le regardant bizarrement, tout en serrant son ordinateur contre elle. Elle s'échappa alors de la salle sans rien dire, sous le regard un peu confus du jeune homme. Le moment avait été bref, mais il avait suffit à ce que Tim repense à cette fille pendant encore quelques jours. Que faisait-elle seule dans cet amphi avec son ordi ? Que cachait-elle donc ? Sa réaction voulait tout dire : il était arrivé au mauvais moment. Et puis ce regard qu'il n'avait pu quitter... Elle avait vraiment du le prendre pour un gars bizarre, limite pervers. Mais il n'avait pas pu faire autrement, il était resté accroché à ses yeux tout simplement parce qu'ils lui rappelaient quelqu'un. Quelqu'un de très important. Sa petite amie. Celle qu'il avait aimé, qu'il aimait probablement encore, mais aussi celle qu'il avait tué dans cet accident. Tout ça à cause de ce deux-roues qui circulait à contre-sens et que Tim n'avait pas su éviter. Il n'y était pour rien, mais il se sentait toujours coupable de cet accident. C'est lui qui avait insisté pour conduire ce soir-là, et c'est donc lui qui avait tout gâché. En venant à New-York, Tim avait espéré oublier son passé, et commencer une nouvelle vie, mais rien ne s'était passé comme prévu. En réalité, le temps n'effaçait rien, et il se sentait toujours aussi coupable. Le simple fait d'avoir croisé ses yeux, tellement ressemblants l'avait complètement bouleversé.

    Today – Mai 2011

    Voilà, c'était le grand jour. Enfin, un des nombreux grands jours qui ornaient désormais la vie de Tim. Depuis l'accident, et surtout depuis ces longs mois passés dans un fauteuil roulant, le jeune australien était tenu de se rendre à l’hôpital assez souvent. Il y effectuait de simples visites de contrôle, mais à chaque fois, c'était une occasion pour lui de se remémorer ces moments tristes. Pour essayer d'oublier, il avait prit l'habitude de se rendre à ces rendez-vous avec des tonnes de dossiers sous le bras. Il tuait ainsi le temps en salle d'attente en les épluchant un par un, et en plus, c'était une manière pour lui de ne pas perdre de temps.

    Aujourd'hui, il n'allait pas faire exception à la règle, et il débarqua dans l’hôpital les bras chargés de papiers à première vue indéchiffrables. Alors qu'il avait déjà les yeux plongés dedans, Tim percuta violemment quelqu'un qui arrivait en face de lui. Par pur réflexe, il lâcha tous ses papiers qui volèrent autour de lui. Il eut d'abord envie de pester contre cette personne, mais il s'empressa plutôt de s'excuser. Au moment même où son regard se posa sur la jeune fille qu'il venait de percuter, il s'immobilisa. Elle était là, juste en face de lui, en train de ramasser ses dossiers. Elle, c'était cette fille. Cette même fille aux longs cheveux blonds, celle qu'il avait perturbé à l'université, alors qu'elle « travaillait » sur son ordinateur. Alors qu'elle était affairée à ramasser ses papiers, Tim fut tout simplement incapable de faire quoi que ce soit. Il ne put rien dire non plus, et se contenta de l'écouter blasphémer.

    En fait, ce n'était pas la première fois qu'il la revoyait, et à chaque fois, c'était la même chose. Cette fille l'intriguait, vraiment. Non seulement parce qu'il la soupçonnait de mener un petit trafic depuis son ordinateur, mais aussi et surtout parce qu'elle lui rappelait cruellement sa petite amie. A chaque fois qu'il la croisait, il en avait pour des jours entiers avant de l'oublier. Mais il ne lui avait jamais parlé, et comme il le craignait, la jeune fille pensait qu'il la suivait. Cette fois, il devait absolument dire quelque chose, au moins pour se défendre. Il entama alors un semblant de conversation, d'un ton un peu timide : « Je... euh.. pardon. Si c'est ce qui vous inquiète, rassurez-vous, je ne vous suit pas !» dit-il en récupérant ses dossiers sans même oser croiser son regard. Il aurait eut envie de tenter un « Je devrai ? » mais le ton glacial qu'avait prit la jeune fille l'en dissuada. Il se contenta de relever timidement la tête pour la regarder à nouveau. Elle lui demandait maintenant qui il était, évidemment. Bien qu'elle fasse mine de s'en désintéresser, Tim sentait qu'elle voulait tout de même savoir. « Écoutez, ne croyez pas que je suis une sorte de... psychopathe qui vous suit partout. Je... je m'appelle Tim, et toutes ces rencontres ne sont que pures coïncidences. » Il marqua un temps, puis se décida à reprendre d'un ton un peu plus apaisé : « Et franchement, c'était bien le dernier endroit où je pensais vous trouver... » Tim s'était efforcé de paraître gentil, et sans aucune mauvaise arrière pensée. Bien qu'il ne sache rien d'elle, il ne voulait surtout pas l'effrayer. S'il voulait avoir une chance de savoir ce qu'elle manigançait dans cet amphi, il ne fallait pas qu'elle se braque et qu'elle refuse de lui parler... « Et maintenant ? Je peux savoir qui vous êtes, vous ? »
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyVen 20 Mai - 0:10

So happy I could bleed ㄨ Tim Michael-michael-weatherly-14756539-100-100 So happy I could bleed ㄨ Tim Xl9kjd
You're good, I'm bad ; your grace just set me free.
You should leave me alone, why don't you ?

Il est vrai que l’on pouvait imaginer Jane dans beaucoup de lieux, mais pas à l’hôpital. Elle n’avait jamais souhaité devenir médecin, et possédait une forme olympique, due aux nombreuses heures de sport qu’elle faisait. Elle était récemment passée experte en jogging et n’avait de cesse de surpasser ses limites afin de ne s’en défouler que mieux. Alors forcément, elle ne pu que laisser échapper un petit sourire amusé face à la réplique de ce fameux Tim, qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et qui possédait néanmoins ce petit air mystérieux et renfermé. La jolie blonde se sentait semblable à un archéologue face à une œuvre énigmatique, une trouvaille d’une valeur inestimable dont il ne connaissait pas encore toutes les spécificités, et qui ne demandait qu’à être appréhendée sous toutes les coutures. Pourtant, elle n’avait jamais su ce qu’il faisait au juste dans cet amphithéâtre sur lequel elle avait brillamment jeté son dévolu afin d’y mener à bien son petit trafic du jour. Il n’avait pas la moindre idée des ruses de sioux qu’elle se devait d’employer dans le but de ne surtout pas être découverte…Aussi, le fait de le recroiser constamment, par pure coïncidence comme il le disait si bien, ne pouvait que la faire paniquer. C’était bien simple, sa petite sœur ne serait pas en plein examen médical, elle aurait sûrement pris la poudre d’escampette depuis longtemps. Mais, quitte à être coincée ici, elle n’avait aucune raison de ne pas avoir un brin d’honnêteté envers cet homme. « Qui je suis ? Une simple étudiante. Rien de bien méchant, je ne suis ni un serial killer ni…Je ne sais pas quelle idée saugrenue peut vous être passée par la tête. » Jane avait un visage bien trop doux, malgré la dureté de ses paroles et le côté glacial du ton qu’elle employait, pour être qualifiée de criminelle. Pourtant, elle restait un hacker, qui plus est présent sur la liste noire du FBI. A bien des égards, elle avait un casier judiciaire. Cela ne l’empêcherait sûrement pas d’avoir un poste de chercheuse si elle travaillait assez dur pour cela, mais si elle avait souhaité faire de la politique, ou bien intégrer le FBI pourquoi pas, elle aurait certainement vu ses frasques passées lui sauter soudainement à la gorge. Il n’en n’était rien ici, devant cet homme dont elle ramassait les papiers et qui avait cette manière étrange de l’observer, comme s’il la connaissait depuis toujours et qu’il ressentait néanmoins le besoin vital de la sonder. Jane ne savait pas sur quel pied danser, aussi son regard passait-il des papiers aux yeux de Tim à une allure fulgurante. En un rien de temps, elle fut prise d’un mal au crâne absolument indicible, effaçant légèrement le sourire amusé qu’elle avait maintenu sur les traits de son visage jusqu’ici. Elle ne savait pas si elle devait se sentir à l’aise ou, au contraire, en danger. Après tout, elle ne le connaissait pas, et il avait sûrement dû se rendre compte de l’allure on ne peut plus exagérée de ses réflexes. A aucun moment, lors de leurs différentes rencontres, et ce bien qu’ils n’aient jamais échangé le moindre mot, n’avait-elle parut naturelle. Jane s’était efforcée de garder une distance respectable et sécurisée entre eux, mais ici, la proximité était contrainte et c’était la raison pour laquelle la jolie blonde ne pouvait s’empêcher d’être passablement sur ses gardes…Comme un fauve prêt à sortir les griffes au moindre signe de danger.

