omoe laissa courir son regard sur l’environnement qui l’entourait. En face de lui, une petite télévision qu’il avait récupérée dans une brocante. Elle était posée sur une table basse, et reliée à un lecteur DVD. Il n’en possédait pas beaucoup, mais en louait souvent au bout de la rue. A côté, la fenêtre, qui donnait sur son quartier. Il n’avait pas de rideaux, mais ça lui était égal. Personne ne pouvait voir ce qu’il se passait à l’intérieur de son minuscule appartement, puisqu’il vivait au huitième étage, sans ascenseur. L’immeuble d’en face n’était pas assez haut pour l’inquiéter. En revanche lui avait une vue plongeante sur le toit de celui-ci, parfois squatté par de jeunes drogués. En face de la télévision se trouvait un canapé, acheté par cher sur ebay, mais de bonne qualité. Le nippon adorait s’y enfoncer, le soir, enroulé dans un plaid bien chaud. Bien entendu, il ne l’aurait jamais avoué à quiconque, parce que seuls les vieux devaient avoir recours à de telles pratiques. Le tissu du canapé lui permettait même d’y faire des dessins, à cause de la matière de celui-ci. C’est pour ça qu’il l’avait choisi, même si sa couleur verte n’était pas des plus jolies. Pour le salon, c’était tout. Tom se leva du canapé et se rendit dans la cuisine. Il avait un four à micro-ondes, deux plaques de cuisson, un frigo. C’était bien assez pour un jeune homme comme lui, vivant seul et ne sachant pas cuisiner. Son regard se posa sur l’armoire à gauche du frigo. Elle contenait son cuiseur de riz. Il l’utilisait tous les jours – en tout cas ceux où il mangeait ici et non pas au fast-food où il bossait. Sur l’évier s’élevait une pile de vaisselle sale, qui le fit soupirer. Mais il ne se décida pourtant pas à remédier ce problème. C’était l’avantage de vivre seul : personne ne lui courait sur le haricot pour qu’il nettoie. Il le faisait seulement quand bon lui semblait. Traduction : quand il n’avait plus de couverts ou de tasses propres dans ses placards. Il y avait aussi une table, dans sa cuisine. Une table, et deux chaises. Elles venaient de chez Ikéa, et même si elles n’étaient pas des plus confortables, elles lui convenaient très bien comme ça. Quittant la cuisine, Tomoe se rendit dans sa chambre. Il y avait deux portes dans la pièce : celle du couloir, par où il venait d’entrer, et celle de la salle de bain adjacente. Enfin, deux portes… en théorie, parce qu’il avait un jour arraché celle de la salle de bain en frappant dedans. Ce n’était pas rare, chez lui : sa colère devait s’évacuer, quelques fois elle retombait sur ses meubles. S’asseyant sur son lit, le jeune homme se fit la réflexion qu’il avait tout ce qu’il avait toujours souhaité, ou presque. En tout cas, tout ce qu’il avait toujours souhaité… depuis le départ de sa mère. Un appartement bien à lui, pas trop petit. Des économies, un travail… et surtout, il avait repris ses études, en vue d’obtenir un meilleur job.
Sauf que, depuis quelques mois, tout ça ne lui suffisait plus. Une personne en était la cause, et elle répondait au prénom de Chizuru. Penser à elle le mettait toujours dans un état assez… spécial. D’un côté, il était énervé. Elle l’avait humilié, en lui coupant les cheveux devant tout le monde. Elle se refusait à lui depuis maintenant plusieurs mois, contrairement à toutes les autres filles qu’il avait déjà fréquentées. Et en prime, son amour était complètement à sens unique. D’un autre côté… il l’aimait. Il aimait sa façon de le regarder, fragile et presque terrifiée. Il aimait son mauvais caractère, ses sautes d’humeur et la nouvelle coupe de cheveux qu’elle lui avait faite. En passant une main dans ses cheveux, Tomoe sourit. Avant, il les portait long. Avant de la connaître. Il n’avait toujours pas compris pourquoi elle avait réagi ainsi, ce jour-là. Mais elle le préférait avec cette coupe de cheveux, alors au final, peu importe. Son réveil, posé sur la table de nuit laquée rouge, sonna, tirant Tom de ses pensées. L’heure de se lever. Il était réveillé depuis presque une heure, mais ça lui plaisait de rester sans rien faire en attendant de devoir se préparer pour la fac. Juste rester là, et penser. A elle, à sa vie, à ses parents… Chizuru était la première fille dont il tombait amoureux. La première qu’il n’avait pas envie de baiser puis de jeter, depuis que sa mère l’avait abandonné. En soit, c’était déjà un bon point pour elle, qui contrebalançait aisément son mauvais caractère.
Le jeune homme se leva et gagna la salle de bain. Il se débarrassa de son pyjama et le posa sur sa commode, dans la salle de bain, puis rentra dans la douche. L’eau, dans son appartement, mettait longtemps à chauffer. Si bien que les premières minutes, il resta debout sous un jet glacé. Son esprit tournait à plein régime. Tomoe avait l’impression de ne jamais cesser de penser, même quand il dormait. Ses nuits étaient hantées de mauvais rêves, et c’était souvent pour cela qu’il se réveillait bien avant son réveil. Heureusement, il n’avait pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil. Il ne se sentait pas mal pour autant. Ce n’était pas dans sa nature de se plaindre. Et de toute façon, à qui l’aurait-il fait ? Il n’avait pas d’amis pour l’écouter. A quoi bon ? Quand il avait besoin de voir du monde, il y avait les cours. Les gens de sa classe l’aimaient bien, même s’il avait parfois l’impression d’être craint. Normal, son côté bagarreur et lunatique avait de quoi surprendre. Au boulot, le courant passait bien avec ses collègues, et il avait récemment reçu une promotion. D’accord, ce n’était jamais qu’un fast-food, mais à présent, Tomoe gérait tout le service à emporter, à lui tout seul. Le jeune homme sortit de la douche, qui venait à peine de se réchauffer. A croire que la chaleur le faisait fuir. Il s’essuya, frotta vigoureusement ses cheveux, et s’habilla. Deux coups de vaporisateur de son parfum, « Black XS » pour hommes. Une odeur piquante, qui lui ressemblait bien. Il était prêt à partir en cours. Pas besoin de se raser : les asiatiques n’avaient pas assez de poils pour ça. De ce côté-là, il avait hérité à 100% des gènes de son géniteur. Takeshi… c’était peut-être la seule bonne chose qu’il lui avait apporté.
Aujourd’hui, le premier cours de Tomoe avait lieu à 9 heures et demi. Comme d’habitude, il arriva en avance et salua les quelques personnes qui étaient là. Immédiatement, ses yeux foncés cherchèrent Chizuru. C’était le même réflexe, tous les matins. « Elle n’est pas encore là, Tom » le prévint un camarade de classe. « Hm, qui ? » laissa-t-il échapper, distraitement. « Chizuru » répondit l’autre, un sourire narquois aux lèvres. En première année de la fac de lettres, presque tout le monde savait qu’il en pinçait pour elle. Normal, à force de la suivre partout. « Ta gueule ». S’il y avait bien quelque chose qui l’énervait, c’était d’être percé à jour aussi facilement. Vexé, il s’éloigna du groupe d’élèves déjà présents et alla s’installer aux pieds des escaliers qui menaient à l’intérieur du bâtiment où étaient donnés les cours. D’ici, il avait une vue imprenable sur les deux côtés de la rue. D’où qu’elle vienne, Chizuru ne lui échapperait pas.
