Chapitre IV: Maeda, une artiste pas comme les autres

20h46, Manhattan, Le bar

Bien que je me rende au même endroit et à la même heure chaque soir, je ne peux pas qualifié ça de routine. Si j’avais décroché un travail qui consistait à se lever tôt et rester cloîtré dans son bureau jusqu’à la fin de la journée pour recommencer le lendemain, là oui, ça aurait été la routine assuré. Je ne sais pas si je pourrais supporté quelque chose comme ça sur plusieurs années. En tout cas ici, au bar, je n’ai rien de tout ça et j’en suis bien content. J’ai toujours des gens au caractère différents à servir chaque soir que parfois ça me donne l’impression d’un premier jour de boulot. J’ai un léger problème d’entente avec mes collègues mais j’arrive à faire l’impasse là-dessus. Si je devais m’écrouler et déprimer à chaque fois le ton hausse avec l’un d’eux je serais sûrement allongé sur un canapé en cuir à parler de mes problèmes à une personne qui vous fait croire qu’elle note des choses sur sa feuille. Mais on sait tous qu’ils dessinent pour passer l’heure. Garder le sourire et être toujours aimable avec la clientèle qui débarque, c’est un peu le secret de ce métier. La présentation à une grande place dans ce milieu. Bref. Etant donné mon aisance naturelle à communiquer avec n’importe qui le patron avait eu des retours me concernant qui étaient plutôt positif. Il n’a d’ailleurs pas hésité à me faire part de ces éloges, lui qui m’a embauché sous l’influence de Nam-Kyu. De mon côté, j’étais surtout heureux de savoir que tous le monde était satisfait de ma prestation. Moi qui ne pensais pas rester dans ce travail trop longtemps, je crois qu’il va falloir revoir mes plans futur parce-qu’en fin de compte je m’y plais bien là-dedans. Malgré tout, aujourd’hui j’étais arrivé avec quelques minutes de retard. J’ai dû déposer mon chat chez Natsuki avant de partir. Comme d’habitude, ma cousine me demande toujours les choses au dernier moment. C’est pourtant pas faute de lui dire de me prévenir avant que je ne parte travailler mais qu’est-ce que vous voulez? Elle est comme ça et elle ne changera pas. Cependant pour cette fois, j’ai décidé de lui laissé Kitty pour toute la semaine. Au moins j’espère tranquille pendant les sept prochain jour. Je dis bien j’espère parce-qu’avec elle on est jamais à l’abri d’une requête de dernière minute. Finalement je n’ai reçu aucune remarque de qui que ce soit aujourd’hui par rapport à mon retard. Pour ma plus grande surprise d’ailleurs. D’habitude, à la minute près j’ai déjà Nam-Kyu sur le dos en train de me répéter «T’es en retard, t’es en retard». Ca change un peu de n’entendre rien de tout cela. J’irais même jusqu’à dire que c’est apaisant. Je vais en profiter parce-qu’à mon avis, ça ne vas pas durer plus de… Plus de cette nuit en fait. Une soirée un peu particulière qu’était celle d’aujourd’hui. D’habitude on a un DJ qui fait tourner la musique mais pas pour cette soirée. Ce soir c’était concert. Evidemment ce n’était pas un concert de clarinette, loin de là. On accueillait un groupe de reprise locale. L’affiche avait beau être à l’entré, impossible de me souvenir de leur nom de scène. J’espérais simplement que les gens n’allait pas me le demander. Depuis mon bar je pouvais observer le fameux groupe entraîner dans l’ambiance le monde qui était présent. Et il y en avait du monde. Plus que d’habitude même. Ca faisait plus de cinq minutes que personne n’était venu prendre une quelconque commande. J’avais profité de ce petit répits pour nettoyer tous les verres que mes collègues en salle me rapportaient. J’ai tout de même fini par être interrompu pendant ma vaisselle. Une jeune femme venait de s’installer à proximité du comptoir en me demandant un saké. En voilà une demande peu commune par ici. Tellement rare qu’il me semble que ce n’est même pas sur la carte et pourtant, on en a. Du moins, je crois. Il y avait tellement peu de demande pour ça qu’on ne devait avoir qu’une bouteille caché au fond dans l’arrière boutique. M’essuyant les mains sur le torchon que j’avais sur l’épaule, je l’ai regardé avant de demandé de patienter un instant. Et avec le sourire, bien entendu. Bon et maintenant, il fallait que je parte à la recherche de la bouteille sacré. En arrivant dans la réserve j’ai commencé à me demander où pouvait se trouver cette satané bouteille. Si bien entendu, il y en avait une. A mon grand étonnement, je l’ai trouvé assez facilement. Elle était là, à côté du poste radio. Oui il y a poste ici. Enfin c’est celui de Nam qui l’a installé ici quand il vient attendre que le temps passe pendant que moi je cours partout pour que les clients n’attendent pas éternellement leur boissons. Bref. Avant d’arriver travailler je savais ce qui m’attendait au bar. C’est ça qu’avant de partir de chez ma cousine je lui ai emprunté un CD que j’aimais bien, d’une certaine musicienne nommée Maeda. Du coup quand je suis arrivé au boulot je devais ranger un peu la réserve. C’est le bordel tous les jours là-dedans. On se sert mais on range pas. Ou alors on range mal. Si c’est pas moi qui le fait et bien… C’est personne d’autre. J’en ai toujours pour quelques minutes alors je me permets de mettre de la musique dans le poste de Nam. Ca m’aide à rester motivé pour remettre de l’ordre dans ce foutoir. Me voilà finalement de retour au service derrière mon comptoir. Arrivé là, je voyais John et Nam à ma place, qui discutait en regardant partiellement la jeune asiatique qui m’avait demandé le saké. Il parlait sûrement d’elle. Peut-être qu’ils essayaient de se mettre d’accord pour savoir lequel des deux allait la draguer en premier. C’est deux-là, ils ne savaient faire que ça de toute façon. J’ai pas attendu plus longtemps pour les virés de ma place. «Hé! Et les tables alors? Elles ne vont pas se débarrasser toute seule.» C’est ce que je leur ai dit en montrant la salle du doigt. Ils y ont été mais pas sans soupirer. Maintenant tranquille, j’ai pris un petit verre que j’ai rempli de saké. Oui un petit verre. Dose de bar. Puis c’était du saké quand même, fallait pas déconner. «Et voilà!» Ai-je lancé en souriant une nouvelle fois et en déposant le verre devant la demoiselle. J’ai repris la vaisselle que j’avais laissé puis je ne pouvais m’empêcher de regarder cette fille. C’était assez bizarre. C’était son visage. Ce n’était pas son visage qui était bizarre hein, c’était plutôt ce que je ressentais en la voyant. Comme une impression de déjà vu. Evidemment, moi comme un imbécile je la fixais des yeux pour essayer de savoir où j’avais bien pu voir cette bouille. En la regardant ainsi elle allait sûrement prendre peur. C’est assez malsain et gênant finalement de fixer une personne de la sorte alors j’ai arrêté. Enfin presque. Mes yeux basculaient entre elle et la vaisselle. A chaque fois que je terminais de nettoyer un verre, je la regardais. De mon côté ça ne me faisait rien mais si j’étais à sa place, je serais plutôt gêné qu’une personne ne me quitte pas du regard.

