New York, je me suis toujours dit que le jour où j'irais à New York ça serait pour un voyage, ou pour apprécier cette ville, mais que jamais je ne m'y installerais. Je n'ai pas des visions démesurées, je n'en n'ai jamais eu d'ailleurs. C'est peut-être parce que je suis tout le contraire de mes parents, où simplicité et liberté sont des mots d'ordre pour moi. Si un jour on allait me dire que j'allais avoir un intérêt soudain pour le métier de disc jockey, si un jour on m'avait dit que j'allais fuir mon pays juste à cause d'un mariage... Mais jamais personne n'est venu me voir pour me parler de mon avenir, car un avenir ne ce prépare pas, il se conçoit au jour le jour, pas besoin de plan de carrière bien détaillé, d'horaires, des périodes bien définies, il faut juste savoir dans quelle direction on veut aller et y marcher, continuer à avancer, peut-être parfois il va y avoir des virages, peut-être parfois on s'éloignera, peut-être qu'on prendra un autre chemin, mais toutes les vies ce clôturent par la même fin non ? Enfin, je me suis réveillée un jour rousse au désir d'un clan en Écosse, j'ai foulé la terre française en marchant vers le sud, et voilà que je remonte au nord-ouest pour traverser une forêt de building, auxquels je ne me fais toujours pas. Une forêt de monstres mécaniques géants étaient là autour de moi, me faisant me sentir encore plus petite que jamais, mais j'avais cette impression de pouvoir aller partout où je voulais par cette petite taille. Mais à vrai dire, ce n'est pas vraiment mon cas. J'avais réussi à me dénicher un appartement piteux à Brooklin, mais j'en étais tellement fière, c'était à moi, enfin je le louais, mais c'était chez moi, je m'étais attaqué à la peinture, j'avais collée des images des photos, j'avais fait des murs ma toile vierge, que je pouvais modifier à l'infini. J'avais trouvé des vieux meubles que j'avais rénové, ils ne se mariaient pas du tout ensemble, mais le fait qu'il soit dans ce petit espace, ensemble, faisait que l'harmonie y était plus que parfaite à mon goût. Je foulais tous les jours les couloirs sombres d'un métro crasseux, où l'odeur de pisse régnait à longueur de journée, mais pourtant, je voyais au-delà de cette crasse, de ces gens plus ou moins tristes, ou stricte, je souriais malgré ça. J'espérais toujours apporter du soleil dans ce métro, et avec ma couleur de cheveux je ne passais pas inaperçue. J'arrivais tous les jours à cette école que j'avais temps convoité avec Yoan, en me répétant chaque jour que c'était une chance que je puisse faire partie des étudiantes, et que je donnerais le meilleur de moi-même.
Ce jour-là, comme tous les matins je franchissais la porte d'entrée dans une rue de Manhattan, celle-ci ce prolongeait dans un grand couloir, qui menait à une toute petite cour, et après on prenait les directions des nos classes dans les différents étages, il y avait pleins de studios fermés pour profiter au maximum de notre musique, et beaucoup de matériel, c'était une véritable invasion. Alors que je passais la porte et que j'entamais le couloir, je vis un jeune femme qui abordait la même couleur de cheveux que moi, je ne l'avais jamais vu auparavant, elle était là immobile, penchais sur un petit calepin dans lequel elle écrivait je ne sais trop quoi. Étant de bonne humeur comme tous les jours, et la pensant nouvelle dans ces lieux, je la prise par le coude, la sentant timide, et assez réservée, et la tirant vers le cour tout en lui demandant : « T'es nouvelle ici ? Moi c'est Moïra, si tu veux je peux te faire visiter ? » Bien sûr, je m'étais assurée en voyant son visage qu'elle n'était pas 'ici, ou nouvelle, car ce n'est pas une très grande école, mais elle à tout de même une grande renommée. Il est vrai qu'au plus profond de moi, je préférais nettement prendre Yoan, par le coude dans ce couloir, mais je suis tout de même assez lucide, ça ne faisait pas un an. Je lui faisais un grand sourire, comme une gentille rousse qui accueille une nouvelle rousse, après tout je pouvais me tromper sur toute la ligne, mais le ridicule ne tue pas...
