Elizaveta ferma les yeux et se concentra. Elle fit tourner sa dague entre ses doigts, sans hésiter une seconde elle flexa son avant-bras et lâcha son arme. Dans un bruit sourd, la lame alla s’enfoncer dans le cou d’un des mannequins d’essaye. Presque parfait, mais pas encore assez. Elle avait bougé un pied de quelques centimètres, on aurait plus la déséquilibrée, elle devait travailler là-dessus. C’était plus difficile de s’entrainer depuis qu’elle était à New York, elle manquait d’espace, elle manquait de temps. Elle était une juge intransigeante pour elle-même, mais rien ne se comparait a ses maitres d’arme habituelle. Pareille pour ses poisons. Elle avançait, mais ça avait été plus facile avec sa tante, même presque folle, à ses côtés. Elle aimait apprendre, elle aimait surprendre, elle avait beau être imaginative, elle ne pouvait pas avoir toutes les ressources qu’elle voulait dans cette ville qui la traitait comme une simple paysanne. Elle aurait pu demander à Koschei ou bien Oksana de s’entrainer avec elle, mais elle préférait plutôt mourir que de leur montrer ses faiblesses. Enfin… L’un équivalait presque l’autre de toute façon.

La Russe fit sortir son deuxième couteau de sa manche droite et se replaça en position de départ. Au moment de le lancer, elle attendit la porte de son appartement fermé un peu trop fort. Son frère était au travail pour la nuit, et il connaissait mieux que de repasser à la maison, question de se faire suivre. De gestes rapides, elle recacha son poignard à sa place et sans faire de bruit, sorti de la salle d’entrainement. Son entrainement de danseuse lui avait appris depuis longtemps à se déplacer sans faire de bruit sur le sol. Elle put écouter et se déplacer sans crainte. Peu importe la personne qui était là, c’était un ennemi. Personne ne serait rentré chez elle sans prévenir que pour prendre le thé.
Elle repéra l’intrus près de sa chambre et son dos se raidit. Irina, la cousine de son père. Misha se retient tout juste de ne pas siffler entre ses dents. Elle fit les trois grands pas qui la séparaient de la brune et rapidement, lui attrapa les mains pour les bloquer dans son dos et posa la lame de son couteau sous sa gorge. « Je ne sais pas ce que tu cherches Irina, mais tu ne le trouveras sans doute pas dans mes affaires. » Sans la ménager, elle poussa la jeune femme au sol, dans la direction opposée à sa chambre à coucher. « Qu’est-ce que tu veux ? » Ça faisait des années qu’elles ne s’étaient pas parlé, son père l’avait longtemps mis en garde contre son espèce. Misha n’avait pas été élevée pour être tendre avec Irina, au contraire. Et trouver la femme dans son appartement ne présageait rien de bon.

Depuis qu’elle était arrivée à New-York, Irina avait cru bon d’éviter tout contact avec membres de sa famille. Elle avait bien informé Oksana de sa présence en ville certes et Dimitri savait par la force des choses qu’elle était ici, mais elle s’était bien gardée d’aller avertir les autres. Plus tard ils sauraient qu’elle était là, plus longtemps elle serait en paix. C’était mieux pour tout le monde, enfin surtout pour elle. Ca lui avait permit d’observer quelques temps en toute tranquillité et de voir venir. Aujourd’hui néanmoins, elle s’était décidée un peu à agir. Elle avait prit la direction de chez Elizaveta, elle savait exactement où habitait celle-ci, avec une idée bien précise en fait. Elle avait pris avec elle des micros qu’elle avait l’intention d’aller déposer chez la jeune femme. Elle n’était pas sûre que ce soit la meilleure idée du siècle et avait bien confiance que cela pouvait s’avérer risqué mais bon, elle pouvait bien vivre avec ça. Elle n’avait en aucun cas pur d’Elizaveta de toute manière.

