Kate & Aidan • Being without you makes me suffocate

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Aidan&Kate

Being without you makes me suffocate

Comme à tous les jours depuis bientôt quatre ans, Aidan se réveille, il prend sa douche, se prépare un bon thé chaud et choisis ses vêtements en prévision d'une bonne journée au pub. Mais aujourd'hui était une journée bien différente. Lorsqu'il se réveilla à six heures ce matin-là, il sourit au calendrier devant lui. Aujourd'hui était le grand jour J. Celui où sa Kate sortirait enfin de l'hôpital.

Se levant, il commença par aller prendre sa douche et réfléchis un bon moment. Déjà quelques mois s'étaient écoulé depuis l'accident de Kate, celle où elle avait perdu leur enfant. Le choc avait été terrible et les dommages psychologiques avaient forcé sa douce à rester cloîtré à l'hôpital, à la merci des docteurs et des infirmières. À quelque part, au moment où il avait aperçu ses yeux lorsqu'ils lui annoncèrent qu'elle n'avait pas survécu, il avait vu cette lueur enfantine et joyeuse s'éteindre et il savait que sa Kate ne serait plus jamais la même. Il aurait souhaité être fort lui aussi, il aurait aimé pouvoir l'aider à se rétablir en un claquement de doigt, mais il savait qu'au fond, il était aussi brisé qu'elle. Le choc nerveux avait été moins fort certes, ce n'étais pas lui qui avait porté la vie, mais de voir sa douce moitié autant brisé, il en avait mal. Elle disait ne pas être affecté, mais ce qui énervait Aidan, c'était cette lueur au fond de ses yeux qu'il n'avait jamais revus s'illuminer depuis. Comme si une partie d'elle était partie avec leur fille.

Tout en choisissant ce qu'il allait porter, il se surprit à penser au petit désordre dans lequel il avait laissé l'appartement depuis qu'elle était partie et il regarda l'horloge. Il avait amplement le temps de tout remettre à l'ordre. Enfilant un t-shirt blanc et un jeans skinny bourgogne, il commença à ramasser tous les cartons de restaurant et les feuilles qui s'empilaient un peu partout puis finalement, il vint machinalement pour entrer dans cette pièce à la porte fermer qui autrefois était son bureau.

Lorsqu'ils avaient appris que la jeune femme donnerais naissance, ils avaient décidé d'un commun accord de transformer cette pièce qui serait dorénavant dans l'arrière boutique du pub en chambre d'enfant. Or, après l'accident et par manque de temps, il n'avait même plus osé toucher à cette pièce préférant fermer la porte et laisser prendre la poussière ce qui se trouvait derrière. Il ignorait même s'il faudrait la vider juste au cas où sa douce ferait une rechute. Soupirant bruyamment, il finit son grand ménage, rangeant au placard serpillère et sceau et se mit en route pour le centre hospitalier, oubliant cette corvée douloureuse.

C'était une belle journée ensoleiller qui plombait sur New York ce jour-là, divers passants avaient commencé à sillonné les rues, allant et venant vers leurs emplois. Certains, des voisins ou des habitué, saluèrent Aidan et il en fit de même, sourire aux lèvres. Un vent Automnale annoncé la veille à la météo avait forcé les New Yorkais a sortir leurs manteaux et Aidan n'en fit pas exception, remontant le col de son manteau de cuir usé, il posa celui de Kate sur la banquette du passager et pris le volant de sa BMW noire, il démarra et se surpris à fredonner la chanson qui passait à la radio, tout en conduisant jusqu'au Starbucks le plus près afin de leur prendre un peu de caféine pour braver ce froid. Puis il sourit. Dans moins d'une heure, il serait enfin réuni avec sa belle, dans leur appartement. Dans leur petit cocon.