Quand Nora n’avait pas cours, la plupart du temps, elle ne restait pas enfermée chez elle. Elle étouffait et tournait en rond. Bien sûr elle pouvait toujours se repasser les vieux classiques du cinéma en boucle, c’était une des choses qu’elle préférait, mais en ce moment ce n’était juste pas possible. Elle ne pouvait pas rester chez elle trop longtemps et s’enfuyait dès que possible pour ne pas avoir à subir la tyrannie de son père et le silence de sa mère. Tyrannie était peut-être un peu exagérée, mais c’était comme ça qu’elle le ressentait. A l’image d’un tyran, Jonathan imposait ses idées à sa fille et elle n’avait pas le droit de refuser ou de le contredire d’une quelconque façon. Elle n’en aurait jamais eu le courage de toute façon. C’était son père, elle savait qu’elle lui devait le respect et qu’elle devait respecter les décisions qu’il prenait pour elle, même si cela ne lui plaisait pas. Comme tout bon parent, il était censé ne vouloir que le bonheur de sa fille, et Nora savait que c’était ce qu’il faisait, qu’il lui imposait tout ça pour son bonheur, parce qu’il pensait à elle et à son avenir. Et comme elle l’aimait et qu’elle savait qu’il l’aimait aussi, elle obéissait, sagement. Même si elle ne cessait de se révolter intérieurement, ses révoltes restaient des pensées. Elle n’arrivait pas à les faire sortir d’elle, elle n’arrivait pas à prononcer devant son père les mots qu’elle passait des journées à ressasser. C’était trop dur pour elle. Et c’était paradoxal. Autant qu’elle voulait se rebeller, elle ne le pouvait pas. C’était impossible à concevoir. Ça avait toujours été comme ça et elle ne voyait pas comment cela pourrait changer, même si Lindsay la poussait à la faire, même si Alec la poussait à le faire. Ah, Alec il était bien placé pour lui faire la leçon. Il n’était pas forcément mieux qu’elle dans cette histoire, il avait beau se rebeller plus qu’elle, jusqu’à preuve du contraire, ils étaient toujours fiancés !
Donc aujourd’hui, surtout en ce moment, ce n’était pas l’idéal pour la jeune femme que de rester chez elle. Elle allait une fois de plus être énervée et cela arrivait bien trop souvent à son gout. Elle était trop stressée en ce moment, c’était mauvais à force… Du coup, elle décida de profiter de ce jour de repos pour sortir et aller se balader dans New York. Elle avait beau y vivre depuis toujours, il y avait encore des coins cachés qu’elle ne connaissait pas. C’était quelque chose qu’elle aimait beaucoup faire : partir à pied et se balader au hasard des rues et des ruelles. C’était la meilleure façon pour trouver de nouveaux coins de la ville. C’était un délice. Comme toujours, elle avait son calepin sur elle. Elle notait tout, décrivait les coins qui lui plaisaient le plus, notait des pensées qui lui traversaient l’esprit à n’importe quel moment, notait des critiques sur tout et n’importe quoi. Les petites critiques qu’elle écrivait lui servaient d’entrainement pour plus tard. A chaque fois elle changeait de style, de registre, elle s’amusait à tout et n’importe. Elle désirait être critique de cinéma avant tout, mais cela ne l’empêchait pas de donner son avis sur tout un tas de choses. Sa promenade du jour l’emmena jusqu’à une école dans Manhattan. C’était une école particulière : une école de DJ. Haussant un sourcil, elle s’approcha un peu plus du bâtiment. Elle ne savait pas qu’une telle école existait même si c’était une discipline professionnelle comme une autre. Intéressant. Intriguée, elle sortit son calepin et commença à en notre l’adresse et le nom. Elle allait pour sur fouiller un peu plus et chercher à en savoir plus sur cette école si particulière. Se mêlant à un groupe d’élèves, elle s’engouffra dans le couloir. La jeune femme était penchée sur son calepin et notait, notait, encore et encore. Elle restait prudente car il se pouvait que quelqu’un ne la reconnaisse pas et découvre le fait qu’elle ne soit pas élève dans cette école et qu’elle n’avait rien à faire ici. Tout d’un coup, quelqu’un l’attrapa par le bras. Elle se retourna vivement vers cette personne et constata que c’était une jeune femme, rousse comme elle. Elle voulut protester et tenter de se dégager de son emprise parce que, qu’en savait-elle, elle était peut-être en train de la ramener dehors ou pire l’emmener voir le directeur, mais au grand soulagement de Nora, elle se mit à parler. « T'es nouvelle ici ? Moi c'est Moïra, si tu veux je peux te faire visiter ? » Nora ne put rétablir la vérité avant que cette Moïra ne l’emmène dans la cour. Une fois arrivées dehors, Nora les força à s’arrêter, puis elle s’écarta de la rousse. « Il y a erreur, je ne suis pas élève ici… Je m’appelle Nora et j’ai simplement été curieuse, je voulais en savoir plus sur cette école alors voilà… je suis entrée. » dit-elle, gênée. « Ça ne dérange pas j'espère ? Enfin... Tu ne vas pas me dénoncer ou quoi que ce soit du genre ? »
