Lorsqu’elle avait su qu’une institution pour enfants battus existait à New York, Mila avait été frappée de curiosité et s’y était rendue en prétextant n’être qu’une fervente défenseuse des Droits de l’Enfant, cependant chaque cas la propulsait quelques années en arrière, dans le foyer des Stevenson. Elle avait passé les onze années de sa vie à faire comme si rien ne s’était passé, comme si elle n’avait jamais tué Jake pour se défendre, cependant un bénévole avait vite remarqué que l’asiatique faisait partie de ceux-là. Ils s’étaient éclipsés, avaient longuement discuté de son cas et Mila avait soudainement pris conscience que cette histoire la hantait toujours. Se confier à un inconnu dans un cadre strictement anonyme lui avait fait le plus grand bien car jusqu’à présent, Mila n’en avait jamais parlé à quiconque, même pas à son propre frère qui ignorait sûrement que sa sœur aînée prenait les coups à sa place. Toby était le seul à savoir puisqu’il avait été passé à tabac par Jake à de nombreuses reprises avant que les deux sud-coréens débarquent, cependant ils n’en parlaient jamais pour ne pas avoir à se remémorer l’ambiance du foyer qu’ils avaient fuis et Mila ne voulait plus non plus repenser au meurtre effroyable qu’elle avait commis pour s’en protéger. Il avait fallu un certain temps à l’asiatique pour admettre qu’elle avait autrefois fait partie des enfants battus et après avoir quitté le gang de Cameron, Mila avait décidé d’accorder un peu de son temps libre au bénévolat. Le jeudi était d’ailleurs son jour de visite : l’asiatique – au même titre que les autres bénévoles – avaient ramené de quoi remplir le buffet pour le goûter qu’ils avaient prévu pour les enfants. C’est les bras chargés qu’elle pénétra à l’intérieur du réfectoire et posa le tout sur une table à côté de laquelle se trouvait un homme qu’elle connaissait ni d'Eve, ni d'Adam.
MILA ♦ « Bonjour. » commença-t-elle d'un air enjoué posant les cartons sur le 'buffet'. « J'en ai encore ramené pour un régiment, je crois... » marmonna-t-elle entre ses dents.
Elle disposa aussitôt ce qu’elle avait ramené et sortit les assiettes et les cuillères. Ils avaient prévu quelques activités en début de journée, un temps fort et un goûter que Mila était chargée d’organiser puisque cela se faisait à tour de rôle. Une fois fait, elle se tourna vers l'étranger et le détailla rapidement du regard, il avait l'air froid et était particulièrement bien sapé pour un bénévole (si tant est qu'il en soit un), mais Mila décida de ne pas porter de jugements trop hâtifs.
MILA ♦ « On ne s'est jamais vus. Je m'appelle Mila, je suis une nouvelle bénévole. » dit-elle en lui tendant la main, affichant un sourire poli.
Sujet: Re: milon △ first meeting Ven 12 Oct - 9:41
« Monsieur Wolf, ce que vous faites pour les enfants, cela n’a pas de mots. Regardez comme l’espoir semble revenir dans leurs yeux » souffla émerveillé la directrice de la fondation pour enfant que j’avais monté il y a quelques mois. Je crois bien que c’est même la première chose que j’ai faite quand père m’a demandé de m’investir dans les actions caritatives. « L’espoir ? » répétais-je un peu décontenancé. Je ne savais pas lire l’espoir chez les gosses, la seule chose que je voyais, c’était la manière dont certains sursautaient quand un adulte bougeait trop rapidement ou élevait la voix. Je voyais également la peur dans leur regard, la méfiance. Mon regard s’arrêta sur un enfant en particulière : Jimmy. J’avais l’impression de me revoir, cet air effronté comme si montrer un signe de faiblesse pouvait vous tuer. Non, il fallait rire à la gueule du monde, faire le grand pour ne pas montrer sa peur ou sa souffrance. Je connaissais cette attitude pour l’avoir vécu toute ma vie et encore maintenant, elle ne me quitte rarement. « Où en est-on pour le cas de Jimmy ? » demandais-je froidement. « Nous ne faisons malheureusement pas beaucoup de progrès. Il parle très peu et ne se mêle pas aux autres enfants. En réalité, ils nous attirent plus de problèmes qu’autre chose. Hier encore, il se battait avec des enfants du quartier » m’expliqua-t-elle. Un rictus étira le coin de mes lèvres. La meilleure défense, c’est l’attaque hein bonhomme pensais-je tandis que mon regard croisait le sien. Il était plein de défi et je soutins sans rien lâcher. Il avait du cran mais il était mort de trouille. Mes poings se serrèrent de colère. Comment pouvait-on faire cela à un enfant ? Cela me dépassait et au fond de moi, je pensais à mon propre fils. Un sentiment de gâchis me vrilla l’estomac en songeant que je me comportais comme le pire des salops avec pour excuse la vengeance. J’en voulais à mon ex pour sa trahison mais également de m’avoir menti en me jurant que ce n’était pas la chair de ma chair. Aujourd’hui, je me battais contre elle pour avoir la garde de ce gosse dont je ne connaissais rien. Il m’était totalement inconnu alors que Jimmy n’avait aucun secret pour moi. Nous étions faits du même bois. Je soupirais. « Monsieur Wolf… j’ai une question, pourquoi rester anonyme ? Vous venez régulièrement nous aider au centre mais vous restez toujours muet quant à votre rôle de fondateur pourtant cela pourrait être une bonne chose pour votre image » s’hasarda-t-elle. « Mes motivations me regardent, je vous paie pour gérer ce centre pas pour me poser des questions quant à ma vie privée » répondis-je avec la froideur qui me caractérisait avant de m’éloigner.