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21h01, Manhattan, Le bar

Là pour le coups ça faisait vraiment malsain. Je la regardait sans cesse. Je déteste être regardé de cette façon mais apparemment il n’y a aucun problème à ce que je fasse l’inverse. La pauvre. Déjà que les deux autres cherchaient lequel d’entre eux irait la voir en premier. Je les avaient fait partir en les poussant un peu au travail mais finalement c’est moi qui ai pris le relais. Deux parti, un nouveau d’arrivé. Au bout d’un moment j’aurais dû m’en douter, elle finirait par me demander clairement quel était le problème pour que je l’observe ainsi. Elle pensais avoir un bouton sur le bout son nez. Puis elle m’a posé une toute autre question. Sa façon de le demander était aussi délirante qu’inattendue. Une tête à claque? Non mais déjà elle va se calmer la sauterelle. Je sais que c’est moi qui la regarde avec insistance depuis tout à l’heure mais ce n’était pas une raison pour parler comme ça. Enfin bon. Je suis bien placer pour lui faire la remarque tiens, moi qui suis un peu pareil, à sortir des choses surprenante au personnes à qui je parle. Pourtant, ce fût la première fois que je ne répondais pas tout de suite à quelqu’un. Je crois surtout qu’à ce moment j’étais surpris qu’une personne me renvoie mon caractère en pleine tête. Ca ne m’étais jamais arrivé de me retrouver face à cette situation. Alors c’est ça que ça fait de parler avec moi? Cependant, ça n’avait pas l’air d’avoir dérangé Chizuru. Bon d’accord, au départ c’est sûr que ça ne lui à plu et elle me l’a fait comprendre. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit si bizarre. Ca n’a duré que quelques secondes et pourtant ça m’a un peu bloqué. Pendant que je me remettait des émotions, elle gribouillait quelque chose dans son carnet. Je n’allait pas la laisser sans réponse quand même. Et si je continue de la mater comme ça elle va appelé la police. J’essuyais un verre que j’ai posé sur le comptoir avant de remettre d’un geste mon torchon sur l’épaule. Cette fille avec ce visage de «déjà-vu», il fallait que je lui demande. «Non… Pas de bouton ni de tête à claque. Je vous regardais parce-que vous ressemblez à…» J’ai été interrompu par le projecteur qui nous visait. Enfin, il la visait elle surtout. C’était quoi ça? Elle avait gagné quelque chose? Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est qu’elle semblait connaître l’un des musiciens présents. D’ailleurs il était carrément venu la chercher pour l’emmener sur scène. Malgré ça elle n’avait pas l’air très enchanté d’y aller, allant même jusqu’à lui dire qu’il était agaçant. Pourtant il n’a pas laissé tomber si facilement le bougre. Il était même parvenu à la convaincre d’aller là-bas. Il disait que ça faisait longtemps, que c’était sa chanson. J’ai pas vraiment compris de quoi il parlait mais j’allais vite avoir ma réponse. La voilà sur scène. N’ayant plus personne à qui parler, je pouvais reprendre ma vaisselle. Et oui, avec tous les gens qu’il y avait ce soir je n’étais pas près de terminer à l’heure. Déjà que je ne termine jamais à l’horaire prévu mais là, c’était encore pire. Bref. Le groupe entamait une nouvelle chanson. Les première notes … Je les reconnaissaient. J’avais écouté un CD d’une certaine Cixi Maeda en arrivant ici donc je pouvais facilement m’en souvenir. Toute fois je ne réalisais pas encore que la fille qui m’avait demandé si elle avait une tête à claque était peut-être la vraie Cixi Maeda. Cette pensé m’a fait stoppé mon activité vaisselle et mon regard c’est de nouveau posé sur elle. Cette foi-ci je pouvais la regarder sans que ça ai l’air malsain puisqu’en temps que chanteuse elle attirait toutes les paires d’yeux présentes. Ma stupéfaction n’allait pas s’arrêter là. Je ne savais pas que ses chansons étaient si connues. Plusieurs personnes dans la salle chantaient le refrain avec elle. A la fin de cette chanson, les gens en voulaient encore. Ce qui ne semblait pas être dans les intentions de la jeune femme. Elle n’avait sûrement pas prévu d’être dévoilé ainsi. Elle qui voulait sans doute passer une soirée tranquille, c’était loupé. La voilà de retour à mon comptoir. Elle m’a immédiatement demandé un autre verre. Le fait d’avoir vu des personnes tourner autour du comptoir en sachant qu’elle y avait laissé son verre non fini, elle a du penser que quelqu’un avait bu dedans ou je ne sais quoi. «Bien sûr!» J’ai donc récupéré son ancien verre pour vider son contenu dans l’évier avant de lui en servir un autre, dans un nouveau verre. Le déposant devant elle, j’ai commencé à lui reparler. Je n’avais pas eu le temps de finir ce que je disais tout à l’heure mais au final, en la voyant sur scène et en l’entendant chanter j’étais presque fixé. Je me disais bien qu’elle avait une grande ressemblance avec Cixi Maeda. Normal, c’était elle. A moins que ce ne soit qu’une sosie. «Vous m’avez laissez parler dans le vide tout à l’heure. Donc comme compensation…» J’ai interrompue ma phrase et j’ai regardé tout autour de moi s’il n’y avait le patron ou mes collègues qui passaient par là. Personne en vue. J’ai sortie mon téléphone de ma poche et j’ai été la rejoindre de l’autre côté du comptoir avant de finir ma phrase. «…Je vais prendre une photo avec LA Maeda.» Je devais faire vite. Faire ce genre de chose pendant le service n’était pas autorisé du tout. Sans attendre plus longtemps, j’ai passé mon bras autour du cou de la jeune femme et j’ai rapproché ma tête de la sienne. «Clac» C’est dans la boite. J’ai retiré mon bras et éloigné ma tête puis j’ai rangé mon téléphone. Mon regard c’est tourné vers elle avant que je ne joigne mes mains l’une contre l’autre comme pour supplier. «Ca reste entre nous hein. Si le patron apprend que je fais ça pendant que je bosse…» Je vous laisse deviner la suite. Il y avait des chances que je me fasse renvoyer pour prendre des photos avec les clients plutôt que de travailler. Mais de toute façon, elle n’avait aucune raison de faire ce que je lui demandais. Après tout c’était moi qui l’avait attrapé pour prendre une photo. Espérons qu’elle ne soit pas fâché parce-que bon, on ne va pas se mentir, je ne lui ai pas vraiment laissé le choix pour l’immortalisé avec moi sur mon téléphone. Encore une victime de ma liberté de vivre…