Dernière édition par Nora Norwood le Mar 21 Aoû - 14:26, édité 3 fois
« Il y a erreur, je ne suis pas élève ici... Je m'appelle Nora et j'ai simplement été curieuse, je voulais en savoir plus sur cette école alors voilà... Je suis entrée. » J'étais un peu surprise, je trouvais qu'elle avait un drôle de passe-temps. En général je suis plutôt à la recherche du moindre travail pour pouvoir subvenir à mes besoins, si bien que j'ai rarement du temps pour moi. J'essayais de trouver des solutions afin que ça ce stabilise un peu. Enchaînant les mixages à l'Awesome, et cherchant à dénicher des contrats dans le mannequinât, j'avais l'impression de tourner en bourrique parfois, si bien que j'avais toujours un peu de mal avec cette ville que je n'avais toujours pas conquise. Je me sentais comme une toupie qui tourne partout, ne s'arrêtant presque jamais. Entre les cours, et le travail, je ne relâchais presque rien, si bien que Capucine un jour m'avait joué un sale coup histoire que je reste une journée tranquille à m'occuper de moi, et à relâcher un peu la pression. Certes j'avais la sensation d'être une bombe à retardement, mais j'aimais bien ce que je faisais, et je m'étais fixé de faire tout en fonction de mes goûts et non pour me besoins. Quand je vois Nora là juste devant moi, je me dis qu'elle semble avoir un emploi du temps moins chargé, ce qui me donne horriblement envie d'être elle ne serais-ce qu'un instant pour me détendre. Je l'enviais déjà sans la connaître, telle une vraie girouette, mon cerveau finirait par me lâcher. Je trouvais ça étonnant d'être attiré par cette école, en général on reçoit des passionnés, ou des pros, mais jamais de curieux, surtout si ce n'est pas ce qu'ils comptent faire comme métier. Au moins, ça me permettait de voir une tête en plus, et quelle tête avec cette couleur de cheveux quasi similaire à la mienne. « C'est bien la première fois que quelqu'un de curieux daigne franchir cette porte, tu m'impressionnes. Je suis enchantée. » Je lui fis un large sourire, car la situation me procurait une certaine joie, et aussi surement parce que je suis une fille ouverte et que rare sont ceux ou celles qui me dérangent. « Ça ne dérange pas j'espère ? Enfin... Tu ne vas pas me demander ou quoi que ce soit du genre ? » Elle semblait quelque peu hésitante dans ses paroles de peur de déranger, mais je n'avais vu aucun panneau d'interdiction aux étrangers depuis que je suis ici. Je jetais un coup d'oeil dans le couloir au cas où j'avais manqué l'un de ses panneaux, mais il était vide, mis à part quelque affiche pour d'éventuelles soirées de mixage, mais ça c'est comme d'habitude je dirais. « Non non, aucun problème. Je me demandais juste, que veux-tu savoir sur cette école ? »
J'eus un moment de flottement, son nom me rappelait quelque chose, il m'était familier, mais je n'oublie jamais un visage, alors je sais que je ne l'avais jamais vu, et qui plus et, je remarque toujours les rousses, c'est dans ma nature depuis que j'ai quitté l'écosse de chercher toujours des roux partout, et de les compter, c'est une manière de trouver le temps moins long, bien qu'ils ne courent pas les rues. Je regardais la jeune fille me répétant son nom dans la tête, où l'avais-je bien entendu... J'eus comme un flash-back, d'une tête familière, un garçon, un canadien, qui s'appelle Alec. Il m'avait bien parlé d'une Nora, à un certain moment. Au début, on s'entendait bien, avec le temps on avait même créé un lien, on c'était même confié sur notre passé, avec des touches de similarités, mais il a vite changé de comportement envers moi, peut-être parce qu'il ne supportait pas le fait que j'ai réussi à faire quelque chose que lui n'arriverait jamais à faire, couper les vivres avec sa famille. Enfin, je regardais la jeune femme, et étant de nature curieuse, moi aussi, je lui demandais : « Pardon de cette question, mais tu ne connaîtrais pas un Alec ? » Après tout je peux me tromper, comme je me suis déjà trompée en l'accueillant, mais qui en tente rien n'a rien.