JANE – « Si vous n’êtes pas un psychopathe, alors vous êtes quoi au juste ? Tim…C’est ça ? Puisque vous avez fait les présentations le premier, je vais éviter d’être impolie et je vais en faire de même : Je m’appelle Jane. Et vous avez raison, les hostos, moins je les vois, mieux je me porte. Mais je suis ici pour la bonne cause, bien que les apparences jouent cruellement contre moi, comme d’habitude. »


Bien qu’elle n’ait aucune idée du moment précis où il était arrivé dans ce fameux hall, Jane pouvait imaginer sans peine qu’il n’ait pas aperçue sa petite sœur. Ce n’était pas plus mal, car la jolie blonde n’avait aucune envie de subir un interrogatoire par Mackenzie, dont la curiosité était somme toute légendaire. Si d’aventure la fillette croisait le regard de Tim, elle était partie pour lui poser mille questions sur le pourquoi du comment de leur rencontre, et forcément, ils seraient contraints de coucher ici avant qu’elle ne soit allée au fond des choses. Jane aurait volontiers fait part de cette « crainte » à Tim, mais elle n’en n’eut pas le temps. L’une des infirmières ayant conduit sa petite sœur dans une salle examen en pédiatrie se présenta bientôt devant elle, un dossier à la main, qu’elle ne manqua pas de lui tendre. A son air grave, Jane sentit aussitôt que les résultats ne devaient pas être concluants, loin de là. La jolie blonde se releva aussitôt, s’excusant à demi-mot auprès du jeune homme avant de se relever et d’y jeter un coup d’œil. Les résultats n’étaient pas seulement concluants, ils étaient proprement alarmants ! Et plusieurs émotions prirent bientôt possession des traits du visage de la demoiselle : L’étonnement tout d’abord, la colère ensuite, et enfin, la tristesse et l’inquiétude. Jane parvenait à combiner tout cela afin de donner un mélange détonnant dont elle seule avait le secret. Une chance qu’elle ait appris à se contrôler sans quoi l’infirmière n’aurait sûrement pas fait long feu sur cette bonne planète terre.

JANE – « C’est quoi ces salades ?! L’autre traitement n’a pas eu d’effet non plus ?!! Merde, elle a six ans, remuez-vous un peu plus le train que diable !! Je ne vais pas attendre sagement que vous la laissiez crever !! »


La blondinette était incapable de se calmer, cette fois. Certes, elle se garda bien de faire un esclandre, mais c’était tout juste. L’infirmière s’excusa une bonne dizaine de fois avant que Jane ne lève la main pour l’arrêter dans sa lancée. Ce n’était pas utile de gaspiller de la salive pour lui débiter des inepties qu’elle refusait d’entendre pour l’instant. « Je vais vous le dire tel que je le pense : J’en ai rien à foutre de vos excuses, sauvez ma petite sœur on ne parlera après !! » L’infirmière avait compris le message, car elle ne tarda pas à la saluer du regard avant de repartir aussitôt pour le service pédiatrique. Jane n’avait plus qu’à espérer qu’ils n’allaient pas garder sa petite sœur pour la nuit, sans quoi, Mackenzie allait à son tour prendre très mal la chose. Elle risquait même d’être en colère contre sa grande sœur, lui ayant promis qu’elles iraient prendre une immense glace après le calvaire de sa séance à l’hôpital. Jane voulait tenir cette promesse, du moins allait-elle tout faire pour. Mais en attendant de pouvoir rassurer sa petite puce préférée, elle secoua la tête avant de se baisser à nouveau, nettement plus chamboulée que précédemment. Elle posa le dossier de Mackenzie à côté d’elle, avant de poursuivre le ramassage de cette foule de papiers autour d’eux.

JANE – « Vous vous rendez compte que ces salauds prennent cinq mille dollars pour ce genre de visite à la noix ? Surtout pour apprendre quelque chose qu’on sait déjà, je trouve que c’est scandaleux, de l’escroquerie pure et simple ! Mais ma parole, vous vouliez couler un bateau avec toute cette paperasse ? Incompréhensible, du reste…Ah remarquez, peut-être pas tous. Vous vous intéressez à la biologie ? »

Une lueur d’intérêt illumina aussitôt ses beaux yeux bleus tandis qu’elle avait relevé son visage pour mieux l’observer. Jane était sans arrêt en guerre contre tout le monde…Avoir une discussion plus calme avec quelqu’un n’allait pas lui faire de mal. Sans compter qu’elle préférait connaître ses intentions la concernant, au cas où elle devrait négocier son silence…Après tout, n’existe-t-il pas un diction informant qu’il faut être proche de ses amis, mais encore plus de ses ennemis ? Bien que Tim soit loin d’être un ennemi pour l’instant, et qu’il soit davantage une énigme on ne peut plus attirante à ses yeux, Jane préférait mille fois prévenir que guérir. Ce n’était pas le moment de faire une connerie, alors que sa sœur avait on ne peut plus besoin de ses soins à l’hôpital.
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptySam 21 Mai - 16:32

    Cette blondinette était donc une « simple étudiante »... Sans blague ! Tim s'en doutait depuis longtemps et elle ne lui apprenait rien. Cependant, le jeune homme savait bien qu'une simple étudiante pouvait cacher des tas de choses plus ou moins avouables derrière un joli minois. Il avait été étudiant bien avant elle, et connaissait les ficelles du « métier ». En conséquence, il restait un peu méfiant face à tout ce que lui disait son interlocutrice. Des images de leur rencontre lui revenaient en tête, et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait quelque chose d'important à cacher. De plus, le fait de la croiser dans le hall de l’hôpital lui laisser supposer qu'elle n'avait pas qu'une seule chose à cacher. Cette fille lui apparaissait comme bizarre, et mystérieuse, en bref : elle l'intriguait. Ce qui était le plus étrange dans l'histoire, c'était cette impression de réciprocité. Plus il la regardait, et plus il sentait dans son regard ce même sentiment de curiosité. Finalement, les deux jeunes gens étaient en train de se sonder mutuellement, comme s'il y avait quelque chose de secret, ou d'inquiétant à découvrir en chacun d'eux. La situation était pour le moins cocasse, mai Tim n'avait aucun moyen de s'échapper ; maintenant qu'il était là, il n'avait plus qu'à affronter cette rencontre, et en profiter pour en apprendre un peu plus sur cette fille.

    Et Tim ne croyait pas si bien dire puisqu'un infirmière se dirigea vers eux avec un dossier à la main. Il allait enfin savoir, au moins ce qui avait amené la jolie blonde jusqu'ici. Quelque part, c'était un peu de la triche de profiter de l'arrivée de ce dossier pour en apprendre plus sur elle, mais il ne devait cracher sur aucune occasion. Enfin, il avait déjà appris son prénom, ce n'était pas si mal ! Jane s'était présentée, puis lui avait demandé ce qu'il était vraiment. Visiblement, elle l'imaginait comme un psychopathe depuis leur première rencontre, et cette pensée arracha un petit sourire au jeune biologiste. Il n'avait pas l'air méchant pourtant... Enfin, c'est du moins ce qu'il espérait ! Alors qu'il allait lui répondre, il vit l'expression du visage de la jeune fille changer. Elle était en train de lire le contenu du dossier que l'infirmière lui avait tendu, et les nouvelles n'étaient visiblement pas à son goût. Tim observait très attentivement Jane, et il la voyait s'énerver un peu plus à chaque ligne qu'elle parcourait. Sa colère semblait être mélangée avec une certaine tristesse, jusqu'au moment où la jeune fille explosa. Elle s'adressa plutôt violemment à l'infirmière en face d'elle, et le jeune australien resta immobile, un peu à l'écart, en se contenant d'écouter sans intervenir. Malgré lui, et en quelques secondes seulement, Tim en apprit plus que ce qu'il aurait pu imaginer.