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21h09, Manhattan, Le bar

Bien que se prendre en photo avec les clients ne soit pas quelque chose d’autoriser, ça ne m’a pas empêcher de le faire. Maintenant que j’avais découvert l’identité de cette jeune femme je devais immortaliser ce moment. Moi. Un simple barman tout à fait ordinaire, je discutais avec Cixi Maeda. Je ne pensais pas qu’un jour je la rencontrerais de cette manière. Je ne m’imaginais pas la rencontrer tout court en fait. Même si les premiers que l’on s’est échangé soit «saké», «tête à claque» et «gros bouton» c’était quand même avec moi qu’elle parlait. En même temps c’est normal, vous me direz, elle était obligé de m’adresser la parole pour commander son saké. Bref, j’avais ma photo. Photo que Maeda voulait voir. Comme la plupart des gens, ils aiment regardé le cliché sur lequel ils sont pour être sur de paraître bien dessus. Je lui avait gentiment demandé de ne rien dire à personne là-dessus. Comprenant  ma situation et ne voulant pas attiré l’attention encore plus sur elle, elle m’a confirmé que rien ne serais divulgué. Allant même jusqu’à dire que ce qui venait de se passer serait notre secret. Soulagé que la jeune femme ne soit pas une de ces stars totalement borné qui n’hésite pas à faire renvoyé des employés avec leurs statuts de «clients importants» mécontent du personnel, je l’ai remercié avant de reprendre ma vaisselle. Evidemment, elle a fini par me poser une question à laquelle je devais forcément m’attendre. Oui. Moi je connaissais son nom. C’était pour cette raison qu’elle me demandait maintenant le mien. Il n’y a pas de raison pour que seulement l’un d’entre nous connaisse le nom de l’autre. N’arrêtant pas mon travail j’ai croisé son regard en lui répondant «Naoki.». Je ne donnais jamais mon nom de famille lorsque je me présentais à quelqu’un. Sauf pour les entretiens évidemment. De toute façon, les gens finissent tôt ou tard par le découvrir d’eux même. Et décidément, cette demoiselle était curieuse. La voilà qui posait une nouvelle question. Rien de personnelle cette fois-ci. Seulement c’était une interrogation à laquelle je ne trouvais pas réellement de réponse. Au moment où le musicien était venu l’attraper par le bras pour l’emmener sur scène je n’avait rien fait pour éventuellement l’en dissuadé, et le convaincre de laissé Maeda tranquille. Que pouvais-je faire de toute façon? L’empêcher de faire chanter cette jeune femme qui a été si acclamé après sa chanson? C’était risqué. Là au moins les clients étaient content et reviendrons sûrement à la prochaine occasion. Malgré tout j’ai essayé de lui fournir une réponse. «Comme quoi? Empêcher tous ces gens de voir une jeune star? Vous avez bien vu comment ils vous ont réclamé après cette chanson, non? Alors dites-moi… J’aurais dû faire quoi? Vous retenir et m’attirer les foudres de toute la salle?» Bon ce n’était pas une vraie réponse mais ça s’en rapprochait. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle voulait dire par «Pas réagi». Peut-être voulait-elle rester discrète? Mais à ce moment-là, je ne savais pas encore que c’était Cixi Maeda. Un peu après ça, un homme est venu s’asseoir à côté d’elle. Il n’avait pas l’air tout à fait sobre ni complètement bourré. Il avait juste assez bu pour être agaçant. La pauvre. Elle qui voulait passer une soirée tranquille, elle avait bien choisi son jour. Me rappelant ce qu’elle venait de dire par rapport à son musicien, j’ai essayé de me rattraper un peu. Je voyais bien que Cixi n’était pas à l’aise avec la présence de ce bonhomme là alors j’ai commencé à lui parlé un petit peu. Je voulais attiré son attention pour éviter au maximum qu’il dérange la jeune femme. J’ai aussi tenté de lui faire comprendre qu’elle ne désirait pas de compagnie ce soir mais j’aurais parlé au mur c’était pareil. J’espérais juste qu’il partirait assez vite de lui-même. Sinon je devrais aller chercher le boss et lui dire qu’il y a un client qui occasionne de la gêne et qu’il fallait le faire partir. Je ne l’ai encore jamais fais mais il y a une première fois à tout. En espérant quand même fortement qu’il la laisse de son plein gré.