Si j’avais monté ce centre, c’était pour les enfants pas pour m’en servir comme bon nombre d’adultes s’étaient servis d’eux. Merde c’était des gosses pas du marchandising. Une voix enjouée coupa net mes pensées négatives. Une femme venait d’entrer dans la pièce commune avec un grand carton. A n’en pas douter, c’était une des bénévoles et un profond sentiment de respect s’insinua en moi. Ces personnes donnaient de leur temps et un peu de leur argent pour ces gosses et je les respectais. Je restais donc les mains dans les poches de mon pantalon à surveiller tout ce beau monde, ne pouvant m’empêcher de surveiller Jimmy. Ce gosse m’intriguait autant qu’il touchait quelque chose en moi. « On ne s'est jamais vus. Je m'appelle Mila, je suis une nouvelle bénévole. ». C’était la jeune femme qui était rentré avec le carton. Je la détaillais rapidement, notant au passage qu’elle était magnifique et qu’elle me tendait la main. « Enchanté » répondis-je simplement en serrant sa main. « Dillon. Je suis le..enfin je suis bénévole également » mentis-je pour une raison inconnue. Je mentais souvent voire comme je respirais mais aujourd’hui, ce mensonge prenait une tournure plus personne comme un moyen de me protéger. « Vous êtes celle qui vient le jeudi non ? J’ai entendu parler d’une femme qui arrive toujours avec de quoi nourrir un régiment » continuais-je maladroitement. Je n’étais définitivement pas habitué à me montrer aussi civilisé.
Sujet: Re: milon △ first meeting Sam 13 Oct - 11:04
Pendant des années, Mila avait cherché un moyen de faire la différence et c’est exactement à cet endroit qu’elle avait trouvé chaussure à son pied. On ne pouvait pas dire qu’elle se sentait bien ici puisque chaque enfant lui rappelait le fardeau qu’elle portait sur ses épaules, cependant Mila revêtait une personnalité totalement différente de celle qu’elle arborait tous les jours avec les étrangers. C’était le seul endroit où avait la certitude d’agir de son propre-chef pour une cause qui lui tenait à cœur, d’être la vraie Mila et non l’ancienne voleuse toujours sur la brèche, à l’affût du moindre danger. En d’autres circonstances, par exemple, l’asiatique n’aurait jamais engagé la conversation avec un parfait inconnu avec une telle prestance : ça pouvait très bien être un pigeon qu’elle avait un jour plumé ! Ici elle pouvait baisser sa garde, arrêté de faire semblant et être la grande sœur qu’elle avait toujours été pour Micah avec d’autres enfants qui le méritaient sûrement plus que son idiot de frère cadet. Oui, Mila ne lui pardonnait toujours pas d’avoir rejoint les rangs de Castiel.
DILLON ♦ « Enchanté. Dillon. Je suis le… enfin je suis bénévole également. Vous êtes celle qui vient le jeudi, non ? J’ai entendu parler d’une femme qui arrive toujours avec de quoi nourrir un régiment. »
Mila lui serra chaleureusement la main et ne put s’empêcher de pouffer d’un léger rire amusé à sa remarque, elle hocha tout de même la tête pour confirmer l’exactitude de ses propos. Dillon avait l’air assez maladroit dans ses relations avec les autres, mais l’asiatique ne lui en tenait pas rigueur parce qu’en dehors de l’institution, elle-même avait une carapace qui lui avait été difficile d’abandonner après toutes ces années à jouer un autre rôle que le sien.
MILA ♦ « Ma réputation me précède, vous êtes bien renseigné : c’est bien moi la fille du jeudi, mais je viens tout de même plusieurs fois dans la semaine pour discuter avec certains enfants comme… Jimmy, celui que vous observez depuis toute à l’heure. » dit-elle, tout en continuant de préparer la table. « Vous venez souvent ici ou c’est la première fois ? » le questionna-t-elle, échangeant un bref regard avec lui.