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Assise sur son lit d'hôpital, elle contemple le sac de sport éventré qui trône à ses pieds. Si elle avait trouvé la force de rassembler les maigres affaires qu'elle avait accumulé au fil des jours dans la petite chambre, elle n'avait pas pris la peine de les plier ou de les ranger soigneusement. Pourquoi faire de toute façon ? Il faudrait quand même les sortir pour les laver et elle était trop fatiguée pour ce genre d'effort inutile. Un dernier regard circulaire à la pièce blanche qui n'allait certainement pas lui manquer. Enfin, elle allait quitter cet environnement détestable et rejoindre son appartement. Leur appartement. Fini les nuits passées toute seule à sangloter, chose qui commençait à lui devenir insupportable au point d'en être devenue insomniaque. Non vraiment, elle ne regrettera pas cette chambre d'hôpital et encore moins le personnel du pôle de psychiatrie dans lequel on l'a enfermé une fois ses blessures physiques. Comme si se retrouver avec des gens qui hurlent dans leur sommeil ou parlent tout seul le jour pouvait vous aider à vous sentir mieux. Tout comme le défilé de ces charlatans qui se disent médecin. Médecin de l'âme, c'est ça bien sûr, on y croit. Ce n'est pas ici qu'elle pourra se redresser, il n'y a rien de plus sûr. Et cette bande d'incapables n'a rien trouvé de mieux que de la priver de la seule chose qui la réconforte en ce moment à savoir la présence d'Aidan à ses côtés. Elle ferme rapidement les fermetures éclairs du sac et le pose à côté d'elle sur son lit. Le temps lui semble figer. Elle aimerait tellement qu'il franchisse la porte et qu'il l'arrache à tout ça pour la ramener chez eux … Mais il faudra être patiente encore quelques temps vu qu'elle a bien une heure d'avance sur l'heure officielle de sa sortie. Peu importe, hors de question de continuer à attendre dans cette chambre qui lui donne la nausée.

La salle d'accueil des patients est vide à une heure aussi matinale. Dehors, le temps n'a pas l'air clément et elle frissonne rien qu'à l'idée du vent frais qui doit souffler et qu'elle n'a pas eu l'occasion de sentir depuis des semaines. Elle glisse les mains à l'intérieur du pull bien trop grand que lui a laissé Aidan un soir après une de ses visites. Au moins celui-ci ne sent pas l'hôpital mais bien l'odeur rassurante et apaisante de son compagnon.
« Mademoiselle Chadwick ? Qu'est-ce que vous faites déjà debout ? Le petit-déjeuner n'est même pas encore servi. »
La jeune femme s'extrait lentement de sa contemplation du monde extérieur pour poser son regard d'azur sur l'infirmière. C'est vrai qu'elle n'a pas encore mangé mais à vrai dire tout appétit a complètement disparu depuis la perte de son enfant si bien qu'elle s'est amaigrie de plusieurs kilos. Sans la constatation de cette chute de poids par un médecin, elle aurait très bien pu se laisser mourir de faim sans même s'en rendre compte. Et pas question de leur dire que son ventre ne criait pas famine sinon elle avait de bonnes chances qu'on la boucle à nouveau pour une semaine ou deux.
« Oui je sais. Est-ce que je peux le prendre ici ? »
L'infirmière lui adresse un sourire compatissant avant de hocher positivement de la tête. Il faut dire que si elle n'approuve pas son affectation en psychiatrie, le personnel hospitalier autre que les médecins a été d'une grande gentillesse avec elle, la plupart des femmes l'entourant pouvant parfaitement comprendre sa détresse suite à son accident ou son impatience quant à l'arrivée de ce compagnon. Le plateau comprenant deux tranches de pain, petit pot de confiture et mini-beurre ne tarde pas à apparaître sous ses yeux mais elle ne touchera pas à la nourriture si ce n'est une demi tranche de pain qu'elle décompose soigneusement pour donner l'illusion d'avoir été grignoté. Seul le café au lait brûlant trouve grâce à ses yeux et soulage ses mains glacées. Perdue dans ses pensées alors qu'elle fixe le parc de l'hôpital par la fenêtre, elle réagit à peine au son de l'arrivée de l'ascenseur. Le temps que l'infirmière n'ouvre la porte sécurisée empêchant aux patients les plus atteints de s'enfuir à tout bout de champs, la jeune femme a trouvé la force de se relever, priant au plus profond de son cœur pour que la personne qui la franchisse ne soit pas une blouse blanche. Les larmes lui montent aux yeux quand elle reconnaît au loin la tignasse blonde et les tâches de rousseur. Il n'en faut pas plus pour qu'elle puise dans ses dernières ressources, abandonnant le café sur la table, pour courir se jeter au cou de Aidan et le serrer aussi fort que possible contre elle.

