C’était le grand jour. Le jour J. Ce n’était pourtant pas le plus grand moment important de sa vie de jeune homme. Bien au contraire. Malgré cela, cette date serait sûrement à inscrire dans les annales. Sûrement dans celui des records du monde… à vrai dire, il ne savait pas encore ce qu’il pourrait encore se passer. Son portable à la main, il venait d’envoyer un message. C’était à son amie, Coleen, à qui il venait d’envoyer un message. Dans ce fameux message, il lui demandait si elle était prête et qu’elle ne devait pas se défiler. Que de mystère derrière ce message. Victor était déjà sur place. Quelque part perdu au beau milieu du Bronx. Comment un garçon comme lui pouvait se retrouver là-bas ? Bonne question… Il regarda, impatient, sa montre. Regardant avec beaucoup d’attention la trotteuse qui galopait après les secondes. Ca faisait passer le temps de faire ça. Faire passer le temps, c’est peu de le dire. Et dans sa contemplation des minutes qui défilèrent sous ses yeux, des talons claquèrent. Sûrement son amie. « Excusez-moi, vous sauriez où… nom-totalement-incompréhensible-pour-Victor ? ». Ah non, ce n’était pas elle. A moins qu’elle ait subi de grosses opérations de chirurgie esthétique pour ressembler à une asiatique. Il n’y avait pas de doute, ce n’était pas Coleen. Le jeune homme haussa un sourcil, cherchant à comprendre ce qu’elle devait chercher. Sûrement un magasin pour acheter du riz. Les asiatiques, ça ne mangeait que cela de toute façon. Un régime alimentaire un peu restreint, c’est sûr. « Euh non, désolé. » finit-il enfin par lui dire. Et sans un mot, l’inconnue s’échappa. Il la regarda filer sous ses yeux, sans dire un mot. Il ne la trouvait pas très jolie. Il la trouvait même plutôt étrange. Et de nouveaux claquements de talons retentirent à ses oreilles. Cette fois-ci, c’était son amie. « HEY ! » s’empressa-t-il de lâcher, un large sourire se dessina sur ses lèvres. « Alors, tu es prête pour cette première journée en tant que bénévole ? » continua-t-il, toujours ce même sourire idiot au bout des lèvres.

Quelle idée étrange de venir se perdre dans le fin fond du Bronx. Si elle avait du choisir, ce serait le dernier endroit où Coleen aurait choisit de mettre les pieds. Mais voilà, Victor en avait décidé autrement. La brune ne savait même pas pourquoi elle l’écoutait en fait. Il n’en avait sûrement pas conscience, mais il avait beaucoup de chance que Coleen daigne bien se joindre à lui. C’était quelque chose qui se faisait plutôt rare ces temps-ci. Elle reçut un texto de son ami et prit à peine le temps de le lire, elle était déjà presque arrivée de toute façon, ça ne servait pas à grand-chose. Elle l’aperçut bientôt là où il s’était donné rendez-vous. En même temps, il aurait fallut être aveugle pour ne pas le remarquer, c’était le seul idiot qui se trouvait immobile au milieu du trottoir à scruter les alentours à la recherche de quelqu’un. Elle, en l’occurrence. « HEY ! » En tout cas, il avait l’air content de la voir. La brune fit les quelques mètres qui le séparait encore du jeune homme et lui sourit à son tour. « Salut ! » « Alors, tu es prête pour cette première journée en tant que bénévole ? » La brune fronça les sourcils. Elle avait presque oublier cette idée stupide de Victor. Non en fait, elle n’avait pas oublié, elle espérait juste qu’il plaisantait. Apparemment, ce n’était pas le cas. Elle préféra demander histoire d’en être certaine. « Non mais… t’étais vraiment sérieux ? »

Il était si impatient. Il savait que ce ne serait pas le cas de son amie Coleen, bien au contraire… et la convaincre de venir ici avait été difficile. Puis de toute façon, tout est de sa faute ! Elle n’avait pas qu’à lui faire cette proposition la dernière fois qu’ils s’étaient revus. Coleen venait d’arriver, après quelques brefs mots de salutations et des claquements de bises, elle lui demanda s’il était sérieux. «Non mais… t’étais vraiment sérieux ? », c’était mot pour mot ce qu’elle venait de lui dire. Etait-elle bête ? N’avait-elle pas compris ce qu’il lui avait dit la dernière fois ? Elle n’était pourtant pas une écervelée… à croire qu’avec le temps, elle était devenue bête. Victor fit une légère moue du visage, avant daigner lui répondre. « Bien entendu, je suis sérieux ! Je ne suis pas du genre à ne pas tenir mes paroles ! » lâcha-t-il, en lui prenant le bras. Après quoi, il jeta un coup d’œil à sa montre. « Allez ne trainons pas, nous allons être en retard ! ». Et bras dessus-bras dessous, ils partirent en direction du grand bâtiment qui était derrière eux. Bien entendu Coleen ne se montrait guère enthousiaste. Contrairement à Victor qui semblait ravi par cette journée dans ce si sénile endroit. C’est ainsi qu’ils entrèrent dans le hall où ils furent de suite accueilli par une femme qui les amena dans une grande pièce…