Rentrer dans l’appartement se révéla être un jeu d’enfant pour Irina. Elle se sentit tout à coup très sûre d’elle. Ca allait être facile, très facile, elle serait partie d’ici au plus vite. Elle était sûrement beaucoup trop confiante d’un coup parce qu’elle prit la direction de la chambre sans plus se méfier. Elle n’entendit pas Elizaveta qui arrivait derrière elle. Elle s’aperçut seulement que la blonde était là lorsque celle-ci l’attrapa par derrière, immobilisant ses mains et posa son couteau contre sa gorge. Décidément, celle-ci avait toujours aussi accueillante. « Je ne sais pas ce que tu cherches Irina, mais tu ne le trouveras sans doute pas dans mes affaires. » Oh, Irina était presque certaine du contraire, même si pour le moment, elle ne cherchait rien de particulier. Elizaveta la poussa ensuite au sol. « Qu’est-ce que tu veux ? » Irina poussa un soupir ennuyé et se redressa. Sa ‘cousine’ rêvait grandement si elle croyait qu’elle allait lui dire quelque chose. De toute façon, qu’elle lui dise quelque chose ou non, Irina était sûre de l’avoir sur le dos tout le temps maintenant. C’était ce qui l’ennuyait le plus, en dehors du fait qu’elle s’était fait avoir comme une débutante (chose dont d’ailleurs, elle éviterait de se vanter devant ses frères, elle était pourtant censée se montrer plus intelligente qu’eux). « Moi ? Je ne veux rien du tout quelle idée. Je venais juste te rendre une petite visite amicale. Comme ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. » Pas assez longtemps au goût de la brune en tout cas. Irina s’appuya négligemment contre le mur derrière elle. Du coin de l’œil, elle surveillait quand même le moindre geste que pouvait faire l’autre. Si Elizaveta ne lui faisait pas peur, Irina restait plus que méfiante à son égard, surtout quand elle se trouvait seule dans une pièce avce elle comme là. « Si je peux me permettre, laisse moi te dire que ton sens de l’accueil laisse vraiment à désirer. » commenta-t-elle alors.

Elizaveta regardait Irina sur le sol avec un mauvais gout dans la bouche. Elle n’avait pas pensé à avoir ses gardes du corps aujourd’hui, pas en ce moment, en plein jour, dans son propre appartement. Apparemment, elle s’était trompée. Irina ne lui faisait pas peur, elle saurait s’occuper d’elle au besoin. Mais elle n’aimait pas l’idée qu’elle ait rodé dans la place pendant même quelques secondes sans surveillance. La blonde sonda vite fais la salle de séjour, cherchant quelques choses de différentes, même juste un peu. Elle avait devoir passé tout à saque tout à l’heure. Sa famille ne faisait pas dans le genre des visites de courtoisie. « Moi ? Je ne veux rien du tout qu’elle idée. Je venais juste te rendre une petite visite amicale. Comme ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. » La blonde leva les yeux et eut une grimace de dédain. Bien sûr. Ses doigts se refermaient sur la dague dans ses mains, prête. « Tu m’as ramené un cadeau d’Asie peut-être ? Comment vont tes frères ? » Elle était étonnée chaque jour que ses idiots soient toujours en vie. M’enfin, c’était qu’une question de temps. Elle savait pour le voyage de sa ‘cousine’ évidemment, c’était son rôle d’espionner pour Oksana… Elle avait tout simplement fait quelques recherches en plus. Et puis c’était pas très difficile à savoir, dans tous les camps il avait des taupes. Chez les fidèles à Andrei, chez les fidèles à son grand-père, tout le monde avait son prix. Et Misha était très généreuse quand il était question de son propre futur. « Si je peux me permettre, laisse-moi te dire que ton sens de l’accueil laisse vraiment à désirer. » « Je pourrais dire autant de tes manières d’infiltration, peu importes leurs buts. » Sans lui tourner le dos une seule seconde, la blonde alla s’assoir sur un des fauteuils du salon. Elle gardait sa lame en vue et entre ses mains. « Je ne sais toujours pas ce que tu fais ici, et je n’ai définitivement pas toute la journée. Alors, tu es mieux de venir droit au but. » Elle n’avait pas envie de jouer avec Irina une seule seconde. Elle ne pouvait pas la tuer déjà, ce qui enlevait la moitié du plaisir. Elle se ferait beaucoup trop d’ennemies pour le moment et son grand-père ne serait pas content. « Et si tu dois tout savoir, chère Irina, je ne suis pas assez idiote pour garder quoi que se soit de compromettant dans ma propre chambre. » Elle n’était pas non plus une débutante.