Nora avait quelques passe-temps étranges. Enfin pour elle cela lui paraissait normal, étant donné que cela lui plaisait, mais elle rencontrait peu de gens qui comme elles, parcouraient la ville à la recherche d’endroits inconnus et qui en faisaient des critiques, positives comme négatives. Lindsay s’était souvent moqué d’elle et lui avait répété qu’elle était bizarre, qu’elle perdait son temps. Mais elle ne pouvait pas comprendre, quand on n’aimait pas quelque chose on ne pouvait pas comprendre l’entrain d’une autre personne pour cette chose. Pour Nora c’était libérateur, une bouffée d’air frais, une façon de se vider totalement la tête, et dieu savait à quel point elle en avait besoin, en ce moment plus qu’à n’importe quel autre. Par la même occasion, en plus de lui permettre de se changer les idées, ses petites balades et visites lui permettaient de s’entrainer à l’écriture. Elle voulait être critique, et tous les moyens étaient bons pour s’entrainer. Surtout qu’elle avait toujours un avis sur tout et elle aimait toujours les donner, peu importe si son interlocuteur en avait quelque chose à faire ou non. Bien sûr, il y avait toujours des cas où elle se retenait, les cas où elle savait que contredire ne ferait qu’empirer les choses, avec son père par exemple.
La jeune femme était donc entrée dans cette école de DJ qui avait tout de suite attiré son attention. Elle n’en avait pas vu beaucoup des écoles comme ça, c’était même la première qu’elle voyait. Ça avait tout de suite piqué sa curiosité du coup. Et comme quand elle était piquée elle ne pouvait pas se sortir l’idée d’en savoir plus de la tête, elle était entrée, sans même se poser la question de savoir si elle avait le droit ou non. Après tout, elle aurait très bien pu être une élève aussi, qui pouvait se vanter de connaitre tous les élèves de son école ? De tous les avoir vus ne serait-ce rien qu’une fois ? Personne. Elle s’était mêlée à un groupe d’élèves et avançait doucement, la tête penchée sur son calepin, à écrire, veillant à ne pas percuter quelqu’un au passage. Jusqu’à ce qu’elle se fasse attraper par le bras et tirer à l’extérieur. Une jolie rousse lui parlait à présent, se demandant si elle était nouvelle. Nora rétablit donc rapidement la vérité. « C’est bien la première fois que quelqu'un de curieux daigne franchir cette porte, tu m'impressionnes. Je suis enchantée. » La jeune femme arqua un sourcil puis fit un large sourire, tout en hochant la tête. « Je suis enchantée moi aussi. » Il était clair que voir quelqu’un rentrer dans une école par simple curiosité ne devait pas être monnaie courante ; mais ça ne posait pas de problème à la brune. « Je suis vraiment très curieuse et je ne suis pas du genre à me gêner quand j’ai envie de satisfaire ma curiosité, donc. » ajouta-t-elle tout en haussant les épaules. Nora n’était quand même pas très rassurée. Moïra semblait gentille mais peut-être qu’elle allait la virer sans ménagement parce qu’elle n’avait rien à faire ici. La rousse continua sur sa lancée. « Non non, aucun problème. Je me demandais juste, que veux-tu savoir sur cette école ? » La brune laissa échapper un soupir de soulagement. « J’en sais trop rien à vrai dire… C’est juste que je n’avais jamais vu d’écoles de DJ et je me demandais comment c’était, comme ça fonctionnait, comment étaient les élèves… Des trucs du genre quoi. Puis le bâtiment est très beau alors ça m’a tout de suite attiré. »