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21h13, Manhattan, Le bar

«Je ne sais pas si mon intervention aurait changé quelque chose, que je lui parle en japonais ou non. Son envie de vous faire monter sur scène était trop grande. Et au final vous n’êtes pas si déçu d’y être allez, avouez-le?» C’était bien vrai ça. Il était Japonais et quand bien même je lui aurait demandé de la laisser dans notre langue, je crois qu’il m’aurait simplement regardé en se disant «T’es qui toi?» Avant de filer sur scène avec Maeda. Suite à ma réponse, un homme pas très net était venu s’installer à côté  d’elle. Pour la tranquillité, faudra repasser une autre fois mademoiselle. Malgré mes tentatives pour le faire partir, il était toujours là. Bien sûr, je n’allais pas lui taper dessus sinon je pouvais dire adieu à mon travail. Par contre Cixi, elle, ne s’est pas gêné pour lui faire comprendre à sa façon qu’elle ne répondrait aux avances qu’il lui faisait. Lui tordant le poignet, l’homme en était réduit à se mettre à genoux sous la douleur. Au départ j’étais surpris de voir comment une demoiselle calme de prime abord pouvais malmené ce bonhomme là. Je me suis dirigé vers ce dernier pour lui dire encore une fois de ne pas déranger les clients mais également de ne pas rester dans notre établissement. Il ne voulait toujours rien entendre. J’allais appeler la sécurité, parce-qu’à chaque évènement qui se produit au bar on demande des agents de sécurité, quand je me suis aperçu que l’agent en question n’était qu’à quelque pas de nous. Il venait ici en fait. Au même moment, le patron est arrivé. Il m’a demandé ce qu’il se passait pour que la sécurité soit avec moi. Je lui ai donc expliqué la façon dont ce personnage laissait traîner ses mains sur la demoiselle. Le patron et l’agent de sécurité l’on emmené dehors d’une manière… Qu’il avait mérité. Maintenant il ne pouvait plus rentré. A moins qu’il tente le passage en force sur la sécurité mais j’en doute. De retour derrière mon comptoir, j’étais sur le point de m’adresser à Maeda lorsque le musicien de tout à l’heure à refait son apparition. Cette fois-ci il n’est pas resté longtemps. Une question pour la japonaise et une commande. Après quoi, il était déjà retourné à sa table. Pour éviter un nouvel «invité surprise» j’ai déplacé les tabouret de façon à laissé un espace entre Cixi et les autres place. Ca donnais quelque chose du genre Maeda/ Vide/ Tabourets. Je ne pouvais pas non plus empêcher les gens de venir s’asseoir ici. Par la suite, il semblerait que la jeune musicienne se soit faite deux nouvelles fan. Finalement je n’était pas le seul à vouloir prendre des photos avec Cixi Maeda. Mais elles, elles voulaient aussi un autographe. Ca y est. La jeune femme était enfin seul. Plus personne pour venir la déranger dans sa soirée. Du moins… Pour le moment. En attendant d’autres «aventures» elle m’avait réclamé des choses à manger. Il y avait toujours de quoi grignoter sur le comptoir. Sauf quand j’oubliais de les poser dessus. Un peu comme aujourd’hui. Du coups j’ai sorti les quelques petites choses que j’avais. Je les ai mis devant elle en annonçant à chaque fois ce que je déposais sur le comptoir. «Chips… Pistache… Cacahuète. Si vous avez envie d’autres chose, surtout n’hésitez pas, je suis là pour ça.» Bon, en attendant je ne lui avais pas demandé ce que je voulais depuis l’intervention du musicien de tout à l’heure. «Vous avez appris ça où? Je veux dire, à vous défendre comme ça?» Je devais avouer que pour une star, elle savais se protéger. Cela m’intriguais de savoir comment elle avait appris à faire ça.