Irina ne savait pas vraiment ce qu’elle avait crut faire en venant ici mais c’était un échec. Mais sa ‘cousine’ se mettait vraiment les doigts dans l’œil si elle pensait pour autant qu’Irina allait simplement lui dire comme ça ce qu’elle faisait là. Contrairement à ce qu’elle pensait, Elizaveta n’avait pas besoin de tout savoir. Lorsqu’elle prit la parole, Irina déclara être là juste pour la voir. Voilà, c’était juste une simple visite de courtoisie. La présence d’Elizaveta était tellement agréable aussi, on ne faisait pas meilleure compagnie que celle de la blonde. « Tu m’as ramené un cadeau d’Asie peut-être ? Comment vont tes frères ? » Irina haussa les épaules avant de faire une petite grimace désolée, bien qu’elle ne le soit pas le moins du monde. « Non, j’ai pas pensé au cadeau désolé. Il fallait ? Je pensais que ma simple présence ici serait pour toi un immense cadeau tu vois. » Et quel cadeau ! « Et mes frères vont très bien, merci de t’en soucier. » Elle aurait peut-être dut se montrer impressionnée par le fait que la jeune femme savait exactement d’où elle venait mais elle ne l’était pas vraiment en fait. Ce n’était pas non plus comme si elle avait cherché à le cacher.

Irina s’était appuyé contre le mur derrière elle et feignait une fausse décontraction. En vérité, elle était sur ses gardes. Elle était en territoire ennemie ici, chez la jeune femme et rien que cela suffisait pour que sa méfiance soit décuplée. Elle crut bon de faire une petite remarque sur l’accueil d’Elizaveta qui laissait plus qu’à désirer. « Je pourrais dire autant de tes manières d’infiltration, peu importes leurs buts. » Oui, elle n’avait pas tout à fait tord là-dessus. Un petit sourire se dessina sur les lèvres d’Irina. « Que veux-tu, on ne peut pas être parfait dans tout. » A sa décharge, c’était la première qu’elle se faisait avoir de manière aussi minable. Et aussi la dernière, elle le jurait. Et puis, comme elle était parfaite en tout point sinon, on pouvait bien lui pardonner ça. « Je ne sais toujours pas ce que tu fais ici, et je n’ai définitivement pas toute la journée. Alors, tu es mieux de venir droit au but. » Elizaveta faisait définitivement preuve de peu de patience, c’était assez agaçant. « Je t’ai déjà répondu à ça très chère : simple visite de courtoisie. Enfin, moi j’ai tout mon temps alors au pire, ça ne me dérange pas de rester là juste comme ça. » Pour le plaisir hein. En vrai, Irina préférerait sûrement mettre les voiles et au plus vite mais soit. « Et si tu dois tout savoir, chère Irina, je ne suis pas assez idiote pour garder quoi que se soit de compromettant dans ma propre chambre. » La brune n’avait jamais douté de ça, c’était pour ça qu’elle n’était rien venu chercher ici. « Ah bon ? Me voilà, bien déçue. Tant pis pour moi alors. » Elle releva la tête et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. « Comme si je pouvais en avoir quelque chose à faire de ce qu'il y a dans ta chambre de toute manière. »