Mila n’était pas du genre à être intimidée par les hommes, mais Dillon dégageait un charisme qui avait quelque chose intriguant. Elle était aussi curieuse de savoir ce qu’une personne telle que lui pouvait bien faire dans un endroit pareil. Avait-il était battu comme ces enfants, comme elle ? Un défenseur de leurs Droits ? Ou un riche homme d’affaire qui voulait se donner bonne conscience ? Décidément, c’était plus fort qu’elle ! Mila en arrivait toujours à penser que toutes les personnes ne voyaient que leur intérêt personnel alors qu’il existait pourtant des actes désintéressés, sinon pourquoi était-elle là aujourd’hui ? Elle décida de lui accorder le bénéfice du doute : il avait sûrement une bonne raison à se trouver ici. Qui était-elle pour le juger à sa tenue vestimentaire ou à son air froid ?
Sujet: Re: milon △ first meeting Mar 30 Oct - 23:07
Ce centre était une de mes rares bonnes actions dans toute mon existence. Je devais reconnaitre que j’étais l’homme le plus égoïste que la terre eu porté mais je m’en foutais comme d’une guigne. Je menais mon existence sans poser de question, sans rendre des comptes. Je faisais ce qui me chantait, avec qui je voulais et quand je le voulais. J’avais même pour sale habitude d’obtenir toujours ce que je voulais des gens, la manipulation étant devenu au fil des années, un véritable passe-temps. Je ne connaissais pas : s’il vous plait, puis-je ou je ne sais quelle connerie de ce genre. Dans la vie, je prenais sans me poser de questions ni sans enrober les choses. C’est une des innombrables raisons qui poussaient les gens à me détester voire me haïr moi, le criminel devenu riche. Le batard de Wolf senior. Moi qui avais bêtement cru que la prison était un univers intransigeant, je me trompais lourdement. Le monde que j’avais découvert était pire. Dans un sens, je remercie ces cinq années en taule, au moins, cela m’avait donné des réflexes pour survivre dans cet univers de requin. Le seul point positif était l’argent ! J’adorais l’argent ! Trop ! C’était bel et bien l’amour de l’argent qui m’avait conduit en taule…
Mon regard croisa celui du petit Jimmy et mon cœur froid se serra. Il y avait tant de colère, tant de méfiance dans ce regard juvénile. Une petite voix me souffla que je devais avoir ce même regard depuis des années. Je soupirais. La seule chose que je n’avais pas prédite en ouvrant ce centre était ma propre réaction. Je ne pouvais pas m’empêcher de venir voir ces gosses, de me fondre dans la masse pour prendre soin d’eux ? Non. Je n’étais pas le genre de mécène à prendre soin des gosses. Je n’aimais pas les enfants. Du moins, je n’avais jamais réellement eu envie de perdre du temps avec des gnomes en culotte courte. Et encore moins avec mon propre enfant. La chaire de ma chaire m’était aussi étrangère que le premier venu et je n’en ressentais nullement l’envie de le connaitre. La seule chose que je désirais était de faire souffrir sa mère point barre. Perdu dans mes sombres pensées, Mila m’offrait une distraction inespérable. Un rictus qui s’approchait le plus d’un sourire étira mes lèvres quand elle commença à dire que sa réputation la précédait. En réalité, je n’avais entendu que des louanges sur elle car je faisais en sorte de me renseigner sur chaque bénévole. Je ne voulais pas que les enfants subissent la mauvaise influence d’adulte peu recommandable. Avec ironie je songeais que je devrais alors ne pas me retrouver là mais Jimmy agissait sur moi comme un aimant. Ce gosse me rappelait trop celui que j’étais à son âge. Peut-être qu’au fond, je désirais avant tout me sauver moi à travers ce gosse. L’égoïsme dont je faisais preuve ne connaissait donc aucune limite ? « Je viens souvent…mais je suis plus dans l’ombre » commençais-je avant de me rendre compte que mes propos pouvaient être mal interprétés. Je ne voulais en aucun cas que Mila découvre ma réelle fonction au sein de cette fondation. Il en était hors de question. « Je veux dire que je suis plutôt dans la logistique. J’aide à récolter des vêtements etc. » ajoutais-je d’un ton toujours aussi froid. J’essayais de lui sourire un peu, d’avoir l’air moins moi mais c’était peine perdue. Je n’arrivais jamais à me lâcher en présence d’un public et encore moins face à une personne dont j’ignorais tout. La méfiance était ma maitresse avec la solitude. « Et vous ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir bénévole ? » Demandais-je pour en apprendre plus sur cette femme aux courbes délicieuses.
Ps : désolée pour cette réponse tardive, j’ai plus de PC pour le moment donc j’essaie de répondre dès que j’ai un créneau sur l’engin familial.
Sujet: Re: milon △ first meeting Mer 31 Oct - 23:48
DILLON ♦ « Je viens souvent… mais je suis plus dans l’ombre. » dit-il simplement, laissant planer un peu plus le mystère qui l’entourait.