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21h17, Manhattan, Le bar

«C’est toujours plaisant de faire quelque chose qu’on aime. Vous, c’est être sur scène et moi c’est vous servir à boire.» C’est ce que je pensais. Chacun à une passion qu’il aime pratiquer quelque soit la situation. Les gens reprenaient peu à peu leur place après que la sécurité est virée le bonhomme mal intentionné. Les regards qui étaient tous braqués vers nous se sont dispersé. On a finalement pu reprendre notre conversation dans la tranquillité. Moi qui était un peu surpris de sa performance défensive, je lui avait demandé comment elle connaissait ces techniques. Depuis son enfance? Pas étonnant que ça ne lui ai prit que quelques secondes pour neutralisé l’autre vicelard. De quoi? Moi? Apprendre à faire ça? «Pourquoi pas. Mais je n’ai pas le droit d’agresser les clients, quelqu’en soit les raisons.» Ce n’était pas une si mauvaise idée que d’apprendre ce genre de choses quand même. Des fois qu’il m’arrive malheur à l’extérieur, si je me fait attaquer par une seule personne je pourrais me défendre. Sauf s’il a un flingue. Là je préfère qu’il prenne mon argent ou mon téléphone plutôt que ma vie. Puis, tout en les désignant avec le doigt, elle me prévenait que les musiciens là-bas aimaient bien la boisson et qu’ils avaient tendance à attirer l’ivresse. Je lui ai répondu en souriant «Décidément, cette soirée n’est pas aussi calme que vous ne l’auriez espérez.» Moi non plus d’ailleurs. Je me doutais bien qu’en invitant un groupe à jouer il y aurais plus d’activité que d’habitude mais là… Et encore, la soirée était loin d’être terminé. Pour moi en tous cas. Et oui. Je devais finir toutes les nuits à 4h du matin. Autant vous dire que je vivait un peu comme un hiboux, dormant le jour et travaillant la nuit. Mais bon, ça ne me dérangeait pas plus que ça d’avoir des horaires pareil. C’est comme tout, ou presque, on fini par s’y habituer. Question de temps. Aujourd’hui ça va faire… Ah. C’est justement la question que venait de me poser Maeda. «Ca va bientôt faire un an. Et c’est la première fois que je dois virer une personne avec la sécurité. On ne dirait pas mais dans mon travail, il y a de l’action» Ai-je dit en rigolant. Moi qui m’attendait à être interrogé par la police tous les trois jours, comme dans les séries policière ou les barmans sont souvent questionné pendant les affaires. Bon, pour moi c’était loupé. Je n’avais pas eu une seul visite de la police depuis que je travail ici. Maintenant que j’y pense, c’est quand même bon signe que les policiers ne viennent pas. Ca veut dire que la ville se porte bien. Du moins… Dans ce quartier. Je dois dire qu’on n’est pas dans le plus chaud de tout New-York. Et c’est peut-être ça la bonne nouvelle. Je ne me vois pas travailler avec l’angoisse de me faire attaquer à longueur de journée. C’est vrai que ça manque d’action, de pulse, mais je veux pas non plus finir la tête à deux centimètres d’une scie circulaire avec un mec un costard et les cheveux gominé qui me demande où est Tonio. A mon avis, je me fais trop de film dans ma tête. Il faut vraiment que j’arrête de regarder n’importe quoi avec Natsuki. «Et vous? Vous êtes ici parce-que vous faites un concert bientôt? Ou alors vous êtes en vacances?» Voyant son verre vide, j’ai pris la bouteille qui se trouvait non loin de moi avant de lui demandé «Je vous en sert un autre? Et si vous êtes ivre vous aussi, je vous vire personnellement!» Ai-je dis une nouvelle fois en rigolant. Même si je ne pense pas qu’elle veuille finir dans cet état.

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21h23, Manhattan, Le bar