« Non, j’ai pas pensé au cadeau désolé. Il fallait ? Je pensais que ma simple présence ici serait pour toi un immense cadeau, tu vois. » Misha leva la tête pour soutenir Irina du regard. Une surprise peut-être, un cadeau pas du tout. « Ça fait un moment déjà que ta présence, peut importe l’endroit, a arrêté d’être un cadeau je pense. » Aussi bien ne pas le cacher quoi. Sa ‘cousine’ n’était pas idiote non plus. Tout le monde était au courant de l’amniosité entre les deux clans. La brune et ses idiots de frères étaient qu’en vie que pour l’image et au lieu de se montrer reconnaissant, la vermine était amère. « Et mes frères vont très bien, merci de t’en soucier. » Elle hocha la tête. Ça par contre, tenait carrément du miracle. Mais leurs jours étaient comptés, l’Asie était dangereuse surtout pour deux grands idiots dans leurs genres qui flambaient tout par les deux bouts. Elizaveta ne leur donnait même pas l’année. Puis Irina devra en prendre la relève, elle aurait déjà plus de sens que les autres, et tiendrais surement un moment. Mais au moins, Misha ne l’aurait plus dans les pattes.

Les reproches ne mirent pas longtemps avant de se montrer. C’était beaucoup trop demander que d’être un tant soit peux convivial entre Mikhailov. « Que veux-tu, on ne peut pas être parfait dans tout. » « Ça, c’est ton erreur. » Elle était toujours parfaite. Elle ne se donnait pas le choix. Ne pas être parfaite voulait dire être morte et Misha avait encore beaucoup trop a accomplir pour mourir maintenant. « Je t’ai déjà répondu à ça très cher : simple visite de courtoisie. Enfin, moi j’ai tout mon temps alors au pire, ça ne me dérange pas de rester là juste comme ça. » La blonde resta interdite. Si elle voulait jouer à ce jeux. Elle hocha la tête discrètement et fit signe à sa cousine de s’assoir devant elle. « Je peux te servir quelques choses ? » Distraitement, elle se mit à jouer avec sa bague autour de son doigt. Dévissant un peu le contenant qui contenait son poison préféré du moment. « Ah bon ? Me voilà, bien déçue. Tant pis pour moi alors. Comme si je pouvais en avoir quelque chose à faire de ce qu'il y a dans ta chambre de toute manière. » Misha se contenta de sourire. Elle n’était pas dupe, Irina savait ce qu’elle faisait et ce qu’elle voulait, elle savait où chercher. Elle ne l’avait pas trouvé là par hasard. « Donc raconte-moi, qu’est-ce que tu es venue faire à New York, mis à part visiter ta famille préférée, je veux dire ? Changement d’air ? On te manquait trop ? » Ou bien les manoirs familiaux étaient tout simplement devenus trop dangereux. Elle voulait entrendre son mensonge.

Elizaveta avait demandé si Irina lui avait amené un cadeau et celle-ci déclara qu’elle n’en avait rien fait et qu’elle pensait que seule sa présence était suffisante. Evidemment, elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas mais ça n’avait pas d’importance. « Ça fait un moment déjà que ta présence, peut importe l’endroit, a arrêté d’être un cadeau je pense. » Ouch, voilà qui faisait mal. Ou pas. Qu’Elizaveta lui dise ça comme ça l’indifférait plus qu’autre chose en fait. Ce n’était pas comme si c’était quelque chose de nouveau pour Irina de savoir ça. Du reste, elle en pensait tout autant d’Elizaveta ainsi que de tous les autres membres de cette branche de la famille. Elle les haïssait tellement, tous autant qu’ils étaient. Son plus grand désir était sans aucun doute de les voir tous mort. « Ne sois pas si vexante voyons. »