Sujet: Re: Tomoe & Chizu ~ Lancer l'offensive. Mer 23 Jan - 21:08
Tomoé
&
Chizuru
Le bras ballant, tombant du lit, mon corps suivant de même, j’entrouvris un œil pour voir l’heure. Il ne restait que cinq minutes avant qu’il ne sonne. Et merde. Raclant ma gorge, je me tournais de façon à ne pas tomber du lit. Pourquoi j’étais au bord du lit d’ailleurs ? Me rapprochant de Salem, je la pris dans mes bras avant d’enfouir mon visage dans ses cheveux si doux et si parfumé. Ronronnant de plaisir et de bien-être je la serrais fortement dans mes bras avant de sentir, Bamba, le chien de Salem me donner un coup de tête avec douceur. J’avais compris, il était monté sur le lit. Il m’avait même surement poussé… Ce chien… Etant de nature très câline il était clair qu’en dormant, je prenais toujours Salem ou Zita dans mes bras… Ce soir c’était au tour de Salem de m’avoir dans son lit. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’avais fait un cauchemar, parce que mon passé me hantait et que ne pouvant plu dormir dans ces moments-là, je me réfugiais simplement dans leur chambre. La réveillant à force de la câliner, je sentis ses bras s’enrouler autour de ma petite taille. Le câlin matinal il n’y avait rien de meilleur ! Au bout de cinq minutes, soit, lorsque le foutu réveil se mit à sonner, je me détachais d’elle avant de quitter le lit, la laissant s’amuser plus ou moins avec son chien. Vêtue d’un simple débardeur et d’une culotte, je filais dans ma chambre pour enfiler un mini short et un pull. Basket au pied, Ipod en main, écouteurs aux oreilles je quittais l’appartement en trombe avant de faire mon jogging matinale. Il fallait que je cours, il fallait que je me dépense de bon matin, c’était vitale et nécessaire pour moi. Le froid me fit trembler au premier abord mais une fois acclimatée et réchauffée de l’effort, j’avais terriblement chaud. La musique me motivait à courir encore plus vite et plus loin. Au bout de six kilomètre parcouru, je m’arrêtais pour faire des étirements. Sans ça, je pouvais clairement filer au lit totalement défoncé de partout… Prenant cinq minutes pour acheter à boire, je reparti en sens inverse pour rentrer à l’appartement. Totalement dégoulinante de sueur malgré le froid, je rentrais en montant les escaliers, abandonnant l’ascenseur, je me faufilais sans un bruit dans mon petit taudis avant de filer à la salle de bain. Une fois nue comme un ver, je fis couler l’eau chaude dans la douche attendant que la fumée se montre pour m’y mettre dessous. Depuis que je vivais avec Salem et Zita j’avais des gouts un peu luxueux je devais l’avouer. Cela faisait maintenant un an que j’étais espionne et que je vivais avec mes deux meilleures amies. Le loyer était au frais du gouvernement, alors vivre en plein Manhattan, c’était le pied. C’était bien mieux que le Bronx ou j’avais vécu pendant trois ans… Une fois la douche prise, je me séchais vivement avant de filer dans ma chambre. Le temps m’avait l’air pas mal aujourd’hui, il fallait que je trouve une tenue. Mais laquelle. Baillant lentement, ma main gauche attrapa un pull, alors que la droite, elle un haut top et sexy. Me mordant les lèvres je fermais les yeux en inspirant profondément. Comment s’habillerait Amane… De façon sexy… Comme toujours… Alors que moi si je m’écoutais, ça serait un jogging, un pull et voilà… Prenant le haut top, j’attrapais une petite jupe courte ample avant de prendre mes bas en laine pour tenir au chaud mes jambes. Enfilant le tout je pris mes bottines pour les mettre avant de filer dans la cuisine. L’odeur de la nourriture se faisait déjà sentir.
Hummm, c’était…. Rien que l’odeur j’en avais l’eau à la bouche. Plein de bisou à Zita, je me dépêchais rapidement de manger mon repas. Elles savaient que le matin, je mangeais énormément, j’étais un ogre question nourriture. Pourquoi ? Car je faisais beaucoup de sport, tout le temps, constamment, j’éliminais avec rapidité, donc il fallait que je mange, tout simplement. Une fois repu, je rangeais ma vaisselle dans la machine avant de filer me maquiller et me coiffer. J’avais envie de petite folie aujourd’hui. Boucle d’oreille, maquillage qui faisait ressortir mes yeux, je laissais mes cheveux courts friser un peu, avant de coiffer ma frange comme je le pouvais, celle-ci rebelle ayant du mal à m’obéir… Après une tonne de laque, quelques coups de lisseurs, une touche de parfum fruité et doux et un bon gilet mis, je pris mon sac pour partir à la fac. La question qui se posait maintenant, était, à pied ou à métro… J’avais envie de marcher un bout de chemin… Il était clair que vu l’heure, je ne pouvais pas y aller à pieds, je serais bien trop en retard, mais faire une moitié de chemin ne me tuerait pas. Réchauffant mes mains en soufflant dedans, j’enfilais les écouteurs et la musique puis me mis à marcher rapidement dans les rues de New-York. Les gens partaient au boulot, d’autre prenaient leur temps pour lire le journal le cul assis sur une chaise avec un café pas loin d’eux pour les réchauffer. New-York était une ville qui ne dormait pas. Ça m’avait d’ailleurs choquée quand j’étais arrivée ici… Au Cap Vert la nuit, il n’y avait … personne ! Croiser quelqu’un relevait d’un défi ! Les gens dormaient la nuit… Après près de vingt minutes de marche, je filais dans une bouche de métro pour filer à la fac. C’était… toujours aussi bondé. Je détestais ce genre d’endroit. Chiant, puant et énervant. Tremblant doucement, je me faufilais en donnant des coups de coudes quand on me bousculait. Et le pire dans tout ça c’était que ce genre d’endroit était friand de pervers… Montant le son de ma musique, je restais debout dans l’engin, priant pour qu’il arrive assez vite à l’endroit précis. Les gens m’écrasant, je prenais patiente, en me demandant pourquoi je ne leur faisais pas des prises de Karaté pour les éloigner de moi. Ça serait une super bonne solution, mais non. Entrevoyant un homme toucher les fesses d’une fille, je ne pu m’empêcher de l’attraper par le poignet pour lui tordre le bras et le coller dans son dos. De quoi faire souffrir quelqu’un. Le sourire aux lèvres, une pichenette dans le nez, je le poussais de là en prenant bien le temps de crier pervers à l’horizon pour que tout le monde s’éloigne de lui. Dire que je ne réagissais même pas de la sorte quand Tomoe me touchait… Pourquoi ? Je me le demandais. Avec lui je perdais tous mes moyens d’autodéfense… Pathétique ! Une fois dehors, je filais vers la fac, en toute hâte. Mains enfouit dans les poches de mon gilet je sautillais tout en marchant, au rythme de la musique me fichant éperdument de ce que l’on pouvait penser de moi. Entrant dans l’enceinte de l’établissement, je filais vers le bâtiment ou j’avais cours avant de voir assis sur les escaliers, Tomoe. Qu’est-ce qu’il fichait là. Plissant le nez, je baissais instinctivement le son, même je le coupais, comme si j’avais l’intention de lui parler alors que non. Pourquoi je le coupais alors ? Me mordillant l’intérieur des joues, je marchais plus lentement en essayant de ne pas le regarder et pourtant sur toute la largueur des escaliers que j’avais pour passer, je décidais de passer pile à côté de lui. Parfois je ne comprenais pas mon comportement c’était… pathétique et puéril, j’avais l’impression d’être une gamine. Montant les escaliers, je fixais droit devant moi avant de passer à côté de lui. Baissant un regard vers lui, agissant sans réfléchir, je glissais une main dans ses cheveux les tirant doucement en arrière ma main longeant alors tout son crâne avant de rire doucement. « Si jamais un jour tu veux une nouvelle coupe de cheveux, je te ferai l’honneur de les couper une seconde fois ! » Lâchai-je avant de monter les escaliers alors deux à deux en riant doucement. Regardant ma main, je serrais le poing en soupirant. Je pourrais passer des heures à caresser ses cheveux… Il avait des cheveux si… Parfait ! Une fois dans la salle je posais mes fesses là où il y avait de la place avant de ranger mon Ipod et de sortir mon cahier et de quoi écrire.