Coleen espérait vraiment que Victor allait lui répondre qu’il lui faisait juste une mauvaise blague parce qu’elle n’avait vraiment pas envie de faire du bénévolat. Surtout pour des petits vieux. Et elle se moquait bien qu’on puisse penser d’elle qu’elle était une personne horrible. Elle voulait bien être une personne horrible d’ailleurs puisque être une fille gentille ne lui avait jamais franchement réussi jusqu’ici. « Bien entendu, je suis sérieux ! Je ne suis pas du genre à ne pas tenir mes paroles ! » Il était sérieux. La jeune femme ouvrit la bouche, histoire de lui dire franchement ce qu’elle pensait à ce sujet mais changea d’avis. S’il y avait bien une personne qu’elle n’avait pas envie de froisser, c’était Victor. Il était trop gentil pour qu’elle se permette d’être désagréable avec lui. Même s’il avait vraiment des idées à la con. « Allez ne trainons pas, nous allons être en retard ! » Il l’attrapa par le bras et la tira vers le bâtiment qui se tenait derrière eux. La brune le suivit. De mauvaise grâce, certes, mais elle le suivit. Ils furent accueilli dans le hall par une femme qui les amena dans une autre pièce. L’antre des vieux. Coleen regarda alors autour d’elle en fronçant les sourcils et lança un regard à Victor. « Cool… Et on fait quoi maintenant ? » l’interrogea-t-elle.

« Cool… Et on fait quoi maintenant ? ». C’était la première question que posa Coleen à Victor. Ce dernier fronça les sourcils, et haussa les épaules. Il ne savait pas vraiment ce qu’il fallait faire. D’un pas hésitant, il s’approcha. « Je suppose qu’on doit jouer avec eux… » dit-il à voix basse. « Le principe est de faire des activités avec eux. Oh… regarde la mamie là-bas, elle te ressemble. Tu devrais aller la voir ! Tu sympathiseras vite avec elle. » lâcha-t-il. Coleen soupira. Bien entendu, elle n’était pas très enjouée de venir là. C’était presque obligée qu’elle était venue. Sans ça, Victor lui en aurait voulu. Beaucoup voulu. Les deux jeunes gens furent alors accoster par l’une des organisatrices de ces activités, semblerait-il. « Approchez ! N’ayez pas peur ! ». Victor regarda autour de lui. Des personnes âgées. Beaucoup de personnes âgées. Il y avait que cela. Et dire qu’il finirait comme cela, lui aussi. Ce fut le premier à s’approcher et à oser aborder une personne âgée. « Ahum… bonjour » dit-il hésitant à une petite dame qui était installée dans son fauteuil roulant. « Je m’ap-pe-leuh Vi-c-to-rr. » se présenta-t-il en sur-articulant. « Oh Victor, quel charmant prénom… mon amant s’appelait comme cela… » dit-elle d’une voix bégayante. Ah Victor, l’amant de cette dame. A noter. « Je vais vous présenter mon amie Coleen. Vous allez passer du temps avec elle. » finit-il par dire. Il se releva un peu et fit un signe de la main à son amie de venir à ses côtés.

La brune avait eu peur que Victor ne trouve sa question stupide mais elle fut bien contente de voir qu’il n’en savait apriori pas plus qu’elle. « Je suppose qu’on doit jouer avec eux… » Génial ! C’était vraiment le rêve de Coleen de passer son aprèm à jouer avec des vieux. « Le principe est de faire des activités avec eux. Oh… regarde la mamie là-bas, elle te ressemble. Tu devrais aller la voir ! Tu sympathiseras vite avec elle. » L’australienne du faire preuve de beaucoup de sang-froid pour se retenir de frapper l’autre imbécile qui lui servait d’ami. D’où elle lui ressemblait hein ? Franchement, il avait vraiment besoin de lunettes. Gosh, ça lui faisait penser qu’elle ne voulait surtout pas vieillir. Jamais ! Une dame les invita à approcher et Coleen ne l’écouta que parce qu’elle voulait bien suivre Victor. Victor, cet attardé qui était maintenant occupé à se présenter à une des personnes âgées. « Je m’ap-pe-leuh Vi-c-to-rr. » Coleen leva les yeux au ciel avant de dire à voix basse. « Ils sont juste vieux hein, pas débile. A la rigueur tu parles fort mais comme ça là, ça sert à rien. » La vieille dame répondit qu’il portait le même prénom que son amant et Coleen eut encore une fois très envie de rire. Elle ne savait même pas pourquoi. Le jeune homme resta imperturbable et fit les présentations avec Coleen. Celle-ci daigna alors décrocher un mot. « Bonjour. » Elle ajouta même un sourire à ça mais il ne fallait vraiment pas lui en demander plus. Il ne fallait pas oublier qu’elle était là contre sa volonté après tout.

«Ils sont juste vieux hein, pas débile. A la rigueur tu parles fort mais comme ça là, ça ne sert à rien. » souffla Coleen. Victor fronça méchamment les sourcils. Néanmoins, il préféra faire abstraction de ce qu’elle venait de lui dire. Et comme une subtile vengeance, il décida de lui présenter cette charmante vieille dame du nom… de… il ne savait pas son prénom en fait. Appelons-la madame. Coleen daigna enfin parler à cette dame. Un simple mot. C’était mieux que rien. Victor regarda autour de lui, en réfléchissant et surtout en se demandant comment allait-il bien occuper ces deux là. Ils parlaient bien entendu de son amie et de cette petite dame. Il se gratta le menton dans cette grande réflexion. Et c’est alors que son regard se posa sur un jeu de scrabble posé sur la table d’à côté. Très vite, il le prit et le posa devant les deux femmes. « Madame ! Coleen va jouer avec vous au Scrabble ! J’espère que vous allez la battre… surtout vu son niveau, vous n’aurez pas de mal ! » lâcha-t-il, avant de partir. Il s’installa à la table d’à côté où un monsieur était assis sur une chaise, à deux doigts de piquer du nez. « Bonjour ! » hurla-t-il pour le réveiller. Ce n’était peut-être pas la meilleure solution pour le réveiller. Surtout qu’à cet âge, faire une syncope était assez simple… « Oh pardon… » continua-t-il, un peu honteux. « Alors mon enfant… tu es venue avec ta fiancée… c’est bien… » dit l’homme âgé. Très âgé. Très très âgé. Victor arqua un sourcil. Sa fiancée ? Bien entendu, il n’en avait pas. Après une brève réflexion, il pensa qu’il devait parler de Coleen. « Euh… je… non, monsieur. Magnifique jeu d’échec. Une partie ? » tenta-t-il de lui demander, en changeant de sujet.