Après ça, Irina critiqua le sens de l’accueil d’Elizaveta et celle-ci lui rendit la pareille en relevant ses méthodes d’intrusion qui étaient plus qu’à revoir. Il avait fallut qu’elle relève ça et Irina savait qu’elle aurait du s’y attendre. La brune fit juste valoir le fait qu’on ne pouvait pas être parfait partout. « Ça, c’est ton erreur. » Irina ne put retenir un petit sourire ironique. « Evidemment. Tu ne fais jamais d’erreur toi, c’est bien connu. » Elizaveta se sentait peut-être au dessus tout le monde et mieux que la plupart des gens, Irina ne doutait pas pour autant qu’il lui arrivait à elle aussi de faire des erreurs et qu’elle avait des faiblesses elle aussi. D’ailleurs, Irina ne doutait pas de pouvoir en trouver un jour et, quand ça arriverait, elle se ferait une joie de s’en servir contre sa chère ‘cousine’. Celle-ci demanda ensuite à Irina ce qu’elle faisait là. Décidément, la russe croyait pourtant avoir déjà répondu à cette question. Si Elizaveta croyait qu’elle allait obtenir d’autres choses venant d’elle. Irina n’avait peut-être pas été capable de s’introduire discrètement, elle n’en était pas pour autant devenue complètement stupide. Elle lui fit donc la même réponse que précédemment, répétant l’argument de la visite de courtoisie. « Je peux te servir quelques choses ? » La brune secoua la tête. Elle n’accepterait jamais rien venant de l’autre, trop dangereux. Elle connaissait assez bien l’affection de celle-ci pour tout ce qui était poison. « Merci, c’est très gentil, mais ça ira, je m’en passerais. » Très bien même. « Donc raconte-moi, qu’est-ce que tu es venue faire à New York, mis à part visiter ta famille préférée, je veux dire ? Changement d’air ? On te manquait trop ? » Irina passa la main dans ses cheveux et haussa vaguement les épaules. « Je sais pas, comme ça. J'avais envie. J'ai décidé ça sur un coup de tête. J’ai toujours rêvé de visiter New-York en plus, c’est une très belle ville il paraît, je voulais voir ça par moi-même. » Comme si elle pouvait en avoir quelque chose à faire en vrai. « Et puis, c’est devenu ennuyeux là-bas, sans vous, donc bon. » Elle n’ignorait bien sûr pas qu’Elizaveta n’allait accepté aucune de ces raisons comme un argument valable de sa présence en ville, elle savait bien que cette dernière était loin d’être bête et était, en plus, totalement paranoïaque. Bon cette fois, ce serait plutôt avec raison, si ses frères l’avaient voulu ici, ce n’était en aucun cas pour faire du tourisme et si elle avait accepté de se joindre à tous ses gens qu’elles détestaient c’était parce qu’ils étaient les seuls personnes qu’elle voulait bien écouter mais aussi, parce qu’elle savait qu’ils leur seraient redevables de beaucoup pour son immense sacrifice.

« Ne sois pas si vexante voyons. » La blonde eut un sourire sarcastique et roula des yeux. Elles étaient tellement sur leurs gardes une comme l’autre que tout le jeu perdait son charme. Elle avait envie de tuer quelqu’un. Ça lui arrivait parfois, juste avoir envie de craquer un cou pour se calmer les nerfs. Elle ferait le tour de la liste de leurs hommes ce soir et en trouverais bien un à punir… Enfin, si elle ne craquait pas celui d’Irina avant. « Pardon. » Elle avait dit ça sur le même ton qu’un enfant pris en faute, mais ne baissa pas les yeux pour autant.

Quand Irina crut bon de remettre sa perfection en doute, la Russe la reprit immédiatement. Elle détestait qu’on la mette en doute dans quoi que ce soit. Elle se faisait un mérite d’être la première et sa cousine ne l’impressionnait pas du tout. « Evidemment. Tu ne fais jamais d’erreur toi, c’est bien connu. » « Effectivement, c’est connu. » Elle apprenait des erreurs des autres. Celle de son père de s’être associée avec une femme aussi faible, celle de sa mère de ne pas avoir choisi le bon camp, celle de son frère d’être beaucoup trop impulsif, celle de son grand-père d’avoir pitié des enfants et les laisser grandir comme de mauvaises herbes dans un jardin. Elle se souvenait de la conversation que son père avait eu avec Sergueï, la dernière fois qu’elle avait jouée avec Irina… Il avait fait preuve de faiblesse et le résultat était devant ses yeux. Elle ne ferait jamais ce genre d’erreur. Plusieurs petites tombes blanches le prouvaient bien. Son père avait eu des maitresses, les maitresses c’étaient crue intelligente et avait décidé de procrée. Des bébés étaient morts et la vie continuait.