Ne comprenant pas tout à fait où Dillon voulait en venir, Mila pencha légèrement la tête sur le côté et lui lança un regard quelque peu interrogatif, mais ce dernier s’empressa aussitôt de lui répondre.
DILLON ♦ « Je veux dire que je suis plutôt dans la logistique. J’aide à récolter des vêtements etc. »
L’asiatique acquiesça d’un signe de tête et afficha un sourire. La logistique était une part importante de l’association, mais il était dommage de voir que ceux qui y travaillaient se considérer comme des hommes de l’ombre ou alors Dillon était le seul à ne pas vouloir s’impliquer davantage. Difficile à dire. Mila avait beaucoup de mal à le cerner, celui-ci. C’était comme s’il cherchait à éviter certains sujets et cela rendait la coréenne quelque peu inquiète, elle avait peur de mettre les pieds dans le plat et de lui poser une question inappropriée par inadvertance. Autant dire qu’elle ne savait pas sur quel pied danser avec ce ‘nouveau’ !
MILA ♦ « Oh, je vois ! En tout cas, votre investissement est très apprécié. » répondit-elle simplement, ne voulant pas se risquer à lui faire comprendre que de le voir plus souvent serait tout aussi appréciable.
Après tout, c’était son choix ! Elle comprenait qu’il ne tenait pas à s’investir plus que ça. Ces enfants avaient eu une enfance horrible que l’on pouvait aisément lire dans leurs yeux ou dans leur comportement qu’ils soient violents ou craintifs. Mila non plus n’avait pas la fibre maternelle, du moins de son point de vue… Elle avait tout de même endossé très tôt la responsabilité de Micah et jusqu’à présent, la jeune femme avait su le garder en vie malgré un travail à risques.
DILLON ♦ « Et vous ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir bénévole ? »
Mila serra aussitôt la mâchoire. La question était prévisible et pourtant, sa réaction était toujours la même. Elle ne s’y ferait jamais ! Cela prouvait qu’elle n’était pas prête d’oublier son propre parcours contrairement à ce qu’elle croyait. La coréenne s’était crue forte et pourtant dès qu’elle avait franchi les portes de l’établissement, son comportement l’avait trahie. Mila n’aurait éprouvé aucun remords à lui mentir, cependant elle se doutait que ses petites mimiques finiraient par la trahir et puis ici, elle n’en voyait pas l’intérêt.
MILA ♦ « Parce que j’ai moi aussi été victime de violences lorsque je vivais dans un foyer et j’aurais aimé avoir un refuge comme celui-ci, des gens avec qui parler… Je dois vous avouer qu’au début, j’ai passé la porte en croyant pouvoir cacher ça derrière un masque, mais à chaque fois que je regardais un enfant dans les yeux, j’avais l’impression qu’il me renvoyait ma propre image et on m'a rapidement démasqué. Finalement, je me dis qu’en venant ici telle que je suis, c’est aussi un moyen de leur montrer qu’on peut s’en sortir. » répondit-elle, en toute honnêteté. « Je vous sers quelque chose ? » demanda-t-elle précipitamment.
Sujet: Re: milon △ first meeting Jeu 1 Nov - 14:37
« Oh, je vois ! En tout cas, votre investissement est très apprécié. » Venait-elle de me confier. Un rictus mi-amusé mi-méprisant s’afficha au coin de mes lèvres. Si elle savait à quel point mon fric était apprécié, elle ne dirait pas ça. Je devais quand même être honnête, ici, il y a quand même plus de gens sincère que je n’en aurais jamais dans ma vie. Depuis ma sortie de prison, j’évoluais dans un monde de requin où l’argent et le pouvoir étaient des denrées précieuses. Ici, oui, on avait besoin de mon argent mais pour une cause bien plus noble. Pour les gosses. Il n’y avait personne ici pour me faire des courbettes, pour tenter de m’impressionner ou de finir dans mon lit pour une hypothétique bague de fiançailles avec à la clé un avenir loin de la misère. Quoique. La directrice me filait un peu de trop près. Je soupirais tout en continuant d’observer le petit Jimmy qui ne nous lâchait pas des yeux. Je ne sais pas pourquoi je n’arrivais pas à m’en détacher. J’avais un besoin viscéral de le protéger, de l’arracher à cette misère mais j’étais trop égoïste pour mettre en pratique tous les moyens légaux dont je disposais. Alors, pour changer de sujet, je lui posais la question qui me brûlait les lèvres. Mila m’intriguait au plus haut point. Elle n’éveillait pas en moi ce besoin de la mettre dans mon lit bien au contraire, j’avais envie de la connaître. De savoir qui se cachait derrière ce regard chocolat. Elle était séduisante, très belle aussi, ce qui ne gâchait pas l’affaire mais je ne ressentais pas ce besoin de la soumettre à moi. Idiot ! C’était bien rare qu’une femme ne m’inspire pas ce viscéral dégout. Je n’aimais pas les femmes. Loin de moi l’idée de les trouver inférieur ou je ne sais quelle connerie misogyne mais pour moi, elles n’étaient que des nids à emmerdes ainsi que des menteuses patentées. Non, les femmes, je les mettais dans mon lit et après, je passais à la suivante. J’étais incapable de fréquenter une femme plus d’une semaine. J’avais rapidement fait le tour de la question et je passais à autre chose. Hors, Mila m’attirait dans un sens beaucoup plus perturbant. C’était à la fois étrange et grisant mais comme toute chose que je ne maitrisais pas, je m’en méfiais. La vie m’avait appris à me méfier des autres et je tenais cela comme lieu de survie. Toutefois, je ne fus pas réellement surpris d’apprendre qu’elle avait été victime de mauvais traitement. Son regard parlait pour elle mais cela me retourna malgré tout. Comment un homme pouvait faire ça à une femme. Je regardais mes propres poings en me dégoutant. J’étais ce genre d’homme. Cela coulait dans mes veines comme un poison. Cette violence, cette haine. Elle était en moi. « Oui. Je veux bien un jus d’orange. Je ne bois pas d’alcool. Du moins, je n’en bois plus depuis huit mois » me confiais-je subitement.