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L'heure approchait à grands pas. Il pouvait entendre son coeur pulsé de plus en plus rapidement. Bientôt, elle serait dans ses bras, ils seraient dans leurs maisons et ils pourraient enfin revivre.

Se stationnant dans l'allée des débarcadères, il prit les cafés avant de les reposer et de les reprendre et de les reposer à nouveau, il était tellement nerveux qu'il ne savait plus vraiment quoi faire. Puis finalement, il décida de les laisser là et pris finalement que le manteau de Kate. Verrouillant ses portes, il entra dans l'hôpital, faisant abstraction de l'odeur d'antiseptique et pris l'ascenseur qui le mènerait à l'étage de psychiatrie.

Aidan n'aimais pas spécialement les hôpitaux, cette odeur de mort et de maladie qu'on tentait de dissimuler avec un fort antiseptique qui brûlait les voies nasales lui donnait le tournis. Et il détestait encore plus l'aile de psychiatrie, avec tous ces malades atteint par la folie. Il avait toujours cru que Kate n'y avait pas sa place, mais il n'allait surtout pas aller à l'encontre des médecins.

Tout en regardant les autres occupants de l'ascenseur qui sortaient à leurs étages, il réfléchit et se surpris à sourire. Il n'y avait que quelques étages qui le séparaient à présent de son amoureuse, bientôt, ils allaient être réunis. Puis dans le temps de le dire, il était rendu et il attendait qu'on ouvre la porte de sécurité. Pénétrant dans l'aile, il n'eu le temps que de la rattraper qu'elle était déjà dans ses bras. Son doux parfum vint lui effleurer les narines et il posa un léger baiser sur sa tête blonde et il la serra aussi fort que possible en la soulevant de terre, puis la déposant, il encercla son doux visage entre ses grandes mains, essuyant au passage les larmes sur ses joues et il l'embrassa tendrement.

« Prête à rentrer à la maison ma puce? J'ai emmener ton manteau et il y a un bon café, ton préféré, qui t'attend dans l'auto. »

Il savait bien que Kate avait arrêté de manger, elle était d'ailleurs très bonne dans le jeu de l'illusion, mais il ne voulait que son bien et il espérait qu'une fois sortis de cette prison blanche, elle recommencerait à manger et à vivre. Les médecins qui lui avaient parlé la veille avaient dit que ça prendrait du temps, mais il savait qu'ensembles, ils y arriveraient.

Attrapant son énorme sac, il attendit patiemment qu'elle ait mis son manteau et il lui pria la main avant d'aller chercher son autorisation de sortie. Puis ils attendirent l'ascenseur afin de sortir de l'hôpital.