    Au début, il n'était pas très sûr de tout comprendre. Jane parlait de traitement, d'échec, d'une petite fille et de fin plutôt tragique. L'australien restait en retrait, mais tout en fronçant les sourcils, il faisait de son mieux pour suivre la conversation, et pour comprendre ce qui se tramait dans ce hall qui n'avait décidément jamais été aussi animé. Puis, au fur et à mesure, tout s'éclairait : la petite fille en question était en fait la petite sœur de Jane. Le biologiste resta bouche bée en entendant ça. Il s'était imaginé que Jane était bizarre, mais il la voyait tout de même avec une vie « normale ». Et d'après ce qu'il entendait, elle avait une petite sœur malade. La situation semblait même être particulièrement sérieuse, et tout à coup, Tim éprouva une sorte de pitié, ou de peine vis-à-vis de cette fille dont il ne savait rien. Il s'imaginait le désarroi d'une grande sœur qui ne peut rien faire pour sauver une petite fille de six ans, et soudain Jane lui paraissait moins inaccessible ; ou plutôt, Tim se sentait un brin coupable de s'être tant méfié d'elle. Jamais il n'aurait imaginé qu'elle portait une histoire aussi lourde, et même s'il n'en connaissait pas tout à fait le contenu, il la voyait désormais autrement. En y réfléchissant bien, le jeune australien fit assez rapidement le lien entre cette petite sœur malade, et la fermeture précipitée de l'ordinateur portable dans l'amphi. Cela faisait déjà deux choses à cacher, et quelque chose lui disait que ces choses-là étaient liée. Tim ne pouvait tout simplement pas imaginer qu'une jeune étudiante comme elle ait un passé aussi chargé, et qu'elle soit obligée de vivre dans le mensonge pour tout ce qu'elle entreprenait.

    Alors que la jeune fille reposait son dossier à côté d'elle et que l'infirmière s'empressait de repartir, Tim restait toujours aussi stoïque. Ses yeux fixaient toujours aussi intensément Jane, à la recherche d'un indice de plus. En fait, il avait une partie de sa réponse : il savait ce qu'elle faisait là. Mais la vérité lui paraissait tellement improbable... Comme s'il ne voulait pas y croire, comme si le scénario était beaucoup trop bien ficelé pour une jeune fille comme elle. Mais Jane reprit la parole avant qu'il n'ait eut le temps de faire ou de dire quoi que ce soit. Elle se plaignait du prix de ces visites, mais aussi de leur utilité douteuse. Sur ce point-là, ils tombaient d'accord : Tim payait une fortune pour venir passer ses propres visites de contrôle, alors qu'il n'en ressentait pas vraiment le besoin. Cependant, le jeune scientifique avait les moyens nécessaires pour payer ces frais, contrairement à l'étudiante qui se trouvait face à lui. Elle continuait à ramasser ses papiers, puis s'arrêta soudain sur une des nombreuses pages qui avaient volées.


    « Vous vous intéressez à la biologie ? »


    Cette simple phrase fut suffisante pour sortir Tim de ses pensées. Il afficha un sourire un peu étonné et lui répondit en récupérant ses papiers : « Oui ! Enfin, c'est mon métier et euh... et ma passion ! Mais, attendez, vous avez compris quelque chose à mon charabia là ? Qu'est-ce que vous étudiez vous ? » Avec tout ça, Tim avait presque oublié qu'il l'avait d'abord rencontré à l'université, et donc qu'elle devait forcément avoir une spécialité. Avec un peu de chance, elle s'intéresserait aux même choses que lui, ce qui leur ferait un point commun et une raison de plus pour discuter ensemble ! Le jeune homme se baissa enfin pour terminer de ramasser ses feuilles, puis se redressa, et alla s'installer sur un des fauteuils qui ornaient le hall, là où il avait l'habitude de patienter. Il prit bien soin de laisser un fauteuil libre à côté du sien puisque visiblement, la jeune fille n'était pas prête de repartir. Tim s’attela alors à remettre de l'ordre dans ses papiers, mais en voyant le souk qui y régnait il leva les yeux au ciel et referma le tout en abandonnant cette idée. Il se racla la gorge, et reporta son attention sur Jane. Un peu hésitant au premier abord, il se décida et lui posa la question fatidique, celle qu'elle devait craindre depuis qu'il avait assisté à toute sa conversation avec l'infirmière : « Alors... Vous êtes là pour votre petite sœur hm ? Ça doit être une sacrée charge pour vos parents... Au niveau financier je veux dire, la fac, l'hôpital... Ça ne doit pas être facile ! »
    En règle générale, Tim n'était pas aussi insistant, surtout envers les gens qu'il ne connaissait pas. Mais cette fois, il était dans un environnement qu'il connaissait, avec une fille qui lui rappelait tellement son passé... Il ne pouvait pas s'empêcher de chercher à en savoir plus. Et puis l'histoire de Jane faisait qu'il se sentait un peu plus proche d'elle maintenant, même s'il n'était pas encore certain d'avoir tout saisi.
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptySam 21 Mai - 17:22

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On pouvait même dire que Jane était la spécialiste du charabia, puisqu’elle étudiait sans arrêt de longs cours ayant une forte ressemblance avec les papiers qu’elle avait dans la main. L’étudiante se dirigea vers l’un des fauteuils du hall, à côté de Tim, tandis qu’elle s’amusait de le voir lever les yeux au ciel. S’il était effectivement biologiste, comme il semblait le clamer, il devait être plutôt méthodique d’ordinaire. Les sciences ne souffraient aucun désordre, c’était bien connu. Ce fut sans doute pourquoi Jane garda en main la petite pile de papiers qu’elle tenait, afin de trouver toute seule la logique de rangement et de le soulager d’un peu de sa tâche. Mystérieuse et glaciale, oui, égoïste, certainement pas. On pouvait lui reprocher beaucoup de choses, mais pas de tendre une main à autrui lorsqu’elle le pouvait. Sa seule difficulté, de taille ceci dit, résidait dans le fait qu’elle n’avait aucune confiance en la race humaine. Elle trouvait ses semblables à la fois inintéressants et irritants au possible. Elle ne parvenait jamais à rester plus de cinq minutes dans la même pièce si quelqu’un d’autre s’y trouvait. Néanmoins, elle ne paraissait pas gênée le moins du monde par la présence de Tim. Leur proximité était évidente, mais elle n’était pas oppressante pour autant. Qui plus est, elle n’avait plus rencontré de biologiste depuis un lustre et il ne pouvait pas savoir comme les discussions passionnées lui manquaient. Jane n’hésita donc pas à farfouiller dans les papiers, les lisant en diagonale afin de savoir en gros de quoi il s’agissait, avant de trouver un semblant de logique et de classer les papiers qu’elle avait en main en fonction de celle-ci. Jane n’avait fait aucun commentaire quant à l’étonnant de Tim sur ses connaissances, et pourtant, elle aurait pu trouver beaucoup à y redire…Elle aurait pu consacrer sa vie entière à la science, dans tous les sens du terme, si Mackenzie n’avait pas qu’elle au monde. Elle ne pouvait décemment pas s’écarter de ses responsabilités parce que cela lui chantait. Rien de tout ceci ne serait juste, que ce soit pour elle ou pour sa petite sœur. C’était avant tout pour elle que la jolie blonde avait décidé d’emménager à New York, notamment à cause du fait qu’il y ait quelques uns des meilleurs médecins cardiaques de tout le pays. C’était le premier sacrifice qu’elle avait fait, tout en quittant un brillant avenir au MIT…Mais rien de tout ceci n’avait réellement de valeur si sa petite sœur ne parvenait pas à sourire ni à aimer la vie comme elle y tenait. Jane voulait voir à nouveau cette lueur de bonheur parcourir les yeux de la fillette, et tant que ce ne serait pas le cas, elle n’avait pas l’intention d’écouter ses propres envies ou ses caprices diverses. C’est ce que l’on appelle de la dévotion familiale… « Charabia ? » finit-elle par dire, brisant ainsi le silence s’était installé entre eux, silence qui du reste ne la dérangeait pas outre mesure. « Au contraire, c’est une mine d’or que vous avez avec vous ! Je suis plus branchée Physique quantique, pour être honnête…Mais si je pouvais remettre ma vie entière entre les mains de la science, je le ferais sans hésiter. Mon rêve, c’est de devenir chercheuse. Je sais, c’est pas très féminin ou sexy, mais je me moque un peu des conventions, alors… » La seule ombre au tableau, c’était l’incompétence évidente des médecins de cet hôpital. Elle finissait même par se demander si elle n’allait pas changer Mackenzie de médecin, ou même d’institut. Il fallait que la jolie blonde puisse avoir confiance, et puisse remettre la vie de sa petite sœur entre les mains de quelqu’un de confiance. Dans l’état actuel des choses, c’était loin d’être le cas ! La fillette sortait de ces visites plus épuisée qu’en entrant, et les résultats étaient aléatoires, voire même inexistants. Jane s’était replongée dans la paperasse de Tim afin d’éviter d’y penser de manière trop soutenue, mais les dires du jeune homme finirent par la sortir de sa rêverie : Elle n’aurait jamais cru qu’elle donnerait un jour l’impression d’avoir deux parents encore bien vivants. Ce n’était plus le cas hélas, depuis de nombreuses années maintenant, et si Jane faisait avec, ce n’était pas toujours évident pour Mackenzie. Elle était encore bien trop jeune pour faire la part des choses…Et bien que sa grande sœur fasse absolument tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle conserve un équilibre à peu près soutenu, Jane n’était pas parfaite. Elle avait des défauts, des failles…Personne ne voudrait être à sa place et endosser les dizaines de rôles différents qu’elle se devait d’endosser quotidiennement.