e son poste d’observation, Tomoe avait une vue imprenable sur l’enceinte de la fac, ainsi que sur les alentours du bâtiment où les premières années de lettres étaient censés avoir cours, ce matin. Certes, les escaliers étaient très larges, mais le nippon était presque quasiment sûr de ne pas louper Chizuru, quand elle passerait. Peu importe la façon dont elle était vêtue : il la remarquait entre milles. Les autres filles de leur classe étaient devenues des espèces de formes floues et indistinctes, qui tournaient autour d’un point lumineux, semblable à la pleine lune qui, la nuit, éclaire le ciel. Quand il se rendit compte de ce à quoi il était en train de penser, Tomoe eut envie de se coller une baffe. « Crétin… » siffla-t-il entre ses dents. Pourquoi est-ce qu’il faisait tout ça, de toute façon ? Pour une fille qui n’en avait rien à cirer de lui, et qui passait son temps à l’éviter ou à le repousser. N’importe quoi. Il venait de se geler le cul sur ces stupides marches pendant dix minutes, et tout ça pour quoi ? Pour cette petite peste de Chizuru, qui n’était même pas foutue de tomber gentiment amoureuse de lui, comme toutes les autres.
Le jeune homme, dans un accès de lucidité, s’apprêtait à se lever quand il la vit. A la minute où ses yeux se posèrent sur elle, craquante dans sa jupe patineuse et ses petites bottines, il en oublia instantanément qu’elle l’énervait, qu’il détestait être comme un chien, à ses pieds, et qu’elle ne l’aimait pas. Rien n’avait plus d’importance, puisqu’elle était là… et qu’il allait la conquérir, cette fois. « Hey, Tom, regarde qui voilà ! » s’exclama un de leurs camarades de classe d’un air moqueur qui ne plut pas au jeune asiatique. Il se promit de lui faire la peau mais ne bougea pas d’un poil, préférant attendre que sa proie vienne vers lui. Une façon comme une autre de voir de quelle humeur elle était lunée. Si elle lui parlait, il avait ses chances. Sinon… tant pis, le défi serait juste plus compliqué. Son pouce glissa le long de son cou, de gauche à droite, tandis qu’il fixait l’imbécile qui osait se moquer de lui. Tomoe, une fois sa menace proférée, relaissa tomber sa main et se tourna à nouveau vers l’objet de ses désirs.
Leurs regards se croisèrent, de loin. Fort bien, elle ne pourrait donc pas faire comme si elle ne l’avait pas vu. Perplexe, il la vit chipoter à quelque chose relié à un fil… qui lui-même se séparait en deux pour devenir une paire d’écouteurs ! Son baladeur mp3 ! Ou son iPod. Ou son… bref, on s’en fout. Elle savait pourtant que Tomoe l’avait vue, et elle avait le culot de monter le son ? C’est du moins ce qu’en déduisit le jeune étudiant, qui s’apprêta psychologiquement à se faire ignorer et à devoir lui courir après toute la journée. Encore. Comment aurait-il pu deviner qu’elle venait de couper le son, parce qu’elle l’avait vu ? Si jamais il avait été au courant d’une telle chose, ses espoirs auraient gonflé d’un coup, comme un ballon de baudruche. Et il aurait été deux fois plus énervant, c’était un fait. Heureusement pour Chizuru, Tomoe s’imaginait qu’elle était une petite garce insensible.
Immobile, tel Hachikō devant la gare de Shibuya, il la fixa de son regard perçant durant tout le moment où elle s’avança vers l’entrée du bâtiment. Plus elle se rapprochait de lui, et plus elle ralentissait, d’après Tomoe. C’était un peu comme si, à la force de son regard, il la repoussait en arrière. Les forces vectorielles. En quelle année est-ce qu’il avait étudié ça, encore ? Non, ce n’était pas le moment de se laisser distraire. Étonné, le brun constata que Chizuru, alors qu’elle aurait pu passer absolument n’importe où sur la largeur des escaliers, se dirigeait droit sur lui. Il ne changea pas pour autant l’expression dure de son visage. Tout en lui était paradoxe. Il avait envie de sourire, mais refusait de se montrer agréable – surtout sachant qu’elle allait l’ignorer. Il aimait Chizuru, mais la maltraitait en permanence. Il avait envie de sortir avec elle, mais préférait crever la gueule ouverte que de le reconnaitre haut et fort. La jeune femme finit par le frôler, sans lui adresser un regard. Elle passa tellement près qu’il put sentir les effluves de son parfum légèrement fruité. Et, alors qu’il était persuadé qu’elle allait tracer sa route sans un mot, sans un geste et sans un regard… il sentit une caresse dans ses cheveux. La main de Chizuru y glissait lentement, s’enlaçant aux mèches qu’elle avait coupées quelques semaines plus tôt. Immédiatement, son cœur s’accéléra, et il entendit la jolie brunette rire, sans doute de lui. « Si jamais un jour tu veux une nouvelle coupe de cheveux, je te ferai l’honneur de les couper une seconde fois ! » lui dit-elle, taquine. Son rire se déploya alors, et elle s’éloigna vers l’intérieur du bâtiment. Il n’eut que le temps de se retourner pour la voir disparaitre en courant. Bien décidé à la poursuivre, Tom se redressa et attrapa son sac. Il se tourna et croisa alors le regard de quelques mecs de sa classe, hilares. Il remarqua que l’un d’eux allait dire quelque chose, et prit les devants : « N’y pense même pas ! ». Il ne resta cependant pas pour écouter la réponse de son camarade et partit en courant sur les traces de sa proie.