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Se sentant soulevée de terre, elle se serre encore plus contre Aidan, décrochant même un sourire sur son visage éteint. Ca ne faisait plus aucun doute à présent, tout allait devenir plus facile maintenant qu'ils étaient réunis. Elle ne promettait pas de retrouver l'appétit mais au moins, elle ne serait plus surveillée nuit et jour. Comme si elle pensait faire ce genre de connerie … Tout comme Aidan lui était indispensable pour vivre, elle savait qu'il en était de même inversement et uniquement pour cela, elle n'oserait jamais se nuire. Cela n'arrangerait pas la situation et dévasterait la seule personne qu'elle ait aimé à ce point dans toute sa vie. Une fois à nouveau sur le sol, elle se laisse embrasser mais c'est bien parce que c'est lui et qu'elle en a terriblement besoin. Pour une autre personne, elle aurait refusé qu'on la touche, pour la seule et unique raison que tous ses vêtements sentaient cette odeur d'antiseptique qui s'incrustait dans chaque fibre de ce qu'elle portait jour après jour. D'ailleurs, il faudrait prévoir une grande machine à laver pour laver tout le contenu du sac sans quoi elle refuserait de porter un des vêtements qu'il contenait même si il n'était pas sale. Et il en allait de même pour elle. Ses cheveux, sa peau, tout lui semblait sentir l'hôpital et franchement, elle n'en pouvait plus. Même leur savon avait une odeur qui lui soulevait le cœur. Alors quand Aidan parle enfin de quitter cet endroit, de rentrer chez eux, dans leur cocon, elle sourit à nouveau, les larmes aux yeux avant d'attraper son manteau et de l'enfiler lentement. Malheureusement la fatigue qu'elle a accumulé ici n'a d'autre traitement que du repos et encore du repos alors mieux valait éviter les mouvements trop violents et rapides, déjà qu'elle venait d'en abuser en sautant dans les bras de son amoureux.

Le vent froid de l'extérieur lui griffe le visage alors qu'elle se cramponne un peu plus à la main d'Aidan, remontant les pans de son manteau autant que possible pour se protéger des rafales qui traversent la ville. Heureusement, la voiture n'est pas loin et s'engouffrer dans l'habitacle encore tiède est un véritable bonheur. Ici rien ne sent l'hôpital, exceptée elle mais le tout est bien contrée par son épais manteau. Toujours silencieuse, elle attrape le mug à emporter de chez Starbuck et le glisse entre ses mains gelées, un léger sourire posé sur ses lèvres. Rien de plus simple pour la rassurer que d'avoir pensé à prendre son café favori au Starbuck du coin. Enfin, même si Aidan était venu les mains vides, elle aurait été tout aussi heureuse mais comme d'habitude, il ne faisait pas de faux pas et n'oubliait jamais rien qui puisse la combler. Le trajet se passe en silence, la musique s'élevant de l'auto-radio suffisant à combler le vide qui n'en est pas vraiment un puisque ce silence n'a rien de gênant. Sa main sur celle d'Aidan occupée à changer les vitesses, enlaçant ses doigts entre les siens, elle réapprend petit à petit à observer toutes ces rues qu'elle n'a pas pu voir depuis des mois. Les gratte-ciels, magasins, l'agitation de la ville tout simplement. Et puis enfin leur pub, fermé à cette heure-ci. Même si elle ne se sent pas encore prête à retravailler pour le moment, elle sait bien que ce jour finira par arriver. Les médecins lui ont assez répété, la vie doit continuer malgré l'épreuve difficile qu'elle vient de traverser.

Leur appartement sent bon le propre et on voit clairement qu'il a été fraîchement nettoyer. Le lit lui fait immédiatement de l'oeil alors qu'elle sent une nouvelle vague de fatigue l'envahir. Mais pas question de toucher les draps avec son corps encore souillé de l'odeur d'antiseptique de l'hôpital. Le regard un peu perdu dans le vide, elle cherche machinalement la main d'Aidan comme une bouée à laquelle se raccrocher.
« Il faut que j'aille me doucher. »
C'est la seule chose qu'elle réussit à dire pour le moment. Si ça ne tenait qu'à elle, elle se laisserait tomber de fatigue et dormirait pendant trois jours mais il fallait bien faire ce petit effort pour se débarrasser définitivement du souvenir de l'hôpital. Alors qu'elle fait quelques pas vers la salle de bain, elle se fige, un peu paniquée. L'idée de se retrouver à nouveau seule dans une pièce la terrifie, peut-être parce qu'elle craint qu'en ouvrant à nouveau la porte, Aidan ait disparu, si bien qu'elle se tourne vers lui, les larmes aux yeux.
« Ne me laisse pas toute seule s'il-te-plaît. »
Rien de sexuel dans cette demande de ne pas la laisser seule dans la salle de bain. Seulement une demande pour se rassurer et calmer ses angoisses qui mettront sûrement quelques temps à s'effacer complètement.