JANE – « Oui, je suis là pour ma petite sœur. Elle est en attente d’une greffe du cœur…Malformation de naissance, la connerie habituelle. Mais…Il n’y a pas de parents pour nous. Je suis « l’autorité » si je peux dire ça ainsi. C’est horrible comme terme, non ? Je trouve ça atrocement barbare. Mes parents ne sont plus là depuis des années. Je m’y suis faite, mais Mack…Elle est encore toute petite. C’est un bébé, même si elle joue les gros durs ! J’essaye de maintenir un semblant de cocon familial, mais c’est pas évident tous les jours. »

Ce qui était encore moins évident, c’est qu’elle parle de ce genre de chose à un parfait inconnu dont elle ne connaissait rien du tout ! Aussi, Jane se mordilla aussitôt la lèvre inférieure avant de soupirer : On pouvait difficilement trouver plus idiote qu’elle en cet instant. Si elle avait pu, elle aurait volontiers disparut dans un trou de souris pour ne plus jamais réapparaître. Mais bien qu’elle ne sache plus où se mettre, la fuite n’était pas la solution pour tout. Elle était déjà partie précipitamment de Seattle, ce n’était pas pour fuir la présence d’un inconnu aujourd’hui !

JANE – « J’ai vraiment du mal à me comprendre des fois…Je ne confie jamais ce genre de choses à quiconque, et je ne vous connais pas du tout en plus ! Que les choses soient claires, je ne me plains pas du tout. Si je n’ai que ma sœur au monde ça me suffit, le reste…C’est juste du bonus. Un jour j’arriverais sûrement à être une brillante chimiste mais en attendant, je compte bien continuer à faire la guerre à ces charlatans pour qu’ils la sauvent. »


Sous entendu, elle ne souhaitait pas aller plus loin dans la confidence, surtout qu’elle ne comprenait même pas comment elle s’était débrouillée pour se confier aussi facilement sur le pire drame de sa vie. Jane n’était plus cette jeune demoiselle de seize ans, perdue et laissée à l’abandon. Elle avait un but dans la vie, du talent et de l’énergie à revendre. Si ladite énergie devait être dépensée uniquement à mener la vie dure des médecins de sa petite sœur, alors très bien…Ainsi soit-il ! Mais en attendant, elle n’avait pas la moindre intention de dire quoi que ce soit d’autre de personnel à ce parfait inconnu, bien qu’il soit biologiste et qu’il ait l’un des plus beaux points communs du monde avec elle. Ce fut sans nul doute la raison pour laquelle elle lui tendit ses papiers, classés comme il fallait, avec un sourire timide en prime.

JANE – « Vous êtes sûr que vous allez vous en sortir ? Vous n’avez pas l’air dégourdi ! »

Jane, ou la franchise incarnée. Mais ce n’était ni méchant ni gratuit…La preuve, elle venait de lui placer ses documents précédemment classés entre les mains, avant de prendre une nouvelle petite pile en main pour continuer le rangement. Elle aurait pu faire ça pendant des heures, sans prononcer le moindre mot…Juste pour avoir le plaisir de jeter un œil à des travaux de biologiste professionnel. Bien évidemment, elle ne comptait certes pas en souffler mot, mais si Tim n’était pas stupide, il comprendrait sûrement pourquoi elle agissait ainsi. Pendant de longues minutes, tandis qu’elle maniait les documents avec une habileté surprenante, Jane conserva un silence parfait. Non pas pour se concentrer davantage, mais parce qu’elle préférait se taire plutôt que de risquer de se confier à nouveau : Et si ce fameux Tim était un biologiste pour le FBI, hein ? Elle ne devrait pas lui faire confiance facilement. Ce serait une erreur monumentale, et dans l’état actuel des choses, elle ne pouvait certes pas se permettre d’avoir en plus les autorités sur le dos…
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyDim 22 Mai - 17:03

    Jane était donc venue s'installer à ses côtés, dans un des fauteuils du hall, tout en gardant en main une partie des papiers qu'elle avait ramassé. Tim la regarder remettre de l'ordre dans ses propres dossiers avec un air un peu amusé. Fort heureusement, il n'avait rien emmené avec lui de très confidentiel, ou d'une importance capitale, et il ne craignait pas que la jeune fille tombe sur un article trop compromettant. Il l'observait toujours aussi attentivement, et pouvait voir dans son regard que chacune des lignes qu'elle parcourait semblait l'intéresser. Le jeune biologiste ne resta pas longtemps sans connaître les raisons de cet intérêt puisque Jane reprit la parole pour tout lui expliquer. Son truc à elle, c'était physique quantique. Tim ne put s'empêcher d'esquisser une petite grimace à la simple évocation de cette matière. Bien qu'il soit passionné par les sciences en général, rien à ses yeux ne pouvait surpasser la biologie. C'était son seul et unique intérêt, et dès qu'il fallait traiter un peu de mathématiques ou de chimie, les choses se compliquaient. Tim s'en sortait tant bien que mal avec ces formules bizarres, mais il espérait toujours pouvoir les éviter. Le jeune homme était donc pour le moins impressionné par ce que lui disait Jane. A vrai dire, c'était assez rare de pouvoir s'entretenir avec quelqu'un qui s'intéressait plus ou moins aux même domaines que lui en dehors du labo ou de l'université. Tim se sentait toujours proche des gens avec qui il pouvait parler de sa passion sans être regardé comme un extra-terrestre. Comme si ces gens-là faisaient tous partie d'une communauté isolée, d'un monde inconnu et incompris dont ils étaient les seuls à avoir les clefs. C'était un sentiment un peu étrange mais aussi très amusant : Tim pouvait ainsi parler avec de parfaits inconnus comme s'il les avait toujours connu. Ces relations avaient quelque chose d'irréel et d'éphémère qui plaisait beaucoup au garçon timide qu'était Tim. La biologie, c'était le seul sujet qui le faisait parler de lui sans vraiment s'en rendre compte, sans trop en dévoiler, et en gardant son côté mystérieux aux yeux de ses interlocuteurs ; c'était donc pour lui le sujet de conversation idéal. « Oh wow ! La physique quantique... J'avoue que je ne suis pas très calé là-dessus, mais vous m'impressionnez ! Et puis détrompez-vous, chercheuse, c'est un très beau métier au contraire. En y réfléchissant bien, ça n'a rien de très masculin en plus... Je vous souhaite de réussir ! »

    Petit à petit, le climat d'abord tendu entre les deux jeunes gens se transformait. Ils se trouvaient des points communs, et se parlaient à peu près normalement, sans aucun regard fuyant ni aucun air renfermé. Même si on pouvait encore sentir un peu de méfiance des deux côtés, Tim se sentait bizarrement à l'aise avec elle. Et contre toute attente, il devait en être de même pou Jane puisqu'elle se mit à lui raconter son histoire. L'australien était quasi-persuadé qu'elle s'en sortirait en changeant de sujet, ou en n'allant pas au bout de ses explications, mais il put constaté qu'il s'était planté. C'était donc elle qui s'occupait entièrement de sa petite sœur, et probablement aussi des soins qui étaient nécessaires à cause de sa malformation cardiaque. Tim fut un peu secoué par cette révélation ; en fait, il avait beaucoup de mal à s'imaginer dans une situation pareille. Devoir s'occuper d'une petite fille, et de tout le reste, alors qu'elle était si jeune... c'était tout simplement inconcevable pour lui. De plus, le jeun homme n'avait jamais été très à l'aise avec les enfants, et il lui était d'autant plus difficile de s'imaginer à la place de Jane. « Oh... Je suis désolé, c'est terrible. Vous voulez dire que vous êtes seule à gérer cette petite fille, et ses soins. Vous n'avez pas un peu de famille ici qui pourrait vous aider ? » Visiblement, elle s'en voulait de lui avoir tout raconté comme ça, sans réfléchir. Aussi, Tim la regarda avec un petit sourire qui se voulait rassurant. Il stoppa alors ses questions pour ne pas paraître trop curieux, et ne surtout pas lui donner l'impression qu'il « enquêtait » sur elle. Après tout, elle le prenait peut-être encore pour un psychopathe, ou même un détective privé, et ils commençaient à peine à se parler normalement. Il ne fallait pas tout gâcher avec des questions trop insistantes.