Des cocktails sans alcool? Evidemment que je savais les faire. C’était d’ailleurs quelque chose de plutôt demandé même. Comme beaucoup de gens le dise, il n’y a pas forcément besoin d’alcool pour faire la fête. Depuis que je travail ici, je ne saurais dire si ce sont les cocktails alcoolisé ou non qui on été le plus commandé. Enfin, si elle demandait ça ce n’était sûrement pas pour rien. «Vous en voulez un en particulier?» Je n’allais pas lui en servir un au hasard quand même. Puis la discussion à basculé sur les arts martiaux. Il semblerait en effet que la demoiselle sache se défendre comme elle a pu nous en faire la démonstration un peu plus tôt. Même si j’avais su faire ça, je n’avais pas le statut pour pouvoir maîtriser un client de la sorte et le faire sortir. Je ne suis pas de la sécurité. Mais bon, je ne savais pas me battre ni même me défendre avec tout un tas de prise. Pourtant, ça pourrait bien m’être utile. Je ne sais pas encore à quoi, mais il arrivera bien un jour où j’en aurais besoin. Je ne dis pas que lorsque je maîtriserais tout ça je souhaite me faire agresser simplement pour me servir de ces techniques, non. Je dis juste que, c’est un plus non négligeable. Bref, comme elle le disait, la solution diplomatique était à privilégié en cas de conflit avec quelqu’un. J’ai surtout retenu la fin de sa phrase. C’est vrai qu’une paire de claque bien mérité est parfois obligatoire. «Oui Maître! Je n’attaquerais pas les gens!» Ai-je dit en ayant les mains collés l’une contre l’autre. Tout en faisant ça j’ai pu voir que mademoiselle mangeait les pistaches de bon cœur. Tellement que les coquilles s’entassaient sur le comptoir. Je n’ai pas eu d’autres choix que de les jetés rapidement avant que la bar se transforme en Pistache-Land. Heureusement aussi que le stock de ces petits encas verdâtre est bien garni. Enfin. Elle ne désirait pas terminé sa soirée au poste. Mais d’un autre elle n’avait rien fait qui pourrait la faire atterrir là-bas. Ou du moins, pas encore. Puis la voilà qui griffonnait dans un carnet. Sûrement en train de réfléchir à sa prochaine chanson. Les artistes sont comme ça. Quelque soit l’heure et l’endroit, ils ne pensent qu’à écrire de nouvelles chansons. Toujours à la recherche d’innovations et d’originalité qui provoquerait une extase générale du publique pendant un concert. «Oui. Il vaut mieux ça plutôt que de devoir se réfugié derrière le comptoir chaque soir parce-qu’un type à décidé qu’il allait tout casser.» C’est sûr que vu comme ça, je pouvais m’estimer heureux qu’aucun ravagé du cerveau n’est encore fait son apparition ici. «Les artistes sont très souvent indécis et insatisfaits de leur création. Toujours en train de chercher une sorte de perfection… Qu’ils ne trouvent jamais d’ailleurs. Tenez moi au courant pour votre prochain concert. Si je peux, je viendrais vous voir.» En sachant que je travail presque toutes les nuits jusqu’à quatre heure du matin ça risque de ne pas être facile. Mais si je me fit à ce qu’elle dit, ce fameux concert n’est que dans six mois au minimum. D’ici là, il peux s’en passer des choses. Pour le moment, Cixi ne désirait pas d’autres verres. Du moins avec de l’alcool. Je l’avais bien deviné, elle n’était pas venu ici pour se mettre la tête à l’envers. De plus, je venais de dire que je m’occuperais d’elle personnellement si elle venait à tomber dans l’ivresse. «Vous ne m’en croyez pas capable? Alors buvez, et vous verrez.» Bien que j’annonçais ça sur le ton de la rigolade, inciter les gens à boire de la sorte n’est pas très correct de ma part. Surtout un célébrité comme elle.