Cette femme s’était mise à nue pour moi. Elle n’avait été aucunement obligée de me confier son passé pourtant elle l’avait fait. C’était étrange d’être celui qui recevait ce genre de confidence. J’étais plus habitué à ce que les gens me fuient comme la peste. Alors qu’elle me tendait mon verre, je fis un tour d’horizon du centre. « Ma mère est une ancienne prostituée, on peut dire que j’ai vu défilé dans sa vie bien plus d’hommes qu’autre chose. L’un d’eux a fait office de figure paternelle mais ces gestes d’affection prenaient la forme de nez cassé et autres réjouissances. Je ne comptais même plus les os cassés ni même les bleus. J’étais un dur, je ne sentais même pas les brûlures de cigarette » avouais-je alors que je n’en avais parlé à personne, pas même à ma meilleure amie. « J’étais un dur pas une lopette comme les gosses disaient à l’époque. Alors j’ai rendu coup pour coup à cette société de merde, devenant ce qu’il n’arrêtait pas de me répéter : un moins que rien. J’ai fait des conneries bien plus grosses que moi. Si je suis ici, c’est un peu pour chercher une rédemption qui ne viendra jamais. Il y a des gens qu’on ne peut pas sauver mais ce gosse-là » continuais-je en montrant Jimmy d’un mouvement de tête « il peut encore l’être. Et c’est important pour moi. Quoi que vous ayez fait, ici, l’important est votre action envers ces gosses » terminais-je en buvant une gorgée de jus d’orange.
Mila reconnaissait avoir été victime de mauvais traitements lorsqu’elle était plus jeune pour la simple et bonne raison qu’ici, il lui était impossible de se cacher. Elle n’avait pas fait ça pour se faire plaindre, loin de là ! La sud-coréenne n’avait dévoilé que la partie visible de l’iceberg des problèmes qui régissaient sa vie depuis qu’elle avait ouvert les yeux sur le monde ; elle n’avait pas parlé de son enfance passée dans un bidonville de Séoul, du sacrifice de ses parents, de l’orphelinat et de tout ce qu’elle avait fait pour ne pas être séparée de Micah, du sang qu’elle avait sur la main, de ses activités illégales qui lui avait servi de gagne-pain durant des années et encore moins de sa quête pour retrouver une sœur abandonnée à la naissance. Mila était une jeune femme pleine de mystères, une jeune femme qui, du haut de ses 27 ans, en paraissait parfois le double dans sa façon de parler : il lui arrivait souvent de tenir des discours que l’on s’attend plus à entendre de la bouche d’un vétéran.
DILLON ♦ « Oui. Je veux bien un jus d’orange. Je ne bois pas d’alcool. Du moins, je n’en bois plus depuis huit mois. »
Surprise d’un tel aveu, Mila afficha néanmoins un doux sourire et les traits de son visage furent aussitôt marqués par un profond respect, bien qu’elle s’amusait un peu du fait que cet institut n’était pas vraiment l’endroit indiquée pour boire de l’alcool. Son regard parlait pour elle. Oui. Elle qui d’ordinaire n’avait pas la langue dans sa poche et se fichait des répercussions que pouvaient avoir ses propos se surprenait à faire vœu de silence.
MILA ♦ « Va pour un jus d’orange, alors. » dit-elle, en le lui servant aussitôt.
Une fois fait, elle lui tendit son gobelet et s’occupa des quelques enfants réclamant leur part de goûter pendant que Dillon balayait la pièce du regard. Mila échangea quelques bribes de paroles avec eux, ébouriffant affectueusement les cheveux du garçon avant que ceux-ci ne s’éloignent pour rejoindre leurs camarades de jeux, la laissant de nouveau seule avec son interlocuteur.