    « Ne vous en faites pas, je garderai tout ça pour moi. Vous aviez peut-être besoin d'en parler, et justement, vous ne me connaissez pas, je ne vous connais pas, et je ne peux pas vous juger. » Tim marqua un arrêt en repensant à sa propre situation. Il concevait très bien le fait qu'il soit plus simple de se dévoiler devant un parfait inconnu finalement. Quelqu'un que vous ne connaissez pas, que vous ne reverrez peut-être jamais, c'est la personne idéale pour se confier et s'en aller. Il acquiesça, comme pour appuyer ce qu'il venait de se dire intérieurement, puis ajouta un simple : « Je comprends, croyez-moi. » d'un air un peu absent.

    C'est alors que Jane lui tendit une petite pile de papier. Tim sortit alors de ses pensées, et jeta un coup d’œil à cette partie de son dossier. C'est avec étonnement qu'il constata que tout était rangé, classé parfaitement, comme si rien ne s'était passé. Le biologiste leva alors les yeux vers Jane qui le regardait avec un petit sourire. Il lui en offrit un en retour, en guise de remerciement, juste avant qu'elle ne se replonge dans ses papiers. « Je vous demande pardon ? » s'écria Tim avec un faux air estomaqué. « C'est vous ! Vous êtes trop... efficace ! Alors je préfère vous laisser faire ! » ajouta-t-il sans pouvoir s'empêcher de sourire à nouveau, et en revérifiant une dernière fois que les papiers qu'elle venait de lui tendre étaient dans un ordre parfait. Ni une ni deux, la jeune fille attrapa une autre pile de feuilles, et se remit à les classer méthodiquement. Le biologiste l'observait avec amusement : elle parcourait chaque document avec attention, hochait la tête de temps en temps, et empilait les papiers en fonction de ce qu'elle avait comprit. Tout à coup, Tim plissa les yeux, et la regarda avec un air de défi. Il attrapa à son tour une pile de papier, et se mit en tête de les classer plus vite qu'elle. Seulement voilà, quand on était passionné, on prenait son temps. Et il passait à chaque fois plusieurs minutes sur le même document, le parcourant de A à Z et acquiesçant ou soupirant selon l'avis qu'il se faisait de telle ou telle étude. Si bien que sans qu'il ne voit le temps passer, Jane lui tendit une nouvelle pile toute classée, alors qu'il arrivait péniblement à la moitié de la sienne. Tim la regarda d'un air désabusé en récupérant ses papiers, l'air de rien. « C'est injuste. »
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyMar 24 Mai - 16:28

So happy I could bleed ㄨ Tim Michael-michael-weatherly-14756539-100-100 So happy I could bleed ㄨ Tim Xl9kjd
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Loin de Jane l’idée d’attiser la pitié de cet homme qu’elle ne connaissait pas depuis dix minutes. Elle s’était débrouillée jusqu’ici, sans l’aide de quiconque, alors pourquoi commencer à s’apitoyer sur elle-même ? Ce n’était pourtant pas son genre. Ce serait injuste de se plaindre de sa vie alors que Mackenzie souffrait bien davantage. C’était elle qui était malade, et non Jane. Certes, sa grande sœur se mettait dans une situation plutôt précaire afin qu’elle ait accès à tous les soins nécessaires à sa guérison, mais c’était un prix qu’elle paierait mille fois sans jamais hésiter. Mais il n’en n’était pas moins que Jane avait du mal à se comprendre elle-même : Ce Tim avait manqué de la surprendre en train de pirater, de se mettre hors la loi, et il faisait preuve d’une empathie qu’elle ne pouvait s’empêcher de trouver suspecte. Elle avait tellement perdu l’habitude des gens corrects qu’elle voyait désormais le mal partout. A sa décharge, l’égoïsme chronique des êtres humains n’aidait pas. De nos jours, c’est chacun pour soi. Sans doute était-ce la raison pour laquelle, même si Jane lui donnait un coup de main pour mettre de l’ordre dans des papiers semblant indéchiffrables, elle demeurait à bonne distance physique, par pure précaution. Non pas parce qu’elle le pensait capable d’abuser d’elle, loin de là, mais c’était une sorte de protection qu’elle ne contrôlait pas réellement. Comme souvent, Jane agissait par instinct, et du reste, c’est à peine si elle avait levé le nez des papiers qu’elle tenait en main et qu’elle classait avec brio comme si elle l’avait fait toute sa vie. Pourtant, de prime abord, les sujets abordés dans ces documents n’étaient pas réellement maîtrisés. Il suffisait simplement qu’elle fasse appel à sa logique pour parvenir à une conclusion visiblement correcte : Il venait même de lui avouer que c’était injuste…Jane travaillait rapidement et efficacement, traitant chaque papier comme si sa vie en dépendait, alors qu’il traînassait à vouloir les lire plus en profondeur. Personne n’avait tort, en l’occurrence…Le rangement était fait, que lui fallait-il de plus ? Ce ne fut que lorsqu’elle comprit que sa virilité et sa fierté d’homme avaient dû en prendre un coup qu’elle laissa un petit rire discret s’échapper. Enfin, discret, tout était relatif…Jane fut victime d’un fou rire qu’elle eut du mal à dissimuler, et qu’elle tâchait pourtant de cacher afin de ne pas se faire sortir du hall de l’hôpital avec pertes et fracas. Il lui fallut bien cinq minutes pour reprendre le contrôle d’elle-même et être en mesure de regarder à nouveau Tim dans les yeux sans craindre de repartir de plus belle dans son fou rire. C’était tellement ridicule d’agir comme un gamin que l’on aurait infantilisé plus que nécessaire ! Surtout qu’à première vue, il était plus âgé qu’elle…

JANE – « Excusez-moi, mais…C’est moi ou vous me faites une crise existentielle d’homme là ? Ca va, je ne crois pas que votre virilité en ait pris un si grand coup que ça, faut respirer…Si vous préférez je vous laisse faire ? Comme ça votre honneur sera sauf ? Vous en avez juste pendant un certain temps, voilà tout… »

Elle n’était pas vexée le moins du monde, et plutôt amusée par la situation à vrai dire. Jane trouvait toujours aussi extraordinaire cette capacité qu’ont les hommes de faire semblant de s’offusquer pour un grain de riz. Mais il était parvenu à la faire rire, chose à laquelle nul n’était parvenu depuis un lustre. Il pouvait se vanter d’avoir accomplit un miracle, et ce sûrement sans en faire exprès. La jolie blonde lui tendit la dernière pile qu’elle venait de classer avec un sourire non plus triomphant, mais sincère. Elle essayait toujours de se contrôler afin de ne pas repartir dans son fou rire et passer pour une échappée de l’asile. Elle avait un honneur à respecter, elle aussi, de son côté. Jane était nettement plus détendue, et la biologie y était sûrement pour beaucoup. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait plus pu passer à de véritables travaux pratiques, et mine de rien, cela lui manquait atrocement. Lorsqu’elle était encore au MIT, elle s’adonnait régulièrement à des expériences de plus en plus osées…Non pas en biologie, mais en physique, et en informatique. Désormais, elle ne touchait plus son ordinateur que pour pirater d’importants comptes en banque et ainsi se garantir la possibilité de payer la foule de factures qui lui arrivait quasiment chaque semaine. A chaque fois, Jane n’était qu’un peu plus étranglée par cet état de fait, et ne pouvait s’empêcher de se demander comment elle allait faire lorsqu’il faudrait rembourser les cent mille dollars d’opération pour la greffe du cœur de sa petite sœur. Ce jour là…Elle préférait ne pas y songer. D’une part, parce que c’était trop tôt, et d’autre part, parce qu’elle craignait d’être un jour mise à la rue avec ses choseries.