Une fois dans la salle de classe, il la repéra facilement. Tout le monde n’était pas encore entré, il restait au moins 5 minutes avant le début du cours, et leur prof était de toute façon toujours en retard. S’approchant d’elle, Tomoe fit le plus de bruit possible en poussant chaises et tables, histoire de bien attirer son attention. Chizuru avait sorti un cahier et de quoi écrire et l’avait déposé sur le banc devant elle. Une fois à sa hauteur, l’asiatique attrapa une chaise, la retourna, jeta son sac par terre et s’assis à califourchon sur la chaise, face au banc de Chizuru. « Qui t’a permis de me toucher les cheveux comme ça ? » commença-t-il par l’agresser, comme il en avait l’habitude. Sauf qu’il se souvint qu’il s’était promis d’arrêter de faire ça, et d’essayer de la conquérir d’une façon un peu plus conventionnelle. « Euh, je veux dire… tu… tu penses que j’ai besoin d’une nouvelle coupe ? ». Il détestait bafouiller, mais être doux comme un agneau n’était pas dans ses attributions. « Elle te plait pas, celle-là ?! ». Et voilà, il recommençait. Chassez le naturel…
Sujet: Re: Tomoe & Chizu ~ Lancer l'offensive. Jeu 24 Jan - 18:38
Tomoé
&
Chizuru
Aujourd’hui j’étais de bonne humeur, et même si j’étais dans un jour ou Amane faisait entièrement partie de moi, je savais qu’aujourd’hui je ne m’énerverai pas et qu’il ne m’arriverait rien qui puisse réellement me mettre en colère, pas vrai ? Non, rien ne pouvait m’atteindre ! J’avais dormi avec Salem, j’avais fait mon jogging matinale, ma douche avait été chaude à souhaite, longue et parfaite, et mon petit déjeuné, préparé par Zita avait été tellement copieux que j’en avais la peau du ventre tendu ! Non, vraiment tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais ça c’était avant de croiser le regard de Tomoe devant les escaliers de notre bâtiment. Ah, douce accalmie, ce fut court. Mais pourquoi mon cœur s’emballait quand je le voyais ? Pourquoi je devais toujours, oui toujours sentir en moi ce petit pincement ? Comme si c’était quelque chose d’important que de voir Tomoe. Je n’y pensais pas une fois à l’appart, je n’étais pas là à me demander ce qu’il faisait ni rien, j’étais plutôt du genre à faire ma vie sans me soucier des autres car je suis solitaire, mais dès que je le vois, il chamboule mon quotidien. Bizarre et énigmatique. Soupirant faiblement, je ne pus m’empêcher de passer une main dans ses cheveux et de le taquiner, comme si je voulais à tout prix engager la conversation, de peur qu’il ne l’engage pas sous mon ignorance. C’était idiot d’agir de la sorte, mais peut-être qu’au fond de moi, je l’appréciais bien ce Tomoe, même si notre première rencontre fut très chaotique. Une fois les escaliers montaient, je filais en toute hâte dans la salle de classe, du monde était là, mais il manquait encore pas mal de gens. La cause ? Le professeur était toujours à la bourre, c’était une habitude chez lui et quand il arrivait il nous racontait toujours pourquoi il était en retard. Sa femme qui lui laissait les gosses à amenait à leur école et j’en passe. Parfois j’avais envie de lui dire qu’on s’en foutait mais je préférais ne rien dire. M’installant, je sortis mes affaires avant d’entendre du raffut. Du coin de l’œil je vis Tomoe s’approcher de moi pour prendre une chaise et s’installer face à moi. Il faisait exprès de faire du bruit pour que je le remarque, j’essayais tant bien que mal de faire comme s’il n’existait pas, mais ce n’était pas facile. « Qui t’a permis de me toucher les cheveux comme ça ? » Relevant la tête lentement vers lui, je tournais le regard vers le côté avant de le regarder à nouveau, mon visage à peine relevé. Je m’attendais à ce qu’il vienne, à ce qu’il vienne me parler, de façon sèche, c’était là, la manière de faire de Tomoe. Au fond, j’étais surement la plus masochiste des deux, pour pouvoir le pousser à faire cela envers moi ? Oui, c’était surement cela… « Euh, je veux dire… tu… tu penses que j’ai besoin d’une nouvelle coupe ? » Surprise de son ton si… Mielleux ? J’entrouvris la bouche avant de froncer les sourcils. Ok, là c’était tout de même un peu bizarre… En plus il avait bafouillé... Mais que lui arrivait-il ?
« Elle te plait pas, celle-là ?! » Ah le revoilà le petit Tomoe que je connaissais depuis quelques semaines. Me pinçant les lèvres, j’attrapais mon stylo, faisant sauter le bouchon, avant d’entreprendre de dessiner dans mon cahier. Me tenant la tête d’une main, je soupirais lentement avant de le regarder à nouveau avant de détailler longuement ses cheveux. Ses cheveux avaient repoussé, c’était là un avantage chez les hommes, ou un inconvénient, ils avaient les cheveux qui poussaient bien plus vite que nous autres les femmes. Peut-être que je devrais lui faire une frange plus prononcé la prochaine fois, avec des dégradé dans les cheveux. Fallait dire que c’était la première fois que je coupais les cheveux, alors ce n’était pas si parfait, même si ça ne se voyait pas tant que cela… « Bien sûr qu’elle me plait cette coupe de cheveux ! C’est moi qui l’ai faite… mais, ils ont déjà repoussé je trouve, peut-être qu’il faudrait que je prononce plus le dégradé que je t’avais fait… » Marmonnai-je en dessinant tout en regardant à nouveau mon cahier. On pouvait aisément voir qui je dessinais sur mon cahier. Tomoe. J’essayais de le dessiner avec une autre coupe de cheveux pour voir ce que cela donnerait. Etant très douée en dessin, j’essayais de faire du mieux que je pouvais pour le faire assez ressemblant. Cessant de me tenir la tête je portais ma main libre à ses cheveux avant de le recoiffer doucement en le regardant longuement assez concentré. « Tu te permets bien de me toucher les fesses et j’en passe, je peux bien te décoiffer pour te recoiffer après non ? Et puis je fais ce que je veux ! » dis-je en tirant la langue avant de rire doucement pour continuer mon dessin. Etirant mes jambes en me rapprochant du bord de la chaise je sentis mon pied toucher l’une de ses jambes avant de reculer mes jambes en faisant un simple sourire comme excuse pour ce geste. Aujourd’hui était un bon jour, je n’avais pas trop l’envie et le cœur de le repousser… Pourquoi ? Peut-être car Amane était en moi ? Car elle aurait aimé cela contrairement à moi, oui c’était surement pour ça… Soupirant faiblement, je me mis rapidement à finir le dessin avant de le tourner vers lui. « Une coupe de ce style t’irait bien non ? Plus effilé et dégradé, un peu plus épais sur le dessus une mèche frange bien prononcé… Même des bouclettes t’irait bien, je pense… » Marmonnai-je en passant mes mains dans ses cheveux pour tenter d’imaginer le truc, totalement absorbé dans la conversation. Parler cheveux était mon point faible, et puis lui avait des cheveux bien trop parfait et doux pour passer à côté.
a première réplique de Tomoe avait attiré l’attention de Chizuru, la faisant relever la tête. Mais elle n’eut pas le temps de lui répondre qu’il se mettait à bafouiller, puis s’énervait de nouveau. Il avait beau essayer de faire des efforts pour être agréable, doux et gentil, c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Ce n’était pas dans sa nature, d’agir ainsi. Du moins, pas depuis que sa mère l’avait abandonné. Enfant, il se souvenait avoir été souriant, rieur… Il avait bien changé depuis. La cohabitation avec son géniteur, qu’il refusait de considérer comme son père, ainsi que l’abandon de celle qu’il avait toujours cru qu’elle était sa mère avait fait de lui un jeune homme au cœur de pierre, brute, bagarreur et insensible. Tout du moins en apparences. Tom cachait bien son jeu, sous ses grands airs de macho. Mais en réalité, au fond de lui se terrait une personne extrêmement sensible. Cette autre facette de sa personnalité expliquait peut-être son caractère lunatique… Parfois, l’être sensible en lui essayer de ressortir, mais la carapace reprenait vite le dessus, provoquant chez le jeune homme des sautes d’humeur parfois incontrôlables.