DILLON ♦ « Ma mère est une ancienne prostituée, on peut dire que j’ai vu défilé dans sa vie bien plus d’hommes qu’autre chose. L’un d’eux a fait office de figure paternelle mais ces gestes d’affection prenaient la forme de nez cassé et autres réjouissances. Je ne comptais même plus les os cassés ni même les bleus. J’étais un dur, je ne sentais même pas les brûlures de cigarette. J’étais un dur pas une lopette comme les gosses disaient à l’époque. Alors j’ai rendu coup pour coup à cette société de merde, devenant ce qu’il n’arrêtait pas de me répéter : un moins que rien. J’ai fait des conneries bien plus grosses que moi. Si je suis ici, c’est un peu pour chercher une rédemption qui ne viendra jamais. Il y a des gens qu’on ne peut pas sauver mais ce gosse-là. Il peut encore l’être. Et c’est important pour moi. Quoi que vous ayez fait, ici, l’important est votre action envers ces gosses. »
Le cœur de Mila se serra douloureusement. Elle se disait fièrement ne pas être le genre de femmes à fleur de peau et pourtant, l’histoire de Dillon réussissait à la toucher autant que celle des autres enfants. La sud-coréenne prenait conscience qu’ici, il n’était plus question de barrières ou de masques et c’était, à son sens, ce qu’il y avait de plus thérapeutique. Mila lui sourit et acquiesça d’un signe de tête pensif, méditant sur ses paroles.
MILA ♦ « Vous avez tout bien résumé, je pense. Même si ça nous évoque une période de notre vie qu’on préfère oublier, ça a quelque chose de libérateur que de venir ici. On se retrouve un peu dans l’histoire de l’autre… ». Elle ne voyait pas vraiment quoi rajouter à cela, il avait parfaitement raison, même en ce qui concernait la rédemption tant attendue qu’ils avaient la conviction de ne pas mériter tous les deux. « Mais vous pensez vraiment qu’il y a des personnes que l’on ne peut pas sauver ? Vous n’avez jamais cherché à discuter avec Jimmy ? Il semble un peu réservé avec les femmes, peut-être qu’avec un homme la réception serait meilleure… » proposa-t-elle simplement, sans pour autant lui forcer la main.
Sujet: Re: milon △ first meeting Jeu 8 Nov - 19:42
Mila me troublait plus que de raison. En réalité, je crois bien qu’elle me renvoyait une image que je n’avais que trop peu connue. Depuis cinq années maintenant, je vivais plus dans l’idée de faire le mal que le bien et apprendre que des gens souffraient d’actions comme les miennes me troublait. Je n’étais pas le genre sentimental. Bien au contraire, j’étais le genre de sale type à écraser ceux qui se mettaient en travers de ma route mais je ressentais de l’appréhension désormais. A moins que ce ne soit de la culpabilité. Je n’en savais rien. Je n’étais pas habitué à faire ce travail sur moi-même. En règle générale, je frappais sans me poser de questions ni même me soucier des conséquences sur le long terme et pourtant, oui pourtant il y en avait. Finalement, dans le fond, je ne valais guère mieux que mon ancien beau-père. Ce constat ne m’attrista même pas. J’étais pourri jusqu’à la moelle pourquoi je pleurais sur mon sort ? Il n’y avait plus rien de bon en moi. Le peu que j’avais, m’avait été arraché il y a de cela des années.
Quoiqu’il en soit, je m’épanchais pour la première fois, confiant mon passé à une parfaite inconnue et ça, oui, ça, ça me bouleversa. Je n’étais pas habitué aux confidences que ce soit sur l’oreiller ou derrière une bouteille de bière. Je prenais les gens, je les utilisais et je passais aux suivants. En quoi cette femme était différente des autres ? Aucune idée mais quand son regard se posait sur moi, je me sentais presque en paix avec moi-même. Autant dire que je n’aimais pas cet état de vulnérabilité dans lequel elle me plongeait bien malgré elle. Je pourrais la blesser, la rejeter comme je savais bien le faire mais quelque chose me retenait. Un regard. Celui d’un gnome qui me fusillait à cet instant comme si j’étais le grand méchant loup. Jimmy me tenait à distance et je me sentais presque obligé de me conduire comme un mec bien rien que pour lui prouver que tous les êtres humains n’étaient pas tous pourris jusqu’à la moelle. « Mais vous pensez vraiment qu’il y a des personnes que l’on ne peut pas sauver ? Vous n’avez jamais cherché à discuter avec Jimmy ? Il semble un peu réservé avec les femmes, peut-être qu’avec un homme la réception serait meilleure… »