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Rien au monde ne l'avait rendu aussi heureux que le regard de Kate quand ils sont arrivés près de leurs chez soi. Son regard curieux qui redécouvrait les immeubles et les boutiques de Manhattan. Caressant doucement sa main enlacé à la sienne, il lui sourit avant de se stationner dans la ruelle menant à l'arrière du pub et comme hypnotisé par la présence de sa douce, il alla lui ouvrir la porte et ne la lâcha pas d'une semelle, l'enlaçant et la touchant constamment, ce qui ne semblait pas lui déplaire. Grimpant dans leurs quatre pièces au-dessus du pub, il embrassa ses cheveux et la lâcha une fois pour toutes alors qu'elle fit le tour.

Puis il lui tendit la main alors qu'elle la lui demandait, l'attirant contre ses pectoraux. Elle semblait encore si fragile, si instable. Comme il aurait voulu la forcer à sourire, comme avant, mais il n'était pas aussi porc. Il attendrait, il ferait de son mieux pour lui laisser tout le temps qu'il faut. « Il faut que j'aille me doucher. » Il lui sourit alors. Plus tôt dans l'auto, il avait bien remarqué ce tic qu'elle avait de se sentir et de retrousser son petit nez, comme si l'air empestait et il comprit que tout comme lui, elle n'était pas particulièrement fan de cette odeur d'antiseptique puis il la regarde se diriger vers la salle de bain et la suit, puis elle se fige, l'obligeant à s'arrêter avant de lui foncer dessus. La peur ce lis sur son visage, avait-elle peur de l'eau? Où d'un autre truc? Il n'en savait rien, mais lorsqu'elle lui demanda de ne pas la laisser seule, il avait l'impression de dénoter une teinte de réelle peur.

« Ne t'inquiète pas mon chaton, je ne t'abandonnerais pas. Je suis là regarde... Et je te suivrais partout où tu ira... »

Caressant ses longs cheveux blond, il se dirigea alors vers la petite salle de bain avec elle et la fit s'asseoir sur la toilette avant de commencer à préparer son bain puis de l'aider à tout retirer ses vêtements.

L'état de Kate l'inquiétait, les médecins l'avaient averti, mais la personne qu'il voyait devant lui n'étais plus celle qu'il avait connu. On dit qu'un choc nerveux,cela peu souvent avoir des conséquences graves et Aidan n'étais pas celui qui n'y croyait pas, il était plutôt celui qui en avait la preuve vivante. Et il avait comme dans l'impression qu'ils devront travailler très fort pour que la santé autant mentale que physique de sa Kate se rétablisse. En commençant par ce problème d'amaigrissement.

« Après, si tu veux, tu pourrais aller dormir... Je n'aime pas ces cernes sous tes jolis yeux... Et après, une fois que tu sera reposé, je pourrais te faire une petite soupe et tu pourrais en manger... Pour moi...»

Il essayait tant bien que mal de contenir sa tristesse, mais c'était tellement difficile, de voir l'être qu'on aime autant dépérir comme ça. La soulevant comme une princesse, il la glissa lentement dans le bain et pris un gant de toilette afin de commencer à lui laver le dos.

« Aujourd'hui, je suis entièrement à toi, Ziggy va s'occuper du pub, comme ça, ont sera tranquille pour rattraper le temps perdu... Et si tu veux, nous irons louer tes films favoris et nous les écouteront emmitouflé dans ta douillette favorite... »

Lui changer les idées, c'est ce qu'il tentera de faire, en espérant que tout fonctionne comme sur des roulettes.