Victor n’était vraiment pas drôle. Il disparut quelques secondes et revint bientôt avec un jeu de scrabble. « Madame ! Coleen va jouer avec vous au Scrabble ! J’espère que vous allez la battre… surtout vu son niveau, vous n’aurez pas de mal ! » La jeune femme fronça les sourcils. Ca y est, il allait trop loin ! Elle allait lui dire ses quatre vérités mais quand elle se tourna vers lui pour le faire, il était déjà partie. Coleen adressa un sourire poli à la madame. « Je ne vais pas jouer avec vous désolé, mon niveau est vraiment trop trop mauvais. » fit-elle en secouant la tête. « Par contre, je vais vous trouver un partenaire cool. » Son regard fit le tour de la pièce et elle repéra pas très loin, un vieux monsieur en chaise roulante qui les fixait. Elle se dirigea donc vers lui et, sans lui demander son avis, poussa sa chaise vers la table d’où elle venait. « C’est votre jour de chance. » lui dit-elle. Une fois arrivée à la table, elle leur prépara le plateau de jeu. « Vieille madame, je vous présente vieux monsieur. Maintenant, soyez amis et jouez ! » Après ces quelques mots, elle les abandonna et se dirigea vers Victor qui était tout près, occupé avec un autre très très vieux monsieur. « Il va s’endormir avant le début de la partie. » lui souffla-t-elle à l’oreille en arrivant à sa hauteur. Après ça, elle lui lança un regard suppliant. « Victor, on pourrait pas faire quelque chose de plus… fun ? S’il te plaît. » Elle était prête à faire le numéro de la pauvre petite fille malheureuse. Elle n’aimait pas trop en arriver là mais elle était certaine que passer son après-midi avec des gens aussi vieux et proches de la mort n’était pas bon pour son moral.

Victor venait de s’installer à la table, juste en face de ce vieil homme avec lequel il allait se lancer dans une partie d’échec enflammée. Enflammée ? Pas réellement, mais c’est ce qu’il espérait. Il haussa un sourcil, attendant avec hâte la réponse vieillard. Bien entendu ce dernier n’était pas si rapide que le jeune homme l’espérait. Et c’est alors qu’enfin, le vieillard donna un signe de vie. Enfin. Ce n’était pas trop tôt. Il fit un hochement de tête. « Cool ! » lâcha alors enjoué Victor. « Vous voulez commencer ? Oh, blanc ou noir ? Je veux dire votre team… » lui demanda-t-il. Le vieillard ne semblait pas aussi actif et excité que Victor, ca c’était une chose. Ce fut dans cette conversation pleine de vie que Coleen décida d’intervenir. « Il va s’endormir avant le début de la partie. » lui avoua Coleen. Il lui roula les yeux. Mais de quoi se mêlait-elle, hein ? « Victor, on pourrait pas faire quelque chose de plus… fun ? S’il te plaît. » continua-t-elle. Il soupira face au manque de motivation de son amie. Elle aurait pu faire un effort tout de même. Il ne lui avait pas demandé grand-chose, surtout que cette idée… c’était la sienne. Victor se leva, disant à son nouvel ami qu’il allait revenir. « Tu pourrais faire un effort quand même… pfeuh. Et tu me proposes quoi cette fois-ci ? ».

Bon, Victor n’avait pas l’air franchement heureux d’être dérangé par elle. A croire qu’il préférait vraiment jouer aux échecs avec un pauvre vieux plutôt que passer un peu de temps avec elle. La fierté de la jeune fille en prit un coup en pensant à ça. « Tu pourrais faire un effort quand même… pfeuh. Et tu me proposes quoi cette fois-ci ? » Coleen ouvrit la bouche, offusquée par ses paroles. Elle faisait des efforts depuis qu’elle était là, elle ne faisait que ça. D’abord, elle s’était retenu de ne pas partir en courant puis de ne pas l’envoyer chier. Elle avait aussi résisté à l’envie de le frapper un moment. Elle voulait bien faire ça, parce qu’elle ne savait aps trop pourquoi, mais ça semblait important pour Victor. Mais là, elle en avait assez de faire des efforts. « Tu pourrais en faire toi aussi. » dit-elle d’un ton accusateur. Oui, il pourrait faire des efforts pour remarquer ses efforts. « Grâce à moi, la vieille madame là-bas est heureuse avec le vieux monsieur que j’ai été cherché pour elle. » dit-elle en montrant la table voisine où les deux petits vieux… s’engueulaient. « Ils s’engueulent parce qu’ils s’aiment bien. » se sentit-elle obligé de préciser. Ou pas. Mais elle s’en foutait en fait. « Non mais sérieux… ça pue la mort ici Victor. » Elle avait baissé la voix sur la dernière partie de la phrase, histoire que si par hasard un vieillard était un peu moins sourd que les autres, ils ne l’entendent pas dire ça. « Enfin… si tu veux rester avec tes nouveaux amis, j’y vois pas d’inconvénients. Je vais aller faire un tour dehors et je t’attends à la sortie. »