Je pris le temps de la réflexion. Sous-entendait-elle que je devais aller parler à ce gamin ? Parce que je devais l’arrêter tout de suite, je n’avais franchement pas de temps à perdre avec lui. Il ne m’intéressait pas du tout. Avant de lui dire cela, autant que je m’en convaincs une bonne fois pour toute avant, histoire de ne pas passer pour un crétin. « Oui, il y a des gens qu’on ne peut pas sauver. Je ne crois pas à la seconde chance… » Commençais-je à lui répondre tout en focalisant mon regard sur Jimmy. Ce gamin devenait une obsession pour moi. « Je ne crois pas être la bonne personne pour lui. Je veux dire oui, vous avez certainement raison : un homme serait peut-être un interlocuteur plus appréciable mais pas moi » me contentais-je de dire. Je ne voulais pas gâcher les chances du petit en lui parlant. Rien de bon ne sortait de moi alors autant limiter les dégâts n’est-ce pas ?! Je terminais de boire mon verre de jus d’orange quand la directrice s’approchait de moi et je priais le ciel pour qu’elle ne gâche pas tout. Je ne voulais pas que Mila sache que j’étais le fondateur de ce centre. Et encore moins le reste des bénévoles sinon tout changerait et je ne voulais pas. « Et si nous allions lui parler ensemble ? » lui demandais-je sans trop lui laisser le choix puisque je l’attrapais par le coude pour gentiment mais sûrement l’emmener avec moi vers Jimmy. La directrice soupira et moi je jubilais. J’avais sauvé les murs, juste à temps. Par contre, je me retrouvais un peu comme un con face à ce gamin. J’allais lui dire quoi ? En désespoir, je lançais un coup d’œil à Mila dans le but qu’elle me vienne en aide. Là. Maintenant.
Sujet: Re: milon △ first meeting Lun 19 Nov - 19:36
« Oui, il y a des gens qu’on ne peut pas sauver. Je ne crois pas à la seconde chance… ». Pour toute réponse, Mila afficha une petite moue et quitta Dillon du regard pour fixer un point en méditant sur ses propos. La sud coréenne ne savait pas très bien où elle se situait vis-à-vis de tout ça. Elle voulait croire que c’était possible et avait déployé tous les moyens possibles pour que ça le soit, mais il y avait toujours une ombre qui venait obscurcir le tableau. De toute sa vie, Mila avait toujours effleuré du bout des doigts cette folle illusion que l’on appelle bonheur. Elle était passée à côté de tellement de choses qu’elle ignorait même les plaisirs les plus simples que la vie avait à offrir. L’asiatique n’avait jamais pris le temps de les apprécier et maintenant que sa vie était devenue un tantinet plus calme qu’autrefois, elle commençait tout juste à prendre un peu de temps pour elle. Au final, elle considérait presque le départ de son frère comme une occasion en or de rattraper le temps perdu. « Je ne crois pas être la bonne personne pour lui. Je veux dire oui, vous avez certainement raison : un homme serait peut-être un interlocuteur plus appréciable mais pas moi. ». Une fois encore, Mila ne chercha pas à le contredire puisqu’elle connaissait plus ou moins cette sensation. « Et si nous allions lui parler ensemble ? ». Surprise par ce tel revirement de situation, la jeune femme répondit aussitôt : « Je ne sais pas si c’est une bonne… ». Trop tard, Mila n’eut même pas le temps de finir sa phrase que déjà, Dillon l’attrapa par le coude pour l’entrainer à sa suite vers le petit Jimmy. « Vous êtes vraiment du genre imprévisible. » répondit-elle finalement, lui montrant ainsi que son changement d’avis soudain l’avait déstabilisé.
Mila jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et distingua la silhouette familière de la directrice de la fondation. Elle les observait se déplacer dans la vaste pièce et la moue contrariée qu’elle affichait permis de comprendre l’étrange réaction de Dillon, lui arrachant un léger rire. « Vous auriez pu tout simplement me dire que vous ne teniez pas à lui parler… ». La directrice du centre faisait preuve d’un dévouement à n’en pas douter, mais elle était parfois encombrante, insistante et très persuasive lorsqu’elle s’y mettait. Mila en savait quelque chose, elle n’avait jamais pu lui refuser les services que cette dernière lui demandait parfois et pensait qu’il en était forcément de même avec Dillon. A présent, les deux adultes se trouvaient devant l’enfant et l’un comme l’autre semblait un peu maladroit. Au regard que lui lançait l’américain, l’asiatique comprit rapidement que ce serait à son tour d’engager la conversation alors autant commencer par un sujet bateau. « Salut Jimmy. J’ai préparé la table pour le goûter, tu peux aller te servir si tu as faim et soif. J’ai ramené tout un stock de muffins aux myrtilles, je sais que tu en raffoles. » commença-t-elle sur un ton à la fois doux et complice. Mila était une novice dans le domaine des discussions avec les enfants, elle ne voulait pas non plus le vexer en lui parlant comme à un bébé. « Il va y avoir une tournoi de Guitar Hero d’ici quelques heures, tu vas y participer ? ». Jimmy osa les épaules d’un air nonchalant. « Je m’en fous. J’ai pas envie. Foutez-moi la paix. » répondit-il d’un air mauvais. Mila se redressa en tâchant de garder le sourire. « Très bien, comme tu voudra. » dit-elle en haussant les épaules à son tour.