Il y eut ensuite un moment de flottement, un grand silence s’était installé entre les deux jeunes femmes. Nora ne savait plus quoi faire à présent, elle était rassurée parce que Moïra n’allait pas la virer mais à présent elle ne parlait plus et elle ne savait pas ce qu’elle devait faire, si elle devait rester avec elle, si elle devait partir… Si elle pouvait partir aussi. Elle décida de rester là et d’attendre de voir ce que ferait la rousse. Elle agirait en conséquence. Un malaise la gagna à nouveau, elle n’aimait pas ne pas savoir quoi faire, surtout qu’elle se sentait observait. La rousse la fixait et semblait réfléchir et elle ne savait pas à quoi s’attendre. « Pardon de cette question, mais tu ne connaîtrais pas un Alec ? » Finit-elle par demander, brisant le silence. Nora dût se répéter la question de la rousse plusieurs fois. Alec ? Comment… Comment savait-elle ? Elle était tombée en plein dedans. Pile la personne qu’elle avait voulu oublier en venant ici. C’était raté, Alec la suivrait toujours. Nora écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils. « Alec ? Je… Si je connais un Alec… Pourquoi cette question ? » Si ça se trouve c’était juste une coïncidence. Après tout il ne devait pas être le seul Alec de la ville qui connaissait une Nora. Mais la coïncidence était quand même énorme. « Peut-être qu’on ne parle pas du même Alec, aussi. » ajouta-t-elle, hésitante.
Dernière édition par Nora Norwood le Mar 21 Aoû - 14:27, édité 2 fois
« Je suis enchantée moi aussi. » Je souriais à Nora, je la trouvaisquelque peu fascinante et assez culotté. Même si je suis aussi de nature assez curieuse, jamais, au grand jamais je ne mettrais les pieds dans une école, sans vraiment d'intérêt, simplement pour le plaisir, quoique... La curiosité n'est pas forcément un vilain défaut, car parfois la curiosité peut amener à l'audace, et puis tout le monde à besoin d'une part de curiosité je trouve, c'est tout à fait normal, surtout venant de moi. « Je suis vraiment très curieuse et je ne suis pas du genre à me gêner quand j'ai envie de satisfaire ma curiosité, donc. » Au moins, sur ce point j'étais tout à fait d'accord avec elle, à quoi bon rester dans l'ombre quand on peut tenter quelque chose, même si l'on peut se tromper, après tout, l'erreur est humaine. Mais il est vrai qu'en mettant les pieds dans une simple école de New York, qui enseigne l'art du métier de disc jockey, elle ne risquait pas grand-chose, au pire peut-être qu'on lui demande de faire marche arrière. Mais il faut croire, qu'on n'est pas du genre à remballer les gens quand ils veulent en apprendre plus sur ce que l'on fait, même au contraire on les encourages, bien que l'établissement soit petit, car même si c'est une très grande école dans ce domaine et demandé, il n'y a pas des masses de personnes qui veulent en faire leur métier, pas comme ceux qu'ils veulent faire médecins ou je ne sais quoi. Elle eut un grand soupire de soulagement quand je lui ai annoncé qu'elle ne dérangeait pas le moins du monde et qu'elle pouvait me demander tout (ou presque) ce qu'elle voulait savoir. « J'en sais trop rien à vrai dire... C'est juste que je n'avais jamais vu d'écoles de DJ et je me demandais comment c'était, comme ça fonctionnait, comment étaient les élèves... Des trucs du genre quoi. Puis le bâtiment est