JANE – « Je ne suis pas du genre qui se confie. Quand je le fais, je m’apitoie un peu trop facilement, et si je commence, j’ai peur de ne pas pouvoir m’arrêter. Ce n’est vraiment pas le moment de craquer, croyez-moi. Alors sans vous prendre pour un psychopathe, même si vous comprenez, non…Et d’ailleurs, comment vous pourriez comprendre, hein ? Vous allez l’air d’avoir une belle situation, quelles que soient les raisons qui vous poussent à être ici. Je ne vois vraiment pas dans quelle mesure vous pourriez comprendre. »


Ce n’était pas un reproche, mais plutôt une constatation vis-à-vis de ce qu’elle avait devant les yeux. Après tout, Tim n’avait pas l’air miséreux, et le métier de biologiste devait rapporter, tout de même. Il n’était sûrement pas à la rue, et à moins qu’il n’ait été orphelin jeune…Jane doutait fortement qu’il puisse comprendre d’une quelconque manière. Néanmoins, elle se passa nerveusement une main dans sa chevelure, puis contre sa nuque, avant de soupirer. Peut-être était-elle allée un peu loin…

JANE – « Je ne voulais pas être désagréable. Mais j’ai perdu l’habitude des gens corrects…Et vivre au jour le jour sans savoir si demain on va nous mettre à la rue, ça me rend particulièrement volcanique. J’en ai marre…Vous imaginez, vous ? Un jour vous êtes l’un des plus jeunes étudiants au MIT, et du jour au lendemain vous vous retrouvez ici, dans une ville que vous ne connaissez pas, que vous n’appréciez pas spécialement…A gérer une petite sœur et des études. Y’a de quoi se mettre une balle en pleine tête certains jours. »


Non pas qu’elle soit suicidaire, au contraire ! Mais Jane aurait donné cher pour que sa sœur ne soit pas malade, que ses parents soient encore en vie et qu’elle n’ait pas à gérer toute cette pression nocive au quotidien. Cela dit, elle laissa échapper un petit rire narquois en constatant qu’une fois encore, elle venait de se confier…Sans vraiment le vouloir. Elle tourna donc son regard vers Tim, avant d’ajouter, d’une voix nettement plus légère :

JANE – « Vous avez une mauvaise influence sur moi ! Vous le faites exprès, hein ? Je vais me taire, ça vaut mieux. Et filez-moi des papiers, que je m’occupe les mains ! »

Sans même lui demander sa permission, la jolie blonde avait finalement saisit une nouvelle petite pile à classer. Elle disait moins de bêtises avec quelque chose dans les mains…
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyMer 25 Mai - 18:04

    Malgré les circonstances et l'endroit peu enclin à la rigolade, Tim se surprenait à s'amuser de cette situation. De tous les rendez-vous qu'il avait eut dans cet hôpital, jamais le temps n'était passé aussi vite. A vrai dire, dans ces moments-là il préférait s'asseoir dans un coin, et plonger son nez dans ses dossiers jusqu'à ce qu'une infirmière vienne l'en sortir. Et quand il n'avait aucun document à portée de main, l'attente était d'autant plus pénible. Elle lui servait juste à se remémorer l'accident, à repenser à ses erreurs, à refaire le monde comme si elle était toujours là avec lui... Bref, il n'avait pas le souvenir d'avoir rit, ni même sourit une seule fois dans ce hall. Mais aujourd'hui tout semblait différent. Le destin avait voulu qu'il percute cette fille, Jane. Au premier abord, Tim avait pensé commettre une énorme erreur, et il avait eut le sentiment que l'histoire se terminerait mal. Mais au fur et à mesure des événements, il en avait finalement beaucoup appris sur l'étudiante, il avait vu l'atmosphère s'améliorer, et ses sourires d'abord timides devenir de plus en plus sincères. L'australien s'était même surpris à tenter un brin d'humour, ce qui eut pour conséquence de déclencher un fou rire chez sa voisine de fauteuil. Il cessa alors immédiatement de la regarder pour ne pas rire avec elle, et se contenta de s'enfoncer un peu plus dans son fauteuil en mordillant sa lèvre inférieure. Il dut faire semblant de lire ses papiers pendant au moins cinq bonnes minutes avant qu'elle ne se calme, et même s'il n'avait pas forcément comprit les vraies raisons de ce fou-rire, Tim était plutôt satisfait. Après tout, être ici n'était facile pour personne, et il se doutait bien que Jane n'était pas d'humeur joyeuse. Ce rire était donc une petite victoire, mais aussi une façon de se rassurer lui-même. Pendant qu'elle riait, ou même pendant qu'elle classait silencieusement ses papiers, Tim ne pensait plus à son accident, ni même à la visite de contrôle qu'il devrait subir d'ici quelques dizaines de minutes.

    « Une crise existentielle d'homme ? » répéta-t-il en souriant. « Non ! Non, non je vous assure, vous vous trompez ! » Il voulut renchérir, en lui précisant qu'il ne cherchait qu'à détendre l'atmosphère mais il se retint. En effet, cet aveu n'aurait eut pour seul effet qu'un retour à une ambiance plus lourde, ou pire, Jane aurait pu croire qu'il essayait par n'importe quel moyen de se rapprocher d'elle. Comme Tim n'était pas certain de ce qu'elle pensait de lui, il préféra ne rien dire, et s'en sortit une nouvelle fois avec une petite pirouette : « Oh et puis si c'est ce que vous pensez... d'accord. Disons que je fais une crise... Mais continuez hein ! Puisque ça a l'air de vous plaire... »
    L'australien se montrait prudent. D'une part, il n'était pas vraiment habitué à être aussi avenant avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Et d'autre part, ce semblant de « complicité » lui paraissait encore fragile. Le fait qu'elle se soit réellement confiée à lui aurait très bien pu la faire fuir une fois qu'elle en aurait prit conscience. Mais au lieu de ça, Jane décida de revenir sur ces « confessions », comme pour s'expliquer, ou se justifier face à Tim. Et comme le jeune homme aurait pu s'y attendre, elle le soupçonnait de ne pas comprendre. Bien sûr, il n'avait pas vécu la même situation qu'elle, mais lui aussi était passé par des moments difficiles. Il passait par là encore assez régulièrement d'ailleurs, et il savait combien il était utile de se confier de temps en temps. En réalité, Tim avait appris ça il y a peu de temps. Pendant toutes ces années, il n'avait rien dit, il avait tout gardé pour lui, et plusieurs fois il avait failli commettre l'irréparable. Puis, le biologiste trouva enfin quelqu'un en qui il avait assez confiance pour reparler de son histoire : son amie Ever'. Elle lui semblait être la seule à pouvoir l'écouter, et même si l'instant n'avait pas été facile, il avait prit son courage à deux mains, et il lui avait tout dit. Alors oui, il comprenait Jane. Pas tellement sur le plan de son histoire et de son passé, mais plutôt sur le fait qu'elle se soit confiée à lui. Elle avait insisté en lui répétant qu'elle ne se plaignait pas, et cette déclaration lui avait arraché un petit sourire al à l'aise. Il se revoyait en face d'Ever', dans la même situation que la jeune étudiante quelques semaines auparavant. Lui aussi avait eut l'impression de se plaindre, de se faire passer pour un pauvre type qui avait tou gâcher, et qui ne faisait plus que se lamenter sur son propre sort sans que rien ne bouge. Même s'il y avait un peu de vrai là-dedans, Ever' l'avait vite rassuré, en le convaincant de sa force, et en le persuadant de continuer à s'accrocher. « Ma situation n'a rien à voir avec ça. Je sais ce que c'est de se confier sur des choses difficiles, c'est tout. »