Sujet: Re: milon △ first meeting Ven 7 Déc - 13:30
Parler à Jimmy était une grave erreur mais cela m’apporter deux choses : la première était que je pouvais échapper aux griffes de cette directrice et la deuxième, je pouvais rester en présence de Mila. C’était quelque chose de déroutant pour moi. Les femmes en règle générale, pour que je les fréquente, il fallait qu’elle m’ouvre leurs cuisses. Or, cette fois-ci, c’était un contact beaucoup plus intellectuel que physique qui me liait à cette bénévole. C’était perturbant et rafraichissant. « M’auriez-vous aidé si je vous l’avais dit ? » lui demandais-je avec un sourire aussi charmeur qu’amusé. Ce n’était pas ce rictus que je réservais aux autres mais bel et bien un simple sourire. Ma meilleure amie me disait souvent que je devrais sourire plus souvent, cela me donnait un aspect plus humain mais je n’aimais pas sourire. En réalité, je n’avais que trop peu d’occasion de réellement sourire. Certes, j’étais riche à millions, je vivais plus dans la misère mais dans un superbe loft tout ce qu’il y a de plus luxueux mais c’était superficiel. Je n’avais pas réellement changé dans le fond et ma vie même si je la menais à deux cent à l’heure, je restais toujours figé. Rien pour avancer. Professionnellement, j’avais fait un bon. Je ne pouvais pas le nier. En réalité, j’étais même heureux de la tournure qu’avait prise ma vie. A la tête du groupe Wolf, je m’épanouissais. Je faisais enfin quelque chose qui me plaisait, je me sentais utile, important, puissant mais personnellement, je n’étais rien. Aucune vie sociale authentique. Tout n’était que mensonge, tromperie et digne d’un courant d’air. De temps en temps, je me surprenais à envier mon ami qui allait se marier. Sa femme et lui semblaient tout simplement heureux. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre. Moi, quand je rentrais chez moi, il n’y avait personne pour m’accueillir si bien que j’avais fini par bosser dans un bar en tant que barman simplement pour ne pas être seul. J’étais pathétique mais je ne me plaignais pas. Je n’étais pas fait pour la vie de famille bien au contraire et elle n’était pas encore née la femme qui arriverait à me dompter. En même temps, ce n’était pas comme s’il y en avait une qui cherchait. La majorité se contentait parfaitement d’être ma maitresse.
Quoi qu’il en soit, nous étions près de Jimmy à présent et j’observais Mila qui tentait d’établir le dialogue mais l’enfant restait imperméable. Ne jamais montrer qu’on était intéressé hein Jimmy ? Ne jamais laisser quelqu’un avoir de l’influence sur soi et encore moins du pouvoir. Je connaissais tellement ses pensées que malgré moi, mon regard s’adoucit. Ce gamin me touchait au-delà de tout et je n’avais qu’une seule envie, c’était de l’arracher à cet endroit pour l’amener avec moi. Je voulais le protéger, lui dire qu’il n’avait pas besoin d’être ainsi, qu’il n’était qu’un gosse ! Merde… Je ne devais pas penser ainsi, je n’avais rien à lui offrir à part la sureté matérielle. Je posais doucement une main au creux des reins de Mila pour la soutenir alors qu’elle venait d’être méchamment renvoyée dans son but. « Je te l’avais dit Mila. Il a simplement peur… il n’y a pas de quoi faire un plat, laissons-le dans son coin, il n’en vaut pas la peine » déclamais-je froidement tout en ne quittant pas du regard l’enfant qui me foudroyait littéralement. « J’ai pas peur ! C’est juste que je suis plus un gamin, j’ai pas envie de jouer avec ces crétins » répondit-il, piqué au vif. « Tant pis pour toi, avec Mila on va se régaler. On a fait notre job en venant te le proposer ce n’est pas comme si on était intéressé par un gosse dans ton genre. J’avais même parié que tu refuserais, grâce à toi, Mila me doit une petite somme » continuais-je avec un petit rictus moqueur puis sans le lâcher des yeux, je rapprochais Mila de moi, un bras autour de sa taille pour venir lui murmurer à l’oreille « Dans trois secondes, il va aller goûter…faites comme si vous ne le regardiez pas » puis, je la forçais gentiment à faire demi-tour pour l’éloigner à la fois du petit mais aussi de la table où étaient entreposés les gâteaux.
A peine étions-nous retourné qu’il fonçait à la table des gâteaux pour en prendre quelques-uns dans ses mains, me lançant un regard de défi comme pour dire : manque de bol, je t’ai fait perdre ton pari ducon. Amusé, je jouais le jeu et sorti deux billets de cinq que je tendais à Mila.
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