Elle tenta d’offrir quelques choses à la brune, mais évidemment celle-ci refusa. « Merci, c’est très gentil, mais ça ira, je m’en passerais. » Misha sourit, contente que sa réputation ne soit plus à faire. Elle se leva tout de même et alla chercher un théier et du thé au jasmin qu’elle posa sur la table devant elle et commença à préparer doucement. Le plus inocament du monde. Et comme Irina insistait pour que ce soit une visite de courtoisie, elle fit mine d’être polie et lui demanda des nouvelles, comme si elles venaient d’une famille normale, comme si rien ne c’était passé. « Je ne sais pas, comme ça. J'avais envie. J'ai décidé ça sur un coup de tête. J’ai toujours rêvé de visiter New York en plus, c’est une très belle ville, il paraît, je voulais voir ça par moi-même. » « Évidemment. Beaucoup plus chaud pour passer l’hiver aussi. » La Russie lui manquait tout de même, son froid, sa neige… Elle aimait l’ambiance apocalyptique des hivers, elle aimait Moscou et ses environs. New York c’était… Elle n’avait pas encore contrôle sur la ville et c’est ce qui la dérangeait surement le plus. Elle avait l’impression d’avoir une grosse bête remuante entre les mains. « Et puis, c’est devenu ennuyeux là-bas, sans vous, donc bon. » « Ça, j’en doute. » Rien n’était jamais ennuyeux chez eux. On ne savait jamais qui était nos ennemies et a qui on pouvait faire confiance cette journée. C’était un énorme jeu, une guerre ouverte et l’énergie était toujours palpable. « Je crois que tu vas bien vite t’ennuyer ici alors. On est qu’un petit groupe et on ne fait pas grand-chose. Koschei étudie les sports maintenant, c’est presque fascinant. » Ou pas.

Elizaveta se montra particulièrement impolie en disant à Irina que sa présence n’était plus un cadeau depuis longtemps. Fort heureusement pour la brune, ça faisait bien longtemps que les paroles de sa ‘cousine’ ne l’atteignait plus du tout. Elle pouvait bien répandre son venin autant qu’elle le voulait, tout ça indifférait profondément Irina. Pour la forme, la brune lui demanda quand même de ne pas être si vexante ce qui eut pour effet immédiat de faire rouler des yeux à l’autre. « Pardon. » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la russe. Elizaveta pouvait être aussi douée qu’elle le voulait pour le mensonge, elle ne serait jamais, mais alors vraiment jamais, credible en disant quelque chose comme pardon. Le premier paysan venu y croirait peut-être mais Irina savait ce qu’il en était. Elle était certaine qu’il n’était jamais arrivé à sa ‘cousine’ d’être désolée pour quoique ce soit. D’ailleurs, elle le comprenait aisément, c’était la même chose pour elle. Irina se permit ensuite de mettre la soit disant perfection d’Elizaveta en doute ce que l’autre n’apprécia guère. Pourtant, elle était comme le reste du monde (à l’exception d’Irina) : imparfaite. Enfin, en attendant, Irina déclara quand même qu’il était connu que l’autre ne faisait jamais d’erreurs, elle l’avait fait d’un ton ironique certes mais soit. « Effectivement, c’est connu. » Un nouveau sourire sans joie se dessina sur les lèvres de la jeune femme. « Ah si tout le monde pouvait être comme toi… » Elle aurait envie d’arracher des têtes tous les jours, à la différence près qu’avec les autres, elle n’aurait pas à se soucier des conséquences.