La dernière question du nippon n’eut pas l’air d’intéresser sa camarade de classe puisque, lèvres pincées, elle attrapa un stylo et commença à dessiner dans le cahier ouvert devant elle. Évidemment, le fait qu’elle l’ignore exaspéra Tomoe, qui gigota sur sa chaise. Il avait envie de lui crier dessus, voir même de la secouer. Ça n’aurait pas été la première fois, de toute façon. Mais sa résolution toute récente l’empêchait de faire le moindre mouvement. De son côté, Chizuru, la tête appuyée lourdement sur sa main – comme si celle-ci était trop lourde à porter pour son cou frêle et à l’odeur délicate – laissa échapper un soupir qui en disait long sur ce qu’elle pensait de son camarade de classe. Le jeune homme fronça les sourcils. Ce geste devait être une des expressions faciales qu’il arborait le plus souvent sur son visage, depuis quelques années. Il avait très souvent ce petit air réprobateur et fâché à la fois. C’est peut-être ce qui faisait fuir de potentiels amis : très peu de personnes pouvaient se vanter de l’avoir déjà vu rire aux éclats, ou même sourire. De ce fait, il n’attirait pas spécialement la sympathie des gens. Finalement, la jeune femme daigna observer les cheveux de son camarade de classe pour répondre à sa question, si bien qu’il n’eut pas besoin de s’énerver. Bien qu’il n’apprécia pas qu’elle ne le regarde pas dans les yeux en lui répondant, mais préfère fixer le cahier dans lequel elle dessinait. Comment aurait-elle pu voir qu’il était sincère avec elle si elle ne prenait même pas la peine de le regarder vraiment ? Encore quelque chose qui avait le don de l’énerver. « Bien sûr qu’elle me plait cette coupe de cheveux ! C’est moi qui l’ai faite… mais, ils ont déjà repoussé je trouve, peut-être qu’il faudrait que je prononce plus le dégradé que je t’avais fait… » marmonna-t-elle sans cesser de dessiner. Oui, bah ce n’était pas de sa faute si ses cheveux poussaient vite, hein, songea-t-il en affichant une moue presque boudeuse sur son beau visage. En croisant les bras sur sa poitrine, renfrogné, Tom laissa glisser son regard sur le dessin de Chizuru. A l’envers, il eut tout de même l’impression que c’était lui qu’elle était en train de dessiner. Pour la forme, il protesta mollement : « Ouais bah c’est pas parce que tu te prends pour ma coiffeuse personnelle que tu peux me tripoter comme ça ».
La jeune femme se redressa et la main qui tenait sa tête s’approcha des cheveux de Tomoe, une fois de plus. En douceur, elle les caressa puis remit quelques mèches en place, ne tenant pas compte des protestations du jeune homme. Ce petit manège dura de longues secondes, et il ne prit pas la peine d’interrompre la jeune fille, pour la simple et bonne raison qu’il adorait quand elle faisait ça. Et tant pis si les gens de leur classe se moquaient encore de lui. De toute façon, il n’avait aucun compte à leur rendre et ce n’était pas leur problème s’il aimait bien Chizu, merde à la fin. « Tu te permets bien de me toucher les fesses et j’en passe, je peux bien te décoiffer pour te recoiffer après non ? Et puis je fais ce que je veux ! » lui répondit enfin la jeune femme, dans un léger rire, avant de tirer puérilement la langue. D’accord, elle n’avait pas tort – et en prime elle était trop mignonne quand elle jouait à la gamine. Mais il lui en faudrait plus pour arracher un sourire à Tomoe, qui trouva pourtant sa répartie intéressante. Soudain, sous la table, il sentit le pied de Chizuru frôler sa jambe. Elle se retira aussitôt, s’excusant d’un sourire pour ce geste qu’elle devait juger déplacé. Elle soupira et termina son œuvre, avant de la tourner vers l’étudiant. « Une coupe de ce style t’irait bien non ? Plus effilée et dégradée, un peu plus épais sur le dessus une mèche frange bien prononcée… Même des bouclettes t’iraient bien, je pense… ». Tomoe, lui, tira un peu sa chaise en s’approchant du banc. Sa jambe rentra à nouveau en contact avec celle de la jeune femme, et il ne bougea plus d’une semelle, satisfait de cette proximité toute relative. Pas de sourire navré de son côté, bien évidemment. A la place, il planta ses yeux bridés dans ceux de Chizuru et la défia du regard de bouger, de longues secondes durant. Enfin, quand il fut plus ou moins sûr qu’elle ne bougerait pas, il baissa les yeux sur le dessin de celle qu’il aimait. C’était effectivement bien une représentation de lui, mais avec une autre coupe de cheveux. La main de la jeune femme glissa une fois de plus dans les cheveux de Tomoe et elle se mit à jouer avec. Le brun releva les yeux et l’observa un instant. Chizuru ne faisait pas vraiment attention à lui, elle semblait concentrée, comme si elle imaginait dans sa tête l’effet qu’auraient des bouclettes et une frange sur son camarade de classe.
Tom eut un léger instant de faiblesse et s’entendit prononcer, presque malgré lui, ces quelques mots : « J’aime bien quand tu passes ta main dans mes cheveux ». Il en fut presque choqué lui-même. S’entendre dire ça, qui plus est d’une voix si… normale… C’était tout simplement irréel. Et beaucoup trop perturbant pour lui. Réflexe automatique, la carapace refit surface aussi vite qu’elle avait disparu quelques secondes auparavant. « C’est n’importe quoi putain, tu me prends pour un gay ? Des bouclettes et une frange, c’est quoi la prochaine étape ? Des couettes ! ». Sitôt ces paroles prononcées, Tomoe se sentit rassuré, même si une partie de lui regrettait d’avoir été si dur. Mais c’était lui. Il était ainsi, et changer demande du temps… C’est comme lorsqu’on essaye d’arrêter de fumer. Il faut y aller petit à petit, le sevrage net étant trop rapide et trop brusque. Trop difficile à assumer. C’était exactement ça. Tomoe n’assumait pas d’être gentil. Dans son esprit, c’était un synonyme de faible. Et il ne voulait plus jamais, ô grand jamais, se retrouver en position de faiblesse aussi évidente que lorsque sa mère l’avait abandonné. Elle l’avait détruit, et il ne se passait pas un soir sans qu’il ne se demande si elle en avait bien conscience. Cette femme avait détruit sa vie, ses relations à venir… Mais pour Chizuru, le jeune homme était prêt à changer. Il voulait bien essayer. A son rythme. Et tant pis si elle n’avait pas conscience, pour l’instant, du combat qu’il livrait contre lui-même pour lui plaire. « Tu peux me couper les cheveux, mais je t’interdis de me transformer en tapette » ajouta finalement le nippon. Il aurait pu le dire plus gentiment, mais Rome ne s’est pas construite en un jour, vous savez ce qu’on dit !