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Docilement, elle se laisse déshabiller, posant ses bras contre sa poitrine nue. Face à Aidan, sa réaction est tout autre qu'à l'hôpital. Devant les médecins, les infirmières, ce à quoi elle ressemblait lui importait peu voire pas du tout. Mais avec lui, c'était différent. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle prit pleinement conscience de son amaigrissement, de ses côtés visibles et des os de son bassin plus saillants que d'ordinaire. Quand cette lueur d'inquiétude avait pointé dans les yeux du jeune homme et même si il n'avait rien dit, elle avait immédiatement culpabilisé. Il n'avait pas à souffrir de l'état dans lequel elle s'était mise malgré le fait qu'elle n'y pouvait pas grand chose. Les semaines qui ont suivi sa fausse-couche, son corps avait tout simplement décidé de rejeter tout ce qu'elle avalait, justifiant également son admission en psychiatrie puisque les conclusions étaient vite tirés. Une jeune femme venant de perdre son enfant, vomissant dès qu'elle avalait quelque chose … Le mot d'anorexie n'a pas tardé à tomber même si elle le sait, ce problème alimentaire n'est lié qu'au choc post-traumatique et qu'à partir de maintenant elle allait pouvoir commencer à s'en sortir et à réussir à avaler quelque chose. Au moins Aidan ne cuisinait pas des plats sans goût ni saveur autre que celle d'une semelle durcie en guise de steak et une soupe fade comme ersatz de purée.
L'eau du bain est chaude et réconfortante et la jeune femme se laisse avec plaisir glisser à l'intérieur de l'eau chaude. Elle rabat presque aussitôt ses genoux contre sa poitrine et pose son menton dessus, histoire d'être à l'aise. Du coin de l'oeil, Kate s'attarde à regarder son compagnon s'affairer autour d'elle. Et si il ne la voyait plus que comme ça, comme une chose frêle et fragile dont il faut tout le temps prendre soin ? Et si il n'ose plus jamais la toucher de peur de la briser en deux ? La peur que cette tragédie ne ruine la relation qui fait tourner son monde à l'heure actuelle lui serre le ventre mais elle ne dit pas un mot, se contentant d'apprécier les gestes doux et attentionnés du jeune homme. Pourtant, c'est toujours le silence qu'elle garde quand il lui parle du fait de manger un peu. Et si elle se remet à vomir ? Il faudra pourtant faire un effort et au moins avaler quelques cuillères de la soupe si elle veut petit à petit se remettre sur pied. Mais le visage d'Aidan lui blesse le cœur. Comment peut-elle être aussi égoiste pour le laisser dans un état pareil ? Délicatement, elle attrape sa main et l'enserre entre ses doigts humides.
« Ca va aller d'accord ? Ne t'en fais pas. »
Ne t'en fais pas pour ma santé, mes états d'âme ou mon allure de dépressive. Ce n'est que passager et si tu savais à quel point j'ai hâte de retrouver notre vie d'avant, celle où nous n'avions pas de soucis... Tant de choses qu'elle aurait aimé pouvoir lui dire mais les mots restent coincés dans sa gorge. Peut-être parce qu'avant tout, elle ne veut pas faire de promesses sur quelque chose qu'elle n'est pas sûre qui arrivera un jour.
« Je ne veux pas que tu me vois comme la femme malade … Je sais que ce n'est pas simple parce que je sors de l'hôpital et tout ça … Mais je reste la même, je suis toujours Kate. J'aimerais recommencer à travailler. Aussi vite que possible. »
Elle est heureuse qu'il passe la journée avec elle le temps qu'elle se repose mais dès que possible, elle veut être au contact des habitués. Quand elle sert et qu'elle est occupée au bar, elle n'a pas une seule seconde pour penser à ses soucis et c'est un luxe dont elle s'accommoderait tout à fait en ce moment.

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