    Sans vraiment le vouloir, Tim avait peut-être été un peu trop sec en lui répondant, et la jeune fille à côté de lui était un peu mal à l'aise. Elle s'excuse prestement, en prétextant avoir perdu l'habitude des gens biens. Ça aussi c'était quelque chose que le jeune australien pouvait concevoir. Avec tout ce qu'on pouvait voir ou entendre dans les médias, rien ne vous incitait à faire confiance à qui que ce soit. Tim s'efforça de reprendre un ton un peu plus doux pour lui répondre : « C'est rien... C'est pas grave. Vous savez, dans un sens je vous admire. Vous vous confiez comme ça, avec tant de facilité... J'aimerai pouvoir en faire autant parfois. » Le biologiste était un peu abasourdi pour tout ce que Jane lui racontait depuis quelques minutes. Évidemment, il ne pouvait pas imaginer le calvaire qu'elle devait vivre au quotidien. Lui, il avait un passé difficile, mais il parvenait à vivre sa vie de tous les jours sans trop y penser. Dans son cas, elle ne pouvait pas passer à côté. Chaque jour, elle devait voir sa petite sœur, et à travers elle sa maladie, et toutes les responsabilités que cela engendrait. La jeune fille était visiblement promise à une belle carrière et un avenir prometteur, mais tout avait été bousculé par l'état de sa sœur. Il avait du lui falloir beaucoup de courage et d'amour pour renoncer à cet avenir tout tracé, et Tim n'était pas certain qu'il aurait pu faire la même chose. « Moi aussi je détestai cette ville en arrivant, mais je peux vous dire qu'on s'y fait... Je me prends même à l'apprécier certains jours, comme quoi... Hmm, vous avez du trouver un job pour payer les soins j'imagine. Vous vous en sortez ? » Jane en disait trop, et Tim en demandait toujours plus. S'il avait voulu enquêter discrètement sur elle pendant un moment, c'était désormais raté. Comme souvent, sa curiosité prenait le pas sur tout le reste, et ce qui était une qualité pour son job pouvait vite devenir un défaut dans des cas comme ça. Pour sa défense, le jolie blonde lui avait fourni un tas d'information sans qu'il ne demande rien, alors maintenant il avait bien le droit d'en demander un peu plus ! Le biologiste posa un regard ironique sur Jane qui avait reprit une pile de papiers sans attendre son autorisation, et qui s'était replongée dedans pour s'empêcher de parler. Tim restait persuadé qu'elle ne tiendrait pas très longtemps sans rien dire, et il attendait patiemment la prochaine révélation tout en fixant avec insistance la jeune fille qui essayait de se concentrer sur son classement.
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyJeu 26 Mai - 12:08

So happy I could bleed ㄨ Tim Michael-michael-weatherly-14756539-100-100 So happy I could bleed ㄨ Tim Xl9kjd
You're good, I'm bad ; your grace just set me free.
You should leave me alone, why don't you ?

Savoir se confier, contrairement à ce que l’on pouvait penser, n’était pas nécessairement une bonne chose. Pour Jane, c’était synonyme de faiblesse. Qui dit faiblesse, dit faille, et dans sa situation, c’était dangereux. Après tout, Tim prétendait être biologiste, mais qui lui disait qu’il n’était pas flic en réalité ? Elle avait suffisamment vécu pour savoir que tout le monde peut être fourbe à ses heures, et cacher son jeu jusqu’à ce que la vérité soit dévoilée au grand jour. Aussi, de la même façon qu’elle s’était confiée sans faire preuve d’une réelle retenue, la volcanique blondinette était en train de se refermer progressivement comme une huître. Elle était faite ainsi…Elle ne supportait pas les grandes effusions de sentiments empestant la guimauve à des kilomètres, à moins que ce genre d’effusions ne soit faite en présence de sa petite sœur. Même avec un ami proche, Jane n’était pas câline, elle gardait ses distances, en prétextant vouloir respecter la sphère intime des autres. Ce n’était qu’une fausse bonne raison, à vrai dire : Elle ne faisait que se cacher davantage afin de ne surtout pas être sondée ou atteinte. Et ce comportement n’avait rien à voir avec la mort de ses parents, ou la maladie de sa sœur…Son talent de hacker était une partie de l’équation, mais la véritable raison de cette méfiance, c’était sa déception amoureuse passée. Jane avait aimé, elle avait été blessée dans le tréfonds de son amour propre, et aujourd’hui, elle refusait de se laisser aller à une quelconque tendresse, comme si c’était maladif. Alors se confier à un inconnu…Mais à quoi pensait-elle ? Qu’en l’aidant à classer ses dossiers avec son brio habituel, elle pourrait expier ses péchés passés et actuels ? Foutaises ! Jane était faite pour agir sans se soucier d’un éventuel pardon, à vrai dire. Elle avait besoin que ses activités ne soient pas connues pour ne pas avoir à s’expliquer, justement. Aussi conserva-t-elle un silence de marbre pendant un temps considérable, non pas parce qu’elle avait été heurtée par quelques propos de Tim, mais parce qu’elle s’effrayait elle-même. Si elle continuait sur cette voie, elle allait prendre conscience de façon définitive du triste bilan de sa situation et, de par ce fait, elle risquait de craquer, de s’écrouler…Ce qui risquait de ne pas être beau à voir. Jane fit donc la sourde oreille, s’inquiétant davantage de son tri de documents que de la façon de penser du jeune homme. Ce n’était pas vraiment contre lui, qui plus est. C’était une façon parmi tant d’autres de se protéger.

JANE – « Restez comme vous êtes, surtout, ne vous confiez pas. D’une, parce qu’on ne se sent pas mieux…Et de deux, parce que le savoir, c’est le pouvoir. Se faire connaître des gens, c’est leur donner une occasion fabuleuse supplémentaire de vous poignarder…Je ne parle pas de vous particulièrement, hein, c’est plutôt général. »

Qu’il ne se vexe pas, la jolie blonde ne le visait pas particulièrement…Du moins jusqu’à ce qu’il ne lui demande « mine de rien » si elle avait trouvé un travail payant suffisamment bien pour gérer les factures d’hôpital n’ayant de cesse de s’accumuler. Soit il était naïf, soit il faisait vraiment partie des autorités et Jane avait à craindre pour sa vie. Là encore, elle préféra être d’abord silencieuse plutôt que de foncer tête baissée dans ce piège tendu à son attention. Ce n’était pas la meilleure solution, surtout qu’elle n’avait aucune garantie que Tim ne lui veuille du mal…Mais l’expérience jouait contre elle, la poussant à davantage de pessimisme afin d’éviter toute déception qu’elle ne pourrait pas encaisser. Ce n’est qu’à la fin de son énième tri que Jane releva le regard pour le poser sur le jeune homme, avant de soupirer. Il l’avait déjà vue en train de trafiquer, il devait se douter qu’elle cachait un secret plus énorme encore que tout ce qu’elle avait confié jusqu’ici. Sauf que s’il s’attendait à ce qu’elle craque et vende son âme au diable…Il était tombé sur la mauvaise personne. Jane s’était faite avoir une fois, désormais, elle allait pour ainsi dire méditer l’expression « muette comme une tombe ».

JANE – « Est-ce vraiment de la curiosité ou de la pitié ? Vous êtes flic peut-être, en vérité ? Je ne vois pas exactement en quoi ma situation financière vous concerne. »


Elle avait dicté ces quelques paroles d’un ton plutôt glacial, et ne s’en voulait en aucune façon. Elle refusait de culpabiliser alors qu’elle n’avait aucune compte à lui rendre : Ils ne s’étaient connus qu’aujourd’hui, comme diable pourrait-il en être autrement ! Une petite voix dans l’esprit de Jane la poussait envers et contre tout à faire preuve de davantage de méfiance, afin de ne surtout plus se laisser avoir. Les belles paroles, les belles promesses que l’on n’a jamais l’intention de tenir, elle avait déjà donné, et ce avec sa propre famille. Forcément, d’un point de vue purement technique, elle serait en droit de réclamer une rente alimentaire à sa tante ou à son oncle, encore responsables de Mackenzie légalement…Mais plutôt mourir que de s’abaisser à leur demander quoi que ce soit. Ce n’était plus une question de fierté, mais bien de survie : Moins vite ils apprenaient où les deux sœurs vivaient, moins vite elles auraient des problèmes avec eux. Et à l’heure actuelle, Jane ne serait pas mécontente de ne pas avoir ce genre de problème à gérer en plus de tout le reste.