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21h27, Manhattan, Le bar

Qui aurait cru que je rencontrerais une artiste de cette façon. Je ne travail pas dans un lieu en rapport avec l’univers artistique musicale et pourtant aujourd’hui je fais la connaissance de Cixi Maeda. Peut-être un coup de chance. Quoi qu’il en soit, je devais être à son service comme je le serais avec n’importe qu’elle autre client. Bien sûr je n’ai pas pu n’empêcher de prendre une photo avec elle histoire de pouvoir faire le malin devant Natsuki. Oui c’était en parti pour cela que je voulais une photo. Ce n’est pas tous les jours qu’une célébrité, qui plus est japonaise, se rend sur mon lieu de travail et qui est tout de même accessible. Je veux dire par là que je pouvais discuter avec elle normalement sans que quelqu’un vienne lui dire qu’elle a un rendez-vous, ou qu’elle ne doit pas trop s’exposer en publique de la sorte. Bref, elle avait terminé son saké et ne voulait pas finir avec la tête à l’envers. C’est pourquoi elle passa aux cocktail non alcoolisé. J’avais carte blanche sur le choix du cocktail. Bon. Et bien, va pour un Cendrillon. Le dojo? «D’accord.» Puis je l’avais visiblement amusé en disant que me cacherait derrière le comptoir si jamais il y avait besoin. «Ah, vous voyez? C’est une bonne idée, non? Parce-que même si j’apprends aujourd’hui à me défendre, je doute pouvoir maîtriser le truc immédiatement.» Les plus grands professionnel on mis des années à atteindre un niveau proche de la perfection et pour cela ils ont commencé très jeune. Moi j’ai déjà vingt-cinq ans et je vais à peine débuter. Ce n’est pas après ma première leçon que je vais faire le mariole comme si j’étais un maître. Enfin. Je venais de dégoter deux billets pour le prochain concert de la jeune star. Ca pour une surprise. Je proposerais certainement à Natsuki d’y aller avec moi, elle qui aime ce que fait Maeda. «Ah oui? Bon… Ca reste entre nous, hein? Je vous offre vos deux prochaines consommation.» Pour le moment je pouvait rien faire d’autres pour lui retourner sa gentillesse. C’est sûr aussi que deux consommations et deux billets de concert ne sont pas dans le même ordre de prix. Une fois le cocktail terminé je l’ai déposé devant la demoiselle qui l’attendait sans doute avec impatience. «Et voilà! Un Cendrillon pour vous.  Il y a du nectar de citron vert, du jus d’ananas, d’orange et du sirop de grenadine. J’espère que vous aimerez.» Et oui. J’avais beau avoir carte blanche sur le choix du cocktail, ça ne me disait en rien les goûts de Maeda. Alors espérons que ça lui plaira et qu’elle ne s’écroule pas à cause d’une allergie. J’aurais peut-être du lui demander d’ailleurs…