très beau alors ça m'a tout de suite attiré. » J'eus un léger rire qui n'avait rien d'une critique. J'étais amusé, car il est vrai que beaucoup se demandent ce qu'on peut bien enseigner, car pour eux ça semble tout banal et il faut juste passer les chansons les unes après les autres. Je lui fis signe de me suivre pour lui montrer une table de mixage un peu complexe. « Enfaite, c'est bien plus difficile que cela ne parait, il faut savoir gérer le temps les sons les enchaînements, l'ambiance, les goûts,... Ça dépend de beaucoup de critère, passez une certaine heure on va plutôt passer tel ou tel style de musique, et à une heure propice, on va faire monter l'ambiance avec certains sons. Quand je vais en soirée, je prête maintenant plus attention à la musique, tu sais. Sinon, pour ce qui est de cette école, on n'est pas H24 devant une table semblable à celle-ci, on a des cours comme n'importe qui en ont, et des cours sur l'organisation,... Avec ce genre de table on peut gérer tellement de choses, les basses, le rajout des sons, les enchainements, la puissance,... Et pour les élèves, que dire... On est un peu comme une grande famille, il n'y a pas vraiment de renfermés et très peu d'embrouilles, ça nous passe au-dessus. Ils sont plutôt cool en faite, après c'est un style qu'il faut aimer. Certains sont plus calés rap, d'autres dancefloor... Enfin voilà. Je suis pas très claire je sais... Je suis pas non plus très calée, mais si tu veux je peux te présenter à plus expérimenté ? »
« Alec ? Je... Si je connais un Alec... Pourquoi cette question ? » Elle semblait un peu gênée par cette question je voyais bien que ça ne l'enchantait pas du tout, mais vraiment pas. À son attitude, elle semblait renouer avec des vieux fantômes du passé. Ça semblait lui être tombé dessus comme un pic. Je m'en voulais un peu d'avoir posé cette question, moi aussi je suis curieuse, mais je ne pouvais pas savoir qu'elle réagirait comme ça. « Oh je ne voulais pas te mettre mal alaise, c'est juste qu'il m'avait parlé d'une Nora, je me disais que cela pouvait être toi. » Je n'étais plus vraiment sûre de ce que je disais, mais je ne voulais surtout pas paraître impolie, et je ne voulais surtout pas tomber sur un sujet qui fait mal. Surtout que la Nora dont m'avait parlé Alec, enfin quand il s'était confié, avaient une relation un peu complexe, mais sa réaction semblait propice à une telle situation, et vu sa réaction, je ne m'étais peut-être pas si trompée que cela au final. « Peut-être qu'on ne parle pas du même Alec, aussi. » Mais je pouvais toujours me tromper, mais cela m'intriguait encore plus, mais je ne voulais surtout pas que la situation dégénère. « Oui comme ce n'est peut-être pas toi la Nora dont-il m'a parlé, mais vue ta réaction, je me dis que je ne suis pas si loin du compte. Si le Alec que tu connais et canadien et que votre relation est complexe,... Non oublies, je dois surement me tromper. » je m'étais arrêté net, d'un coup, car plusieurs choses remuaient dans mon esprit, un mariage arrangé c'est une chose, mais quand ça parle de vous c'est une autre. Si Nora ressentais la même chose que moi, enfin si c'était elle, je comprendrais qu'elle ne veuille pas en parler. J'avais comme une petite boule qui me bloquait, légèrement douloureuse, j'essayais de me dire que cette Nora était une autre Nora, et qu'elle connaissait un autre Alec.