Elizaveta eut ensuite l’extrême gentillesse de demander à Irina si elle pouvait lui servir quelque chose et Irina eut la sagesse de refuser. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait décidé de ne plus rien accepter d’Elizaveta, surtout s’il s’agissait de quelque chose où il était facile de mettre du poison. Elle connaissait l’affection de celle-ci pour ça et vu que la blonde était tout sauf une hôtesse modèle et qu’elle était capable de tout, Irina ne serait jamais trop prudente. Elizaveta se mit ensuite à de préparer du thé et à lui demander des nouvelles. Ca paraissait presque normal comme ça mais c’est Irina qui avait commencé avec sa soi-disant visite de courtoisie. « Évidemment. Beaucoup plus chaud pour passer l’hiver aussi. » Irina hocha la tête. «[color=indianred] Je le pense aussi. » Même si elle n’avait rien contre le froid, au contraire. Elle préférait de loin le climat de sa Russie natale que celui de cette ville là. « C’est une raison de plus pour passer la fin de l’hiver ici. » L’hiver et sûrement plus d’ailleurs. Malheureusement. Irina ajouta ensuite que c’était devenu terriblement ennuyeux là-bas sans eux. C’était faux, elle vivait bien mieux quand ils étaient loin mais évidemment, il avait fallut que ses frères en décident autrement. « Ça, j’en doute. » Evidemment, elle savait toujours tout mieux que tout le monde. Irina haussa les épaules. « Tu n’en sais rien, tu n’étais plus là-bas pour voir. » fit-elle remarquer. « Je crois que tu vas bien vite t’ennuyer ici alors. On est qu’un petit groupe et on ne fait pas grand-chose. Koschei étudie les sports maintenant, c’est presque fascinant. » Irina eut un petit sourire moqueur. « Ca ne m’étonne pas, les sports, rien de mieux hein. » Ouais, ou pas, simple question de point de vue. « Enfin ne t’inquiètes pas pour moi, je suis sûre que je vais trouver de quoi m’occuper et que je m’ennuierais pas. » Il faudrait bien en tout cas. « Et puis, si vraiment je m’ennuie trop je viendrais te rendre visite, je t’ai dis à quel point j’appréciais ça ? C’est tellement toujours un plaisir de venir te voir. »


Pardon '-' Je devais rp avec Irina avant dimanche ~

« Ah si tout le monde pouvait être comme toi… » Elizaveta eut un sourire en coin. « J’aurais beaucoup plus de boulot, sans aucun doute. » Elle n’aimait pas beaucoup l’idée d’avoir d’autres gens semblables à elle-même. Koschei était déjà suffisant, les autres ne survivraient pas. Et puis le monde deviendrait sans doute une bataille sanglante, pour laquelle elle n’avait aucune envie. Non. Elle était supérieure aux autres et pas semblable et c’était mieux pour tout le monde. Enfin, elle savait très bien qu’Irina était sarcastique. La pauvre petite ne semblait pas réaliser à quel point elle mettait un effort pour surpasser les autres, ses cousins, ses oncles et ses tantes en particulier. Non seulement elle était douée, mais elle travaillait pour et Irina était idiote de ne pas la prendre au sérieux. Enfin, tant pis, c’était ça perde à elle après tout.

Comme Irina semblait d’humeur à jouer à la maison, Elizaveta se plia à la tâche, juste pour voir jusqu’à où exactement sa ‘cousine’ voulait aller. Elle prépara son thé et s’assit en face de la brune, le dos droit et les jambes bien pliées comme on lui avait appris. « C’est une raison de plus pour passer la fin de l’hiver ici. » « L’hiver au complet, vraiment ? » Elle avait donc effectivement quelques choses à cacher ou bien un plan. La blonde se demandait qui était au courant. Oskana peut-être, elle avait dû ‘autorisé ’ la présence de la brune dans ses plates bandes… Et puis le bâtard peut-être. Si tout le monde était assez dupe pour se croire hors de danger, même dans la possibilité que Sergeï soit déplacé, ils étaient vraiment plus stupides qu’elle ne l’aurait pensé. « Tu n’en sais rien, tu n’étais plus là-bas pour voir. » Un sourire s’étira sur le visage de la blonde. « Tu crois que c’est parce que je suis plus là que je ne suis pas au courant ? Tsk, Irina, franchement. » Il fallait lui donner un peu de crédit quand même. Elle avait ses gens à elle, ses sources, comme tout le monde. S’il fallait qu’elle commence à se fier seulement sur ce que son père ou son grand-père avait à lui dire… « Enfin ne t’inquiète pas pour moi, je suis sûre que je vais trouver de quoi m’occuper et que je m’ennuierais pas. Et puis, si vraiment je m’ennuie trop, je viendrais te rendre visite, je t’ai dit à quel point j’appréciais ça ? C’est tellement toujours un plaisir de venir te voir. » Misha pencha la tête. « Oui bah, New York est une grande ville, aucun doute que tu trouveras quelques choses à faire et ne t’ennuiera pas trop souvent. » Non parce qu’elle voulait bien faire la gentille de temps en temps, mais bon. « Et si tu cherches du travail, j’ai plusieurs postes à remplir, encore tu sais. » Elle se doutait bien qu’Irina n’accepterait jamais. Être femme de main était bien trop au-dessous de ses standards. Elle devait lui donner ça u moins, elle savait ce qu’elle voulait et était bien mieux fichu que le bâtard et sa sœur. « À moins que tu aies d’autres projets ? »