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21h32, Manhattan, Le bar

Apparemment, mon cocktail avait fonctionné. Elle avait l’air d’apprécier. J’étais plutôt satisfait de lui en avoir proposé un qu’elle aimerais. Si je lui en avait servi un et qu’après à peine une gorgée elle repose le verre en me disant que ce n’est pas bon j’aurais certainement dû jeter le verre. Et oui, si cela était arrivé, je n’aurais évidemment pas pu la forcer à terminer quelque chose qu’elle n’appréciait aucunement. «Content que ça vous plaise. En plus d’être bon, il est non-alcoolisé donc vous pourrez en boire autant que vous voudrez!» Puis j’ai prononcé un peu plus doucement «Puis comme je l’ai, les deux prochaine sont pour moi alors profitez-en.» Si j’étais musicien ou un sportif célèbre je l’aurais sûrement invité à l’un de mes concerts ou de mes matchs mais je suis qu’un barman, donc lui offrir quelques consommations était là tout ce je pouvais faire pour la remercier. Par la suite, elle me promis de garder secret le fait que je lui offre les boissons. «Merci.» Puis j’ai repris mon boulot, laissant un peu Cixi tranquille avec son cocktail. Tranquille? On aurait aimé tous l’être mais le destin en avait décidé autrement. Ce n’était pas rare lors des évènement musicaux proposé par le bar de voir des gens qui termine la soirée dans un état d’ivresse assez important. C’est pour cela que le patron fait venir de la sécurité spécialement pour ces jours-là. Et cela nous est utile à chaque fois et aujourd’hui n’en faisait pas exception. Ca commençais doucement à s’agiter. Mais comme d’habitude la sécurité s’en occupe. «Ne vous en faites pas, les gens de la sécurité vont s’en occupé. Vous ne devriez pas être dérangé comme tout à l’heure.» Du moins c’est ce que j’espérais. Il y avait toujours deux ou trois petit malin qui échappaient à la sécurité et qui restaient dans le bar à draguer les filles. Enfin… Si on peut appeler ça draguer. Etant donné qu’ils sont complètement bourré ils disent n’importe quoi et sont parfois vulgaire. J’espérais juste que cela n’arrive pas à Maeda.

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21h39, Manhattan, Le bar

Finalement, cette fille se révélais être une vraie mitraillette à question. Elle vous en posait une mais sans avoir le temps d’y répondre, vous vous retrouvez avec un supplément de quatre ou cinq question. «Et bien, j’ai appris avec l’aide de mes collègues et allant fouiner un peu sur internet. Bien sûr que tout le monde peut en faire, regardez, moi j’y suis arrivez, non?» Maintenant elle voulait apprendre à les faire avec moi pour «professeur». Il était également question de rémunération. A ce niveau-là j’étais plutôt réticent. Elle n’allait quand même pas me payer pour que lui montre comment on mélange trois boissons, non? «Je veux bien vous apprendre, mais vous n’avez pas besoin de me payer pour ça.» Puis sa dernière question portait sur le reste de ses commandes. Seraient-elle différente de celle-ci? «Elles le seront, si vous souhaitez avoir autre chose.» Peut-être voudrais la même chose. Mais si elle me demande ça, c’est surement parce-qu’elle veux  essayer autre chose. Ai-je dis que c’était sa dernière question? Ah oui. Et bien, je me suis trompé. En fait elle en avait encore tout un stock de questions. Cependant celle-ci était un peu… Etrange. Je n’ai pas le souvenir qu’un jour quelqu’un m’aie déjà posé ce genre de question. Du coup, aujourd’hui serait la première fois où j’y suis exposé. Je ne savais pas vraiment quoi répondre. La logique voudrait que j’accepte étant donné qu’il n’y avait rien pour rejeter la proposition. «Bien sûr. Et ça fera une raison valable pour ne pas me payer. Entre amis, on a pas besoin de ça, non?» Elle qui tout à l’heure cherchait une raison qui ferait qu’elle ne me payera pas, en voilà une. J’espère que ça suffira. J’ai légèrement incliné la tête pour accepter son remerciement. A présent, elle changeait complètement de sujet: les sœurs. «Ma sœur ne m’a jamais causé de problèmes. Je ne vais pas passer trois heures à vous la décrire mais elle juste… La meilleur petite sœur du monde. Je suis très fier de pouvoir dire que je suis son frère. Vous avez des soucis avec la votre?» Je ne savais vraiment pas comment on pouvait être en conflit avec ses frères et sœurs. Surement dû au fait qu’Haruka et on s’aimait. On préférait même passé du temps ensemble plutôt qu’avec nos amis, c’est pour dire à quel point on était proche. Peut-être que Cixi n’avait pas de problème particulier avec sa sœur mais qu’elle souhaitait juste se rapprocher d’elle.

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