« Tu pourrais en faire toi aussi. Grâce à moi, la vieille madame là-bas est heureuse avec le vieux monsieur que j’ai été cherché pour elle. Ils s’engueulent parce qu’ils s’aiment bien. Non mais sérieux… ça pue la mort ici Victor. ». Victor, à son tour, soupira. Il en faisait des efforts, lui. Lui, au moins allait vers ces personnes séniles et jouait avec eux. Lui, au moins. Contrairement à elle qui ne cherchait qu’à mettre en couple certains vieux entre eux. Il leva les yeux lorsqu’elle évoqua le binôme qu’elle venait de former. « T’es chiante, sérieux. Pour une fois qu’on pouvait faire quelque chose ensemble… tu aurais pu mettre un peu du tien. Regarde, t’aurais pu aller avec cette petite dame là-bas et lire avec elle son merveilleux magasine people. Toujours à vouloir s’intéresser des histoires des autres… une vraie fouine, comme toi. Vous êtes faites pour vous entendre… ». Il marqua une pause tout en tournant sa tête vers cette dite dame. Coleen ne semblait pas approuver l’idée. Bien au contraire. « Enfin… si tu veux rester avec tes nouveaux amis, j’y vois pas d’inconvénients. Je vais aller faire un tour dehors et je t’attends à la sortie. ». De nouveau, il leva les yeux. Avant de tourner les talons et de se diriger vers son nouveau compagnon. « Ouais, c’est ça. Va prendre l’air, ça te remettra les idées en ordre. » ronchonna-t-il. Victor vint se rassoir auprès de son précieux grand-père. Ce dernier lui évoqua sa légère dispute avec sa fiancée… Non, bien sûr, Victor n’avait pas de fiancée, mais ce vieillard était persuadé que Coleen était sa fiancée. Un soupir s’échappa de la bouche de Victor. Il s’estimait heureux de n’être que son ami, à Coleen. Jamais, il n’aurait pu sortir avec une telle. Vraiment pas. Une fille un brin égoïste, ne voulant pas faire le moindre d’effort, non merci. Il soupira, heureux de son sort. « Vous savez… je m’estime heureux que ce ne soit pas ma fiancée, ni même ma petite-amie. » lui confia Victor.

Elle était chiante. Très bien, il pouvait ce qu’il voulait après tout, ça lui était complètement égal. Ce n’est pas comme si Coleen avait forcément cherché à se montré très sympathique aujourd’hui. Enfin avec les vieillards en tout cas. Avec Victor, elle avait vraiment essayé et une chose était sûre : il ne méritait pas tous les efforts qu’elle avait pu faire pour lui depuis qu’elle était arrivée. En plus, se faire traiter par chiante par quelqu’un pour qui l’idée de faire un truc entre amis était du bénévolat, ça la faisait quand même doucement rire. La brune déclara alors qu’elle allait faire un tour mais qu’il pouvait rester avec ses nouveaux amis s’il préférait. Ce qu’il fit. Elle le regarda retourner s’assoir devant son jeu d’échec et leva les yeux au ciel. Elle quitta ensuite la pièce et se retrouva dans le hall. Elle ne prêta même pas un regard autour d’elle et s’arrêta seulement une fois arriver dans la rue. Elle ne savait pas vraiment où aller maintenant en fait.

Elle mourrait d’envie planter Victor là et de rentrer chez elle mais elle avait peur qu’il juge sa réaction un peu excessive. Il n’aurait pas eu tut à fait tord du reste. Avant qu’elle ait pu prendre une décision, elle fut rejointe par une petite vieille qui semblait un peu plus jeune que les autres. « Vous vous êtes disputés avec votre petit-ami ? » Coleen la regarda perplexe, se demandant de qui elle parlait. Elle finit néanmoins par faire le lien avec Victor. « Ce n’est pas mon petit ami. » La vieille dame hocha la tête. « C’est ce qu’il a dit. Il a aussi dit qu’il s’estimait heureux de n’être ni votre petit-ami, ni votre fiancé. » Oui, c’était certain maintenant, Victor ne méritait vraiment pas qu’elle se donne la peine de supporter ça pour lui. « Vous ne devriez pas être là, je vais vous raccompagner à l’intérieur. » répondit simplement Coleen. La vieille dame eut l’air déçue, elle s’attendait sûrement à une autre réaction. La brune la raccompagna sans un mot et elle se dirigea ensuite à nouveau vers Victor. « Tu sais, ils ne sont pas tous sourds. C’est drôle hein ? » Mais elle ne riait pas. « En tout cas, moi aussi je m’estime heureuse que tu ne sois ni mon petit-ami, ni mon fiancé. T’es tellement chiant comme mec. Et sérieusement, je plains la fille qui aurait le malheur de partager sa vie avec toi un jour. Enfin s’il y’en a une. » Elle avait dit tout ça à voix basse, peu désireuse de se donner en spectacle. Parce qu’elle savait bien qu’elle aurait du se moquer complètement de ce qu’il avait dit. Mais c’était son ami, il n’était pas censé balancé ce genre de choses sur son dos. « Enfin bon jeu même si, si ça continues comme ça, tu auras perdus dans deux tours. »