Contrairement à ce à quoi elle s’attendait, Moïra ne vira pas Nora sans ménagement. Pas du tout. Au contraire, même, elle se montra extrêmement gentille et fit tout pour qu’elle se sente à l’aise. Elle lui demanda ce qu’elle faisait là et pourquoi elle était aussi curieuse à propos de son école. Nora lui avoua tout, sans se cacher. Cette fille pouvait la juger ou la regarder de travers sous l’incompréhension comme faisait Lindsay, elle n’en avait rien à faire. Quand elle avait envie de faire quelque chose elle allait au bout et le faisait presque à chaque fois. En l’occurrence, là, elle n’avait pas envie d’abandonner. S’il fallait, elle demanderait de l’aide à quelqu’un d’autre. Mais la jolie rousse l’emmena avec elle vers ce qui semblait être une table de mixage. Elle se mit ensuite à parler. « En fait, c'est bien plus difficile que cela ne parait, il faut savoir gérer le temps les sons les enchaînements, l'ambiance, les goûts,... Ça dépend de beaucoup de critère, passez une certaine heure on va plutôt passer tel ou tel style de musique, et à une heure propice, on va faire monter l'ambiance avec certains sons. Quand je vais en soirée, je prête maintenant plus attention à la musique, tu sais. Sinon, pour ce qui est de cette école, on n'est pas H24 devant une table semblable à celle-ci, on a des cours comme n'importe qui en ont, et des cours sur l'organisation,... Avec ce genre de table on peut gérer tellement de choses, les basses, le rajout des sons, les enchainements, la puissance,... Et pour les élèves, que dire... On est un peu comme une grande famille, il n'y a pas vraiment de renfermés et très peu d'embrouilles, ça nous passe au-dessus. Ils sont plutôt cool en fait, après c'est un style qu'il faut aimer. Certains sont plus calés rap, d'autres dancefloor... Enfin voilà. Je suis pas très claire je sais... Je suis pas non plus très calée, mais si tu veux je peux te présenter à plus expérimenté ? » Ca faisait beaucoup d’informations d’un coup et Nora resta interdite quelques instants en essayant de tout assimiler et de tout noter. Elle hocha de temps en temps la tête pour signifier à son interlocutrice qu’elle l’écoutait et comprenait ce qu’elle voulait dire. Elle ne connaissait absolument rien au métier de DJ et c’était toujours bien d’en savoir plus sur n’importe quel domaine. C’était intéressant. Encore quelques coups de crayons et elle leva la tête vers la jeune femme avec un grand sourire. « Wow eh bien… ça m’a l’air passionant. Tu ne dois pas avoir le temps de t’ennuyer. Mais ça a l’air plus compliqué que ça ne parait, c’est vrai, la plupart des gens, et je pense être dans le même cas qu’eux, pensent qu’il suffit de choisir un cd et de… tourner avec ses mains. Une vision très simpliste du métier quoi. » Elle échappa un rire, elle ne voulait pas que Moïra la prenne pour une imbécile en attendant ce qu’elle venait de dire. Mais c’était vrai. Jusqu’à il y a peu, elle ne pensait pas qu’être DJ était si compliqué et demandait autant de connaissances. Elle secoua la tête. « Et t’en fais pas, tu m’aides plutôt bien pour le moment. Merci, d’ailleurs. » La conversation prit ensuite un tournant inattendu. Moira lui demanda si elle connaissait un Alec. Comment avait-elle pu savoir ? Elle resta un instant silencieuse et immobile, choquée d’entendre ce prénom qu’elle n’aurait pas cru entendre aujourd’hui. Quoiqu’elle fasse de toute façon, quoiqu’elle fasse pour l’éviter, cette histoire lui revenait en pleine face. Mais elle ne faisait pas forcément à « son » Alec, si ? C’était possible ? La coïncidence était grosse quand même. Quelles étaient ses chances de tomber par pur hasard sur une fille qui connaissait Alec et qui semblait le connaitre assez bien. New York était une plus petite ville qu’elle ne l’aurait pensé, finalement. Elle déglutit et émit ses doutes à haute voix. Son malaise était sans aucun doute perceptible. « Oh je ne voulais pas te mettre mal à laise, c'est juste qu'il m'avait parlé d'une Nora, je me disais que cela pouvait être toi. » Elle était de plus en plus convaincu que c’était bien d’elle qu’il s’agissait, mais elle n’avait pas envie d’en parler. Pas maintenant. Jamais, en fait. « Hum, non, c’est pas grave. » Elle espérait à present qu’elles allaient en revenir à leur sujet principal de conversation. Visiblement, Moïra n’était pas du même avis. « Oui comme ce n'est peut-être pas toi la Nora dont-il m'a parlé, mais vue ta réaction, je me dis que je ne suis pas si loin du compte. Si le Alec que tu connais et canadien et que votre relation est complexe,... Non oublies, je dois surement me tromper. » Elle soupira. Pour être complexe, leur relation était complexe… « C’est moi. Je connais cet Alec, et oui, notre relation est complexe. Très complexe. » Elle hésitait à présent entre ignorer totalement cette dernière partie de la conversation et changer de sujet pas très subtilement ou prendre sur elle et se montrer plus curieuse. Pourquoi voulait-elle savoir ça ? « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Sur nous… » Il devait surement lui avoir tout dit.