La routine pour moi, c’était toujours d’éviter au maximum Tomoe, ou tout simplement de le taquiner, ou alors, tout simplement de refuser ses multiples demande de sortir quelque part avec lui, ou tout simplement d’être sa petite amie. C’était surement pathétique, ou bête de ma part… Mais bon, fallait l’avouer, j’aimais beaucoup le taquiner. Puis, je ne ressentais franchement rien pour lui… Enfin, je crois. J’étais un peu perdu, le fait que je ne sache pas réellement ce que je voulais m’embrouillé, tout comme je pensais de plus en plus à travers ma sœur défunte… Comme si je voulais absolument lui ressembler… Touchant les cheveux de Tomoe, je lui arrangeais des mèches, tout en continuant de dessiner, parce que oui, je prévoyais déjà une nouvelle coupe pour monsieur. Coiffer et couper les cheveux me plaisaient de plus en plus. J’aimais coiffer Salem ou Zita… Je pouvais passer des heures les mains dans les cheveux… C’était un pur régal pour moi… « Ouais bah c’est pas parce que tu te prends pour ma coiffeuse personnelle que tu peux me tripoter comme ça » Non mais là, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité non ? Oui, ça devait surement être ça parce que là, je ne pouvais vraiment pas m’empêcher de sourire. Dans le sens, ou pour quelqu’un qui m’a défait la chemise le jour de la rentrée, et m’a roulé une pelle goulument en enfonçant sa langue au fond de ma gorge… On ne pouvait pas dire qu’il avait de quoi l’ouvrir pour le coup… Plus bien évidemment, toutes les autres fois, ou il m’avait touché les fesses, ou bien passé ses mains sous ma jupe pour toucher mes culottes et j’en passe… Si je n’avais jamais rien dit jusqu’à présent, pour satisfaire ses petits plaisir, là, je ne pouvais pas rester sans rien dire… C’était même littéralement impossible. « Dis, celui qui me tripote a des endroits indécent et a voulu me faire l’amour le jour de notre rencontre ? » soufflai-je doucement en lui lançant un regard équivoque, qui disait clairement… Tu n’as pas de quoi parler. Non vraiment pas… Je me demandai au fond, pourquoi je l’avais toujours laissé faire. Pourquoi je ne l’avais jamais frappé, après tout, j’étais tout de même ceinture noir dans pas mal d’arts martiaux… Je n’étais pas une inculte, je connaissais les règles et les mouvements d’auto défenses de base… Je pouvais aisément le foutre par terre sans aucun souci… Mais pourquoi je ne le faisais pas ? J’étais à la fois intrigué et subjuguée par le fait de ne pas agir. Comme si je perdais tous mes moyens en sa présence. Ça me rappelait que trop bien quand j’étais avec Kaïen… C’était pour cela en quelque sorte que j’avais quitté le Cap Vert… Car, je savais qu’en restant là-bas, auprès de lui, je ne pourrais pas évoluer et je ne pourrais jamais être forte… Parfois je pensais à lui, et je me disais qu’il me manquait, après tout nous avions tout de même vécu une année forte et bouleversante de par tous ces soucis… Mais le fuir était aussi un moyen d’oublier mon passé. D’aller de l’avant… Me rapprochant du bord de la table, nos jambes se heurtèrent faiblement, alors, je retirais ma jambe avant de lui tendre mon dessin que je venais de finir. Se rapprochant à son tour de moi, je sentis sa jambe entrer en contact avec la mienne. Son regard croisant le mien, un faible petit cri étouffé s’échappa de mes lèvres. Pas besoin d’un dessin, je savais que je n’avais pas le droit de bouger… Son regard me menaçait d’oser bouger. Mais bizarrement, ce contact… Me plaisait, oui, il créait en moi… Des fourmillements dans tous mon corps. Au bout de longues secondes interminable, il prit connaissance de mon dessin. « J’aime bien quand tu passes ta main dans mes cheveux » Surprise de sa phrase, je laissais ma main en suspens dans ses cheveux avant de froncer les sourcils. Je m’attendais plus à recevoir une pique qu’autre chose, c’était normalement la façon de faire de Tomoe. Lancer des piques, me lancer des piques surtout… Et non pas… Me dire de continuer avec une petite phrase toute mielleuse à souhait…
« C’est n’importe quoi putain, tu me prends pour un gay ? Des bouclettes et une frange, c’est quoi la prochaine étape ? Des couettes ! » Ah, là je retrouvais bien mon petit Tomoe ! Depuis quelques temps il avait l’air… Comme ailleurs, et surtout différent… Peut-être que ce n’était que moi qui me faisait des films bien poussée… Je n’en savais trop rien, mais tout ce que je savais c’était que dans les deux cas, il me… Plaisait. Pourquoi je pensais cela moi ? Tss. C’était… Déroutant de penser une chose pareille, je n’avais pas le droit de le penser d’ailleurs. Enlevant ma main de ses cheveux, je baissais rapidement le regard. « Y’a que les cons pour penser de la sorte… » soufflai-je l’air de rien, pour lui faire comprendre que je n’aimais pas forcément sa façon de penser. Ce n’était pas parce qu’il aurait quelques boucles qu’il ferait forcément gay. Les clichés, je les détestais, autant que je pouvais détester Tomoe. Tiens, maintenant, je le détestais…Je ne faisais que cela, changer d’avis sur lui, aussi rapidement qu’il en était possible, c’était tout de même un peu déconcertant … Mais il fallait que je cesse d’y penser. Plus j’allais y penser, et plus je me fixerai dessus, c’était sûr et certains d’ailleurs. « Tu peux me couper les cheveux, mais je t’interdis de me transformer en tapette » Haussant un sourcil, je me mis sans pouvoir me contrôler à rire doucement avant de me mordiller les lèvres. Comme si j’allais le transformer en tapette ! Et puis quoi encore… même ça, ça ne lui irait pas de toute façon… Il avait un visage à cheveux mi long. Le long ne lui allait pas, le court non plus, il fallait juste trouver un juste milieu. Le fait qu’il m’annonce de but en blanc que je pouvais lui couper les cheveux me plaisait, ça montrait à quel point il me faisait confiance pour le coup. De toute façon, il avait bien vu que je n’allais pas lui faire une tête de demeuré, vu que ma première coupe de cheveux sur lui avait été tout de même parfaite. « Comme si j’allais faire ce genre de chose… » soufflai-je en haussant un sourcil, avant de voir le professeur entrer dans la salle pour s’installer. Le temps qu’il prépare ses affaires et tout… Encore dix bonnes minutes d’attente… C’était la routine quoi… « En plus… Tu fais des économies grâce à moi… Je devrais peut-être te faire payer… Après tout, c’est du boulot de couper les cheveux… » soufflai-je l’air de rien, plus pour le taquiner qu’autre chose. Bougeant faiblement, ma jambe contre la sienne, je sentis mon cœur s’emballer faiblement. Si j’enlevais ma jambe qu’allait-il faire ? Rapprocher à nouveau la sienne comme tout à l’heure ? Soupirant faiblement en me mordant franchement la lèvre inférieure, sous une envie brusque je me rapprochais d’un coup sur le bord de ma chaise, ma cuisse se frottant alors à la sienne se glissant bien entre les deux siennes me stoppant tout de même avant d’entrer en contact avec… Son entre jambe. Relevant le regard comme si de rien était, je le scrutais longuement posant mes coudes sur la table en me tenant la tête avant de voir quelqu’un, plus précisément un garçon se poster à côté de nous et nous regarder. [color=blue]« Oh, oh ! Y’en a qui se font du pied sous la table ! »[/color) Lâcha-t-il en riant avant de partir. Baissant la tête en me mordillant les lèvres, je commençais alors à reculer faiblement.
is, celui qui me tripote a des endroits indécents et a voulu me faire l’amour le jour de notre rencontre ? » répliqua la jeune fille quand Tom se permit de lui dire qu’elle n’avait pas à le tripoter. « J’ai toujours envie de te faire l’amour » enchaina le nippon, les yeux fixés sur la feuille de sa camarade de classe. Au moins, comme ça, elle ne pourrait pas dire qu’elle n’avait pas compris qu’elle lui plaisait et qu’il avait envie de sortir avec… ou envie d’elle tout court. S’il y réfléchissait, avait-il plus envie de se la faire, pour parler vulgairement, ou de sortir avec elle ? Il n’en savait trop rien. Sortir avec elle serait peut-être… fatiguant ? Mais ils pourraient unir leurs corps tant que bon leur semblait. Sauf qu’il savait qu’il aurait du mal à lui faire confiance, vraiment. Alors, quoi ? Juste la… baiser ? Et la jeter, comme les autres ? Non, parce qu’il savait qu’une fois ne lui suffirait pas. Ses sentiments lui donnaient la motivation de faire des efforts pour la conquérir, et la garder auprès de lui. Mais pourquoi ? Pourquoi n’était-il pas capable de simplement la désirer ? Pourquoi n’avait-il pas envie de la faire souffrir, elle ? Dieu, il avait besoin d’un psy, c’était officiel.