J'ai fait ton idée Je trouvais ça fun

Victor continua de parler à ce bon petit vieillard. Lui parlant finalement de tout et de rien. Surtout de rien, à vrai dire. Son nouveau compagnon se contenta d’hocher la tête, comme las de toutes ces paroles. Puis silence. Victor se tourna vers la porte qui venait d’ouvrir. Coleen, c’était elle. Il se demandait bien pourquoi était-elle revenue. Il fronça les sourcils, intrigué par son retour. « Tu sais, ils ne sont pas tous sourds. C’est drôle hein ? En tout cas, moi aussi je m’estime heureuse que tu ne sois ni mon petit-ami, ni mon fiancé. T’es tellement chiant comme mec. Et sérieusement, je plains la fille qui aurait le malheur de partager sa vie avec toi un jour. Enfin s’il y’en a une. ». Elle mentait. Ce fut les pensées de Victor à l’écoute de ce flot discontinu de mots. Elle mentait. Bien entendu, il n’était pas chiant. Bien entendu, elle ne plaignait pas sa future dulcinée. Mensonge tout cela. Menteuse. Victor ne broncha pas, et se retourna vers son nouvel ami. Ce dernier semblait ricanait dans sa moustache presque inexistante. Un peu vexé par cette attitude mesquine, il lui lança un regard noir avant d’en lancer un second à Coleen. « Enfin bon jeu même si, si ça continues comme ça, tu auras perdus dans deux tours. » ajouta-t-elle. Il prit une grande inspiration et se leva de sa chaise. « Je te laisser jouer à ma place, tu as l’air meilleure joueuse que moi. ». Il lui fit un signe de la main de galanterie afin qu’elle s’asseye à sa place.

Coleen avait vraiment l’impression de parler à un mur. Aucun doute que Victor méritait ce qu’elle disait maintenant et que sa réaction n’était absolument pas exagérée. Et dire qu’il était censé être son amie. Hahaha, ça la faisait bien rire ça maintenant. Finalement, il lui lança un regard noir et la brune haussa les épaules. Il l’avait bien cherché. « Je te laisser jouer à ma place, tu as l’air meilleure joueuse que moi. » Coleen secoua la tête. Evidemment qu’elle l’était. « Pousse toi de là. » Elle s’assit à sa place et fit de son mieux pour essayer de rattraper le mauvais jeu du jeune homme. Evidemment, elle réussit ça avec brillo et finit par gagner la partie. « Voilà, c’était pas si compliqué. » Elle se releva et tira le jeune homme par le bras. « Maintenant que j’ai fais ce que tu veux et que j’ai babysitté des petits vieux, c’est à moi de décider ce qu’on fait. » Elle prit la direction de la sortie avant de déclarer d’un ton solennel. « Et j’ai décidé qu’on allait au zoo. » C’est vrai, des animaux, c’était toujours mieux que ça hein. N’importe quoi aurait été mieux que ça en fait. Et puis, Coleen avait été gentille, elle ne le forçait pas genre à faire du shopping. Même si, en y réfléchissant bien, elle était presque certaine que Victor adorait faire du shopping.

omg xD comme mes réponses sont trop inégales ->

« Pousse-toi de là. », venait-elle de lui dire. Non, mais comment osait-elle de lui dire cela. Comment. Victor leva les yeux en l’air, soupirant simultanément. Bien entendu, il se leva afin de lui laisser la place. Il se tut et n’ajouta rien. Il ragea intérieurement, il la maudissait même. « Voilà, c’était pas si compliqué. Maintenant que j’ai fais ce que tu veux et que j’ai babysitté des petits vieux, c’est à moi de décider ce qu’on fait. ». Il roula des yeux. Il la trouvait décidemment insupportable aujourd’hui. Elle avait dit cela comme ci cela faisait des heures qu’elle était en compagnie de ces vieillards. Bien entendu, cela ne faisait que quelques minutes, même pas un quart d’heure. Victor savait que Coleen était têtue et il fut contraint de la suivre. Il se tourna afin de lancer un petit geste d’adieu à l’homme avec qui il était. « Et j’ai décidé qu’on allait au zoo. » lui lança-t-elle, une fois qu’ils étaient sortis. Au zoo… Victor fronça un peu plus les sourcils, il se demandait si elle était bien sérieuse là. Au zoo, il n’y avait rien à faire là-bas. A part regarder des animaux injustement emprisonnés. « Au Zoo ? » répéta-t-il. « Tu te fiches de moi, là ? » rétorqua-t-il, marquant une pause de sa marche.

Coleen n’avait qu’une hâte, mettre le plus de distance possible entre elle et cet endroit de malheur. Elle tira Victor par le bras pendant un moment et ne ralentit le pas que lorsqu’elle jugea s’être suffisamment éloigné du repaire des vieux. Elle mentionna ensuite le zoo, ce qui en manqua pas de faire réagir Victor. « Au Zoo ? » La jeune femme fronça les sourcils. Oui le zoo, c’était ce qu’elle avait dit. Elle ne voyait pas vraiment ce que son ami ne comprenait pas là-dedans. Il n’était pas stupide non ? « Tu te fiches de moi, là ? » L’australienne secoua la tête. Non, elle était aussi sérieuse que Victor l’avait été avec son histoire de bénévolat. Elle préférait de loin voir des animaux au zoo que de jouer à des jeux avec des vieux à moitié sénile. « Bah non, pourquoi je me ficherais de toi, hein ? » En tout cas, ça la rendait heureuse que l’idée n’ait pas l’air de plaire au français. Ainsi, sa vengeance était meilleure. En tout cas, qu’il le veuille ou non, il allait la suivre. Elle le trainerait de force s’il le fallait. « Tu verras, y’a ton sosie là-bas. C’est vraiment ton portrait craché. C’est plutôt fascinant à voir. »