« Wow eh bien... ça m'a l'air passionnant. Tu ne dois pas avoir le temps de t'ennuyer. Mais ça a l'air plus compliqué que ça ne parait, c'est vrai, la plupart des gens, et je pense être dans le même cas qu'eux, pensent qu'il suffit de choisir un cd et de... tourner avec ses mains. Une vision très simpliste du métier quoi. » Nora eu un rire qu'elle voulait étouffer, mais je trouvais cela asse mignon, alors je ris avec elle, oui en effet beaucoup ce trompent sur le métier que j'aimerais exercer plus tard, mais on ne peut pas être calés en tout. C'est vrai que d'un point de vue extérieur, on dirait juste quelqu'un devant des platines qui s'amuse à le faire tourner. Mais si tout état aussi simple, pourquoi dirions nous qu'il y en a des plus connus que d'autres ? Tout simplement parce que l'on peut trouver une plus grande complexité en profondeur, et que certains avec leur sens arrivent mieux que d'autres à pouvoir échanger avec son auditoire. De plus en plus ce métier devient à la 'mode' et prisé, et n'oublions pas qu'on entend de plus en plus de mix dans les chansons actuelles, on est bien loin de la musique d'antan. Je la voyais écrire à toute vitesse, n'ayant as vraiment prêté attention à ça avant. J'avais parlé normalement, mais par écrit c'est toujours plus long, et je me demandais bien pourquoi elle écrivait tout ce que je pouvais bien lui dire, elle était là pour en apprendre plus non ? Mais je ne me doutais pas qu'elle allait prendre note de tout ce que je lui aurais informé. « Et t'en fais pas, tu m'aides plutôt bien pour le moment. Merci, d'ailleurs. » Je lui fis un large sourire avant de lui répondre « De rien, si tu veux savoir autre chose n'hésites surtout pas. Mais au fait pourquoi notes-tu tout ce que je te dis ? » J'étais toujours un peu coincé là-dessus, car je me demandais pourquoi, peut-être qu'elle n'avait pas une grande mémoire et qu'elle prenait note de tout ce qu'elle pouvait apprendre, ou qu'elle en tiendrait part à ses proches,...
L'ambiance devient un peu plus glaciale quand la conversation changea de sens par ma faute, et oui j'avais parlé d'Alec sans même avoir réfléchi, évidemment que si un jour je rencontrais la Nora dont-il m'avait parlé, elle n'allait surement pas réagir en entendant ce prénom masculin. Mais ça m'étais sorti de la bouche comme un souffle et ma curiosité avait pris le dessus. « Hum, non, c'est pas grave. » Mais malgré le fait qu'elle ait dit que j'avais pu me tromper, quelque chose dans son habitude montrais que je n'avais pas tort, car quand on a subi un mariage arrangé, il est très déplaisant de vouloir en parler ou s'en remémorer, je sais de quoi je parle. « C'est moi. Je connais cet Alec, et oui, notre relation est complexe. Très complexe. » Elle marqua une courte pause, je restais bouche bée face à elle ayant un peu peur de la suite, car oui je repensais aux paroles d'Alec quand on s'entendait bien et qu'on c'était confié l'un l'autre, mais notre relation avait prise une toute autre tournure quand il a montré une jalousie extrême en comprenant que j'avais réussi à faire ce qu'il n'arriverait jamais à faire, partir, et renier ma famille. « Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Sur nous... » J'étais un peu tremblante car même si les mots d'Alec me revenais à l'esprit, en contre parti je revoyais mon propre chemin, ainsi que le jour où l'on m'a annoncé que j'étais promise aux pires ennemies de mes parents, pour mettre fin à leur querelle sur le pouvoir et l'argent. « En fait, je connais très bien votre relation... Et je peux te dire que je te comprends parfaitement... » Les mots avaient du mal à sortir, ils sonnaient faux, mais c'était la pure vérité, certes je me confiais à une véritable inconnue, mais connaissant surement un moment dur de sa vie, j'avais l'impression qu'on se connaissait depuis plus longtemps que ça. Tête basse j'attendais sa réaction.
Accueil 