JANE – « Je ne souhaite pas vous offenser, mais entre écouter une confession et pousser quelqu’un à se confesser…Ce n’est pas la même chose. Nous ne sommes qu’une rencontre dans une pièce, après tout. D’ici quelques heures vous m’aurez oubliée, vous vaquerez à votre vie et vous aurez bien raison. Qu’est-ce que vous gagneriez à en entendre encore plus sur moi, hum ? Que je sache, je ne sais rien de vous, hormis votre prénom et votre métier. Une rencontre dans une pièce, comme je le disais. Ne vous a-t-on jamais prouvé que la confiance entraîne la confiance ? »

C’était à se demander qui était le réel adulte et qui était l’étudiant, dans leur duo…Mais Jane ne s’était pas privée d’utiliser sa métaphore favorite, sur les rencontres dans des pièces, celles qui prennent parfois de l’importance parmi tant d’autres qui tombent dans l’oubli…A l’heure actuelle, elle n’avait pas encore décidé comment elle allait classer Tim. Elle était bien trop occupée à lui donner une nouvelle pile classée pour s’en saisir d’une autre, de toute évidence.
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MessageSujet: Re: So happy I could bleed ㄨ Tim So happy I could bleed ㄨ Tim EmptyDim 29 Mai - 0:22

Jane conseillait vivement et très sérieusement à Tim de ne jamais se confier. Pourtant, il l'avait fait une fois, une seule, et ça lui avait paru plutôt soulageant, bien que douloureux. Ce jour là, le biologiste avait eut l'impression de se décharger d'un énorme poids, et le fait que quelqu'un ait pu l'écouter avait changé bien des choses pour lui. Désormais, il n'était plus le seul dans cette ville à connaître cette histoire, et son passé pour le moins difficile. Même si ça n'allait pas changer grand chose à sa vie, il s'était senti comme plus léger en ressortant de chez son amie après lui avoir tout dit. Pendant ses aveux, il s'était senti ridicule, manquant presque de verser une larme, mais le réconfort d'Ever' avait été d'une aide précieuse. Mais pour Jane, le fait de se confier était juste une occasion d'être trahi. Elle avait vraiment l'air de penser que les gens pouvaient profiter d'elle et de ses faiblesses si elle avait la maladresse de leur les montrer. Malgré une plus grande expérience de la vie due à son âge (du moins, c'est ce qu'il s'imaginait) Tim n'avait pas exactement la même vision des choses. Longtemps, il avait pensé comme elle, et c'est pourquoi il refusait de raconter son passé à quiconque. Une des autres raisons qui l'avaient poussé à garder le secret était la pitié. Le jeune homme ne voulait pas de la compassion des autres, et même si son histoire s'y prêtait, il avait juste horreur d'être plaint. En fait, la jeune étudiante à côté de lui était bien trop méfiante, et ce envers tous ceux qu'elle rencontrait. Elle avait malencontreusement raconté sa vie à Tim, et semblait maintenant s'en mordre les doigts. « Vous savez quoi ? Vous êtes bien trop pessimiste. Les gens ne sont pas tous là pour vous enfoncer ! Je veux bien que vous vous méfiiez des inconnus mais quand même... Il reste encore quelques gens biens ! » Pour Tim, bien plus que pessimiste, l'étudiante semblait être sur la défensive. Ce comportement ne faisait qu'accentuer les doutes du biologiste sur l'éventuelle implication de Jane dans quelque chose de pas très clair. Mais évidemment, il se garda bien de tout commentaire sur cette déduction qu'il venait de faire.

Comme il l'avait très justement pressenti, l'australien était allé un peu trop loin dans ses questions. Lorsqu'il aborda la situation financière de l'étudiante, celle-ci cessa de lui répondre calmement. Il n'avait fait qu'éveiller à nouveau ses doutes sur son identité et surtout sur son métier. Jane le soupçonnait de faire partie de la police, et cette hypothèse résonna dans l'esprit de Tim. Venait-elle de se vendre toute seule ? Pourquoi un flic voudrait-il la suivre jusqu'ici ? Décidément, les agissements et les réflexions de cette fille n'avaient rien de « normal ». Tim avait peut-être regardé un peu trop de films policiers à la télévisions, mais franchement, un criminel qui voudrait cacher ses fautes n'agirait pas autrement. Le jeune homme secoua la tête et reprit en fronçant un peu les sourcils : « Excusez-moi, c'était juste histoire de faire la conversation... Mais pourquoi voulez-vous que je sois flic, franchement est-ce que j'en ai l'air ? Et puis pourquoi j'aurai à vous suivre jusque dans cet hôpital si c'était le cas ? » Il avait peut-être prononcé ces phrases avec un peu plus d'insistance, mais il comptait vraiment sur une réaction de Jane. Une réaction qui pourrait éventuellement l'éclairer sur sa situation. Tout doucement, à la manière d'un détective, Tim commençait à élaborer des scénario dans sa tête. Selon lui, tout devait être lié : la précipitation de Jane lors de leur première rencontre, cette impression qu'il avait eue de la déranger, son comportement étrange, ses confessions... Il ne pouvait pas en être autrement, il fallait juste que le jeune homme parvienne à faire le lien exact entre tous ces éléments.

Le ton de la jeune fille était devenu glacial, mais tous ces éléments alimentaient l'imagination de l'australien. Que pouvait-elle donc gâcher pour être autant sur la défensive ? Et si elle n'avait rien de particulier à cacher, alors Tim devait avoir une sacrée tête de profileur ou de Sherlock Holmes pour lui mettre une telle pression sur les épaules ! Après tout, il avait peut-être manqué sa vocation... Il aurait pu faire parler des centaines de personne avec un simple regard ! Cette image le fit légèrement sourire, mais il sortit bien vite de ses pensées puisque Jane décida de reprendre la parole. Elle ne semblait pas vraiment plus aimable que quelques secondes auparavant, et entama un long discours sur la confiance, sur les rencontres et leur banalité, et caetera... La jeune fille semblait se faire une montagne de toute cette situation. Il lui avait visiblement vraiment donné l'impression de la suivre, et de chercher à lui soutirer des informations la concernant. Dans un sens, elle n'avait pas tort, mais tout ce que Tim lui avait demandé avait été fait par simple curiosité. Seulement voilà, Jane ne semblait pas du tout le voir de cet œil-là. Et quoi qu'il fasse, l'australien était persuadé qu'il ne parviendrait pas à lui faire entendre raison, elle était bien trop méfiante pour ça. Elle ne l'écouterait pas, et tout ce qu'il dirait pourrait être retourné contre lui. Cette situation commençait doucement à agacer Tim. Lui qui pensait passer un bon moment et apprécier cette rencontre incongrue commençait à déchanter. Ses questions l'avaient portées bien plus loin que ce qu'il souhaitait, et il lui semblait désormais impossible de se sortir de là sans passer pour un gars du F.B.I, au mieux. Le biologiste leva la main comme pour faire taire Jane, et déclara d'un ton plutôt sec : « Attendez, calmez-vous, je ne vous ai poussé à rien du tout, et la plupart des choses que j'ai apprises sur vous aujourd'hui, vous me les avez dites sans que je ne demande rien. En plus, vous êtes bien trop méfiante pour être sincère, alors permettez-moi de douter à mon tour ! Vous me dites que vous êtes étudiante, vous m'avez raconté tout un tas de chose sur vous et votre sœur, mais rien ne me dis que c'est la vérité. Quant à moi, vous ne m'avez rien demandé, et m'avez même conseillé de ne pas me confier : c'est chose faite ! Alors maintenant, si je vous importune tant que ça, rendez-moi mes papiers, et laissez-moi les classer tout seul, je ne vous demande rien. »

Cette fois Tim n'avait pas su contenir son agacement, et avait dit les choses comme il les pensait. La jeune fille serait peut-être un peu surprise, elle fuirait très certainement mais qu'importe. A chaque fois qu'il venait à l'hôpital pour ses visites, il était un peu à cran, et cette rencontre n'y avait rien changé. Après tout, il n'avait rien demandé à cette fille, et même s'il aurait aimé en savoir plus sur elle, il ne la retiendrait pas. Néanmoins, il guettait une nouvelle fois sa réaction, et autant dire qu'il s'attendait au pire. En haussant un peu la voix, il s'était exposé à des représailles, ou au contraire à une accalmie... Dans tous les cas, la situation allait obligatoirement évoluer. Restait à savoir dans quelle direction...
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So happy I could bleed ㄨ Tim

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