Après s’être préparé un thé, Elizaveta vint s’assoir face à Irina et la jeune femme l’interrogea alors sur les raisons qui l’amenaient ici (en dehors du fait que sa famille préférée lui manquait). Irina s’appliqua à lui répondre en débitant tout un tas de choses fausses. Elle n’avait aucunement l’intention d’avouer ses réelles motivations à sa cousine, il valait mieux qu’elle en sache le moins possible. Elle laissa quand même entendre qu’elle allait passer l’hiver là, elle n’avait en effet pas le moindre espoir de pouvoir rentrer avant et pire encore, elle avait bien peur que ça ne doive durer plus longtemps. « L’hiver au complet, vraiment ? » C’était ce qu’elle avait dit, oui. La brune haussa tout de même les épaules. « Je suppose oui, le climat est quand même vraiment meilleur. » Irina mentionna ensuite que la vie là-bas était forte ennuyeuse maintenant qu’ils étaient tous à New-York. Il fallut bien évidemment qu’Elizaveta trouve à redire là-dessus. « Tu crois que c’est parce que je suis plus là que je ne suis pas au courant ? Tsk, Irina, franchement. » Oh non bien sûr, Irina ne croyait pas ça, elle savait bien qu’Elizaveta, comme beaucoup d’autres, avaient des yeux et des oreilles un peu partout. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu dire. « Je me suis mal exprimée, je voulais dire que tu ne pouvais pas savoir comment je trouvais que c’était là-bas. » A moins qu’elle ait aussi la faculté d’être sans tête ce qui n’était clairement pas le cas. En tout cas, Irina ne s’en faisait pas pour ce qui concernait le fait de s’ennuyer, elle trouverait bien de quoi passer le temps. Et puis, dans le pire des cas, elle viendrait voir Elizaveta, si vraiment elle était désespérée. « Oui bah, New York est une grande ville, aucun doute que tu trouveras quelques choses à faire et ne t’ennuiera pas trop souvent. » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Clairement, elles étaient au moins d’accord là-dessus. « Je le pense aussi. » De toute manière, même si elle ne trouvait, elle mettrait quand même un point d’honneur à rester le plus loin possible de la femme assise en face d’elle. « Et si tu cherches du travail, j’ai plusieurs postes à remplir, encore tu sais. » Irina lança un regard méprisant à sa cousine. Essayait-elle d’être drôle ? Parce que si elle croyait vraiment que la brune pouvait s’abaisser à ça. Elle n’était pas n’importe qui non plus. « À moins que tu aies d’autres projets ? » Si elle croyait l’avoir comme ça. « Ce n’est même pas question d’avoir d’autres projets ou pas très chère. Même si j’en ai, je suis ici en vacances, je dois faire du tourisme tu sais. Il paraît que ça prend du temps. » La jeune femme haussa les épaules. « Enfin je ne m’en fais pas pour toi, comme tu l’as dis, New-York est une grande ville, tu trouveras bien quelques petits gens à qui confier les tâches ingrates. »