Coleen secoua la tête. Apparemment, elle était sérieuse… Victor soupira, essayant de contenir en lui tant bien que mal son mécontentement. « Bah non, pourquoi je me ficherais de toi, hein ? ». Voilà ce qu’elle avait osé lui répondre. Pourquoi. Victor secoua la tête. Elle était donc sérieuse. Pauvre de lui. Victor avança alors à petits pas. Motivé ? Non, il ne l’était pas. Pas du tout. « Tu verras, y’a ton sosie là-bas. C’est vraiment ton portrait craché. C’est plutôt fascinant à voir. ». Il tourna la tête vers elle, arquant un sourcil. Son sosie ? Elle racontait vraiment n’importe quoi. Victor s’arrêta net dans sa marche. Main sur le menton, il réfléchit quelques secondes. « C’est marrant… parce que j’étais entrain de me dire que… justement, on allait rendre visite à tes cousines ! » finit-t-il de lui dire. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Victor. S’il venait de dire cela, ce n’était juste pour se venger de ce qu’elle lui avait dit. Comme s’il avait un sosie qui se cachait au beau milieu de la faune. Si elle se croyait drôle, c’était loupé. Coleen, une comique ratée. Bien plus que ratée même. Les deux jeunes gens s’approchèrent peu à peu de la voiture de Victor. Ce dernier s’arrêta à côté de son véhicule. « Au pire, je peux t’y amener et t’y déposer, hein… »

C’était assez drôle de voir que Victor n’était pas plus ravi à l’idée d’aller au zoo qu’elle l’avait été de faire du bénévolat. Elle avait donc choisit l’endroit idéal pour se venger. Et encore, ça restait gentil. Les animaux au moins ne demandaient pas qu’on s’occupe d’eux en faisant des jeux débiles ou en leur faisant la conversation. Elle fit ensuite une remarque sur le sosie de Victor, un macaque de toute classe ! Et celui-ci ne sembla pas goûter à la plaisanterie. Il s’arrêta net et Coleen soupira. Elle n’avait pas dit grand-chose là, non ? Enfin rien qui justifie une telle réaction. « C’est marrant… parce que j’étais entrain de me dire que… justement, on allait rendre visite à tes cousines ! » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme et elle lui flatta la tête. « Brave bête, t’apprends vite. » Ils s’approchèrent ensuite de la voiture de Victor et celui-ci chercha encore un prétexte pour s’éclipser. « Au pire, je peux t’y amener et t’y déposer, hein… » Qu’est-ce qu’il pouvait être nul gosh ! Colenn lui lança un regard noir. « Hors de question. Maintenant conduis et arrête de râler. » Ils ne mirent pas longtemps à arriver jusqu’au zoo et Coleen dut le tirer par le bras pour le faire descendre de la voiture. « Aller viens, ça va être cool. » Elle avait l’impression d’avoir affaire à un vrai gosse.

Il pouvait l’emmener et la déposer là-bas, lui avait-il dit. Une idée merveilleuse qu’il avait trouvée pour ne pas avoir à se balader dans ses longues allées bordées d’animaux emprisonnés. Bien entendu, Coleen n’était pas du même opinion à ce sujet. « Hors de question. Maintenant conduis et arrête de râler. ». Victor roula des yeux, agacé par l’idée de son amie. Aller au zoo, quelle idée. C’est un truc pour les enfants, un truc de famille quoi. Victor était au volant de son véhicule lorsque la voix autoritaire de Coleen retentit. Le regard insistant de la brunette l’obligea à mettre le contact et à démarrer. Il souffla fortement. Le trajet s’était fait dans un silence certain… non, en fait Coleen s’esclaffait en contant leurs prochaines aventures dans ce zoo. Victor ne répliqua rien à cela, juste quelques sourires polis et rien de plus. La voiture s’arrêta. Sur le parking de ce fameux zoo. Il regarda Coleen sortir avec hâte du véhicule. Il songea qu’il arriverait sûrement à la semer là. Genre elle partirait acheter les billets et pendant ce temps, il la laisserait seule… Non, c’était trop beau pour être vrai. Elle était déjà rendue à sa portière. Il leva les yeux sur son visage. Il aurait pu jouer son salopard et partir avec sa voiture. Il aurait pu, oui. Mais Victor était vraiment trop gentil pour cela. « Aller viens, ça va être cool. » lâcha alors son amie à travers la vitre. Il soupira avant de daigner ouvrir la porte. « Ca va être cool… » dit-il peu enjoué. Il n’était pas heureux d’être là, ça se voyait. Ca se voyait dans sa façon de se tenir, de marcher, ça s’entendait aussi… dans sa voix. Il fit quelques pas en silence avant de s’arrêter net au milieu du parking. « Non, mais… » il marqua une pause. « Tu crois vraiment que j’ai la tenue adéquate pour aller dans un zoo ? » reprit-il alors, baissant du regard sur sa veste de costume.