Bref, vint ensuite le moment où la véritable personnalité de Tomoe refit surface : il s’énerva sur Chizuru, de peur qu’elle ne le prenne pour un homosexuel. Avait-il quelque chose contre eux ? Non, pas vraiment. Tant qu’ils ne l’approchaient pas de trop près, ça lui était un peu égal. Par contre, il n’avait pas du tout envie que Chizuru lui fasse des bouclettes, qui n’étaient à ses yeux pas du tout viriles. Après, il aurait encore plus de mal à la séduire et, franchement, c’était déjà assez dur comme ça. Un vrai parcours du combattant, où il devait à la fois affronter les réticences de la jeune femme, mais aussi sa personnalité agressive. « Y’a que les cons pour penser de la sorte… » pesta la jeune étudiante, en retirant sa main fine des cheveux du japonais. « Tu me trouves con, de toute façon » répliqua le brun, énervé. Un peu plus, un peu moins… Mais non, il ne pouvait pas se dire ça ! Il la voulait, il fallait qu’il fasse des efforts. Du coup, le jeune homme essaya de se rattraper en disant à sa camarade de classe qu’elle pouvait lui couper les cheveux, mais pas le transformer en tapette. Il aurait pu trouver plus efficace, mais c’est une question d’entrainement. Heureusement pour lui, Chizu laissa échapper un petit rire. C’était mieux que rien, même s’il était sûr que son ricanement signifiait qu’elle se moquait de lui. Au moins ne lui en voulait-elle pas. Tomoe releva les yeux vers l’objet de ses désirs, juste à temps pour la voir se mordiller la lèvre. Elle semblait amusée, peut-être un peu songeuse… « Comme si j’allais faire ce genre de chose… » lui répondit-elle. Bon, c’était déjà positif. Enfin… du moins c’est ce qu’il pensait. Mais il avait tellement de mal avec elle que c’était peut-être tout l’inverse, qui sait ?
C’est cet instant que choisit le prof pour rentrer dans la classe… et être superbement ignorés par ses élèves, qui avaient l’habitude de l’attendre. Le temps qu’il s’installe, ils pouvaient encore discuter pendant 10 bonnes minutes. « En plus… Tu fais des économies grâce à moi… Je devrais peut-être te faire payer… Après tout, c’est du boulot de couper les cheveux… » lança la jeune fille d’un air songeur. Tomoe fronça un sourcil. Est-ce qu’elle se foutait de sa gueule, là ? Elle adorait lui tripoter les cheveux, non ? Et après, c’était à lui de payer ? C’était pas plus l’inverse ? Lui… bon, okay, il aimait ça aussi, mais ce n’était pas une raison. « Pourquoi je te payerais alors que tu aim... » commença-t-il, avant de s’interrompre. Il venait de sentir la jambe de Chizuru se frotter contre la sienne. Le nippon plongea un regard interrogatif dans celui de la belle brunette, qui écrasa ses dents tout contre sa lèvre inférieure en soupirant faiblement. Pas assez pour qu’il ne le remarque pas, toutefois. Tom sentit son cœur s’accélérer quand le genou de Chizuru vint se loger entre ses jambes. Innocemment, elle releva les yeux vers lui et soutint son regard. Le cerveau de Tomoe se déconnecta pour laisser place à son organe reproducteur en tant que maitre à bord. Une phrase tournait en boucle dans son esprit et contenait le verbe baiser, à titre indicatif pour nos chers lecteurs. Un léger sourire s’était glissé sur ses lèvres, tandis qu’il déshabillait des yeux la jeune femme. S’avançant légèrement sur sa chaise, il fit en sorte que le genou de la jeune femme touche son entrejambe – qu’elle pouvait sans aucun problème sentir, il en était certain –. Il s’apprêtait à glisser sa main sous la table, profitant de l’occasion que lui offrait Chizu pour lui caresser la jambe, quand une voix goguenarde les interrompit : « Oh, oh ! Y’en a qui se font du pied sous la table ! ». S’en suivit un éclat de rire, bientôt rejoint par ceux de plusieurs autres élèves.
Bordel de merde.
Tomoe sentit Chizuru s’éloigner de lui. Dégoûté, il se promit de casser la gueule du crétin qui les avait dérangés dès qu’ils se retrouveraient dehors. Il essaya de capter le regard de sa camarade de classe, mais elle avait baissé les yeux. Et bien entendu, c’est le moment que choisit le professeur pour tous les rappeler à l’ordre : « A vos places, s’il-vous-plait, le cours commence ! ». Soupirant bruyamment, Tom retourna sa chaise et s’installa à son pupitre dans l’idée de suivre le cours. Sauf que… Chizuru était assise derrière lui. Les 20 premières minutes, il eut l’impression que le regard de la jeune femme lui brûlait la nuque. Il était persuadé qu’elle le fixait. Et bien entendu, cette impression l’empêcha totalement de se concentrer sur ce que racontait leur ainé. Au bout d’une vingtaine de minutes, il n’y tint plus et arracha un coin de sa feuille de notes, sur lequel il entreprit de griffonner un petit mot pour sa coiffeuse. Le premier était un peu… agressif. Du coup, il le roula en boule et attrapa un autre morceau de feuille. Il recommença. Trop idiot. Nouvelle mini boulette de papier, nouveau coin de feuille déchiré. Son stylo courut sur le papier et rédigea dans son écriture en pates de mouches les quelques mots suivants : « On prend un café après les cours ! ». Pas de point d’interrogation, parce qu’il n’avait pas envie de lui laisser le choix. Pliant le bout de feuille en deux, il glissa son bras gauche le long de son corps et attendit, main tendue vers elle, qu’elle daigne s’emparer de son message. Il n’avait pas envie de se retourner, pour ne pas attirer l’attention, mais il savait qu’il n’arriverait pas à se retenir de le faire longtemps.