Coleen était descendu de la voiture et avait prit le parti d’aller tout de suite veiller à ce que Victor la suive bien. On ne savait jamais s’il avait ou avoir envie, par hasard, de la planter là. Elle ne lui aurait jamais pardonné s’il avait ça mais elle ne pensait pas que ça puisse lui faire grand-chose comme ça. Enfin en tout cas, elle avait sûrement évité le pire et Victor la suivait. A contrecœur, certes, mais c’était déjà bien. « Ca va être cool… » Il était difficile d’avoir l’air moins enjoué par quelque chose. La brune soupira, même elle elle était capable de se montrer plus joyeuse que ça et pourtant, on ne pouvait pas dire que c’était ce qui la caractérisait le plus, surtout en ce moment. « Mais souris un peu ! Gosh, qu’est-ce que tu peux être déprimant parfois ! » Ou souvent en fait. Comme si son air de chien battu ne suffisait pas, Victor en rajouta par la suite en s’arrêtant au milieu du parking après à peine quelques pas. La brune leva les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il allait encore inventer comme prétexte bidon ? Elle s’attendait au pire comme au plus ridicule en fait. « Non, mais… » Victor voulait donner un peu de suspens et Coleen attendit que la suite vienne en retenant un soupir agacé. « Tu crois vraiment que j’ai la tenue adéquate pour aller dans un zoo ? » Prétexte bidon et ridicule. Elle s’y attendait. La jeune femme le détailla, portant son attention sur sa veste de costume. « Tout à fait ! » De toute façon, qu’est-ce que ça pouvait faire la manière dont il était habillé hein. « Tu as autant la tenue adéquate pour aller dans un zoo que pour visiter des vieux tu sais. Maintenant viens et par pitié tais-toi. » Elle le tira de nouveau par le bras et pria pour qu’il arrive à se taire plus de dix secondes. C’était loin d’être gagné.

« Mais souris un peu ! Gosh, qu’est-ce que tu peux être déprimant parfois ! » lui avoua alors Coleen. Sourire. Victor lui lança alors un furtif regard, avant de lui dessiner son plus beau sourire. Non, ce n’était pas vrai cela. Il se força de lui dessiner un sourire. Il n’était pas ravi d’être là. Il allait bien le faire comprendre à son ami. Alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrée, afin d’acheter leurs précieux sésames pour entrer dans les lieux, il s’arrêta net. Lâchant quelques mots. Il n’avait pas la tenue adéquate, lui lança-t-il. « Tout à fait ! Tu as autant la tenue adéquate pour aller dans un zoo que pour visiter des vieux tu sais. Maintenant viens et par pitié tais-toi. ». Victor soupira lorsqu’il entendit les paroles de la brunette. Comme s’il avait vraiment la tenue adéquate pour aller dans un tel endroit. Sa veste qui devait certainement coûter le bras d’une riche héritière, il ne pouvait décidément pas porter cela dans un tel lieu. Mais Coleen en avait décidé autrement. Elle avait décidé qu’il était bien habillé pour aller dans un zoo et surtout, elle voulait qu’il se taise. Il se laissa tirer le bras, gémissement légèrement dans son coin. « Je te préviens, si je salis mes chaussures, tu me les nettoieras ! » finit-il de dire alors qu’ils étaient à deux pas du guichet.

Devant le guichet, Victor lança un regard à Coleen et lui glissa quelques mots. « Ca coute combien pour entrer dans cette connerie ? ». Cette connerie, il parlait bien entendu du zoo. Les deux jeunes gens attendirent alors patiemment. Bien que patiemment n’était pas vraiment le mot adéquat. « Je te paie ton ticket d’entrée. Ce sera mon cadeau » lui dit-il alors, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres. Après tout, c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire.

N’empêche, Victor était vraiment pire qu’une fille à s’inquiéter de cette façon pour sa tenue. Même elle ne faisait pas tant de manières, en même temps, on ne pouvait pas dire que ce soit vraiment le genre de Coleen. « Je te préviens, si je salis mes chaussures, tu me les nettoieras ! » La brune leva les yeux au ciel (encore une fois) et soupira (encore une fois aussi). Il nageait en plein rêve lui, pas de doute là-dessous. « Bah oui, bien sûr. Tu veux pas non plus que je te fasse ta lessive et ton repassage pendant que tu y es ? » répondit-elle d’un ton parfaitement ironique. Elle avait autre chose à faire de sa vie que de laver les pompes des autres.

Ils arrivèrent enfin à l’entrée du zoo. C’était un miracle quoi, Coleen en pensait pas qu’ils pourraient arriver ici un jour, et surtout pas aussi vite. «Ca coute combien pour entrer dans cette connerie ? ». La jeune femme montra un panneau pas loin où tout était écrit. « C’est magique tu vois, c’est écrit là. Tu sais lire où je dois te faire la lecture ? » Non parce qu’on ne savait jamais. Avec Victor, elle s’attendait à tout. C’était parfois pénible mais dans l’ensemble, c’était surtout très drôle la plupart du temps. Ils attendirent alors. « Je te paie ton ticket d’entrée. Ce sera mon cadeau » Coleen lui lança un regard perplexe. C’était assez… surprenant comme changement d’attitude. Limite, elle s’attendait à un piège. Elle préféra se dire que Victor était juste gentil et elle n’eut pas trop de mal à s’en convaincre. « Merci mais… c’est un cadeau en quelle honneur ? » Ce n’était pas son anniversaire, ni Noël, elle n’avait pas été particulièrement gentille et aimable avec lui aujourd’hui, cette question était donc tout à fait justifier. « Je te paierais une glace pour la peine. Et du pop-corn pour donner aux singes ! »

A en écouter les paroles de Victor, on eut croire entendre parler une de ces filles prenant bien trop soin d’elles. Il n’était pas ce petit précieux, en tant normal, mais aujourd’hui, il avait décidé d’endosser le rôle du parfait stéréotype du garçon métrosexuel. Chose qui ne semblait pas amuser son amie, bien entendu. Elle lui répondit alors ironiquement s’il ne voulait pas non plus qu’elle lui fasse aussi sa lessive et son repassage. Il secoua légèrement la tête, comme agacé par les paroles de Coleen. Il ne préféra ne rien répondre à cela, et se dirigea dans un pas silencieux vers le guichet. Arrivé devant, il ne put s’empêcher de faire une remarque, ou plutôt non, de poser une question. Aussitôt il venait de lui poser la question, aussitôt elle lui répondit. Question bête, réponse bête. « C’est magique tu vois, c’est écrit là. Tu sais lire où je dois te faire la lecture ? ». Victor se content de lever doucement les yeux en l’air avant de les reposer sur le panneau que Coleen lui avait montré. Il posa une main sur son main, réfléchissant longuement… Il hocha la tête avant de dire à son amie qu’il lui paierait son ticket. « Merci mais… c’est un cadeau en quelle honneur ? ». Victor fronça doucement les sourcils, avant de secouer délicatement la tête. « Parce qu’il faut une raison pour faire des cadeaux ? Je pensais que ça te ferait plaisir… ». Il était ce garçon naïf qui était à faire tout et n’importe quoi pour faire plaisir à ses proches. Il lui arrivait d’offrir spontanément de petits cadeaux, ou de faire des petits gestes attentionnées, juste pour faire plaisir. Souvent, il ne fallait pas chercher à comprendre pourquoi faisait-il cela. Il était ce garçon au grand cœur. « Je te paierais une glace pour la peine. Et du pop-corn pour donner aux singes ! ». Il hocha alors la tête pour approuver ce qu’elle disait, même s’il ne semblait pas très enthousiaste à l’idée d’engloutir une glace ou même de devoir nourrir des singes. Ils arrivèrent devant le guichet, où une jeune fille s’y tenait. Victor lui lança son plus beau sourire. « Bonjour ! lâcha-t-il. Bonne journée ? Euh… Deux tickets, s’il-vous-plait… » finit-il par dire, après avoir reçu un petit coup de coude de la part de Coleen. Après avoir payé et reçu les deux tickets, ils s’avancèrent donc dans le petit chemin qui se dessinait devant eux. « On va voir quoi en premier ? » demanda-t-il alors.

Coleen n’allait pas se plaindre parce que Victor lui payait la place. Ca représentait un changement d’attitude inattendue pour un gars qui trainait des pieds depuis tout à l’heure à l’idée de venir ici. Elle préféra quand même demanda pour quel occasion elle avait le droit à ce cadeau. « Parce qu’il faut une raison pour faire des cadeaux ? Je pensais que ça te ferait plaisir… » La jeune femme hocha la tête. « Mais ça ma fait plaisir. C’est juste, souvent les gens ne sont pas aussi gentils que toi et ils attendent quelque chose en retour de leur cadeau. » Elle se tut pendant quelques secondes. « Etre dispensé de visite au zoo par exemple. Mas toi tu es parfait donc c’est pas un problème. » Elle lui promit ensuite de lui acheter une glace et du pop-corn pour les singes en retour. C’était vraiment très généreux de sa part.

Victor paya les places et ils purent enfin rentrés dans le zoo. Coleen était vraiment heureuse d’être là, un peu comme une gamine. Ce n’était pas parce qu’elle raffolait de ce genre d’endroits, loin de là, amis en comparaison de là où ils avaient été avant, n’importe quel endroit l’aurait rendu heureuse comme ça. « On va voir quoi en premier ? » La brune fronça les sourcils. C’était assez évident non. « Bah… on commence par le début quoi. C’est ce que font les gens en général. » Elle le tira par le bras et l’amena jusqu’aux premiers animaux. Les singes. « Regarde là-bas je t’avais bien dis que y’avait ton sosie ici ! Fais lui coucou.»

Coleen souriait comme une gamine à qui l’on venait d’offrir le plus merveilleux cadeau. Victor la regarda, un brin surpris. C’était certain que lui était loin de cet état d’euphorie. Il lui demanda alors par où ils allaient commencer leur visite. « Bah… on commence par le début quoi. C’est ce que font les gens en général. ». Elle disait cela comme si c’était si normal. Victor arqua un petit sourcil. Commencer par le début… il regarda alors autour de lui, cherchant un numéro quelque part ou une flèche qui donnait la direction à prendre pour se diriger au début. « Ah… je croyais qu’on pouvait aller où bon nous semble… Parce que vu tous ces chemins qu’on a devant nous, je doute qu’on puisse trouver le ‘début’. Enfin soit. ». Il se tut alors que Coleen le tira une nouvelle fois par le bras pour qu’il le suive. « Regarde là-bas je t’avais bien dis que y’avait ton sosie ici ! Fais lui coucou. ». Il regarda alors en direction où son amie lui montrait. Son sosie… Il fronça un peu plus les sourcils. Comme s’il ressemblait à un Orang-outan ! N’importe quoi. Le soleil devait déjà un peu trop taper sur le système nerveux de la brunette. Les deux s’amis s’approchèrent alors de la cage où deux gros singes gigantesques s’y trouvaient. Alors que Coleen l’encourageait à faire « coucou à son sosie », Victor regarda l’animal avec attention. Puis prit enfin la parole. « C’est marrant parce que je dirais plutôt que c’est ton sosie… avec toutes ces formes volumineuses et cette chevelure… » il marqua une brève pause, avant de rependre. « Hééé, bonjour Coleen ! » dit-il en s’adressant à l’un des singe et laissa éclater un petit rire.