Sujet: Re: Tomoe & Chizu ~ Lancer l'offensive. Jeu 21 Mar - 11:39
Tomoé
&
Chizuru
« J’ai toujours envie de te faire l’amour. » Rougissant franchement en l’entendant me dire ce genre de chose, je déglutis longuement, en continuant de dessiner. Je ne savais pas quoi répondre. C’était tout de même osé de me dire ce genre de chose. Raclant faiblement ma gorge, je me pinçais les lèvres en sentant des millions de papillons dans mon bas ventre. Merde… De savoir ça, ça me donnait quelque peu envie. Comme si ça pouvait me faire plaisir. Oui dans le fond, c’était toujours plaisant d’apprendre qu’un homme vous désirez… Mais quand même, là il s’agissait de Tomoe, je me doutais bien qu’il avait envie de moi, au vu du nombre de fois où il m’avait tripoté et j’en passe. Mais là, le dire de but en blanc… « Et pourquoi, tu as toujours envie de me faire l’amour ? » demandai-je en relevant un bref regard vers lui avant de rebaisser les yeux vers mon dessin. Parlant de ses cheveux, il avait peur que je le rende homosexuelle avec des bouclettes. Comme si j’allais lui faire cela… Et puis, je n’aimais pas sa façon de penser. Plein d’hommes avaient des boucles dans les cheveux et je ne trouvais pas que ça faisait homosexuel. Je ne pus m’empêcher de dire qu’il n’y avait que les cons pour penser de la sorte…. « Tu me trouves con, de toute façon. » Plissant mes lèvres, je passais faiblement ma langue sur mes dents faisant bien ressortir mes lèvres, comme un signe de réflexion de ma part. Est-ce que je le trouvais con ? Oui, quand même un peu, je ne pouvais pas le nier, que je l’avais toujours pensé, dès le premier jour de notre rencontre qui plus est. Il était d’humeur changeante, il était chiant, il était collant, il était… C’était Tomoe j’avais envie de dire. Il était ce qu’il était, et malgré tout je ne pouvais pas non plus le détester pour autant. Je ne le connaissais pas non plus entièrement, et le peu que je connaissais de lui, m’avait l’air tout de même agréable. Il n’était pas si méchant que cela, pour moi, j’avais plus l’impression que c’était une protection qu’il s’était mis. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Peut-être qu’il avait un passé sombre, tout comme moi ? Je ne savais pas… « Va savoir, peut-être… » soufflai-je en plongeant mon regard dans le sien, plus pour le taquiner qu’autre chose. J’avais pris gout au fait de l’embêter moi aussi, le voir s’énerver et parler de façon sèche. Enfin, tout dépendait, parfois ça me gonflait plus qu’autre chose. J’étais tout aussi bizarre que lui dans le fond. Par la suite, on en vint à parler de ses cheveux. Je voulais les lui couper, ils avaient déjà bien repoussé. Je voulais tenter une autre coiffure sur lui, je voulais pouvoir apprendre sur lui, il était la première personne à qui je coupais les cheveux, et je trouvais d’ailleurs que c’était une réussite ! Nos pieds se frôlant, je ne bougeais pas en sentant à son regard, que je n’avais pas intérêt à bouger. Pourtant, au fil du temps, j’avais envie de me rapprocher de lui. Et je ne me fis pas prier, parce que dans un acte non réfléchi, je m’approchais lentement de lui. « Pourquoi je te payerais alors que tu aim... »
Se stoppant alors que mon genou entrait bien entre ses jambes, nos regards se croisèrent de longues secondes. Me pinçant faiblement les lèvres, nous ne bougions plus, comme déconnectait du monde extérieur. Tout à coup, je sentis son corps se rapprocher, de façon à ce que je puisse toucher son entre jambe. Rougissant faiblement, je soutins son regard sans oser bouger. Mon genou pouvait le toucher, le sentir, je le sentais même parfaitement bien. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, mon cœur s’emballa avec férocité alors que je pouvais le voir s’approcher. Mais ce fut le moment que décida l’un de nos camarades à annoncer que l’on se faisait du pied sous la table. Bref, pas mal de monde se mit à rire. Honteuse, je baissais la tête avant de me reculer lentement. Il me prenait quoi moi d’être si proche de lui ? Je me le demandais bien… « A vos places, s’il-vous-plait, le cours commence ! » L’écoutant souffler, je fixais Tomoe se tourner pour se mettre à sa place. Il était assis devant moi, ce n’était pas plus mal. Je détestais qu’il soit assis derrière moi, je me sentais toujours traqué, comme si une bête était là, prête à me traquer, comme si j’étais un casse-croute. Chose que je n’étais pas d’ailleurs. J’étais une humaine, comme les autres. Mais avec lui, je devais m’attendre à tout. Pervers à souhait, Il ne se gênait pas pour me toucher, ou tenter de m’embrasser. J’avais pourtant, encore la sensation et le gout de son baiser lors de notre première rencontre… Et le fait d’y penser, me donnait une envie… Pas l’envie d’un simple baiser. Non, bizarrement, là, tout à coup, j’avais envie de sentir sa langue s’immiscer dans ma bouche, je voulais sentir son souffle saccadait contre ma peau, ses mains sur mon corps, sur ma peau, je voulais le sentir en moi. Hein ? Secouant franchement la tête, je me ressaisie rapidement avant de souffler un bon coup pour chasser les images qui étaient en train de défiler dans ma tête. Non, jamais ! Jamais, je ne coucherai avec Tomoe. Alors pourquoi diable j’avais une facilité à l’imaginer nu au lit avec moi ? Brrr ! Manquait plus que ça. Que ça arrive. Jamais ! Relevant la tête, je le vis me tendre le bras ou plutôt la main. Il faisait son discret, et je pus constater qu’il tentait de me donner un bout de papier. Haussant un sourcil, j’hésitais, avant de le prendre doucement. Sa main était douce, il avait toujours eu la peau douce. Le fait de penser le mot toujours, me donnait une impression de le connaitre depuis ma naissance, comme si Tomoe et moi étions proches. Non ! Posant ma main sur la table, je fixais ce petit bout de papier, en me demandant ce qu’il contenait. Le dépliant doucement, mon cœur se mit faiblement à battre plus vite. Pathétique. « On prend un café après les cours ! » Fixant le bout de papier, je fronçais doucement les sourcils. Ce n’était même pas une question, mais un ordre. Et si j’avais des choses de prévus moi hein ? On s’en foutait de ça ? tsss ! Mon cœur s’emballant, rien que d’imaginer lui et moi autour d’un café, je secouais la tête négativement avant de me claquer doucement et sans bruit les joues pour me chasser rapidement cette idée de la tête. Relevant la tête, je contemplais le professeur qui donnait son cours, sans être écouté de plus de la moitié de la salle. Le pauvre. Le stylo tournoyant autour de mes doigts, ou du moins grâce à mes doigts, je ne savais pas quoi répondre à Tomoe. Je devais répondre ? Si je n’avais pas le choix… Que pouvais-je répondre hein ? On se le demandait. Plissant le nez en faisant une grimace, je levais le poing à l’intention de Tomoe avant de voir un mec pouffer de rire en me voyant faire. Lui jetant un regard noir, je posais la main sur le bureau en grognant silencieusement. Ce mec je te jure ! J’avais fait quoi pour mériter ce genre de chose moi ?! Soufflant fortement, je regardais ses cheveux avant de pencher la tête. J’avais envie d’y glisser mes mains dedans. Ça me démangeait, mais, non, je luttais et je lutterais jusqu’à la fin des temps ! Ma lèvre inférieure ressortant, comme une sorte de moue boudeuse, je pris mon stylo me mettant alors à gratter ce foutu bout de papier plus sans m’en rendre compte qu’autre chose. « Je veux un cappuccino ! Et avec de quoi manger avec ! Et bien sûr c’est toi qui paie ! » Oui ! Ben oui, tant qu’à faire, hein, autant en profiter un peu non ? Pliant à nouveau le bout de papier je m’avançais vers lui en tendant doucement le bras lui tapant alors au niveau de la taille pour qu’il me donne sa main afin de prendre le petit bout de papier.